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Point de presse de M. Alexandre Leduc, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’emploi

Version finale

Le jeudi 3 octobre 2024, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures deux minutes)

M. Leduc : Bonjour, bonjour. J'espère que vous allez bien en ce jeudi matin. Deux sujets ce matin, deux motions, en fait. On va suivre avec attention le vote qui aura lieu à la fin de la période des questions sur la motion d'hier, la motion du mercredi que nous avons déposée sur la rémunération des stages en éducation. Vous savez, il y a une grande pénurie de main-d'oeuvre, en ce moment, de professeurs. Il y a un taux alarmant d'étudiants en enseignement qui quittent avant la fin de leur formation. Il y a un taux aussi de nouveaux professeurs qui quittent la profession en début de carrière, alarmant. Mais pour avoir un impact rapide et réel sur le nombre d'enseignants qu'on forme et qui pourraient rester sur les bancs d'école et obtenir leur licence, leur capacité de pouvoir aller enseigner, on propose de financer l'ensemble des stages.

Moi, avant que ce soit mon collègue, Sol, le porteur de dossier en enseignement supérieur, j'étais le responsable du dossier, je me rappelle qu'on en parlait dans le temps de M. Roberge, quand il était ministre de l'Éducation, donc avant même la pandémie, du financement de ces stages-là. Il nous avait promis que ça s'en venait rapidement. Ça n'a jamais été fait. Ça serait quelque chose de facile, rapide à mettre en place et qui aurait un impact rapide dans le milieu pour faciliter la rétention des étudiants, étudiantes dans le bac et, on l'espère, donc, leur arrivée rapide sur le marché du travail.

L'autre motion dont je veux vous parler, c'est la motion sans préavis de ce matin que Québec solidaire dépose, qui en lien avec le tramway de Québec. Vous avez vu les commentaires de M. Legault en France, mais vous avez aussi peut-être vu les commentaires de M. Poilievre à Ottawa. On est plus inquiets que jamais de la réalisation de ce tramway-là. On dirait que tout conspire pour que ça déraille, sans faire de mauvais jeu de mots. Et on va demander, donc, à l'ensemble des partis de l'Assemblée nationale de générer un consensus, on pense qu'il est déjà là, le consensus, mais on veut le solidifier, pour demander à l'ensemble des partis fédéraux présents à la Chambre des communes de s'engager à financer le tramway de Québec. On veut vraiment envoyer un message clair que la classe politique québécoise est unie à travers les partis politiques ici, que c'est un consensus de l'Assemblée nationale qu'il faut financer... il faut que le fédéral mette de l'argent dans le projet de tramway à Québec afin qu'il se réalise dans les plus brefs délais. Voilà.

Journaliste : Le... Juste sur le principe, là, parce que vous allez me dire : Le projet de loi n'est pas déposé, là, mais Simon Jolin-Barrette, ce matin, va déposer une loi, là, pour encadrer le partage d'images sans consentement, là, va aller un peu plus loin que ce que le fédéral fait, là, du côté du Québec. Trouvez-vous que c'est une bonne chose d'aller resserrer ce type de règle... de mettre des règles pour encadrer...

M. Leduc : Comme vous le dites, on va attendre de voir la couleur du projet de loi, mais, de prime abord, ça nous semble une intervention pertinente. Moi, mon seul bémol, il est sur la forme. Vous le savez, on a en ce moment une commission spéciale sur le temps d'écran. On parle de ce sujet-là dans cette commission-là. Ça fait que je suis juste un peu surpris qu'on intervienne, législativement parlant, sur un thème d'une commission spéciale qui est loin d'avoir terminé ses travaux, qui est prévu d'avoir un rapport en mai. Ça fait que c'est juste la coordination de ces deux affaires-là qui m'a un peu étonné quand j'ai appris qu'il y avait un projet de loi. Encore une fois, on va le voir. Peut-être que finalement ce n'est pas tout à fait dans le cadre de la mission de la commission, mais j'espérerais qu'on ne fasse pas plein de projets de loi sur les thèmes de la commission spéciale qui n'est pas encore terminée.

Journaliste : Sur les stages, qu'est-ce que vous pensez de la proposition de la ministre Déry hier? Elle a demandé, en fait, aux universités de faire en sorte que la dernière année se passe au complet sur le terrain, là. Elle a dit : Ça, ça nous faciliterait la tâche pour qu'on puisse les rémunérer.

M. Leduc : Pour faire ça, il faudrait une réforme complète des bacs en enseignement au Québec. C'est une opération majeure. Ce n'est pas simple. Ce n'est pas nécessairement en soi une mauvaise idée, moi, je serais ouvert à ce qu'on en discute, mais ça ne se fera certainement pas demain matin. C'est une opération majeure de réformer en profondeur les bacs d'éducation dans l'ensemble des facultés d'enseignement. Ce qui serait facile à mettre en place demain matin, c'est la rémunération des stages.

Journaliste : ...

M. Leduc : Bien oui, bien oui. Elle nous met sur une autre piste. Elle dit : Ah! ça, ça pourrait être intéressant à explorer. Elle pellette ça dans la cour des facultés d'enseignement. M. Drainville fait la même chose. D'ailleurs, à notre connaissance, ils ne sont pas tout à fait wi-fi les deux là-dessus, mais ça, c'est un détail.

La proposition qui fait consensus dans le milieu étudiant, qui fait consensus chez les associations étudiantes, qui est d'ailleurs une demande qui est faite depuis des années... la CAQ s'est déjà mouillée à faire ça, rémunérer les stages étudiants, ils ne l'ont jamais fait, faisons ça. Si on veut réformer les bacs en enseignement, discutons-en, mais ne le faisons pas à la place de la rémunération des stages quatre. On peut faire les deux en même temps, il n'y a pas de problème.

Journaliste : Qu'est-ce que vous pensez du sondage de la Fédération autonome de l'enseignement qui dit que le... un parent sur trois ne considère plus que l'école publique est gratuite?

M. Leduc : On n'est pas surpris. On les connaît, les chiffres. Nous-mêmes, on en a compilé quelques-uns, là. Ça peut coûter très cher, aller à... aller à l'école. L'université... On fait le lien avec le sujet précédent. Aller à l'école publique, ça coûte très cher au Québec. Ça peut coûter en moyenne, là, par... évidemment, il y a plein de variations, mais jusqu'à 2 400 $ par élève. Ça fait que vous avez une famille de trois au primaire, secondaire, ça monte à 6 000 $, 7 000 $ rapidement. Ça fait longtemps qu'on le sait que ce n'est plus gratuit, l'école publique, malheureusement. C'est un problème au Québec. On a différents gouvernements, que ça soit le PQ, les libéraux, maintenant la CAQ, qui ont laissé la chose aller parce qu'ils ont... ils n'avaient pas une concentration peut-être assez forte sur l'école publique. Un gouvernement solidaire changerait la situation, ça, c'est certain.

Journaliste : Comment?

M. Leduc : Bien, en abolissant certains frais. On a une proposition en ce moment sur la question des dîners, des lunchs qu'on pourrait fournir dans les écoles publiques. Ça serait une des manières qu'on aurait pour baisser la facture.

Journaliste : Parce que les écoles publiques ont mis beaucoup de l'avant des programmes particuliers pour se distinguer un peu du privé, tout ça, puis ces programmes-là, souvent, sont payants. Donc, est-ce que vous demanderiez aux écoles d'abandonner ce genre de programmes là ou de les rendre gratuits?

M. Leduc : Non. Pour l'histoire des programmes particuliers, là, je vais laisser ma collègue, Ruba, peut-être vous répondre plus spécifiquement, là. C'est elle qui maîtrise le dossier chez nous. Mais la question d'une facture qui gonfle et qui gonfle dans l'école publique, c'est un enjeu, à notre avis, qu'il faut régler. On est désolés de voir que ce n'est pas quelque chose qui semble intéresser le gouvernement de la CAQ.

Journaliste : Puis sur le même thème on voyait aussi ce matin que... Je ne l'ai pas avec moi, là, mais il y a une école privée à Montréal qui...

M. Leduc : À Laval ou à... oui, je pense.

Journaliste : ...oui, qui a acheté des terrains parce qu'ils font des surplus... D'ailleurs, le directeur a payé quelque 300 000 $, et qui fait des surplus, et qui a finalement acheté des parcs, là, puis des chalets. Qu'est-ce que vous pensez de ça?

M. Leduc : Bien, c'est une étrange utilisation de deniers. Ça ne serait pas inintéressant qu'éventuellement peut-être la Vérificatrice générale jette un coup d'oeil là-dessus.

Journaliste : Est-ce que vous pouvez lui demander, ou ça serait votre proposition?

M. Leduc : Certainement. Certainement. On va regarder ça cet après-midi. Comme je vous disais : C'est ma collègue Ruba qui est responsable du dossier, mais je pense qu'elle est déjà en train de faire des vérifications pour faire une opération de ce genre.

Journaliste : Sur l'immigration, pour revenir sur les propos de M. Legault, hier, là. Votre collègue, M. Cliche-Rivard a été assez clair, sauf peut-être sur un point. C'est quoi, la proposition ou la position de Québec solidaire? Si les autres provinces refusent d'accueillir des demandeurs d'asile, comme le demande le Québec, est-ce que la province doit se résigner à les garder sur son territoire?

M. Leduc : Bon, la première chose qu'il va falloir faire là-dedans, c'est faire l'indépendance du Québec. Parce que si on veut contrôler l'ensemble de nos leviers, ici, sur le territoire du Québec, il faut avoir l'ensemble de nos leviers, puis, en ce moment, on ne les a pas. Non seulement on est tributaire d'un gouvernement qui décide de faire des choses à sa façon... un gouvernement qui va d'ailleurs peut-être changer. Je ne suis pas sûr que ça va aller mieux sous M. Poilievre. L'avenir nous le dira, mais ça serait la première chose à faire ici, puis c'est désolant de voir que M. Legault, qui était lui-même un ancien indépendantiste, ne fait pas ce constat-là.

Maintenant, on parle ici d'êtres humains, là, hein? On n'est pas... On dirait que ça me rappelle les mauvaises années du débat sur le chemin. Roxham. On est-tu capable de voir que c'est un enjeu sérieux et c'est un problème, mais aussi de constater que c'est des êtres humains qui fuient... qui fuient la misère puis qui fuient le danger. J'ai une famille, moi, dans Hochelaga-Maisonneuve qu'on a parrainé un peu récemment, là, pour s'assurer qu'ils puissent rester ici. Ils étaient l'objectif des cartels de drogue. Ils avaient été la cible... Parce qu'ils avaient refusé de payer des protections dans leur village d'origine au Mexique pour être sous la supervision des cartels puis ils étaient la cible. Puis là le gouvernement au début lui disait : Vous aviez rien qu'à changer de ville ou d'État à l'intérieur du Mexique. Mais les cartels... les téléphones, Internet, ils savent comment vous retrouver. C'est juste ici qu'ils étaient vraiment hors de la portée. Ça fait que c'est des vraies personnes. Ils étaient des réfugiés. Puis on a réussi à les garder parce que la communauté s'est mobilisée. Les gens, ils étaient intégrés. Ils avaient du travail. Les élèves allaient à l'école. Les élèves parlaient presque plus français qu'espagnol. Ça fait que c'est du vrai monde qui ont des vraies réalités, mais c'est un vrai problème. Je n'ai pas de solution magique à vous soumettre ce matin. Mais j'aimerais ça qu'on arrête de présenter ça comme des chiffres, un peu comme M. Legault le fait parfois, puis on va juste tasser tel nombre de personnes à gauche, à droite. Un instant, là, c'est des vrais humains avec des vrais parcours de vie.

Journaliste : ...comment ça... Vous dites : Ça nous permettrait de contrôler nos leviers. Mais ça ne fait pas en sorte qu'on accueillerait moins de demandeurs d'asile, à moins que je me trompe. Qu'est-ce que ça changerait au juste?

M. Leduc : Bien, on aurait nos propres représentations à l'étranger. On pourrait faire nos propres... notre propre travail auprès des pays qui vivent des crises humanitaires et qui voient leurs citoyens quitter le territoire. Là, on ne peut pas vraiment faire ça, là. On a à peine des missions économiques dans quelques endroits, principalement aux États-Unis et en Europe. On n'a pas d'ambassade à proprement parler. On n'a pas de déploiement de politique internationale digne d'un pays, là, d'un pays du G7, ça serait un outil qu'on aurait.

Journaliste : Je ne comprends pas qu'est-ce que ça changerait.

M. Leduc : Quand on a un pays qui va vivre une crise, on peut aller faire des représentations puis aller passer des messages aussi dans ce pays-là. Je me rappelle quand il y avait eu la crise des migrants notamment, il y avait des ministres fédéraux qui étaient allés dans certains endroits, notamment aux États-Unis ou dans d'autres pays, pour essayer d'amenuiser le message de M. Legault, là... de M. Legault, de M. Trudeau. Rappelez-vous quand il y avait twitté «le Canada, c'est les portes ouvertes, et puis tout le monde est bienvenu ici». Bien, ça avait été pris au sens littéraire du mot par beaucoup de personnes. Bien, il avait dû finalement envoyer des ministres officiels en représentation dans les différents pays, dans les différentes communautés pour essayer d'amenuiser ce message-là. Le Québec n'a pas ces pouvoirs-là, n'a pas cette... ce déploiement-là, n'a pas cette infrastructure-là, diplomatique. Si on était un pays, on pourrait se doter de cette stratégie-là.

Journaliste : ...fonctionné.

M. Leduc : Bien, écoutez, là, après ça, on peut faire le bilan. À l'époque, ça avait fonctionné un peu, il me semble, mais ce n'est pas suffisant, ça, c'est certain.

Journaliste : On the protest plan today for the preseason games of the Kings, what is important in those protest? Like, what do you want citizens to understand or to think about because of those preseason games...

M. Leduc : Yes. The message is clear, and it's the same since a year now. The CAQ Government has lost his sense of priorities, preferring to finance multimillionaires, hockey professional players and owners to come play a preseason, unofficial game here in Québec, rather than financing, for example, community groups. We have a mental health crisis. We have lots of children who are going to the school hungry. That should be the priority, instead the financing the Los Angeles Kings.

Journaliste : And is this example should remain in people's mind as the CAQ is marking the half of its second mandate today, precisely?

M. Leduc : Yes, it's the 3rd of October. It was the time of the election... two years ago. So, the date is important because remember, two years ago, the CAQ was on the top, more MNAs than ever. One of the biggest proportion of MNAs, since, I guess, the Quiet Revolution. That's a lot about the... «le mode de scrutin», how do you say that in English, the way of voting?

Journaliste : Yes, voting process.

M. Leduc : Voting process, that's another topic. But the Kings the Kings, the big cheque they wrote is marked the start of their downfall in a way. And this is what we want to send as a message, that the problem with the CAQ, we see it for many years now. But it has been very important, it has been very... clearer since this moment. And we want to emphasize that the priority... the CAQ has lost its sense of priorities, it needs to focus on something else.

Journaliste : Peut-être en français là-dessus... on a le temps. Pour vous, c'est quoi, la signification, vous venez de l'expliquer en anglais, là, mais...

M. Leduc : Aujourd'hui, il y a une manifestation organisée par différentes personnes. Il y aura des députés de Québec solidaire qui y seront, notamment mes collègues Etienne et Sol de Québec, mais, je pense, Christine aussi, là, la porte-parole sera là. Et le but est d'envoyer le message que ça fait longtemps, là, que la CAQ a perdu le sens des priorités. Mais, en particulier, il y a un an, quand on a appris cette histoire-là de financement des Kings, c'était plus clair que jamais, ça a d'ailleurs marqué un peu le début de la chute pour la CAQ, la chute dans les sondages, la chute dans les appuis. La chute du gros bon sens, même ses propres députés à la CAQ critiquaient, même sans se cacher, cette décision-là assez étonnante. Et on a vu les exemples s'accumuler depuis le temps. On a encore eu, pas plus tard que la semaine dernière, si je ne me trompe pas, la coupe de golf, la coupe des présidents de golf qui est un peu dans le même registre.

Donc, la CAQ n'a pas un bon sens des priorités. Nous, on veut leur envoyer ce message-là qu'ils doivent se resaisir, que c'est mieux... plus important de financer des banques alimentaires, de financer des initiatives en matière de santé, des initiatives en matière de santé mentale, d'initiatives en matière de sécurité alimentaire, notamment le lunch à l'école, il devrait se pencher là-dessus, financer ça, à la place de financer des multimilliardaires.

Journaliste : Merci beaucoup.

M. Leduc : Bonne journée, tout le monde.

(Fin à 8 h 16)

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