(Treize heures quarante-quatre minutes)
M. Legault : Oui, bonjour,
tout le monde. Bien, je veux vous parler d'un moment important qui va avoir
lieu la semaine prochaine, c'est-à-dire les élections américaines. C'est
inquiétant pour toute l'économie canadienne.
Il y a des propositions sur la table,
actuellement, où on parle de mettre des tarifs pour les produits qui sont
exportés du Canada vers les États-Unis, on sait déjà qu'il y a une révision de
l'Accord Canada-États-Unis-Mexique qui est prévue pour 2026, puis on sent un
vent très protectionniste aux États-Unis.
Évidemment, c'est fondamental pour le
Canada, pour le Québec. On exporte 70 % de nos produits aux États-Unis, c'est
le seul pays avec lequel on a un surplus commercial, donc ça pourrait être
très, très dommageable pour toute l'économie canadienne.
Donc, on suit ça de près depuis plusieurs
mois. On a augmenté nos ressources aux États-Unis, incluant à Washington. On
parle avec l'Ontario, on parle avec le gouvernement fédéral. J'ai bien l'intention,
dès le début de l'année 2025, d'aller à Washington pour rencontrer le plus
de personnes possible.
Bon, ce qu'on essaie d'expliquer aux
Américains... Puis là on parle avec beaucoup de personnes, on parle avec des
gouverneurs, des maires, des présidents de compagnies américaines avec qui on
fait des affaires. D'abord, il faut le rappeler, là, il y a une chaîne
d'approvisionnement importante, là. Il y a beaucoup de produits qui peuvent
passer trois, quatre fois la frontière dans les deux directions avant d'arriver
au produit final. Bien, on va mettre dans la balance aussi les minéraux
stratégiques, qu'on sait que les Américains essaient d'être plus... d'être moins
dépendants de la Chine sur beaucoup de minéraux stratégiques qu'on a au Québec.
Mais, bon, vous savez comment c'est
important pour moi, l'économie. Donc, j'ai l'intention de m'impliquer
personnellement dans toutes les discussions avec Ottawa, inclure l'Ontario, on
a commencé à leur parler, parler avec les autres provinces, de faire front
commun et de tout faire pour protéger notre relation commerciale entre le
Québec et les États-Unis. Donc, Christine Fréchette, Christopher Skeete, du
côté de l'économie, Martine Biron puis son équipe du côté des relations
internationales suivent la situation presque d'heure en heure. Et c'est quand
même, là, je dois l'avouer, inquiétant pour toute l'économie canadienne. Il
pourrait y avoir des dommages considérables à toute l'économie canadienne.
Journaliste : ...je sais que
vous n'allez pas vous prononcer, d'un côté comme de l'autre, mais est-ce que...
M. Legault : Bien, vous avez
la réponse.
Journaliste : Mais est-ce que
le scénario serait pire avec M. Trump, qui est encore plus protectionniste?
M. Legault : Je ne voudrais
pas que les Américains se mêlent de nos élections, là, ça fait que je ne me
mêlerai pas des élections américaines.
Une voix : ...
M. Legault : Bien, écoutez,
il faut regarder l'ensemble du portrait, la forêt, tout le secteur
manufacturier, prenez l'aluminium par exemple, très important, le secteur de
l'aluminium, entre le Canada, même, je dirais en particulier entre le Québec
et...
Une voix : ...
M. Legault : Oui, mais là, il
faut voir, l'aluminium, l'acier, la forêt, tout le secteur, effectivement, de
la batterie. On a des ententes avec GM, avec Ford, et il faut tout regarder ça.
Puis c'est aussi vrai pour l'Ontario que pour le Québec. Donc, c'est vraiment le
défi de l'heure, là, pour les prochains mois, je dirais même pour les
prochaines années, parce qu'il y a une révision de prévue en 2026, puis on a
entendu les deux candidats avoir des propos protectionnistes, là. Donc, c'est
très inquiétant.
Journaliste : Est-ce qu'on
peut avoir confiance encore dans le réseau de la DPJ puis en le ministre
Carmant?
M. Legault : Bon, bon, je
voulais effectivement vous dire un mot sur la DPJ. Bon, j'ai eu l'occasion
d'échanger avec Lionel Carmant en fin de semaine. Je lui ai demandé s'il avait
encore confiance en Mme Lemay, il m'a dit non. Donc, il a fait ce qu'il avait à
faire, c'est-à-dire de lui demander sa démission. Je connais Lionel depuis
longtemps, vous le savez, c'est un ami. Puis, s'il y en a un qui se démène pour
les jeunes au Québec, depuis six ans, c'est Lionel.
Puis je veux appeler quand même la
situation. Depuis qu'il est en poste, là, on a augmenté les budgets de plus de
50 %, on a augmenté le nombre de personnes qui travaillent à la DPJ, on a
augmenté salaire à la DPJ, mais actuellement il y a une explosion de la
demande. Donc, la demande augmente plus vite que l'offre, mais ça n'excuse pas
le fait que des gestes comme ils ont été rapportés dans certaines DPJ, c'est
totalement bouleversant. Donc, oui, j'ai totalement confiance en Lionel
Carmant, et on va continuer d'avancer dans le dossier puis de s'assurer qu'on
prenne bien le contrôle de chaque DPJ.
Journaliste : ...il est où,
le problème à la DPJ, selon vous, si ce n'est pas une question d'argent puis
de... du ministre, le ministre a fait un bon travail dans les circonstances. Il
est où, le problème?
M. Legault : Bien, quand je
dis que ce n'est pas un problème d'argent, on a augmenté le budget de
50 %, honnêtement, il faudrait l'augmenter encore plus. Il faut trouver
des ressources, il faut trouver des personnes pour combler les postes. Donc, la
demande augmente plus vite que l'offre. Pourtant, on a fait beaucoup augmenter
l'offre, mais ça n'excuse pas les dirigeants. Les dirigeants de chaque DPJ
doivent s'assurer d'un minimum.
Journaliste : C'est vous qui
avez nommé Mme Lemay là, alors ce n'est pas votre erreur à ce moment-là?
M. Legault : Bien, écoutez,
quand on nomme quelqu'un, on essaie de l'évaluer le mieux possible.
Mme Lemay termine son contrat à la mi-novembre, cette année, puis on n'a
pas l'intention de le renouveler.
Journaliste : Est-ce que la
réforme de M. Carmant va suffisamment vite? Vous avez déjà dit que vous
êtes impatients sur certains dossiers, M. Legault. Est-ce que la réforme
de M. Carmant, dans la DPJ, va assez vite à votre goût?
M. Legault : Bien, il y a
deux choses. Il y a effectivement un changement de culture, on a changé la loi,
mais il y a aussi une question de volume. C'est qu'actuellement on a beau
augmenter l'offre, il y a une explosion de la demande pour toutes sortes de
raisons, hein? Il y a la COVID, il y a les demandeurs d'asile, il y a des
problèmes de drogue importants chez les jeunes. Donc, il y a un ensemble de
raisons qui font que... ce n'est pas seulement au Québec, là, il y a une
explosion de la demande.
Journaliste : En tout
respect, ça n'a rien à voir avec les abus, là, des intervenants qui font des
agressions sexuelles sur des jeunes, là. Ce n'est pas une question de volume, là,
c'est une question de personne, de personnel, là, de gens qui sont embauchés.
M. Legault : Oui. Bien, tu
sais, c'est certain, là, que ça nous prendrait plus d'inspecteurs, plus de...
et au niveau national et dans chaque DPJ. Mais, à un moment donné, quand ces
personnes-là sont occupées à donner des services à chaque jeune, bien, ils ont
moins de temps, peut-être, pour faire de la supervision, là. Et on a de la
difficulté à combler les postes, là.
Journaliste : Vous dites
qu'il faudrait plus d'inspecteurs, qu'il faudrait augmenter encore plus les
budgets. Allez-vous le faire?
M. Legault : Bien, écoutez,
actuellement, déjà, il y a des postes qui ne sont pas comblés, là. Donc, le
défi aussi, c'est de former les gens, les attirer. Comme je vous disais, on a
augmenté les salaires, mais on a de la difficulté à recruter les personnes
qualifiées qu'on a besoin.
Journaliste : ...on dirait
qu'il n'y a pas de solution, M. Legault.
M. Legault : Bien, il y a une
solution, mais c'est plus à moyen terme, le temps qu'on forme le personnel,
qu'on ajoute ce personnel-là pour faire encore plus de rattrapage. Mais,
écoutez, ce n'est quand même pas rien quand on dit qu'on a augmenté les budgets
de plus 50 %, là, ce n'est pas parce qu'on néglige le dossier.
Journaliste : Mais comment ça
vous faire sentir de voir qu'il y a des intervenants qui commettent des
inconduites dans un centre jeunesse puis qui peuvent être engagés,
c'est-à-dire, dans un autre centre jeunesse? Comment ça vous fait sentir?
M. Legault : Bien, ça n'a pas
de bon sens, ça n'a pas de bon sens. Ce qu'on me dit, c'est que, là, on est en
train de mettre en place Santé Québec. Dans Santé Québec, il va y avoir un
partage de données, donc ce ne sera plus possible.
Journaliste : Le projet de
TGV, est-ce que c'est quelque chose qui vous emballe ou vous n'y croyez pas?
M. Legault : Pardon?
Journaliste : Le TGV que le
fédéral devrait annoncer, est-ce que ça vous emballe ou vous n'y croyez pas?
M. Legault : Ah! moi, ça
m'emballe, c'est une excellente nouvelle pour les gens de Québec, pour les gens
de Trois-Rivières, pour les gens de Montréal. Excellente nouvelle, le TGV. On
va pouvoir voyager rapidement entre Québec et Toronto.
Journaliste : Ça va être
avant ou après le troisième lien?
M. Legault : Bon, je vais
laisser faire les farces de M. Robitaille, là.
Journaliste : Est-ce que le
gouvernement du Québec va mettre de l'argent dans ce projet-là, par exemple?
M. Legault : Pardon?
Journaliste : Est-ce que le
gouvernement du Québec pourrait mettre de l'argent dans le TGV?
M. Legault : Ah! bien, pour
l'instant, là, c'est le fédéral qui doit mettre l'argent.
La Modératrice : En anglais,
s'il vous plaît.
Des voix : ...
M. Legault : En anglais. En
anglais, s'il vous plaît.
Journaliste : You said... you
wrote on Facebook on Friday that you're opened to, like, a debate on public
funding of private religious schools. What are your expectations on this debate
with the oppositions?
M. Legault : Je vais d'abord
le dire en français, là. Je n'en reviens pas comment le PQ a détourné le débat,
a mélangé un débat sur l'islamisme dans des écoles avec le débat sur les écoles
de tradition catholique. Ça n'a pas de bon sens de mettre les deux dans le même
panier.
So, for me, there's no
question about stopping financing of private schools that respect the program.
I've seen that, depending of the future leader they'll have at the Parti
libéral du Québec... I think that what Mrs. Rizqy tried hit her in the face
right away. And to the opposite of the PQ and Québec solidaire, we want to keep
financing private schools, but we want that each and all of them respect the
program.
Journaliste :
How concerned are you of the american
election? Is it just trade or... What about the change of philosophy that we
can see in the United States?
M. Legault :
Yes, but I'm very concerned, first,
about the trade. We know that 70% of our exportations,
they go to United States. Right now, we have some proposal on the table about
putting a 10% tariff on exportation of goods from Canada. There's a lot of
protectionism from both candidates. We know that the agreement Canada, United
States and Mexico is due for a revision in 2026. So, it's scary for all the
Canadian economy.
So, what we'll try to do
is, first, I'll go and have a trip to Washington at the beginning of 2025. We
have to explain them the importance of relations between companies in Canada,
Québec and United States, and also, we have critical minerals that may help
United States replacing these products they now get from China.
La Modératrice : ...question,
s'il vous plaît.
Journaliste :
Do you still have full confidence in
your minister Carmant?
M. Legault :
Yes, I have full confidence. I know him
since a long time, and he's fully committed to help young people. I know that
there's an explosion of the demand. We've increased budgets by more than 50%,
but it's not enough, it's not enough and... But I have full confidence in him.
Merci, tout le monde, merci!
(Fin à 13 h 57)