(Huit heures cinquante et une minutes)
M. Arseneau : Bonjour, tout le monde. Je viens de sortir d'une commission
parlementaire, là, qui se tient en privé pour statuer à pour savoir si on peut se
saisir d'une pétition. On fait ça sur une base assez régulière. La pétition
porte sur la reconstruction de la salle d'urgence du bloc opératoire des soins
intensifs de l'hôpital d'Amos, pétition qui est déposée par la députée de l'endroit,
Suzanne Blais. 25 000 personnes ont signé la pétition. Les deux autres
députés de l'Abitibi-Témiscamingue appuient également cette pétition. Mais les
députés de la majorité caquiste ont décidé aujourd'hui de ne pas se saisir de
cette pétition-là en disant que ce n'est pas le bon moyen. Alors, ça nous
laisse un peu perplexes, parce que les pétitions se multiplient du côté de la
partie gouvernementale. On fait signer des pétitions par les citoyens, portées
par le député, et, une fois qu'on veut se saisir de l'enjeu, bien, la majorité caquiste
s'y refuse.
Pendant ce temps-là,
bien, on a des installations qui sont vétustes. Ça fait depuis 2019 que le
projet est dans les plans. On nous dit qu'il y a une réhabilitation sismique
qui n'a pas passé le test, et puis le dossier, là, à l'heure actuelle, est
comme suspendu, depuis juin qu'on attend des décisions gouvernementales
là-dessus. Alors, qu'est-ce qui va arriver avec l'Hôpital de Maria, pour lequel
il y a aussi une pétition qui actuellement est signée par plus de 3 000 personnes?
Donc, est-ce que c'est le même scénario qu'on nous promet? On repousse les
échéances. Pendant ce temps-là, les infrastructures en matière de santé se
dégradent partout au Québec. Merci.
M. Paradis : Se poursuit cette semaine encore à l'Assemblée nationale, ici, la
commission parlementaire sur le projet de loi n° 69 réformant le secteur
de l'énergie. Hier, pendant 20 minutes, j'ai demandé à la ministre
Fréchette si le gouvernement du Québec avait un plan en matière d'énergie, la
réponse est non. Nous commençons donc l'analyse de ce projet de loi, qui est
important pour l'avenir énergétique et économique du Québec… le gouvernement n'a
pas de plan, n'a pas de vision. On a octroyé des blocs d'énergie, pas de plan.
Si on n'a pas de plan, ça veut dire que c'est la discrétion de l'ancien
ministre qui a compté. On discute de tarifs d'électricité pour faire face à la
menace de tarifs douaniers de l'administration Trump, pas de plan. Tarifs d'électricité,
pas de plan. Alors, c'est… c'est vraiment très surprenant d'apprendre que nous
en sommes là après sept ans de gouvernement caquiste, mais c'est ce qui a été
confirmé hier en commission parlementaire.
Journaliste : Selon vous, pourquoi Jean Boulet veut encadrer davantage le
droit de grève?
M. Paradis : Bien, ça, ça va
être à lui de répondre à cette question. Qu'est-ce qu'on a vu du gouvernement
caquiste dans ses sept années de pouvoir, notamment l'année dernière ou il y a
deux ans, au moment des grands mouvements des travailleurs de l'État? Ça a été
une incapacité de mener efficacement le processus de négociation. Tout le monde
le sait. On a regardé ce qui avait été déposé comme offres au début puis ce qui
a été conclu à la fin, puis il y avait une différence énorme. Tout le monde
savait que les offres étaient inacceptables pour les travailleurs de l'État, puis
au début le gouvernement ne se présentait pas à la table de négociation.
Alors, est-ce que le gouvernement veut
faire payer les travailleurs pour ses problèmes de négociation? C'est ce qu'on
va voir. Le projet de loi, on ne l'a pas vu, alors on va être très prudents
dans nos commentaires aujourd'hui, là. Il va être déposé tout à l'heure.
Journaliste : Est-ce que c'est
une bonne idée de s'y intéresser, à cette question-là d'encadrement des grèves?
M. Paradis : Bon. Est-ce qu'il
y a des modernisations qui sont possibles? Est-ce qu'il y a des ajustements à l'encadrement?
On va être ouverts à regarder ce que le ministre propose dans son projet de
loi, qu'on ne connaît pas encore. Donc, ce matin, il faut faire attention, on
ne sait pas qu'est-ce qu'il y a dans le projet de loi, on va l'étudier. C'est
ça, faire la politique de rigueur. Maintenant, sur les intentions, encore une
fois, bien, ça va être au gouvernement d'expliquer qu'est-ce qu'il veut faire
avec ce projet de loi.
Journaliste : À ce point-ci,
est-ce que vous pensez que c'est susceptible d'être bloqué par les tribunaux,
sachant que la Cour suprême, par exemple, s'est déjà prononcée là-dessus? Est-ce
que... Est-ce que c'est une crainte que vous avez, que vous partagez?
M. Paradis : S'il s'agit de
déséquilibrer les rapports de négociation entre l'État et ses travailleurs,
bien, c'est sûr que les travailleurs de l'État vont avoir un droit légitime de
contester la constitutionnalité des mesures qui vont être proposées. Mais,
encore une fois, on ne les a pas vues encore, ces mesures-là, donc soyons
prudents avant de se prononcer.
Journaliste : Est-ce que ces
notions-là de sécurité économique, sécurité sociale qu'on évoque, pour vous, ça
tient la route? Est-ce que ça pourrait être un élargissement raisonnable, selon
vous, de la notion de services essentiels?
M. Paradis : Je vais vous
répondre la même chose, on n'a pas vu encore le projet de loi. Donc là, ce
matin, vous nous demandez de nous prononcer sur quelque chose qu'on n'a pas
encore vu. On ne sait pas ce que le gouvernement va proposer, ce qu'il va
faire. Il y a déjà des définitions de services essentiels. Est-ce que... Est-ce
que...
Journaliste : Est-ce que la
FAE, qui a fait la grève pendant un mois, devrait être empêchée de le faire sous
prétexte que...
M. Paradis : Alors, est-ce...
est-ce que la... est-ce que le mouvement de grève de l'automne 2023 est
une conséquence, et le fait que ça a duré, est-ce que c'est une conséquence...
est-ce que c'est un problème de définition de services essentiels ou c'est un
problème d'un gouvernement qui a tardé à se présenter aux tables de
négociation, qui a tardé à faire des offres raisonnables? Pendant des semaines,
on a dit : Ça n'a pas de bon sens, ce que vous offrez, vous savez que ça
ne fonctionnera jamais. Alors, que le ministre nous explique la pertinence du
projet de loi qu'il propose.
Journaliste : ...prêts à
regarder pour des possibles modifications? Donc, est-ce que présentement vous
voyez des lacunes dans la loi actuelle? Par exemple, dans le cas du fait que
là, il y a un an ou deux... c'est plutôt l'été passé, est-ce qu'il y avait une
lacune, là, dans le fait que Québec ne peut pas intervenir pour dire : On
encadre le droit de grève?
M. Paradis : Ça va être au
gouvernement, là, de nous expliquer les mesures qu'il propose ce matin.
Journaliste : ...société
actuelle, vous voyez des lacunes qu'on devrait venir mieux encadrer?
M. Paradis : Ce que je vous
dis, c'est que ce qu'on a vu dans les dernières années avec ce gouvernement au
pouvoir, ça a été un gouvernement qui a... qui n'a pas réussi à avoir des
stratégies de négociation qui évitaient de longs conflits, comme on l'a vu à l'automne 2023.
Le problème, c'est la stratégie gouvernementale. Le problème, c'est le
gouvernement qui ne se présentait pas à la table de négociation.
Journaliste : ...la stratégie
gouvernementale, là. Donc, la population aurait pu être prise en otage pendant
le fait qu'il y aurait eu des problèmes avec... retombées économiques. Est-ce
que, dans un cas comme celui-ci, ça aurait été une bonne chose d'intervenir
puis d'empêcher, de restreindre le droit de grève?
M. Paradis : Ça aurait été
une bonne chose de présenter des offres raisonnables dès le départ, de se
présenter aux tables de négociation dès le départ, de ne pas attendre la
dernière minute, de ne pas attendre que la population exprime sa volonté que ça
se règle. Et, souvenez-vous, parce qu'il faut se souvenir, pendant toute la
durée de ce long conflit de travail, la population a continué à soutenir les
travailleurs de l'État en disant : Nous voulons des professeurs dans nos
salles de classe, nous voulons des infirmières dans les soins de santé. Alors,
est-ce que c'était... c'était ça, le problème, ou c'était un gouvernement qui
négociait mal? C'est ça, la question.
Journaliste : Est-ce que le
gouvernement du Québec, M. Paradis, doit garder ses espaces à bureaux en
location dans le quartier Saint-Roch coûte que coûte, pour garder ce quartier-là
vivant?
M. Paradis : Vous faites
référence à quoi dans votre question?
Journaliste : Bien, en fait,
l'opposition municipale dit que les fonctionnaires pourraient quitter les
locaux en location dans le quartier Saint-Roch et que ce serait... ce serait
achever le quartier, parce que le quartier va déjà mal. Est-ce que vous pensez
que le gouvernement devrait absolument garder ses fonctionnaires?
M. Paradis : Je ne connais
pas, là, les détails, là, du dossier dont vous me parlez, mais je sais que
l'occupation par les travailleurs de l'État d'espaces dans les centres-villes,
c'est essentiel à la vitalité de nos centres-villes. Il y a actuellement toutes
les discussions qui sont en... qui ont cours sur le télétravail, puis la
présence au bureau qui ont un impact. Je pense que ce qu'on veut, c'est que le
gouvernement contribue aussi à la vitalité des centres-villes. Et la vitalité
des centres-villes, ça passe par des travailleurs, des entreprises privées,
bien sûr, mais des travailleurs aussi d'État qui sont présents et qui vont
manger dans les restaurants, qui utilisent les services de proximité dans les
centres-villes. Donc, c'est une question à étudier sérieusement, oui.
Journaliste : Sur la pétition
déposée par Mme Blais, on a dit, donc, ce matin que ce n'était pas le bon
moyen d'étudier la question, mais qu'est-ce qu'on dit? Que c'était le bon moyen
que... Quel est le bon moyen pour faire avancer ce dossier?
M. Arseneau : Bien,
c'est la question qui se pose. En fait, ce qu'on voit, c'est qu'il y a une
pratique qui se développe maintenant, où les députés du parti au pouvoir disent
aux citoyens : Bien, écoutez, si vous voulez faire avancer le dossier,
bien, on peut porter une pétition en votre nom à l'Assemblée nationale, mais
c'est une espèce de cul-de-sac où finalement on dépose une pétition. Il y a
25 000 personnes qui veulent, dans ce cas-là, là, la rénovation du
bloc opératoire de la salle d'urgence, qui, je dois quand même le mentionner,
réalise 50 % de toutes les chirurgies en Abitibi-Témiscamingue. Mais une
fois qu'on est rendus à en débattre, à s'en saisir, puis à écouter des groupes,
puis à voir comment on va finalement faire avancer le projet, le gouvernement
dit : Non, ce n'est pas le bon moyen. Quel est le bon moyen? Retour à la
case départ.
On est en attente du gouvernement, puis on
ne nous l'a pas dit. La question a été posée. Alors, si ce n'est pas le moyen,
quel serait le bon moyen? Mais ça, on ne se prononcera pas là-dessus. On ferme
le dossier. On vote contre cette proposition-là, puis on recommence à zéro, en
attente, puis sans savoir si le dossier va débloquer à un moment donné. On
dit : Bien là, on est en train de retravailler le PQI, ce n'est pas
rassurant non plus, parce que ce projet-là, il est déjà inscrit au PQI, mais
pas en phase de réalisation. Est-ce qu'on va l'inscrire en mois de mars?
Certainement, on l'espère, mais est-ce que les coûts ont augmenté? Tout ça, il
y a très peu d'informations transparentes à l'heure actuelle sur ce dossier-là.
Journaliste : Sur l'influence
des députés de la CAQ et même des ministres de la CAQ dans des dossiers
d'hôpitaux, plus tôt, on a vu M. Lamontagne faire un point de presse sur
l'hôpital de Drummondville, là, puis ça n'avance pas.
M. Arseneau : Bien,
absolument, et c'est... Le ministre Jean Boulet qui est responsable de la
région Abitibi-Témiscamingue s'est prononcé en faveur, lui également, de ces investissements-là,
en disant que c'était fondamental, c'était une question d'attraction, de
rétention aussi, de la main-d'oeuvre, parce qu'il y a des gens qui... des
médecins, des spécialistes, même du personnel infirmier spécialisé, qui
disent : Moi, je veux pratiquer dans des conditions qui sont adéquates et
stimulantes, disons. Alors, oui, vous avez raison de poser la question, puis on
se la pose aussi, là, à quel jeu on joue si les députés de la banquette
gouvernementale n'ont aucun pouvoir sur les décisions gouvernementales, alors
que ça a été essentiellement, là, l'argument qu'ils ont utilisé en 2022 pour se
faire élire. Et aujourd'hui, on voit que les dossiers n'avancent pas, mais on
dit aux gens : Signez une pétition. Je vais l'apporter. Et une fois qu'on
l'a apportée à l'Assemblée nationale, bien, essentiellement, on la tablette, on
la met de côté, puis on recommence à zéro.
Journaliste : Pourquoi la
ministre Déry... Votre parti dénonce beaucoup la culture... Est-ce qu'on est
là-dedans avec elle?
M. Paradis : Bien, ce
dossier-là est très préoccupant. D'abord, c'est une ministre de l'Enseignement
supérieur qui va se mêler du contenu d'un cours particulier. Et c'est d'autant
plus préoccupant que c'est en... c'est à la suite d'interventions d'une
organisation dont elle était elle-même membre du conseil d'administration
précédemment. Alors, dans ce temps-là, il faut être particulièrement prudent
sur les conflits d'intérêts et les apparences de conflits d'intérêts. Nous, on
trouve ça extrêmement préoccupant, ce qu'on apprend aujourd'hui dans les
médias. Probablement un dossier d'intérêt pour la Commissaire à l'éthique. Et
le premier responsable de l'éthique des membres du cabinet, c'est le premier
ministre du Québec. On a hâte de l'entendre, lui, sur cette question-là.
Journaliste : Est-ce que,
vous, vous pensez aller voir la Commissaire à l'éthique avec ce dossier-là?
M. Paradis : On est en
train de regarder, là, parce qu'il y a un code d'éthique. Il faut voir quelle
disposition s'applique. Mais pour nous, il y a certainement des questions
sérieuses qui se posent en matière d'apparence de conflits d'intérêts ou de
conflits d'intérêts. Et encore une fois, il y a aussi les grands principes. On
a regardé, hein? C'est qu'on regarde la Loi sur les collèges d'enseignement
général et professionnel, là. Les possibilités d'intervention de la ministre,
là, sont très limitées à l'article 29, là. Enquêter sur tout comportement
pouvant raisonnablement faire crainte pour la sécurité physique ou psychologique
des étudiants. C'est un seuil très élevé, là. Donc, est-ce que la loi a été
respectée? Il y a de très sérieuses questions qui se posent.
Journaliste : ...le conflit,
à votre avis, est à quel endroit? Est-ce qu'elle aurait dû, par exemple, se
récuser dans ce dossier-là parce qu'elle a déjà été au CIJA? Est-ce que c'est à
ça vous faites référence?
M. Paradis : Mais oui, là. C'est
une organisation avec laquelle elle a eu des liens étroits. Alors, dans ce
temps-là, généralement, tu dois faire preuve de grande prudence, peut-être même
te retirer toi-même du dossier pour laisser d'autres intervenir. Là, ce qu'on
voit, c'est qu'elle a sauté dans le dossier elle-même puis elle est intervenue,
donc, pour discuter du contenu d'un cours particulier dans un collège. Il y
a... vraiment il y a beaucoup de questions problématiques dans ce dossier-là,
et on veut des réponses, en premier lieu, du premier ministre du Québec.
Qu'est-ce qu'il pense, lui, des actions de sa ministre de l'Enseignement
supérieur dans le cadre de ce dossier-là?
Journaliste : Est-ce que vous
croyez au TGV Québec-Toronto?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
on rêve tous d'avoir un TGV, là, entre Québec et Toronto. Je pense que pour
ceux qui ont déjà voyagé à travers le monde puis qui, comme moi, ont pu prendre
le Shinkansen au Japon ou le TGV en France, on est 30 ans, 40 ans en
retard sur d'autres nations, sur d'autres juridictions. Ce qui est particulier,
c'est qu'un premier ministre sortant, avec plus aucun pouvoir ni d'influence,
ni d'investissements, ni politique, nous annonce, comme ça, aujourd'hui, qu'il
va de l'avant, 10 ans trop tard. Il a été élu en 2015, s'il y croyait
vraiment, il aurait pu le réaliser. Alors, on se permet un certain scepticisme
sur le réalisme de l'engagement de M. Trudeau.
Mais sur le fond, nous, on continue de
penser que c'est une excellente idée. On nous dit qu'il y a des... On a au moins
mis de côté la question du train à grande fréquence, qui était, bon, disons,
une solution qui était loin d'être optimale. Si on doit investir des sommes
importantes, aussi bien avoir un train qui fonctionne à grande vitesse. Il
semble y avoir des partenaires sérieux privés qui poussent pour ce projet-là.
Mais à savoir si je crois, moi, aujourd'hui que le gouvernement de Justin
Trudeau va réaliser quoi que ce soit avant la fin de son mandat, bien sûr que
non. Mais que le dossier soit ramené à l'heure du jour par les prochains
gouvernements à partir de l'élection fédérale et puis que le gouvernement du
Québec s'y intéresse aussi, moi, je pense qu'il faut continuer d'avoir ces
ambitions-là.
Journaliste : Et rapidement,
qu'est-ce que vous avez pensé, vous, des propos de M. Legault sur les
bagarres au hockey?
M. Paradis : Encore une fois,
c'est notre premier ministre qui manque de hauteur. Puis sembler faire
l'apologie de la violence, on est en 2025, là, on est dans une époque où on est
préoccupé par les commotions cérébrales, où on veut mettre fin à ce genre de
comportement là chez nos jeunes, mais ça commence par l'exemple qui est donné
par les professionnels. Commentaire d'abord irrespectueux aussi envers le
collègue qui a soulevé la question, hier, à l'Assemblée nationale et manque de
hauteur, commentaire absolument inapproprié.
Journaliste :
Is Minister Boulet's bill an attempt at
union bashing?
M. Paradis :
Well, we haven't seen the bill yet. So,
it's going to be tabled today. We're going to have a close look at the bill.
The Minister will have to explain the reasons why he is tabling the bill. Is it
because he wants to make workers pay for this government's own failure to have
a proper strategy negotiating that has an impact... long conflicts at the fall
of 2023? That remains to be seen. But if the goal is to reduce the space for
negotiation and to strike an improper balance between the government and state
workers, we're going to be there. Otherwise, if it's about modernizing the framework,
we're open to have a look at it.
Journaliste :
And when it comes to the high-speed
train that's being proposed by the federal government, you say it's 10 years
too late. Why now?
M. Arseneau :
Why now? I mean, it's definitely an
electoralist strategy two weeks before Prime Minister Trudeau steps down. It's
not serious. It's quite ridiculous to say the truth. And just like, you know,
his attempt to give people a check for $250 or to reduce the GST, it's a last
resort, last, you know, desperate attempt to try and get people voting for the
Liberals. You know, wrong timing, definitely, interesting topic, though, or
interesting project if it's taken seriously by a serious government and
private, you know, partners. So, we're certainly hoping that, you know, one day
we can develop some kind of commuting system that will work the same way it
works all over the world. I think we should, you know, be able to, you know,
develop such a project, but the circumstances make me doubt that this government
will do it.
Journaliste :
It's a tumultuous time right now, and
lots of campuses are struggling to deal with the ongoing conflict. What would
you suggest she do instead of stepping in like she has?
M. Paradis :
Well, having concerns about the global
context is one thing. Intervening in the content of a specific course is not
acceptable. So, minister Déry has crossed the line. Furthermore, we are
concerned by appearances of conflict of interests because the organization that
proposed the intervention is an organization she was a member of... of the
board prior to becoming a minister. So, in such circumstances, generally, you
must... you must of the... you must be very careful, and Minister Déry
obviously was not careful. So, we ask Prime Minister Legault to look at the
situation and to tell us what he thinks of what happened with Minister Déry in
that case. Thank you.
(Fin à 9 h 10)