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Point de presse de M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Version préliminaire

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le jeudi 20 mars 2025, 11 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement


 

11 h 33 (version non révisée)

(Onze heures trente-six minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour à tous, bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Joël Arseneau, député des Îles-de-la-Madeleine et porte-parole en matière de santé et services sociaux et soins à domicile, fera un point de presse sur une pétition demandant le maintien des services d'urgences à Fortierville. Il sera accompagné, pour l'occasion, de Mme Julie Pressé, mairesse de Fortierville.

M. Arseneau : Alors, bonjour. Aujourd'hui, on a déposé une pétition, de plus de 4 500 signatures, qui demande le maintien des services de l'urgence du centre de santé de Fortierville. Et c'est extrêmement important d'assurer le... le plein rendement d'un centre de santé comme celui-là, parce qu'à l'heure actuelle on a déjà vu une baisse des services. On avait un service qui était pleinement fonctionnel, 24 heures sur 24, sept jours par semaine, et c'était le cas aussi un petit peu partout à travers le Québec, et ce à quoi on assiste présentement, là, c'est un rétrécissement de la couverture en matière de soins de santé, en matière d'accès à des soins de santé, et ça cause, évidemment, un problème d'équité, un problème de santé, un problème de sécurité également, parce que ce qu'on veut forcer les gens à faire ultimement, là, c'est à se déplacer sur des dizaines, voire 100 kilomètres, dans le cas qui nous intéresse, pour aller obtenir des soins auxquels on est en droit de s'attendre là où on habite au Québec. Donc, ce n'est pas rien.

On sait que le gouvernement, via le CIUSSS de... de la Mauricie—Centre-du-Québec, nous dit : Bien, écoutez, on ne peut pas inventer des médecins, on est en pénurie de personnel. On a créé Santé Québec pour avoir une optimisation des soins de santé au Québec, pour pouvoir avoir, selon les paroles du ministre, plus d'agilité, pour pouvoir répartir les ressources de façon à avoir un système de santé qui fonctionne mieux pour toutes les Québécoises et tous les Québécois. Et, à l'heure actuelle, bien, c'est exactement le contraire qu'on est en train de faire...


 
 

11 h 38 (version non révisée)

M. Arseneau : ...on est en train de réduire les services par attrition en espérant que les gens de nos régions vont cesser de se battre et baisser les bras.

Et ce n'est pas ce qui se passe à Fortierville. Ce n'est pas ce qui se passe ailleurs au Québec. On demande donc que le gouvernement fasse preuve de volonté, d'une volonté politique pour pouvoir maintenir ces services-là au même niveau qu'on est habitués de les avoir. Et, dans le cas de Fortierville, on a simplement réduit la couverture pour ensuite se dire : Bien, on ne peut plus avoir accès aux médecins dépanneurs. Donc, c'est comme si on avait voulu provoquer cette incapacité-là d'aller chercher les services dont on a besoin pour... ou chercher les ressources dont on a besoin pour maintenir les services. Donc, le gouvernement peut agir.

Et je vais laisser la mairesse nous expliquer en quoi poser un geste comme celui-là, c'est... ça a un impact non seulement sur les soins de santé, mais ça a un impact aussi, je dirais, sur la vitalité de nos communautés. Merci.

Mme Pressé (Julie) : M. le député, Mesdames, Messieurs les journalistes, chers citoyens et citoyennes de Fortierville, de la MRC de Bécancour et des MRC avoisinantes. Je tiens premièrement à remercier M. Arseneau, qui a accepté de parrainer et de déposer la pétition relative au maintien intégral des services d'urgence du Centre de santé de Fortierville. Récoltant plus de 4 500 signatures en quelques semaines, la pétition témoigne de l'inquiétude suscitée par une fermeture imminente et représente la voix des citoyens de notre région. Récolter plus de 4 000 signatures en quelques... en un peu plus d'un mois est la preuve indéniable que la mobilisation populaire ne faiblit pas et que les citoyens refusent de rester silencieux.

On a une volonté collective de défendre un accès équitable aux soins de santé malgré l'indifférence du gouvernement. Et nous commandons maintenant des actions concrètes du ministre de la Santé. L'heure n'est plus aux délais ni aux demi-mesures, mais à des engagements fermes pour assurer la pérennité de l'urgence. Nos démarches ont d'ailleurs reçu l'appui de la table des MRC du Centre-du-Québec.

Je suis seule aussi aujourd'hui, mais ce sont les démarches de toute une région. Notre préfet devait d'ailleurs m'accompagner, mais des ennuis de santé l'ont gardé à la maison.

Nous sommes toujours sans réponse du ministre de la Santé, qui n'a pas saisi l'occasion de nous rencontrer lors de notre dernier passage ici, en février. Cette démarche aujourd'hui, avec la pétition, s'inscrit donc dans notre volonté de témoigner des impacts d'une telle décision.

Depuis plusieurs mois, les citoyens de la MRC de Bécancour et des environs doivent composer avec une urgence partiellement ouverte à Fortierville. La réduction des services et la menace de fermeture complète de l'urgence au cours des prochains mois suscitent une vive inquiétude et une angoisse croissante dans notre population. Une fermeture complète de notre urgence priverait des milliers de citoyens d'un accès rapide aux soins essentiels. Cette fermeture obligerait des patients à parcourir plus de 100 kilomètres pour recevoir des soins, augmentant les délais d'intervention et mettant des vies en danger.

Ma question au ministre de la Santé est la suivante : Est-ce que ce serait acceptable que vos commettants de La Prairie doivent se rendre à Blainville pour une urgence médicale? C'est pourtant ce qui attend nos citoyens de Fortierville et des alentours si rien n'est fait. On ne peut pas avoir deux catégories de citoyens, ceux qui ont accès à un service de santé de proximité et ceux en région, qui n'en ont pas. Est-ce que c'est ça le fameux système de santé à deux vitesses?

Une urgence, par définition, ça ne peut pas être à temps partiel. On ne choisit pas le moment d'un infarctus, d'une détresse respiratoire, d'un AVC ou d'un accouchement précipité. Des témoignages abondent de cas où notre urgence a sauvé la vie de citoyens qui n'auraient pas pu faire la route.

L'urgence de Fortierville constitue un service de proximité crucial pour les résidents de la MRC de Bécancour et des régions avoisinantes. Nous avons 14 000 visites par année. Notre urgence a prouvé son importance dans les 50 dernières années.

Il est important de rappeler que la pétition fait suite à une motion demandant au gouvernement de garder l'urgence de Fortierville ouverte, et cette motion a été adoptée à l'unanimité avec 98 votes pour et zéro contre. Nous exigions alors que le gouvernement prenne les moyens nécessaires pour maintenir les services d'urgence de Fortierville de soir et de fin de semaine. Et, depuis son adoption, les actions concrètes du gouvernement se font toujours attendre.

Notre cri du cœur ayant trouvé...


 
 

11 h 43 (version non révisée)

Mme Pressé (Julie) : ...jusqu'à l'Assemblée nationale, reflète les préoccupations des citoyens. Nous souhaitons sensibiliser à nouveau le ministre de la Santé par le dépôt de cette pétition. Nous espérons qu'il entendra l'angoisse qu'une telle fermeture suscite dans notre région. Bien que nous ayons une bonne collaboration avec le CIUSSS MCQ, nous souhaitons que le ministre se saisisse du dossier et qu'il nous rencontre. C'est à lui que revient le pouvoir d'agir. On espère avoir un retour, suivant cette autre démarche aujourd'hui, pour attirer l'attention sur la réalité de notre population.

Je vous remercie de votre attention et je souhaite remercier à nouveau M. Arseneau, qui a accepté de parrainer cette pétition, très importante pour nous, et de la déposer aujourd'hui. Merci beaucoup.

M. Arseneau : En terminant, je voudrais dire qu'il y a un suivi à cette pétition-là qu'on va réclamer de la part de la Commission de la santé et des services sociaux. Lorsqu'on dépose un document comme celui-là, c'est important qu'on puisse en débattre. Il y aura donc une séance de travail sur la pétition, et on va demander au gouvernement de s'en saisir, d'entendre des groupes, notamment les représentants de la population de Fortierville et de la MRC de Bécancour, pour mesurer les impacts d'une décision comme celle qui nous pend au bout du nez, et, en même temps, dénoncer le fait qu'aujourd'hui — et la mairesse vient de l'exprimer de façon éloquente — on est en train de créer un Québec qui est littéralement cassé en deux.

Sur le plan de la santé, là, on n'est plus avec un régime public et privé uniquement, on est rendus avec un système à deux vitesses où, si on habite dans les centres urbains, bien, on a le droit à des services optimaux, et, lorsqu'on vit en région, bien, on a des services qui se ratatinent et se ratatinent encore jusqu'à ce qu'on les ferme, tout simplement, tout bonnement. Et ça se passe, présentement, à Fortierville, ça se passe à Rivière-Rouge, ça se passe à Trois-Pistoles, ça se passe à Pohénégamook, ça se passe dans le Pontiac. Il faut mettre un terme à cette gestion par attrition du gouvernement dans des domaines aussi précieux, aussi essentiels que celui de l'accès aux soins de santé pour l'ensemble des Québécoises et des Québécois. Je vous remercie.

(Fin à 11 h 45)


 
 

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