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Point de presse de Mme Désirée McGraw, porte-parole de l’opposition officielle en matière de solidarité sociale et d’action communautaire

Version finale

Le jeudi 10 octobre 2024, 9 h 10

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures quatorze minutes)

Le Modérateur : Donc, bonjour et bienvenue à ce point de presse pour souligner la première journée québécoise de sensibilisation au deuil périnatal. Donc, on a en première... en premier lieu, la députée de Notre-Dame-de-Grâce, Désirée McGraw; et ensuite prendront la parole, Annick Robinson, qui est une mère endeuillée; ensuite, on a Anie Grondin, qui est la présidente de Parents orphelins; et ensuite Marie-Claude Dufour, la directrice générale du Réseau des centres de ressources périnatales du Québec. Donc, ensuite, on pourra prendre vos questions en français et en anglais.

Mme McGraw : Merci. Et d'ailleurs on est très bien entouré aujourd'hui de femmes fortes, de militantes et aussi de mères endeuillées, qui travaillent pour améliorer la situation pour les 23 000 familles québécoises qui vivent à chaque année un deuil périnatal. Mais on comprend bien qu'il y a beaucoup de membres de ces familles-là. Le deuil périnatal, ça n'arrête jamais. Ça fait qu'on parle de centaines de millions de Québécois, et c'est vraiment aujourd'hui, avec beaucoup de fierté, d'émotion, que je prends la parole en vue de la première journée québécoise de sensibilisation au deuil périnatal, qui a été rendue possible suite à l'adoption unanime de mon projet de loi en février dernier.

Et c'est une journée qui a une importance toute particulière pour moi. Comme beaucoup d'entre bien... bien, comme beaucoup d'autres mamans, j'ai perdu plusieurs, plusieurs bébés, de six semaines à 36 semaines. Je suis fière maman de trois garçons, mais aussi je suis aussi une maman d'une fille, Catherine, qui aurait... qui aurait eu huit ans cette année, si elle aurait été encore vivante. Et, pour moi et ma famille, cette loi, c'est la loi de Catherine. Mais pour les 23 000 familles québécoises par année qui vivent un deuil périnatal, c'est leur loi en honneur de leur petit ou petite perdue à jamais.

Et tout ça, ça sort d'une initiative communautaire dans mon comté de Notre-Dame-de-Grâce. Et je veux saluer la présence de Rosa Caporicci, une experte en deuil périnatal, qui est avec nous aujourd'hui. Son projet inattendu, ça a été l'inspiration pour le projet de loi et ultimement la loi. On a aussi, avec nous, Laura Aguilar, qui est la directrice exécutive du Centre de soutien à la perte reproductive, et vous avez aussi Karine Burelle, la fondatrice et la présidente de fa fondation Berceuse.

Bien que commun, le deuil périnatal et le décès périnatal, c'est un sujet tabou. Même le terme nous... est choquant, même contradictoire, ce sont deux mots qu'on n'imaginerait jamais jumelés. Trop souvent, les familles se retrouvent seules. C'est tellement malaisant que beaucoup de parents endeuillés apprennent qu'il vaut mieux ne pas parler. Alors, trop souvent, ils souffrent en silence et seuls. Et, au lieu de recevoir la compassion et la compréhension qui accompagnent normalement un décès, leurs expériences sont trop souvent isolées, ignorées, blâmées, banalisées. Encore plus, ils sont confrontés à des exigences de trop rapidement reprendre la vie normale dont leur travail.

Alors, la motion, aujourd'hui, ça va aller dans ce sens-là pour donner suite à la loi sur le deuil périnatal, pour passer à l'action. Entre autres, on regarde le régime québécois d'assurance parentale pour reconnaître cette réalité pénible, mais qui arrive de deuil ou de décès périnatal autour de la naissance.

Alors, en terminant, puis avant de passer la parole à mes collègues, je suis fière que le Québec puisse, enfin, collectivement, reconnaître le 15 octobre, à chaque année, pour avoir une pensée toute particulière pour ces familles. Et au-delà de la pensée, de la sensibilisation, on va maintenant passer à l'action, parce que c'est un premier pas important, mais non suffisant pour appuyer ces familles endeuillées. Merci.

Mme Robinson (Annick) : Merci, Mme la députée, que j'appelle aussi mon amie Désirée, que je remercie aujourd'hui. Nous avons une histoire bien partagée. En fait, nos bébés, à Désirée et moi, demeurent dans le même cimetière, à quelques mètres l'un de l'autre. En 2010, mon fils est décédé après la naissance, et je suis rentrée à la maison, le matin de l'Action de grâces, en 2010, les mains vides, les bras vides, le cœur brisé.

Tout ce que vous pouvez imaginer du deuil, en fait, la réalité est pire. Et j'ai constaté à quel point il y avait un manque de ressources, un manque d'accompagnement, et le silence total nous attend. Et Désirée était là pour m'accompagner. Et, plus tard, lorsqu'elle a perdu sa fille Catherine, moi aussi j'ai pu être là pour l'accompagner, et on s'est senties bien seules. Et je te remercie beaucoup de nous aider à briser le silence et surtout de passer à l'action et de s'assurer que les parents endeuillés du futur auront les ressources nécessaires et l'accompagnement, et, comme société, qu'on puisse en parler sans honte et se supporter. Merci.

Mme Grondin (Anie) : Bonjour. Anie Grondin, présidente de l'Association Parents Orphelins et mère endeuillée aussi d'une petite fille, Maram, qui est née, décédée en 2006. Elle aurait eu 18 ans le 27 novembre cette année. Mais on n'oublie jamais, c'est un enfant qui fait partie de notre famille et de nos vies.

Alors, d'abord, je voudrais remercier et témoigner de notre gratitude à la... à, pardon, la députée Désirée McGraw d'avoir proposé la reconnaissance du 15 octobre comme étant la journée de sensibilisation au deuil périnatal au Québec. C'est très important qu'il y ait une sensibilisation de la population, car c'est un deuil, et je le sais par expérience, qui est très complexe, qui peut devenir très difficile, qui est méconnu du grand public, et donc, par sa méconnaissance du grand public, est peu soutenu ou même sous-estimé dans sa difficulté. J'ai moi-même, comme je le disais, passé par là, et c'est pourquoi, vu le manque de soutien de l'entourage élargi, non pas de l'entourage proche, mais plutôt de l'entourage élargi, comme les collègues de travail, les voisins, les amis, donc vu le soutien qui était un peu absent ou maladroit, je me suis jointe à trois autres femmes, et nous avons cofondé en 2008 l'Association Parents Orphelins. Notre but, c'était de rassembler les parents, donner un espace aux gens pour exprimer leur peine dans un milieu qui serait adéquat pour le faire et dont les partages pourraient bénéficier les uns aux autres. Et c'est dans cette optique que nous appuyons totalement la députée dans sa démarche, et que cette journée de sensibilisation va permettre de reconnaître tous les parents qui vivent cette dure épreuve. Alors, encore une fois, merci à la députée.

Mme Dufour (Marie-Claude) : Au nom du Réseau des centres de ressources périnatales du Québec, je suis fière de prendre la parole aujourd'hui dans l'enceinte de l'Assemblée nationale sur un sujet aussi important que le deuil périnatal. Mon nom est Marie-Claude Dufour, je suis la directrice générale. Notre démarche est non partisane et vise le soutien aux familles. La perte d'un bébé, qu'elle survienne à n'importe quel stade de la grossesse, affecte profondément les parents touchés mais aussi leur entourage. Plusieurs d'entre eux ont besoin d'être accompagnés, je pense que mes collègues ici l'ont bien exprimé, pour traverser cette épreuve. Et moi, je suis ici pour vous dire que les ressources, elles existent, elles sont là sur le terrain.

Les centres de ressources périnatales, les CRP, font partie des organismes qui offrent du soutien gratuit pour les parents qui vivent un deuil périnatal. Il peut s'agir de groupes de soutien qui permettent aux parents de discuter avec d'autres, qui vivent la même chose qu'eux, de normaliser leur vécu et aussi de partager leur expérience, de se sentir compris aussi. Le soutien peut aussi se faire de façon individuelle, ou en couple, ou encore via un jumelage avec un autre parent qui a vécu un deuil périnatal. Les services sont là pour tous. Il ne faut donc pas hésiter à les utiliser, mais aussi à les référer. Je pense qu'il y a une méconnaissance, là, au niveau de l'entourage élargi comme Anie l'a dit, mais aussi des professionnels de la santé.

Donc, il importe de travailler ensemble à rendre ces services encore plus accessibles aux parents du Québec. Collaborons ensemble. Je suis heureuse de voir que tout le monde se rassemble autour de cet enjeu-là important pour bien... accompagner, pardon, les parents et les familles endeuillés du Québec. Merci.

(Fin à 9 h 23)

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