(Huit heures vingt-quatre minutes)
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. Hier, le Parti québécois a déposé une motion concernant la gestion de l'offre
qui s'inscrit très bien dans la situation actuelle avec les États-Unis. Donc,
on a profité de la présence du premier ministre du Québec à Washington pour
réitérer que jamais la gestion de l'offre au Québec ne devrait faire partie de
ce qui est négocié, de ce qui est abandonné. Donc, c'est un message fort que le
Parti québécois envoie au monde agricole, à la ruralité. Malheureusement, l'ex-député
de la CAQ, Youri Chassin, a bloqué la motion, ce qui est regrettable. Il nous
indique sur le réseau X qu'il est contre ça, il s'est quand même présenté à
deux reprises pour une formation politique qui soutient la gestion de l'offre.
Je trouve ça assez particulier.
Je profite de l'occasion aussi pour passer
un message. On m'a demandé... Le monde agricole de la région de
Centre-du-Québec, particulièrement d'Arthabaska, me demande de relayer l'information
suivante. Est-ce que M. Duhaime, du Parti conservateur du Québec, qui se
promène beaucoup à Victoriaville et aux alentours, soutient la gestion de l'offre?
C'est une question qu'ils m'ont demandé de poser à l'Assemblée nationale, comme
il arrive qu'il tienne des points de presse ici à l'édifice André-Laurendeau.
Je relaie cette question-là parce qu'elle est importante. Ça prend un front uni
pour la défense de la gestion de l'offre dans les filières que sont le laitier,
les oeufs et la volaille.
Un mot rapide aussi pour vous parler de l'érable.
On reste toujours dans la même région. On apprend ce matin dans un article des
Coops de l'information, je crois que c'est dans Le Soleil, que le gouvernement
du Québec inquiète davantage les acériculteurs que Donald Trump. C'est peu
dire. Alors, pendant que le gouvernement y va de symboles encore une fois, par
exemple la Journée de l'érable, je peux vous dire que chaque journée, dans le
domaine de l'érable, il y a des inquiétudes. Ils ont fait leur travail, ils ont
une réserve qui est importante, mais ils ont besoin, sur les terres publiques,
de plus grand, d'appropriation de terres publiques pour l'industrie. Ça
rapporte beaucoup. Mais le gouvernement du Québec s'y refuse.
Alors, les députés de ces régions,
notamment Chaudière-Appalaches, Bas-Saint-Laurent, Centre-du-Québec, devraient
porter attention à ce message qui nous est livré, mais qui est livré à l'ensemble
de la classe politique. On attend le nouveau régime forestier. Il me semble qu'on
devrait considérer l'industrie acéricole et que ça vaut beaucoup mieux, au
Québec, cette industrie que seulement avoir une journée pour donner l'impression
que c'est si important pour nous. Les gestes parlent davantage, et la région de
l'Érable, les régions de l'érable, les acériculteurs nous importent, et on
posera d'autres gestes dans les prochaines semaines.
M. Arseneau : Oui. Juste un
mot sur le projet de loi n° 83, les consultations particulières sur l'exercice,
là, de la médecine dans le système public. Vous avez peut-être entendu les
consultations, où 12 des 13 témoins sont venus dire essentiellement qu'on
était sur le bon sujet, mais qu'on n'avait pas le bon projet de loi et les bons
moyens, et même le ministre a senti le besoin de dire : Bien, en fait, ce
que je voulais, c'était ouvrir la discussion. Donc, on espère effectivement que
la vraie discussion va se tenir. Alors, il y a des moyens concrets qu'on peut
appliquer pour éviter de continuer de marchandiser la santé et de favoriser le
développement du privé, mais ce n'est pas strictement en s'attaquant aux jeunes
médecins qu'on va réussir à justement redresser et consolider le secteur public
et empêcher l'exode des médecins.
Donc, on espère bien que le ministre a
compris le message et va arriver avec des modifications majeures à son projet
de loi, parce qu'à l'heure actuelle il vise certainement la mauvaise cible et
ne va pas assez loin, et ce sera certainement un coup d'épée dans l'eau, là, s'il
ne veut pas améliorer de façon fondamentale le projet de loi. Mais on est tout
à fait ouverts à la discussion. Puis d'ailleurs le premier ministre, vous
savez, il a souvent, là, vanté les mérites de l'Ontario. Il y a une solution
facile qui est offerte par l'Ontario, c'est-à-dire interdire le statut de non participant
au régime public. On invite le gouvernement de la CAQ à s'en inspirer. Merci.
Journaliste : M. Marissal
est allé dire que... estime que M. Legault est allé faire du tourisme à
Washington. À la vue, là, des gens qui sont rencontrés là-bas, est-ce que c'est
un avis que vous partagez?
M. Bérubé : D'abord, ce n'était
pas prématuré pour le premier ministre de retourner aux États-Unis, ça faisait
quelques années. J'espère qu'il rencontre des élus républicains. Ça pose la
question également de comment on est organisé à Washington. Est-ce qu'on a les
meilleures personnes possibles pour assurer les contacts? On se souvient que la
nomination du responsable du bureau de Washington est une nomination partisane
d'un ancien candidat de la CAQ dans Gouin, alors j'espère que cette personne a
tous les qualificatifs appropriés, toutes les qualifications pour bien faire le
travail, parce que là, c'est drôlement stratégique. Alors, l'organisation des
rencontres, ce qu'on peut en tirer, ce qu'on peut avoir comme influence, ça
tient beaucoup du gouvernement mais également des collaborateurs qu'il choisit.
Ceci étant dit, les actions parlent
davantage que les symboles, encore une fois. Puis je viens de vous donner un
exemple où, dans le domaine, par exemple, du sirop d'érable, qui fera l'objet
peut-être d'échanges vigoureux avec les États-Unis, bien, ce qu'ils nous
disent, c'est : Le premier ministre peut rester ici puis venir nous
rencontrer, ça va être beaucoup plus utile à court terme que de faire autre
chose. Alors, moi, je suis d'avis que le premier ministre doit se rendre aux
États-Unis, mais on juge sur les résultats.
Journaliste : Mais on a vu,
hier, là, il a rencontré les associations, les «Home Builders», est-ce que, ça,
selon vous, c'est pertinent?
M. Bérubé : Tous les
dirigeants du domaine de l'aluminium, Paul St-Pierre Plamondon leur a parlé
lundi par téléphone, il a obtenu la même version que le premier ministre.
Alors, est-ce que c'est mieux d'y aller en personne? Je ne dis pas que c'est
mauvais, mais, encore une fois, quand il y a une mission comme celle-là, quels
sont les résultats? Pas seulement la présence, pas seulement les photos, pas
seulement les images qu'on diffuse, quels sont les résultats? Puis c'est là-dessus
qu'on jugera de la diplomatie de la CAQ.
Journaliste : Mais qu'est-ce
qui vous laisse croire...
M. Bérubé : Je vais y
arriver.
Journaliste : Est-ce que vous
avez des indices qui vous laissent penser que le travail fait par M. Bélair
n'est pas...
M. Bérubé : Non, je pose la
question : Est-ce que... C'est un poste qui est vraiment important, c'est
le poste, présentement, numéro un de la diplomatie. Moi, je ne le connais pas
et j'espère que les gens aux États-Unis le connaissent parce que ça repose en
partie sur lui. Et je ne vous cacherai pas qu'à l'époque, quand il a été nommé,
c'était une nomination partisane, alors j'espère que c'est la meilleure
personne. Si c'est le cas, tant mieux. Mais il y a beaucoup de pression et il y
a de la pression pour le gouvernement du Québec de livrer. Mais en même temps,
la diplomatie est celle d'une province, c'est-à-dire que c'est le gouvernement
canadien qui, ultimement, parle beaucoup plus fort que le gouvernement du
Québec. Puis on voit les limites du rôle d'un premier ministre d'une province.
Journaliste : En même temps,
le PQ en a fait des nominations partisanes pour ses postes de délégué dans le
temps.
M. Bérubé : C'est votre
assertion. Mais dans ce cas-ci, moi, on ne m'a jamais indiqué que c'était la
personne qui était vraiment, là, toute déterminée par sa connaissance des
États-Unis pour ça. Alors, j'espère que c'est le cas, mais, dans ce cas-ci, là,
c'est vraiment important qu'on ait la meilleure personne possible sur place
pour faire le lien que le gouvernement du Québec.
Journaliste : Est-ce que vous
pensez que c'est à cause de ça que le premier ministre ne rencontre pas d'élus?
M. Bérubé : Je ne sais pas. C'est
eux qui organisent cette mission-là. J'ai vu que M. Ford a rencontré
beaucoup d'élus. Il semblerait qu'il y a des rencontres avec des élus aujourd'hui.
On sera attentifs à ça. Mais l'important, c'est que ça rapporte, alors... Puis
surtout des élus républicains, c'est ça qui est important. J'ai vu, sur les
réseaux sociaux, ce matin, une rencontre avec un élu démocrate, je pense, bien
sûr, mais là, c'est les élus républicains et les gens qui ont de l'influence
sur le parti républicain, sur le président qu'il faut rencontrer.
Journaliste : Comment vous
pourriez mesurer ses succès, les gains qu'il ferait?
M. Bérubé : Bien, évidemment,
c'est difficile de négocier avec Donald Trump, mais s'il y a des avancées, si
on sent que notre industrie, nos entreprises sentent que ça peut avoir une
influence, c'est eux qui vont nous le dire. Ça prend toujours un tiers qui nous
le dit. Souvent, ce gouvernement a tendance à dire que tout est historique avec
lui, mais il le dit lui-même. Moi, je pense que l'appréciation qu'on aura, c'est
si les grandes organisations d'affaires nous disent : Oui, ça nous permet
de se positionner, d'avancer, de passer un message, d'influencer. Mais en même
temps, le Québec est un... est un joueur parmi d'autres qui essaient d'influencer
le gouvernement fédéral, puis on va faire tout ce qu'on peut pour qu'ils
maintiennent une position forte. Et pour le gouvernement canadien, quel qu'il
soit, dans les prochains mois, la gestion de l'offre, c'est un exemple de nous,
comment on peut être utiles. On en a parlé hier pour que ça demeure un enjeu
très fort dans tous les échanges qui auront lieu avec le gouvernement canadien :
province, gouvernement canadien, puis Canada, États-Unis.
Journaliste : Est-ce que la
course à la direction du Parti libéral est une parodie selon vous?
M. Bérubé : On ne s'occupe
jamais d'affaires internes des autres formations politiques.
Journaliste : Vous n'êtes pas
surpris de ce qu'a dit M. Coderre hier?
M. Bérubé : Ce n'est pas le
style de la maison, donc je n'aurais pas d'autre commentaire là-dessus.
Journaliste : ...message, M. Bérubé.
M. Bérubé : Il m'a envoyé un
message?
Journaliste : Non, mais il n'est
plus dans la course, M. Coderre, là, il n'est plus dans la course.
Journaliste : Est-ce qu'il
vous a envoyé un message?
M. Bérubé : Non, je l'ai lu,
le message.
Journaliste : Puis vous en
avez pensé quoi?
M. Bérubé : Voir ma réponse
précédente.
Journaliste : Mais sur un
autre parti, M. Bérubé, parce que...
M. Bérubé : Le mien?
Journaliste : Non, non. Les conservateurs
d'Éric Duhaime, dont vous avez parlé, vous avez dit que vous vouliez savoir s'ils
étaient pour la gestion de l'offre. Au fond, là, maintenant que Terrebonne, c'est
déclenché, c'est dans votre ligne de mire, vous vous tournez vers Arthabaska,
est-ce que c'est ce qu'on comprend?
M.
Bérubé
:
Bien, c'est-à-dire que c'est toujours important, la gestion de l'offre. Mais
comme il y a une négociation présentement avec les États-Unis, c'est-tu un
enjeu important? Je n'ai pas entendu M. Duhaime, qui nous interpelle souvent,
chaque fois qu'il y a des points de presse, là, à l'édifice André-Laurendeau.
Cette fois-ci, c'est nous qui avons une question pour lui : Est-ce qu'il
est d'accord avec la motion qui a été présentée hier ou il est d'accord avec
Youri Chassin?
Journaliste : ...sont déjà
tournés vers Arthabaska...
M. Bérubé : Non, il n'y a pas
d'élection partielle d'appelée...
Journaliste : Mais il va en
avoir une.
M. Bérubé : Quand il y en
aura une, vous me reposerez la question, puis j'y répondrai.
Journaliste : Quelle question
que vous avez posée à la place de M. St-Pierre Plamondon aujourd'hui, en son
absence?
M. Bérubé : Vous pensez...
Vous présumez que c'est moi qui va poser la question.
Journaliste : Bien, c'est
lui, hier, qui nous a dit que vous poseriez...
M. Bérubé : ...il m'a dit de
ne pas vous le dire si vous me le demandiez.
Journaliste : ...je veux
dire, questionnable un peu son absence? Je veux dire, son point de presse à
Terrebonne, il aurait pu le faire vendredi, non?
M. Bérubé : Il est ici ce
matin.
Journaliste
: Il est
ici ce matin? O.K.
M. Bérubé : Vous avez été mal
informé.
Journaliste : Hier, en point
de presse, M. Legault, il disait, pour Terrebonne : Une partielle, c'est
toujours difficile pour un gouvernement. Est-ce que vous partez le torse un peu
bombé à ce moment-là?
M. Bérubé : Non, la preuve,
c'est qu'on travaille très fort, Catherine Gentilcore fait du porte-à-porte,
depuis des semaines, à moins 30. C'est une vaillante. C'est quelqu'un qui a une
équipe, là, qui ne prend rien pour acquis.
Ce que je reproche à M. Legault, c'est qu'il a
sciemment fait attendre, plus de cinq mois, les citoyens de Terrebonne, sans
député, en espérant que le temps lui permette d'avoir un meilleur résultat pour
sa formation politique. Ça, c'est un choix délibéré. Puis les citoyens de
Terrebonne le sachent, il y aurait pu avoir une élection partielle cet automne,
puis un ou une députée en place, il a choisi : Ils peuvent attendre le
plus longtemps possible. Pire que ça, ils ont continué à faire des annonces
dans Terrebonne. La ministre de l'Économie a fait une conférence, je crois,
c'est lundi à Terrebonne. Pour le respect des citoyens de Terrebonne, on
repassera.
Et l'enjeu, c'est de choisir un ou une
députée. Et, dans notre cas, je vous garantis une chose, pour la connaître
assez bien, elle est motivée. Elle ne manquera pas de motivation. Les citoyens
décideront, mais on ne prend rien pour acquis. Le chef sera là cet après-midi.
On va tous se mobiliser les fins de semaine pour remporter cette élection-là.
Et j'imagine que le premier ministre s'y rendra également, à Terrebonne, s'il a
si confiance en son candidat.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Journaliste
:
How
important is it, for the Premier, to meet with Republican members of Congress
versus Democrat? I mean, the Republicans are in power, they have the majority.
I mean, how crucial is it for him to have these meetings today with the
Republican... of Congress?
M. Arseneau :
I think, it's very fundamental for the
Government, for the for the Premier to meet people in Washington that can
possibly have an influence, a positive influence on President Trump. And
obviously, you know, speaking to Republicans, speaking to people who could, you
know, talk sense into Mr. President, would certainly be good for Québec. That
what we expect of Premier Legault to be able to have an influence over, you
know, upcoming decisions of President Trump, and will judge him on his results.
And someone of your colleagues was asking how we measure results, I think it
has to come from President's Trump's, you know, entourage, as in people around
him, you know, I mean, speaking out about the relationship that the United
States need to keep with its neighbors, Québec and Canada, obviously.
Journaliste :
Do you think he's speaking with the
right people so far? Is he... We heard from Mr. Marissal earlier, saying that,
to him, it seems that this trip is just some form of tourism at this point.
Would you agree with that assessment, or do you think there's some merit to
what he's doing at this point?
M. Arseneau :
I don't know about yesterday's meetings.
He met with different associations, I mean, we'll see if these groups can have
an influence on the Government... on the President. I was very surprised to see
in the same press release or press, you know, coverage that Premier Ford had
access to elected members of the Chamber and not Mr. Legault. So, I think, you
know, he needs to talk to people with an influence, and elected members of
Senate or the Chamber would be more effective.
Journaliste :
And just on Bill 83, I understand that
you agree with the College of physicians right now in termsof, you know, getting rid of the ability to opt out of the
public system. But in terms of Bill 83 itself, do you think that there's some
merit to forcing medical students to practice in Québec?
M. Arseneau : Many people
have said that it would probably have more negative than positive effects, and
it's only for five years. So, it's only one small part of the problem that the
Government is addressing, with potential, you know, contestations or opposition
in front of the courts. I don't think that's the right way to take.
The three most important articles in the
bill are article 1, 5 and 6, and most people have said that these should be
removed or changed. So, I think, you know, without, you know, necessarily
asking Government to remove the bill in itself, these articles, we'll certainly
have amendments to suggest in order to make it more effective globally instead
of just pinpointing one part of the issue that will probably have more negative
than positive effects.
Journaliste : Do you think
the College of physicians' idea would, I guess, be better for the public system
at this point?
M. Arseneau : Ah! Definitely.
I mean, you have to know that the College of physicians' mission is to protect
the citizens and the population. And we agree with their proposals. Hopefully,
the Government will see that its role is also to protect citizens, and the
population, and their services. Thank you.
(Fin à 8 h 40)