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Point de presse de M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de culture et de communications

Version finale

Tuesday, November 19, 2024, 13 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Douze heures cinquante-neuf minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour, tout le monde. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Le sujet de ce point de presse sera le dépôt d'une pétition en soutien à l'industrie des effets visuels en crise. Prendront la parole lors de ce point de presse le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, porte-parole du Parti québécois en matière de culture et de communications, ainsi que Matthieu Chatelier, représentant du mouvement citoyen Le Québec... Le Québec n'a plus d'effet.

M. Bérubé : Bonjour. Je suis heureux aujourd'hui d'être en compagnie de citoyens engagés au sein du groupe Le Québec n'a plus d'effet, des gens engagés parce que le gouvernement du Québec a décidé de prendre une décision très mauvaise dans une industrie importante pour le Québec.

Nous avons mis en ligne une pétition qui a recueilli plus de 12 000 signatures, qui sera déposée un peu plus tard à l'Assemblée nationale cet après-midi. La pétition demande de suspendre les modifications apportées au crédit d'impôt pour services de production cinématographique et d'ouvrir sans délai le dialogue avec les acteurs de l'industrie québécoise des effets visuels, une industrie où nous sommes des champions du monde. Elle fait suite à une motion que nous avions déposée le 30 mai dernier qui demandait de reporter les modifications apportées au crédit d'impôt dans le dernier budget.

Les acteurs du milieu sont mobilisés depuis le printemps dernier. À son sommet, il y a un an à peine, le secteur québécois des effets visuels et de l'animation employait plus de 8 000 personnes à des salaires moyens de plus de 82 000 $ par an, les fameux emplois payants réclamés par le premier ministre. C'est une industrie qui a généré plus de 1,4 milliard de dollars de retombées économiques au cours de la dernière année. C'est cette niche économique là, qu'on soutient depuis le gouvernement du premier ministre Bernard Landry, qui est en train de s'effondrer.

Une des visions du premier ministre, c'était de s'inscrire à travers le monde comme des leaders des grandes technologies. On est à une époque où les pays rivalisent pour attirer et consolider les secteurs économiques de pointe. On avait ici une expertise reconnue mondialement, avec les effets spéciaux, et on l'a laissée tomber sans même consulter les acteurs en amont. La fin du crédit d'impôt, cumulée aux grèves à Hollywood, a coûté énormément en fait d'emplois. On estime que le nombre d'emplois dans le monde des effets spéciaux est passé de 8 037 à 4 663 entre 2022 et 2024, ce qui constitue une baisse de 42 %.

Nous, ce qu'on demande au gouvernement, le Parti québécois, c'est d'agir maintenant, de suspendre les modifications dans sa mise à jour budgétaire et d'aller immédiatement à la rencontre des gens du milieu.

Sur ce, je cède la parole à M. Chatelier, qui est accompagné par M. Palegie.

M. Chatelier (Matthieu) : Bonjour. Je m'adresse à vous en tant que professionnel avec 25 ans dans l'industrie et en tant que chargé de cours. Je vis donc la situation en première ligne, sur le terrain, et c'est ce dont je veux témoigner aujourd'hui.

M. Bérubé, je tiens à vous remercier pour votre appui. En mai dernier, vous avez déposé une motion visant à annuler le changement au crédit d'impôt, et aujourd'hui, vous appuyez la pétition que l'on présente. Alors, merci beaucoup. Merci à M. Mailloux également pour votre soutien.

On parle d'une pétition déposée au nom des employés en effets visuels et en animation ainsi que les étudiants. Ça représente 8 000 artistes et gestionnaires qui sont des personnes passionnées, des personnes créatives et des personnes hautement qualifiées, ces personnes-là qui créent la magie que l'on voit à l'écran. Plus de 60 % des emplois ont été perdus depuis 2022, c'est-à-dire à peu près deux personnes sur trois. Si la tendance se maintient, on se dirige vers une perte de trois emplois sur quatre en 2025. C'est une hémorragie que vit l'industrie.

Il faut agir. On le sait tous, si on ne fait rien pour contrer une hémorragie, les dégâts vont être grandissants. Ce qu'on s'apprête à perdre, c'est aussi un savoir-faire qui a été bâti depuis trois décennies au Québec et qui nous a permis de gagner la confiance de nos clients, majoritairement Hollywood. Et ça, ça vaut de l'or.

On a des programmes de qualité de formations qui ont été construits pour répondre aux besoins de l'industrie. Malheureusement, les étudiants et étudiantes aujourd'hui ne trouvent plus de place dans l'industrie, pas même un stage, encore moins un emploi. Alors, on va les former ici, au Québec, pour qu'ils aillent travailler ailleurs. C'est donc tout un écosystème qui est en danger et qu'il faut sauvegarder. Cette industrie-là, c'est un fleuron québécois qui est méconnu. Nos métiers sont peu connus du grand public, et pourtant on est dans le top mondial. Jusqu'à récemment pour nos clients, le Québec, c'était la destination pour faire les effets visuels. Notre savoir-faire est récompensé par de nombreux prix prestigieux. On parle d'Oscars, on parle d'Emmys, on parle de... qui sont les Oscar pour les professionnels du milieu.

Donc, notre industrie contribue à faire rayonner le Québec à l'international et c'est quelque chose que l'on doit défendre. Notre pétition a récolté plus de 12 000 signatures, qui est largement plus que les 8 000 employés qu'on avait en 2022. Et vraiment beaucoup plus que les 3 130 qui restent aujourd'hui. On a donc un soutien massif qu'on ne peut pas ignorer. Ce qu'on demande au gouvernement, comme l'a dit M. Bérubé, c'est d'une part de réévaluer à la hausse le crédit d'impôt afin de rendre le Québec de nouveau compétitif aux yeux de nos clients. Et aussi d'ouvrir les discussions avec les décideurs de l'industrie qui sont sur le terrain afin que le gouvernement y trouve son compte, tout en permettant à l'industrie de continuer à exister au Québec de manière pérenne. Merci.

M. Bérubé : Merci, M. Chatelier. En conclusion, le Parti québécois soutient cette pétition qui sera déposée juste dépassé un peu 14 heures cet après-midi. Ça va en droite ligne avec l'héritage du premier ministre Bernard Landry, qui en a été un des plus grands promoteurs. C'est reconnu d'ailleurs par l'industrie.

On souhaite une rencontre avec la ministre de l'Économie pour préparer le prochain budget 2025-2026. Voilà une industrie qui est déjà au Québec, qui rapporte énormément, qui va chercher de l'argent neuf et qui mériterait un bien meilleur sort que des coupures aussi dures, qui fait reculer un secteur où on est premier à un secteur où on devient de plus en plus marginalisé. Donc, c'est un appel important. 12 000 pétitionnaires, c'est beaucoup pour l'Assemblée nationale, donc ça traduit une grande mobilisation. Et je veux remercier les membres du comité citoyen Le Québec n'a plus d'effet. Je vous remercie. Merci.

(Fin à 13 h 06)

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