(Huit heures vingt-cinq minutes)
M. Arseneau : ...de deux
régions, deux régions qui sont aux antipodes, c'est-à-dire l'Abitibi-Témiscamingue,
Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, d'ouest en est, qui ont en commun plusieurs
choses. Ils ont des problèmes majeurs en matière d'infrastructures vétustes en
santé. On souhaite... La population a besoin de voir le gouvernement se
commettre et investir dans la rénovation des urgences, du bloc opératoire, des
soins intensifs. Ces deux régions ont aussi en commun le fait que le premier
ministre n'a pas jugé bon de nommer un ministre responsable de la région, avec,
pour résultat, que les projets d'investissement n'avancent pas.
Mais là on a trouvé une façon de pouvoir
faire patienter la population en confiant aux députés le soin de mettre des
pétitions en œuvre sur le site de l'Assemblée nationale. 25 000 personnes
ont signé une pétition en Abitibi-Témiscamingue pour la rénovation de l'Hôpital
d'Amos, l'urgence du bloc opératoire des soins intensifs. Et, de notre côté, à
Bonaventure, le député de l'endroit porte une pétition. Il y a déjà plus de 3 000 personnes
qui ont signé. Le problème, c'est que, lorsqu'on arrive à déposer la pétition
et à demander à la Commission de la santé et services sociaux de s'en saisir,
bien, les mêmes députés de la CAQ nous disent : Ce n'est pas le bon moyen
pour faire avancer le dossier. Trouvez l'erreur.
Alors, je pense que, dans ce dossier-là,
on a vraiment un problème majeur et le gouvernement, pour en rajouter une
couche, le ministre de la Santé lui-même, une fois que tout ce débat-là a été
fait et que la pétition a été mise à la filière 13, dit : Je ne suis
pas au courant de la pétition, mais c'est vrai qu'on a de grands enjeux dans
les régions. De façon générale, la population est en attente de ces
investissements-là, puis on va y arriver un jour. Alors, nous, on a vraiment l'impression,
là, qu'on tourne en rond dans ce dossier-là, puis que le ministre, puis que le
gouvernement nous doit des explications, à savoir pourquoi ces projets-là n'avancent
pas et pourquoi on se moque essentiellement de la population en leur disant :
Signez des pétitions, comme ça, on va gagner du temps. On en perd beaucoup de
temps.
M. Paradis : Face aux menaces
tarifaires de Donald Trump, le premier ministre du Québec continue à s'écraser
et non seulement il continue à maintenir qu'il va faire beaucoup de compromis
dans le secteur du bois, dans le secteur de l'aéronautique et dans le secteur
de l'aluminium, il continue à maintenir qu'il va envisager imposer un tarif
additionnel sur nos propres exportations d'aluminium. Ce qu'il y a d'intéressant,
c'est qu'hier il y avait une motion du mercredi qui demandait ceci : «Que l'Assemblée
nationale déclare que l'imposition de tarifs à l'exportation sur l'aluminium
québécois, comme le propose le premier ministre du Québec, serait néfaste pour
l'industrie québécoise de l'aluminium et tout particulièrement pour l'économie
de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean.»
Ce qu'à peu près tout le monde, au
Saguenay-Lac-Saint-Jean dit et ce que toute l'industrie de l'aluminium dit. Et,
hier, pendant les deux heures de débat, la ministre Fréchette s'est levée, n'a
pas du tout appuyé la proposition du premier ministre, n'a rien dit en faveur
de la proposition du premier ministre. La ministre responsable du Saguenay-Lac-Saint-Jean,
Andrée Laforest, s'est levée, elle a fait un beau discours, elle n'a pas dit un
mot en appui à la proposition du premier ministre. Et tous les députés de la
CAQ qui se sont levés n'ont dit aucun mot en faveur de la proposition du
premier ministre. Le premier ministre a l'air bien seul avec sa proposition de
surtaxer, de surtarifer nos propres exportations d'aluminium. Hier, il était
tout seul de son côté, en Chambre.
Je mets formellement au défi, ce matin, la
ministre responsable de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Andrée Laforest;
le député de Lac-Saint-Jean, Éric Girard; le député de Jonquière, Yannick
Gagnon; la députée de Robertval, Nancy Guillemette, et le député de Dubuc,
François Tremblay, de voter pour la motion du mercredi qui indique que ça va
être néfaste pour l'économie du Québec d'imposer nous-mêmes des tarifs
additionnels sur nos exportations d'aluminium.
Là-dessus, on est prêts à répondre à vos
questions.
Journaliste : Et, là-dessus, c'est
intéressant qu'on peut faire un lien entre vos deux propos, c'est quoi, c'est
que vous mettez de l'avant des divisions au sein de la CAQ? Le fait que les
députés de la CAQ fassent signer des pétitions, est-ce que ce n'est pas un...
Vous pourriez passer par le caucus, puis là, bien, à nouveau, un manque d'appui
au premier ministre. Est-ce que c'est un peu ça, votre propos?
M. Paradis : Bien, en tout
cas, dans la question tarifaire, on a un premier ministre qui se bombe le torse
hier, mais qui a décrit quelqu'un qui s'écrase devant les menaces tarifaires du
président Trump, puis qui offre d'offrir beaucoup de compromis, qui ne
considère pas l'avantage qu'on a avec l'aluminium. Il s'est décrit lui-même en
disant ça, mais il continue de maintenir que c'est une bonne idée de surtaxer,
de mettre une surtaxe Legault, un surtarif Legault sur nos propres exportations
d'aluminium. Personne, personne n'a parlé en faveur de cette mesure-là. Et ça
fait deux fois que j'essaie de questionner la ministre Fréchette sur cette
question-là. Je n'ai pas de réponse. C'est le premier ministre qui se lève en
réponse à mes questions.
Et hier, pendant le débat de deux heures,
revoyez ce débat-là, personne de la CAQ ne s'est levé pour dire : Oui,
oui, oui, c'est une bonne idée. C'était ça, la question. La motion portait sur
les surtarifs de l'aluminium, pour dire que non, on ne peut pas faire ça, ce
n'est pas bon pour le Québec. Ça affaiblit le Québec. C'est une mauvaise idée.
C'est une mauvaise tactique de négociation. Mais je comprends, les députés de
la région, maintenant, vont-ils avoir le courage de voter en faveur, de se
tenir debout pour leur région et de dire : Bien non, on ne viendra pas
nuire à l'économie du Saguenay-Lac-Saint-Jean?
Journaliste : Tout à l'heure,
M. Paradis, la VG va déposer son rapport sur la Société de l'assurance
automobile du Québec. Avec ce que vous avez su, ce qu'on a su cette semaine, le
site Web qui ne marchait pas, à quoi vous vous attendez, puis allez-vous réagir
plus tard aussi?
M. Paradis : Bien, c'est sûr
qu'on va attendre de lire le rapport. Vous nous demandez, là, de réagir avant.
On va le lire, mais...
Journaliste : ...ou est-ce
que vous vous attendez à trouver, dans ce rapport-là, des mots quand même assez
durs?
M. Paradis : Oui, parce que
tout le monde au Québec est au courant du fiasco SAAQclic. Et ce qui est sorti
comme information, dans les derniers jours, c'est que le gouvernement était au
courant, qu'il y avait des voyants rouges un peu partout, qu'il est allé de
l'avant. Et Paul St-Pierre Plamondon a questionné le premier ministre là-dessus
puis il lui a dit : Mais qu'en est-il de la responsabilité ministérielle?
Parce que ce qu'on entend, depuis le début dans ce dossier-là, c'est que c'est
la faute à plein de monde, mais ce n'est jamais la faute du ministre. Alors,
nous, on a dit : Que le premier ministre fasse ce qu'il faut, qu'il
convoque son propre ministre et qu'il s'assure qu'il y a de l'imputabilité,
qu'il y a de la responsabilité ministérielle.
Donc, malheureusement, j'aimerais vous
dire qu'on va avoir un rapport nuancé, etc., mais tout le monde au Québec
s'attend à ce que ce soit un rapport qui mette le doigt sur des réalités qui
sont déjà connues, c'est-à-dire que ça a été une gestion... ça a été une très
mauvaise gestion, tout ce dossier-là.
Journaliste : ...contretarifs,
d'habitude, quand le premier ministre se lève, répond à une question, c'est une
bonne chose, mais vous semblez vouloir que ce soient les ministres qui se
lèvent à la place du premier ministre pour répondre à vos questions.
M. Paradis : Non, bien,
entendons-nous, moi, je suis très heureux d'avoir un dialogue avec le premier
ministre du Québec, mais je note quand même que j'essaie de voir si la
ministre, elle, elle entend protéger... c'est la ministre de l'Économie, je
veux savoir comment elle entend protéger les secteurs névralgiques à l'économie
du Québec que le premier ministre a décidé, lui-même, de jeter sous les roues
de l'autobus, à l'encontre de tout ce qui est connu en matière de négociation,
en matière de commerce international. Il s'en va à Washington, alors que Donald
Trump est au summum de sa force, actuellement, il vient d'être élu, là, puis il
est au summum de sa force. Le premier ministre dit lui-même : Oui, nous,
par contre, on n'est pas en position de force parce que notre premier ministre,
au Canada, il est en sursis. Et ce qu'il va faire... il commence en
disant : Voici les secteurs sur lesquels je suis prêt à faire beaucoup de
compromis, dont l'aluminium. C'est absolument inexplicable, comme stratégie.
Journaliste : Justement,
d'après vous, est-ce qu'il consulte ses ministres ou il agit...
M. Paradis : Bien, c'est ça
qu'on veut savoir. C'est ça qu'on veut savoir : qu'est-ce que la ministre
en pense? Qu'est-ce qu'elle dit, elle, aux acteurs économiques du secteur du
bois qui ont entendu leur premier ministre aller à Washington puis dire :
Je suis prêt à faire beaucoup de compromis pour nos forêts? Qu'est-ce qu'elle
dit au secteur de l'aéronautique, alors que le premier ministre est allé à
Washington dire à Donald Trump : Je suis prêt à faire beaucoup de
compromis en aéronautique? Qu'est-ce que ses contacts dans ces milieux-là
disent? Alors, on veut savoir, mais là elle ne se lève pas en Chambre quand je
pose ces questions-là.
Journaliste : Et la motion...
M. Paradis : Bien oui, puis
je l'ai mentionné tout à l'heure, ce qui est étonnant, c'est que la motion du
mercredi, proposée par le collègue de Marguerite-Bourgeoys, propose qu'on se
prononce sur cette question, cette proposition. Ça vient de François Legault,
là, ça ne vient de nulle part ailleurs, quelque chose d'assez inédit dans
l'histoire, on va dire. Nos produits, notre aluminium est victime d'une menace
de tarifs, qui pourraient s'ajouter à d'autres tarifs, hein, parce
qu'actuellement on ne sait pas encore si Donald Trump entend ajouter 25 %
de tarifs sur l'aluminium, qui s'ajouteraient à 25 % de tarifs sur
l'ensemble des produits qui viennent du Canada. Et lui, en plus d'un potentiel
50 %... on ne le sait pas encore, je ne suis pas en train de dire que ça
va être ça, mais de ce potentiel-là, lui, il dit : Moi, je vais rajouter
un tarif de chez nous. Qu'est-ce que sa ministre en pense? Qu'est-ce que la
ministre pense de ça? Elle ne s'est pas prononcée hier sur cette question-là.
Journaliste : Est-ce que ça
brasse au Conseil des ministres? Est-ce que les ministres, d'après vous,
s'expriment? Avez-vous des échos par rapport à ça?
M. Paradis : La question se
pose. La question se pose, mais, en tout cas, actuellement, on a des
indications. Moi, je veux entendre la ministre sur ces questions-là, parce que
c'est dans ses responsabilités puis c'est ma vis-à-vis. C'est le premier
ministre qui répond. Et hier, on a eu un débat, deux heures sur cette
question-là, deux heures, je n'ai pas entendu un seul mot de quiconque, député
de la CAQ ou ministre de la CAQ, appuyer cette proposition du premier ministre.
Puis je les mets au défi, je les mets au
défi. La semaine dernière, j'ai essayé d'avoir, en réponse, la ministre
responsable du Saguenay-Lac-Saint-Jean, là-dessus, elle ne s'est pas levée. Je
l'ai demandé : Je veux vous entendre, Mme la ministre, dire que vous
trouvez que c'est une bonne idée de surtaxer, que le Québec surtaxe nos
exportations. Elle ne s'est pas levée.
Journaliste : ...le projet de
M. Boulet. Hier, ce n'était pas... votre réponse n'était pas claire, claire,
là, normal, vous ne l'aviez pas lu, mais là vous l'avez lu. Êtes-vous en faveur
ou pas? Les syndicats disent que c'est une déclaration de guerre. Au Parti
Québécois, qu'est-ce que vous en pensez?
M. Paradis : Bien, je vais
vous dire que je suis très content de mes réponses d'hier parce que c'est un
projet de loi qui mérite une étude très particulière. Pourquoi? Parce que le
ministre Boulet est en train de faire du droit nouveau. Il énonce, ce projet de
loi là, une nouvelle notion, la notion de «service minimalement requis pour
éviter que ne soit affectée de manière disproportionnée la sécurité sociale,
économique ou environnementale de la population». C'est du droit nouveau et ça
va demander une étude sérieuse.
Donc, je vous dis aujourd'hui qu'on va
continuer à analyser ce projet de loi là, à faire nos consultations, et on va
entendre les consultations particulières. On est ouvert à la discussion, mais
il y a des inquiétudes, c'est sûr.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous voulez dire, du droit nouveau, on n'est pas avocats, là, nous.
M. Paradis : Bien, il existe
tout un corpus législatif, c'est-à-dire qu'il y a beaucoup de lois qui
définissent la notion de service essentiel, notamment dans le secteur public,
et il y a une grande jurisprudence qui s'est développée sur les services
essentiels et l'équilibre entre les services essentiels et le droit de grève.
Puis il y a une décision importante de la Cour suprême du Canada qui a été
rendue, récemment, l'arrêt Saskatchewan, qui vient expliquer, clarifier
l'équilibre entre les deux. Là, le gouvernement du Québec semble vouloir venir
jouer dans ces notions-là, et il vient appliquer ces notions-là aussi au
secteur privé. Ce que les gens doivent comprendre, c'est que le projet de loi
dit : Ce n'est pas les employés de l'État qui sont visés, c'est les employés
municipaux et les employés du secteur privé. Donc, il y a une grève quelque
part dans une usine, puis là on pourrait dire que, quelque part, la sécurité
sociale, économique ou environnementale de la population est affectée. Je pense
qu'il faut faire très attention ici. Est-ce qu'on est en train de restreindre
indûment le droit de grève, le droit de négociation équilibrée des
travailleurs, y compris dans le secteur privé? Si c'est ça, généralement, il
faut que tu t'assures que ce que tu donnes en contrepartie ne rend pas
inéquitable le processus de négociation.
Et, attention, ce projet de loi-là, c'est
intéressant. C'est le projet de loi n° 89. C'était quoi, le projet de loi
n° 88, juste avant? C'était un projet de loi qui faisait à corriger le
processus de négociation pour les conditions de travail des pompiers et des
policiers du secteur municipal. Pourquoi? Parce qu'il y a 10 ans le
gouvernement du Québec avait bouleversé le régime de négociation. Les syndicats
sont allés devant les tribunaux et ils ont gagné, la cour a dit : Ce
processus nouveau qui a été déterminé est inéquitable, le gouvernement a 6 mois
pour refaire ses devoirs. Est-ce qu'on va faire la même chose? Est-ce que le
gouvernement du Québec a fait ses devoirs?
Moi, j'aimerais savoir qui le ministre
Boulet a consulté avant de présenter ce projet de loi là. Comment ça se fait
qu'il arrive avec ça aujourd'hui? De nos informations préliminaires, il n'y a
pas grand monde qui nous ont dit qu'ils ont eu des coups de téléphone puis
qu'ils se sont fait consulter là-dessus. Alors, est-ce que c'est encore une
fois le gouvernement de la CAQ qui sort quelque chose de son chapeau, qui n'est
pas préparé puis qui va nous engager dans 10 ans de contestation
judiciaire? La question se pose.
Journaliste : ...sur la
santé, j'en ai quelques-unes, là, on voit ce matin qu'on arrive à un point où
on anticipe les coupures qui vont toucher directement les services, les aires
ouvertes, les cliniques, qui étaient de vaccination, qui ont été converties,
réduction de services des urgences. Comment vous réagissez à cette nouvelle-là?
M. Arseneau : Bien, c'est
assez extraordinaire de voir que ce dont le gouvernement s'enorgueillissait,
ses réussites, là, c'était d'avoir créé des cliniques spécialisées où on pouvait
favoriser la vaccination, les prélèvements, on s'apprête à mettre la hache
là-dedans. Demandez à Lionel Carmant à quel point il était fier de développer
le réseau des aires ouvertes, mur à mur, à travers l'ensemble du Québec, même
si les gens disaient : Il y a déjà les maisons de jeunes, il y a déjà les CLSC.
On va imposer un nouvel... une nouvelle façon de faire, et tout ça. On est prêt
à mettre la hache là-dedans. Les urgences à travers l'ensemble du territoire,
un gouvernement qui se prétend être le gouvernement des régions est prêt à
créer des déserts médicaux un peu partout dans les régions du Québec. On en est
rendus là. Pourquoi? Parce que le gouvernement a décidé qu'il allait donner des
baisses d'impôts, il allait donner des chèques préélectoraux. Il est parti d'un
surplus de 7 milliards de dollars pour nous plonger dans un déficit
historique de 11 milliards de dollars, puis maintenant, mais il est prêt à
remettre en question à peu près toutes les petites avancées qu'il avait voulu
mettre de l'avant en santé et services sociaux, et faire payer les citoyens
pour ses mauvaises décisions puis sa mauvaise gestion.
Journaliste : Mais donc les
aires ouvertes puis les centres... les cliniques de vaccination, est-ce que
c'est quand même un exemple où peut-être il y a matière à réflexion? Parce que,
comme vous le laissez entendre, ces services ne sont peut-être pas optimaux,
là, ou super utilisés en ce moment, là?
M. Arseneau : Mais et en
fait, c'est... c'est le gouvernement qui est en train de révéler à quel point
ses décisions résultent en un échec complet. Moi, je pense que, tant qu'à y
être, on pourrait aussi remettre en question les investissements massifs qui
ont été consentis dans les infrastructures, dans le béton des Maisons des aînés
sans faire le virage des soins à domicile. Là aussi, on est en train de couper
dans les soins à domicile. Alors, à tous égards, le gouvernement a géré de
façon frivole. C'est un gouvernement qui a été extrêmement dépensier avec des
promesses qu'il n'avait pas les moyens de livrer, puis maintenant, il veut
faire payer aux Québécois en se disant : Ah, bien, moi, les coupures, je
n'y suis pour rien. Premièrement, il n'y a pas de coupures, c'est simplement...
on leur respecte de respecter les budgets... on leur demande de respecter les
budgets. Et deuxièmement, s'il y a des coupures, bien, ce n'est pas de ma
faute, c'est Santé Québec.
Journaliste : ...pour que M.
Dubé reconnaisse que les vraies coupes, c'est 3 % d'augmentation dans les
dépenses, là?
M. Arseneau : Mais là, il
nous annonce que, l'an prochain, on va tomber en période d'austérité.
Journaliste : Donc, ce qui
est tarifié, c'est 1,8 pour l'année prochaine.
M. Arseneau : Exact.
Journaliste : Donc, qu'est-ce
que ça veut dire, ce constat-là ou cet aveu-là du ministre? Est-ce qu'il envoie
un message à M. Girard?
M. Arseneau : Bien, ce que ça
veut dire, c'est qu'on n'a encore... on n'a encore rien vu et que ce qu'on a
vu, en fait, dans les derniers mois, bien, ce n'est que le préambule à des
coupes massives en matière de services à la population, en matière de santé et
de services sociaux, et on le fait dans l'opacité la plus totale.
Nous, on demande, depuis des semaines et
des semaines, qu'on présente un plan pour dire à quel point les services à la
population vont être affectés et jusqu'à quel point on va reculer dans le panier
de services et dans le tissu social de justice sociale qu'on avait établi pour
le... pour le Québec en matière de santé et de services sociaux, et là, on n'a
pas encore l'ombre du début d'un plan qui nous est présenté.
Journaliste : Vous demandez
donc un plan où, ça, c'est bon. Mais est-ce que vous demandez comme moratoire
sur les compressions le temps que ce plan-là soit publié?
M. Arseneau : Mais oui...
Bien, en fait, ce qu'on... ce qu'on a demandé au gouvernement, c'est à la fois
de... de nous dire où il s'en va avec les coupes puis d'autre part, de les
justifier, de nous expliquer quelles en seront les conséquences. Et évidemment,
une fois qu'on peut mesurer les conséquences de la création de déserts médicaux
ou de coupes sauvages dans les services aux personnes les plus vulnérables, les
personnes handicapées qui ont besoin de soins ou d'adaptation à domicile et
ainsi de suite, mais là, évidemment, on pourra juger de l'impact et lui
demander effectivement, dans bien des cas, là, de repousser, de retarder ou de
faire d'autres choix.
Lorsqu'il est question de couper dans la
bureaucratie, nous, on l'a dit, dans l'administration, mais c'est exactement le
contraire qu'il fait. Il a créé une nouvelle structure de toutes pièces avec
des «top guns» qui sont payés des centaines de milliers de dollars. Pourquoi?
Pour imposer des coupures. Puis entre-temps, rappelons-nous, là, ils ont
commencé à donner des contrats aux experts de tous acabits puis aux consultants
pour définir leur propre mission, pour essayer de voir comment ils pourraient
couper davantage. Ça ne fonctionne pas.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Journaliste : Do you feel that Minister Dubé has been at all transparent about the
cuts in the health care system?
M. Arseneau :
Not at all. He denies the fact that
we're in a period of budget cuts, he denies that it has a strong effect on the
population and on the services throughout Québec. And even yesterday, the
question was asked about the emergency ward in Trois-Pistoles. No decision has
been made. We know they are about to close it. There was an article again this
morning saying that many emergency wards throughout the Québec regions will
have their opening hours cut dramatically weekends and nights, and eventually it
will just, you know, stop the service. That's what's coming. And he says :
Well, no decision has been made. No, no, no, you're... He lives in a parallel
reality and tries to convince everyone that it's not happening. It is
happening. We have, you know, echoes from throughout the region saying that
this cannot go on. People are, you know, trying to mobilize and say, you know,
enough is enough, but the Government says : No, it's not happening.
Journaliste :
When it comes to some of these
services, specifically, you know, the potential, for example, for these
vaccination clinics, that were converted to now either change or close, I mean,
what does that say to you?
M. Arseneau :
Well, right now, the Government is in
such a bind that they're ready to wipe out all of what they pretended to be
their best successes in terms of healthcare improvements in the system. They
put together... forward clinics throughout Québec. They also had this «aire
ouverte», you know, concept throughout Québec for the youth. And, you know, of
course, they pretended to be a government for regions. And now, because, you
know, they've spent like there was no tomorrow, we now have a historical
deficit of, you know, 11 billion dollars. Now, they're ready to put everything
in the garbage bin. No worries, that's... that's, you know, quite a testimony
of their legacy right now.
Journaliste :
And on SAAQclic, we obviously haven't
seen the Auditor General report yet, but are you expecting it to be a glowing
review of SAAQclic? What exactly are you...
M. Arseneau :
We're expecting bad news, but we're
expecting to have the truth also, because, you know, remember there was this
three-week interruption of service, and then obviously the fiasco. What did the
Government say? What did the Minister say? Not my fault. I'm talking about
Caire, saying, you know : It's not my fault, you should praise me for what
I have done in this file. And then it got even worse. So, who's to blame? Well,
the president, you know, the director general. So, throw him under the bus.
And, a year, a year and a half later, they're supposed to have, you know,
tabled their financial, you know, report. It's not available, and it's made...
throughout the process, the Minister Guilbault was blamed for not respecting
the delay. And, when we got to see the report, it's incomplete. You cannot
testify whether it's true or not. And meanwhile, we hear that... why they went
ahead not being prepared is because it was pressure. Pressure from whom, from
where? I hope the Auditor General will be able to tell us where the
responsibility, the ministerial responsibility lies, Guilbault or Caire?
Journaliste :
On tariffs, very quickly. Again, some
kind of impending things that could happen in the next coming weeks. How should
the Government be reassuring Quebeckers and how should they be taking these
impending tariffs coming up?
M. Paradis :
Not doing what our prime minister is
doing right now. He's doing exactly what he should not be doing, negotiating,
thinking aloud, going to Washington thinking aloud, offering to put everything
on the table, whereas it's not even a demand from the Trump administration yet.
The Trump administration is at its peak in terms of strength. Our own prime
minister said : We are in a position of weakness because there is no
acting, real acting prime minister in Canada, given the situation of Justin
Trudeau. And he goes to Washington, and he offers big compromises on wood,
aeronautics and aluminum. This is a really bad strategy. It's weakening Québec.
And now he's offering to
even put tariffs, Canadian tariffs on our own exports of aluminum. This is
total nonsense. And, interestingly enough, the prime minister is alone rooting
for that solution. Yesterday, there was a two-hour debate on that exact
question. Minister Fréchette did not say a word supporting this idea. Minister
Laforest, responsible for Saguenay-Lac-Saint-Jean, did not say a word in
support of that idea. All MNAs that spoke did not say a word in support of that
idea. So, the Prime Minister seems to be quite alone.
I've tried to ask, during
question period, Minister Fréchette, about that, she never answered. The Prime
Minister answered to me. So, I'm challenging, I'm officially challenging this
morning, the five MNAs in the Saguenay-Lac-Saint-Jean region to stand up for
their region, for aluminium, for their industry, because everybody is saying
that the Prime Minister's idea is a bad idea in Saguenay-Lac-Saint-Jean. I'm
challenging them this morning, officially, to vote in favour of the motion
proposed by MNA for Marguerite-Bourgeoys saying that imposing tariffs on our
own aluminium exports is a really bad idea. So, MNA for Lac-Saint-Jean, Éric
Girard; MNA for Jonquière, Yannick Gagnon; MNA for Roberval, Nancy Guillemette;
MNA for Dubuc, François Tremblay; and Minister responsible for the region of
Saguenay-Lac-Saint-Jean, Andrée Laforest, I'm challenging them to vote in
favour of the motion this morning.
(Fin à 8 h 51)