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Point de presse de M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de développement économique régional, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Version finale

Le mercredi 12 février 2025, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-quatre minutes)

M. Bérubé : Bonjour, tout le monde. Hier, le Parti québécois a déposé une motion concernant la gestion de l'offre qui s'inscrit très bien dans la situation actuelle avec les États-Unis. Donc, on a profité de la présence du premier ministre du Québec à Washington pour réitérer que jamais la gestion de l'offre au Québec ne devrait faire partie de ce qui est négocié, de ce qui est abandonné. Donc, c'est un message fort que le Parti québécois envoie au monde agricole, à la ruralité. Malheureusement, l'ex-député de la CAQ, Youri Chassin, a bloqué la motion, ce qui est regrettable. Il nous indique sur le réseau X qu'il est contre ça, il s'est quand même présenté à deux reprises pour une formation politique qui soutient la gestion de l'offre. Je trouve ça assez particulier.

Je profite de l'occasion aussi pour passer un message. On m'a demandé... Le monde agricole de la région de Centre-du-Québec, particulièrement d'Arthabaska, me demande de relayer l'information suivante. Est-ce que M. Duhaime, du Parti conservateur du Québec, qui se promène beaucoup à Victoriaville et aux alentours, soutient la gestion de l'offre? C'est une question qu'ils m'ont demandé de poser à l'Assemblée nationale, comme il arrive qu'il tienne des points de presse ici à l'édifice André-Laurendeau. Je relaie cette question-là parce qu'elle est importante. Ça prend un front uni pour la défense de la gestion de l'offre dans les filières que sont le laitier, les oeufs et la volaille.

Un mot rapide aussi pour vous parler de l'érable. On reste toujours dans la même région. On apprend ce matin dans un article des Coops de l'information, je crois que c'est dans Le Soleil, que le gouvernement du Québec inquiète davantage les acériculteurs que Donald Trump. C'est peu dire. Alors, pendant que le gouvernement y va de symboles encore une fois, par exemple la Journée de l'érable, je peux vous dire que chaque journée, dans le domaine de l'érable, il y a des inquiétudes. Ils ont fait leur travail, ils ont une réserve qui est importante, mais ils ont besoin, sur les terres publiques, de plus grand, d'appropriation de terres publiques pour l'industrie. Ça rapporte beaucoup. Mais le gouvernement du Québec s'y refuse.

Alors, les députés de ces régions, notamment Chaudière-Appalaches, Bas-Saint-Laurent, Centre-du-Québec, devraient porter attention à ce message qui nous est livré, mais qui est livré à l'ensemble de la classe politique. On attend le nouveau régime forestier. Il me semble qu'on devrait considérer l'industrie acéricole et que ça vaut beaucoup mieux, au Québec, cette industrie que seulement avoir une journée pour donner l'impression que c'est si important pour nous. Les gestes parlent davantage, et la région de l'Érable, les régions de l'érable, les acériculteurs nous importent, et on posera d'autres gestes dans les prochaines semaines.

M. Arseneau : Oui. Juste un mot sur le projet de loi n° 83, les consultations particulières sur l'exercice, là, de la médecine dans le système public. Vous avez peut-être entendu les consultations, où 12 des 13 témoins sont venus dire essentiellement qu'on était sur le bon sujet, mais qu'on n'avait pas le bon projet de loi et les bons moyens, et même le ministre a senti le besoin de dire : Bien, en fait, ce que je voulais, c'était ouvrir la discussion. Donc, on espère effectivement que la vraie discussion va se tenir. Alors, il y a des moyens concrets qu'on peut appliquer pour éviter de continuer de marchandiser la santé et de favoriser le développement du privé, mais ce n'est pas strictement en s'attaquant aux jeunes médecins qu'on va réussir à justement redresser et consolider le secteur public et empêcher l'exode des médecins.

Donc, on espère bien que le ministre a compris le message et va arriver avec des modifications majeures à son projet de loi, parce qu'à l'heure actuelle il vise certainement la mauvaise cible et ne va pas assez loin, et ce sera certainement un coup d'épée dans l'eau, là, s'il ne veut pas améliorer de façon fondamentale le projet de loi. Mais on est tout à fait ouverts à la discussion. Puis d'ailleurs le premier ministre, vous savez, il a souvent, là, vanté les mérites de l'Ontario. Il y a une solution facile qui est offerte par l'Ontario, c'est-à-dire interdire le statut de non participant au régime public. On invite le gouvernement de la CAQ à s'en inspirer. Merci.

Journaliste : M. Marissal est allé dire que... estime que M. Legault est allé faire du tourisme à Washington. À la vue, là, des gens qui sont rencontrés là-bas, est-ce que c'est un avis que vous partagez?

M. Bérubé : D'abord, ce n'était pas prématuré pour le premier ministre de retourner aux États-Unis, ça faisait quelques années. J'espère qu'il rencontre des élus républicains. Ça pose la question également de comment on est organisé à Washington. Est-ce qu'on a les meilleures personnes possibles pour assurer les contacts? On se souvient que la nomination du responsable du bureau de Washington est une nomination partisane d'un ancien candidat de la CAQ dans Gouin, alors j'espère que cette personne a tous les qualificatifs appropriés, toutes les qualifications pour bien faire le travail, parce que là, c'est drôlement stratégique. Alors, l'organisation des rencontres, ce qu'on peut en tirer, ce qu'on peut avoir comme influence, ça tient beaucoup du gouvernement mais également des collaborateurs qu'il choisit.

Ceci étant dit, les actions parlent davantage que les symboles, encore une fois. Puis je viens de vous donner un exemple où, dans le domaine, par exemple, du sirop d'érable, qui fera l'objet peut-être d'échanges vigoureux avec les États-Unis, bien, ce qu'ils nous disent, c'est : Le premier ministre peut rester ici puis venir nous rencontrer, ça va être beaucoup plus utile à court terme que de faire autre chose. Alors, moi, je suis d'avis que le premier ministre doit se rendre aux États-Unis, mais on juge sur les résultats.

Journaliste : Mais on a vu, hier, là, il a rencontré les associations, les «Home Builders», est-ce que, ça, selon vous, c'est pertinent?

M. Bérubé : Tous les dirigeants du domaine de l'aluminium, Paul St-Pierre Plamondon leur a parlé lundi par téléphone, il a obtenu la même version que le premier ministre. Alors, est-ce que c'est mieux d'y aller en personne? Je ne dis pas que c'est mauvais, mais, encore une fois, quand il y a une mission comme celle-là, quels sont les résultats? Pas seulement la présence, pas seulement les photos, pas seulement les images qu'on diffuse, quels sont les résultats? Puis c'est là-dessus qu'on jugera de la diplomatie de la CAQ.

Journaliste : Mais qu'est-ce qui vous laisse croire...

M. Bérubé : Je vais y arriver.

Journaliste : Est-ce que vous avez des indices qui vous laissent penser que le travail fait par M. Bélair n'est pas...

M. Bérubé : Non, je pose la question : Est-ce que... C'est un poste qui est vraiment important, c'est le poste, présentement, numéro un de la diplomatie. Moi, je ne le connais pas et j'espère que les gens aux États-Unis le connaissent parce que ça repose en partie sur lui. Et je ne vous cacherai pas qu'à l'époque, quand il a été nommé, c'était une nomination partisane, alors j'espère que c'est la meilleure personne. Si c'est le cas, tant mieux. Mais il y a beaucoup de pression et il y a de la pression pour le gouvernement du Québec de livrer. Mais en même temps, la diplomatie est celle d'une province, c'est-à-dire que c'est le gouvernement canadien qui, ultimement, parle beaucoup plus fort que le gouvernement du Québec. Puis on voit les limites du rôle d'un premier ministre d'une province.

Journaliste : En même temps, le PQ en a fait des nominations partisanes pour ses postes de délégué dans le temps.

M. Bérubé : C'est votre assertion. Mais dans ce cas-ci, moi, on ne m'a jamais indiqué que c'était la personne qui était vraiment, là, toute déterminée par sa connaissance des États-Unis pour ça. Alors, j'espère que c'est le cas, mais, dans ce cas-ci, là, c'est vraiment important qu'on ait la meilleure personne possible sur place pour faire le lien que le gouvernement du Québec.

Journaliste : Est-ce que vous pensez que c'est à cause de ça que le premier ministre ne rencontre pas d'élus?

M. Bérubé : Je ne sais pas. C'est eux qui organisent cette mission-là. J'ai vu que M. Ford a rencontré beaucoup d'élus. Il semblerait qu'il y a des rencontres avec des élus aujourd'hui. On sera attentifs à ça. Mais l'important, c'est que ça rapporte, alors... Puis surtout des élus républicains, c'est ça qui est important. J'ai vu, sur les réseaux sociaux, ce matin, une rencontre avec un élu démocrate, je pense, bien sûr, mais là, c'est les élus républicains et les gens qui ont de l'influence sur le parti républicain, sur le président qu'il faut rencontrer.

Journaliste : Comment vous pourriez mesurer ses succès, les gains qu'il ferait?

M. Bérubé : Bien, évidemment, c'est difficile de négocier avec Donald Trump, mais s'il y a des avancées, si on sent que notre industrie, nos entreprises sentent que ça peut avoir une influence, c'est eux qui vont nous le dire. Ça prend toujours un tiers qui nous le dit. Souvent, ce gouvernement a tendance à dire que tout est historique avec lui, mais il le dit lui-même. Moi, je pense que l'appréciation qu'on aura, c'est si les grandes organisations d'affaires nous disent : Oui, ça nous permet de se positionner, d'avancer, de passer un message, d'influencer. Mais en même temps, le Québec est un... est un joueur parmi d'autres qui essaient d'influencer le gouvernement fédéral, puis on va faire tout ce qu'on peut pour qu'ils maintiennent une position forte. Et pour le gouvernement canadien, quel qu'il soit, dans les prochains mois, la gestion de l'offre, c'est un exemple de nous, comment on peut être utiles. On en a parlé hier pour que ça demeure un enjeu très fort dans tous les échanges qui auront lieu avec le gouvernement canadien : province, gouvernement canadien, puis Canada, États-Unis.

Journaliste : Est-ce que la course à la direction du Parti libéral est une parodie selon vous?

M. Bérubé : On ne s'occupe jamais d'affaires internes des autres formations politiques.

Journaliste : Vous n'êtes pas surpris de ce qu'a dit M. Coderre hier?

M. Bérubé : Ce n'est pas le style de la maison, donc je n'aurais pas d'autre commentaire là-dessus.

Journaliste : ...message, M. Bérubé.

M. Bérubé : Il m'a envoyé un message?

Journaliste : Non, mais il n'est plus dans la course, M. Coderre, là, il n'est plus dans la course.

Journaliste : Est-ce qu'il vous a envoyé un message?

M. Bérubé : Non, je l'ai lu, le message.

Journaliste : Puis vous en avez pensé quoi?

M. Bérubé : Voir ma réponse précédente.

Journaliste : Mais sur un autre parti, M. Bérubé, parce que...

M. Bérubé : Le mien?

Journaliste : Non, non. Les conservateurs d'Éric Duhaime, dont vous avez parlé, vous avez dit que vous vouliez savoir s'ils étaient pour la gestion de l'offre. Au fond, là, maintenant que Terrebonne, c'est déclenché, c'est dans votre ligne de mire, vous vous tournez vers Arthabaska, est-ce que c'est ce qu'on comprend?

M. Bérubé : Bien, c'est-à-dire que c'est toujours important, la gestion de l'offre. Mais comme il y a une négociation présentement avec les États-Unis, c'est-tu un enjeu important? Je n'ai pas entendu M. Duhaime, qui nous interpelle souvent, chaque fois qu'il y a des points de presse, là, à l'édifice André-Laurendeau. Cette fois-ci, c'est nous qui avons une question pour lui : Est-ce qu'il est d'accord avec la motion qui a été présentée hier ou il est d'accord avec Youri Chassin?

Journaliste : ...sont déjà tournés vers Arthabaska...

M. Bérubé : Non, il n'y a pas d'élection partielle d'appelée...

Journaliste : Mais il va en avoir une.

M. Bérubé : Quand il y en aura une, vous me reposerez la question, puis j'y répondrai.

Journaliste : Quelle question que vous avez posée à la place de M. St-Pierre Plamondon aujourd'hui, en son absence?

M. Bérubé : Vous pensez... Vous présumez que c'est moi qui va poser la question.

Journaliste : Bien, c'est lui, hier, qui nous a dit que vous poseriez...

M. Bérubé : ...il m'a dit de ne pas vous le dire si vous me le demandiez.

Journaliste : ...je veux dire, questionnable un peu son absence? Je veux dire, son point de presse à Terrebonne, il aurait pu le faire vendredi, non?

M. Bérubé : Il est ici ce matin.

Journaliste : Il est ici ce matin? O.K.

M. Bérubé : Vous avez été mal informé.

Journaliste : Hier, en point de presse, M. Legault, il disait, pour Terrebonne : Une partielle, c'est toujours difficile pour un gouvernement. Est-ce que vous partez le torse un peu bombé à ce moment-là?

M. Bérubé : Non, la preuve, c'est qu'on travaille très fort, Catherine Gentilcore fait du porte-à-porte, depuis des semaines, à moins 30. C'est une vaillante. C'est quelqu'un qui a une équipe, là, qui ne prend rien pour acquis.

Ce que je reproche à M. Legault, c'est qu'il a sciemment fait attendre, plus de cinq mois, les citoyens de Terrebonne, sans député, en espérant que le temps lui permette d'avoir un meilleur résultat pour sa formation politique. Ça, c'est un choix délibéré. Puis les citoyens de Terrebonne le sachent, il y aurait pu avoir une élection partielle cet automne, puis un ou une députée en place, il a choisi : Ils peuvent attendre le plus longtemps possible. Pire que ça, ils ont continué à faire des annonces dans Terrebonne. La ministre de l'Économie a fait une conférence, je crois, c'est lundi à Terrebonne. Pour le respect des citoyens de Terrebonne, on repassera.

Et l'enjeu, c'est de choisir un ou une députée. Et, dans notre cas, je vous garantis une chose, pour la connaître assez bien, elle est motivée. Elle ne manquera pas de motivation. Les citoyens décideront, mais on ne prend rien pour acquis. Le chef sera là cet après-midi. On va tous se mobiliser les fins de semaine pour remporter cette élection-là. Et j'imagine que le premier ministre s'y rendra également, à Terrebonne, s'il a si confiance en son candidat.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Journaliste : How important is it, for the Premier, to meet with Republican members of Congress versus Democrat? I mean, the Republicans are in power, they have the majority. I mean, how crucial is it for him to have these meetings today with the Republican... of Congress?

M. Arseneau : I think, it's very fundamental for the Government, for the for the Premier to meet people in Washington that can possibly have an influence, a positive influence on President Trump. And obviously, you know, speaking to Republicans, speaking to people who could, you know, talk sense into Mr. President, would certainly be good for Québec. That what we expect of Premier Legault to be able to have an influence over, you know, upcoming decisions of President Trump, and will judge him on his results. And someone of your colleagues was asking how we measure results, I think it has to come from President's Trump's, you know, entourage, as in people around him, you know, I mean, speaking out about the relationship that the United States need to keep with its neighbors, Québec and Canada, obviously.

Journaliste : Do you think he's speaking with the right people so far? Is he... We heard from Mr. Marissal earlier, saying that, to him, it seems that this trip is just some form of tourism at this point. Would you agree with that assessment, or do you think there's some merit to what he's doing at this point?

M. Arseneau : I don't know about yesterday's meetings. He met with different associations, I mean, we'll see if these groups can have an influence on the Government... on the President. I was very surprised to see in the same press release or press, you know, coverage that Premier Ford had access to elected members of the Chamber and not Mr. Legault. So, I think, you know, he needs to talk to people with an influence, and elected members of Senate or the Chamber would be more effective.

Journaliste : And just on Bill 83, I understand that you agree with the College of physicians right now in termsof, you know, getting rid of the ability to opt out of the public system. But in terms of Bill 83 itself, do you think that there's some merit to forcing medical students to practice in Québec?

M. Arseneau : Many people have said that it would probably have more negative than positive effects, and it's only for five years. So, it's only one small part of the problem that the Government is addressing, with potential, you know, contestations or opposition in front of the courts. I don't think that's the right way to take.

The three most important articles in the bill are article 1, 5 and 6, and most people have said that these should be removed or changed. So, I think, you know, without, you know, necessarily asking Government to remove the bill in itself, these articles, we'll certainly have amendments to suggest in order to make it more effective globally instead of just pinpointing one part of the issue that will probably have more negative than positive effects.

Journaliste : Do you think the College of physicians' idea would, I guess, be better for the public system at this point?

M. Arseneau : Ah! Definitely. I mean, you have to know that the College of physicians' mission is to protect the citizens and the population. And we agree with their proposals. Hopefully, the Government will see that its role is also to protect citizens, and the population, and their services. Thank you.

(Fin à 8 h 40)

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