(Neuf heures dix minutes)
M. Dubé : Alors, très content
de vous voir, tout le monde, aujourd'hui. En fait, je veux vous rappeler que la
dernière fois que j'étais ici, c'est il y a un an, un an, aux petites heures du
matin, probablement vers 4 heures du matin. Vous vous en souvenez, hein,
on avait passé la nuit debout ensemble, c'était le 9 décembre 2023, et c'était
pour l'adoption du projet de loi n° 15. Et pas besoin de vous dire qu'il s'en
est passé, des choses dans la dernière année, suite à l'adoption de ce projet
de loi là, puis à ce moment-là je vous avais dit que c'était le jour un de la
transition. Vous en souvenez, on disait : On commence maintenant à
préparer ce qui s'en vient.
Maintenant, je peux vous dire que c'est
le... officiellement le jour un de Santé Québec, qui commence le 1ᵉʳ décembre.
Mais on dit souvent : Santé Québec, mais je nous rappelle que le projet de
loi n° 15 était beaucoup plus large que ça. On parle de gouvernance
syndicale, on parle... qu'est-ce qu'on a décidé de faire en termes de grands
changements, parce qu'on a revu totalement la loi de la santé. Alors, j'aimerais
vous dire que dans le contexte de cette entrée en fonctions là — puis
là, je vais me concentrer sur Santé Québec — c'est sûr que c'est une
mesure majeure du plan santé, c'est majeur, c'est... Oui, il y a 50 mesures,
mais c'est sûr que Santé Québec, c'est la mesure peut-être la plus importante,
qui aura probablement les effets les plus importants.
Puis j'aimerais rappeler aux Québécois...
Parce que souvent, nous, ensemble, là, on est dans notre jargon de tous les
jours puis tout ça, mais, je pense, c'est important de revenir sur un des
principaux objectifs de Santé Québec, à savoir la séparation des orientations
versus les opérations. Puis pourquoi j'insiste sur ça ce matin? Parce que,
quand vous me demandez, puis vous me le demandez souvent — là, je
parle aux journalistes qui sont avec moi dans l'«outroom» ce matin : Ça
fait quoi, Santé Québec?, bien, quand on parle d'«opérations», puis je ne veux
pas faire de jeu de mots avec «opérations», là, mais c'est vraiment comment
cette équipe-là de direction va mieux coordonner le travail de nos 35 P.D.G.
Puis, quand je dis «coordonner», ça veut
dire quoi? S'assurer qu'il y a le rattrapage des chirurgies, s'assurer qu'on
diminue les temps d'attente aux urgences, qu'on respecte les budgets. On en
parle beaucoup ces temps-ci, là. Ça, ça fait partie aussi du mandat de Santé Québec.
Mais de s'assurer que les directives sont exécutées. Vous savez, souvent, on en
parle, dire : Comment ça se fait qu'il y a telle chose qui est dite mais
ça n'arrive pas dans le réseau? Ça, c'est des exemples très importants de dire
qu'est-ce que ça veut dire, les opérations, pour les Québécois.
Mais ce qu'on demande aussi à Santé
Québec, puis ça, c'est un petit peu, à mon sens, moins connu, c'est d'opérer un
changement de culture dans le réseau de la santé. Ça veut dire quoi, un
changement de culture dans le réseau de la santé? C'est autant pour les
employés. Puis Mme Biron le dit souvent : Moi, je veux que les gens soient
fiers d'être dans le réseau de la santé, qu'ils aient un environnement de
travail qui soit meilleur. Alors, quand on dit un changement de culture, ça, ça
ne se fait pas du jour au lendemain, puis un changement de culture, je le dis,
il est autant pour les employés que pour les patients, s'assurer qu'on va être
traités correctement. Puis une des choses qu'on a mise en place avec le projet
de loi n° 15, je suis très, très fier de ça, c'est d'avoir un commissaire
national aux plaintes pour être sûr que les plaintes, là... Oui, vous faites un
bon travail, les journalistes, je l'ai déjà dit, de rapporter ce qui ne va pas,
mais moi, je veux que ça monte jusqu'au conseil d'administration s'il y a des
plaintes qui devraient être rapportées au conseil d'administration.
Maintenant, qu'est-ce que ça veut dire
pour le ministère? Je vous ai dit : On sépare les opérations des grandes
orientations, mais je vais vous donner des exemples. Je pense que, dans le
projet de loi n° 15, moi, ce dont je suis le plus fier, c'est d'avoir
décidé, puis ça n'a pas été facile au début parce qu'on aurait pu faire un
peu... Puis je ne le fais pas comme un reproche à M. Barrette, là, je vous
l'explique, les faits. Quand Gaétan Barrette a fait sa réforme, en 2015, il est
venu rajouter une couche, il a fait une nouvelle loi au-dessus de l'ancienne
loi, d'accord? Et là il est arrivé puis il a dit, bon : Bien, maintenant,
voici les changements que je demande. Mais l'ancienne loi qui était là depuis
une quarantaine d'années, elle n'était pas changée, alors il y avait beaucoup,
des fois, de difficultés à faire le lien entre les deux lois.
Moi, j'avais le choix, avec Santé Québec,
de dire : Est-ce que je fais une troisième loi pour créer Santé Québec ou
on prend le temps nécessaire de tout revoir ça au complet? Bien, c'est sûr que
la décision a été prise de revoir au complet l'ensemble, et c'est pour ça qu'on
a décidé de revoir 1 200 articles, parce qu'il y avait les nouveaux
articles, mais moi, je me rappelle, avec l'opposition, je l'ai toujours dit,
qu'ils ont fait un excellent travail, on a décidé de passer article par
article... puis je vous rappelle ça, là, parce que ça a pris un an, faire le
projet de loi. Alors, c'est important de le dire que, maintenant que ça, c'est
en place, on a des outils.
Alors, quand je vous parle de comment on
va faire une meilleure gouvernance dans les hôpitaux, tous ces articles de loi
là, ils ont été revus, c'est maintenant des nouveaux leviers qui rentrent en
fonction le 1er décembre. Ça fait que, oui, on parle de Santé Québec, mais
rappelez-vous que tous ces outils-là, redonner des pouvoirs de gestion à nos
gestionnaires dans les hôpitaux, ça fait partie de ce qui est arrivé. Mais il y
en a d'autres sur lesquels on a travaillé. Pensez juste aux conventions
collectives, les conventions collectives avec le Front commun, avec la FIQ, on
le sait, comment ça a été long, mais c'est fait, ça, maintenant. Et ça, c'est
le rôle du ministère. Je n'ai pas besoin de vous parler des négociations avec
les médecins. Ça, c'est des choses qui restent à faire, mais qui sont du rôle
du ministère, à travailler, entre autres, avec ma collègue au Trésor.
Mais il y a des choses qu'on a faites,
puis je pense qu'il est important de le dire, qui était vues comme impensables
il y a quelques années. Je pense au TSO. Rappelez-vous les discussions qu'on a
eues ensemble. Comment ça se fait que le TSO est si haut? On a réduit le TSO de
façon importante, vous le savez, on n'en parle plus, du TSO, on n'en parle
plus, du TSO, mais il y a beaucoup de travail qui a été fait.
Pensons à la main-d'oeuvre indépendante.
Je l'ai dit plusieurs fois, en Chambre, dans les dernières semaines, ça, c'est
du travail qui a été fait par le ministère en attendant l'arrivée de Santé
Québec, pour être capable de leur donner les leviers. Première année s'est bien
déroulée. On a plus qu'accompli nos objectifs de réduction de la main-d'oeuvre
indépendante. Il en reste encore à faire, mais on suit nos délais.
Maintenant, je vous ai dit... Qu'est-ce
qui reste à faire? C'est sûr que, selon moi, selon moi, à part Santé Québec,
qui commence dans quelques jours, le rôle du ministère, conjointement avec le
Trésor, c'est la convention des deux fédérations médicales de médecins. Pour
moi, là, je l'ai déjà dit, il faut absolument qu'on règle ça dans les prochains
mois. Et il y a des difficultés, puis je le dirais, tout le monde est d'accord
avec le changement, sauf quand c'est dans sa cour. Vous avez déjà entendu
ça : c'est beau, mais sauf chez nous. On a réussi, puis je pense que je
veux remercier les infirmières, ça a été des conditions, des négociations
difficiles, mais on a obtenu les changements. Pas exactement ce qu'on voulait,
mais assez de changements importants pour avoir la flexibilité qu'on avait
besoin, bien, je vais vous dire, c'est la même chose que je demande aux
médecins. Ils ont aussi leur... Et, quand je dis «aux médecins», je veux faire
attention, parce que souvent on interprète que je suis contre les médecins. Et
je le sais que les médecins, de façon générale, travaillent très fort. J'en ai
beaucoup plus à la fédération médicale, aux fédérations syndicales, puis je
n'ai pas peur de le nommer comme ça. Il y a beaucoup de résistance au
changement aux tables de négociation.
Et le travail de Mme LeBel, il est très
important parce qu'il va être... exactement ce qu'ils ont fait avec la FIQ,
c'est de s'entendre sur les grandes lignes, mais, à un moment donné, il faut
que ça soit du concret. On ne peut pas... Je l'ai dit ce matin dans une
entrevue, puis j'aime beaucoup le hockey. On ne peut pas continuer de jouer
l'horloge. Jouer l'horloge, là, pour... les Québécois, ils comprennent, là,
c'est d'être capable de dire : Oui, on est là, on est aux tables, mais,
dans le fond, ça n'avance pas. Ça, ça s'appelle jouer l'horloge. Dans ce
cas-ci, c'est jouer le calendrier parce que c'est plus qu'une journée.
Alors, je veux juste être clair. Cette
négociation-là avec les deux fédérations, elle est excessivement importante
pour la réussite du plan santé.
Maintenant, je veux aussi parler du
contexte difficile dans lequel arrive Santé Québec. Ça, pour moi, c'est
important. Est-ce que j'ai pensé, puis on a pensé, toute l'équipe ensemble, il
y a deux ans, que Santé Québec arriverait aujourd'hui dans le contexte
difficile qu'on a? La réponse, c'est non. Mais je vais vous faire une
comparaison puis, peut-être, qui est appropriée, selon moi.
Quand on arrive puis on veut faire des
changements, des fois, la tempête, la difficulté, une situation de crise est
souvent l'opportunité de faire les changements. Moi, quand je suis arrivé,
souvenez-vous, en juin 2020, au ministère de la Santé, on était en pleine
pandémie, première vague, puis j'aurais pu dire : Bien, écoute, c'est
impossible. Au contraire, on s'est servi de cette crise-là, de cette
difficulté-là pour mieux travailler ensemble, regarder... On a mis un peu de
côté toute cette gouvernance-là des 35 CISSS et CIUSSS puis on a décidé de
regarder ce qui n'allait pas, mais ce qui allait aussi, et profiter de cette
difficulté-là, de cette crise-là.
Bien, aujourd'hui, moi, j'ai eu des très
bonnes discussions au cours des dernières semaines... quand je dis
«aujourd'hui», là... au cours des dernières semaines et avec Mme Biron et avec
Mme Germain. Est-ce que c'est le moment idéal que j'aurais aimé qu'arrive Santé
Québec, avec les difficultés, la rigueur budgétaire, etc.? Ce n'est vraiment pas
idéal. Mais je veux que les gens comprennent que ce n'est pas uniquement le
mandat qu'on leur donne, c'est un de leurs mandats. Mais, en même temps, cette
difficulté-là qu'on a permet de fouiller puis de trouver des nouvelles façons
de faire. Alors, moi, je me dis : Ils ont la bonne équipe en place, dans
un contexte difficile, et je suis certain qu'ils vont trouver des solutions
parce qu'habituellement les gens collaborent plus.
Vous le savez, là, il y a des éléments
importants qui s'en viennent de l'autre côté de la frontière. Ça peut être
difficile, dans les prochaines années, ce qui va arriver, là, en termes
économiques pour le Québec. On peut-tu se serrer les coudes, là, puis de
dire : O.K., on ne le sait pas ce qui va nous arriver, là, mais, pendant ce
temps-là... Tu sais, des fois, on dit toujours : Il y a une tempête
dehors, c'est le temps de faire le ménage dans la maison. Hein, on ne sort pas
dehors, là, puis on fait le ménage. Moi, je pense que Santé Québec, avec une
situation difficile qu'on a, on a les bons gestionnaires qui peuvent profiter
de cette difficulté-là pour amener des changements.
Dernier, dernier point. Je veux passer un
message à notre personnel, puis à notre personnel du réseau, oui, mais du
ministère. Je ne dirais pas que je suis tanné d'entendre parler du mammouth,
mais c'est vrai qu'il est difficile à bouger, cet appareil-là. Mais, je vais
être prudent avec mes mots, là, ce personnel-là, autant dans le réseau qu'au
ministère, a passé des moments très difficiles dans les dernières années,
excessivement difficiles, avec tous les changements qu'on leur demande. Moi,
aujourd'hui, là, si vous permettez, là, j'aimerais ça qu'on ait une réaction
positive, les remercier pour tout le travail qu'ils ont fait. Écoutez, il n'y a
pas personne dans ce grand groupe là, incluant les infirmières, les médecins,
je le répète, le personnel du ministère, personnel administratif, qui ne veut
pas que ça fonctionne, mais on n'a peut-être pas eu la gestion nécessaire au
cours des dernières années. On peut-tu, comme j'ai dit, les remercier, puis de
dire : On va regarder en avant puis on va faire le travail?
Moi, je vais... je vais vous dire une
chose ce matin pour terminer puis je vais répondre à vos questions, j'ai dit
que je n'étais pas là pour me faire réélire. Je vais prendre les choses comme
elles sont, je vais être exigeant dans les négociations qui s'en viennent parce
que je veux être exigeant pour les Québécois. Voilà. Merci beaucoup.
Journaliste : Vous maintenez
vos propos quand même, là, de la veille, quand vous avez dit que ce n'est pas
la faute aux médecins, c'est la faute aux syndicats, c'est...
M. Dubé : Tout à fait, tout à
fait.
Journaliste : ...quitte nuire
à votre relation avec la FMSQ, parce que M. Oliva dit qu'il y a... son lien de
confiance envers vous s'effrite. Ça ne vous énerve pas, ça?
M. Dubé : Pas du tout, pas du
tout. J'ai assez négocié, Mme Lévesque, au cours de ma vie, là. Ces attaques-là
personnelles, pour moi, là, ça me passe 10 pieds par-dessus la tête. S'il
décide de prendre cette approche-là, comme des fois c'est fait par la FMOQ,
d'amener des accusations personnelles, c'est correct. Moi, j'ai déjà passé
par-dessus. Moi, je me dis : Retournez donc aux tables. Quand je dis de
jouer l'horloge, là, puis de jouer le calendrier, là, ils ont d'excellents
avocats, ils ont les moyens de se payer des avocats, qu'ils jouent ces jeux-là,
monsieur... monsieur...
Journaliste : ...de ne rien
faire aux tables? Est-ce que c'est ça? Vous dites...
M. Dubé : Bien, moi, ce que
je dise... ce que je dis, oui, l'horloge, là, c'est de faire semblant qu'on
avance puis on demande des choses. Mais, quand on nous demande des gestes
concrets, là, sur les grands principes, là... je vous en donne un, exemple...
Québécois comprennent ce qui se passe aux tables. Il y a une des choses qu'on a
demandé qui est très claire dans le mandat... Puis même, le mandat, il est
public, hein? Mme LeBel, à toutes les deux semaines, quand elle a une réunion,
elle publie le mandat. Elle dit : Voici ce qu'on a fait, voici ce qu'on
n'a pas fait. Il y a une des des choses qui est très claire, qui est demandée
aux médecins, c'est, pour la première fois depuis des années... on veut
reprendre le contrôle des enveloppes. Ça veut dire quoi, le contrôle des
enveloppes? Il y a, avec les omnis, à peu près 3 milliards et demi si on
inclut l'argent qui va dans les GMF. Les spécialistes, c'est 5 milliards,
un peu plus. En ce moment, là, avec la façon dont les anciens gouvernements ont
donné le contrôle sur ces enveloppes, on n'a rien à dire sur qui fait quoi avec
cet argent-là, c'est complètement à la direction des deux syndicats. Moi, je
dis : Ça, ce n'est pas possible.
Journaliste : ...c'est un
gros morceau, les négociations avec les fédérations, puis ça échappe à Santé
Québec en moment, là. Puis là...
M. Dubé : Non, non, là,
vous... je... Attendez, attendez...
Journaliste : Mais je veux
juste... je veux juste finir ma question. Hydro-Québec signe des ententes avec
les syndiqués. Ce n'est pas le ministère de l'Énergie qui signe les ententes
avec les syndiqués.
M. Dubé : Ça, c'est...
Journaliste : Est-ce que vous
n'enlevez pas un levier important à Santé Québec, qu'on vous reproche d'en
faire un paravent même, justement?
M. Dubé : O.K. Je vais juste
finir la question parce que je la trouve importante. Ce que je vous dis, c'est
qu'en ce moment, avec les lois du Conseil du trésor, avec la façon dont on est
structuré dans nos... les négociations, la négociation avec le ministère, la
négociation des médecins, c'est une responsabilité conjointe du ministère et du
Trésor. Est-ce qu'un jour, puis... est-ce qu'un jour ça pourrait être possible
de le faire autrement? La réponse, c'est oui. On a demandé ça au début,
lorsqu'on a créé Santé Québec, et on a dit : Le montant du budget est
tellement important qu'on va faire cette première étape là comme ça. Moi, je
vais vous dire... Alors, quand j'entends la rumeur de dire que Santé Québec
veut être à table... Moi, je ne suis même pas à la table, Mme Sioui, là, puis
ça ne m'empêche pas de savoir exactement ce qui se passe à table. Ça n'empêche
pas de dire, à chaque fois que je reçois un rapport de ce qui s'est discuté...
de parler à Mme Biron puis de dire : On avait demandé ça, ça, ça, mais, en
ce moment, ça, ce n'est pas arrivé, ça, c'est arrivé. Ils sont au courant. Je
les tiens informés. Mme... Mme LeBel, elle n'est assise à la table de
négociation. Mais moi, j'ai convenu, avec Mme Biron puis avec le conseil
d'administration de Santé Québec, qu'on définissait le mandat. Qu'est-ce qu'on
demande? Tantôt je n'ai pas pu terminer, là, mais je vous dirais que les deux
choses qu'on demande, qui sont grosses, là, ça, c'est l'éléphant dans la pièce,
avec les deux fédérations, je vous le répète, pour que ça soit clair, un :
on veut avoir plus de contrôle sur les enveloppes pour que, par exemple,
certaines spécialités soient mieux rémunérées puis qu'on prenne l'argent dans
d'autres spécialités qui sont probablement trop rémunérées. Et ça, pour la
Fédération des médecins, c'est très difficile.
Journaliste : Mais pourquoi
ne pas, par exemple, avoir accepté un...
M. Dubé : Je vais juste
terminer, je l'apprécie. Le deuxième élément, le deuxième éléphant dans la
pièce... Non, mais c'est correct, je vois beaucoup votre intérêt. Le deuxième
élément, c'est de s'assurer que, maintenant, il va y avoir des résultats
associés à notre demande. Puis ça, là, c'est un gros changement aussi, là. Moi,
je ne veux pas juste mieux contrôler l'enveloppe pour nos grandes priorités. Je
vous donne un exemple, soins à domicile, le fameux CRDS, là, le... où on fait
le centre de rendez-vous pour un spécialiste. Moi, je vous dis : Je veux
être certain qu'il va y avoir des résultats associés aux salles d'attente, aux
CRDS, aux temps d'attente pour un médecin de famille. C'est ça, les résultats
qui vont... Les honoraires vont être basés sur les... C'est un gros changement.
Ça ne s'est jamais fait, ça.
Journaliste : ...l'enveloppe
plus et mieux. Donc, ce n'est pas contrôler à 100 %? Est-ce qu'il y a des
indicateurs? Dans quelle proportion vous pourriez contrôler...
M. Dubé : Bien, moi, là, en
ce moment, là, je pense qu'on a à peu près le contrôle sur 5 % de
l'enveloppe. C'est ridicule. Est-ce qu'on devrait avoir le contrôle sur 30,
40 % de l'enveloppe? Moi, je pense que c'est de ça qu'on parle. Qu'est-ce
que ça veut dire? Je vous donne un exemple pour les médecins de famille, soyons
très clairs : moi, là, je pense que nos priorités gouvernementales, là,
c'est le soin à domicile, O.K., par exemple, parce qu'avec le vieillissement de
la population il faut être capable d'avoir plus de gens qui restent à la
maison. Tout le monde comprend bien ça. Bien, ce n'est pas normal qu'on ne soit
pas capable de dire comment un honoraire pour un médecin qui irait en soins à
domicile peut être beaucoup plus élevé que celui qui est en clinique, en GMF.
Mais il y a quelqu'un qui faut qu'il prenne cette décision-là. Il y a quelqu'un
qui faut qu'il dise : Bien, écoutez, c'est normal qu'on paie différemment
quelqu'un, un médecin qui va se déplacer pour aller dans une RPA ou pour aller
dans un CHSLD.
Alors donc, je veux vous dire, quand les
Québécois entendent ça, ils disent : C'est normal. Mais moi, ce que je
dis, aux tables de négociation : Il ne faut pas attendre dans six mois
pour faire ça, là, on peut-tu avoir cette discussion-là et que les fédérations
prennent rapidement une position?
Je donne l'exemple de la télémédecine.
Vous avez vu les discussions qu'on a eues cette semaine. Là, ils amènent
l'exemple de dire : Bien, on va vous donner notre version des faits à
nous. Moi, je dis : Écoutez, là, vous voulez faire ça, je peux faire ce
jeu-là, moi aussi, puis Mme Lebel pourrait faire ce jeu-là aussi. Venez donc
aux tables. Si c'est des priorités gouvernementales, venez les négocier.
Des voix : ...
Journaliste : Sur le déficit
anticipé, premièrement, vous le chiffrez à combien, vous? Et deuxièmement
est-ce que ça va avoir des impacts sur les services?
M. Dubé : Oui. Très bonne
question. Bien, il y a deux choses que je veux vous dire, puis j'ai été très
transparent, puis surtout Mme Biron l'a été, elle a dit : Après six mois,
c'était environ 1 milliard de dollars de déficit qui était accumulé.
Puis je vais revenir là-dessus parce que je veux que les Québécois entendent
vraiment ma réponse là-dessus. Puis elle a dit : Si on ne fait rien, ça
pourrait aller jusqu'à 1,5 milliard, qui est à peu près le déficit qu'on
avait l'année passée. C'est à peu près ça, bon.
Moi, ce que je vous dis... Tantôt, je vous
parlais des changements, puis je sais que c'est administratif, c'est plate,
mais moi, je suis un gestionnaire puis, quand je suis arrivé, là, puis j'ai
regardé... Puis c'est pour ça que je l'ai mis dans le p.l. 15, j'ai dit :
Attendez, vous allez me dire qu'on gère à peu près 1 milliard par semaine,
hein, c'est ça, là, 55 milliards, mettez ça, à peu près, là, il n'y avait
aucune obligation pour les P.D.G. les CISSS et les CIUSSS, avec leurs conseils
d'administration, de présenter les résultats mensuels avant trois mois, puis
trois mois avec un mois de retard. Faites le calcul avec moi, là. Ça, ça veut
dire qu'on est arrivé au mois d'avril, mai, juin, juillet, en plein été, puis
là on a regardé les résultats, parce que la loi n'était pas passée encore, là,
d'avoir des résultats mensuels. Ça veut dire qu'il y avait entre 16 et 18 milliards
de dépensés, puis on n'avait aucune idée du déficit. Ça, ce n'est pas de la
rigueur budgétaire. On se comprend?
Alors, moi, ce que j'ai demandé, aussitôt
que Mme Biron est arrivée, j'ai dit : Là, là, vous allez vous engager un
chef des finances, une chef des finances, qui est là, puis comment vous allez
faire... Parce que, même si la loi arrive en fonction le 1er décembre, on
peut-tu accélérer cette nouvelle façon plus rigoureuse de suivre le budget?
Alors, c'est sûr qu'on est pris, à la fin de l'année. Il reste cinq mois, là,
parce que les prévisions... Ils nous on dit : On va tout faire, puis c'est
ça qu'on est en train de regarder. Alors, elle a dit, et je le redis :
Oui, si on n'avait rien fait, si on avait fait comme avant puis on attendait
les résultats en se croisant les doigts... Mais ce n'est pas ça qu'on a fait.
Des voix : ...
Journaliste : Ma question, c'était
sur les services. Je vous ramène aux services.
M. Dubé : Bien, c'est ça.
C'est ça. Alors, aujourd'hui, là, je peux vous dire qu'avec les efforts qu'ils
font, je suis capable de dire que les engagements qu'on a pris face aux soins à
domicile, face à la DPJ, on est tous capables de les respecter. Mais c'est sûr
que, quand on arrive puis on dit : Attendez une minute, il y avait des
postes vacants un peu partout, c'est un exemple qu'on a vu cette semaine...
Mais comme j'ai dit en Chambre, cette semaine : Attendez, attendez, là,
avant d'engager du monde, on peut-tu être sûr qu'on regarde ça globalement?
Parce qu'avant, tout ça, c'était regardé en silo. Ça fait que moi, je vous dis,
avec toute la transparence qu'en ce moment on est en train de tout regarder
pour être sûr qu'il va y avoir une rigueur budgétaire puis qu'on va être
capable de minimiser. Puis je le dis, là, le bon mot, c'est de minimiser
l'impact sur les services. Parce qu'on est les premiers... L'année passée, là,
on a réussi à respecter à peu 60 % de nos objectifs. Il y
a un an, c'était 40 % des objectifs. C'est sûr que je veux qu'on
s'améliore encore pour respecter nos objectifs.
Journaliste :
Santé Québec is starting on December
1st. And you're saying basically that we are in the process to look at every
single expense, like budgetary expenses, and we are trying to reduce as much as
possible the impacts on services for citizens.
M. Dubé :
Yes. What I'm... what I'm saying...
Journaliste :
...we're trying to not get to the worst
scenario.
M. Dubé :
Well, I think I said two things during
my presentation, and I've said many things over the last few months. First,
this is not the ideal time for Santé Québec to come in. We could not plan that
two years ago, but I think... look at it the opposite way, I think it's an
opportunity. I'm so pleased that they have been preparing for that during the
summer, putting the team together with a good CFO, a chief financial officer
that comes with a lot of experience in making turnaround. Mme Dugas is... it's
well... reputed. We have people that are very expert in technology. What I'm
saying... what I'm saying...
Journaliste :
...billion dollars deficit.
M. Dubé :
We manage... we manage over $60 billion
per year. That's what we manage. To be able to do the correct thing, say around
a billion with good measure on 60, that's not mission impossible. But you need
to have the right people with the light information. We could not... we cannot
continue to manage 3 or 4 months behind. I've explained in French earlier, that
couldn't make sense, that we could not have the monthly result so late. We need
to be following that. And that's exactly what we're doing.
Journaliste :
What message to you have for patients?
M. Dubé :
Expectation
Journaliste :
When Quebeckers have a lot of
expectations that Santé Québec is going to solve a lot of the problems in the
health care system, what's your message today? Is that... is it going to help?
Is it going to reduce wait times, reduce surgery times? The opposition was
saying : You never hit your 90 minutes wait time in the emergency wards.
What... what's going to improve with this?
M. Dubé :
Well, I don't have that much time to
talk about the opposition, but I think they... you'll have time. First, as I
said many times, Santé Québec is not the only thing that will make a
difference. That's one of the tools. I think there are some tools... As I said,
we have made many of those efforts and I'm talking on the TSO, I'm talking about
the private agencies. You can name them, what we have been doing with certain
professionals, that we'll have the doctors, that we'll be able to take more
appointments, because now they are help...
So, I talk about all
those measures. So, Santé Québec is one of those measures. But I said clearly
to the Quebeckers, and that's the reason I'm putting a lot of pressure on the
union of doctors. I'm not talking to the doctors themselves, I'm talking about their
union, that sometimes they're playing the calendar, they're playing the clock.
And I want to make sure the Quebeckers understand that. We have been asking
changes to many people in the system. The nurses, you remember, we have been
firm asking for mobility, flexibility. I'm asking those things to the doctors
as well, to say :Well, those changes that we asked, they need to make
those changes as well.
Journaliste :
...only controlling 5% of the spending.
So, your trouble is that you'll have a lack of leeway, isn't it, to...
M. Dubé :
That's the reason. That's the reason
I'm asking. I gave the example earlier, and I'll finish with that. I'll give
the example earlier, that, if I want to be able to pay a doctor that will go at
home, as opposed to being in his clinic, I think that would be normal that we
pay him better and we need to adjust the result within the envelope. I'll go
for the last question, because I need...
Journaliste :
Yes. What are you saying to patients
who are still concerned that they're going to see their services cut? There are
many that when they hear budgetary rigor, even if you say their services won't
changed, don't believe that.
M. Dubé :
As I said, we're managing $60 billion a
year. I think we are able, when we do the right thing with the right people,
that can manage this sort of amount, $1 billion per week... We have many weeks
left to make sure that we have a rigorous way of managing those budgets. Thank
you very much. Merci, tout le monde.
(Fin à 9 h 37)