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Point de presse de M. Christian Dubé, ministre de la Santé

Version préliminaire

Cette transcription est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs.

Le vendredi 29 novembre 2024, 9 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement


 

9 h 07 (version non révisée)

(Neuf heures 10 minutes)

M. Dubé : Alors... très content de vous voir, tout le monde, aujourd'hui. En fait, je veux vous rappeler que la dernière fois que j'étais ici, c'est il y a un an, un an, aux petites heures du matin, probablement vers 4 heures du matin. Vous vous en souvenez, hein, on avait passé la nuit debout ensemble, c'était le 9 décembre 2023, et c'était pour l'adoption du projet de loi n° 15. Et pas besoin de vous dire qu'il s'en est passé, des choses dans la dernière année, suite à l'adoption de ce projet de loi là, puis à ce moment-là je vous avais dit que c'était le jour un de la transition. Vous en souvenez, on disait : On commence maintenant à préparer ce qui s'en vient.

Maintenant, je peux vous dire que c'est le... officiellement le jour un de Santé Québec, qui commence le 1ᵉʳ décembre. Mais on dit souvent : Santé Québec, mais je nous rappelle que le projet de loi n° 15 était beaucoup plus large que ça. On parle de gouvernance syndicale, on parle... qu'est-ce qu'on a décidé de faire en termes de grands changements, parce qu'on a revu totalement la loi de la santé. Alors, j'aimerais vous dire que dans le contexte de cette entrée en fonctions là — puis là, je vais me concentrer sur Santé Québec — c'est sûr que c'est une mesure majeure du plan santé, c'est majeur, c'est... Oui, il y a 50 mesures, mais c'est sûr que Santé Québec, c'est la mesure peut-être la plus importante, qui aura probablement les effets les plus importants.

Puis j'aimerais rappeler aux Québécois... Parce que souvent, nous, ensemble, là, on est dans notre jargon de tous les jours puis tout ça, mais, je pense, c'est important de revenir sur un des principaux objectifs de Santé Québec, à savoir la séparation des orientations versus les opérations. Puis pourquoi j'insiste sur ça ce matin? Parce que, quand vous me demandez, puis vous me le demandez souvent — là, je parle aux journalistes qui sont avec moi dans l'«outroom» ce matin : Ça fait quoi, Santé Québec?, bien, quand on parle d'«opérations», puis je ne veux pas faire de jeu de mots avec «opérations», là, mais c'est vraiment comment cette équipe-là de direction va mieux coordonner le travail de nos 35 P.D.G. Puis, quand je dis «coordonner», ça veut dire quoi? S'assurer qu'il y a le rattrapage des chirurgies, s'assurer qu'on diminue les temps d'attente aux urgences, qu'on respecte les budgets. On en parle beaucoup ces temps-ci, là. Ça, ça fait partie aussi du mandat de Santé Québec...


 
 

9 h 12 (version non révisée)

M. Dubé : ...mais de s'assurer que les directives sont exécutées. Vous savez, souvent, on en parle, dire : Comment ça se fait qu'il y a telle chose qui est dite mais ça n'arrive pas dans le réseau? Ça, c'est des exemples très importants de dire qu'est-ce que ça veut dire, les opérations, pour les Québécois.

Mais ce qu'on demande aussi à Santé Québec, puis ça, c'est un petit peu, à mon sens, moins connu, c'est d'opérer un changement de culture dans le réseau de la santé. Ça veut dire quoi, un changement de culture dans le réseau de la santé? C'est autant pour les employés. Puis Mme Biron le dit souvent : Moi, je veux que les gens soient fiers d'être dans le réseau de la santé, qu'ils aient un environnement de travail qui soit meilleur. Alors, quand on dit un changement de culture, ça, ça ne se fait pas du jour au lendemain, puis un changement de culture, je le dis, il est autant pour les employés que pour les patients, s'assurer qu'on va être traités correctement. Puis une des choses qu'on a mise en place avec le projet de loi no 15, je suis très, très fier de ça, c'est d'avoir un commissaire national aux plaintes pour être sûr que les plaintes, là... Oui, vous faites un bon travail, les journalistes, je l'ai déjà dit, de rapporter ce qui ne va pas, mais moi, je veux que ça monte jusqu'au conseil d'administration s'il y a des plaintes qui devraient être rapportées au conseil d'administration.

Maintenant, qu'est-ce que ça veut dire pour le ministère? Je vous ai dit : On sépare les opérations des grandes orientations, mais je vais vous donner des exemples. Je pense que, dans le projet de loi no 15, moi, ce dont je suis le plus fier, c'est d'avoir décidé, puis ça n'a pas été facile au début parce qu'on aurait pu faire un peu... Puis je ne le fais pas comme un reproche à M. Barrette, là, je vous l'explique, les faits. Quand Gaétan Barrette a fait sa réforme, en 2015, il est venu rajouter une couche, il a fait une nouvelle loi au-dessus de l'ancienne loi, d'accord? Et là il est arrivé puis il a dit, bon : Bien, maintenant, voici les changements que je demande. Mais l'ancienne loi qui était là depuis une quarantaine d'années, elle n'était pas changée, alors il y avait beaucoup, des fois, de difficultés à faire le lien entre les deux lois.

Moi, j'avais le choix, avec Santé Québec, de dire : Est-ce que je fais une troisième loi pour créer Santé Québec ou on prend le temps nécessaire de tout revoir ça au complet? Bien, c'est sûr que la décision a été prise de revoir au complet l'ensemble, et c'est pour ça qu'on a décidé de revoir 1200 articles, parce qu'il y avait les nouveaux articles, mais moi, je me rappelle, avec l'opposition, je l'ai toujours dit, qu'ils ont fait un excellent travail, on a décidé de passer article par article... puis je vous rappelle ça, là, parce que ça a pris un an, faire le projet de loi. Alors, c'est important de le dire que, maintenant que ça, c'est en place, on a des outils.

Alors, quand je vous parle de comment on va faire une meilleure gouvernance dans les hôpitaux, tous ces articles de loi là, ils ont été revus, c'est maintenant des nouveaux leviers qui rentrent en fonction le 1ᵉʳ décembre. Ça fait que, oui, on parle de Santé Québec, mais rappelez-vous que tous ces outils-là, redonner des pouvoirs de gestion à nos gestionnaires dans les hôpitaux, ça fait partie de ce qui est arrivé. Mais il y en a d'autres sur lesquels on a travaillé. Pensez juste aux conventions collectives, les conventions collectives avec le Front commun, avec la FIQ, on le sait, comment ça a été long, mais c'est fait, ça, maintenant. Et ça, c'est le rôle du ministère. Je n'ai pas besoin de vous parler des négociations avec les médecins. Ça, c'est des choses qui restent à faire, mais qui sont du rôle du ministère, à travailler, entre autres, avec ma collègue au Trésor.

Mais il y a des choses qu'on a faites, puis je pense qu'il est important de le dire, qui était vues comme impensables il y a quelques années. Je pense au TSO. Rappelez-vous les discussions qu'on a eues ensemble. Comment ça se fait que le TSO est si haut? On a réduit le TSO de façon importante, vous le savez, on n'en parle plus, du TSO, on n'en parle plus, du TSO, mais il y a beaucoup de travail qui a été fait.

Pensons à la main-d'oeuvre indépendante. Je l'ai dit plusieurs fois, en Chambre, dans les dernières semaines, ça, c'est du travail qui a été fait par le ministère en attendant l'arrivée de Santé Québec, pour être capable de leur donner les leviers. Première année s'est bien déroulée. On a plus qu'accompli nos objectifs de réduction de la main-d'oeuvre indépendante. Il en reste encore à faire, mais on suit nos délais.

Maintenant, je vous ai dit... Qu'est-ce qui reste à faire? C'est sûr que, selon moi, selon moi, à part Santé Québec, qui commence dans quelques jours, le rôle du ministère, conjointement avec le Trésor, c'est la convention des deux fédérations médicales de médecins. Pour moi, là, je l'ai déjà dit, il faut absolument qu'on règle ça dans les prochains mois. Et il y a des difficultés, puis je le dirais, tout le monde est d'accord avec le changement, sauf quand c'est dans sa cour. Vous avez déjà entendu ça : c'est beau, mais sauf chez nous. On a réussi, puis je pense que je veux remercier les infirmières, ça a été des conditions, des négociations difficiles, mais on a obtenu les changements. Pas exactement ce qu'on voulait, mais assez de changements importants pour avoir la...


 
 

9 h 17 (version non révisée)

M. Dubé : ...qu'on avait besoin. Bien, je vais vous dire, c'est la même chose que je demande aux médecins. Ils ont aussi leur... Et, quand je dis «aux médecins», je veux faire attention, parce que souvent on interprète que je suis contre les médecins. Et je le sais que les médecins, de façon générale, travaillent très fort. J'en ai beaucoup plus à la fédération médicale, aux fédérations syndicales, puis je n'ai pas peur de le nommer comme ça. Il y a beaucoup de résistance au changement aux tables de négociation.

Et le travail de Mme LeBel, il est très important parce qu'il va être... exactement ce qu'ils ont fait avec la FIQ, c'est de s'entendre sur les grandes lignes, mais, à un moment donné, il faut que ça soit du concret. On ne peut pas... Je l'ai dit ce matin dans une entrevue, puis j'aime beaucoup le hockey. On ne peut pas continuer de jouer l'horloge. Jouer l'horloge, là, pour... les Québécois, ils comprennent, là, c'est d'être capable de dire : Oui, on est là, on est aux tables, mais, dans le fond, ça n'avance pas. Ça, ça s'appelle jouer l'horloge. Dans ce cas-ci, c'est jouer le calendrier parce que c'est plus qu'une journée.

Alors, je veux juste être clair. Cette négociation-là avec les deux fédérations, elle est excessivement importante pour la réussite du plan santé.

Maintenant, je veux aussi parler du contexte difficile dans lequel arrive Santé Québec. Ça, pour moi, c'est important. Est-ce que j'ai pensé, puis on a pensé, toute l'équipe ensemble, il y a deux ans, que Santé Québec arriverait aujourd'hui dans le contexte difficile qu'on a? La réponse, c'est non. Mais je vais vous faire une comparaison puis, peut-être, qui est appropriée, selon moi.

Quand on arrive puis on veut faire des changements, des fois, la tempête, la difficulté, une situation de crise est souvent l'opportunité de faire les changements. Moi, quand je suis arrivé, souvenez-vous, en juin 2020, au ministère de la Santé, on était en pleine pandémie, première vague, puis j'aurais pu dire : Bien, écoute, c'est impossible. Au contraire, on s'est servi de cette crise-là, de cette difficulté-là pour mieux travailler ensemble, regarder... On a mis un peu de côté toute cette gouvernance-là des 35 CISSS et CIUSSS puis on a décidé de regarder ce qui n'allait pas, mais ce qui allait aussi, et profiter de cette difficulté-là, de cette crise-là.

Bien, aujourd'hui, moi, j'ai eu des très bonnes discussions au cours des dernières semaines... quand je dis «aujourd'hui», là... au cours des dernières semaines et avec Mme Biron et avec Mme Germain. Est-ce que c'est le moment idéal que j'aurais aimé qu'arrive Santé Québec, avec les difficultés, la rigueur budgétaire, etc.? Ce n'est vraiment pas idéal. Mais je veux que les gens comprennent que ce n'est pas uniquement le mandat qu'on leur donne, c'est un de leurs mandats. Mais, en même temps, cette difficulté-là qu'on a permet de fouiller puis de trouver des nouvelles façons de faire. Alors, moi, je me dis : Ils ont la bonne équipe en place, dans un contexte difficile, et je suis certain qu'ils vont trouver des solutions parce qu'habituellement les gens collaborent plus.

Vous le savez, là, il y a des éléments importants qui s'en viennent de l'autre côté de la frontière. Ça peut être difficile, dans les prochaines années, ce qui va arriver, là, en termes économiques pour le Québec. On peut-tu se serrer les coudes, là, puis de dire : O.K., on ne le sait pas ce qui va nous arriver, là, mais, pendant ce temps-là... Tu sais, des fois, on dit toujours : Il y a une tempête dehors, c'est le temps de faire le ménage dans la maison. Hein, on ne sort pas dehors, là, puis on fait le ménage. Moi, je pense que Santé Québec, avec une situation difficile qu'on a, on a les bons gestionnaires qui peuvent profiter de cette difficulté-là pour amener des changements.

Dernier, dernier point. Je veux passer un message à notre personnel, puis à notre personnel du réseau, oui, mais du ministère. Je ne dirais pas que je suis tanné d'entendre parler du mammouth, mais c'est vrai qu'il est difficile à bouger, cet appareil-là. Mais, je vais être prudent avec mes mots, là, ce personnel-là, autant dans le réseau qu'au ministère, a passé des moments très difficiles dans les dernières années, excessivement difficiles, avec tous les changements qu'on leur demande. Moi, aujourd'hui, là, si vous permettez, là, j'aimerais ça qu'on ait une réaction positive, les remercier pour tout le travail qu'ils ont fait. Écoutez, il n'y a pas personne dans ce grand groupe là, incluant les infirmières, les médecins, je le répète, le personnel du ministère, personnel administratif, qui ne veut pas que ça fonctionne, mais on n'a peut-être pas eu la gestion nécessaire au cours des dernières années. On peut-tu, comme j'ai dit, les remercier, puis de dire : On va regarder en avant puis on va faire le travail?

Moi, je vais... je vais vous dire une chose ce matin pour terminer puis je vais répondre à vos questions, j'ai dit que je n'étais pas là pour me faire réélire...


 
 

9 h 22 (version non révisée)

M. Dubé : ...je vais prendre les choses comme elles sont, je vais être exigeant dans les négociations qui s'en viennent parce que je veux être exigeant pour les Québécois. Voilà. Merci beaucoup.

Journaliste : Vous maintenez vos propos quand même, là, de la veille, quand vous avez dit que ce n'est pas la faute aux médecins, c'est la faute aux syndicats, c'est...

M. Dubé : Tout à fait, tout à fait.

Journaliste : ...quitte nuire à votre relation avec la FMSQ, parce que M. Oliva dit qu'il y a... son lien de confiance envers vous s'effrite. Ça ne vous énerve pas, ça?

M. Dubé : Pas du tout, pas du tout. J'ai assez négocié, Mme Lévesque, au cours de ma vie, là. Ces attaques-là personnelles, pour moi, là, ça me passe 10 pieds par-dessus la tête. S'il décide de prendre cette approche-là, comme des fois c'est fait par la FMOQ, d'amener des accusations personnelles, c'est correct. Moi, j'ai déjà passé par-dessus. Moi, je me dis : Retournez donc aux tables. Quand je dis de jouer l'horloge, là, puis de jouer le calendrier, là, ils ont d'excellents avocats, ils ont les moyens de se payer des avocats, qu'ils jouent ces jeux-là, M.... M....

Journaliste : ...de ne rien faire aux tables? Est-ce que c'est ça? Vous dites...

M. Dubé : Bien, moi, ce que je dise... ce que je dis, oui, l'horloge, là, c'est de faire semblant qu'on avance puis on demande des choses. Mais, quand on nous demande des gestes concrets, là, sur les grands principes, là... je vous en donne un, exemple... Québécois comprennent ce qui se passe aux tables. Il y a une des choses qu'on a demandé qui est très claire dans le mandat... Puis même, le mandat, il est public, hein? Mme LeBel, à toutes les deux semaines, quand elle a une réunion, elle publie le mandat. Elle dit : Voici ce qu'on a fait, voici ce qu'on n'a pas fait. Il y a une des des choses qui est très claire, qui est demandée aux médecins, c'est, pour la première fois depuis des années... on veut reprendre le contrôle des enveloppes. Ça veut dire quoi, le contrôle des enveloppes? Il y a, avec les omnis, à peu près 3 milliards et demi si on inclut l'argent qui va dans les GMF. Les spécialistes, c'est 5 milliards, un peu plus. En ce moment, là, avec la façon dont les anciens gouvernements ont donné le contrôle sur ces enveloppes, on n'a rien à dire sur qui fait quoi avec cet argent-là, c'est complètement à la direction des deux syndicats. Moi, je dis : Ça, ce n'est pas possible.

Journaliste : ...c'est un gros morceau, les négociations avec les fédérations, puis ça échappe à Santé Québec en moment, là. Puis là...

M. Dubé : Non, non, là, vous... je... Attendez, attendez...

Journaliste : Mais je veux juste... je veux juste finir ma question. Hydro-Québec signe des ententes avec les syndiqués. Ce n'est pas le ministère de l'Énergie qui signe les ententes avec les syndiqués.

M. Dubé : Ça, c'est...

Journaliste : Est-ce que vous n'enlevez pas un levier important à Santé Québec, qu'on vous reproche d'en faire un paravent même, justement?

M. Dubé : O.K. Je vais juste finir la question parce que je la trouve importante. Ce que je vous dis, c'est qu'en ce moment, avec les lois du Conseil du trésor, avec la façon dont on est structuré dans nos... les négociations, la négociation avec le ministère, la négociation des médecins, c'est une responsabilité conjointe du ministère et du Trésor. Est-ce qu'un jour, puis... est-ce qu'un jour ça pourrait être possible de le faire autrement? La réponse, c'est oui. On a demandé ça au début, lorsqu'on a créé Santé Québec, et on a dit : Le montant du budget est tellement important qu'on va faire cette première étape là comme ça. Moi, je vais vous dire... Alors, quand j'entends la rumeur de dire que Santé Québec veut être à table... Moi, je ne suis même pas à la table, Mme Sioui, là, puis ça ne m'empêche pas de savoir exactement ce qui se passe à table. Ça n'empêche pas de dire, à chaque fois que je reçois un rapport de ce qui s'est discuté... de parler à Mme Biron puis de dire : On avait demandé ça, ça, ça, mais, en ce moment, ça, ce n'est pas arrivé, ça, c'est arrivé. Ils sont au courant. Je les tiens informés. Mme... Mme LeBel, elle n'est assise à la table de négociation. Mais moi, j'ai convenu, avec Mme Biron puis avec le conseil d'administration de Santé Québec, qu'on définissait le mandat. Qu'est-ce qu'on demande? Tantôt je n'ai pas pu terminer, là, mais je vous dirais que les deux choses qu'on demande, qui sont grosses, là, ça, c'est l'éléphant dans la pièce, avec les deux fédérations, je vous le répète, pour que ça soit clair, un : on veut avoir plus de contrôle sur les enveloppes pour que, par exemple, certaines spécialités soient mieux rémunérées puis qu'on prenne l'argent dans d'autres spécialités qui sont probablement trop rémunérées. Et ça, pour la Fédération des médecins, c'est très difficile.

Journaliste : Mais pourquoi pas, par exemple, avoir accepté un...

M. Dubé : Je vais juste terminer, je l'apprécie. Le deuxième élément, le deuxième éléphant dans la pièce... Non, mais c'est correct, je vois beaucoup votre intérêt. Le deuxième élément, c'est de s'assurer que, maintenant, il va y avoir des résultats associés à notre demande. Puis ça, là, c'est un gros changement aussi, là. Moi, je ne veux pas juste mieux contrôler l'enveloppe pour nos grandes priorités. Je vous donne un exemple, soins à domicile, le fameux CRDS, là, le... où on fait le centre de rendez-vous pour un spécialiste. Moi, je vous dis : Je veux être certain qu'il va y avoir des résultats associés aux salles d'attente, aux CRDS, aux temps d'attente pour un médecin...


 
 

9 h 27 (version non révisée)

M. Dubé : ...un médecin de famille. C'est ça, les résultats qui vont... les honoraires vont être basés sur les... C'est un gros changement. Ça ne s'est jamais fait, ça.

Journaliste : ...l'enveloppe plus et mieux. Donc, ce n'est pas contrôler à 100 %? Est-ce qu'il y a des indicateurs? Dans quelle proportion vous pourriez contrôler...

M. Dubé : Bien, moi, là, en ce moment, là, je pense qu'on a à peu près le contrôle sur 5 % de l'enveloppe. C'est ridicule. Est-ce qu'on devrait avoir le contrôle sur 30, 40 % de l'enveloppe? Moi, je pense que c'est de ça qu'on parle. Qu'est-ce que ça veut dire? Je vous donne un exemple pour les médecins de famille, soyons très clairs : moi, là, je pense que nos priorités gouvernementales, là, c'est le soin à domicile, O.K., par exemple, parce qu'avec le vieillissement de la population il faut être capable d'avoir plus de gens qui restent à la maison. Tout le monde comprend bien ça. Bien, ce n'est pas normal qu'on ne soit pas capable de dire comment un honoraire pour un médecin qui irait en soins à domicile peut être beaucoup plus élevé que celui qui est en clinique, en GMF. Mais il y a quelqu'un qui faut qu'il prenne cette décision-là. Il y a quelqu'un qui faut qu'il dise : Bien, écoutez, c'est normal qu'on paie différemment quelqu'un, un médecin qui va se déplacer pour aller dans une RPA ou pour aller dans un CHSLD.

Alors donc, je veux vous dire, quand les Québécois entendent ça, ils disent : C'est normal. Mais moi, ce que je dis, aux tables de négociation : Il ne faut pas attendre dans six mois pour faire ça, là, on peut-tu avoir cette discussion-là et que les fédérations prennent rapidement une position?

Je donne l'exemple de la télémédecine. Vous avez vu les discussions qu'on a eues cette semaine. Là, ils amènent l'exemple de dire : Bien, on va vous donner notre version des faits à nous. Moi, je dis : Écoutez, là, vous voulez faire ça, je peux faire ce jeu-là, moi aussi, puis Mme Lebel pourrait faire ce jeu-là aussi. Venez donc aux tables. Si c'est des priorités gouvernementales, venez les négocier.

Des voix : ...

Journaliste : Sur le déficit anticipé, premièrement, vous le chiffrez à combien, vous? Et deuxièmement est-ce que ça va avoir des impacts sur les services?

M. Dubé : Oui. Très bonne question. Bien, il y a deux choses que je veux vous dire, puis j'ai été très transparent, puis surtout Mme Biron l'a été, elle a dit : Après six mois, c'était environ 1 milliard de dollars de déficit qui était accumulé. Puis je vais revenir là-dessus parce que je veux que les Québécois entendent vraiment ma réponse là-dessus. Puis elle a dit : Si on ne fait rien, ça pourrait aller jusqu'à 1,5 milliard, qui est à peu près le déficit qu'on avait l'année passée. C'est à peu près ça, bon.

Moi, ce que je vous dis... Tantôt, je vous parlais des changements, puis je sais que c'est administratif, c'est plate, mais moi, je suis un gestionnaire puis, quand je suis arrivé, là, puis j'ai regardé... Puis c'est pour ça que je l'ai mis dans le p.l. 15, j'ai dit : Attendez, vous allez me dire qu'on gère à peu près 1 milliard par semaine, hein, c'est ça, là, 55 milliards, mettez ça, à peu près, là, il n'y avait aucune obligation pour les P.D.G. les CISSS et les CIUSSS, avec leurs conseils d'administration, de présenter les résultats mensuels avant trois mois, puis trois mois avec un mois de retard. Faites le calcul avec moi, là. Ça, ça veut dire qu'on est arrivé au mois d'avril, mai, juin, juillet, en plein été, puis là on a regardé les résultats, parce que la loi n'était pas passée encore, là, d'avoir des résultats mensuels. Ça veut dire qu'il y avait entre 16 et 18 milliards de dépensés, puis on n'avait aucune idée du déficit. Ça, ce n'est pas de la rigueur budgétaire. On se comprend?

Alors, moi, ce que j'ai demandé, aussitôt que Mme Biron est arrivée, j'ai dit : Là, là, vous allez vous engager un chef des finances, une chef des finances, qui est là, puis comment vous allez faire... Parce que, même si la loi arrive en fonction le 1ᵉʳ décembre, on peut-tu accélérer cette nouvelle façon plus rigoureuse de suivre le budget? Alors, c'est sûr qu'on est pris, à la fin de l'année. Il reste cinq mois, là, parce que les prévisions... Ils nous on dit : On va tout faire, puis c'est ça qu'on est en train de regarder. Alors, elle a dit, et je le redis : Oui, si on n'avait rien fait, si on avait fait comme avant puis on attendait les résultats en se croisant les doigts... Mais ce n'est pas ça qu'on a fait.

Des voix : ...

Journaliste : Ma question, c'était sur les services. Je vous ramène aux services.

M. Dubé : Bien, c'est ça. C'est ça. Alors, aujourd'hui, là, je peux vous dire qu'avec les efforts qu'ils font, je suis capable de dire que les engagements qu'on a pris face aux soins à domicile, face à la DPJ, on est tous capables de les respecter. Mais c'est sûr que, quand on arrive puis on dit : Attendez une minute, il y avait des postes vacants un peu partout, c'est un exemple qu'on a vu cette semaine... Mais comme j'ai dit en Chambre, cette semaine : Attendez, attendez, là, avant d'engager du monde, on peut-tu être sûr qu'on regarde ça globalement? Parce qu'avant, tout ça, c'était regardé en silo. Ça fait que moi, je vous dis, avec toute la transparence qu'en ce moment on est en train de tout regarder pour être sûr qu'il va y avoir une rigueur budgétaire puis qu'on va être capable de minimiser. Puis je le dis, là, le bon mot, c'est de minimiser l'impact sur les services. Parce qu'on est les premiers... L'année passée, là, on a réussi à respecter à peu...


 
 

9 h 32 (version non révisée)

M. Dubé : ...60 % de nos objectifs. Il y a un an, c'était 40 % des objectifs. C'est sûr que je veux qu'on s'améliore encore pour respecter nos objectifs.

Journaliste : Santé Québec is starting on December 1st. And you're saying basically that we are in the process to look at every single expense, like budgetary expenses, and we are trying to reduce as much as possible the impacts on services for citizens.

M. Dubé : Yes. What I'm... what I'm saying...

Journaliste : ...we're trying to not get to the worst scenario.

M. Dubé : Well, I think I said two things during my presentation, and I've said many things over the last few months. First, this is not the ideal time for Santé Québec to come in. We could not plan that two years ago, but I think... look at it the opposite way, I think it's an opportunity. I'm so pleased that they have been preparing for that during the summer, putting the team together with a good CFO, a chief financial officer that comes with a lot of experience in making turnaround. Mme Dugas is... it's well... reputed. We have people that are very expert in technology. What I'm saying... what I'm saying...

Journaliste : ...billion dollars deficit.

M. Dubé : We manage... we manage over $60 billion per year. That's what we manage. To be able to do the correct thing, say around a billion with good measure on 60, that's not mission impossible. But you need to have the right people with the light information. We could not... we cannot continue to manage 3 or 4 months behind. I've explained in French earlier, that couldn't make sense, that we could not have the monthly result so late. We need to be following that. And that's exactly what we're doing.

Journaliste : What message to you have for patients?

M. Dubé : Expectation

Journaliste : When Quebeckers have a lot of expectations that Santé Québec is going to solve a lot of the problems in the health care system, what's your message today? Is that... is it going to help? Is it going to reduce wait times, reduce surgery times? The opposition was saying : You never hit your 90 minutes wait time in the emergency wards. What... what's going to improve with this?

M. Dubé : Well, I don't have that much time to talk about the opposition, but I think they... you'll have time. First, as I said many times, Santé Québec is not the only thing that will make a difference. That's one of the tools. I think there are some tools... As I said, we have made many of those efforts and I'm talking on the TSO, I'm talking about the private agencies. You can name them, what we have been doing with certain professionals, that we'll have the doctors, that we'll be able to take more appointments, because now they are help...

So, I talk about all those measures. So, Santé Québec is one of those measures. But I said clearly to the Quebeckers, and that's the reason I'm putting a lot of pressure on the union of doctors. I'm not talking to the doctors themselves, I'm talking about their union, that sometimes they're playing the calendar, they're playing the clock. And I want to make sure the Quebeckers understand that. We have been asking changes to many people in the system. The nurses, you remember, we have been firm asking for mobility, flexibility. I'm asking those things to the doctors as well, to say :Well, those changes that we asked, they need to make those changes as well.

Journaliste : ...only controlling 5% of the spending. So, your trouble is that you'll have a lack of leeway, isn't it, to...

M. Dubé : That's the reason. That's the reason I'm asking. I gave the example earlier, and I'll finish with that. I'll give the example earlier, that, if I want to be able to pay a doctor that will go at home, as opposed to being in his clinic, I think that would be normal that we pay him better and we need to adjust the result within the envelope. I'll go for the last question, because I need...

Journaliste : Yes. What are you saying to patients who are still concerned that they're going to see their services cut? There are many that when they hear budgetary rigor, even if you say their services won't changed, don't believe that.

M. Dubé : As I said, we're managing $60 billion a year. I think we are able, when we do the right thing with the right people, that can manage this sort of amount, $1 billion per week... We have many weeks left to make sure that we have a rigorous way of managing those budgets. Thank you very much. Merci, tout le monde.

(Fin à 9 h 37)


 
 

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