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Point de presse de M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition pour les aînés

Version préliminaire

Cette transcription est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs.

Le mardi 3 décembre 2024, 15 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement


 

15 h 42 (version non révisée)

(Quinze heures quarante-quatre minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour à tous et bienvenu à ce point de presse du Parti Québécois concernant le dépôt du projet de loi sur le maintien de l'autonomie des personnes aînées. Prendrons la parole, lors de ce point de presse, le député des Îles-de-la-Madeleine et porte-parole du Parti québécois pour les aînés, M. Joël Arseneau, et, dans l'ordre, Mme Judith Gagnon, première vice-présidente de l'Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraités, Mme Mireille Beaulac, qui est présidente de l'Alliance des associations de retraités, Solange Tremblay, présidente du Regroupement interprofessionnel des intervenantes retraitées des services de santé, et M. Michel Gobeil, président de l'Association québécoise des directions d'établissement retraitées.

M. Arseneau : Merci beaucoup. Alors, c'est un beau moment aujourd'hui, un grand moment pour moi et, je pense, pour nous, parce qu'on dépose... on a déposé il y a quelques minutes le projet de loi n° 893, Loi sur le maintien de l'autonomie des personnes aînées. Et ce qu'on veut, c'est que le gouvernement passe à l'action pour ce qui concerne l'ensemble des enjeux qui touchent les aînés, mais dans un cadre de loi qui l'oblige, justement, à déposer une stratégie, à mettre en place des actions sur une base interministérielle et en lien avec le milieu communautaire et divers intervenants pour véritablement améliorer les conditions de vie des personnes aînées au Québec.

Pour ce qui est du Parti québécois, je dois vous dire que, dès 2022, nous avions déposé un plan Vivre et vieillir dans la dignité, qui abordait plusieurs des thématiques qu'on va revoir dans le projet de loi, notamment le vivre et vieillir chez soi. C'est une volonté des personnes aînées de vivre à la maison, mais avec les services et les soins adéquats. On a également le volet participation sociale, civique, mixité sociale.

Donc, les personnes aînées sont des membres à part entière de la société et ont encore une vaste contribution à apporter, il faut le reconnaître et faciliter, favoriser leur participation par différents moyens que le gouvernement peut mettre en œuvre.

Il y a toute la question également liée à l'appauvrissement des personnes aînées, qu'on voit beaucoup trop souvent chez des milliers de Québécoises et de Québécois. Alors, il fallait évidemment aborder cet aspect-là et toute la question de la protection des droits également des aînés.

On avait cette réflexion-là lorsqu'on a assisté au sommet en mai dernier, le rendez-vous national sur le maintien à domicile des personnes aînées, qui était parrainé et organisé par la Coalition pour la dignité des aînés, et duquel est ressorti plusieurs propositions, une déclaration. Et la première des recommandations nées de ce rendez-vous, c'était l'adoption d'une loi-cadre par le gouvernement sur le maintien à domicile et sur, en fait, le maintien de l'autonomie des personnes aînées. On a donc travaillé sur cette base-là pour soumettre le projet de loi que nous avons aujourd'hui entre les mains. Et je vous le résume rapidement : un projet de loi-cadre, ça consiste en l'adoption d'un certain nombre de principes, d'orientations, et en confiant au gouvernement le soin de mettre en place un plan pour réaliser lesdites actions. Ce qu'on a également, c'est l'édiction d'un certain nombre de droits des personnes aînées, le droit à toute personne aînée, par exemple, à des mesures adaptées pour des soins et des ressources, pour l'hébergement, pour l'habitation à domicile, tout ce qui est le droit au logement, un logement abordable et adapté, la question du droit des gens d'être protégés contre toute...


 
 

15 h 47 (version non révisée)

M. Arseneau : ...maltraitance, qu'elle soit physique, qu'elle soit psychologique ou qu'elle soit financière, par exemple, droit à des soins de santé, oui, également à des soins palliatifs bienveillants en fin de vie, droit également, je l'ai mentionné tout à l'heure, de participer activement à la vie sociale et communautaire. Le gouvernement, à travers sa stratégie, doit favoriser l'autonomie des personnes aînées, leur garantissant un accès adéquat à des soins et des services adaptés et de qualité, mais également en garantissant le libre choix des personnes aînées eu égard à ces services et à ces soins-là, veiller à la satisfaction des personnes aînées en ce qui concerne les services auxquels ils ont droit de façon universelle sur l'ensemble du territoire québécois.

Et, les actions, je les mentionne rapidement avant de laisser la parole à nos invités, les orientations : soutenir le maintien à domicile, bien sûr, garantir les droits des personnes aînées, promouvoir la santé et le bien-être des personnes aînées, favoriser la participation citoyenne et l'inclusion sociale des personnes aînées, assurer la sécurité financière de ces personnes.

Et je veux mentionner que pour ce qui est de l'exercice des droits ou la reconnaissance et le respect des droits que l'on veut voir reconnaître dans le projet de loi, bien, c'est la Commission des droits de la personne et de la jeunesse qui, à travers ce projet de loi là, est chargée de veiller à l'application et au respect de ces droits.

Là-dessus, je vais laisser la parole à nos intervenants.

Mme Gagnon (Judith) : Merci beaucoup. Je suis Judith Gagnon, la première vice-présidente de l'Association québécoise de la défense des droits des personnes retraitées et préretraitées. Aujourd'hui, mes collègues et moi représentons la Coalition pour la dignité des aînés, un regroupement de six associations nationales représentant plus de 150 000 personnes aînées à travers le Québec.

Lors de la fondation de notre coalition, en 2020, après la première vague de pandémie de COVID-19, nous nous sommes engagés à soutenir toute initiative visant à garantir aux personnes aînées la dignité à laquelle elles ont droit, quel que soit la formation politique ou le palier de gouvernement qui la propose.

Aujourd'hui, nous sommes heureux d'être à l'Assemblée nationale pour saluer le dépôt d'un projet de loi qui s'inspire, entre autres, des recommandations issues du Rendez-vous national sur le maintien à domicile, organisé par la Coalition pour la dignité des aînés le 8 mai dernier.

Le Rendez-vous national sur le maintien à domicile du 8 mai dernier a rassemblé une centaine d'organisations issues de la société civile québécoise, de nos services publics et de nos institutions d'enseignement et de recherche. De ce rendez-vous sont issues quatre grandes recommandations qui ont fait consensus parmi la centaine d'organisations participantes représentant l'écosystème québécois de soins et services à domicile.

La première, adopter une loi-cadre intersectorielle sur le maintien de l'autonomie des aînés qui ferait de l'accès aux soins à domicile un droit et viserait à mieux structurer les actions gouvernementales dans tous ses secteurs d'intervention afin de réduire les barrières liées au maintien à domicile des aînés, incluant en matière de logement et de mobilité.

Deuxièmement, ensuite faire des CLSC la porte d'entrée principale vers les soins et services à domicile.

Également d'assurer une meilleure coordination dans chaque région entre les différents acteurs de l'écosystème du maintien à domicile au bénéfice de l'efficacité des soins et des services rendus aux personnes aînées et leurs proches.

Finalement, que la nouvelle agence Santé Québec ait l'obligation de consulter les experts et organismes du secteur ainsi que les personnes aînées elles-mêmes pour opérer humainement...


 
 

15 h 52 (version non révisée)

Mme Gagnon (Judith) : ...humainement des mesures identifiées de concert avec le milieu pour atteindre les cibles gouvernementales en matière de soins et services à domicile, notamment en vertu des recommandations de la Commissaire à la santé et du bien-être. Merci beaucoup.

Mme Beaulac (Mireille) : Bonjour, je suis Mireille Beaulac, présidente de l'Alliance des associations de retraités. La ministre responsable des Aînés, Mme Sonia Bélanger, a elle aussi assisté au Rendez-vous national sur le maintien à domicile. Nous tenons à la remercier à nouveau pour son ouverture ainsi que son équipe pour leur écoute et leur collaboration senties depuis cet important rendez-vous pour les aînés du Québec. Plusieurs avancées ont eu lieu depuis, notamment une initiative pour optimiser le rôle des CLSC auprès des aînés et le lancement des travaux en vue d'une politique nationale de soutien à domicile, auxquels nous sommes impatients de contribuer pour en faire un succès dont nous pourrons tous être fiers. C'est toute notre société qui gagne à donner aux aînés les moyens de contribuer pleinement à la vie citoyenne et sociale. Et nous comptons sur tous les parlementaires pour collaborer ensemble en ce sens. Merci.

Mme Tremblay (Solange) : Bonjour, je suis Solange Tremblay, présidente du Regroupement interprofessionnel des intervenantes retraitées des services de santé. Aujourd'hui, nous invitons les parlementaires à étudier les bonnes idées contenues dans ce projet de loi, car plusieurs d'entre elles, inspirées de nos recommandations, font déjà consensus dans la société civile québécoise. Ce consensus a été réaffirmé par la centaine d'organisations réunies au Rendez-vous national sur le maintien à domicile organisé par notre coalition le 8 mai dernier. Notre souhait est que nos représentants politiques, quelle que soit leur appartenance, puissent s'inspirer de ces recommandations afin d'outiller le Québec face au défi démographique dans lequel nous avons déjà plongé. Merci.

M. Gobeil (Michel) : Merci. Je me présente, Michel Gobeil, président de l'association québécoise des directions d'établissement retraités du Québec. Répétons-le autant de fois qu'il le faut, non seulement vieillir chez soi est le souhait des personnes aînées, mais légiférer, investir et les accompagner pour maintenir leur autonomie le plus longtemps possible est la solution pérenne pour nos services et finances publiques. En mai dernier, j'ai déclaré au Rendez-vous national sur le maintien à domicile que de garantir aux personnes aînées la dignité à laquelle ils ont droit passe par un système de soins et de services à domicile respectant leur désir de rester chez soi, en maintenant la bientraitance, surtout la bientraitance, au cœur de nos politiques de santé. Aujourd'hui, au nom de la Coalition pour la dignité des aînés, je vous dis : Pour y arriver, nous devons abolir les silos. À l'heure actuelle, chacun des systèmes on... a son silo, et c'est dans ça qu'ils... qu'on retrouve les personnes qui réagissent, et on a de la misère à aller chercher les services parce que c'est trop d'une vision «siloïque». Donc, ce qu'on dit, on abolit le silo, on le met à l'horizontale et on va chercher les besoins à laquelle les gens s'attendent.

À l'instar de la Commissaire à la Santé et au bien-être, la coalition parle aujourd'hui d'une nouvelle approche de maintien de l'autonomie. Donc, la différence entre le maintien à domicile et le maintien à l'autonomie est extrêmement importante dans ce qui nous regarde. Car vieillir dans la dignité et la fierté va bien au-delà des soins et services qu'on reçoit dans les établissements du réseau de la santé, sa RPA ou son chez-soi. Le maintien de l'autonomie des aînés passe par une approche intersectorielle. Il faut certes parler de la prévention et des soins de santé, mais aussi d'un logement abordable et adapté, d'options de mobilité accessible. Pensons à nos gens qui vivent dans les milieux ruraux, qui n'ont... pour se rendre à où sont les services, c'est presque impossible, des revenus viables des plus vulnérables, du soutien aux proches aidants...


 
 

15 h 57 (version non révisée)

M. Gobeil (Michel) : ...aidants, de la lutte contre l'isolement, la maltraitance, et l'âgisme, et j'en passe. Vous nous trouverez aux côtés de tous les décideurs et de tous les groupes qui veulent passer à l'action avec nous. Merci pour votre écoute. Je tiens à dire qu'on passe... Moi, ça fait quatre ou cinq ans que je suis dans ce dossier-là. On est passé où les aînés, ça n'existait pas et on est rendu à un moment où on sait que dans... 2030, on parle d'avoir un aîné sur quatre, une personne de plus de 65 ans. Donc, le dossier devient de plus en plus urgent, et évitez d'être à la dernière minute pour régler ce dossier-là. Et aujourd'hui on a franchi un pas extrêmement intéressant. Merci.

Journaliste : Bonjour. Patrice Bergeron, La Presse canadienne. On va y aller un peu à la cantonade parce que mes collègues sont retenus, je pense, sur un autre point de presse. Si vous permettez... Je vais commencer avec M. Arsenault...

M. Arseneau : Oui.

Journaliste : ...si vous permettez. Est-ce qu'il y a eu une évaluation de l'incidence financière de l'adoption d'un projet de loi qui ressemblerait à celui-là, son impact financier sur le budget du Québec, la mise en place de droits comme ceux-là puis de garantir ces droits-là par la suite?

M. Arseneau : Bien, en réalité, ce projet de loi là, c'est un projet de loi-cadre duquel va découler une stratégie nationale puis un plan d'action. Alors, c'est le plan d'action dans ses actions qui pourra être évalué sur le plan financier. Mais ce qu'on sait, c'est que faire le virage vers les soins et les services à domicile, par exemple, c'est clairement un investissement qui rapporte de façon incroyable à un gouvernement qui fait ce virage-là. Parce que l'autre option, c'est l'institutionnalisation, c'est les maisons des aînés, c'est d'investir dans le béton plutôt que dans les services, les services qu'on n'a pas les moyens de pourvoir, justement. Regardez l'exemple, encore une fois, des maisons des aînés. Et c'est aussi investir dans la participation sociale et citoyenne des personnes aînées qui ont une contribution à apporter, qui peut aussi être extrêmement intéressante sur le plan social et je dirais même financier, donc tout le bénévolat, dans l'approche intergénérationnelle, et ainsi de suite. Donc, on est convaincu, sans avoir fait les calculs, que c'est... la seule solution financière viable, c'est de faire ce virage-là. Et le plan d'action, bien, comportera, justement, un certain nombre de gestes qui pourront être calculés, là, élément par élément. Bien, dans tous les cas, c'est, certainement, socialement et financièrement rentable pour un État de faire ce virage.

Journaliste : À long terme, vous qui avez une bonne expérience parlementaire maintenant... combien vous évalueriez la probabilité que votre projet de loi puisse être appelé par le gouvernement pour étude?

M. Arseneau : Bien, je vous dirais que d'ici trois ans, ce projet de loi a toutes les chances d'être adopté. D'ici deux ans, bien là, ça dépendra de l'ouverture du gouvernement à faire en sorte qu'on puisse, justement, s'ouvrir à des solutions qui soient pérennes et qui donnent des résultats sur le terrain. Bien, nous, on va tout faire avec les membres de la coalition et, j'espère, les autres partis d'opposition pour influencer positivement le gouvernement dans le sens des... du virage puis du maintien de l'autonomie des aînés qu'on veut... qu'on veut emprunter, mais... et je mentionnerai d'ailleurs que si... et ça a été mentionné par les intervenants précédemment : On ouvre un chantier aujourd'hui. La ministre Bélanger l'a annoncé il y a environ deux semaines pour le développement d'une politique sur les soins et les services de maintien à domicile. Nous serons partie prenante à ce processus-là. La seule chose, c'est qu'on trouve que cette voie-là est trop restreinte, mais ça fait partie... c'est l'un des axes que l'on veut défendre avec le projet de loi-cadre, donc on va certainement y participer. Mais il faut voir, je pense, le maintien de l'autonomie des aînés de façon beaucoup plus large, avec un certain nombre, là, d'éléments qu'on a déjà mentionnés, là, sur la participation citoyenne, sur l'habitation et sur la mobilité, par exemple.

Journaliste : Vous... une petite dernière avant qu'on passe à vos invités...

M. Arseneau : Oui, oui. Oui.

Journaliste : La ministre, tout à l'heure, en mêlée de presse, on l'a attrapée, puis on a... elle a répondu que, selon elle, son plan d'action était très complet, qu'elle ne voyait pas la nécessité d'enchâsser, dans le fond, le droit au logement abordable seulement pour les aînés, par exemple. Qu'est-ce que vous pourriez lui répondre?

M. Arseneau : Bien, moi, je dirais que c'est une question de philosophie. Et pour nous... on pense que si l'on adopte une loi qui garantit un certain nombre de principes, c'est beaucoup plus fort comme pierre d'assise, pour ensuite rendre, justement, une stratégie au bout de son objectif d'atteindre les cibles à travers les...


 
 

16 h 02 (version non révisée)

M. Arseneau : ...orientations et des actions déterminées. C'est un contrat social, en fait, un projet de loi comme celui-là, qu'on fait avec presque 25 % maintenant de la population du Québec. Et, peu importe les gouvernements qui se succèdent ensuite, la loi, elle, la loi-cadre continue... continue d'exister, et le gouvernement doit s'y conformer. Donc, c'est une garantie supplémentaire qu'on souhaite apporter à 25 % de la population. Et je pense que sans le... sans aller jusqu'au bout, bien, c'est un engagement qui est incomplet et pas formalisé de la meilleure façon. C'est... C'est la raison pour laquelle nous, on privilégie cette voie-là. Et c'est aussi, je pense, la conclusion à laquelle en étaient venus les participants au Rendez-vous sur le maintien à domicile qui, après avoir vu pendant 12 ans une politique gouvernementale avancer, parfois, parfois bien, parfois moins bien, parfois avec certains reculs, l'idée d'un projet de loi cadre qui semblait plus pérenne et plus porteur et structurant.

Journaliste : Si vous permettez maintenant aux interlocuteurs, à celui qui voudra bien répondre. La ministre a donc indiqué que pour elle, le plan d'action qu'elle avait déposé, qui comprend une bonne centaine d'actions quand même, si je me rappelle bien, là, était forcément très complet, qu'elle ne voyait pas la pertinence d'aller un peu plus loin avec une loi-cadre. Qu'est-ce que vous pourriez répondre à Mme Bélanger? Est-ce que cette... selon vous, ce plan d'action là est complet?

M. Gobeil (Michel) : Évidemment, il contient à peu près tous les éléments que la coalition peut espérer. Mais là où le problème, c'est de voir comment on va les enchâsser dans un... dans un cadre qu'on est sûrs que les choses vont se réaliser. Si on regarde présentement, tout à l'heure, on parlait du financement et des sociétés, c'est sûr que les modèles scandinaves ont... en tout cas, nous ont éclairés beaucoup, au niveau de la coalition. Et évidemment, les coûts qui sont sauvés dans ces pays-là par le fait que les aînés sont bien traités, ce sont sûrement des éléments qui pourraient faire en sorte, en tout cas, qu'on éviterait de construire des maisons à des coûts énormes ou encore qui ne répondront pas nécessairement aux besoins.

Et, quand on parle de la politique que Mme... de Madame Bélanger, évidemment, pour nous, elle était extrêmement importante. Et on a eu la présentation au mois de mai dernier et, pour nous, c'était comme un rappel de tout ce qui s'était passé au cours des 12 dernières années mais écrit sur papier. Maintenant, c'est la réalisation. Et, quand on parle de cet... de ce projet de loi là, on le voit beaucoup plus comme un cadre dont on ne pourrait pas se dérober, en tout cas, qui viendrait enchâsser vraiment une... des actions et des gestes qui doivent être posés par la société québécoise pour protéger ses aînés.

Journaliste : Est-ce que quelqu'un d'autre voudrait prendre la parole sur ce que propose Mme Bélanger? Est-ce que vous trouvez que ça... que ça voudrait aller... ça pourrait aller plus loin, par exemple? Il n'y a pas d'hésitation? Après ça, je vous poserai une autre question.

Mme Tremblay (Solange) : Moi, je suis à l'aise, à votre question.

Journaliste : Allez-y.

Mme Tremblay (Solange) : Dans la politique qui sera présentée par la ministre Sonia...

Journaliste : Rappelez-moi votre nom, si vous permettez, juste pour...

Mme Tremblay (Solange) : Solange Tremblay.

Journaliste : C'est bien. Merci. C'est juste...

Mme Tremblay (Solange) : Secteur de la santé.

Alors, ça va. Pour nous, chaque fois, que ce soit à l'intérieur d'une politique ou à l'intérieur de la loi-cadre, nos recommandations, on souhaite qu'elles fassent le chemin. On a eu un rendez-vous national, les organisations étaient présentes, on continue, dans l'ensemble des régions du Québec, de faire connaître nos positions publiques. Alors, pour nous, là, toute tribune où nos recommandations s'y retrouvent, nous y serons et nous les défendrons.

Alors, ce projet de loi cadre met les aînés au cœur d'un développement, au... dans toutes... dans toutes les sphères de la société, que ce soit au niveau civil, au niveau de la santé, au niveau social. Et, pour nous, ça va plus loin que juste la prévention de la maladie, la prévention de la santé. Souvent, c'est un axe, un seul axe, et c'est les services et soutiens à domicile ou les services hospitaliers. Alors, c'est un projet de loi cadre qui va vraiment dans le sens... Puis on souhaite continuer à en faire la promotion.

Journaliste : Et, si vous permettez, maintenant... Est-ce que vous auriez une autre réponse à ajouter ou... Oui.

Mme Beaulac (Mireille) : Bon. Je vous dirais que le... ce qui se passe actuellement, comme ma collègue le disait, c'est de regrouper tous les efforts de tous les groupes pour travailler à l'amélioration des conditions de vie des aînés. Puis je me dis ce n'est pas strictement au niveau gouvernemental qu'on va y arriver. Il faut que tous les partis y mettent, dans le fond, du leur, mais il faut aussi que les municipalités y travaillent, et de plus en plus, avec...


 
 

16 h 07 (version non révisée)

Mme Beaulac (Mireille) : ...les municipalités y travaillent. Il faut aussi que les groupes communautaires, parce qu'on parlait de logements abordables, mais ces derniers jours, dans les logements abordables, vous avez peut-être entendu que, pour beaucoup d'aînés, c'est déjà beaucoup trop cher. Alors, il faut mettre... il va falloir les subventionner. Mais je me dis : Il faut aussi encourager les gens qui veulent mettre en place, par exemple, des coopératives d'habitation. Moi, j'y ai travaillé. C'est qu'actuellement c'est très long, mettre en place ces choses-là. Je dirais que moi j'y ai travaillé avec... pendant 15 ans avec un groupe. On est chanceux quand les gens restent ensemble 15 ans pour mettre ensemble un projet semblable. Mais je me dis : Il faut trouver toutes sortes d'initiatives dans la population, dans la communauté, puis les gouvernements chapeautent pour qu'on puisse, dans le fond... gouvernement, je veux dire, autant gouvernemental, fédéral que local, municipal. Il faut trouver que tous les gens mettent du leur pour y arriver, même les jeunes. Dans le fond, de plus en plus, on encourage les jeunes à travailler avec des groupes d'aînés. Parce que si on veut arriver à supporter, comme on le disait, un aîné sur quatre d'ici à peine cinq ans, bien, je me dis : À ce moment là, il faut réellement que ça devienne une entreprise collective et que chacun sente qu'il a un rôle à jouer, qu'il soit aîné, il pourrait aider même d'autres aînés, ou qu'il soit un jeune, ou, dans le fond, des gens qui sont au travail, là, je dirais, dans la force de l'âge.

M. Gobeil (Michel) : Peut-être qu'on pourrait résumer ça en disant...

M. Arseneau : Bien, allez-y au micro, si vous voulez.

M. Gobeil (Michel) : Bien, en fait, ce que j'aimerais ajouter... Oui, je vais te...

Mme Gagnon (Judith) : ...bien, tu vas me le passer après.

M. Gobeil (Michel) : Oui. En fait, ce que j'aimerais dire, c'est que, dans ce projet de loi là, on voit vraiment le citoyen... l'aîné comme un citoyen à part entière. Et ces lois seront protégées, seront... Puis, en fait, on mettra devant lui un ensemble de possibilités pour éviter qu'on ait des aînés qui sont... qui sont déprimés, qui ne savent plus où se loger, qui... Des fois, on entend tellement d'histoires d'horreur, en tout cas, dans l'association, qu'on se dit : Bien, au moins on aura des aînés qui seront protégés et qui feront partie... puis qui pourront encore donner à la société des bonnes années.

Mme Gagnon (Judith) : Moi, j'aurais juste un mot, mais il est percutant. Les déterminants de la santé, il y en a des déterminants de la santé, puis un des principaux déterminants de la santé, c'est la participation sociale. Parce que les gens qui participent socialement sont en meilleure santé. C'est vraiment vrai. Puis il faut que dans l'espace public, partout, il y ait de plus en plus d'aînés. Pourquoi il n'y aurait pas de... je ne sais pas quoi, mais les aînés on fait tellement de choses puis sont encore capables de le faire. Alors, ce qu'on voit ici avec le projet de loi, c'est un projet de loi plus large qui va amener un changement social qui est nécessaire aujourd'hui au Québec, parce qu'il y a de plus en plus d'aînés puis de plus en plus d'aînés qui veulent prendre la parole. Ils veulent des tribunes, ils le disent. Puis, quand ils prennent les tribunes, ils disent des choses percutantes parce qu'ils connaissent leurs besoins. Puis ils peuvent aider dans toutes les générations. Alors, voilà.

Journaliste : Si vous permettez une petite dernière. Juste vérifier, là.

M. Arseneau : Mais si vous permettez, je pense qu'il y a une différence fondamentale entre faire valoir ce besoin, ces attentes d'amélioration de service, et faire valoir un droit. C'est ça qui est fondamentalement différent entre l'approche qu'on propose ici et qu'on préconise à travers une loi-cadre par rapport à l'adoption d'une politique. Parce qu'il faut quand même rappeler qu'il existe une politique depuis 12 ans, mais ça n'a pas empêché les services à domicile, de voir... l'attente pour des premiers services et des soins de santé à domicile exploser a plus de 20 000 demandes, 20 000 personnes. Alors, évidemment, c'était... si on reconnaît ces droits-là, ils étaient essentiellement bafoués.

C'est la même chose sur la question des politiques gouvernementales. Je vous disais, elles peuvent varier selon, je dirais, les engagements politiques qui sont faits de cycle électoral en cycle électoral, ce qui a donné, en 2018, ces engagements là de la Coalition avenir Québec, d'arriver avec une nouvelle façon d'héberger les personnes aînées. C'est là qu'on a mis des sommes colossales. Et à mon point de vue, là, je ne veux pas associer les invités ici, mon point de vue, ces sommes là auraient été beaucoup plus utiles si elles avaient été utilisées, elles avaient été mises en œuvre pour répondre aux droits revendiqués par les personnes, d'avoir des services et des soins à domicile, tel qu'on l'écrit dans ce projet de loi là.

Journaliste : Et, pour terminer, pour conclure, si vous voulez, de façon succincte... Bon, on ne pourra pas dire que... en tout cas, j'ai...


 
 

16 h 12 (version non révisée)

Journaliste : ...un travail de journaliste. Mais il n'y a personne qui me suit, en plus. Mais dans... Vous étiez là, lors du sommet du mois de mai, l'année dernière, il y avait donc la quatrième recommandation à laquelle vous avez fait référence sur Santé Québec. Maintenant, Santé Québec est née. Vous demandez à ce que Santé Québec prenne en compte particulièrement, là, donc, les... écoutez, je ne me rappelle pas exactement comment elle était formulée, là, cette recommandation-là, mais est-ce que, selon vous, vous avez été entendus sur...

Mme Gagnon (Judith) : ...

Journaliste : Oui. Bien, voilà. Je ne l'ai pas devant moi, là, mais...

Mme Gagnon (Judith) : Voulez-vous que je vous la répète?

Journaliste : Oui. Mais...

Mme Gagnon (Judith) : La nouvelle agence Santé Québec ait l'obligation de consulter les experts et organismes du secteur ainsi que les personnes aînées elles-mêmes pour opérer humainement des mesures identifiées de concert avec le milieu pour atteindre les cibles gouvernementales en matière de soins et services à domicile, notamment en vertu des recommandations de la Commissaire à la santé et au bien-être.

Journaliste : Bon. Bien, alors, maintenant que vous l'avez bien lu, l'agence vient d'entrer en activité ce dimanche, la question, elle ne peut pas être plus actuelle que ça : Est-ce que, dans la mise en place de l'agence, vous avez été entendus? Est-ce que vous considérez que cette agence-là va tenir particulièrement en compte les besoins des aînés en ce sens? Vous avez le droit de le dire au micro parce que ça... c'est comme ça que ça va être tenu en...

Des voix : ...

Journaliste : Allez-y, au micro, ce sera pour la postérité.

Mme Beaulac (Mireille) : Aujourd'hui, on ne pourrait pas... je ne pourrais pas vous répondre, mais simplement, on a foi que ces gences-là, qui ont été mises en place, il y a aussi des personnes aînées dans leur conseil d'administration, bien, que ces gences-là vont comprendre les besoins de la population aînée parce qu'ils sont grands. Présentement, là, le maintien de l'autonomie des gens, là, que ce soit dans leur domicile ou ailleurs, là, ça devient très, très difficile. Il faut aussi que les gens apprennent, qui sont au travail, voir c'est quoi que l'aîné veut faire. Tu sais, si on dit à l'aîné : Bien, tu n'es plus capable de rester chez vous, va-t-en en RPA, bien, est-ce que c'est réellement le choix de l'aîné?

Puis aussi, il y a de la prévention à faire. C'est que je me dis, j'espère que Santé Québec va en faire pour permettre aux gens de conserver leurs habiletés, là, que ce soit les... il y a des cours, là, pieds et... en tout cas, pour essayer de moins tomber. Ils restent... Bien, c'est souvent le problème, la personne fait une ou deux chutes, puis par la suite, est hospitalisée, et puis il y en a beaucoup qui en décèdent, ou elle doit s'en aller, des fois, en RPA, puis, des fois, en CHSLD. Tout comme en CHSLD, dans le fond, c'est... c'est quand même... il va falloir qu'il y en ait pour certaines personnes qui, à la fin de leur vie, vont devoir y aller ou pour d'autres incapacités. Mais je me dis, comme on a dit tout à l'heure, toutes les études disent que ça va coûter beaucoup moins cher de donner des soins à domicile. Et là-dessus, la même personne, il y a des services, là, il y a les EÉSAD, là, les EÉSAD sont des groupes, bon, alors, eux aussi, ils ne demandent pas mieux, dans certains cas, qu'à bonifier leurs services à domicile. Ça fait que moi, j'ai espoir que les gens...

M. Gobeil (Michel) : ...

M. Arseneau : Bien, moi, je compléterais simplement en disant qu'il va falloir déterminer, à mon point de vue, là, où est-ce qu'on trace la ligne entre les orientations que conserve le ministère et les opérations qui sont confiées à Santé Québec. Et il y a définitivement un virage à faire sur le plan des orientations en matière de services et de, je dirais, respect des droits des personnes aînées et une question de moyens également qui seront confiés à l'agence pour réaliser cette nouvelle approche et ce virage. Et puis je pense que ce qu'il faut retenir, du point de vue de la coalition, c'est cet appel à la collaboration et à la consultation, en espérant qu'ils soient entendus. Merci beaucoup.

(Fin à 16 h 17)


 
 

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