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Point de presse de M. Pascal Paradis, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de relations internationales et de francophonie, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de transports et de mobilité durable

Version finale

Le jeudi 13 février 2025, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures trois minutes)

M. Arseneau : Alors, bonjour, tout le monde. Moi, j'aimerais aujourd'hui ajouter ma voix à celle de la communauté des Îles-de-la-Madeleine, le maire et tous les intervenants socioéconomiques qui, hier, sont sortis ensemble pour réclamer du gouvernement fédéral, de Transports Canada, qu'il dépose son plan pour assurer le maintien d'un service essentiel, c'est-à-dire le service de traversier vers les Îles-de-la-Madeleine. Depuis 1944, on a un service de traversier vers l'Île-du-Prince-Édouard; depuis 2009, on a une liaison maritime à longueur d'année. Depuis 2021, on a un nouveau bateau qui fait la navette, et depuis 2023 il n'y a pas de navire de relève. Le navire actuel, le Madeleine II, doit aller en cale sèche l'automne prochain, c'est obligatoire, c'est une question de sécurité, et Transports Canada est aux abonnés absents. Il ne nous dit pas s'il a un plan, quel serait le plan et comment il va le mettre en vigueur.

Plusieurs scénarios ont été déposés par la compagnie de transport qui est l'opérateur du traversier. Tous les scénarios ont été rejetés ou, carrément, CTMA n'a pas obtenu de réponse de la part de Transports Canada. Le temps presse. Plus le temps s'écoule, moins les options sont nombreuses et plus les coûts risquent d'augmenter. Alors, je dois dire que c'est une situation qui est actuellement extrêmement préoccupante, qui est inadmissible, inacceptable et qui est extrêmement aussi inquiétante, parce que c'est l'autoroute des Îles-de-la-Madeleine vers le continent, tout dépend du traversier, évidemment tous les approvisionnements, le transport des marchandises et des personnes. Et, à quelques mois de l'échéance, le gouvernement fédéral est aux abonnés absents.

La communauté des Îles-de-la-Madeleine a donné deux semaines, un ultimatum à Transport Canada pour déposer son plan. On s'attend à ce qu'ils livrent la marchandise et assurent le maintien du service en continu pour la prochaine année. C'est urgent, que le gouvernement fédéral se ressaisisse et nous dise là où il s'en va, pour assurer les approvisionnements, mais c'est également une question de sécurité publique. Tout... Tout le plan des mesures d'urgence de la communauté maritime des Îles-de-la-Madeleine repose sur le fait qu'on ait à disposition un traversier pour ce qui est de... par exemple, du déploiement de la Croix-Rouge pour des secours, Hydro-Québec, et ainsi de suite. Et là, cet automne, on parle de six à huit semaines d'interruption de service avec un pont aérien. Soyons sérieux, là. C'est le b.a.-ba de la responsabilité du ministère des Transports d'assurer ces services-là, comme les aéroports, comme l'autoroute 20, comme les ponts pour sortir de l'île de Montréal. C'est un service essentiel, puis on attend les réponses. Merci.

M. Paradis : Triste spectacle auquel on a assisté à Washington, triste spectacle pour le Québec, avec notre premier ministre qui nous place en position de faiblesse. On l'a invité à ne pas arriver à Washington avec comme message principal d'offrir tout de suite de renégocier l'accord de libre-échange Canada—États-Unis—Mexique, et c'est ce qu'il fait, alors que lui-même admet que le Canada n'est pas en position de force actuellement parce que... bien, on a un premier ministre canadien qui est en sursis. Alors, lui-même dit qu'on est en position... on n'est pas en position de force et il l'offre de renégocier l'accord de libre-échange. Plutôt que d'arriver avec des demandes du Québec, il commence, à Washington, par offrir des concessions importantes sur un plateau d'argent aux Américains. Il dit : L'aéronautique? Tiens, on est prêts à vous donner ça. L'accès aux minéraux critiques. La foresterie. Mais quelle est cette tactique de négociation que d'offrir des concessions d'entrée de jeu, d'ouvrir son jeu.? Alors, il est comme un joueur de cartes, mais lui, ses cartes sont comme ça, à l'envers, il dit : Voici mon jeu. Incompréhensible.

Ils font la file pour rencontrer des conseillers de Trump, qu'on a appris à connaître hier, il a fallu savoir qui étaient ces gens-là, et ils ressortent avec comme déclaration de l'administration américaine un gazouillis qui dit : Nous ne renoncerons... nous ne renonçons pas à ce que le Canada soit le 51 ᵉ État américain. Alors, c'est ça, le résultat actuellement, ah, et sans oublier le fait que notre premier ministre propose, toujours en étant à Washington, de surtaxer nos exportations, que, s'il y a des tarifs, ce qu'il va faire, c'est qu'il va rajouter des taxes à l'exportation de nos produits, alors que, généralement, c'est l'inverse qu'il faut faire, il faut chercher à alléger le fardeau des entreprises qui sont visées. Incompréhensible. Vraiment, j'aurai aimé vous dire aujourd'hui qu'on est arrivés en position de force, parce qu'on le dit depuis le début, on a tendu la main pour avoir une position d'équipe Québec, mais ce n'est pas ça du tout qu'on a eu, on a eu un premier ministre du Québec qui a affaibli notre position face à l'administration américaine.

Journaliste : Mais donc le fait qu'il soit entré à la Maison-Blanche alors que ce n'était pas du tout prévu, il y a des observateurs qui disent que c'est un tour de force, c'est loin de vous impressionner, qu'il se soit rendu si près de M. Trump, au fond.

M. Paradis : C'est aux résultats qu'on doit juger la pertinence ou non puis si c'est bon ou non. Bien... Fort bien, on est allés à la Maison-Blanche, on a rencontré des conseillers. Quel est le résultat jusqu'à maintenant? Un gazouillis dans lequel ce conseiller dit : Nous ne renonçons pas à ce que le Canada soit le 51 ᵉ État américain. C'est ça, le résultat pour l'instant.

Journaliste : ...8 h 08, là, le lendemain matin, vous ne pensiez pas qu'on allait avoir annulé l'imposition de tarifs au lendemain de cette rencontre-là. Est-ce que c'était ça, que vous vous attendiez, du moins?

M. Paradis : Non, mais les règles de base, et je sais un peu de quoi je parle, dans ces rencontres-là, c'est que, d'abord, elles doivent être préparées le plus longtemps possible à l'avance. Ce qu'on sait, puis c'est difficile d'avoir le fond des choses, mais ce qu'on sait, c'est que ça a été une invitation de dernière minute à la Maison-Blanche. Fort bien, on est allés à la Maison-Blanche, mais généralement on cherche à s'entendre sur le message conjoint qui sera lancé après la réunion. Ça fait partie d'une préparation normale de ces réunions-là de dire : Bon, voici ce qu'on pourrait dire après. Parce qu'on comprend que, non, on ne peut peut-être pas faire toutes les annonces, puis non, on ne connaît pas tout le contenu de ce qui s'est dit. Mais, c'est ça, le résultat, un gazouillis qui dit : On veut toujours que vous soyez le 51e État?

Des voix : ...

M. Paradis : Depuis le début. Nous, on propose une stratégie différente. Équipe Québec, là, c'est ça. C'est de se parler, de partager l'expertise québécoise pour arriver en position de force. Alors, déjà, ce n'est pas ça qui s'est passé. Je le réitère, le premier ministre a dit : Je vous tends la main. Ce n'est pas vrai qu'il y avait une main tendue. Plusieurs personnes, les oppositions, on dit : On est prêts à dialoguer puis à travailler avec vous, les syndicats, les travailleurs, puis il a dit non. Il est allé là tout seul. Ça se prépare, ces réunions-là. Il fallait les... Il fallait...

Journaliste : ...il est avec les autres premiers ministres canadiens quand même.

M. Paradis : On parle... Là, on parle ici... Oui, c'est vrai, c'est vrai. Et, depuis le début, chaque premier ministre, ailleurs dans les provinces, est là aussi pour ses propres intérêts. Puis nous, on a dit : C'est important de veiller aux intérêts du Québec. Mais donc, la réunion, elle aurait dû être préparée en amont et on aurait dû s'entendre sur les messages. Donc, oui, aller à la Maison-Blanche, ça fait partie des objectifs.

Journaliste : ...on vous invite à la dernière minute, ce n'est pas prévu, qu'est-ce que vous faites? Vous dites : Non, je n'y vais pas parce qu'on ne l'a pas préparé en amont?

M. Paradis : Non. Je vous... Je vous l'ai mentionné, c'est bien d'aller à la Maison-Blanche, mais il faut voir aussi qui on rencontre. Et il faut s'entendre déjà sur une stratégie sur ce qu'il passe après. Mais il faut juger des résultats. Il faut juger des résultats de cette rencontre-là avec l'ensemble de ce qui a été... ce qui a été fait à Washington. Quel gain, quel gain a eu... obtenu le Québec? Je pose la question parce que l'ensemble... l'ensemble de l'œuvre, c'est une position affaiblie du Québec, avec comme demande principale de renégocier l'accord de libre-échange au pire moment, au pire moment, alors que l'administration Trump, le président Trump est en position de force, en offrant des concessions et en offrant... en offrant des concessions. Pas des demandes, pas en arrivant avec des demandes, en arrivant avec des concessions. On commence tout de suite par dire : L'aéronautique, la foresterie, les minéraux critiques, je suis prêt à faire des concessions. C'est ça, le résultat. Notre premier ministre revient de Washington, puis c'est ça, les résultats.

Des voix : ...

Journaliste : ...critique de M. Legault. Mais il reste quand même que c'est M. Trump qui, depuis le jour, a dit qu'il veut annexer le Canada. Puis là vous lui reprochez de ne pas avoir fait de gains. Je veux dire, il reste quand même que c'est le président des États-Unis qui fait des demandes complètement farfelues puis qui mène le jeu. Je comprends. La marge de Québec est quand même limitée dans la situation.

M. Paradis : Oui. Mais, ce qu'on dit depuis le début, il faut garder la tête froide, il faut garder notre calme, il faut réagir de manière nuancée. Et ça, ça ne doit pas être que des messages, ça doit arriver. Est-ce que vraiment notre premier ministre a été nuancé? Est-ce qu'il a gardé la tête froide? C'est le message qu'il a lancé. Il est allé aux États-Unis, à Washington, avec comme message : Vite, renégocions l'Accord de libre-échange nord-américain. Alors, nous sommes sous attaque avec des menaces tarifaires, des demandes qu'on peut qualifier d'excessives, non conformes au droit commercial international, irrespectueuses de l'accord actuel de la part de l'administration Trump. Et on répond en disant : Oui, je veux tout mettre sur la table pendant ce temps-là, et voici les concessions que je suis déjà prêt à faire pour vous. Je suis désolé, mais c'est une stratégie qui laisse à tout le moins perplexe, mais c'est surtout une stratégie qui affaiblit le Québec.

Journaliste : Moi, j'aimerais ça savoir, M. Paradis, vous dites : Il faut garder la tête froide, mais là, M. Trump, il a fait comme énormément de déclarations sur l'annexion du Canada. Tu sais, je veux dire, il a dit qu'il allait utiliser le pouvoir économique des États-Unis pour annexer le Canada. Il continue de dire ça. Là, on a vu le tweet d'hier qui dit : Il n'y a pas de grand mystère, ce que veut Trump, faites juste le prendre au premier degré, c'est ça qu'il veut. Vous, est-ce que... Puis M. Trudeau a fait une déclaration, là, qui a été captée par les médias comme quoi lui, il pense que c'est sérieux. Donc, vous, là, dans... est-ce que vous pensez que c'est sérieux, les déclarations de M. Trump?

M. Paradis : La question, c'est de savoir... Parce que là, on dit : Est-ce qu'on aurait pu espérer un résultat différent, compte tenu du message qu'on reçoit de l'administration américaine depuis l'élection du président Trump? C'est une question de savoir quelles sont les intentions réelles du président Trump. Mais là, notre premier ministre... notre premier ministre s'en... notre premier ministre s'en va aux États-Unis, va faire une rencontre avec des conseillers. Manifestement, il n'y avait pas d'entente minimale sur ce qu'on enverrait conjointement comme message après cette rencontre-là. Malheureusement pour nous, le seul résultat qu'on a, c'est un gazouillis qui réitère la position américaine.

Journaliste : Vous pensez que la... que les demandes de M. Trump, sur l'annexion du Canada, c'est ça qu'il veut pour vrai?

M. Paradis : C'est très difficile de juger ce que l'administration américaine veut.

Journaliste : ...nous annexer. Ce n'est pas conforme au droit international, ça.

M. Paradis : C'est... Mais ça viole toutes sortes de principes du droit international. D'abord en droit commercial international, ce qu'il se passe actuellement...

Journaliste : ...pour le G7, M. Trump, s'il continue de dire qu'il veut annexer le Canada.

M. Paradis : Bien, c'est quand... C'est le président américain, donc il est un peu tôt pour se poser ces questions-là. Celle qui nous préoccupe actuellement, c'est : Quels sont les résultats de la mission de notre premier ministre à Washington? Quels sont les résultats de cette rencontre là sachant... Le premier ministre le savait, là, ce qu'est le message de l'administration Trump avant. Quel est le résultat? Est-ce qu'il réussit à faire des gains? Est-ce qu'il a réussi à stabiliser? Est-ce qu'il a réussi à amener plus de certitude dans un monde d'incertitude actuellement? La réponse, c'est non. Il est sorti de cette rencontre-là avec un gazouillis qui réitère la position américaine. Les Américains savent maintenant une liste des concessions que le Québec est déjà prêt à faire en commençant. Et il sait que notre premier ministre à nous, ce qu'il veut faire, c'est tout mettre sur la table dans un moment où lui-même, notre premier ministre, dit qu'on n'est pas en position de force. Incompréhensible.

Journaliste : ...Justin Trudeau, à portes closes, dit : On le prend au sérieux nous autres, on pense qu'il veut annexer le Canada. Pourquoi le Parti québécois aujourd'hui n'est pas en mesure de dire si on le prend au sérieux ou pas?

M. Paradis : Ses conseillers hier ont dit : Il faut considérer ce qu'il dit à la lettre. Fort bien, puis ce n'est pas là. La question n'est pas de dire on le prend au sérieux ou pas, c'est de savoir c'est quoi la stratégie quand on va à Washington dans le cadre d'une mission commerciale qui vise à contrer la menace de tarifs de l'administration américaine. Est-ce que... est-ce qu'on... est-ce qu'on a fait... est-ce qu'on a des gains aujourd'hui? La réponse est non.

Des voix : ...

Journaliste : Face à un adversaire qui veut nous annexer, vous comprenez qu'une mission économique, si on est face à quelqu'un qui veut nous annexer ou pas, ça change diamétralement la manière de faire les choses.

M. Paradis : Alors, est-ce qu'il fallait aller à Washington? Est-ce que c'était le temps? Est-ce que la mission était suffisamment préparée? Est-ce qu'on avait fait les demandes puis les démarches nécessaires pour s'assurer de ce qui pourrait résulter de cette mission-là? Ce sont toutes des questions qui se posent en amont et, malheureusement, on n'avait aucune information parce qu'il n'y a pas d'Équipe Québec.

Journaliste : ...prône le fait de ne pas aller à Washington?

M. Paradis : Le Parti québécois prône une stratégie qui est raisonnée et c'est-à-dire on prépare ces missions-là et on s'assure qu'on y va faire des gains, qu'on ait des objectifs clairs autant en communication qu'en matière de ce qui va se passer pendant les rencontres, mais surtout qu'on n'affaiblit pas le Québec. Je le redis encore une fois, là, il faut regarder. Là. Il y a beaucoup de conjectures dans les questions puis dans ce qu'on peut juger, puis là c'est l'analyse. L'analyse à long terme de ça, elle est complexe, mais là on s'en allait dans le cadre de menaces de tarifs et de menaces de guerre commerciale. Et le résultat final, c'est que notre premier ministre a affaibli la position du Québec en offrant de mettre tout sur la table, en indiquant quelles sont ses concessions et en annonçant même qu'il va surtaxer des produits qui pourraient être l'objet de tarifs américains. C'est ça, les résultats de l'émission.

Des voix : ...

Journaliste : L'acceptabilité sociale pour GNL Québec, êtes-vous surpris?

M. Paradis : Mais de quel projet parle-t-on? Je comprends qu'il y a eu un sondage, là, mais quel est le projet sur la table? Qui sont les promoteurs de ce projet-là? Où sont les marchés? Bien, j'ai dit de ce projet-là, mais il n'y a pas de projet actuellement. Donc, je comprends qu'il y a des gens qui ramènent ça sur la table, mais il n'y en a pas de projet, il n'y a pas de promoteur, il n'y a pas de marché. Et ce sont des questions qui se sont déjà posées relativement à ces projets-là, et la conclusion, c'est que l'intérêt économique du Québec n'a pas été démontré quand on a eu ce débat-là. Et en plus il y avait le problème de l'acceptabilité sociale. Donc, les mêmes questions demeurent. Et le Québec, actuellement, un plan Hydro-Québec a un plan ambitieux, parce que le plan du gouvernement, on ne le connaît toujours pas, mais qui mise sur nos forces à nous, notamment dans le domaine de l'énergie électrique.

Des voix : ...

Journaliste : M. Paradis, vous convenez quand même que le contexte était... le contexte était complètement différent, le complexe... le contexte était complètement. Juste pour finir, là.

M. Paradis : Oui.

Journaliste : Le contexte économique était complètement différent lorsqu'on a eu les débats sur Énergie Est et GNL Québec. Là aujourd'hui, nouveau contexte, est-ce que c'est...

M. Paradis : Le nouveau contexte, c'est qu'il y a des gens qui parlent de ça. Mais je pose la question : Où sont les promoteurs? Où est l'argent? Parce qu'un projet, généralement, quand il y a des perspectives, là, il y a des gens qui sont prêts à investir. Et c'était d'ailleurs le problème aussi à l'époque, il n'y avait pas de montage financier qui était viable, il n'y en a toujours pas. Donc, oui, il y a des gens qui ramènent ça sur la place publique, peut être pour des raisons politiques, mais il n'y a toujours aucun promoteur, il n'y a pas de projet, on ne sait toujours pas c'est quoi les débouchés, puis on ne sait toujours pas dans quelle mesure c'est dans l'intérêt économique du Québec. Ça, ça n'a pas changé...

Une voix : ...

M. Arseneau : Oui. Ah! avec plaisir.

Journaliste : Une dernière...

M. Arseneau : Vous n'êtes pas obligé de la poser en anglais, vous pouvez la poser en français aussi.

Journaliste : Mais ce n'est pas... Je ne connais pas très bien la situation. Vous, là, comme... vous êtes un député souverainiste, vous voulez faire l'indépendance du Québec, là, vous demandez à Transports Canada d'assurer la liaison. Est-ce que dans un Québec indépendant, la géographie fait que c'est sûr que ça continuerait de passer par là, ou il y aurait moyen pour le gouvernement du Québec de dire : Bien, on outrepasse Transports Canada...

M. Arseneau : Bien, en fait, ce qu'on veut, c'est rapatrier tous les pouvoirs, y compris évidemment, là, la responsabilité eu égard au transport, hein, au transport intraprovincial et interprovincial. Ça, on peut... Ou international, si on... lorsqu'on deviendra un pays. Mais là, l'idée, c'est qu'on envoie des taxes et des impôts au fédéral, qui actuellement ne répond pas, la même chose, là, que pour l'émission de passeports, puis le contrôle de la frontière, puis pour le système de paie Phénix.

Mais là, on parle de sécurité élémentaire des approvisionnements, de la sécurité publique et tout ça, et le fédéral ne répond pas. Alors, c'est ce qu'on déplore aujourd'hui, ce qu'on dénonce en fait aujourd'hui. Que le fédéral prenne ses responsabilités, sinon qu'il puisse les confier au gouvernement du Québec, et puis on va l'assumer. D'ailleurs, j'ai contacté et j'ai discuté avec Mme Guilbault hier. Elle va rencontrer Mme Anand la semaine prochaine et faire part justement de ce message-là, que même les responsabilités du gouvernement du Québec eu égard au territoire des Îles-de-la-Madeleine ne pourraient pas être assumées si le fédéral ne s'assure pas que les transports puissent se faire de façon régulière.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Journaliste : Mr. Paradis, with all your experience, past experience in negotiations abroad, like with international organizations, was it a good thing that Mr. Legault said yesterday, in the context of the Trump administration, which is totally different from what you've learned in the past, you know that... So, is it a good thing that Mr. Legault open his game plan and make... in listing the concessions he could make, for example strategic minerals, aerospace, forests, and even aluminum?

M. Paradis : No, it was a sad spectacle, what we saw from our prime minister in Washington.

Journaliste : Premier, if you want.

M. Paradis : Prime Minister.

Journaliste : Ah! O.K.

M. Paradis : Québec is now weakened after this mission in Washington, because Mr. Legault went to Washington, and his main message was : We are ready to put anything on the table, we want to renegotiate the free trade agreement, which is the worst moment imaginable to renegotiate, according to Mr. Legault himself, because he said : We are in a weakened position, because we don't have a prime minister, a Canadian prime minister that is firmly in his mandate. He offered right away from the start important concessions in strategic sectors such as aeronautics, forestry and aluminum. It's just flabbergasting.

Journaliste : OK, flabbergasting. But what's the consequence of having listed those sectors as sectors where he could make concessions? What are the consequences of that when you are about to negotiate?

M. Paradis : Mr. Trump is a card player, right, so he's got his cards there, and Mr. Legault is facing Mr. Trump like this : See my cards. See, these are my cards, and I'm ready to put them all on the table right away. That's what he did. He started the negotiation by offering huge concessions. So, go in Saguenay now and ask them if they are worried that Mr. Legault, right away, said : Well, forestry and aluminum, we're ready, you know, we're ready to give concessions. That's just incredible. And moreover, he suggested that he might be taxing in addition to the tariffs that might be imposed by the Trump administration. We are weakened after this mission in Washington. What are the gains? No gains.

Journaliste : But the U.S. president is clearly a little unpredictable, and he has said repeatedly that he's not willing to budge on this necessarily. So, what could they be doing more to negotiate? Is there even a possibility of negotiating with this U.S. president?

M. Paradis : Well, on the one hand, you have to consider what are the texts of the presidential documents, right, their communications, what he says, but, if you look at the text, there is an open space to negotiation, hopefully. That's on the one hand. But, on the second hand, if you are facing an unpredictable counterpart, you have to keep a cool head. And keeping a cool... a cool head is not just a message, is really keeping a cool head. Did Mr. Legault keep a cool head in Washington? No. He came saying : In front of what we're facing, we're offering to put everything on the table, and that's just what he was not to do.

Journaliste : ...actually mean?

M. Paradis : I'm sorry?

Journaliste : What does it actually mean to keep a cool head? What exactly does that...

M. Paradis : To come with a clear strategy, not to offer to negotiate everything, to put everything on the table, whereas there is no obligation. The agreement now says that there is a revision... The agreement is for 16 years, with a revision after six years. That's what the agreement says. So, why do you offer to negotiate right away when your counterpart is at the peak of his force? And according to your own assessment... to Mr. Legault's own assessment, we are a position of weakness because we have a Prime Minister that has resigned, and the Liberal Party is in a race to find its next leader. So, why do you come saying : We want to negotiate in this context, where we feel we are not in a position of strength and we feel you are in a position of strength? And why do you start by opening your cards and saying : I'm ready to offer... already offer huge concessions in very important sectors? That's what you should not do if you are keeping a cool head.

Journaliste : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 26)

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