(Huit heures trois minutes)
M. Arseneau : Alors, bonjour,
tout le monde. Moi, j'aimerais aujourd'hui ajouter ma voix à celle de la
communauté des Îles-de-la-Madeleine, le maire et tous les intervenants
socioéconomiques qui, hier, sont sortis ensemble pour réclamer du gouvernement
fédéral, de Transports Canada, qu'il dépose son plan pour assurer le maintien d'un
service essentiel, c'est-à-dire le service de traversier vers les
Îles-de-la-Madeleine. Depuis 1944, on a un service de traversier vers l'Île-du-Prince-Édouard;
depuis 2009, on a une liaison maritime à longueur d'année. Depuis 2021, on a un
nouveau bateau qui fait la navette, et depuis 2023 il n'y a pas de navire de
relève. Le navire actuel, le Madeleine II, doit aller en cale sèche l'automne
prochain, c'est obligatoire, c'est une question de sécurité, et Transports
Canada est aux abonnés absents. Il ne nous dit pas s'il a un plan, quel serait
le plan et comment il va le mettre en vigueur.
Plusieurs scénarios ont été déposés par la
compagnie de transport qui est l'opérateur du traversier. Tous les scénarios
ont été rejetés ou, carrément, CTMA n'a pas obtenu de réponse de la part de
Transports Canada. Le temps presse. Plus le temps s'écoule, moins les options
sont nombreuses et plus les coûts risquent d'augmenter. Alors, je dois dire que
c'est une situation qui est actuellement extrêmement préoccupante, qui est
inadmissible, inacceptable et qui est extrêmement aussi inquiétante, parce que
c'est l'autoroute des Îles-de-la-Madeleine vers le continent, tout dépend du
traversier, évidemment tous les approvisionnements, le transport des
marchandises et des personnes. Et, à quelques mois de l'échéance, le
gouvernement fédéral est aux abonnés absents.
La communauté des Îles-de-la-Madeleine a
donné deux semaines, un ultimatum à Transport Canada pour déposer son plan. On
s'attend à ce qu'ils livrent la marchandise et assurent le maintien du service
en continu pour la prochaine année. C'est urgent, que le gouvernement fédéral
se ressaisisse et nous dise là où il s'en va, pour assurer les
approvisionnements, mais c'est également une question de sécurité publique.
Tout... Tout le plan des mesures d'urgence de la communauté maritime des
Îles-de-la-Madeleine repose sur le fait qu'on ait à disposition un traversier
pour ce qui est de... par exemple, du déploiement de la Croix-Rouge pour des
secours, Hydro-Québec, et ainsi de suite. Et là, cet automne, on parle de six à
huit semaines d'interruption de service avec un pont aérien. Soyons sérieux,
là. C'est le b.a.-ba de la responsabilité du ministère des Transports d'assurer
ces services-là, comme les aéroports, comme l'autoroute 20, comme les
ponts pour sortir de l'île de Montréal. C'est un service essentiel, puis on
attend les réponses. Merci.
M. Paradis : Triste spectacle
auquel on a assisté à Washington, triste spectacle pour le Québec, avec notre
premier ministre qui nous place en position de faiblesse. On l'a invité à ne
pas arriver à Washington avec comme message principal d'offrir tout de suite de
renégocier l'accord de libre-échange Canada—États-Unis—Mexique, et c'est ce
qu'il fait, alors que lui-même admet que le Canada n'est pas en position de
force actuellement parce que... bien, on a un premier ministre canadien qui est
en sursis. Alors, lui-même dit qu'on est en position... on n'est pas en
position de force et il l'offre de renégocier l'accord de libre-échange. Plutôt
que d'arriver avec des demandes du Québec, il commence, à Washington, par
offrir des concessions importantes sur un plateau d'argent aux Américains. Il
dit : L'aéronautique? Tiens, on est prêts à vous donner ça. L'accès aux
minéraux critiques. La foresterie. Mais quelle est cette tactique de
négociation que d'offrir des concessions d'entrée de jeu, d'ouvrir son jeu.?
Alors, il est comme un joueur de cartes, mais lui, ses cartes sont comme ça, à
l'envers, il dit : Voici mon jeu. Incompréhensible.
Ils font la file pour rencontrer des
conseillers de Trump, qu'on a appris à connaître hier, il a fallu savoir qui
étaient ces gens-là, et ils ressortent avec comme déclaration de
l'administration américaine un gazouillis qui dit : Nous ne renoncerons...
nous ne renonçons pas à ce que le Canada soit le 51 ᵉ État américain. Alors,
c'est ça, le résultat actuellement, ah, et sans oublier le fait que notre
premier ministre propose, toujours en étant à Washington, de surtaxer nos
exportations, que, s'il y a des tarifs, ce qu'il va faire, c'est qu'il va
rajouter des taxes à l'exportation de nos produits, alors que, généralement,
c'est l'inverse qu'il faut faire, il faut chercher à alléger le fardeau des
entreprises qui sont visées. Incompréhensible. Vraiment, j'aurai aimé vous dire
aujourd'hui qu'on est arrivés en position de force, parce qu'on le dit depuis
le début, on a tendu la main pour avoir une position d'équipe Québec, mais ce
n'est pas ça du tout qu'on a eu, on a eu un premier ministre du Québec qui a
affaibli notre position face à l'administration américaine.
Journaliste : Mais donc le
fait qu'il soit entré à la Maison-Blanche alors que ce n'était pas du tout
prévu, il y a des observateurs qui disent que c'est un tour de force, c'est
loin de vous impressionner, qu'il se soit rendu si près de M. Trump, au fond.
M. Paradis : C'est aux
résultats qu'on doit juger la pertinence ou non puis si c'est bon ou non.
Bien... Fort bien, on est allés à la Maison-Blanche, on a rencontré des
conseillers. Quel est le résultat jusqu'à maintenant? Un gazouillis dans lequel
ce conseiller dit : Nous ne renonçons pas à ce que le Canada soit le 51 ᵉ
État américain. C'est ça, le résultat pour l'instant.
Journaliste : ...8 h 08,
là, le lendemain matin, vous ne pensiez pas qu'on allait avoir annulé
l'imposition de tarifs au lendemain de cette rencontre-là. Est-ce que c'était
ça, que vous vous attendiez, du moins?
M. Paradis : Non, mais les
règles de base, et je sais un peu de quoi je parle, dans ces rencontres-là,
c'est que, d'abord, elles doivent être préparées le plus longtemps possible à
l'avance. Ce qu'on sait, puis c'est difficile d'avoir le fond des choses, mais
ce qu'on sait, c'est que ça a été une invitation de dernière minute à la
Maison-Blanche. Fort bien, on est allés à la Maison-Blanche, mais généralement
on cherche à s'entendre sur le message conjoint qui sera lancé après la
réunion. Ça fait partie d'une préparation normale de ces réunions-là de
dire : Bon, voici ce qu'on pourrait dire après. Parce qu'on comprend que,
non, on ne peut peut-être pas faire toutes les annonces, puis non, on ne
connaît pas tout le contenu de ce qui s'est dit. Mais, c'est ça, le résultat, un
gazouillis qui dit : On veut toujours que vous soyez le 51e État?
Des voix : ...
M. Paradis : Depuis le début.
Nous, on propose une stratégie différente. Équipe Québec, là, c'est ça. C'est
de se parler, de partager l'expertise québécoise pour arriver en position de
force. Alors, déjà, ce n'est pas ça qui s'est passé. Je le réitère, le premier
ministre a dit : Je vous tends la main. Ce n'est pas vrai qu'il y avait
une main tendue. Plusieurs personnes, les oppositions, on dit : On est
prêts à dialoguer puis à travailler avec vous, les syndicats, les travailleurs,
puis il a dit non. Il est allé là tout seul. Ça se prépare, ces réunions-là. Il
fallait les... Il fallait...
Journaliste : ...il est avec
les autres premiers ministres canadiens quand même.
M. Paradis : On parle... Là,
on parle ici... Oui, c'est vrai, c'est vrai. Et, depuis le début, chaque
premier ministre, ailleurs dans les provinces, est là aussi pour ses propres
intérêts. Puis nous, on a dit : C'est important de veiller aux intérêts du
Québec. Mais donc, la réunion, elle aurait dû être préparée en amont et on
aurait dû s'entendre sur les messages. Donc, oui, aller à la Maison-Blanche, ça
fait partie des objectifs.
Journaliste : ...on vous
invite à la dernière minute, ce n'est pas prévu, qu'est-ce que vous faites?
Vous dites : Non, je n'y vais pas parce qu'on ne l'a pas préparé en amont?
M. Paradis : Non. Je vous...
Je vous l'ai mentionné, c'est bien d'aller à la Maison-Blanche, mais il faut
voir aussi qui on rencontre. Et il faut s'entendre déjà sur une stratégie sur
ce qu'il passe après. Mais il faut juger des résultats. Il faut juger des
résultats de cette rencontre-là avec l'ensemble de ce qui a été... ce qui a été
fait à Washington. Quel gain, quel gain a eu... obtenu le Québec? Je pose la
question parce que l'ensemble... l'ensemble de l'œuvre, c'est une position
affaiblie du Québec, avec comme demande principale de renégocier l'accord de
libre-échange au pire moment, au pire moment, alors que l'administration Trump,
le président Trump est en position de force, en offrant des concessions et en
offrant... en offrant des concessions. Pas des demandes, pas en arrivant avec
des demandes, en arrivant avec des concessions. On commence tout de suite par
dire : L'aéronautique, la foresterie, les minéraux critiques, je suis prêt
à faire des concessions. C'est ça, le résultat. Notre premier ministre revient
de Washington, puis c'est ça, les résultats.
Des voix : ...
Journaliste : ...critique de
M. Legault. Mais il reste quand même que c'est M. Trump qui, depuis le jour, a
dit qu'il veut annexer le Canada. Puis là vous lui reprochez de ne pas avoir
fait de gains. Je veux dire, il reste quand même que c'est le président des États-Unis
qui fait des demandes complètement farfelues puis qui mène le jeu. Je
comprends. La marge de Québec est quand même limitée dans la situation.
M. Paradis : Oui. Mais, ce
qu'on dit depuis le début, il faut garder la tête froide, il faut garder notre
calme, il faut réagir de manière nuancée. Et ça, ça ne doit pas être que des
messages, ça doit arriver. Est-ce que vraiment notre premier ministre a été
nuancé? Est-ce qu'il a gardé la tête froide? C'est le message qu'il a lancé. Il
est allé aux États-Unis, à Washington, avec comme message : Vite,
renégocions l'Accord de libre-échange nord-américain. Alors, nous sommes sous
attaque avec des menaces tarifaires, des demandes qu'on peut qualifier
d'excessives, non conformes au droit commercial international, irrespectueuses
de l'accord actuel de la part de l'administration Trump. Et on répond en
disant : Oui, je veux tout mettre sur la table pendant ce temps-là, et
voici les concessions que je suis déjà prêt à faire pour vous. Je suis désolé,
mais c'est une stratégie qui laisse à tout le moins perplexe, mais c'est
surtout une stratégie qui affaiblit le Québec.
Journaliste : Moi, j'aimerais
ça savoir, M. Paradis, vous dites : Il faut garder la tête froide, mais
là, M. Trump, il a fait comme énormément de déclarations sur l'annexion du
Canada. Tu sais, je veux dire, il a dit qu'il allait utiliser le pouvoir
économique des États-Unis pour annexer le Canada. Il continue de dire ça. Là,
on a vu le tweet d'hier qui dit : Il n'y a pas de grand mystère, ce que
veut Trump, faites juste le prendre au premier degré, c'est ça qu'il veut.
Vous, est-ce que... Puis M. Trudeau a fait une déclaration, là, qui a été
captée par les médias comme quoi lui, il pense que c'est sérieux. Donc, vous,
là, dans... est-ce que vous pensez que c'est sérieux, les déclarations de M.
Trump?
M. Paradis : La question,
c'est de savoir... Parce que là, on dit : Est-ce qu'on aurait pu espérer
un résultat différent, compte tenu du message qu'on reçoit de l'administration
américaine depuis l'élection du président Trump? C'est une question de savoir
quelles sont les intentions réelles du président Trump. Mais là, notre premier
ministre... notre premier ministre s'en... notre premier ministre s'en va aux
États-Unis, va faire une rencontre avec des conseillers. Manifestement, il n'y
avait pas d'entente minimale sur ce qu'on enverrait conjointement comme message
après cette rencontre-là. Malheureusement pour nous, le seul résultat qu'on a,
c'est un gazouillis qui réitère la position américaine.
Journaliste : Vous pensez que
la... que les demandes de M. Trump, sur l'annexion du Canada, c'est ça qu'il
veut pour vrai?
M. Paradis : C'est très
difficile de juger ce que l'administration américaine veut.
Journaliste : ...nous
annexer. Ce n'est pas conforme au droit international, ça.
M. Paradis : C'est... Mais ça
viole toutes sortes de principes du droit international. D'abord en droit
commercial international, ce qu'il se passe actuellement...
Journaliste : ...pour le G7,
M. Trump, s'il continue de dire qu'il veut annexer le Canada.
M. Paradis : Bien, c'est
quand... C'est le président américain, donc il est un peu tôt pour se poser ces
questions-là. Celle qui nous préoccupe actuellement, c'est : Quels sont
les résultats de la mission de notre premier ministre à Washington? Quels sont
les résultats de cette rencontre là sachant... Le premier ministre le savait,
là, ce qu'est le message de l'administration Trump avant. Quel est le résultat?
Est-ce qu'il réussit à faire des gains? Est-ce qu'il a réussi à stabiliser?
Est-ce qu'il a réussi à amener plus de certitude dans un monde d'incertitude
actuellement? La réponse, c'est non. Il est sorti de cette rencontre-là avec un
gazouillis qui réitère la position américaine. Les Américains savent maintenant
une liste des concessions que le Québec est déjà prêt à faire en commençant. Et
il sait que notre premier ministre à nous, ce qu'il veut faire, c'est tout
mettre sur la table dans un moment où lui-même, notre premier ministre, dit
qu'on n'est pas en position de force. Incompréhensible.
Journaliste : ...Justin
Trudeau, à portes closes, dit : On le prend au sérieux nous autres, on
pense qu'il veut annexer le Canada. Pourquoi le Parti québécois aujourd'hui
n'est pas en mesure de dire si on le prend au sérieux ou pas?
M. Paradis : Ses conseillers
hier ont dit : Il faut considérer ce qu'il dit à la lettre. Fort bien,
puis ce n'est pas là. La question n'est pas de dire on le prend au sérieux ou
pas, c'est de savoir c'est quoi la stratégie quand on va à Washington dans le
cadre d'une mission commerciale qui vise à contrer la menace de tarifs de
l'administration américaine. Est-ce que... est-ce qu'on... est-ce qu'on a
fait... est-ce qu'on a des gains aujourd'hui? La réponse est non.
Des voix : ...
Journaliste : Face à un
adversaire qui veut nous annexer, vous comprenez qu'une mission économique, si
on est face à quelqu'un qui veut nous annexer ou pas, ça change diamétralement
la manière de faire les choses.
M. Paradis : Alors, est-ce
qu'il fallait aller à Washington? Est-ce que c'était le temps? Est-ce que la
mission était suffisamment préparée? Est-ce qu'on avait fait les demandes puis
les démarches nécessaires pour s'assurer de ce qui pourrait résulter de cette
mission-là? Ce sont toutes des questions qui se posent en amont et,
malheureusement, on n'avait aucune information parce qu'il n'y a pas d'Équipe
Québec.
Journaliste : ...prône le
fait de ne pas aller à Washington?
M. Paradis : Le Parti
québécois prône une stratégie qui est raisonnée et c'est-à-dire on prépare ces
missions-là et on s'assure qu'on y va faire des gains, qu'on ait des objectifs
clairs autant en communication qu'en matière de ce qui va se passer pendant les
rencontres, mais surtout qu'on n'affaiblit pas le Québec. Je le redis encore
une fois, là, il faut regarder. Là. Il y a beaucoup de conjectures dans les
questions puis dans ce qu'on peut juger, puis là c'est l'analyse. L'analyse à
long terme de ça, elle est complexe, mais là on s'en allait dans le cadre de
menaces de tarifs et de menaces de guerre commerciale. Et le résultat final,
c'est que notre premier ministre a affaibli la position du Québec en offrant de
mettre tout sur la table, en indiquant quelles sont ses concessions et en
annonçant même qu'il va surtaxer des produits qui pourraient être l'objet de
tarifs américains. C'est ça, les résultats de l'émission.
Des voix : ...
Journaliste : L'acceptabilité
sociale pour GNL Québec, êtes-vous surpris?
M. Paradis : Mais de quel
projet parle-t-on? Je comprends qu'il y a eu un sondage, là, mais quel est le
projet sur la table? Qui sont les promoteurs de ce projet-là? Où sont les
marchés? Bien, j'ai dit de ce projet-là, mais il n'y a pas de projet actuellement.
Donc, je comprends qu'il y a des gens qui ramènent ça sur la table, mais il n'y
en a pas de projet, il n'y a pas de promoteur, il n'y a pas de marché. Et ce
sont des questions qui se sont déjà posées relativement à ces projets-là, et la
conclusion, c'est que l'intérêt économique du Québec n'a pas été démontré quand
on a eu ce débat-là. Et en plus il y avait le problème de l'acceptabilité
sociale. Donc, les mêmes questions demeurent. Et le Québec, actuellement, un
plan Hydro-Québec a un plan ambitieux, parce que le plan du gouvernement, on ne
le connaît toujours pas, mais qui mise sur nos forces à nous, notamment dans le
domaine de l'énergie électrique.
Des voix : ...
Journaliste : M. Paradis,
vous convenez quand même que le contexte était... le contexte était
complètement différent, le complexe... le contexte était complètement. Juste
pour finir, là.
M. Paradis : Oui.
Journaliste : Le contexte
économique était complètement différent lorsqu'on a eu les débats sur Énergie
Est et GNL Québec. Là aujourd'hui, nouveau contexte, est-ce que c'est...
M. Paradis : Le nouveau
contexte, c'est qu'il y a des gens qui parlent de ça. Mais je pose la
question : Où sont les promoteurs? Où est l'argent? Parce qu'un projet,
généralement, quand il y a des perspectives, là, il y a des gens qui sont prêts
à investir. Et c'était d'ailleurs le problème aussi à l'époque, il n'y avait
pas de montage financier qui était viable, il n'y en a toujours pas. Donc, oui,
il y a des gens qui ramènent ça sur la place publique, peut être pour des
raisons politiques, mais il n'y a toujours aucun promoteur, il n'y a pas de
projet, on ne sait toujours pas c'est quoi les débouchés, puis on ne sait
toujours pas dans quelle mesure c'est dans l'intérêt économique du Québec. Ça,
ça n'a pas changé...
Une voix : ...
M. Arseneau : Oui. Ah! avec
plaisir.
Journaliste : Une dernière...
M. Arseneau : Vous n'êtes pas
obligé de la poser en anglais, vous pouvez la poser en français aussi.
Journaliste : Mais ce n'est
pas... Je ne connais pas très bien la situation. Vous, là, comme... vous êtes
un député souverainiste, vous voulez faire l'indépendance du Québec, là, vous
demandez à Transports Canada d'assurer la liaison. Est-ce que dans un Québec
indépendant, la géographie fait que c'est sûr que ça continuerait de passer par
là, ou il y aurait moyen pour le gouvernement du Québec de dire : Bien, on
outrepasse Transports Canada...
M. Arseneau : Bien, en fait,
ce qu'on veut, c'est rapatrier tous les pouvoirs, y compris évidemment, là, la
responsabilité eu égard au transport, hein, au transport intraprovincial et
interprovincial. Ça, on peut... Ou international, si on... lorsqu'on deviendra
un pays. Mais là, l'idée, c'est qu'on envoie des taxes et des impôts au
fédéral, qui actuellement ne répond pas, la même chose, là, que pour l'émission
de passeports, puis le contrôle de la frontière, puis pour le système de paie
Phénix.
Mais là, on parle de sécurité élémentaire
des approvisionnements, de la sécurité publique et tout ça, et le fédéral ne
répond pas. Alors, c'est ce qu'on déplore aujourd'hui, ce qu'on dénonce en fait
aujourd'hui. Que le fédéral prenne ses responsabilités, sinon qu'il puisse les
confier au gouvernement du Québec, et puis on va l'assumer. D'ailleurs, j'ai
contacté et j'ai discuté avec Mme Guilbault hier. Elle va rencontrer Mme Anand
la semaine prochaine et faire part justement de ce message-là, que même les
responsabilités du gouvernement du Québec eu égard au territoire des Îles-de-la-Madeleine
ne pourraient pas être assumées si le fédéral ne s'assure pas que les
transports puissent se faire de façon régulière.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Journaliste : Mr. Paradis, with all your experience, past experience in negotiations
abroad, like with international organizations, was it a good thing that Mr.
Legault said yesterday, in the context of the Trump administration, which is
totally different from what you've learned in the past, you know that... So, is
it a good thing that Mr. Legault open his game plan and make... in listing the
concessions he could make, for example strategic minerals, aerospace, forests,
and even aluminum?
M. Paradis :
No, it was a sad spectacle, what we saw
from our prime minister in Washington.
Journaliste :
Premier, if you want.
M. Paradis :
Prime Minister.
Journaliste :
Ah! O.K.
M. Paradis :
Québec is now weakened after this
mission in Washington, because Mr. Legault went to Washington, and his main
message was : We are ready to put anything on the table, we want to
renegotiate the free trade agreement, which is the worst moment imaginable to
renegotiate, according to Mr. Legault himself, because he said : We are in
a weakened position, because we don't have a prime minister, a Canadian prime
minister that is firmly in his mandate. He offered right away from the start
important concessions in strategic sectors such as aeronautics, forestry and aluminum.
It's just flabbergasting.
Journaliste :
OK, flabbergasting. But what's the
consequence of having listed those sectors as sectors where he could make
concessions? What are the consequences of that when you are about to negotiate?
M. Paradis :
Mr. Trump is a card player, right, so
he's got his cards there, and Mr. Legault is facing Mr. Trump like this :
See my cards. See, these are my cards, and I'm ready to put them all on the
table right away. That's what he did. He started the negotiation by offering
huge concessions. So, go in Saguenay now and ask them if they are worried that
Mr. Legault, right away, said : Well, forestry and aluminum, we're ready,
you know, we're ready to give concessions. That's just incredible. And
moreover, he suggested that he might be taxing in addition to the tariffs that
might be imposed by the Trump administration. We are weakened after this
mission in Washington. What are the gains? No gains.
Journaliste :
But the U.S. president is clearly a
little unpredictable, and he has said repeatedly that he's not willing to budge
on this necessarily. So, what could they be doing more to negotiate? Is there
even a possibility of negotiating with this U.S. president?
M. Paradis :
Well, on the one hand, you have to
consider what are the texts of the presidential documents, right, their
communications, what he says, but, if you look at the text, there is an open
space to negotiation, hopefully. That's on the one hand. But, on the second
hand, if you are facing an unpredictable counterpart, you have to keep a cool
head. And keeping a cool... a cool head is not just a message, is really
keeping a cool head. Did Mr. Legault keep a cool head in Washington? No. He came
saying : In front of what we're facing, we're offering to put everything
on the table, and that's just what he was not to do.
Journaliste :
...actually mean?
M. Paradis :
I'm sorry?
Journaliste :
What does it actually mean to keep a
cool head? What exactly does that...
M. Paradis :
To come with a clear strategy, not to
offer to negotiate everything, to put everything on the table, whereas there is
no obligation. The agreement now says that there is a revision... The agreement
is for 16 years, with a revision after six years. That's what the agreement
says. So, why do you offer to negotiate right away when your counterpart is at
the peak of his force? And according to your own assessment... to Mr. Legault's
own assessment, we are a position of weakness because we have a Prime Minister
that has resigned, and the Liberal Party is in a race to find its next leader.
So, why do you come saying : We want to negotiate in this context, where
we feel we are not in a position of strength and we feel you are in a position
of strength? And why do you start by opening your cards and saying : I'm
ready to offer... already offer huge concessions in very important sectors?
That's what you should not do if you are keeping a cool head.
Journaliste : Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 26)