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Point de presse de Mme Brigitte B. Garceau, porte-parole de l’opposition officielle pour la protection de la jeunesse, et M. Enrico Ciccone, porte-parole de l’opposition officielle en matière de sports, de loisirs, de plein air et de saines habitudes de vie

Version finale

Le mardi 5 novembre 2024, 12 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Douze heures trente-trois minutes)

La Modératrice : Bonjour. Bienvenue à ce point de presse de l'opposition officielle concernant les enjeux d'accès aux allocations financières aux familles d'accueil pour les enfants de la direction de la protection de la jeunesse.

Donc, vont prendre la parole la députée de Robert-Baldwin et porte-parole de l'opposition officielle en matière de protection de la jeunesse, Brigitte Garceau; le député de Marquette et porte-parole de l'opposition officielle en matière de sports, de loisirs, de plein air et de saines habitudes de vie, Enrico Ciccone; la présidente de la FFARIQ, Mme Mélanie Gagnon et Karolane Chénier-Richard, ex-placée de la DPJ. Mme Garceau, c'est à vous.

Mme Garceau : Merci beaucoup. Bonjour, tout le monde. Je suis tellement fière d'être ici avec mon coéquipier, le député de Marquette, et évidemment, Mme Gagnon, les gens de la FFARIQ pour une journée très, très importante. Aujourd'hui, je dépose une pétition. C'est l'initiative de la FFARIQ pour faciliter l'accès à une allocation financière pour les activités sportives et culturelles pour les enfants, dont les familles d'accueil prennent soin au quotidien.

Vous savez, les familles d'accueil sont vraiment... puis on a le macaron ici, ils se donnent cœur et âme à nos enfants, des enfants qui sont victimes de négligence, de maltraitance, d'abus. Et il me semble que c'est tellement important d'assurer leur bien-être, leur plein développement. Et c'est sûr que, si des enfants ont des préférences à pratiquer un certain sport, comme le soccer, peut-être le hockey, ou aimeraient prendre des cours de danse ou de chant, on devrait faciliter l'accès et aussi, évidemment, de permettre... d'autoriser à ces familles d'accueil d'avoir l'argent, les fonds le plus tôt possible, que ça soit automatique, et que les familles d'accueil... qu'on ait confiance aux familles d'accueil, qui décident avec leurs enfants de déterminer leur préférence pour le bien-être des enfants. C'est le minimum avec tout ce qui se passe dans la dernière année. Est-ce qu'on peut aider nos enfants, qui sont des enfants de la DPJ, à pouvoir s'épanouir pleinement? Je remercie la FFARIQ pour cette pétition importante. Je suis très fière de la déposer aujourd'hui.

Et donc maintenant je vais céder la parole à mon collègue.

M. Ciccone :Merci beaucoup, Brigitte. Bonjour. Bonjour à vous tous. Vous comprendrez que je suis très, très interpellé quand on me parle de jeunesse, quand on me parle également de sport, d'activité physique. C'est des éléments qui sont ancrés profondément en moi. Et, bien entendu, pour ceux qui le savent, là, les premiers mots que j'ai prononcés ici, à l'Assemblée nationale, c'est les mots «démocratisation du sport», alors que tous les enfants devraient être capables de faire du sport ici, au Québec.

Quand on voit des gens ici, des gens courageux qui mettent leur cœur sur la table pour aider des enfants qui sont... qui ont déjà eu des moments difficiles dans leur vie, et on sait que le sport, là... on sait que le sport, là, c'est... ça peut contrer la dépression ou l'anxiété, c'est bon pour nos jeunes au niveau... au niveau social également, d'avoir un sentiment d'appartenance, que là, les familles derrière moi sont obligées de faire une route du combattant pour être capables d'avoir quelques centaines de dollars pour faire en sorte que leurs jeunes qu'ils ont sous la main, qu'ils ont la responsabilité, puissent être capables de faire du sport. Moi... moi, ça me désole, tout simplement.

Alors, leur demande est très, très simple, là, c'est qu'on leur donne automatiquement ces montants-là. Puis on parle ici, là, dépendamment de l'âge, là, ça varie entre 94 $, écoutez-moi bien, là, 94 $ et 360 $ à peu près. Je comprends qu'on ne peut pas avoir une saison de hockey avec ça. Mais, encore une fois, quand les parents décident de mettre leurs jeunes au hockey, beaucoup de cet argent-là vont sortir de leur poche, et ce n'est pas évident pour les citoyens du Québec financièrement aujourd'hui au Québec. Mais, en même temps, ce n'est pas évident non plus pour les familles qui ont décidé de mettre leur cœur... ceux qui ont le cœur sur la main pour notre jeunesse. Alors, voilà nos demandes.

Je vais maintenant céder la parole à la présidente.

Mme Gagnon (Mélanie) : Bonjour à tous. À titre de présidente de la Fédération des familles d'accueil et des ressources intermédiaires, je remercie... je me réjouis aujourd'hui du dépôt de cette pétition. Je vais prendre quelques minutes pour vous dire que je suis accompagnée de ma vice-présidente, Mme Annie Blouin, Me Éric Martineau, avocat-conseil chez Vauclair Leblanc, et Karolane Chénier, ex-placée. Au nom des enfants que nous accueillons dans nos maisons, je remercie la députée de Robert-Baldwin d'avoir posé ce geste et je salue l'appui du député de Marquette.

Je suis... Je suis fière famille d'accueil depuis 22 ans. J'ai accueilli chez moi plus de 100 enfants. Je peux vous confirmer que les familles d'accueil doivent se battre avec les établissements et le réseau de santé pour obtenir les allocations financières pour que nos enfants puissent jouer au soccer.

Comme vous le savez, les activités sportives et culturelles sont essentielles au développement et à l'épanouissement de tous les enfants. Elles contribuent au bien-être physique et mental, leur apportant... leur donnant de l'importance avec l'esprit d'équipe et la confiance en soi. Pour les enfants de la DPJ, qui ont vécu des traumatismes, ces activités sont d'autant plus cruciales. Malheureusement, trop d'enfants que nous accueillons sont privés pour ces raisons.

Un exemple que je peux vous... à cause de la lourdeur administrative. Ce n'est pas normal qu'un enfant, pour pouvoir pratiquer du sport, on doive avoir des billets médicaux pour confirmer qu'ils peuvent faire du sport. Voilà pourquoi ces allocations devraient être désormais versées automatiquement au lieu de se battre avec nos familles d'accueil.

Car la réalité de ce qui se passe sur le terrain présentement, c'est vraiment très lourd. Comme on a pu constater dans les dernières semaines, des situations intolérables qui nuisent au bien-être et à la stabilité des enfants dans nos familles. L'urgence d'agir est réelle. Nos enfants méritent mieux. La FFARIQ est présentement en négociation depuis plusieurs mois avec le ministère au sujet de l'entente collective. Plus que jamais, les familles d'accueil sont un service essentiel au Québec. Elles offrent aux enfants les plus vulnérables du Québec un foyer bienveillant, aimant et aidant à se reconstruire pour un avenir meilleur. C'est d'ailleurs un souhait de la nouvelle directrice de la protection de la jeunesse voir moins d'enfants dans les centres jeunesse, plus dans nos familles d'accueil qui sont aimables et stables. Ensemble, construisons un Québec fou de ces enfants.

Je vais laisser la parole à Karolane.

Mme Chénier-Richard (Karolane) : Bonjour, je m'appelle Karolane Chénier-Richard. J'ai été placée en famille d'accueil en Abitibi-Témiscamingue. J'ai malheureusement vécu plusieurs déplacements lors de mon parcours en protection de la jeunesse. On comprend donc que cela, ça a été vraiment déchirant puis vraiment difficile pour moi.

Bien que mon parcours avec la DPJ a été difficile, je suis reconnaissante d'avoir eu des bonnes familles d'accueil qui ont pris soin de moi. Chacune m'ont appris des belles choses et des valeurs que je porte encore à ce jour et elles ont contribué, chacune à leur manière, de rendre la situation plus normalisante pour la petite fille que j'étais.

Aujourd'hui, j'aimerais personnellement les remercier et ainsi que toutes les familles d'accueil du Québec, vous réalisez un travail quotidien remarquable et essentiel pour nos jeunes vulnérables. Cependant, un placement en protection de la jeunesse, c'est énorme comme changement dans la vie d'un enfant. Quand la DPJ intervient dans ta vie, ça peut être traumatisant à bien des égards. La réalisation d'une activité sportive m'a permis... et m'a permis de m'aider à surmonter les épreuves qui se sont mises sur mon chemin.

Par exemple, quand j'étais petite, je rêvais de devenir patineuse artistique. Une de mes familles d'accueil a réussi à m'inscrire à des cours de patin. Ils se sont assurés que j'avais les meilleurs patins et que j'avais tout ce qu'il fallait pour faire mes cours. J'étais une petite fille timide, discrète et renfermée, mes cours de patin m'ont permis de sortir de ma coquille. Cette activité m'a fait découvrir que j'étais capable et que j'avais toutes les compétences nécessaires pour réussir. On m'a donné... Cela m'a donné confiance en moi et m'a valorisée. J'ai pu vivre mes premières réussites et j'ai pu gagner ma première médaille d'or.

Tous les jeunes méritent d'avoir accès à des activités de sport ou de culture, y compris ceux qui sont placés en vertu de la protection de la jeunesse. On veut juste et avoir la même chance de se développer. On veut juste être traités comme des enfants normaux. La protection de la jeunesse, on le sait, c'est un sujet chaud en ce moment. On voit qu'il reste beaucoup de travail à faire, mais je crois que, si on s'y met ensemble collectivement, on pourra faire mieux pour nos jeunes. La première étape, c'est d'offrir l'égalité des chances pour tous les jeunes du Québec.

La Modératrice : Merci beaucoup. S'il n'y a pas de question, on va vous souhaiter une bonne fin de journée. Merci, tout le monde.

M. Ciccone :Merci.

(Fin à 12 h 43 )

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