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Point de presse de M. François Legault, premier ministre

Version finale

Le mardi 29 octobre 2024, 13 h 44

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures quarante-quatre minutes)

M. Legault : Oui, bonjour, tout le monde. Bien, je veux vous parler d'un moment important qui va avoir lieu la semaine prochaine, c'est-à-dire les élections américaines. C'est inquiétant pour toute l'économie canadienne.

Il y a des propositions sur la table, actuellement, où on parle de mettre des tarifs pour les produits qui sont exportés du Canada vers les États-Unis, on sait déjà qu'il y a une révision de l'Accord Canada-États-Unis-Mexique qui est prévue pour 2026, puis on sent un vent très protectionniste aux États-Unis.

Évidemment, c'est fondamental pour le Canada, pour le Québec. On exporte 70 % de nos produits aux États-Unis, c'est le seul pays avec lequel on a un surplus commercial, donc ça pourrait être très, très dommageable pour toute l'économie canadienne.

Donc, on suit ça de près depuis plusieurs mois. On a augmenté nos ressources aux États-Unis, incluant à Washington. On parle avec l'Ontario, on parle avec le gouvernement fédéral. J'ai bien l'intention, dès le début de l'année 2025, d'aller à Washington pour rencontrer le plus de personnes possible.

Bon, ce qu'on essaie d'expliquer aux Américains... Puis là on parle avec beaucoup de personnes, on parle avec des gouverneurs, des maires, des présidents de compagnies américaines avec qui on fait des affaires. D'abord, il faut le rappeler, là, il y a une chaîne d'approvisionnement importante, là. Il y a beaucoup de produits qui peuvent passer trois, quatre fois la frontière dans les deux directions avant d'arriver au produit final. Bien, on va mettre dans la balance aussi les minéraux stratégiques, qu'on sait que les Américains essaient d'être plus... d'être moins dépendants de la Chine sur beaucoup de minéraux stratégiques qu'on a au Québec.

Mais, bon, vous savez comment c'est important pour moi, l'économie. Donc, j'ai l'intention de m'impliquer personnellement dans toutes les discussions avec Ottawa, inclure l'Ontario, on a commencé à leur parler, parler avec les autres provinces, de faire front commun et de tout faire pour protéger notre relation commerciale entre le Québec et les États-Unis. Donc, Christine Fréchette, Christopher Skeete, du côté de l'économie, Martine Biron puis son équipe du côté des relations internationales suivent la situation presque d'heure en heure. Et c'est quand même, là, je dois l'avouer, inquiétant pour toute l'économie canadienne. Il pourrait y avoir des dommages considérables à toute l'économie canadienne.

Journaliste : ...je sais que vous n'allez pas vous prononcer, d'un côté comme de l'autre, mais est-ce que...

M. Legault : Bien, vous avez la réponse.

Journaliste : Mais est-ce que le scénario serait pire avec M. Trump, qui est encore plus protectionniste?

M. Legault : Je ne voudrais pas que les Américains se mêlent de nos élections, là, ça fait que je ne me mêlerai pas des élections américaines.

Une voix : ...

M. Legault : Bien, écoutez, il faut regarder l'ensemble du portrait, la forêt, tout le secteur manufacturier, prenez l'aluminium par exemple, très important, le secteur de l'aluminium, entre le Canada, même, je dirais en particulier entre le Québec et...

Une voix : ...

M. Legault : Oui, mais là, il faut voir, l'aluminium, l'acier, la forêt, tout le secteur, effectivement, de la batterie. On a des ententes avec GM, avec Ford, et il faut tout regarder ça. Puis c'est aussi vrai pour l'Ontario que pour le Québec. Donc, c'est vraiment le défi de l'heure, là, pour les prochains mois, je dirais même pour les prochaines années, parce qu'il y a une révision de prévue en 2026, puis on a entendu les deux candidats avoir des propos protectionnistes, là. Donc, c'est très inquiétant.

Journaliste : Est-ce qu'on peut avoir confiance encore dans le réseau de la DPJ puis en le ministre Carmant?

M. Legault : Bon, bon, je voulais effectivement vous dire un mot sur la DPJ. Bon, j'ai eu l'occasion d'échanger avec Lionel Carmant en fin de semaine. Je lui ai demandé s'il avait encore confiance en Mme Lemay, il m'a dit non. Donc, il a fait ce qu'il avait à faire, c'est-à-dire de lui demander sa démission. Je connais Lionel depuis longtemps, vous le savez, c'est un ami. Puis, s'il y en a un qui se démène pour les jeunes au Québec, depuis six ans, c'est Lionel.

Puis je veux appeler quand même la situation. Depuis qu'il est en poste, là, on a augmenté les budgets de plus de 50 %, on a augmenté le nombre de personnes qui travaillent à la DPJ, on a augmenté salaire à la DPJ, mais actuellement il y a une explosion de la demande. Donc, la demande augmente plus vite que l'offre, mais ça n'excuse pas le fait que des gestes comme ils ont été rapportés dans certaines DPJ, c'est totalement bouleversant. Donc, oui, j'ai totalement confiance en Lionel Carmant, et on va continuer d'avancer dans le dossier puis de s'assurer qu'on prenne bien le contrôle de chaque DPJ.

Journaliste : ...il est où, le problème à la DPJ, selon vous, si ce n'est pas une question d'argent puis de... du ministre, le ministre a fait un bon travail dans les circonstances. Il est où, le problème?

M. Legault : Bien, quand je dis que ce n'est pas un problème d'argent, on a augmenté le budget de 50 %, honnêtement, il faudrait l'augmenter encore plus. Il faut trouver des ressources, il faut trouver des personnes pour combler les postes. Donc, la demande augmente plus vite que l'offre. Pourtant, on a fait beaucoup augmenter l'offre, mais ça n'excuse pas les dirigeants. Les dirigeants de chaque DPJ doivent s'assurer d'un minimum.

Journaliste : C'est vous qui avez nommé Mme Lemay là, alors ce n'est pas votre erreur à ce moment-là?

M. Legault : Bien, écoutez, quand on nomme quelqu'un, on essaie de l'évaluer le mieux possible. Mme Lemay termine son contrat à la mi-novembre, cette année, puis on n'a pas l'intention de le renouveler.

Journaliste : Est-ce que la réforme de M. Carmant va suffisamment vite? Vous avez déjà dit que vous êtes impatients sur certains dossiers, M. Legault. Est-ce que la réforme de M. Carmant, dans la DPJ, va assez vite à votre goût?

M. Legault : Bien, il y a deux choses. Il y a effectivement un changement de culture, on a changé la loi, mais il y a aussi une question de volume. C'est qu'actuellement on a beau augmenter l'offre, il y a une explosion de la demande pour toutes sortes de raisons, hein? Il y a la COVID, il y a les demandeurs d'asile, il y a des problèmes de drogue importants chez les jeunes. Donc, il y a un ensemble de raisons qui font que... ce n'est pas seulement au Québec, là, il y a une explosion de la demande.

Journaliste : En tout respect, ça n'a rien à voir avec les abus, là, des intervenants qui font des agressions sexuelles sur des jeunes, là. Ce n'est pas une question de volume, là, c'est une question de personne, de personnel, là, de gens qui sont embauchés.

M. Legault : Oui. Bien, tu sais, c'est certain, là, que ça nous prendrait plus d'inspecteurs, plus de... et au niveau national et dans chaque DPJ. Mais, à un moment donné, quand ces personnes-là sont occupées à donner des services à chaque jeune, bien, ils ont moins de temps, peut-être, pour faire de la supervision, là. Et on a de la difficulté à combler les postes, là.

Journaliste : Vous dites qu'il faudrait plus d'inspecteurs, qu'il faudrait augmenter encore plus les budgets. Allez-vous le faire?

M. Legault : Bien, écoutez, actuellement, déjà, il y a des postes qui ne sont pas comblés, là. Donc, le défi aussi, c'est de former les gens, les attirer. Comme je vous disais, on a augmenté les salaires, mais on a de la difficulté à recruter les personnes qualifiées qu'on a besoin.

Journaliste : ...on dirait qu'il n'y a pas de solution, M. Legault.

M. Legault : Bien, il y a une solution, mais c'est plus à moyen terme, le temps qu'on forme le personnel, qu'on ajoute ce personnel-là pour faire encore plus de rattrapage. Mais, écoutez, ce n'est quand même pas rien quand on dit qu'on a augmenté les budgets de plus 50 %, là, ce n'est pas parce qu'on néglige le dossier.

Journaliste : Mais comment ça vous faire sentir de voir qu'il y a des intervenants qui commettent des inconduites dans un centre jeunesse puis qui peuvent être engagés, c'est-à-dire, dans un autre centre jeunesse? Comment ça vous fait sentir?

M. Legault : Bien, ça n'a pas de bon sens, ça n'a pas de bon sens. Ce qu'on me dit, c'est que, là, on est en train de mettre en place Santé Québec. Dans Santé Québec, il va y avoir un partage de données, donc ce ne sera plus possible.

Journaliste : Le projet de TGV, est-ce que c'est quelque chose qui vous emballe ou vous n'y croyez pas?

M. Legault : Pardon?

Journaliste : Le TGV que le fédéral devrait annoncer, est-ce que ça vous emballe ou vous n'y croyez pas?

M. Legault : Ah! moi, ça m'emballe, c'est une excellente nouvelle pour les gens de Québec, pour les gens de Trois-Rivières, pour les gens de Montréal. Excellente nouvelle, le TGV. On va pouvoir voyager rapidement entre Québec et Toronto.

Journaliste : Ça va être avant ou après le troisième lien?

M. Legault : Bon, je vais laisser faire les farces de M. Robitaille, là.

Journaliste : Est-ce que le gouvernement du Québec va mettre de l'argent dans ce projet-là, par exemple?

M. Legault : Pardon?

Journaliste : Est-ce que le gouvernement du Québec pourrait mettre de l'argent dans le TGV?

M. Legault : Ah! bien, pour l'instant, là, c'est le fédéral qui doit mettre l'argent.

La Modératrice : En anglais, s'il vous plaît.

Des voix : ...

M. Legault : En anglais. En anglais, s'il vous plaît.

Journaliste : You said... you wrote on Facebook on Friday that you're opened to, like, a debate on public funding of private religious schools. What are your expectations on this debate with the oppositions?

M. Legault : Je vais d'abord le dire en français, là. Je n'en reviens pas comment le PQ a détourné le débat, a mélangé un débat sur l'islamisme dans des écoles avec le débat sur les écoles de tradition catholique. Ça n'a pas de bon sens de mettre les deux dans le même panier.

So, for me, there's no question about stopping financing of private schools that respect the program. I've seen that, depending of the future leader they'll have at the Parti libéral du Québec... I think that what Mrs. Rizqy tried hit her in the face right away. And to the opposite of the PQ and Québec solidaire, we want to keep financing private schools, but we want that each and all of them respect the program.

Journaliste : How concerned are you of the american election? Is it just trade or... What about the change of philosophy that we can see in the United States?

M. Legault : Yes, but I'm very concerned, first, about the trade. We know that 70% of our exportations, they go to United States. Right now, we have some proposal on the table about putting a 10% tariff on exportation of goods from Canada. There's a lot of protectionism from both candidates. We know that the agreement Canada, United States and Mexico is due for a revision in 2026. So, it's scary for all the Canadian economy.

So, what we'll try to do is, first, I'll go and have a trip to Washington at the beginning of 2025. We have to explain them the importance of relations between companies in Canada, Québec and United States, and also, we have critical minerals that may help United States replacing these products they now get from China.

La Modératrice : ...question, s'il vous plaît.

Journaliste : Do you still have full confidence in your minister Carmant?

M. Legault : Yes, I have full confidence. I know him since a long time, and he's fully committed to help young people. I know that there's an explosion of the demand. We've increased budgets by more than 50%, but it's not enough, it's not enough and... But I have full confidence in him. Merci, tout le monde, merci!

(Fin à 13 h 57)

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