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Point de presse de Mme Catherine Blouin, adjointe parlementaire du ministre de la Santé, M. André Fortin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé, M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Version finale

Le mardi 5 novembre 2024, 15 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Quinze heures trente et une minutes)

Mme Blouin : Alors, bonjour, tout le monde. Je suis très heureuse d'être ici aujourd'hui pour vous parler de ce rapport de la Commission sur la santé et les services sociaux, qui porte sur les moyens facilitant le don d'organes et de tissus. Alors, bien évidemment, j'aimerais commencer par saluer le travail de tous les collègues ici présents, parce qu'on s'entend pour dire que c'est un sujet qui dépasse toute partisanerie. Alors, on a travaillé avec le même objectif en tête, c'est-à-dire de faciliter l'accès et d'améliorer la situation, donc, du don d'organes et de tissus au Québec. Évidemment, je tiens aussi à remercier très sincèrement tous les groupes et toutes les personnes qui sont venues se faire entendre par les membres de la commission. Que ce soit les 14 personnes, les groupes qu'on a entendus en audition publique ou encore lors de nos cinq rencontres consultatives, on a eu droit à des témoignages pertinents, parfois chargés d'émotion, mais ça a été vraiment des moments constructifs et franchement enrichissants. Et toutes ces rencontres, vous vous en doutez, ont nourri nos échanges... entre les membres de la commission, et c'est ce qui a mené au rapport qu'on vous présente aujourd'hui. Après 10 séances de travail, on peut dire que c'est vraiment un mandat d'initiative franchement fascinant. C'est un sujet qui est sensible, alors on se doit de faire les choses correctement. Et je pense que nos recommandations répondent aux besoins qui ont été nommés.

Je pense d'abord à la création d'une loi-cadre qui porte sur le don d'organes et de tissus. Je pense aussi à la désignation d'un organisme responsable ou encore à la création d'un registre unique... centralisé, pardon, et fiable, pour ne nommer que ça. Alors bref, je suis vraiment très, très fière du travail qui a été réalisé, du rapport qu'on dépose aujourd'hui.

Et, sans plus tarder, je laisse la parole à mon collègue député de Pontiac. Merci beaucoup.

M. Fortin :Merci. Merci, Catherine. Effectivement, moi aussi j'aimerais commencer en remerciant les collègues qui sont ici présents et ceux qui ont participé à la commission pour le travail... le travail complet, le travail rigoureux, le travail qui s'est fait dans un esprit transpartisan et qui nous a permis d'aller au fond des choses, de bien comprendre la situation présente au Québec et de comprendre ce qui est nécessaire pour améliorer la situation présente au Québec. Et c'est un travail qui a été fait avec toujours en tête, je crois, les 853 personnes qui attendent en ce moment pour un don d'organes au Québec, des gens qui... qui sont inquiets de leur état de santé, des gens pour qui leurs proches sont inquiets de leur état de santé, qui se disent que leur vie... leur qualité de vie, mais leur vie risque d'être changée, selon s'ils auront un organe ou non. Et je pense qu'il faut se le dire, aujourd'hui, là : Le Québec, dans la situation actuelle, n'est pas un chef de file en matière de don d'organes, loin de là. Il y a énormément d'améliorations qui peuvent être faites pour nous permettre d'améliorer notre performance en matière de don d'organes. Et un des constats qu'on a établis tous ensemble, c'est les différences majeures d'un hôpital à un autre. Et là je vais le dire de la façon la plus directe possible : Bien, si vous décédez et que vous êtes un... vous souhaitez donner vos organes, si vous décédez dans certains hôpitaux du Québec, malheureusement, ce ne sera pas possible, parce que le processus de référencement, le processus d'identification de donneurs potentiels n'est pas à jour, n'est pas à point.

Alors, nous avons établi la nécessité de faire des changements importants dans nos hôpitaux, d'avoir des protocoles clairs, d'avoir des protocoles uniformes. Et ça, je pense que ça va être au cœur des améliorations qui pourront, je l'espère, à travers un projet de loi présenté par la ministre déléguée à la Santé, améliorer la situation actuelle.

On a aussi émis plusieurs constats en lien avec l'appui à la famille, l'appui qui est apporté à la famille au moment du décès d'un de ses proches et qui pourrait... qui pourrait offrir ses organes, il y a des familles qui sont venues nous dire de façon très émotive qu'ils ne se sentaient pas épaulés tout au long du processus, qu'ils n'avaient pas toujours réponse à leurs questions, qu'ils n'avaient pas toujours des gens bien formés pour les aider. Alors, je pense que, si on veut réellement rendre... rendre la situation meilleure, améliorer la situation, d'avoir une formation initiale mais également une formation continue pour des professionnels de la santé en matière de don d'organes, c'est incontournable.

Je retiens aussi la recommandation autour des campagnes de sensibilisation et d'avoir un groupe en charge du processus de don d'organes du début à la fin au Québec. Ça nous apparaît inévitable si on veut améliorer notre performance.

Enfin, je tiens à le dire, on a émis ce qui est peut-être une nouveauté, là, dans les rapports de commissions. Et j'apprécie l'ouverture de mes collègues à le faire. On a un rapport de commission qui, à 95 %, est unanime, mais qui... Sur une recommandation, celle qui émane de ma formation politique sur le consentement présumé, mes collègues ont choisi de non pas dire oui ou non, mais de dire qu'on y reviendra à un moment donné. Quand on aura fait les autres changements, la Commission de la santé pourra se pencher sur cette question-là à nouveau.

J'apprécie l'ouverture à procéder de cette façon, à me permettre d'avoir une opinion dissidente de celle de mes collègues, parce que je crois que le Québec est davantage prêt, qu'on a toujours besoin d'une discussion sociétale autour de la chose, mais qu'on pourrait, comme d'autres provinces, comme la Nouvelle-Écosse entre autres l'a fait, procéder de manière... de manière parallèle avec les mesures qui sont présentées.

Ceci étant, j'espère que les changements qu'on... et je suis confiant que les changements qu'on propose aujourd'hui vont avoir un impact dans le fonctionnement du réseau de la santé, vont avoir un impact pour favoriser le don d'organes. Et j'espère profondément que la ministre va s'en inspirer lors du dépôt de son projet de loi à venir. Je vous remercie.

M. Marissal : Merci, André, chers collègues. Moi aussi, à mon tour de remercier les collègues des trois autres partis ici, à l'Assemblée nationale, pour un travail efficace, non partisan. Merci en particulier au collègue de Pontiac, André Fortin, qui a lancé le bal, qui a initié le mouvement vers ce rapport en déposant un projet de loi privé à l'Assemblée nationale. Même s'il n'a pas été retenu par le gouvernement, ça a quand même donné lieu à la commission spéciale de laquelle maintenant on... avec laquelle on propose maintenant le rapport qui est devant vous.

J'incite la population à se l'approprier, il est facilement... facilement trouvable sur les réseaux sociaux, question de vous faire une tête. C'est un sujet qui concerne tout le monde, c'est un sujet qui peut diviser aussi des familles, mais il faut se l'approprier. Parce qu'André l'a dit, on n'est pas très bons au Québec en matière de don d'organes, et c'est malheureux. On peut faire beaucoup mieux. Puis je pense qu'il y a les éléments dans ce qu'on propose pour nous permettre de faire beaucoup mieux.

On n'est pas très bons. Et je dirais, sans vilain jeu de mots, que ce n'est pas par manque de cœur. Les Québécois ont du cœur. Les Québécois et Québécoises sont empathiques. C'est juste que le système, honnêtement, ne répond pas à la demande en ce moment, et parfois même, tourne le dos à des donneurs ou à des receveurs, évidemment. Alors, pour ça, on a quand même des recommandations qui, je le souhaite, seront reprises par le gouvernement dans un éventuel projet de loi qu'on espère assez bientôt. Parce que, de toute façon, le gros du travail a été fait. Puis je pense qu'on s'entendra quand même assez rapidement. Et, comme on a pris du retard depuis quelques décennies, bien, plus tôt on débattra du projet de loi, plus tôt on l'adoptera, plus tôt on pourra relancer cette machine.

Sachez, et je termine là-dessus, que chaque donneur peut sauver jusqu'à six vies. Ce n'est pas banal. Les gens sont généralement ouverts à faire des dons d'organes, mais il y a de la sensibilisation à faire. Il y a toute une machine à réparer aussi. Et aussi un organisme qui sera désigné, qui aura les moyens pour le faire, ça, c'est essentiel aussi. Alors, merci encore une fois.

M. Arseneau : À mon tour de remercier les collègues pour toute la collaboration et toute la volonté d'en arriver à un rapport qui est consensuel puis qui fait avancer la société québécoise. Et on a... on a réussi. Vous savez qu'un mandat d'initiative, on en parle souvent pour faire valoir un certain nombre d'enjeux, ce n'est pas toujours retenu comme étant une voie... la meilleure voie pour faire avancer des dossiers, pour toutes sortes de raisons. Mais, dans ce cas-là, moi, je remercie en particulier la partie gouvernementale d'avoir accepté de travailler avec tous les autres... toutes les autres formations politiques sur ce dossier-là, qui, par définition, est non partisan.

La première fois qu'on a discuté de façon transpartisane de ce dossier-là, en tout cas, moi, depuis six ans que je suis député, ça a été à l'occasion du Forum international sur le don d'organes et de tissus qui s'est déroulé à Montréal en octobre 2021. Et déjà, à ce moment-là, Vincent y était, on a convenu qu'on pouvait faire plus et qu'on pouvait faire mieux.

Alors, trois ans plus tard et un an après le début du travail transpartisan autour de cet objet-là par la commission, bien, on arrive à déposer un rapport qui est très, très important comme une étape franchie. Mais ce n'est pas la fin de l'histoire, on l'a évoqué. Ce qu'on a choisi comme façon de faire à travers nos recommandations, c'est de déposer un projet de loi cadre qui nous permettrait justement de rehausser la performance du Québec en matière de don d'organes et qui nous permettrait évidemment de sauver davantage de vies.

On sait tous que le don d'organes sauve des vies. Et je ne veux pas te relancer, Vincent, mais je dirais qu'on peut sauver jusqu'à huit vies par le don d'organes, selon l'information que moi, j'ai pu consulter.

Alors, effectivement que c'est important, on peut faire mieux et on regarde ce qui est... ce qui est fait dans d'autres juridictions. Et c'est... le constat qu'on peut faire, c'est que, même si le Québec était à l'avant-garde... Par exemple, la première greffe du cœur au Canada, la deuxième au monde, bien, elle s'est faite à Montréal dans les années 60, et on était vraiment très fiers de cette avancée-là. On a continué évidemment à progresser, mais, pour toutes sortes de raisons, bien, on a été dépassés par d'autres nations, d'autres juridictions.

Et aujourd'hui, je pense qu'il n'est pas trop tôt pour axer notre travail sur une réorganisation de l'ensemble de l'écosystème, sur la formation, on l'a évoqué tout à l'heure, sur la formation, évidemment, des équipes dans l'ensemble des hôpitaux du territoire, mais également la sensibilisation du grand public. Toute la question du référencement a été abordée, elle doit être améliorée, la question du registre public, qui doit être plus accessible, plus convivial aussi et centralisé.

Je pense que, toutes ces idées-là, on souhaite qu'elles soient incluses dans un projet de loi, qu'on a bien hâte de discuter et de débattre. L'objectif, je pense, est encore que, d'ici la fin du présent mandat, on ait, justement, aussi identifié un organisme désigné pour, justement, piloter les opérations du don d'organes et de tissus au Québec. Et je pense que, encore une fois, le Québec peut faire plus, peut faire mieux et être à l'avant-garde, et c'est l'ensemble de la société, les citoyens du Québec qui en bénéficieront. Merci beaucoup.

La Modératrice : Merci beaucoup. Bonne fin de journée.

(Fin à 15 h 43)