Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile
Version préliminaire
Cette transcription est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs.
Le mercredi 20 novembre 2024, 8 h 20
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
8 h 29 (version non révisée)
(Huit heures vingt-six minutes)
M.
St-Pierre
Plamondon : Bonjour à tous. Donc, je veux revenir d'abord sur
un dossier important à la une de La Presse : la facilité d'obtenir un
diagnostic de TDAH pour des enfants ou des adolescents, qui, finalement,
obtiennent des médicaments après avoir parlé 60 minutes via Zoom, via FaceTime,
en télémédecine, pour obtenir ce diagnostic-là, ce qu'on a soulevé dimanche à
notre conseil national qui portait sur la médicamentation, sur la santé, par
rapport à une dégradation de la santé mentale et de la santé physique.
On notait qu'au Québec, on prescrit deux
fois plus de médicaments à nos jeunes pour l'enjeu de TDAH que la moyenne
canadienne. Et ça me semble être un exemple frappant, là, donc, au Québec, il y
a 14% des 10 à 17 ans qui consomment des médicaments en lien avec un TDAH. Et
je réitère donc la position du Parti québécois et le travail qu'on est en train
de faire. Il faut prendre conscience collectivement que ce problème, il est
réel, il est important. On ne devrait pas bourrer de pilules nos enfants, nos
aînés, et on doit resserrer, donc, l'approche, les règles par rapport à la
prescription et également à la déprescription, c'est-à-dire comment est-ce qu'on
peut ramener quelqu'un dans le chemin de la santé sans les médicaments. Et c'est
une réflexion qu'on doit avoir, finalement, pour tant des raisons de santé que
des raisons de fonds publics, de finances publiques. Le but étant d'avoir un
usage optimal et réfléchi des médicaments et de donner plus de place à la
prévention dans l'objectif de la santé. Vos questions.
Journaliste
: ...ce
matin, vous avez dit que le problème, ce n'était pas M. Bouazzi, que le
problème, c'était QS. Pouvez-vous nous expliquer?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, c'est-à-dire que le
problème est plus large que la déclaration de Harouns Bouazzi. Hier, vous avez
senti une colère sourde dans l'enceinte de l'Assemblée nationale. Oui, c'est
parce que c'est de la désinformation qui porte atteinte à l'institution et à
des individus. Oui, comme j'ai lu de la part de certains analystes, c'est vrai
que, dans l'histoire récente du Québec, les accusations de cette nature-là ont
souvent servi pour affaiblir le Québec, affaiblir notamment le Parti québécois
sous René Lévesque ou Jacques Parizeau, mais là où je pense que... puis là où
je voulais vraiment soulever, je pense, ce qui se qui se passe ici, c'est le
ras-le-bol du wokisme, le ras-le-bol d'une approche qui est généralisée à
Québec solidaire depuis au moins 10 ans, qui consiste à déformer les propos des
autres, déformer la réalité pour organiser des procès d'intention. Ensuite,
faire en sorte qu'une campagne d'intimidation avec des mots phobes, racistes,
intolérants contraigne les gens qui ont un désaccord au mutisme, et c'est
notamment ce qu'on a vu dans plusieurs facultés de sciences sociales en
Occident, par rapport à ceux qui s'opposent à plusieurs concepts fumeux, là, du
wokisme.
Et, également, jouer sur la victimisation,
c'est-à-dire, aussitôt qu'on tente d'ouvrir un débat, tout de suite, la
victimisation tente également de limiter toute discussion sur un sujet donné, cette
approche-là, elle est typique de Québec solidaire depuis des années. Et cette
approche-là, ce wokisme-là, la population en entier en a ras-le-bol. Et les
élus de tous les partis, sauf Québec solidaire, en ont soupé de se faire
traiter de tous les noms. Et prenez l'exemple du Parti québécois, combien de
fois est-ce que je spécifie qu'il est question des seuils d'immigration puis qu'on
essaie de trouver un modèle durable, puis de trouver le juste milieu, puis qu'on
va en parler de manière responsable? Que fait ensuite Gabriel Nadeau-Dubois,
Ruba Ghazal, l'ensemble de l'organisation de Québec solidaire? On déforme ces
propos-là pour dire qu'on blâme l'immigrant, ce qu'on ne fait jamais. On
déforme ces propos-là pour dire qu'on est dans le nationalisme identitaire.
Gabriel Nadeau-Dubois disait que j'organise un référendum, je transforme l'indépendance
en un référendum contre l'immigration. Même accueillir des nouveaux... des
Québécois d'adoption, en leur disant : Faites attention, laissez-vous
jamais dire que vous n'êtes pas bienvenus au Québec, ce qui sous-entend, là,
dès la première approche que Québec solidaire avertit du racisme des Québécois,
dès le premier moment d'arrivée au Québec.
Tout ça, là, ça s'est accumulé. Puis il
arrive un moment où tous les élus en ont ras-le-bol de ça, ras-le-bol de la
malhonnêteté intellectuelle, ras-le-bol de ces accusations, ces intimidations
et cette victimisation, tout ça pour imposer des concepts qui,
intellectuellement, ne tiennent pas la route et qui ont mené aussi à certaines
dérives dans notre société. Vous en avez un exemple ce matin, là. Il y a des
profs qui ne peuvent pas dire qu'un pays d'Afrique... certains pays d'Afrique
sont moins nantis, sont moins riches que les pays en Amérique du Nord. Ils ne
sont plus capables de dire ça parce qu'ils se font traiter de racistes.
Journaliste : Ça, c'est la
faute de QS?
M.
St-Pierre
Plamondon :Ça fait partie de la même
mouvance où les accusations de racisme fusent de toutes parts, mais dans un
rapport de force, dans le but de contrôler l'agenda.
Journaliste : Il y a aussi
des antiféministes aux cégeps, comme on peut voir dans le reportage. Ce n'est
pas juste un... c'est les deux...
M.
St-Pierre
Plamondon :Non, mais ce que je veux
dire, c'est beaucoup plus large que Québec solidaire. Le wokisme est un
mouvement, à proprement dit, antidémocratique, qui refuse le dialogue et qui se
sert de l'intimidation et de la désinformation pour imposer son agenda. Et les
gens sont tannés, moi, le premier.
Journaliste : Il est incarné,
selon vous, par Québec solidaire.
M.
St-Pierre
Plamondon :Qui est incarné ici, selon
moi, par Québec solidaire dans l'ensemble de son œuvre depuis 10 ans. Vous
trouverez... juste pour Haroun Bouazzi, vous allez trouver une quinzaine d'exemples
où il accuse, à tout vent, tout le monde d'être raciste. Et est-ce que Québec
solidaire, à l'époque, a réagi? Est-ce que Québec solidaire a voulu préciser,
se dissocier? Même hier, il y avait une des motions qui portait sur simplement
s'excuser. Québec solidaire a trouvé le moyen de voter contre les excuses.
Journaliste : ...un enjeu de
liberté d'expression, entre autres, pour les professeurs qui disent observer
des phénomènes dans la société. M. Bouazzi n'a-t-il pas droit à sa liberté d'expression
quand il dit observer... même s'il dit observer les mécanismes du racisme, c'est
subjectif, ce n'est pas blanc ou noir.
M.
St-Pierre
Plamondon :Mais vous êtes dans le
relativisme respectueusement soumis, là. La réalité a quand même des droits,
là, c'est-à-dire...
Journaliste : ...
M.
St-Pierre
Plamondon :... qu'il a droit à son
opinion. Non, non, c'est ça. Le racisme, il doit être constaté dans les faits.
Donc, il y a une part d'objectivité, ça ne peut pas... C'est justement une des
dérives du wokisme que vous venez de mentionner, que tout est micro-agression,
tout est subjectif, puis que si, subjectivement, on ressent quelque chose, ce n'est
pas grave, les faits. On peut se permettre d'accuser tout le monde d'être
raciste, puis c'est correct. Et, sur la liberté d'expression, M. Bouazzi a l'entière
liberté de se rendre à un gala de Québécois maghrébins et de tenter de les
monter contre l'Assemblée nationale pour extirper un petit profit politique. Il
a le droit de faire ça, mais j'ai le droit de lui répondre. J'ai parfaitement
la même liberté d'expression. Et qu'on ne me dise pas, qu'on ne victimise pas
Haroun Bouazzi, en disant : Ah! le pauvre, il ne peut plus rien dire.
Qu'il continue à diffamer ses collègues,
qu'il continue à faire ça, je serai toujours là pour lui répondre au même
titre, parce que j'ai également une liberté d'expression.
Journaliste : ...contre les
professeurs dont vous parlez, les étudiants qui ne sont pas d'accord avec eux,
ils disent : On a droit de leur répondre en vertu de notre liberté d'expression.
Ce n'est pas le même procédé que vous utilisez en ce moment.
M.
St-Pierre
Plamondon :Je ne comprends pas, le professeur,
avec qui...
Journaliste : Bien, les
professeurs qui tiennent des propos qui ne font pas l'affaire de certains
étudiants. Les étudiants disent : Notre liberté d'expression nous permet
de leur répondre, à ces enseignants-là.
M.
St-Pierre
Plamondon :Ah! ils ont le droit de
leur répondre, mais, à la fin, c'est l'enseignant qui décide qu'est-ce qui va
être étudié puis qu'est-ce qui va être lu. Là, ce qui arrive, c'est que, par
crainte d'intimidation, le professeur recule puis s'abstient de certaines
œuvres ou de certains propos dans ce climat d'intimidation intellectuelle, qui
est le wokisme, d'une minorité, rappelons-le, hein? Ce n'est pas une majorité
de la population, c'est une minorité qui impose ses vues par l'intimidation et
qui compte...
8 h 34 (version non révisée)
M. St-Pierre Plamondon : ...l'ensemble
de la société. Et je pense que c'est ça que vous avez entendu. La colère
sourde, là, c'est vis-à-vis de l'ensemble de cette mouvance-là. Parce que
Québec solidaire l'a incarné, de manière constante, depuis 10 ans.
Journaliste :
Vous avez dit : Il y a au moins 15 exemples,
là, de fois où M. Bouazzi a fait des... a lancé des accusations de
racisme. Pouvez-vous en nommer?
M. St-Pierre Plamondon : On a
une liste déjà. On vous l'envoie tout de suite après le point de presse. On a
déjà fait la compilation.
Journaliste : Dans votre
discours, au début, vous avez dit que Québec solidaire affirmait que les
Québécois étaient racistes. Vous avez dit... Oui, mais, en tout cas, dans le
verbatim, il faudra retourner, là. Vous avez dit...
M. St-Pierre Plamondon : Dans
le verbatim de qui? À quel moment?
Journaliste : Vous avez... À
vous, là. Vous avez dit, tout à l'heure, que QS avertit les immigrants dès qu'ils
arrivent, que les Québécois sont racistes. C'est sensiblement ce que vous avez
dit.
M. St-Pierre Plamondon : C'est
ce qu'ils sous-entendent en disant... Non, c'est ce qu'ils sous-entendent en
disant : Ne laissez pas un Québécois vous dire que vous n'êtes pas
Québécois dès l'espèce de cérémonie d'accueil, là. Gabriel Nadeau-Dubois
faisait la promotion de ça il n'y a pas si longtemps. Un exemple parmi tant d'autres
où on crée un climat de peur et de suspicion chez des Québécois d'adoption qu'on
veut qu'ils deviennent entièrement québécois. On crée cette division-là.
Pourquoi? Parce que Québec solidaire veut extirper un petit profit politique en
divisant puis en créant ce climat de peur, c'est ça qui est arrivé au gala
Avenir. Le gala Avenir, c'est un politicien qui se dit : Je vais sûrement
faire un profit politique si je convaincs les Québécois d'origine du Maghreb
que l'Assemblée nationale est raciste puis traite les musulmans comme des
inférieurs à tous les jours. Il faut le faire, là. Tout ça pour un petit profit
politique. On est prêt à la jeter à terre...
Journaliste : C'est ce que
vous êtes en train de faire actuellement, essayer de... Non?
M. St-Pierre Plamondon : Non,
non, je dénonce un procédé puis je vous explique pourquoi vous avez été témoin
d'une réaction aussi vive de tous les élus, dans tous les partis. C'est... ça
dépasse la personne d'Haroun Bouazzi, ça dépasse même Québec solidaire, ça
porte sur le wokisme et cette intimidation dans le dialogue social pour imposer
des concepts qui ne tiennent pas la route sur le plan intellectuel. Et là il y
a un ras-le-bol que vous entendez, là, ce que vous voyez, et je tiens à ce qu'on
comprenne, qu'on voit cette analyse-là, qu'on ne limite pas ça à une seule
phrase d'Haroun Bouazzi, alors que ça fait 10 ans que ça dure à Québec
Solidaire.
Journaliste : ...c'est parce
que je suis un peu surpris. Vous dites qu'ils font ça pour des gains
politiques. Vous ne pensez pas qu'eux c'est ce qu'ils pensent, c'est ce qu'ils
croient? Vous pensez que c'est juste un sombre calcul politique pour faire des
gains?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est... On a la responsabilité, comme élu, de se rattacher minimalement à la
réalité quand on fait des affirmations. Chacune de ces affirmations, que ce
soit lors de ce gala ou que ce soit au micro de Patrick Masbourian, sont à
proprement dit de la désinformation, elles n'ont pas d'assise factuelle. Et, à
un moment donné, il est là, le problème, c'est que si l'idéologie est plus
importante que la réalité, on se retrouve dans une société où le dialogue n'est
plus possible, parce qu'il doit être fondé d'abord et avant tout sur des faits
vérifiés. Puis on peut se tromper, évidemment. Des fois, dans le feu de l'action,
on jase, puis, à ce moment-là, c'est simple, on se rétracte : Je me suis
trompé sur celle-là, c'est vrai, je n'aurais pas dû le dire comme ça. Je m'excuse.
C'est tout. Mais il refuse de s'excuser pendant des jours. Pourquoi? Parce que
l'idéologie est plus importante que les faits. Ce n'est pas grave de diffamer les
autres, de diffamer l'Assemblée nationale, de créer un climat de peur et de
division dans la société québécoise. Si on sert l'idéologie puis si ça permet d'aller
chercher des votes polarisés au profit de l'information, ça semble être
correct.
Le Modérateur : On va prendre
une dernière en français.
Journaliste : Juste que ce
soit très clair, pouvez-vous définir le wokisme.
M. St-Pierre Plamondon : Le
wokisme est l'introduction de plusieurs concepts de tout acabit, là, j'ai parlé
beaucoup de mon opposition au racisme systémique, mais c'est le privilège
blanc, l'écriture inclusive, les safe spaces, la culture de la cancellation, il
y en a des quinzaines. Puis, à la limite, un concept peut être valable ou pas,
là, ça se débat, ça, en société, il n'y a pas de problème. Mais c'est dans la
manière d'imposer les concepts, trois techniques qui sont utilisées
constamment. La première, c'est la déformation des propos et la désinformation
pour créer un procès d'intention. Le deuxième, c'est l'utilisation des mots
«raciste», intolérant», «phobe» pour contraindre l'adversaire au mutisme et
donc imposer son concept. Et le troisième, c'est la victimisation. Et en l'espace
de quatre jours, Québec Solidaire, nous a exhibé toutes ces techniques-là en
condensé, en trouvant le moyen de ne jamais sincèrement s'excuser et de ne
jamais prendre la responsabilité pour ce qu'ils ont fait. Donc, ça dépasse
Haroun Bouazzi, c'est Québec solidaire et son œuvre au cours des 10 dernières
années. Tu sais, je ne mettrai pas la période Françoise David, Amir Khadir
là-dedans, là, mais depuis le changement de garde, c'est vraiment un ras le bol
de la population vis-à-vis le wokisme qui est porté par Québec solidaire, mais
qui est plus large dans la société que juste Québec solidaire.
8 h 39 (version non révisée)
M.
St-Pierre
Plamondon :...qui s'est imposé dans
certaines institutions, de sorte que le dialogue est impossible. C'est toujours
tendu, on est toujours sur la défensive au lieu de se confronter sur les
arguments et les faits. Ça, c'est légitime.
Journaliste : Non, mais juste
une question, là-dessus. Qu'est-ce que votre formation politique propose de
faire pour reculer, faire reculer le wokisme au Québec?
M.
St-Pierre
Plamondon :Je n'ai pas de proposition
aujourd'hui à part de nommer que les gens en ont soupé. Puis le geste qu'on a
posé collectivement hier, c'est quand même un point tournant, je pense. Puis,
pour le reste, le Parti québécois continue à s'engager, à traiter de tous les
sujets, sans s'abstenir sur aucun sujet de peur de se faire traiter de quelque
chose, mais lorsqu'on en traite, nous allons continuer d'en traiter avec les
mots les plus justes possible, en étant prudents, en ne blâmant jamais les
individus mais en parlant des politiques publiques, ce qu'on a toujours fait puis
ce qu'on va continuer à faire.
Il y a un juste milieu possible. On n'est
pas obligé de tomber dans la polarisation qu'on voit en Europe puis aux
États-Unis puis on va tenter, au Parti québécois, de viser ce milieu-là où on a
le droit de débattre, mais c'est respectueux puis ce n'est pas de la
désinformation. Ce n'est pas impossible à atteindre. Ce n'est pas parce que d'autres
pays dans le monde ont de la difficulté avec la polarisation qu'on est obligé.
Journaliste : Est-ce que
dossier Bouazzi est clos à ce moment-ci?
Journaliste : Est-ce que vous
lui demandez toujours des excuses, entre autres, pour ce qu'il a dit durant son
entrevue?
M.
St-Pierre
Plamondon :Je pense que je vous ai dit
ce que j'en pensais sur le fond, au niveau du phénomène qu'est le wokisme
depuis 10 ans au Québec. Je prends acte que, moi, je n'ai pas eu droit à des
excuses pour des propos qui sont non fondés, mais, au final, on a passé le
test, à Québec solidaire, hier. Ils avaient une motion qui demandait de s'excuser.
Ils ont dit non, puis là, bien, ça ne me donne rien de revenir, là, ils ont dit
non. Et il faut toujours, à ce moment-là, référer aux électeurs et dire :
C'est aux électeurs de choisir le jugement qu'ils décident de porter sur cette
séquence-là. Parce qu'on ne peut pas non plus passer trois semaines sur ça,
dans le contexte où, là, l'actualité va continuer. Donc, vous m'avez entendu
sur ce que je pense de ce phénomène-là puis vous avez pris acte.
Journaliste : Rapidement, sur
la... C'est parce que je voulais vous parler du fédéralisme. M. St-Pierre
Plamondon, vous parlez de polarisation puis d'être capable de dialoguer, mais
je vous entends parler des fédéralistes puis je me demande : Est-ce que
vous trouvez que c'est une position qui est légitime? Parce qu'en fin de
semaine ça donnait l'impression que c'est soit des gens qui ont peur, ou qui
travaillent pour un système, ou... Est-ce que, par exemple, M. Pratte peut être
de bonne foi puis croire que le Québec peut s'épanouir dans le Canada?
M.
St-Pierre
Plamondon :À nouveau, il faut se
rattacher aux faits. Vous me dites que j'ai dit quelque chose...
Journaliste : ...une
impression que ça donnait.
M.
St-Pierre
Plamondon :C'est ça, mais une impression,
ce n'est pas un fait. C'est ça, un procès d'intention. C'est quand on...
Journaliste : ...
M.
St-Pierre
Plamondon :Non, mais, respectueusement
soumis, quand on pose des questions...
Journaliste : ...cherche à
semer la peur, oui, c'est ce que vous avez dit.
M.
St-Pierre
Plamondon :Oui, puis je pense que j'ai
des bons exemples au soutien de ça, mais je tente aussi de décrire le plus
fidèlement possible ce que je vois. Si je me trompe, ça peut se débattre, mais
je n'ai pas traité personne de phobe, de raciste, d'intolérant, et je n'ai pas
non plus joué sur une victimisation de mon côté. Je pense que ce sont deux
sujets différents.
On va essayer sur tous les sujets d'être
les plus justes possible. Ça ne veut pas dire qu'on est parfaits, mais on peut
se donner comme objectif, comme société, de débattre de tous les sujets en
demeurant mesurés, mais surtout en demeurant fidèles le plus possible aux
faits, à la réalité, et non pas fidèles à une idéologie au détriment des faits
et de la réalité.
Journaliste : Sur les faits,
il y a un décret qui a été passé hier, qui a été annoncé ce matin, sur les
optométristes, où on force le gouvernement... on va forcer les optométristes à
ne pas faire de moyens de pression, là, à partir de demain, là, c'est ce qui
était prévu. Et également on sent qu'il y a une fronde, là, avec la Fédération
des omnipraticiens, là. Est-ce qu'en bout de ligne c'est le patient qui va
payer? Sur les faits.
M. Arseneau : Bien, il est
bien possible que les patients écopent. On voit les coupures massives qu'on est
en train d'appliquer au système de santé. On a décidé de sous-traiter ces
compressions-là à Santé Québec. Mais, pour ce qui est des optométristes,
évidemment, le gouvernement est incapable de s'entendre avec eux, donc il
utilise la méthode forte. Pour six mois, ça protège les services, on est d'accord,
mais, à un moment donné, il faut que le gouvernement, aussi, puisse régler avec
les intervenants du milieu de la santé, parce que ces bras de fer continuels
qui consistent à faire porter l'odieux de l'absence de capacité du gouvernement
de régler les problèmes, mais... ça ne peut pas durer et c'est effectivement
très... en fait, ça a un impact réel sur le climat, sur la volonté, sur l'engagement
des professionnels...
8 h 44 (version non révisée)
M. Arseneau : ...et,
ultimement, sur les usagers, également.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Journaliste : Excuse me, you
said the issue goes further than Mr. Bouazzi and even further than Québec
solidaire, it seems. Can you explain exactly what you mean by wokeism is really
at the heart of the problem?
M.
St-Pierre
Plamondon :So, wokeism is imposing concepts
that, most of the time, are not really well founded from an intellectual
standpoint, but it's imposed through three techniques that have been used over
and over again by Québec solidaire over the past ten years... around ten years.
First technique is to distort the facts,
distort the declarations and make opponents say something they never said, so
as to begin a «procès d'intention», a... to trial their intention instead of
trialing the facts.
Second technique is to intimidate by using
racist or phobic or all sorts of words to make sure that no argument or dialog
is possible. Because, if you say something, you're automatically targeted or...
yes, you're found guilty already of the worst words.
And third technique is victimization, is
to... if the debate is still being held, is to show yourself as a victim so as
to stop any debate on an agenda or a concept you're trying to impose.
And those three techniques have been used
by Québec solidaire over and over. And I think what you have seen yesterday is
members of Parliament from all parties except Québec solidaire, basically,
saying : We're fed up with wokeism, we're fed up with false accusations,
lies and concepts that are imposed to us without being able to debate or
discuss because we're always dealing with those accusations. And now it's the
whole National Assembly. We're also fed up with a party trying to grasp a
small, small profit by going to communities such as muslim Quebeckers, telling
them that the National Assembly consider them as inferior. It's very, very
serious. It's unacceptable. All this for a small profit. All this for
ideological purposes.
We cannot divide ourselves and we cannot
hinder the dialog that is necessary in a democracy with techniques such as what
Québec solidaire has been doing over the past years.
So, it's not only about Haroun Bouazzi, it's
about Québec solidaire over the past years. And it's not only about Québec
solidaire. Québec solidaire is one institutional representant of that
ideological movement, but what we're dealing with here is people being fed up
with wokeism because it's divisive, it's not inclusive. They have taken the
word «inclusive», but in effect, in reality, what it does is to divide people
against each other instead of enabling a dialog as to what's the best public
interest.
Journaliste : I got a
question about ADHD, just to go back to that. You have some concerns about the
rate at which ADHD is being prescribed in Canada...
M.
St-Pierre
Plamondon :So, our «conseil national,
on Sunday, was specifically on giving too much medication to our kids, our
teenagers and our elderly people. And we had mentioned on Sunday that, on the
ADHD medication topic, Québec is prescribing twice as much medication for its
population than the canadian average. So, that should really resonate. We
should start asking ourselves : Why are we prescribing that much medication
and is this good for the health of our kids? Is this feasible from a financial
standpoint? And are we really aiming health or we're aiming medication and
treatment? And the conversation should be about attaining health.
And that's why the data this morning, we
think, should be taken very seriously, and we should be aiming at prescribing
less by preventing more and orienting our daily lives more towards being
healthy, and not having a lot of people that are sick and prescribing
medication as if all this was very normal. It's not normal to have that many of
our kids and teenagers on medication. It's not normal.
Journaliste : ...
M.
St-Pierre
Plamondon :We're developing a public
policy based on the conferences we had on Sunday. It's going to be part of our
2026 platform.
(Fin à 8 h 50)