(Onze heures deux minutes)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour,
tout le monde. Content de vous retrouver aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
Je veux vous parler de deux sujets ce matin.
D'abord, bien sûr, Northvolt, Northvolt,
Northvolt. Aujourd'hui, Québec solidaire va demander quelque chose de très,
très, très simple à François Legault et à la CAQ : n'investissons plus une
cent d'argent public supplémentaire dans la compagnie Northvolt et dans ses
différents projets. Franchement, à ce stade-ci de la saga, là, c'est le strict
minimum, le strict minimum. Parce qu'en ce moment, qu'est-ce qui se passe en
coulisses? Bien, en ce moment, Northvolt est en restructuration, les créanciers
évaluent leurs options, et, parmi les options, il y a, sans doute, de vendre,
en tout ou en partie, la compagnie, des mesures de restructuration, des mises à
pied. Mais il y a aussi sans doute des discussions pour un refinancement de l'entreprise,
et donc les créanciers pourraient être sollicités, dans les prochaines... dans
les prochaines heures, dans les prochains jours, pour aider l'entreprise à
balancer ses finances et à retrouver des liquidités.
Donc, la demande qu'on fait, aujourd'hui,
au gouvernement du Québec, elle est vraiment élémentaire, et on va déposer une
motion pour que ce soit un engagement formel : le gouvernement du Québec
ne devrait pas ajouter 1 $ de plus dans Northvolt. Je pense que ça fait
longtemps qu'il y a des Québécois puis des Québécoises qui s'inquiètent de ce
qui est en train d'advenir de ce projet-là. Le premier ministre doit rassurer
la population, puis la première manière de le faire, et c'est élémentaire, c'est
de dire : On ne rajoutera plus d'argent dans cette «start-up» qui bat de l'aile
et qui chambranle de manière de plus en plus inquiétante.
Deuxième sujet dont je veux vous parler ce
matin, je ne peux pas m'empêcher de revenir sur l'appui surprenant, stupéfiant
qu'a offert François Legault à Pierre Poilievre jeudi dernier. Je l'ai appris
en même temps que vous. Je suis tombé de ma chaise. Et j'ai été d'autant plus
perplexe quand j'ai vu qu'en fin de semaine François Legault a persisté et
signé, en retwittant, notamment, sans gêne, des messages provenant d'employés
de M. Poilievre, en retwittant des messages qui sont, clairement, des
messages proconservateurs, des messages électoraux de Pierre Poilievre. Ce n'est
pas mêlant, François Legault est en train de se transformer en superbénévole
pour Pierre Poilievre au Québec. Ma question est la suivante : Quand
est-ce que François Legault a reçu ce mandat-là de la part des Québécois et des
Québécoises? Quand est-ce que les Québécois et Québécoises ont voté pour que
François Legault fasse ouvertement la promotion d'un parti dont le tiers des
députés sont contre le droit à l'avortement? Quand est-ce que les Québécois et
Québécoises ont donné ce mandat-là à François Legault? Et ce n'est pas juste du
passé, là. Ce matin, dans le Journal de Montréal, on apprend qu'il y a un
député du caucus de M. Poilievre, qui est en pèlerinage religieux aux
États-Unis dans un congrès de l'extrême droite religieuse à titre de député, s'il
vous plaît, pour faire la promotion de messages anti-choix... contre le droit
des femmes pour... de choisir ce qui va arriver avec leur corps. M. Legault
aime ça parler des valeurs québécoises, là. On en a souvent débattu, lui et
moi, de ce que sont les valeurs québécoises. Mais une chose est sûre, là, une
régression sociale au Québec et au Canada sur la question du droit à l'avortement,
ce n'est pas une possibilité, ça fait que François Legault doit se ressaisir,
se recentrer sur le mandat qu'il a reçu de la part des Québécois et des
Québécoises. Et ce mandat-là, ce n'est pas de devenir le bénévole en chef de
Pierre Poilievre. C'est de faire fonctionner notre système de santé, de faire
fonctionner notre système d'éducation, de s'occuper du coût de la vie puis de s'occuper
du logement. Que François Legault fasse ça puis qu'il arrête de faire campagne
pour Pierre Poilievre.
M. Grandmont : Moi aussi, j'ai
un... D'abord, merci. Bonjour, tout le monde. Je suis content de vous
retrouver. Moi aussi, je veux vous parler de la sortie surprenante, stupéfiante
de François Legault la semaine passée, en lien avec mes dossiers. Parce que
pour moi d'appeler la population à ce que Pierre Poilievre devienne le prochain
premier ministre, c'est aussi un risque très grand que le tramway ne se réalise
pas. Vous le savez comme moi, Pierre Poilievre a dit qu'il ne mettrait pas une
cenne dans le projet de tramway. Pierre Poilievre, ce n'est pas mêlant, là, il
est plus anti-tramway qu'Éric Duhaime lui-même. Il faut le faire. C'est un bon
projet, le projet de tramway. J'étais avec des citoyens, avec les conseils de
quartier la semaine passée, vendredi passé. Ça fait 100 jours... plus de
100 jours que le premier ministre s'est engagé à réaliser le tramway, la
phase 1, proposé par CDPQ Infra. Il a fait ça le 13 juin. Vous
calculerez, ça fait plus que 100 jours. Comment ça se fait qu'on n'a pas
encore notre signature avec CDPQ Infra? Comment ça se fait que ce projet-là n'est
pas encore sur les rails? Puis n'eût été du niaisage de la CAQ depuis leur
arrivée au pouvoir en 2018, là, bien, on compterait les dodos, ça serait dans
deux ans qu'on aurait notre tramway dans les rues de Québec. C'est la clé de
voûte pour les changements climatiques puis c'est la clé de voûte pour réduire
la congestion à Québec. Alors, est-ce que le premier ministre endosse ces
propos-là? Est-ce que le premier ministre du Québec endosse ça? Est-ce que le
premier ministre pense que le fédéral ne doit pas mettre une cenne là-dedans ou
il veut vraiment que le tramway se réalise? C'est la question que je lui pose
aujourd'hui.
Journaliste : Si on n'investit
plus un sou, là, dans Northvolt, est-ce qu'on ne met pas à risque aussi l'argent
qu'on a déjà investi? Parce que c'était ça le problème aussi avec Airbus, la
raison pour laquelle on a prolongé la participation... parce que sinon on
perdait déjà du...
M. Nadeau-Dubois : Bien, d'abord,
aujourd'hui, à Québec Solidaire, on ne demande pas au gouvernement de briser un
contrat qu'ils ont signé, de défaire une promesse qu'ils ont faite. On demande
le strict minimum. Là, là, le bateau est troué de partout, il est en train de
couler sous nos yeux. Le strict minimum, c'est de ne pas ajouter de notre
argent. François Legault a mis 700 millions de notre argent, les Québécois
et les Québécoises, dans un projet qui était risqué. M. Legault a joué au
poker. Il a fait un coup de poker, et là, la game ne tourne pas à son avantage.
Donc, la manière de rassurer les gens, et c'est vraiment le strict minimum, c'est
de dire : On ne va pas doubler la mise. On va garder nos jetons. À partir
de maintenant... Posons la question inversement. Si Northvolt rencontrait le
gouvernement du Québec aujourd'hui puis il lui disait : Hé! on a un projet
pour vous autres. Est-ce qu'aujourd'hui François Legault réinvestirait? Poser
la question, c'est un peu y répondre. Donc, on va déposer une motion. Il n'y
aura pas de flafla, ça va être très clair. Là, peut-on au moins arrêter d'investir
dans cette «start up» qui... c'est triste, mais il faut se rendre à l'évidence
là, est en sérieuses difficultés.
Journaliste : M. Nadeau-Dubois,
vous avez au fil de votre carrière été victime de menaces vous-même. On a vu un
maire qui a reçu une brique dans son... dans le pare-brise de sa voiture.
Est-ce que c'est devenu plus dangereux être un élu...
M. Nadeau-Dubois : Bien, je
pense, c'est plus dangereux de faire de la politique aujourd'hui qu'avant. Il
faudrait sans doute vivre dans une cloche de verre pour ne pas le... pour ne
pas le constater. Après ça, vous m'avez entendu, dans les dernières semaines,
parler du climat politique aux États-Unis. C'est sûr que, quand on se compare,
on se dit : On n'est pas rendus là. Mais, en même temps, je prends toujours
la peine de le dire : On n'est pas non plus immunisés contre
l'augmentation de la violence politique qu'on voit tout près de chez nous.
Quand on voit des mères qui se font garrocher des briques dans leurs fenêtres,
je veux dire, c'est superinquiétant. On veut... on dit qu'on veut attirer des
gens en politique, notamment des gens, notamment des pères, des mères de
famille. Ce climat-là, ça n'aide pas l'engagement.
Après ça, il faut quand même le rappeler,
de manière extrêmement majoritaire, les Québécois, les Québécoises sont polis,
sont courtois, sont respectueux des politiciens, des politiciennes. Moi, mon
quotidien, là, c'est souvent des gens d'accord, souvent des gens pas d'accord
qui viennent me voir mais qui le font de manière très courtoise et
respectueuse. Mais, oui, il y a une petite minorité qui existe, on la voit de
plus en plus, puis c'est un problème.
Journaliste
: Mais vous
n'êtes pas d'accord avec le premier ministre qu'il faut ramener le civisme au
Québec? Vous dites que les Québécois sont gentils.
M. Nadeau-Dubois : Bien,
c'est-à-dire que, comprenez-moi bien, là, je pense que je suis assez clair que
c'est complètement inacceptable, ces gestes-là. J'ai juste envie de rappeler
que... Puis, oui, il faut comme... oui, il faut plus de civisme. Je ne suis pas
en désaccord avec le premier ministre, là, je fais juste... Je pense qu'il faut
se servir de ce qui se passe aux États-Unis, un peu, comme avertissement.
Là-bas, on en est à deux tentatives d'assassinat en quelques mois contre un des
candidats à la présidence. Ça fait que faisons ce qu'on a à faire, au Québec,
pour amener le civisme puis qu'on ne se rende pas là. Moi, c'est ça que je dis.
M. Grandmont : Et
j'ajouterais, on a travaillé sur cet enjeu-là, hein, au niveau municipal, le projet
de loi n° 57. Souvenez-vous, là, après... je vais même revenir un petit
peu en arrière, souvenez-vous, au départ de l'ancienne mairesse de Gatineau,
France Bélisle. On avait déposé... Québec solidaire a déposé un mandat
d'initiative pour discuter de ces enjeux-là. La réponse du gouvernement, ça a
été le projet de loi n° 57, dans lequel on a eu des avancées, on verra
dans le temps si ça se matérialise, beaucoup, en ce qui a trait entre... au
niveau de la relation entre les citoyens puis les élus municipaux. Il reste
encore beaucoup de zones sur lesquelles on n'a pas travaillé.
Notre mandat était beaucoup plus large. Ce
qu'on demandait, c'est qu'on travaille aussi sur la relation entre les élus. Ça
aussi, il y a des enjeux importants, puis vous en avez vu aussi, des cas, un
peu partout, dans différentes municipalités, puis aussi au niveau de la
surcharge de travail des maires et des mairesses, qui sont complètement
dépassés par les responsabilités que le gouvernement lui pellette dans sa cour,
je pense... au niveau du transport collectif, par exemple, ou encore de
l'itinérance. Les maires et les mairesses du Québec sont au front sur plein
d'enjeux puis se sentent complètement désemparés, dépassés. Et j'ai... j'ai
hâte et je n'ai pas hâte, mais de voir combien de nouveaux élus municipaux vont
démissionner, là, cet automne, alors que leur démission n'entraînera pas une
élection partielle. Moi, je vous invite à suivre les chiffres là-dessus. On
verra, entre autres, si le projet de loi n° 57 donne des résultats, parce
que... Moi, ça va être un bon indicateur que je vais essayer de suivre. Mais,
sur le fond, évidemment, je suis d'accord avec mon collègue, les Québécois,
règle générale, sont évidemment extrêmement sympathiques, gentils, respectueux.
Puis, évidemment, tout geste de violence doit être dénoncé, et on doit trouver
des moyens pour y... intervenir.
Journaliste : Sur Northvolt,
il y a le Parti québécois qui demande un débat d'urgence. Moi, je me demandais,
vous, quelles informations, exactement, vous souhaitez avoir pour vous rassurer
sur l'état du projet, là, est-ce que vous... Qu'est-ce qu'il vous manque? Qu'est-ce
que vous n'avez pas que vous avez besoin pour vous rassurer?
M. Nadeau-Dubois : Bien, la
liste... la liste des informations nécessaires pour qu'on soit rassurés est
très, très, très longue. Je ris, mais ce n'est pas drôle, là. C'est qu'il y a tellement
d'eau dans le gaz, il y a tellement de problèmes que la liste d'éléments qui
suffiraient à nous rassurer, elle est très longue. Bien, je vais vous donner un
exemple. Où sont les études, si elles existent, qui chiffrent les retombées
économiques de Northvolt? Parce que quel est l'argument numéro un de François
Legault quand on lui demande : Pourquoi vous avez donné tant d'argent et
tant d'électricité à Northvolt? Il dit : C'est parce qu'il y a des
retombées économiques. Très bien. Où sont les études qui chiffrent les
retombées économiques de Northvolt?
Mon collègue, Haroun Bouazzi, a posé la
question au ministre Fitzgibbon lors de l'étude des crédits. Je vous invite à
aller réécouter l'échange : Oui, oui, on a des études sur les retombées
pour l'État québécois. Parfait, où sont-elles? Ça fait que voilà un exemple
d'une information dont, je pense, les Québécois, Québécoises ont besoin pour
savoir : est-ce que c'est une bonne affaire pour le Québec, est-ce que le
coup de poker de François Legault, il vaut la peine, qu'est-ce qu'on gagne si,
Northvolt, son projet sort de terre?
À ce jour, cette information n'a jamais
été donnée. François Legault et son gouvernement n'ont jamais chiffré les
retombées économiques d'un projet qu'ils nous ont vendu comme le meilleur
projet économique de l'histoire du Québec. Il n'y a pas assez de violons dans
tout l'orchestre symphonique, là, pour accoter les violons que les caquistes
ont sortis pour nous dire que c'était le meilleur projet, la nouvelle
Baie-James. Il n'y a pas de métaphore qu'ils n'ont pas utilisé. O.K. Ils sont
où, les chiffres? Qu'ils chiffrent les retombées économiques.
Journaliste : ...la demande
du Parti québécois de tenir un débat d'urgence?
M. Nadeau-Dubois : Bien, il
n'y aura pas de... il n'y aura pas, comme, de vote. Mais s'il y a un débat, on
va y participer, puis, oui, c'est une bonne idée, oui, oui.
Journaliste : Vous qui êtes
un parti environnementaliste... On ne s'en cache pas, là, vous avez déjà fait
l'ultimatum climatique. Est-ce que pour vous, la filière batterie, c'est une
mauvaise idée?
M. Nadeau-Dubois : La filière
batterie, c'est une bonne idée pour le Québec. La filière batterie, c'est un
des secteurs économiques où le Québec a beaucoup à gagner parce qu'on a des minéraux
stratégiques, parce qu'on a de l'hydroélectricité quand même de disponible, et
elle est propre comparativement à d'autres types d'énergie à travers le monde.
Donc, nous, le développement de la filière batterie, on proposait ça à Québec
solidaire en 2018. On avait un plan pour déployer cette filière-là au Québec.
Et on y croit toujours, mais il faut faire ça de manière transparente, de
manière démocratique, avec de l'acceptabilité sociale, en respectant les normes
et les lois du Québec. Puis, dans le cas de Northvolt, ça a été tout le
contraire. C'est un coup de poker basé sur le flair personnel d'un ministre qui
depuis est retourné chasser le faisan.
Journaliste : La fin de ma
question était... Bon, il y a Ford, il y a GM, qui... Il y a Nemaska Lithium
qui est en train de se restructurer puis de produire. Il n'y a pas un risque à
tirer sur Northvolt, comme on tire actuellement, là, faire peur à peu près à
tout le monde actuellement?
M. Nadeau-Dubois : C'est
Northvolt qui tire sur Northvolt. Je veux dire, les difficultés financières de
Northvolt ne sont pas causées par les questions de l'opposition au Parlement du
Québec, là. Puis je ne vous dis pas ça pour diminuer notre travail, là. Je fais
juste dire que s'il manque des milliards de dollars, ce n'est pas parce
qu'Haroun Bouazzi, Pascal Paradis puis Marwah Rizqy ont été un peu gossants,
là. C'est parce que c'était une entreprise qui était fragile. Puis j'aime
beaucoup mes collègues parlementaires, puis ils font un bon travail, mais, je
veux dire, soyons sérieux, si ça ne va pas bien, c'est que le modèle
d'affaires, le projet était fragile, il était risqué. Mon collègue Haroun
Bouazzi a été un des premiers à dire : Un instant, là. Est-ce qu'on sait
combien on va avoir en retombées économiques? Est-ce qu'on a calculé les
risques? Quels critères on a utilisés pour choisir cette industrie-là plutôt
qu'une autre? Et là on est devant le résultat des courses.
Journaliste : ...de l'air
ambiant, là. Il n'y a pas un risque?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
c'est pour ça qu'il faut bien faire les choses. C'est pour ça qu'il faut
chiffrer les retombées économiques. C'est pour ça qu'il faut avoir des
garanties d'emplois locales. C'est pour ça qu'il faut faire des BAPE. Eh!
rappelez vous, il y a quelques mois, on nous disait : On ne peut pas faire
de BAPE, Québec solidaire. Il faut aller super vite. Eh! ça serait-tu plate que
le projet soit retardé si on faisait un BAPE? Ah! Bien, regarde donc.
Journaliste : Sur la
filière...
Journaliste : M. Nadeau-Dubois,
en 2021, M. Legault a appuyé, disons... ou a invité à mots couverts...
appelé à mots couverts à voter conservateur en 2021.
M. Nadeau-Dubois : Oui, puis
ça a a mal viré.
Journaliste : En 2022, il n'a
pas été pénalisé pour ça, il n'a pas été sanctionné par les électeurs. Alors,
qu'est-ce qui laisse croire qu'il y aurait des conséquences cette fois-ci?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
écoutez, là, Pierre Poilievre n'est pas député à la Chambre des communes depuis
trois semaines et il a voté depuis qu'il est député à quatre reprises pour des
motions ou des projets de loi qui menaçaient directement le droit des femmes à
l'avortement. Le tiers de son caucus est clairement affiché comme pro-vie, et,
selon certains organismes de surveillance du droit des femmes, les sympathies
pro-vie à l'intérieur du caucus conservateur pourraient aller jusqu'à 70 %
des députés. Ce n'est pas une joke. C'est sérieux. Est-ce qu'on veut que cet
homme-là soit premier ministre du Canada? François Legault, ce qu'il a fait la
semaine dernière, c'est une énorme passe sur la palette à cet homme politique.
Moi, je pense que ça ne représente pas les valeurs de la grande majorité des
Québécois et Québécoises, puis François Legault doit corriger le tir. Ça tombe
bien, des motions conservatrices comme cette semaine, il va y en avoir d'autres
dans les prochaines semaines.
Journaliste : ...
M. Nadeau-Dubois : Qu'il
corrige le tir, et, au lieu de rivaliser d'originalité pour faire des jambettes
au Parti québécois, là, qu'il travaille sur le système de santé, sur le système
d'éducation, sur la crise du logement, sur la crise du coût de la vie. C'est ça
que les Québécois puis que les Québécoises veulent de leur premier ministre,
pas qu'il fasse de la politicaillerie qui met en danger. C'est sérieux le droit
des femmes de choisir ce qu'elles font avec leur corps.
La Modératrice : Une dernière
question en français.
Journaliste : Sur l'objectif
zéro émission en 2035, là.
M. Nadeau-Dubois : Oui.
Journaliste : Il y a des pays
de l'Union européenne, parce qu'eux autres aussi ont adopté la même cible, qui
commencent à remettre cet objectif-là en question, parce que les véhicules
électriques ne sont pas en hausse, ils sont en baisse. C'est 68,8 % en
Allemagne. C'est moins 33,1 % en France, moins 24 %, 25 % en
Espagne et, en Italie, c'est moins 41 % de ventes de véhicules
électriques. Ils régressent, ils n'augmentent pas.
M. Nadeau-Dubois : Bien...
Journaliste : Alors là, ils
sont en train de se dire : Est-ce qu'on... Est-ce que cet objectif-là
n'est pas un peu nuisible, parce que, justement, forcer les constructeurs à
vendre des véhicules électriques alors que les gens n'en veulent pas, ça va
faire seulement hausser le...
M. Nadeau-Dubois : Bien, moi,
j'ai vu un sondage, ce matin, je pense que c'est chez vous, dans Le Journal
de Montréal, qui disait : Un Québécois sur deux, là, c'est quand même
une bonne proportion, là, qui veut, très rapidement, passer à l'électrique. Et
c'est quoi, les obstacles? C'est le coût et la disponibilité des véhicules,
puis, bon, il y a des inquiétudes sur l'autonomie également. Donc, les
Québécois, Québécoises, je pense, veulent passer à l'électrique dans une bonne
proportion, mais il faut que les constructeurs automobiles rendent les
véhicules disponibles, et les rendent disponibles à un coût avantageux. Il faut
que le gouvernement fasse sa job d'installer des bornes de recharge, pour que ce
soit possible de se recharger sur le territoire québécois, puis, s'il y a de la
volonté politique, c'est possible d'y arriver.
Journaliste : Donc, il faut
garder cet objectif-là aveuglément? C'est à ne pas remettre en question?
M. Nadeau-Dubois : On est en
train de rater lamentablement nos cibles québécoises de réduction de gaz à
effet de serre. La dernière chose à faire, c'est pelleter le problème par en
avant. Il faut redoubler d'ardeur, travailler plus fort, travailler plus vite
pour électrifier plus vite le Québec.
Journaliste : Est-ce qu'on
devrait pouvoir importer des véhicules électriques chinois, pas chers?
M. Nadeau-Dubois : L'objectif,
c'est d'avoir des véhicules électriques disponibles en assez grande quantité et
à bas prix. Ça peut se faire en protégeant les emplois locaux. La seule... Ce n'est
pas vrai que la seule option, c'est les véhicules chinois. Mais il faut de la
volonté politique, puis, en ce moment, cette volonté là, elle n'est pas là.
Journaliste : Qu'est-ce qu'Hydro-Québec
devrait faire avec les communautés autochtones qui ne paient pas leur facture d'électricité?
M. Nadeau-Dubois : Dialogue,
dialogue, dialogue. Il faut reconnaître qu'Hydro-Québec, qui est un joyau hein,
du peuple québécois, a quand même été créée comme si les peuples autochtones n'existaient
pas, et ils existent, et ils ont des droits, et il faut en tenir compte. Et la
voie du dialogue, de la négociation est à privilégier pour qu'on reconnaisse
les droits des autochtones, de l'ensemble des Premières Nations, et qu'on parte
de la voie des meilleures relations dans l'avenir, parce qu'il va falloir
développer Hydro-Québec puis on n'a pas le choix, c'est un passage obligé, il
faut le faire dans une relation de nation à nation avec les Premières
Nations...
Journaliste : ...en
attendant, dans le fond, ce que vous dites, c'est qu'on ne peut, comme, rien
faire contre ce phénomène-là, là?
M. Nadeau-Dubois : Tu sais,
nous, dans nos bureaux de députés, là, à chaque semaine, on a des cas de
citoyens, de citoyennes... québécois, là... québécoises qui ont des enjeux de
remboursement avec Hydro-Québec. Hydro-Québec fait ça au cas par cas. On fait
des ententes de paiement. Des fois, on annule une partie de la facture ou on
étale une autre partie de la facture. Hydro-Québec fait déjà des ententes de
paiement, puis est capable, là, d'accommoder les gens qui sont dans le besoin.
Donc, ce n'est pas si... ce n'est pas comme si on demandait de faire... à
Hydro-Québec de faire quelque chose qui est complètement inhabituel. C'est pour
ça qu'il faut que le dialogue continue, parce que l'important, c'est l'avenir,
comment on va électrifier le Québec dans le respect des droits des Premières
Nations puis des Inuits.
Journaliste : ...vous cherchez
un directeur des communications?
M. Nadeau-Dubois : Oui.
Journaliste : Un de vos
collègues a fait une publication, sur Facebook, où il dit que c'est l'occasion
de travailler avec quelqu'un de très connu, que vous êtes décrit, par la
majorité des chroniqueurs politiques, comme étant un des meilleurs
communicateurs au Québec, c'est une occasion qui n'arrive pas souvent. Bref, il
y a une grosse partie qui est sur vous, là, en fait, la plus importante partie.
M. Nadeau-Dubois : C'est
gentil...
Journaliste : Mais, en lisant
ça, avez-vous entendu les critiques de Mme Lessard-Therrien, qui vous
reprochait d'avoir une équipe serrée, tissée serrée autour de vous, qu'il y
avait une forme de concentration dans votre bureau, au Parlement, dans le
parti? Tu sais, ce qui est mis de l'avant, c'est vous, davantage que le caucus.
M. Nadeau-Dubois : Je n'ai
pas lu le statut Facebook dont vous parlez. Je ne sais pas trop. C'est quoi,
votre question?
Journaliste : Bien, est-ce
que... En fait, est-ce qu'on est encore, à QS, dans une équipe où il y a
surtout une équipe qui est centrée autour du chef, où on met le chef de l'avant
ou bien est-ce qu'il y a plus de place, maintenant, pour les députés qui sont
en dessous de vous?
M. Nadeau-Dubois : Bien, vous
voyez ma... vous nous voyez ici... Moi, je fais un point de presse par semaine,
à peu près, des fois, deux, là, selon la conjoncture, toujours accompagné de
mes collègues députés. Ma collègue Christine, on pourrait faire le calcul, mais
je pense même qu'elle a peut-être fait, même, plus de points de presse que moi
depuis le début de la session. J'ai... Ça fait que... Non, non.
Journaliste : O.K. Mais vous
avez adapté vos pratiques, en fait, en fonction des critiques que vous avez
reçues le printemps dernier?
M. Nadeau-Dubois : J'ai eu l'occasion
de répondre à ces questions-là à des dizaines de reprises, là. Je continue à
prendre acte des critiques qui sont exprimées, puis je continue à travailler, à
faire mon travail le mieux possible, puis à m'améliorer tous les jours. Puis,
oui, les critiques de ma collègue Émilise, j'en ai tenu compte, tout comme j'ai
tenu compte des critiques de ma collègue... de mon ex-collègue Catherine
Dorion. Ces débats-là ont eu lieu à l'interne, je pense, puis ils vont
continuer. Mais je ne suis pas sûr de comprendre le lien avec un statut
Facebook dont je ne connais pas l'existence, là. Mais, oui, oui, rien n'a
changé à ce niveau-là.
Journaliste : On the 2-hour
emergency debate on Québec's deal on Northvolt, you really believe that this is
a good idea, the PQ's call for this emergency debate, and you think that
Quebeckers will get the information they need on this deal?
M. Nadeau-Dubois : Well, what
I said... The ask for an emergency debate is an idea of the Parti québécois,
the president will decide if they want... if she wants to go forward or not,
but...
Journaliste : But it's a good
idea, for you?
M. Nadeau-Dubois : Well, if
there's a debate, we will participate in it and we will never be against any
way to get a little bit more transparency and a little bit more information on
the Northvolt project. I mean, Mr. Legault has played poker with the money of
Quebeckers, and now he seems like he might be losing the game.
So, what we're asking for today, and it's
the bare minimum, the bare minimum, is to stop putting new money on the table
on that project. There should be no new more public funds invested in a company
that is seriously, seriously endangered.
Journaliste : And why do you
think this debate on Québec's deal on Northvolt will help Quebeckers to
understand what's happening, what's at stake here?
M. Nadeau-Dubois : Well, you
should ask the Parti québécois to justify their demand for an emergency debate.
Journaliste : As a
politician...
M. Nadeau-Dubois : I said
that we're going to participate in that debate. I think there's no bad idea
when it comes to having more information and more transparency on Northvolt.
But one of the questions that we have and that we've been asking for months, at
Québec solidaire, is : Where are the studies evaluating the amount of
economic impact for the Northvolt project? Mr. Legault is using that argument
as the first argument to justify his historic investment in Northvolt. The
argument is : It's going to create a huge boost for Québec's economy.
Well, where are the studies that are evaluating the proportion of those
economic impacts? My colleague, Haroun Bouazzi, asked that question to Mr.
Fitzgibbon during the last session and we never saw any of those studies. So
that's a good example of information we need in order to know : where are
we going with that project, where is going the $700 million that Québec
taxpayers have invested in that project.
Journaliste : By asking the
Québec Government not to invest any more in Northvolt than they already have,
what exactly... what message are you sending about the future of, you know, the
energy sector, of the electric vehicle sector in Québec?
M. Nadeau-Dubois : We
believe... in Québec solidaire, we believe that we have to electrify Québec. We
believe the energy sector, the battery sector is a good sector for the future
of our economy. But you have to do things correctly, you have to be
transparent, you have to be democratic, you have to evaluate seriously the
economic impacts of the projects. Is the return on investment big enough if the
investment is very big? Those are basic questions, when it comes to investing
in a new economic sector, and Mr. Legault has always brushed off any questions
on those issues.
Québec solidaire has been having a
constructive approach on that issue since day one. We are in favor of the
battery sector. We are just asking for the bare minimum in terms of
transparency and information. And each time we have done that, Mr. Legault has
been pointing fingers and said : Ha! Ha! That means you're against
electrifying Québec. Now, we are seeing where this kind of attitude brings us.
It brings us in a situation where we have put $700 million of public funds on
a project based only on the personal intuition of a minister that, since then,
has left us with the problems and is going to hunt or, I don't know, having fun
in his life.
Journaliste : Sorry. I try to
not laugh.
M. Nadeau-Dubois : Exactly
what happened. Each time we have asked Mr. Legault for transparency, he said :
oh! you know, Mr. Fitzgibbon is the best guy to do the big deal, blah, blah
blah. Look where it got us.
Journaliste : I have a
question. What was... What did you think of Mr. Legault's
call last week for the Bloc to take down the Liberals? And you were saying you
were flabbergasted that he's supporting Poilievre. Can you elaborate?
M. Nadeau-Dubois :
Well, Mr. Legault has no mandate to be
the number one volunteer of Pierre Poilievre in Québec. Quebeckers did not give
him that mandate. A third of the conservative caucus is clearly against choice
for women. According to several abortion rights surveillance groups, a
majority, even 70% of the conservative caucus has shown positions that could
be... could go in the direction of restricting the right to abortion. It's a
serious issue. We should not allow... We should not accept that the Premier of
Québec is directly or indirectly putting wind beside the boat... behind the
boat of Mr. Poilievre. I mean the mandate of François Legault is to take care
of our education system, of our health care system, he has to solve the housing
crisis, the cost of living crisis, not campaign for a party that has... today,
one of its member of Parliament, in an extreme right religious congress in the
United States, preaching, and the word «preaching» is the good word, preaching
against the rights of women to chose.
Journaliste :
He endorsed Mr. O'Toole in 2011, I
think. That was the year... that did not work out very well for him... 2021.
Sorry.
M. Nadeau-Dubois :
It didn't work out very well for Mr.
O'Toole. It didn't work out very well for Mr. Legault. I think Mr. Legault
should learn from his mistakes and take care of Québec and Quebeckers.
La Modératrice : Merci
beaucoup.
(Fin à 11 h 32)