(Huit heures vingt-sept minutes)
M.
Arseneau : Alors, bonjour, tout le monde.
Retour sur la période de questions. Hier, on a vu un moment plutôt troublant ou
malaisant alors que le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a
posé une question très importante et sérieuse sur le sort de l'hôpital le plus
important du Centre-du-Québec, l'hôpital de Drummondville, l'Hôpital
Sainte-Croix, qui croule littéralement, là, par manque d'investissements. On a
décrié la situation depuis deux ans et l'absence de l'inscription de l'hôpital
au PQI. Pas de réponse très claire à savoir si des investissements seraient
faits à court terme sur cet hôpital.
Et, en
relance, moi, j'ai voulu savoir auprès du ministre de la Santé s'il allait
réagir pour ce qui est de la santé et de la sécurité des employés, du personnel
de laboratoire de pathologie qui sont exposés à des émanations de formaldéhyde
qui mettent à risque leur santé. On veut évidemment le remplacement de cet
équipement le plus rapidement possible. Et la réponse de Christian Dubé, il
nous parle de l'Hôpital de Maria, en Gaspésie, deux fois plutôt qu'une, à 700 kilomètres
de l'Hôpital Sainte-Croix. On n'a pas trop saisi pourquoi il a pu confondre ces
deux hôpitaux avec des problèmes bien, bien distincts, mais surtout pourquoi il
ne semblait pas savoir qu'il y a une crise majeure à l'Hôpital Sainte-Croix et
que la santé et la sécurité du personnel est en cause. En période de
compressions budgétaires, on se demande si des investissements sont faits à
très court terme, si on peut les rassurer, les accompagner. Et, évidemment, on
n'a pas obtenu de réponse.
Donc, on
réclame de la part du ministre qu'il, je dirais, se ressaisisse et explique ce
qu'il entend faire pour s'assurer que le problème immédiat, là, en pathologie
soit réglé, et, de façon plus large, l'inscription du PQI... au PQI de
l'Hôpital Sainte-Croix et de... en fait, du nouvel hôpital de Drummondville
d'ici la fin du mandat. Ce n'est pas sérieux.
M. Bérubé :
Un mot pour dire qu'il y a un certain
nombre de nouvelles que le gouvernement, lorsqu'il a planifié son année,
aimerait mieux qu'on ne discute pas ici, mais on va parler du soutien à
domicile. J'ai reçu, il y a quelques semaines, déjà, une note qui m'indiquait
qu'on pouvait couper... pas nécessairement pour des raisons cliniques, donc, il
faut sauver de l'argent. C'est le cas au Bas-Saint-Laurent, c'est le cas
ailleurs aussi. Donc, il y a des parents qui nous appellent en disant :
Mon père ou ma mère qui est âgée a moins d'heures de soutien à domicile. On
nous demande de compenser pour des tâches auxquelles on n'est pas habitué puis
qui créent une intimité particulière avec nos parents. Donc, on est rendus là,
puis le mois de janvier n'est même pas terminé.
Donc, ce n'est pas sans raison qu'on a
demandé que le gouvernement nous présente son plan de compression. Ce n'est pas
c'est pas des blagues, ce n'est pas de la politique, ce n'est pas banal, là.
Partout, on se demande qu'est-ce qui va arriver avec les soins aux citoyens.
Puis, pendant ce temps-là, bien, le gouvernement aimerait qu'on regarde
seulement le premier ministre face aux États-Unis, quand, chaque jour, face à
nos aînés, face aux soignants, face aux enseignants, on voit les conséquences
des compressions qui sont liées essentiellement à quoi? Le gouvernement a
dépensé énormément pour se faire réélire, ça a bien fonctionné pour lui. Mais
on paie collectivement un prix très cher présentement. Et heureusement qu'on
est ici pour vous en parler, parce que ne comptez pas sur les députés de la
CAQ, qui se sont fait dire : Appuyez les lignes du gouvernement, puis ça
va bien aller, mais ça va pas bien.
Journaliste : Est-ce que
François Legault est mou face à Donald Trump?
M. Bérubé : D'abord... de ne
pas faire de stratégie ouverte, mais il pourrait aussi consulter les partis d'opposition.
M. Legault, aux dernières nouvelles, ne représente pas tous les Québécois,
quand on regarde les intentions de vote. Donc, le Parti québécois souhaite
collaborer à l'interne, avec le premier ministre, pour trouver des stratégies.
Face à Donald Trump, je veux dire, il est
face aux limites de sa fonction, il ne contrôle pas la frontière, il ne
contrôle pas pleinement sa diplomatie. Tu sais, c'est François-Philippe
Champagne puis Mélanie Joly qui parlent pour François Legault. Même si le
premier ministre, là, a, sur son compte Instagram, une photo de Donald Trump,
là, ça ne va pas empêcher le président américain d'agir. Donc, il est aux
limites de ce qu'il peut faire. Au mieux, c'est de collaborer pour s'assurer d'éviter
la hausse des tarifs. D'ailleurs, un haut gradé de l'administration américaine
nous a dit... Faites encore des efforts. C'est exactement ce qu'on a dit il y a
quelques jours.
Donc, l'attitude, c'est celle... Je pense
qu'il a l'attitude de vouloir défendre les Québécois, on l'appuie là-dedans,
mais il y a des limites à ce qu'une province peut faire.
Journaliste : ...sur le plan
de compression, ce ne serait pas davantage à Santé Québec à venir présenter un
plan de compression?
M. Arseneau : Bien, on a
demandé, juste avant les fêtes, à Santé Québec, d'exposer son plan détaillé
pour aller chercher 1,5 milliard de dollars. Mais on est face
justement à ce nouvel environnement où le gouvernement a créé Santé Québec, une
espèce de paravent, pour lui demander ensuite une mission impossible, c'est-à-dire
de couper 1,5 milliard de dollars sans toucher aux services de santé.
Alors, moi, je me dis : On peut bien demander, on l'a fait, à Santé Québec
d'être plus transparent, mais la commande, elle vient du gouvernement, elle
vient du ministre et... Bien, nous, on fait de la politique et notre vis-à-vis
demeure celui qui donne les mandats à Santé Québec et celui qui accorde les
fonds à Santé Québec pour accomplir sa mission d'optimiser les services sans
couper les services et de rendre le système de santé plus performant. Ça veut
dire quoi, plus performant? Ça veut dire réduire les services pour les plus
vulnérables, pour les personnes handicapées, couper les chèques emploi
services. Ça n'a aucun bon sens...
Journaliste : ...est-ce que les
députés caquistes...
M. Arseneau : ...c'est M.
Dubé qui doit répondre de ça. Pardon?
Journaliste : D'après vous,
est-ce que les députés caquistes entendent parler des compressions dans leur
comté?
M. Bérubé : Évidemment...
Journaliste : Et qu'est-ce
que ça veut dire s'ils ne s'expriment pas sur...
M. Bérubé : Bien, en tout
cas, même s'ils ne s'expriment pas, ça existe. Dans le journal Le Manic, à
Baie-Comeau, on parle de compressions importantes en éducation sur deux pages. Même
si le député n'en parle pas, tout le monde est au courant sur la Côte-Nord. C'est
la même chose dans d'autres régions du Québec où il y a des compressions, où
des citoyens nous écrivent ou nous appellent, puis je dis : Vous habitez
où? Bien là, ils vont dire, par exemple : J'habite... je ne sais pas, bien,
en Mauricie. Bien, pourquoi vous n'appelez pas votre député? Bien, parce qu'il
ne peut rien nous dire. Je veux dire, ils sont aussi au courant que nous, c'est
des gens qui sont aussi près de nous de l'actualité. La différence, c'est que,
publiquement, je pense qu'ils devraient le dire, je pense qu'ils devraient dire :
C'est inacceptable. Je ne sais pas s'ils le font en caucus, mais c'est
important. Il y a des moments, là, où on est au point de rupture, puis on a
besoin du soutien de tout le monde sur ces enjeux-là. Je veux dire, c'est
sérieux, là, l'affaire.
Journaliste : ...au défi, en
quelque sorte, de prendre la parole et de dénoncer les compressions...
M. Bérubé : Mais, même si je
fais ça, là, le bureau du whip va leur envoyer une ligne : Vous allez dire
ça à Pascal Bérubé. J'ai vu ce qui s'est passé dans les derniers jours, là. L'important,
là, c'est qu'on soit capables de faire front commun pour protéger notre monde.
Moi, je suis d'avis qu'il y a des compressions, là, qui sont inacceptables.
Dans mon comté, on a coupé des heures à l'urgence,
je veux dire, on est rendus là. C'est sérieux et ça mériterait que le
gouvernement nous dise : Voici à quoi on est confrontés, voici le plan
qu'on a. Puis on pourra juger des choix budgétaires, mais c'est une affaire qui
est sérieuse.
Alors, oui, il nous arrive souvent d'être
obligés d'intervenir dans des dossiers partout au Québec, même à quatre, parce
que les gens nous font confiance pour les défendre.
Journaliste
: Lorsqu'un
sous-ministre, en décembre, a écrit, là, à Santé Québec pour dire : Il ne
faut pas couper dans l'aide à domicile puis qu'on réalise aujourd'hui qu'il y a
eu des coupes, il y a quelqu'un avec un chronomètre, qui va chez quelqu'un,
pour voir combien de temps ça prend, là, aller aux toilettes, est-ce que
c'était du théâtre, la lettre qui a été envoyée ou c'est Santé Québec qui
n'écoute pas le gouvernement? C'est quoi, votre lecture?
M. Arseneau : Bien oui, il y
a une part de théâtre là-dedans, parce que la lettre ou la directive, elle
aurait pu être envoyée sans nécessairement qu'on l'évente et qu'on la publicise
dans les médias. Donc, il y avait là, là, un geste de marketing politique qui
consistait à faire en sorte que le gouvernement s'offusque, s'indigne du fait
que, malgré la commande, là, d'aller faire des compressions importantes, il ne
fallait pas que ça touche les services, donc, et surtout pas aux plus
vulnérables. Donc, on a donné, évidemment, le mandat au sous-ministre de faire
une lettre et de la publiciser.
Là, aujourd'hui, bien, on se rend compte
que, finalement, ça ne donne strictement rien si ces commandes-là ne sont pas
entendues et ne sont pas exécutées, mais ça pose un autre problème : y
a-t-il un pilote dans l'avion? Qui est-ce qui dirige, actuellement, le système
de santé? Si le ministre n'est pas capable de savoir qu'il se passe un problème
majeur pour la santé, la sécurité des gens qui travaillent en pathologie à
Drummondville parce qu'il a Santé Québec qui devrait s'en occuper, Santé Québec
dit : Je ne sais pas si j'ai les moyens d'investir, parce qu'on a des
compressions budgétaires, c'est la même chose pour les chèques emploi service,
la même chose pour les services d'urgence, et ainsi de suite, alors on se
dit : Bien, il y a comme cette machine-là qui doit obéir à une commande
politique, et le politique, bien, dit : Moi, je m'en lave les mains, c'est
les opérations.
Bien, tu sais, il y a cette espèce de
structure qu'on a créée, qui ne répond pas de ses actions en public, et le
gouvernement, qui dit : Bien, les opérations, je leur ai confiées. Alors,
y a-t-il un pilote dans l'avion?
Journaliste : Est-ce que je
pourrais vous entendre sur la nomination du juge Leckey par le gouvernement
fédéral? Qu'est-ce que ça envoie comme message?
M. Bérubé : Raison
supplémentaire de faire l'indépendance du Québec : le gouvernement fédéral
nomme des juges pour combattre des lois adoptées au Québec. Aussi simple que
ça. Alors, la loi, là, no 21, nous, on a voté pour, le gouvernement a voté
pour. Il y a des partis qui ont voté contre mais qui reconnaissent que c'est à
Québec de décider.
Alors, quand on fait partie du régime
canadien, on finance, entre autres, des juges qui peuvent dire aux élus du
Québec que vous aviez tort. C'est exactement ça. Alors, je l'ajoute à la liste
des raisons pour lesquelles il faut quitter ce pays-là.
Journaliste : La Banque du
Canada annonce deux années de récession, suite, justement, aux compressions que
s'apprête à... pas aux compressions, mais aux tarifs que s'apprête à imposer
Donald Trump. Comment est-ce qu'on doit réagir? Est-ce qu'il faut repousser
l'atteinte du déficit zéro? Qu'est-ce qu'il faut faire? Souvent, quand il y a
récession, les gouvernements ont le réflexe de réinvestir en infrastructures.
Est-ce que ce sont des choses qu'on doit faire?
M. Bérubé : Je ne suis pas un
expert, et je n'ai pas tous les chiffres, et je n'ai pas toute la réalité dont
dispose le gouvernement du Québec, donc je ne répondrai pas là-dessus, mais je
dirais que de nous démontrer l'ampleur des choix budgétaires qu'ils ont à faire,
ça nous donnerait une bonne idée.
On voit arriver le budget bientôt, dans
quelques semaines, puis on ne sait pas quels choix il devra faire, mais je me
limiterais à dire que, si on avait plus d'information, on pourrait mieux vous
répondre là-dessus, mais j'aime mieux être prudent sur cette réponse-là.
Qu'est-ce que vous allez surveiller tout à
l'heure, dans le dépôt du projet de loi du ministre Roberge? Vous avez eu le
temps de réfléchir, depuis lundi, là, ça va être quoi que vous allez...
M. Bérubé : Tellement
prévisible. Alors là, le gouvernement, il se réunit, il dit : Là, ça va
mal, comment on fait pour remonter dans les sondages? Parce que le gouvernement
Legault, il craint autant Donald Trump que l'idée de perdre en 2026. C'est les
deux, là, peurs actuelles. Il se dit, là : Là, on va jouer sur le
nationalisme, ça, c'est universel, ça a déjà pogné, on va essayer que ça pogne
encore. Ça fait qu'il arrive, comme en matière de langue, avec des enjeux
symboliques.
Pourquoi ce qu'il va présenter tout à
l'heure, ça n'a pas de sens? Parce que la meilleure façon d'intégrer les
nouveaux arrivants, c'est par le français. Ils ont coupé la formation. J'étais
là, à la manifestation, à Matane, cet automne, puis il y en a eu partout au
Québec. On est juste dans le symbole. Puis tout est historique, avec eux
autres... ah! c'est historique. Je veux dire, dans cette matière-là, la plus
belle façon d'intégrer, c'est par la francisation. Ils ne le font pas, donc ils
sont déjà... ils sont déjà, je dirais, discartés, d'une certaine façon. Ça fait
qu'ils vont nous présenter ce qu'ils veulent, ça fait partie d'une stratégie
électorale. On demande à un ministre d'écrire une constitution, pas qu'il y
croit tant que ça, ils se disent : Là, là, il me semble que ce serait bon
pour l'élection. Je ne sens pas la sincérité. Si on veut être vraiment
nationaliste, on est mieux de s'inspirer des gens qui l'ont toujours été pour
des raisons fortes, à travers le temps, à travers l'histoire, en toutes
circonstances, que ça va bien ou que ça va mal, que des gens qui s'en servent
comme des...
Journaliste : Ce n'est pas
votre charte des valeurs, ce qu'il est en train de faire, en morceaux?
M. Bérubé : Je ne sais pas ce
qu'il est en train de faire puis je ne sais pas si lui-même, il le sait.
Journaliste : ...québécoise,
l'intégration, loi sur laïcité, c'était pas mal votre plan en 2012.
M. Bérubé : Je ne l'ai pas
vu.
Journaliste : C'était le plan
Drainville. Vous ne l'avez pas vu, le plan Drainville? Vous étiez là.
M. Bérubé : Bien... Non, je
n'ai pas lu ce que Jean-François Roberge va présenter. C'est de ça je parle.
Journaliste : ...morceaux de
la charte.
M. Bérubé : On ne le sait
pas, ce qu'il va présenter tantôt. Mais, en matière de laïcité, encore une
fois, le Parti québécois a eu beaucoup de courage. Qu'est-ce qui a fait en
sorte qu'on ne l'a pas adoptée?
Une voix : ...
M. Bérubé : Pourquoi? Parce
que la CAQ était... l'ADQ était contre. C'est ça, la vraie raison. Vous étiez
là, puis moi, j'étais là. Donc, s'ils avaient dit oui, parce qu'ils trouvaient
qu'on allait trop loin, ce serait adopté depuis 2013 ou 2014. C'est ça, la
vraie raison. Il n'y en a pas d'autres. Alors, ils se sont dit à un moment
donné : Oui, on pourrait essayer ça. Il faut dire les vraies choses.
Comptez sur moi.
Le Modérateur : On va prendre
une dernière en français.
Journaliste : ...que Mme
Guilbault sait ce qui se passe à la SAAQ? On va avoir des nouvelles de la SAAQ,
là, ce matin, là. Est-ce que vous pensez que Mme Guilbault sait ce qui se
passe?
M. Bérubé : Qu'est-ce que je
pense de Mme Guilbault?
Journaliste : Bien... Non.
Est-ce que vous pensez que Mme Guilbault...
M. Bérubé : Ça a déjà été
amplement dit, ça.
Journaliste : ...sait ce
qu'il se passe à la SAAQ?
M. Arseneau : Je vais prendre
cette question-là, si vous permettez.
M. Bérubé : Oui, c'est... ça
vaut mieux.
Une voix : ...
M. Arseneau : Bien, qu'est-ce
que Mme Guilbault sait qu'on ne sait pas sur le fiasco de SAAQclic?
Certainement beaucoup... Elle sait certainement beaucoup plus de choses que
nous. La question qui se pose, puis je pense qu'il va y avoir un débat
là-dessus, c'est : Est-ce qu'elle a accepté, tacitement ou directement,
que la SAAQ refuse, pendant neuf mois, de déposer un rapport qui va démontrer
ce qui s'est passé véritablement lors du fiasco de SAAQclic? Est-ce qu'elle
est, en d'autres mots, là, un peu associée à ce délai qui va à l'encontre des
règles, qui est carrément un outrage à l'Assemblée nationale? Moi, je pense que
c'est ça, le fond de la question : Est-ce qu'elle a eu accès à
l'information ou... ce qui serait un autre problème dans la mesure où je pense
que l'information que... auquel elle a accès, c'est l'information auquel on
devrait tous avoir accès, là, dans un certain délai. C'est pour ça que les
règles existent. Mais le fond de l'histoire, c'est : Pourquoi ça a pris
neuf mois puis est-ce que la ministre est d'accord qu'il y ait un délai aussi
long?
Journaliste : Est-ce qu'on
peut vous entendre sur cette enquête sur les coops d'habitation, là? Est-ce
qu'il faut que le gouvernement intervienne? Et comment?
Le Modérateur : Ça va être la
dernière.
M. Arseneau : Bien oui. Bien,
en fait, les règles de gouvernance, je pense, des coopératives, le gouvernement
n'a pas, à mon point de vue, à s'en mêler si elles sont respectées. Il y a une
gouvernance interne. Ce sont des organismes quand même qui sont régis par des
règles. Et là où il peut y avoir vraiment un rôle gouvernemental, à mon point
de vue, c'est là où le gouvernement finance une partie des opérations et
doit... le gouvernement doit donc appliquer des critères et avoir des
indicateurs qui permettent de s'assurer que les fonds publics qui sont investis
dans les coops, bien, servent justement à favoriser le logement pour ceux qui
en ont le plus besoin. Et c'est ce qu'est... Ce que moi, j'ai retenu de votre
reportage, c'est : si on soutient des coopératives qui... et des gens qui
sont dans les coopératives qui ont un revenu important... alors qu'aujourd'hui
la crise du logement, c'est beaucoup la question de l'accès au logement
abordable et c'est le logement social qui fait défaut, et c'est là-dessus qu'il
faut intervenir pour le gouvernement. Si l'on investit dans des coopératives
qui n'en ont pas besoin, alors qu'on néglige de le faire pour le logement
social, bien, évidemment, c'est absolument inadmissible.
M. Bérubé : Juste corriger.
Tantôt, j'ai dit... 2012 à 2014, c'était bien la CAQ et non l'ADQ, la CAQ qui
était là. Et, pour les mêmes raisons, en matière de langue et en matière de
laïcité, on n'a pas pu aller de l'avant comme gouvernement minoritaire parce
qu'ils trouvaient qu'on allait trop loin à ce moment-là. Et j'ai siégé avec
François Legault, je me souviens très bien que ni la laïcité ni la langue
n'étaient des préoccupations majeures. Alors, c'est devenu des enjeux
électoraux sous la CAQ. Voilà ce que je voulais préciser.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Journaliste :
Do you think that Minister Roberge's
bill could make some kind of difference when it comes to integration? Do you
think it has... there's any value in tabling a bill like this at this point?
M. Bérubé :
When you cut the French formation for
newcomers in Québec, it seems to me that it's a worse thing to do if you want
to say welcome to immigrants in Québec. So, it doesn't matter what he has to
say about those symbols today, it's about a daily basis, and people who are in
Québec, don't have the opportunity to learn French. This is the main... the
major concern for us.
Journaliste :
Do you see this at all as a rehash of
the Charter of Values?
M. Bérubé :
They are afraid of two things: Donald
Trump and lose the election in 2026. Those are their major concerns right now.
And Mr. Legault, trying to find some ways to get... to get more... to be more
popular, is very afraid of losing power. He's very into this.
Journaliste :
And, Mr. Arseneau, just quickly on cuts
in home care right now. We've heard Minister Dubé say repeatedly that, you
know, they're trying to limit the impact on patients. What do these cuts say to
you?
M. Arseneau :
I think the... What's troubling is not
only the cuts and the consequences, but it's the Government will to pretend
that there are no cuts, that there are no consequences. So, hypocritically, the
Government is saying that he's not cutting into the spending to help the
most... the people most vulnerable in the society. So, that's what affects me.
If the Government has a plan, if the Government needs to, you know, better
manage, you know, public spending, he has to let us know where he's going to
act and defend it. And, right now, he's saying: There are no cuts. We're not...
We're just, you know, asking all the organizations that... the CISSS and the
CIUSSS, to respect their budgets. Well, the consequence of... of those, you
know, decisions are dramatic. So, first thing, the Government has to admit
what's happening. And, you know, he's got to make choices and defend them.
Right now, it's none of them.
Journaliste :
On tariffs, do you believe that the
Premier is doing enough to reassure Quebeckers?
M. Bérubé :
About what?
Journaliste :
On tariffs?
M. Bérubé :
Well, we proposed him to work closely
with him in a Québec team. I do think that we don't need to make some public
speculation, public strategy. So, we'll see. But Mr. Legault has limited power,
is a premier of a province. He doesn't have any power on the border and on the
diplomacy. So, you only have a picture of him with Donald Trump on his
Instagram, that's it.
Journaliste :
Do you think that the SAQ boycott would
be a good start or?
M. Bérubé :
No, no public speculation. You don't
want to send some information about our strategy. I don't think it's a good
thing to leak those kinds of possibilities. So, we'll see. We need to be ready.
So., I guess Premier Legault is ready, but is one of a ten province in Canada.
So, all our expectation is on Justin Trudeau and his staff. This is what Québec
is about right now. When you work with the United States, it's Canada with
United States, it's not Québec. So, it's a reality check for us.
Le Modérateur : Merci
beaucoup.
(Fin à 8 h 48)