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Point de presse de M. Pascal Paradis, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’énergie

Version finale

Le jeudi 21 novembre 2024, 15 h 10

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quatorze heures cinquante-huit minutes)

M. Paradis : Je vais paraphraser Warren Buffett, qui disait à peu près ceci, que c'est facile de prétendre bien des choses quand la marée est haute, mais quand c'est la... c'est quand la mer se retire qu'on voit qui portait un maillot ou pas. Et là pour paraphraser Les Trois Accords : Le gouvernement de la CAQ se retrouve tout nu sur la plage.

On vient d'entendre la ministre Fréchette nous parler des conséquences pour les Québécoises et les Québécois du processus qui commence aujourd'hui en vertu de la loi sur la faillite américaine. Donc, Northvolt, la maison mère se place sous la protection de ses créanciers. Elle a parlé de l'investissement au Québec et elle n'a pas dit un mot sur l'investissement, les 470 millions que les Québécois ont investis, à travers Investissement Québec et à travers la Caisse de dépôt et placement, dans la maison mère.

Et pourtant, alors que je l'ai questionné jour après jour et que Paul St-Pierre Plamondon a questionné le premier ministre au salon rouge et au salon bleu à l'époque, en disant : Oui, mais cet investissement-là dans la maison mère est-il garanti?, on nous affirmait que, oui, il était garanti. La ministre Fréchette, je la cite, ce sont ses mots à elle : «Ça donne au Québec un statut vraiment privilégié.» Où est ce statut privilégié aujourd'hui? Quel est le rôle du gouvernement du Québec, alors que les vrais créanciers privilégiés sont en train de discuter de l'avenir de Northvolt?

Le Québec n'est pas là, le Québec est spectateur de ce qui se passe. Et ça, c'est une des conséquences de ne pas dire la vérité aux Québécoises et aux Québécois. Là, le gouvernement du Québec se retrouve face à la réalité des choses. Il y a des risques, il y a des risques importants pour l'argent que les Québécois ont parié ou, en fait, pour le pari que le gouvernement du Québec a fait avec l'argent des Québécois, notamment dans la maison mère.

Par ailleurs, la ministre Fréchette vient insister sur quelque chose. Elle dit : Oui, mais les opérations au Québec et l'investissement au Québec n'est pas touché par le processus actuel. C'est très vrai. La compagnie a émis un communiqué pour dire qu'en ce qui concerne Northvolt North America, ce n'est pas dans le processus du chapitre 11 de la loi américaine sur la faillite. C'est vrai, mais n'empêche que la ministre et le gouvernement ne peut pas nier que si la maison mère tombe, que si le processus de restructuration n'est pas réussi pour la maison mère, ça va avoir des impacts, qui sont encore pour l'instant inconnus, quant à l'investissement au Québec. Là-dessus, je suis prêt à prendre vos questions.

Journaliste : Donc, Québec devient un peu la caution économique de Northvolt? Notre... C'est l'argent des Québécois.

M. Paradis : Bien, on ne sait pas. C'est parce qu'on ne sait pas ce qui se passe. On a demandé plusieurs fois. La ministre Fréchette... La ministre Fréchette, là, nous parle, là, d'un investissement prudent, d'un investissement innovant. Elle nous a parlé de cette débenture. La débenture, là, par définition, c'est une créance non garantie. On a demandé à la ministre : Mais montrez-nous... montrez-nous cette débenture. Ah! c'est confidentiel. Ce n'est pas vrai, que tout est confidentiel dans une débenture. Donc, qu'est-ce que le Québec peut faire? On ne le sait pas, mais il y a tout lieu de croire, actuellement, que le Québec est spectateur. Donc, sera-t-il la caution? On ne le sait pas. Quels sont les droits, quelles sont les obligations du Québec avec cette créance non garantie dans la maison mère? C'est ça, le problème. Le gouvernement n'a pas eu la transparence depuis le début.

J'entends encore la ministre aujourd'hui nous dire : On va être prudents, on va procéder par étape. N'oublions pas que Pierre Fitzgibbon a rencontré pour la première fois les dirigeants de Northvolt en février 2023. En mars 2023, le projet était lancé dans l'appareil gouvernemental, 2,9 millions... milliards de notre argent annoncé en septembre 2023. Est-ce que, vraiment, on avait fait une vérification diligente? Est-ce que, vraiment, on avait eu le temps de concevoir un investissement prudent, innovant? Il y a tout lieu de croire que non. C'est encore... C'est pour ça qu'on a qualifié ça, ce matin, d'une dépense frivole. C'est-à-dire que 2,9 milliards de l'argent des Québécois, ça ne se parie pas comme ça en quelques semaines.

Journaliste : À la lumière de ce que... des événements, là, avez-vous l'impression que le Québec... bien, le gouvernement n'est même pas au courant réellement de ce qui se passe chez Northvolt? Donc, c'est difficile de se faire rassurant dans ce temps-là, quand on n'est pas au courant des détails de ce que l'entreprise fait avec l'argent.

M. Paradis : L'information la plus complète qu'on a pour l'instant, c'est celle des communiqués de la maison mère en Suède et de Northvolt Amérique du Nord, qui expliquent un peu ce qui se passe. La ministre s'est présentée devant vous tout à l'heure en ne disant rien de ce qui se passe dans la maison mère. Donc, c'est soit, comme vous le dites, parce que le Québec ne le sait même pas ou soit parce qu'il a très bien compris que le jeu entre les véritables créanciers privilégiés se joue bien au-dessus de sa tête. Le Québec n'est pas dans les premières loges, le Québec est dans les mezzanines ou, sinon, au balcon.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 15 h 01)

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