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Point de presse de M. Pascal Paradis, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de relations internationales et de francophonie, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Version finale

Le jeudi 20 février 2025, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-cinq minutes)

M. Arseneau : ...de deux régions, deux régions qui sont aux antipodes, c'est-à-dire l'Abitibi-Témiscamingue, Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, d'ouest en est, qui ont en commun plusieurs choses. Ils ont des problèmes majeurs en matière d'infrastructures vétustes en santé. On souhaite... La population a besoin de voir le gouvernement se commettre et investir dans la rénovation des urgences, du bloc opératoire, des soins intensifs. Ces deux régions ont aussi en commun le fait que le premier ministre n'a pas jugé bon de nommer un ministre responsable de la région, avec, pour résultat, que les projets d'investissement n'avancent pas.

Mais là on a trouvé une façon de pouvoir faire patienter la population en confiant aux députés le soin de mettre des pétitions en œuvre sur le site de l'Assemblée nationale. 25 000 personnes ont signé une pétition en Abitibi-Témiscamingue pour la rénovation de l'Hôpital d'Amos, l'urgence du bloc opératoire des soins intensifs. Et, de notre côté, à Bonaventure, le député de l'endroit porte une pétition. Il y a déjà plus de 3 000 personnes qui ont signé. Le problème, c'est que, lorsqu'on arrive à déposer la pétition et à demander à la Commission de la santé et services sociaux de s'en saisir, bien, les mêmes députés de la CAQ nous disent : Ce n'est pas le bon moyen pour faire avancer le dossier. Trouvez l'erreur.

Alors, je pense que, dans ce dossier-là, on a vraiment un problème majeur et le gouvernement, pour en rajouter une couche, le ministre de la Santé lui-même, une fois que tout ce débat-là a été fait et que la pétition a été mise à la filière 13, dit : Je ne suis pas au courant de la pétition, mais c'est vrai qu'on a de grands enjeux dans les régions. De façon générale, la population est en attente de ces investissements-là, puis on va y arriver un jour. Alors, nous, on a vraiment l'impression, là, qu'on tourne en rond dans ce dossier-là, puis que le ministre, puis que le gouvernement nous doit des explications, à savoir pourquoi ces projets-là n'avancent pas et pourquoi on se moque essentiellement de la population en leur disant : Signez des pétitions, comme ça, on va gagner du temps. On en perd beaucoup de temps.

M. Paradis : Face aux menaces tarifaires de Donald Trump, le premier ministre du Québec continue à s'écraser et non seulement il continue à maintenir qu'il va faire beaucoup de compromis dans le secteur du bois, dans le secteur de l'aéronautique et dans le secteur de l'aluminium, il continue à maintenir qu'il va envisager imposer un tarif additionnel sur nos propres exportations d'aluminium. Ce qu'il y a d'intéressant, c'est qu'hier il y avait une motion du mercredi qui demandait ceci : «Que l'Assemblée nationale déclare que l'imposition de tarifs à l'exportation sur l'aluminium québécois, comme le propose le premier ministre du Québec, serait néfaste pour l'industrie québécoise de l'aluminium et tout particulièrement pour l'économie de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean.»

Ce qu'à peu près tout le monde, au Saguenay-Lac-Saint-Jean dit et ce que toute l'industrie de l'aluminium dit. Et, hier, pendant les deux heures de débat, la ministre Fréchette s'est levée, n'a pas du tout appuyé la proposition du premier ministre, n'a rien dit en faveur de la proposition du premier ministre. La ministre responsable du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Andrée Laforest, s'est levée, elle a fait un beau discours, elle n'a pas dit un mot en appui à la proposition du premier ministre. Et tous les députés de la CAQ qui se sont levés n'ont dit aucun mot en faveur de la proposition du premier ministre. Le premier ministre a l'air bien seul avec sa proposition de surtaxer, de surtarifer nos propres exportations d'aluminium. Hier, il était tout seul de son côté, en Chambre.

Je mets formellement au défi, ce matin, la ministre responsable de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Andrée Laforest; le député de Lac-Saint-Jean, Éric Girard; le député de Jonquière, Yannick Gagnon; la députée de Robertval, Nancy Guillemette, et le député de Dubuc, François Tremblay, de voter pour la motion du mercredi qui indique que ça va être néfaste pour l'économie du Québec d'imposer nous-mêmes des tarifs additionnels sur nos exportations d'aluminium.

Là-dessus, on est prêts à répondre à vos questions.

Journaliste : Et, là-dessus, c'est intéressant qu'on peut faire un lien entre vos deux propos, c'est quoi, c'est que vous mettez de l'avant des divisions au sein de la CAQ? Le fait que les députés de la CAQ fassent signer des pétitions, est-ce que ce n'est pas un... Vous pourriez passer par le caucus, puis là, bien, à nouveau, un manque d'appui au premier ministre. Est-ce que c'est un peu ça, votre propos?

M. Paradis : Bien, en tout cas, dans la question tarifaire, on a un premier ministre qui se bombe le torse hier, mais qui a décrit quelqu'un qui s'écrase devant les menaces tarifaires du président Trump, puis qui offre d'offrir beaucoup de compromis, qui ne considère pas l'avantage qu'on a avec l'aluminium. Il s'est décrit lui-même en disant ça, mais il continue de maintenir que c'est une bonne idée de surtaxer, de mettre une surtaxe Legault, un surtarif Legault sur nos propres exportations d'aluminium. Personne, personne n'a parlé en faveur de cette mesure-là. Et ça fait deux fois que j'essaie de questionner la ministre Fréchette sur cette question-là. Je n'ai pas de réponse. C'est le premier ministre qui se lève en réponse à mes questions.

Et hier, pendant le débat de deux heures, revoyez ce débat-là, personne de la CAQ ne s'est levé pour dire : Oui, oui, oui, c'est une bonne idée. C'était ça, la question. La motion portait sur les surtarifs de l'aluminium, pour dire que non, on ne peut pas faire ça, ce n'est pas bon pour le Québec. Ça affaiblit le Québec. C'est une mauvaise idée. C'est une mauvaise tactique de négociation. Mais je comprends, les députés de la région, maintenant, vont-ils avoir le courage de voter en faveur, de se tenir debout pour leur région et de dire : Bien non, on ne viendra pas nuire à l'économie du Saguenay-Lac-Saint-Jean?

Journaliste : Tout à l'heure, M. Paradis, la VG va déposer son rapport sur la Société de l'assurance automobile du Québec. Avec ce que vous avez su, ce qu'on a su cette semaine, le site Web qui ne marchait pas, à quoi vous vous attendez, puis allez-vous réagir plus tard aussi?

M. Paradis : Bien, c'est sûr qu'on va attendre de lire le rapport. Vous nous demandez, là, de réagir avant. On va le lire, mais...

Journaliste : ...ou est-ce que vous vous attendez à trouver, dans ce rapport-là, des mots quand même assez durs?

M. Paradis : Oui, parce que tout le monde au Québec est au courant du fiasco SAAQclic. Et ce qui est sorti comme information, dans les derniers jours, c'est que le gouvernement était au courant, qu'il y avait des voyants rouges un peu partout, qu'il est allé de l'avant. Et Paul St-Pierre Plamondon a questionné le premier ministre là-dessus puis il lui a dit : Mais qu'en est-il de la responsabilité ministérielle? Parce que ce qu'on entend, depuis le début dans ce dossier-là, c'est que c'est la faute à plein de monde, mais ce n'est jamais la faute du ministre. Alors, nous, on a dit : Que le premier ministre fasse ce qu'il faut, qu'il convoque son propre ministre et qu'il s'assure qu'il y a de l'imputabilité, qu'il y a de la responsabilité ministérielle.

Donc, malheureusement, j'aimerais vous dire qu'on va avoir un rapport nuancé, etc., mais tout le monde au Québec s'attend à ce que ce soit un rapport qui mette le doigt sur des réalités qui sont déjà connues, c'est-à-dire que ça a été une gestion... ça a été une très mauvaise gestion, tout ce dossier-là.

Journaliste : ...contretarifs, d'habitude, quand le premier ministre se lève, répond à une question, c'est une bonne chose, mais vous semblez vouloir que ce soient les ministres qui se lèvent à la place du premier ministre pour répondre à vos questions.

M. Paradis : Non, bien, entendons-nous, moi, je suis très heureux d'avoir un dialogue avec le premier ministre du Québec, mais je note quand même que j'essaie de voir si la ministre, elle, elle entend protéger... c'est la ministre de l'Économie, je veux savoir comment elle entend protéger les secteurs névralgiques à l'économie du Québec que le premier ministre a décidé, lui-même, de jeter sous les roues de l'autobus, à l'encontre de tout ce qui est connu en matière de négociation, en matière de commerce international. Il s'en va à Washington, alors que Donald Trump est au summum de sa force, actuellement, il vient d'être élu, là, puis il est au summum de sa force. Le premier ministre dit lui-même : Oui, nous, par contre, on n'est pas en position de force parce que notre premier ministre, au Canada, il est en sursis. Et ce qu'il va faire... il commence en disant : Voici les secteurs sur lesquels je suis prêt à faire beaucoup de compromis, dont l'aluminium. C'est absolument inexplicable, comme stratégie.

Journaliste : Justement, d'après vous, est-ce qu'il consulte ses ministres ou il agit...

M. Paradis : Bien, c'est ça qu'on veut savoir. C'est ça qu'on veut savoir : qu'est-ce que la ministre en pense? Qu'est-ce qu'elle dit, elle, aux acteurs économiques du secteur du bois qui ont entendu leur premier ministre aller à Washington puis dire : Je suis prêt à faire beaucoup de compromis pour nos forêts? Qu'est-ce qu'elle dit au secteur de l'aéronautique, alors que le premier ministre est allé à Washington dire à Donald Trump : Je suis prêt à faire beaucoup de compromis en aéronautique? Qu'est-ce que ses contacts dans ces milieux-là disent? Alors, on veut savoir, mais là elle ne se lève pas en Chambre quand je pose ces questions-là.

Journaliste : Et la motion...

M. Paradis : Bien oui, puis je l'ai mentionné tout à l'heure, ce qui est étonnant, c'est que la motion du mercredi, proposée par le collègue de Marguerite-Bourgeoys, propose qu'on se prononce sur cette question, cette proposition. Ça vient de François Legault, là, ça ne vient de nulle part ailleurs, quelque chose d'assez inédit dans l'histoire, on va dire. Nos produits, notre aluminium est victime d'une menace de tarifs, qui pourraient s'ajouter à d'autres tarifs, hein, parce qu'actuellement on ne sait pas encore si Donald Trump entend ajouter 25 % de tarifs sur l'aluminium, qui s'ajouteraient à 25 % de tarifs sur l'ensemble des produits qui viennent du Canada. Et lui, en plus d'un potentiel 50 %... on ne le sait pas encore, je ne suis pas en train de dire que ça va être ça, mais de ce potentiel-là, lui, il dit : Moi, je vais rajouter un tarif de chez nous. Qu'est-ce que sa ministre en pense? Qu'est-ce que la ministre pense de ça? Elle ne s'est pas prononcée hier sur cette question-là.

Journaliste : Est-ce que ça brasse au Conseil des ministres? Est-ce que les ministres, d'après vous, s'expriment? Avez-vous des échos par rapport à ça?

M. Paradis : La question se pose. La question se pose, mais, en tout cas, actuellement, on a des indications. Moi, je veux entendre la ministre sur ces questions-là, parce que c'est dans ses responsabilités puis c'est ma vis-à-vis. C'est le premier ministre qui répond. Et hier, on a eu un débat, deux heures sur cette question-là, deux heures, je n'ai pas entendu un seul mot de quiconque, député de la CAQ ou ministre de la CAQ, appuyer cette proposition du premier ministre.

Puis je les mets au défi, je les mets au défi. La semaine dernière, j'ai essayé d'avoir, en réponse, la ministre responsable du Saguenay-Lac-Saint-Jean, là-dessus, elle ne s'est pas levée. Je l'ai demandé : Je veux vous entendre, Mme la ministre, dire que vous trouvez que c'est une bonne idée de surtaxer, que le Québec surtaxe nos exportations. Elle ne s'est pas levée.

Journaliste : ...le projet de M. Boulet. Hier, ce n'était pas... votre réponse n'était pas claire, claire, là, normal, vous ne l'aviez pas lu, mais là vous l'avez lu. Êtes-vous en faveur ou pas? Les syndicats disent que c'est une déclaration de guerre. Au Parti Québécois, qu'est-ce que vous en pensez?

M. Paradis : Bien, je vais vous dire que je suis très content de mes réponses d'hier parce que c'est un projet de loi qui mérite une étude très particulière. Pourquoi? Parce que le ministre Boulet est en train de faire du droit nouveau. Il énonce, ce projet de loi là, une nouvelle notion, la notion de «service minimalement requis pour éviter que ne soit affectée de manière disproportionnée la sécurité sociale, économique ou environnementale de la population». C'est du droit nouveau et ça va demander une étude sérieuse.

Donc, je vous dis aujourd'hui qu'on va continuer à analyser ce projet de loi là, à faire nos consultations, et on va entendre les consultations particulières. On est ouvert à la discussion, mais il y a des inquiétudes, c'est sûr.

Journaliste : Qu'est-ce que vous voulez dire, du droit nouveau, on n'est pas avocats, là, nous.

M. Paradis : Bien, il existe tout un corpus législatif, c'est-à-dire qu'il y a beaucoup de lois qui définissent la notion de service essentiel, notamment dans le secteur public, et il y a une grande jurisprudence qui s'est développée sur les services essentiels et l'équilibre entre les services essentiels et le droit de grève. Puis il y a une décision importante de la Cour suprême du Canada qui a été rendue, récemment, l'arrêt Saskatchewan, qui vient expliquer, clarifier l'équilibre entre les deux. Là, le gouvernement du Québec semble vouloir venir jouer dans ces notions-là, et il vient appliquer ces notions-là aussi au secteur privé. Ce que les gens doivent comprendre, c'est que le projet de loi dit : Ce n'est pas les employés de l'État qui sont visés, c'est les employés municipaux et les employés du secteur privé. Donc, il y a une grève quelque part dans une usine, puis là on pourrait dire que, quelque part, la sécurité sociale, économique ou environnementale de la population est affectée. Je pense qu'il faut faire très attention ici. Est-ce qu'on est en train de restreindre indûment le droit de grève, le droit de négociation équilibrée des travailleurs, y compris dans le secteur privé? Si c'est ça, généralement, il faut que tu t'assures que ce que tu donnes en contrepartie ne rend pas inéquitable le processus de négociation.

Et, attention, ce projet de loi-là, c'est intéressant. C'est le projet de loi n° 89. C'était quoi, le projet de loi n° 88, juste avant? C'était un projet de loi qui faisait à corriger le processus de négociation pour les conditions de travail des pompiers et des policiers du secteur municipal. Pourquoi? Parce qu'il y a 10 ans le gouvernement du Québec avait bouleversé le régime de négociation. Les syndicats sont allés devant les tribunaux et ils ont gagné, la cour a dit : Ce processus nouveau qui a été déterminé est inéquitable, le gouvernement a 6 mois pour refaire ses devoirs. Est-ce qu'on va faire la même chose? Est-ce que le gouvernement du Québec a fait ses devoirs?

Moi, j'aimerais savoir qui le ministre Boulet a consulté avant de présenter ce projet de loi là. Comment ça se fait qu'il arrive avec ça aujourd'hui? De nos informations préliminaires, il n'y a pas grand monde qui nous ont dit qu'ils ont eu des coups de téléphone puis qu'ils se sont fait consulter là-dessus. Alors, est-ce que c'est encore une fois le gouvernement de la CAQ qui sort quelque chose de son chapeau, qui n'est pas préparé puis qui va nous engager dans 10 ans de contestation judiciaire? La question se pose.

Journaliste : ...sur la santé, j'en ai quelques-unes, là, on voit ce matin qu'on arrive à un point où on anticipe les coupures qui vont toucher directement les services, les aires ouvertes, les cliniques, qui étaient de vaccination, qui ont été converties, réduction de services des urgences. Comment vous réagissez à cette nouvelle-là?

M. Arseneau : Bien, c'est assez extraordinaire de voir que ce dont le gouvernement s'enorgueillissait, ses réussites, là, c'était d'avoir créé des cliniques spécialisées où on pouvait favoriser la vaccination, les prélèvements, on s'apprête à mettre la hache là-dedans. Demandez à Lionel Carmant à quel point il était fier de développer le réseau des aires ouvertes, mur à mur, à travers l'ensemble du Québec, même si les gens disaient : Il y a déjà les maisons de jeunes, il y a déjà les CLSC. On va imposer un nouvel... une nouvelle façon de faire, et tout ça. On est prêt à mettre la hache là-dedans. Les urgences à travers l'ensemble du territoire, un gouvernement qui se prétend être le gouvernement des régions est prêt à créer des déserts médicaux un peu partout dans les régions du Québec. On en est rendus là. Pourquoi? Parce que le gouvernement a décidé qu'il allait donner des baisses d'impôts, il allait donner des chèques préélectoraux. Il est parti d'un surplus de 7 milliards de dollars pour nous plonger dans un déficit historique de 11 milliards de dollars, puis maintenant, mais il est prêt à remettre en question à peu près toutes les petites avancées qu'il avait voulu mettre de l'avant en santé et services sociaux, et faire payer les citoyens pour ses mauvaises décisions puis sa mauvaise gestion.

Journaliste : Mais donc les aires ouvertes puis les centres... les cliniques de vaccination, est-ce que c'est quand même un exemple où peut-être il y a matière à réflexion? Parce que, comme vous le laissez entendre, ces services ne sont peut-être pas optimaux, là, ou super utilisés en ce moment, là?

M. Arseneau : Mais et en fait, c'est... c'est le gouvernement qui est en train de révéler à quel point ses décisions résultent en un échec complet. Moi, je pense que, tant qu'à y être, on pourrait aussi remettre en question les investissements massifs qui ont été consentis dans les infrastructures, dans le béton des Maisons des aînés sans faire le virage des soins à domicile. Là aussi, on est en train de couper dans les soins à domicile. Alors, à tous égards, le gouvernement a géré de façon frivole. C'est un gouvernement qui a été extrêmement dépensier avec des promesses qu'il n'avait pas les moyens de livrer, puis maintenant, il veut faire payer aux Québécois en se disant : Ah, bien, moi, les coupures, je n'y suis pour rien. Premièrement, il n'y a pas de coupures, c'est simplement... on leur respecte de respecter les budgets... on leur demande de respecter les budgets. Et deuxièmement, s'il y a des coupures, bien, ce n'est pas de ma faute, c'est Santé Québec.

Journaliste : ...pour que M. Dubé reconnaisse que les vraies coupes, c'est 3 % d'augmentation dans les dépenses, là?

M. Arseneau : Mais là, il nous annonce que, l'an prochain, on va tomber en période d'austérité.

Journaliste : Donc, ce qui est tarifié, c'est 1,8 pour l'année prochaine.

M. Arseneau : Exact.

Journaliste : Donc, qu'est-ce que ça veut dire, ce constat-là ou cet aveu-là du ministre? Est-ce qu'il envoie un message à M. Girard?

M. Arseneau : Bien, ce que ça veut dire, c'est qu'on n'a encore... on n'a encore rien vu et que ce qu'on a vu, en fait, dans les derniers mois, bien, ce n'est que le préambule à des coupes massives en matière de services à la population, en matière de santé et de services sociaux, et on le fait dans l'opacité la plus totale.

Nous, on demande, depuis des semaines et des semaines, qu'on présente un plan pour dire à quel point les services à la population vont être affectés et jusqu'à quel point on va reculer dans le panier de services et dans le tissu social de justice sociale qu'on avait établi pour le... pour le Québec en matière de santé et de services sociaux, et là, on n'a pas encore l'ombre du début d'un plan qui nous est présenté.

Journaliste : Vous demandez donc un plan où, ça, c'est bon. Mais est-ce que vous demandez comme moratoire sur les compressions le temps que ce plan-là soit publié?

M. Arseneau : Mais oui... Bien, en fait, ce qu'on... ce qu'on a demandé au gouvernement, c'est à la fois de... de nous dire où il s'en va avec les coupes puis d'autre part, de les justifier, de nous expliquer quelles en seront les conséquences. Et évidemment, une fois qu'on peut mesurer les conséquences de la création de déserts médicaux ou de coupes sauvages dans les services aux personnes les plus vulnérables, les personnes handicapées qui ont besoin de soins ou d'adaptation à domicile et ainsi de suite, mais là, évidemment, on pourra juger de l'impact et lui demander effectivement, dans bien des cas, là, de repousser, de retarder ou de faire d'autres choix.

Lorsqu'il est question de couper dans la bureaucratie, nous, on l'a dit, dans l'administration, mais c'est exactement le contraire qu'il fait. Il a créé une nouvelle structure de toutes pièces avec des «top guns» qui sont payés des centaines de milliers de dollars. Pourquoi? Pour imposer des coupures. Puis entre-temps, rappelons-nous, là, ils ont commencé à donner des contrats aux experts de tous acabits puis aux consultants pour définir leur propre mission, pour essayer de voir comment ils pourraient couper davantage. Ça ne fonctionne pas.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Journaliste : Do you feel that Minister Dubé has been at all transparent about the cuts in the health care system?

M. Arseneau : Not at all. He denies the fact that we're in a period of budget cuts, he denies that it has a strong effect on the population and on the services throughout Québec. And even yesterday, the question was asked about the emergency ward in Trois-Pistoles. No decision has been made. We know they are about to close it. There was an article again this morning saying that many emergency wards throughout the Québec regions will have their opening hours cut dramatically weekends and nights, and eventually it will just, you know, stop the service. That's what's coming. And he says : Well, no decision has been made. No, no, no, you're... He lives in a parallel reality and tries to convince everyone that it's not happening. It is happening. We have, you know, echoes from throughout the region saying that this cannot go on. People are, you know, trying to mobilize and say, you know, enough is enough, but the Government says : No, it's not happening.

Journaliste : When it comes to some of these services, specifically, you know, the potential, for example, for these vaccination clinics, that were converted to now either change or close, I mean, what does that say to you?

M. Arseneau : Well, right now, the Government is in such a bind that they're ready to wipe out all of what they pretended to be their best successes in terms of healthcare improvements in the system. They put together... forward clinics throughout Québec. They also had this «aire ouverte», you know, concept throughout Québec for the youth. And, you know, of course, they pretended to be a government for regions. And now, because, you know, they've spent like there was no tomorrow, we now have a historical deficit of, you know, 11 billion dollars. Now, they're ready to put everything in the garbage bin. No worries, that's... that's, you know, quite a testimony of their legacy right now.

Journaliste : And on SAAQclic, we obviously haven't seen the Auditor General report yet, but are you expecting it to be a glowing review of SAAQclic? What exactly are you...

M. Arseneau : We're expecting bad news, but we're expecting to have the truth also, because, you know, remember there was this three-week interruption of service, and then obviously the fiasco. What did the Government say? What did the Minister say? Not my fault. I'm talking about Caire, saying, you know : It's not my fault, you should praise me for what I have done in this file. And then it got even worse. So, who's to blame? Well, the president, you know, the director general. So, throw him under the bus. And, a year, a year and a half later, they're supposed to have, you know, tabled their financial, you know, report. It's not available, and it's made... throughout the process, the Minister Guilbault was blamed for not respecting the delay. And, when we got to see the report, it's incomplete. You cannot testify whether it's true or not. And meanwhile, we hear that... why they went ahead not being prepared is because it was pressure. Pressure from whom, from where? I hope the Auditor General will be able to tell us where the responsibility, the ministerial responsibility lies, Guilbault or Caire?

Journaliste : On tariffs, very quickly. Again, some kind of impending things that could happen in the next coming weeks. How should the Government be reassuring Quebeckers and how should they be taking these impending tariffs coming up?

M. Paradis : Not doing what our prime minister is doing right now. He's doing exactly what he should not be doing, negotiating, thinking aloud, going to Washington thinking aloud, offering to put everything on the table, whereas it's not even a demand from the Trump administration yet. The Trump administration is at its peak in terms of strength. Our own prime minister said : We are in a position of weakness because there is no acting, real acting prime minister in Canada, given the situation of Justin Trudeau. And he goes to Washington, and he offers big compromises on wood, aeronautics and aluminum. This is a really bad strategy. It's weakening Québec.

And now he's offering to even put tariffs, Canadian tariffs on our own exports of aluminum. This is total nonsense. And, interestingly enough, the prime minister is alone rooting for that solution. Yesterday, there was a two-hour debate on that exact question. Minister Fréchette did not say a word supporting this idea. Minister Laforest, responsible for Saguenay-Lac-Saint-Jean, did not say a word in support of that idea. All MNAs that spoke did not say a word in support of that idea. So, the Prime Minister seems to be quite alone.

I've tried to ask, during question period, Minister Fréchette, about that, she never answered. The Prime Minister answered to me. So, I'm challenging, I'm officially challenging this morning, the five MNAs in the Saguenay-Lac-Saint-Jean region to stand up for their region, for aluminium, for their industry, because everybody is saying that the Prime Minister's idea is a bad idea in Saguenay-Lac-Saint-Jean. I'm challenging them this morning, officially, to vote in favour of the motion proposed by MNA for Marguerite-Bourgeoys saying that imposing tariffs on our own aluminium exports is a really bad idea. So, MNA for Lac-Saint-Jean, Éric Girard; MNA for Jonquière, Yannick Gagnon; MNA for Roberval, Nancy Guillemette; MNA for Dubuc, François Tremblay; and Minister responsible for the region of Saguenay-Lac-Saint-Jean, Andrée Laforest, I'm challenging them to vote in favour of the motion this morning.

(Fin à 8 h 51)

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