Cette transcription est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs.
(Douze heures cinquante-neuf minutes)
Le Modérateur : Alors,
bonjour, tout le monde. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Le
sujet de ce point de presse sera le dépôt d'une pétition en soutien à l'industrie
des effets visuels en crise. Prendront la parole lors de ce point de presse le
député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, porte-parole du Parti québécois en
matière de culture et de communication, ainsi que Matthieu Chatelier,
représentant du mouvement citoyen Le Québec... Le Québec n'a plus d'effet.
M. Bérubé : Bonjour. Je suis
heureux aujourd'hui d'être en compagnie de citoyens engagés au sein du groupe
Le Québec n'a plus d'effet, des gens engagés parce que le gouvernement du
Québec a décidé de prendre une décision très mauvaise dans une industrie
importante pour le Québec.
Nous avons mis en ligne une pétition qui a
recueilli plus de 12 000 signatures qui sera déposée un peu plus tard
à l'Assemblée nationale cet après-midi. La pétition demande de suspendre les
modifications apportées au crédit d'impôt pour services de production
cinématographique et d'ouvrir sans délai le dialogue avec les acteurs de l'industrie
québécoise des effets visuels, une industrie où nous sommes des champions du
monde. Elle fait suite à une motion que nous avions déposée le 30 mai
dernier qui demandait de reporter les modifications apportées au crédit d'impôt
dans le dernier budget.
Les acteurs du milieu sont mobilisés
depuis le printemps dernier. À son sommet, il y a un an à peine, le secteur
québécois des effets visuels et de l'animation employait plus de 8 000 personnes
à des salaires moyens de plus de 82 000 $ par an, les fameux emplois
payants réclamés par le premier ministre. C'est une industrie qui a généré plus
de 1,4 milliard de dollars de retombées économiques au cours de la
dernière année. C'est cette niche économique là, qu'on soutient depuis le
gouvernement du premier ministre Bernard Landry, qui est en train de s'effondrer.
Une des visions du premier ministre, c'était
de s'inscrire à travers le monde comme des leaders des grandes technologies. On
est à une époque où les pays rivalisent pour attirer et consolider les secteurs
économiques de pointe. On avait ici une expertise reconnue mondialement, avec
les effets spéciaux, et on l'a laissée tomber sans même consulter les acteurs
en amont. La fin du crédit d'impôt, cumulée aux grèves à Hollywood, a coûté
énormément en fait d'emplois. On estime que le nombre d'emplois dans le monde
des effets spéciaux est passé de 8 037 à 4 663 entre 2022 et 2024, ce
qui constitue une baisse de 42 %.
Nous, ce qu'on demande au gouvernement, le
Parti québécois, c'est d'agir maintenant, de suspendre les modifications dans
sa mise à jour budgétaire et d'aller immédiatement à la rencontre des gens du
milieu.
Sur ce, je cède la parole à M. Chatelier,
qui est accompagné par M. Palegie.
M. Chatelier (Matthieu) : Bonjour.
Je m'adresse à vous en tant que professionnel avec 25 ans dans l'industrie
et en tant que chargé de cours. Je vis donc la situation en première ligne, sur
le terrain, et c'est ce dont je veux témoigner aujourd'hui.
M. Bérubé, je tiens à vous remercier pour
votre appui. En mai dernier, vous avez déposé une motion visant à annuler le
changement au crédit d'impôt, et aujourd'hui, vous appuyez la pétition que l'on
présente. Alors, merci beaucoup. Merci à M. Mailloux également pour votre soutien.
On parle d'une pétition déposée au nom des
employés en effets visuels et en animation ainsi que les étudiants. Ça
représente 8 000 artistes et gestionnaires qui sont des personnes
passionnées, des personnes créatives et des personnes hautement qualifiées, ces
personnes-là qui créent la magie que l'on voit à l'écran. Plus de 60 % des
emplois ont été perdus depuis 2022, c'est-à-dire à peu près deux personnes sur
trois. Si la tendance se maintient, on se dirige vers une perte de trois
emplois sur quatre en 2025. C'est une hémorragie que vit l'industrie.
Il faut agir. On le sait tous, si on ne
fait rien pour contrer une hémorragie, les dégâts vont être grandissants. Ce qu'on
s'apprête à perdre, c'est aussi un savoir-faire qui a été bâti depuis trois décennies
au Québec et qui nous a permis...
M. Chatelier (Matthieu) : ...mais
de gagner la confiance de nos clients, majoritairement Hollywood. Et ça, ça
vaut de l'or. On a des programmes de qualité de formations qui ont été
construits pour répondre aux besoins de l'industrie. Malheureusement, les
étudiants et étudiantes aujourd'hui ne trouvent plus de place dans l'industrie,
pas même un stage, encore moins un emploi. Alors, on va les former ici, au
Québec, pour qu'ils aillent travailler ailleurs. C'est donc tout un écosystème
qui est en danger et qu'il faut sauvegarder. Cette industrie-là, c'est un
fleuron québécois qui est méconnu. Nos métiers sont peu connus du grand public,
et pourtant on est dans le top mondial. Jusqu'à récemment pour nos clients, le
Québec, c'était la destination pour faire les effets visuels. Notre
savoir-faire est récompensé par de nombreux prix prestigieux. On parle d'Oscars,
on parle d'Emmys, on parle de... qui sont les Oscar pour les professionnels du
milieu.
Donc, notre industrie contribue à faire
rayonner le Québec à l'international et c'est quelque chose que l'on doit
défendre. Notre pétition a récolté plus de 12 000 signatures, qui est
largement plus que les 8 000 employés qu'on avait en 2022. Et
vraiment beaucoup plus que les 3 130 qui restent aujourd'hui. On a donc un
soutien massif qu'on ne peut pas ignorer. Ce qu'on demande au gouvernement,
comme l'a dit M. Bérubé, c'est d'une part de réévaluer à la hausse le crédit d'impôt
afin de rendre le Québec de nouveau compétitif aux yeux de nos clients. Et
aussi d'ouvrir les discussions avec les décideurs de l'industrie qui sont sur
le terrain afin que le gouvernement y trouve son compte, tout en permettant à l'industrie
de continuer à exister au Québec de manière pérenne. Merci.
M. Bérubé : Merci, M.
Chatelier. En conclusion, le Parti québécois soutient cette pétition qui sera
déposée juste dépassé un peu 14 heures cet après-midi. Ça va en droite
ligne avec l'héritage du premier ministre Bernard Landry, qui en a été un des
plus grands promoteurs. C'est reconnu d'ailleurs par l'industrie.
On souhaite une rencontre avec la ministre
de l'Économie pour préparer le prochain budget 2025-2026. Voilà une
industrie qui est déjà au Québec, qui rapporte énormément, qui va chercher de l'argent
neuf et qui mériterait un bien meilleur sort que des coupures aussi dures, qui
fait reculer un secteur où on est premier à un secteur où on devient de plus en
plus marginalisé. Donc, c'est un appel important. 12 000 pétitionnaires, c'est
beaucoup pour l'Assemblée nationale, donc ça traduit une grande mobilisation.
Et je veux remercier les membres du comité citoyen Le Québec n'a plus d'effet.
Je vous remercie. Merci.
(Fin à 13 h 06)