(Onze heures vingt minutes)
M. Tanguay : Alors, bon matin
à tous et à toutes. Ce matin, on va vous parler de la santé et, je dirais, de l'état
de santé du réseau, qui, honnêtement n'est pas à la hauteur. Et, quand je dis
«réseau», je parle de la responsabilité du gouvernement caquiste. François
Legault est dans sa septième année. Dans les deux ans qui lui restent, va-t-il
finalement essayer de se rapprocher d'une promesse très, très forte qu'il avait
faite depuis 2018 d'améliorer la qualité des services? Mais on a pu voir que
sous son règne, François Legault, les services ont diminué en qualité et en
proximité, en accessibilité.
On a vu Mme Biron faire une tournée
médiatique la semaine passée, elle n'a convaincu personne, honnêtement. Et,
quand on lui demande quand les résultats seront là, quand les gens vont
attendre moins longtemps aux urgences puis sur les listes d'attente pour des
chirurgies : Bien, écoutez — elle répond en substance — attendez
à mars 2025, j'aurai mon plan stratégique et après ça, on le mettra en
application.
Alors, pour nous, François Legault,
malheureusement, et pour les Québécoises et Québécois qui le savent qu'ils sont
sur des listes d'attente puis qui n'ont pas les soins, et qui... en urgence, c'est
pire que pire, dans le réseau, François Legault, ça aurait été, en santé,
encore une fois, un gros échec. Et pour les deux ans qui lui restent, on lui
demande de travailler pour améliorer ce qu'il a vu dépérir sous son règne, à
savoir l'accès aux soins de santé.
Je vais maintenant céder la parole à André
Fortin.
M. Fortin :Merci, merci, Marc. Je vous rappelle l'état actuel du
réseau de la santé où il y a 870 000 Québécois qui attendent sur une
liste d'attente pour consulter un spécialiste. C'est plus que jamais. Il y en a
62 % de ces gens-là qui sont hors délai médicalement acceptable et
58 % qui attendent hors délai pour voir un cardiologue. 58 % des
Québécois qui ont besoin de voir un cardiologue le font de façon hors délai. Il
y a 39 h d'attente à l'Hôpital général de Montréal en ce moment pour les
patients sur civière. Il y a 220 % d'occupation à l'urgence de
Mont-Laurier.
Et je vous dirais qu'étant donné ce
contexte-là, le bien mauvais départ de Santé Québec n'est pas de bon augure. De
savoir, dans les... dans les derniers jours, à travers vos pages, qu'énormément
de professionnels de la santé vont devoir choisir entre leurs emplois, vont
devoir réduire les heures qu'ils offrent au ministère de la Santé, au réseau de
la santé, c'est un non-sens complet, là. Dans ces travailleurs-là, ces
professionnels-là, il y a des gens qui, par exemple, ont un emploi à temps
plein au CISSS de Laval et qui veulent avoir un emploi à temps partiel à
Sainte-Justine parce qu'ils veulent un revenu d'appoint, parce qu'ils veulent
travailler avec les enfants, parce qu'ils veulent acquérir une expérience
différente, et ces gens-là n'auront plus le loisir de le faire. S'ils veulent
avoir ce revenu d'appoint là, ils vont devoir se trouver un emploi à l'extérieur
du réseau de la santé. Et, pendant ce temps-là, pour combler les heures qu'ils
offrent, on va forcer les gens à faire du temps supplémentaire obligatoire. C'est
un bien mauvais départ pour l'amélioration promise aux soins de la santé par
Santé Québec.
Journaliste : Qu'est-ce qu'on
devrait faire dans cette situation précise là? Est-ce qu'on conclut une entente
avec le syndicat? Est-ce qu'on permet des assouplissements?
M. Fortin :Bien, d'abord, c'est un débat qu'on aurait aimé avoir lors
de l'étude du projet de loi n° 15. Le... Tout le débat sur les ressources
humaines, M. Dubé a refusé de l'avoir. Du début, il nous a dit : Non,
c'est une question de négociation syndicale, on n'en discutera pas. Et
pourtant, on avait déjà à ce moment-là des échos qu'il y aurait des enjeux,
entre autres, dans les CISSS et les CIUSSS de Montréal, parce qu'il y aurait
des employés qui quitteraient vers leur lieu de résidence sur la Rive-Sud, sur
la Rive-Nord ou ailleurs. Il a refusé d'avoir ce débat-là.
Et ce qu'on nous a dit aujourd'hui... ce
qu'on nous a dit à l'époque, c'est : Faites-vous-en pas, on va avoir de la
flexibilité pour tout le monde. Est-ce que vous voyez de la flexibilité dans ce
qui est offert aux employés en ce moment? On leur dit : Vous avez trois
jours pour choisir quel emploi vous allez garder. Vous devez faire ça d'ici la
fin de la semaine. C'est un non-sens, alors que ces gens-là ont une expertise à
offrir, qu'ils veulent le faire et qu'ils ont besoin de ce revenu-là pour faire
vivre leur famille.
Journaliste : Ça prend des
exceptions, là.
M. Fortin :Bien, absolument, c'est... là, ici, là, on se retrouve
devant plusieurs centaines de professionnels de la santé. Ce n'est pas
simplement un cas d'une exception ou d'une autre, là, c'est des gens sur
lesquels le réseau de la santé compte. C'est des services dont on a besoin qui
sont offerts par ces gens-là. Alors, moi, je m'attends à ce que Christian Dubé,
à ce que Geneviève Biron, à ce que le leadership de Santé Québec s'assoit avec,
oui, le leadership syndical, si c'est nécessaire, pour trouver une solution
pour ces gens-là, pour qu'ils puissent continuer à contribuer pleinement et à
la hauteur de leur volonté au réseau de la santé.
Journaliste : Bien, je sais
qu'il y a d'autres sujets, mais rapidement, Santé, on a entendu cette semaine,
Parti Québécois qui pourrait envisager de tirer la plug sur Santé Québec. Vous,
votre position au Parti libéral, c'est quoi, à la lumière de justement cette
tournée de première entrevue de Mme Biron?
M. Fortin :Oui, bien, d'abord, d'abord, ce n'est... ce n'est pas Marc
Tanguay, ce n'est pas moi non plus qui vais élaborer le prochain... la
prochaine plateforme du Parti libéral, là. Il y a une course à la chefferie en
ce moment. Les candidats vont se prononcer. Cependant, vous connaissez notre
position de départ. On était contre la création de Santé Québec. On trouvait
que c'était... que le réseau se remettait encore des dernières réformes. C'est
long se remettre des réformes. Alors, avant de vous dire aujourd'hui, là, qu'on
va tout chambouler nous-mêmes, je pense qu'on se doit de voir comment les
premiers mois vont se passer, comment la première année va se passer. Et, à ce
moment-là, il y aura une plateforme complète du Parti libéral en santé.
Journaliste : ...la première
fois sur un enjeu, alors qu'il y a une course à la chefferie, pour le troisième
lien, tout ça, vous n'avez pas de problème avec ça, là, de défendre une idée,
mais qui n'est pas défendue par tous les candidats.
M. Fortin :Bien, je vais vous dire juste une chose, par exemple, avant
de céder la parole à Marc, le Parti libéral est contre Santé Québec, là, on
était contre la création de Santé Québec. On n'a toujours pas reçu
d'explication à savoir comment ça va améliorer le réseau de la santé ni de la
part de Christian Dubé ni de la part de Geneviève Biron lors de sa tournée la
semaine dernière. Tous deux sont incapables de nous dire de façon concrète
comment les services à la population vont être améliorés, quand ils vont être
améliorés, si, selon leurs estimations, c'est le cas, alors on cherche encore
comment ce nouveau réseau là qui nous est proposé peut améliorer les choses
pour les Québécois, surtout quand on voit des nouvelles comme celle de ce matin
où il y a des centaines d'employés qui vont devoir quitter un poste qu'ils
aiment occuper.
M. Tanguay : Oui, tout à
fait. Et, le débat de structure, vous l'avez vu, la CAQ, à minuit moins cinq,
dans son deuxième mandat, nous a lancé dans ce débat de structure là, et
aujourd'hui, parce que la structure n'est pas encore effective et efficiente,
ce que je disais en intro : Attendez le plan stratégique de mars 2025.
Quand Christian Dubé avait déposé son projet de loi, il avait dit : Moi,
je ne m'attends pas à de véritables résultats avant trois ans. Quand vous allez
jouer de façon aussi fondamentale dans les structures, bien, vous en perdez de
vue le patient qui, lui, aujourd'hui, attend pour des soins.
Journaliste : Je ne sais pas
si vous avez déjà commenté, le rattrapage de chirurgies, il n'y a plus
d'échéance, il y a encore un objectif, là, de 2500, mais là il n'y a plus
d'échéance.
M. Tanguay : Ah! oui, hein?
Journaliste : ...surtout pour
le rattrapage de chirurgies.
M. Tanguay : Les chirurgies
de plus d'un an?
Journaliste : Oui, c'est ça.
M. Tanguay : Parfait, vous me
l'apprenez. La... il y a deux semaines...
Une voix : ...
M. Tanguay : Oui, mais
regardez ce que je savais, parce que ça a changé récemment. Il y a deux
semaines, je questionnais François Legault en lui disant : Il y a eu trois
plans de rattrapage. L'avant-dernier disait : 2000... j'y vais de mémoire,
2 600 d'ici le 31 décembre 2024. J'essaie de me tenir à jour dans le
dossier, puis... Et là, par la suite, on m'a dit : Non, non, non, Marc, ça
a changé il y a quelques semaines. C'était rendu 2300 au 31 mars 2025, et
là, semble-t-il, il y aurait toujours... il aurait repoussé encore cette fois.
Alors, ce que je disais à François Legault
il y a deux semaines, c'est un gouvernement avec des cibles mouvantes. Je veux
dire, au fur et à mesure que lui avance dans le temps, la cible recule, la
cible recule puis il ne l'atteint jamais. Pendant ce temps-là, bien, on déplore
le fait que les patients du Québec n'ont pas les soins. Veux-tu aller, André,
sur les cibles mouvantes?
M. Fortin :Bien, d'abord, le fait qu'on abandonne une cible, c'est un
constat d'échec, là, on dit très clairement aux Québécois : On n'a pas été
capable de l'atteindre, on ne sait pas ce qu'on va être capable d'atteindre
dans l'avenir, alors on ne se donne pas d'objectif. Moi, je pensais que
Christian Dubé, c'était un gestionnaire chevronné, qui venait du privé, et
toutes les entreprises privées que je connais, elles ont des cibles précises
par rapport à l'atteinte de leurs résultats. Alors, de savoir aujourd'hui que
le réseau de la santé n'a aucune cible par rapport au rattrapage en chirurgie,
alors qu'on nous a présenté trois plans consécutifs de rattrapage en chirurgie
avec des cibles précises à chaque occasion, c'est un... c'est un constat
d'échec de la part du ministre lui-même sur son bilan.
D'autre part, ce qu'on... ce qu'on
aimerait savoir, c'est : Est-ce que les cibles du ministère de la Santé,
pour tout le reste du réseau... est-ce qu'elles tiennent encore, ces cibles-là?
Parce que, quand Geneviève Biron nous dit : Ah! bien, nous, on va établir
un plan stratégique avec des objectifs, s'il y en a, des objectifs précis,
chiffrés, en mars, bien, est-ce que les objectifs du ministère tiennent
toujours? Parce qu'il y en a, des objectifs, au ministère, là. Il prévoit
réduire les délais d'attente aux urgences. Il se donne des cibles pour réduire
les chirurgies. Il se donne des cibles pour réduire les délais ambulanciers,
par exemple. Alors, est-ce que ces cibles-là tiennent toujours ou est-ce qu'on
doit attendre le mois de mars pour voir s'il y en aura ou il n'y en aura pas,
des cibles?
Journaliste : ...de M. Dubé
comme un gestionnaire. Lorsque le Parti libéral était là au gouvernement, vous
avez toujours nommé des médecins comme ministres de la Santé, ou, en tout cas,
pas mal, là, si je me souviens bien. Alors, est-ce que c'était une mauvaise
stratégie de mettre un gestionnaire à la tête du ministère de la Santé?
M. Fortin :M. Dubé et M. Legault nous ont dit : Vous nous jugerez
aux résultats. Alors, moi, je ne le juge pas sur sa profession. C'est une
profession honorable d'être gestionnaire. Moi-même, j'ai un MBA. Alors, ce
qu'on s'attendait à M. Dubé... de la part de M. Dubé, c'est qu'il arrive avec
des résultats. Lorsque la CAQ est arrivée au pouvoir, il y avait
500 000 Québécois qui attendaient pour une consultation avec un
spécialiste. Aujourd'hui, il y en a 870 000. Alors, le bilan de Christian
Dubé, du gouvernement de la CAQ parle de lui-même. Alors, s'il nous demande de
le juger aux résultats, c'est ce qu'on fait aujourd'hui.
Journaliste : ...vous-même,
là, dans le rattrapage des chirurgies, il y a toujours eu des... dans le passé,
des cibles précises. Là, il n'y en a plus. Est-ce que vous considérez, là, que
c'est... le ministre baisse les bras?
M. Fortin :Bien, c'est exactement ça, là. Si le ministre était
confiant par rapport aux stratégies qu'il a mises en place pour rattraper les
chirurgies, si le ministre était confiant par rapport à son... ses initiatives,
par rapport aux gens qu'il a nommés, par rapport aux projets spécifiques qu'il
aurait dû mettre en place dans chaque région pour s'assurer que, pour tel type
de chirurgie, on voit une diminution, bien, il serait capable de nous donner un
objectif précis de diminution. Lui-même, là, est arrivé trois fois à un micro
comme celui-ci et il a dit : Voici ma cible. À chaque fois, il l'a ratée.
Aujourd'hui, il vous dit : Je ne vous en donne même plus, de cibles.
Alors, c'est... cet aveu-là de Christian
Dubé, c'est baisser les bras, c'est un aveu d'échec, c'est dire qu'il n'a pas
été capable de remplir les engagements qu'il a faits à la population et donc
qu'il ne veut même pas, à ce moment-ci, nous donner un objectif précis.
C'est... Ça en dit long.
Journaliste : Est-ce
qu'Haroun Bouazzi doit s'excuser?
M. Tanguay : Oui. Haroun
Bouazzi a tenu des propos inacceptables, en substance de dire qu'à l'Assemblée
nationale, à tous les jours, il y avait des décisions qui étaient prises et qui
relevaient du racisme. Déclaration tout à fait inacceptable. Haroun Bouazzi
devait s'excuser. Ça devrait déjà être fait. Je constate qu'au moment où on se
parle, puis vous me détromperez si ça a changé dans les dernières minutes, il
ne s'est toujours pas excusé, par des excuses sincères.
Maintenant, moi, je me tourne vers le
leadership, s'il y en a un, de Québec solidaire. Les co-porte-parole sont chefs
de quelque chose, doivent mettre leur pied à terre et exiger d'Haroun Bouazzi
des excuses.
Journaliste : Sinon?
M. Tanguay : Sinon... C'est à
eux à se gouverner, c'est à eux à voir s'il refuse, lui, comme membre du
caucus, une directive claire, c'est à eux à regarder les sanctions.
Journaliste : ...s'il ne
s'excuse pas, il faudrait qu'il soit expulsé?
M. Tanguay : Ça serait une
option qu'eux-mêmes devraient évaluer dans ce contexte-là.
Journaliste : À quoi vous
vous attendez? Vous dites : Il doit s'excuser. S'il ne s'excuse pas?
M. Tanguay : Moi, je
m'attends à ce que les chefs de Québec solidaire, les co-porte-parole exigent
de leur député des excuses sincères et complètes.
Écoutez, on les voit rentrer au caucus,
là. On a vu Christine Labrie dire qu'elle était très mal à l'aise. On a vu
Vincent Marissal dire que c'est inacceptable puis que je ne suis pas tout seul
à penser ça. On a vu également la nouvelle... Mme Ruba Ghazal, co-porte-parole,
dire que c'était extrêmement maladroit. Ils reconnaissent que ce qu'il a dit,
c'était inacceptable, en substance. Il doit s'excuser.
Maintenant, je comprends que lui, il ne
veut pas s'excuser, mais je me tourne, on se tourne maintenant vers les
co-porte-parole pour qu'ils l'exigent.
Journaliste : ...à l'aise,
vous, comme parlementaire, de siéger à côté de quelqu'un qui dit qu'à tous les
jours il est témoin de racisme à l'Assemblée nationale? Seriez-vous à l'aise de
siéger à côté de lui s'il ne s'excuse pas?
M. Tanguay : Écoutez, c'est
clair, qu'il va y avoir un malaise. S'il considère que ce qu'on fait tous les
jours, on... nous inscrit dans le racisme, je veux dire, il doit reconnaître,
reconnaître que ça ne tient pas la route, que c'est faux, c'est insultant et il
doit s'excuser, tout simplement.
Journaliste : ...le
leadership de Québec Solidaire s'il existe.
M. Tanguay : Oui.
Journaliste : Donc?
M. Tanguay : Parce que je ne
le vois pas. Je ne le vois pas depuis jeudi, vendredi, samedi, dimanche, lundi.
Là, on est mardi matin. Et la seule chose sur laquelle on s'entend pas mal
tous, c'est que c'est inacceptable puis il doit s'excuser. On a compris une
chose, Haroun Bouazzi, qui s'est félicité de la motion de Québec solidaire de
dimanche, il a pris ça... il a dit... il a pris ça comme un appui, un support.
Bien, je pense que, maintenant, c'est aux co-porte-parole d'assumer leur leadership
puis d'exiger que leur député s'excuse par des excuses sincères.
Journaliste : Il y a des
députés au Parti libéral, au cours des derniers mois, qui ont dénoncé la teneur
du discours en immigration du gouvernement. Mme Garceau, par exemple, pour ce qui
est de Lionel Carmant, là, qui évoquait les demandeurs d'asile qui mettaient de
la pression sur les services sociaux, elle a partagé l'extrait en ligne en
disant : Bon, c'est encore la faute des immigrants. Est-ce que vous pensez
qu'il n'y a pas des députés au Parti libéral qui sont d'accord sur le fond,
peut-être, avec M. Bouazzi?
M. Tanguay : Il n'y a
personne au Parti libéral du Québec qui accuse quiconque de raciste.
Journaliste : Non, mais...
M. Tanguay : Ça, c'est une
chose. Alors...
Journaliste : Est-ce que vous
croyez que le gouvernement a tendance à désigner les personnes immigrantes
comme des boucs émissaires pour expliquer certains des problèmes au Québec?
M. Tanguay : Bon, nous...
Moi, là... et on le fait comme groupe également quand on parle à ce
gouvernement-là, il y a François Legault, moi, quand je parle à François
Legault pour lui soulever les problèmes en santé, en éducation, en services de
garde, nommez-les tous et que sa première raison, c'est l'immigration, ça ne
peut pas être sa première puis, dans bien des cas, sa seule raison.
L'immigration, on l'a déjà dit au Parti libéral du Québec, met une pression
accrue, notamment pour les demandeurs d'asile. Québec a fait sa part. Mais
nous, on ne va jamais jusqu'à traiter qui que ce soit de raciste. Quand on
demande des comptes au gouvernement puis qu'il dit : Bien, la première
raison, c'est l'immigration, nous, on vient de façon respectueuse dire :
Bien, c'est trop court, il y a d'autres éléments qui... qui démontrent puis qui
expliquent votre échec, notamment votre... votre mal gestion, mais on ne traite
jamais personne de raciste.
Journaliste : ...de
discours-là ne... Dans la population, comment c'est perçu? Est-ce qu'il y a des
gens qui ne peuvent pas prendre ce discours-là puis se dire : Bon, bien,
écoutez, les nouveaux arrivants, ce n'est pas une bonne chose, ça prend mes
services, là, ça prend mes places en garderie?
M. Tanguay : Oui. Il y a
moyen de faire un débat respectueux et intelligent. Et, en ce sens-là, c'est ce
que l'on a fait au Parti libéral du Québec... qu'on a fait au Parti libéral
puis qu'on va continuer à faire. Évidemment, je veux dire, il y a une perte de
contrôle en immigration. Ce n'est pas la première fois que vous m'entendez le
dire. Et ça, ça doit faire partie du débat. On demandait au gouvernement de
compter dans sa prévision les temporaires, chose qui a commencé à faire depuis
quelques semaines. Alors, ça, c'est une proposition tangible. On veut un bureau
de la planification. Il faut qu'au Québec on reprenne contrôle de notre
immigration, et le gouvernement Legault a sa large part de responsabilité.
Maintenant, on n'a jamais traité personne de raciste, comme l'a fait Haroun
Bouazzi.
Journaliste : ...le discours
autour de l'immigration est négatif?
M. Tanguay : Moi, je ne le
vois pas comme ça. C'est un débat qui est... qui est sain, qui doit être conduit
de façon respectueuse, sans dépasser les bornes, ce qu'a fait Haroun Bouazzi,
et je pense que ça fait partie du débat de la société. Vous m'avez posé de
nombreuses questions là-dessus et je vous ai toujours répondu, sans traiter
personne de raciste.
Journaliste : Est-ce que
le... Parce que les 125 députés ici, à l'Assemblée nationale, sont élus
par la population, par le peuple. Les gens se prononcent à tous les quatre ans.
Les gens qui sont ici sont des représentants du peuple. Quel message ça envoie
à la population québécoise quand M. Bouazzi dit qu'il est témoin, jour après
jour, de façon quotidienne, qu'il est témoin des mécanismes du racisme?
M. Tanguay : Je ne vais pas
en rajouter une couche. Moi, je constate...
Une voix : ...
M. Tanguay : Parce que je
pense que ça... ce n'est pas mon rôle d'en rajouter une couche. Qu'Haroun
Bouazzi s'explique et s'excuse. Il s'est expliqué, mais il ne s'est pas excusé.
Puis les explications, quand il dit : Je n'ai pas traité personne de
raciste, dans les faits, quand il dit qu'à l'Assemblée nationale, à tous les
jours, il constate qu'on considère des cultures comme étant inférieures...
désolé, là, c'est dans la définition de traiter quelqu'un de raciste. Moi, ce
que je constate, c'est qu'il a affirmé ça par rapport aux travaux de
l'Assemblée nationale. Il doit s'en excuser. Puis je n'extrapolerai pas ça sur
l'ensemble de la population.
Journaliste : Est-ce que
c'est l'institution qui est entachée?
M. Tanguay : Bien, il est
clair que, quand un député traite tous les autres de raciste, je veux dire, ce
n'est rien pour glorifier l'institution.
Journaliste : Les places en
garderie avec des critères religieux, qu'est-ce que vous pensez de ça?
M. Tanguay : Bien, écoutez,
le ministère... Puis j'ai... j'ai fait... je suis... je suis retourné en
arrière ce matin, la loi... Donc, c'est inacceptable. Je veux dire, les
critères, là... Par où prendre ce dossier-là? Je vais répondre très précisément
à votre question. C'est inacceptable puis ça n'a pas lieu d'être. On devrait
offrir les places en services de garde basés sur les besoins des enfants,
notamment les besoins particuliers. Et, parmi les critères, évidemment, premier
arrivé, premier servi. Mais évidemment, il peut y avoir des critères, entre
autres, des coins moins favorisés, besoins particuliers, et ainsi de suite,
sinon, le critère de premier arrivé sur la liste, premier servi, puis il y a
d'autres critères également, comme la fratrie.
Avril 2022. Projet de loi 1 a été
adopté, devait venir préciser tous ces critères-là et les appliquer dans un
guichet unique, qui n'est pas place zéro-cinq. Et ça, la VG est déjà sortie,
écoutez, on en perd notre latin, je pense qu'il y a un an et demi, en disant
que c'est épouvantable, ce n'est pas encore mis en place. Et nous on dénonçait
le fait que ça devait être mis en place dans bien loin, juin 2024. J'ai demandé
à ma gang à matin, j'ai dit : C'est quand est-ce qu'il va arriver? Ah! pas
avant 2025. Alors, il est temps que le gouvernement, clairement, établisse les
critères, les fasse appliquer et s'assure que dans le prochain guichet qu'on...
qui voit le jour, bien, que ce soit géré de façon droite.
Le Modérateur : On va penser
en anglais.
Journaliste :
Why is it important for Haroun Bouazzi
to apologize, in your view?
M. Tanguay :
Because it was insulting, false and
derogatory with respect to one colleague could affirm about the work, the
honest and in good faith work of every colleague at this National Assembly. So,
we are saying that he refuses so far apologize. Now I'm turning to the
leadership of Québec solidaire, if there is any leadership in this political
party, namely Mr. Nadeau-Dubois and Mrs. Ghazal, to ask Haroun Bouazzi formally
to apologize.
Journaliste :
If this was his experience, by asking
him to apologize, is this denying him his experience here at the National
Assembly?
M. Tanguay :
By apologizing, he will be recognizing
that it's completely false, insulting and derogatory to say that every day he's
seeing decision make in this National Assembly transpiring or evidencing the
fact that we were considering certain culture as inferior. This is unacceptable
and he should apologize.
Journaliste :
What message does his comments send to
Quebeckers about what goes on at the National Assembly? And, if he doesn't
apologize, what message is that sending to them?
M. Tanguay :
I think that the leadership should
require these apologies. And, if not, they have to figure out what type of
sanction could be imposed to Mr. Bouazzi. That being said, I will not
extrapolate other than the fact that he targeted the work and the MNAs at the
National Assembly.
Journaliste :
May I just ask a quick question about
Lion Electric as well?
M. Tanguay :
Sure, sure, yes.
Journaliste :
We saw today that they may sell, and
you're seeing what's going on with Northvolt right now. What does this say
about Québec's choice in investments?
M. Tanguay :
I think that it's important. We were
asking to have a global strategy and we're asking to have a global BAPE on the
future of the cells and the energy as well. So, we don't have a clear roadmap,
we don't have a clear strategy. And it seems that on a piecemeal the Government
is making large investment without having a clear vision for the future, which
is a pity. Thank you. Merci.
(Fin à 11 h 42)