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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et M. André Fortin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé

Version finale

Le mardi 19 novembre 2024, 11 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures vingt minutes)

M. Tanguay : Alors, bon matin à tous et à toutes. Ce matin, on va vous parler de la santé et, je dirais, de l'état de santé du réseau, qui, honnêtement n'est pas à la hauteur. Et, quand je dis «réseau», je parle de la responsabilité du gouvernement caquiste. François Legault est dans sa septième année. Dans les deux ans qui lui restent, va-t-il finalement essayer de se rapprocher d'une promesse très, très forte qu'il avait faite depuis 2018 d'améliorer la qualité des services? Mais on a pu voir que sous son règne, François Legault, les services ont diminué en qualité et en proximité, en accessibilité.

On a vu Mme Biron faire une tournée médiatique la semaine passée, elle n'a convaincu personne, honnêtement. Et, quand on lui demande quand les résultats seront là, quand les gens vont attendre moins longtemps aux urgences puis sur les listes d'attente pour des chirurgies : Bien, écoutez — elle répond en substance — attendez à mars 2025, j'aurai mon plan stratégique et après ça, on le mettra en application.

Alors, pour nous, François Legault, malheureusement, et pour les Québécoises et Québécois qui le savent qu'ils sont sur des listes d'attente puis qui n'ont pas les soins, et qui... en urgence, c'est pire que pire, dans le réseau, François Legault, ça aurait été, en santé, encore une fois, un gros échec. Et pour les deux ans qui lui restent, on lui demande de travailler pour améliorer ce qu'il a vu dépérir sous son règne, à savoir l'accès aux soins de santé.

Je vais maintenant céder la parole à André Fortin.

M. Fortin :Merci, merci, Marc. Je vous rappelle l'état actuel du réseau de la santé où il y a 870 000 Québécois qui attendent sur une liste d'attente pour consulter un spécialiste. C'est plus que jamais. Il y en a 62 % de ces gens-là qui sont hors délai médicalement acceptable et 58 % qui attendent hors délai pour voir un cardiologue. 58 % des Québécois qui ont besoin de voir un cardiologue le font de façon hors délai. Il y a 39 h d'attente à l'Hôpital général de Montréal en ce moment pour les patients sur civière. Il y a 220 % d'occupation à l'urgence de Mont-Laurier.

Et je vous dirais qu'étant donné ce contexte-là, le bien mauvais départ de Santé Québec n'est pas de bon augure. De savoir, dans les... dans les derniers jours, à travers vos pages, qu'énormément de professionnels de la santé vont devoir choisir entre leurs emplois, vont devoir réduire les heures qu'ils offrent au ministère de la Santé, au réseau de la santé, c'est un non-sens complet, là. Dans ces travailleurs-là, ces professionnels-là, il y a des gens qui, par exemple, ont un emploi à temps plein au CISSS de Laval et qui veulent avoir un emploi à temps partiel à Sainte-Justine parce qu'ils veulent un revenu d'appoint, parce qu'ils veulent travailler avec les enfants, parce qu'ils veulent acquérir une expérience différente, et ces gens-là n'auront plus le loisir de le faire. S'ils veulent avoir ce revenu d'appoint là, ils vont devoir se trouver un emploi à l'extérieur du réseau de la santé. Et, pendant ce temps-là, pour combler les heures qu'ils offrent, on va forcer les gens à faire du temps supplémentaire obligatoire. C'est un bien mauvais départ pour l'amélioration promise aux soins de la santé par Santé Québec.

Journaliste : Qu'est-ce qu'on devrait faire dans cette situation précise là? Est-ce qu'on conclut une entente avec le syndicat? Est-ce qu'on permet des assouplissements?

M. Fortin :Bien, d'abord, c'est un débat qu'on aurait aimé avoir lors de l'étude du projet de loi n° 15. Le... Tout le débat sur les ressources humaines, M. Dubé a refusé de l'avoir. Du début, il nous a dit : Non, c'est une question de négociation syndicale, on n'en discutera pas. Et pourtant, on avait déjà à ce moment-là des échos qu'il y aurait des enjeux, entre autres, dans les CISSS et les CIUSSS de Montréal, parce qu'il y aurait des employés qui quitteraient vers leur lieu de résidence sur la Rive-Sud, sur la Rive-Nord ou ailleurs. Il a refusé d'avoir ce débat-là.

Et ce qu'on nous a dit aujourd'hui... ce qu'on nous a dit à l'époque, c'est : Faites-vous-en pas, on va avoir de la flexibilité pour tout le monde. Est-ce que vous voyez de la flexibilité dans ce qui est offert aux employés en ce moment? On leur dit : Vous avez trois jours pour choisir quel emploi vous allez garder. Vous devez faire ça d'ici la fin de la semaine. C'est un non-sens, alors que ces gens-là ont une expertise à offrir, qu'ils veulent le faire et qu'ils ont besoin de ce revenu-là pour faire vivre leur famille.

Journaliste : Ça prend des exceptions, là.

M. Fortin :Bien, absolument, c'est... là, ici, là, on se retrouve devant plusieurs centaines de professionnels de la santé. Ce n'est pas simplement un cas d'une exception ou d'une autre, là, c'est des gens sur lesquels le réseau de la santé compte. C'est des services dont on a besoin qui sont offerts par ces gens-là. Alors, moi, je m'attends à ce que Christian Dubé, à ce que Geneviève Biron, à ce que le leadership de Santé Québec s'assoit avec, oui, le leadership syndical, si c'est nécessaire, pour trouver une solution pour ces gens-là, pour qu'ils puissent continuer à contribuer pleinement et à la hauteur de leur volonté au réseau de la santé.

Journaliste : Bien, je sais qu'il y a d'autres sujets, mais rapidement, Santé, on a entendu cette semaine, Parti Québécois qui pourrait envisager de tirer la plug sur Santé Québec. Vous, votre position au Parti libéral, c'est quoi, à la lumière de justement cette tournée de première entrevue de Mme Biron?

M. Fortin :Oui, bien, d'abord, d'abord, ce n'est... ce n'est pas Marc Tanguay, ce n'est pas moi non plus qui vais élaborer le prochain... la prochaine plateforme du Parti libéral, là. Il y a une course à la chefferie en ce moment. Les candidats vont se prononcer. Cependant, vous connaissez notre position de départ. On était contre la création de Santé Québec. On trouvait que c'était... que le réseau se remettait encore des dernières réformes. C'est long se remettre des réformes. Alors, avant de vous dire aujourd'hui, là, qu'on va tout chambouler nous-mêmes, je pense qu'on se doit de voir comment les premiers mois vont se passer, comment la première année va se passer. Et, à ce moment-là, il y aura une plateforme complète du Parti libéral en santé.

Journaliste : ...la première fois sur un enjeu, alors qu'il y a une course à la chefferie, pour le troisième lien, tout ça, vous n'avez pas de problème avec ça, là, de défendre une idée, mais qui n'est pas défendue par tous les candidats.

M. Fortin :Bien, je vais vous dire juste une chose, par exemple, avant de céder la parole à Marc, le Parti libéral est contre Santé Québec, là, on était contre la création de Santé Québec. On n'a toujours pas reçu d'explication à savoir comment ça va améliorer le réseau de la santé ni de la part de Christian Dubé ni de la part de Geneviève Biron lors de sa tournée la semaine dernière. Tous deux sont incapables de nous dire de façon concrète comment les services à la population vont être améliorés, quand ils vont être améliorés, si, selon leurs estimations, c'est le cas, alors on cherche encore comment ce nouveau réseau là qui nous est proposé peut améliorer les choses pour les Québécois, surtout quand on voit des nouvelles comme celle de ce matin où il y a des centaines d'employés qui vont devoir quitter un poste qu'ils aiment occuper.

M. Tanguay : Oui, tout à fait. Et, le débat de structure, vous l'avez vu, la CAQ, à minuit moins cinq, dans son deuxième mandat, nous a lancé dans ce débat de structure là, et aujourd'hui, parce que la structure n'est pas encore effective et efficiente, ce que je disais en intro : Attendez le plan stratégique de mars 2025. Quand Christian Dubé avait déposé son projet de loi, il avait dit : Moi, je ne m'attends pas à de véritables résultats avant trois ans. Quand vous allez jouer de façon aussi fondamentale dans les structures, bien, vous en perdez de vue le patient qui, lui, aujourd'hui, attend pour des soins.

Journaliste : Je ne sais pas si vous avez déjà commenté, le rattrapage de chirurgies, il n'y a plus d'échéance, il y a encore un objectif, là, de 2500, mais là il n'y a plus d'échéance.

M. Tanguay : Ah! oui, hein?

Journaliste : ...surtout pour le rattrapage de chirurgies.

M. Tanguay : Les chirurgies de plus d'un an?

Journaliste : Oui, c'est ça.

M. Tanguay : Parfait, vous me l'apprenez. La... il y a deux semaines...

Une voix : ...

M. Tanguay : Oui, mais regardez ce que je savais, parce que ça a changé récemment. Il y a deux semaines, je questionnais François Legault en lui disant : Il y a eu trois plans de rattrapage. L'avant-dernier disait : 2000... j'y vais de mémoire, 2 600 d'ici le 31 décembre 2024. J'essaie de me tenir à jour dans le dossier, puis... Et là, par la suite, on m'a dit : Non, non, non, Marc, ça a changé il y a quelques semaines. C'était rendu 2300 au 31 mars 2025, et là, semble-t-il, il y aurait toujours... il aurait repoussé encore cette fois.

Alors, ce que je disais à François Legault il y a deux semaines, c'est un gouvernement avec des cibles mouvantes. Je veux dire, au fur et à mesure que lui avance dans le temps, la cible recule, la cible recule puis il ne l'atteint jamais. Pendant ce temps-là, bien, on déplore le fait que les patients du Québec n'ont pas les soins. Veux-tu aller, André, sur les cibles mouvantes?

M. Fortin :Bien, d'abord, le fait qu'on abandonne une cible, c'est un constat d'échec, là, on dit très clairement aux Québécois : On n'a pas été capable de l'atteindre, on ne sait pas ce qu'on va être capable d'atteindre dans l'avenir, alors on ne se donne pas d'objectif. Moi, je pensais que Christian Dubé, c'était un gestionnaire chevronné, qui venait du privé, et toutes les entreprises privées que je connais, elles ont des cibles précises par rapport à l'atteinte de leurs résultats. Alors, de savoir aujourd'hui que le réseau de la santé n'a aucune cible par rapport au rattrapage en chirurgie, alors qu'on nous a présenté trois plans consécutifs de rattrapage en chirurgie avec des cibles précises à chaque occasion, c'est un... c'est un constat d'échec de la part du ministre lui-même sur son bilan.

D'autre part, ce qu'on... ce qu'on aimerait savoir, c'est : Est-ce que les cibles du ministère de la Santé, pour tout le reste du réseau... est-ce qu'elles tiennent encore, ces cibles-là? Parce que, quand Geneviève Biron nous dit : Ah! bien, nous, on va établir un plan stratégique avec des objectifs, s'il y en a, des objectifs précis, chiffrés, en mars, bien, est-ce que les objectifs du ministère tiennent toujours? Parce qu'il y en a, des objectifs, au ministère, là. Il prévoit réduire les délais d'attente aux urgences. Il se donne des cibles pour réduire les chirurgies. Il se donne des cibles pour réduire les délais ambulanciers, par exemple. Alors, est-ce que ces cibles-là tiennent toujours ou est-ce qu'on doit attendre le mois de mars pour voir s'il y en aura ou il n'y en aura pas, des cibles?

Journaliste : ...de M. Dubé comme un gestionnaire. Lorsque le Parti libéral était là au gouvernement, vous avez toujours nommé des médecins comme ministres de la Santé, ou, en tout cas, pas mal, là, si je me souviens bien. Alors, est-ce que c'était une mauvaise stratégie de mettre un gestionnaire à la tête du ministère de la Santé?

M. Fortin :M. Dubé et M. Legault nous ont dit : Vous nous jugerez aux résultats. Alors, moi, je ne le juge pas sur sa profession. C'est une profession honorable d'être gestionnaire. Moi-même, j'ai un MBA. Alors, ce qu'on s'attendait à M. Dubé... de la part de M. Dubé, c'est qu'il arrive avec des résultats. Lorsque la CAQ est arrivée au pouvoir, il y avait 500 000 Québécois qui attendaient pour une consultation avec un spécialiste. Aujourd'hui, il y en a 870 000. Alors, le bilan de Christian Dubé, du gouvernement de la CAQ parle de lui-même. Alors, s'il nous demande de le juger aux résultats, c'est ce qu'on fait aujourd'hui.

Journaliste : ...vous-même, là, dans le rattrapage des chirurgies, il y a toujours eu des... dans le passé, des cibles précises. Là, il n'y en a plus. Est-ce que vous considérez, là, que c'est... le ministre baisse les bras?

M. Fortin :Bien, c'est exactement ça, là. Si le ministre était confiant par rapport aux stratégies qu'il a mises en place pour rattraper les chirurgies, si le ministre était confiant par rapport à son... ses initiatives, par rapport aux gens qu'il a nommés, par rapport aux projets spécifiques qu'il aurait dû mettre en place dans chaque région pour s'assurer que, pour tel type de chirurgie, on voit une diminution, bien, il serait capable de nous donner un objectif précis de diminution. Lui-même, là, est arrivé trois fois à un micro comme celui-ci et il a dit : Voici ma cible. À chaque fois, il l'a ratée. Aujourd'hui, il vous dit : Je ne vous en donne même plus, de cibles.

Alors, c'est... cet aveu-là de Christian Dubé, c'est baisser les bras, c'est un aveu d'échec, c'est dire qu'il n'a pas été capable de remplir les engagements qu'il a faits à la population et donc qu'il ne veut même pas, à ce moment-ci, nous donner un objectif précis. C'est... Ça en dit long.

Journaliste : Est-ce qu'Haroun Bouazzi doit s'excuser?

M. Tanguay : Oui. Haroun Bouazzi a tenu des propos inacceptables, en substance de dire qu'à l'Assemblée nationale, à tous les jours, il y avait des décisions qui étaient prises et qui relevaient du racisme. Déclaration tout à fait inacceptable. Haroun Bouazzi devait s'excuser. Ça devrait déjà être fait. Je constate qu'au moment où on se parle, puis vous me détromperez si ça a changé dans les dernières minutes, il ne s'est toujours pas excusé, par des excuses sincères.

Maintenant, moi, je me tourne vers le leadership, s'il y en a un, de Québec solidaire. Les co-porte-parole sont chefs de quelque chose, doivent mettre leur pied à terre et exiger d'Haroun Bouazzi des excuses.

Journaliste : Sinon?

M. Tanguay : Sinon... C'est à eux à se gouverner, c'est à eux à voir s'il refuse, lui, comme membre du caucus, une directive claire, c'est à eux à regarder les sanctions.

Journaliste : ...s'il ne s'excuse pas, il faudrait qu'il soit expulsé?

M. Tanguay : Ça serait une option qu'eux-mêmes devraient évaluer dans ce contexte-là.

Journaliste : À quoi vous vous attendez? Vous dites : Il doit s'excuser. S'il ne s'excuse pas?

M. Tanguay : Moi, je m'attends à ce que les chefs de Québec solidaire, les co-porte-parole exigent de leur député des excuses sincères et complètes.

Écoutez, on les voit rentrer au caucus, là. On a vu Christine Labrie dire qu'elle était très mal à l'aise. On a vu Vincent Marissal dire que c'est inacceptable puis que je ne suis pas tout seul à penser ça. On a vu également la nouvelle... Mme Ruba Ghazal, co-porte-parole, dire que c'était extrêmement maladroit. Ils reconnaissent que ce qu'il a dit, c'était inacceptable, en substance. Il doit s'excuser.

Maintenant, je comprends que lui, il ne veut pas s'excuser, mais je me tourne, on se tourne maintenant vers les co-porte-parole pour qu'ils l'exigent.

Journaliste : ...à l'aise, vous, comme parlementaire, de siéger à côté de quelqu'un qui dit qu'à tous les jours il est témoin de racisme à l'Assemblée nationale? Seriez-vous à l'aise de siéger à côté de lui s'il ne s'excuse pas?

M. Tanguay : Écoutez, c'est clair, qu'il va y avoir un malaise. S'il considère que ce qu'on fait tous les jours, on... nous inscrit dans le racisme, je veux dire, il doit reconnaître, reconnaître que ça ne tient pas la route, que c'est faux, c'est insultant et il doit s'excuser, tout simplement.

Journaliste : ...le leadership de Québec Solidaire s'il existe.

M. Tanguay : Oui.

Journaliste : Donc?

M. Tanguay : Parce que je ne le vois pas. Je ne le vois pas depuis jeudi, vendredi, samedi, dimanche, lundi. Là, on est mardi matin. Et la seule chose sur laquelle on s'entend pas mal tous, c'est que c'est inacceptable puis il doit s'excuser. On a compris une chose, Haroun Bouazzi, qui s'est félicité de la motion de Québec solidaire de dimanche, il a pris ça... il a dit... il a pris ça comme un appui, un support. Bien, je pense que, maintenant, c'est aux co-porte-parole d'assumer leur leadership puis d'exiger que leur député s'excuse par des excuses sincères.

Journaliste : Il y a des députés au Parti libéral, au cours des derniers mois, qui ont dénoncé la teneur du discours en immigration du gouvernement. Mme Garceau, par exemple, pour ce qui est de Lionel Carmant, là, qui évoquait les demandeurs d'asile qui mettaient de la pression sur les services sociaux, elle a partagé l'extrait en ligne en disant : Bon, c'est encore la faute des immigrants. Est-ce que vous pensez qu'il n'y a pas des députés au Parti libéral qui sont d'accord sur le fond, peut-être, avec M. Bouazzi?

M. Tanguay : Il n'y a personne au Parti libéral du Québec qui accuse quiconque de raciste.

Journaliste : Non, mais...

M. Tanguay : Ça, c'est une chose. Alors...

Journaliste : Est-ce que vous croyez que le gouvernement a tendance à désigner les personnes immigrantes comme des boucs émissaires pour expliquer certains des problèmes au Québec?

M. Tanguay : Bon, nous... Moi, là... et on le fait comme groupe également quand on parle à ce gouvernement-là, il y a François Legault, moi, quand je parle à François Legault pour lui soulever les problèmes en santé, en éducation, en services de garde, nommez-les tous et que sa première raison, c'est l'immigration, ça ne peut pas être sa première puis, dans bien des cas, sa seule raison. L'immigration, on l'a déjà dit au Parti libéral du Québec, met une pression accrue, notamment pour les demandeurs d'asile. Québec a fait sa part. Mais nous, on ne va jamais jusqu'à traiter qui que ce soit de raciste. Quand on demande des comptes au gouvernement puis qu'il dit : Bien, la première raison, c'est l'immigration, nous, on vient de façon respectueuse dire : Bien, c'est trop court, il y a d'autres éléments qui... qui démontrent puis qui expliquent votre échec, notamment votre... votre mal gestion, mais on ne traite jamais personne de raciste.

Journaliste : ...de discours-là ne... Dans la population, comment c'est perçu? Est-ce qu'il y a des gens qui ne peuvent pas prendre ce discours-là puis se dire : Bon, bien, écoutez, les nouveaux arrivants, ce n'est pas une bonne chose, ça prend mes services, là, ça prend mes places en garderie?

M. Tanguay : Oui. Il y a moyen de faire un débat respectueux et intelligent. Et, en ce sens-là, c'est ce que l'on a fait au Parti libéral du Québec... qu'on a fait au Parti libéral puis qu'on va continuer à faire. Évidemment, je veux dire, il y a une perte de contrôle en immigration. Ce n'est pas la première fois que vous m'entendez le dire. Et ça, ça doit faire partie du débat. On demandait au gouvernement de compter dans sa prévision les temporaires, chose qui a commencé à faire depuis quelques semaines. Alors, ça, c'est une proposition tangible. On veut un bureau de la planification. Il faut qu'au Québec on reprenne contrôle de notre immigration, et le gouvernement Legault a sa large part de responsabilité. Maintenant, on n'a jamais traité personne de raciste, comme l'a fait Haroun Bouazzi.

Journaliste : ...le discours autour de l'immigration est négatif?

M. Tanguay : Moi, je ne le vois pas comme ça. C'est un débat qui est... qui est sain, qui doit être conduit de façon respectueuse, sans dépasser les bornes, ce qu'a fait Haroun Bouazzi, et je pense que ça fait partie du débat de la société. Vous m'avez posé de nombreuses questions là-dessus et je vous ai toujours répondu, sans traiter personne de raciste.

Journaliste : Est-ce que le... Parce que les 125 députés ici, à l'Assemblée nationale, sont élus par la population, par le peuple. Les gens se prononcent à tous les quatre ans. Les gens qui sont ici sont des représentants du peuple. Quel message ça envoie à la population québécoise quand M. Bouazzi dit qu'il est témoin, jour après jour, de façon quotidienne, qu'il est témoin des mécanismes du racisme?

M. Tanguay : Je ne vais pas en rajouter une couche. Moi, je constate...

Une voix : ...

M. Tanguay : Parce que je pense que ça... ce n'est pas mon rôle d'en rajouter une couche. Qu'Haroun Bouazzi s'explique et s'excuse. Il s'est expliqué, mais il ne s'est pas excusé. Puis les explications, quand il dit : Je n'ai pas traité personne de raciste, dans les faits, quand il dit qu'à l'Assemblée nationale, à tous les jours, il constate qu'on considère des cultures comme étant inférieures... désolé, là, c'est dans la définition de traiter quelqu'un de raciste. Moi, ce que je constate, c'est qu'il a affirmé ça par rapport aux travaux de l'Assemblée nationale. Il doit s'en excuser. Puis je n'extrapolerai pas ça sur l'ensemble de la population.

Journaliste : Est-ce que c'est l'institution qui est entachée?

M. Tanguay : Bien, il est clair que, quand un député traite tous les autres de raciste, je veux dire, ce n'est rien pour glorifier l'institution.

Journaliste : Les places en garderie avec des critères religieux, qu'est-ce que vous pensez de ça?

M. Tanguay : Bien, écoutez, le ministère... Puis j'ai... j'ai fait... je suis... je suis retourné en arrière ce matin, la loi... Donc, c'est inacceptable. Je veux dire, les critères, là... Par où prendre ce dossier-là? Je vais répondre très précisément à votre question. C'est inacceptable puis ça n'a pas lieu d'être. On devrait offrir les places en services de garde basés sur les besoins des enfants, notamment les besoins particuliers. Et, parmi les critères, évidemment, premier arrivé, premier servi. Mais évidemment, il peut y avoir des critères, entre autres, des coins moins favorisés, besoins particuliers, et ainsi de suite, sinon, le critère de premier arrivé sur la liste, premier servi, puis il y a d'autres critères également, comme la fratrie.

Avril 2022. Projet de loi 1 a été adopté, devait venir préciser tous ces critères-là et les appliquer dans un guichet unique, qui n'est pas place zéro-cinq. Et ça, la VG est déjà sortie, écoutez, on en perd notre latin, je pense qu'il y a un an et demi, en disant que c'est épouvantable, ce n'est pas encore mis en place. Et nous on dénonçait le fait que ça devait être mis en place dans bien loin, juin 2024. J'ai demandé à ma gang à matin, j'ai dit : C'est quand est-ce qu'il va arriver? Ah! pas avant 2025. Alors, il est temps que le gouvernement, clairement, établisse les critères, les fasse appliquer et s'assure que dans le prochain guichet qu'on... qui voit le jour, bien, que ce soit géré de façon droite.

Le Modérateur : On va penser en anglais.

Journaliste : Why is it important for Haroun Bouazzi to apologize, in your view?

M. Tanguay : Because it was insulting, false and derogatory with respect to one colleague could affirm about the work, the honest and in good faith work of every colleague at this National Assembly. So, we are saying that he refuses so far apologize. Now I'm turning to the leadership of Québec solidaire, if there is any leadership in this political party, namely Mr. Nadeau-Dubois and Mrs. Ghazal, to ask Haroun Bouazzi formally to apologize.

Journaliste : If this was his experience, by asking him to apologize, is this denying him his experience here at the National Assembly?

M. Tanguay : By apologizing, he will be recognizing that it's completely false, insulting and derogatory to say that every day he's seeing decision make in this National Assembly transpiring or evidencing the fact that we were considering certain culture as inferior. This is unacceptable and he should apologize.

Journaliste : What message does his comments send to Quebeckers about what goes on at the National Assembly? And, if he doesn't apologize, what message is that sending to them?

M. Tanguay : I think that the leadership should require these apologies. And, if not, they have to figure out what type of sanction could be imposed to Mr. Bouazzi. That being said, I will not extrapolate other than the fact that he targeted the work and the MNAs at the National Assembly.

Journaliste : May I just ask a quick question about Lion Electric as well?

M. Tanguay : Sure, sure, yes.

Journaliste : We saw today that they may sell, and you're seeing what's going on with Northvolt right now. What does this say about Québec's choice in investments?

M. Tanguay : I think that it's important. We were asking to have a global strategy and we're asking to have a global BAPE on the future of the cells and the energy as well. So, we don't have a clear roadmap, we don't have a clear strategy. And it seems that on a piecemeal the Government is making large investment without having a clear vision for the future, which is a pity. Thank you. Merci.

(Fin à 11 h 42)

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