(Neuf heures deux minutes)
Mme Setlakwe : Bonjour. Bon
vendredi. Très heureuse d'être ici ce matin. Je vais parler d'un dossier
important aujourd'hui, le dossier de l'enseignement supérieur. C'est un dossier
que j'affectionne beaucoup. C'est un dossier extrêmement important.
Particulièrement étant mère de trois grands enfants, donc l'éducation, l'enseignement
supérieur, ça m'interpelle, ça m'anime énormément.
Je dirais, d'entrée de jeu, que qu'est-ce
que je déplore le plus du gouvernement, c'est que le gouvernement caquiste a
laissé ses politiques identitaires s'immiscer dans la gouvernance, dans la
gestion de notre précieux réseau universitaire. Et ça, c'est inacceptable. La
CAQ est en train de fragiliser cet écosystème. Parce que c'est un écosystème,
notre réseau universitaire, il ne faut pas chercher à le diviser. Il ne faut
pas chercher à retirer une partie du réseau pour remettre à l'autre, parce qu'on
fragilise l'écosystème, l'îlot d'excellence que constitue notre réseau.
Je vais parler ce matin de la nouvelle
mouture de la politique de financement qui a été déposée en juin, pour laquelle
il n'y a aucune... aucun investissement additionnel, aucun nouvel argent. Et la
CAQ a réussi d'ailleurs, dans le cadre de cette nouvelle mouture, dans le cadre
de ce processus-là, à nuire à une institution. Jusqu'à maintenant, c'est un
principe qui devait être respecté. Si, à la fin du processus, il y avait une
institution qui en sortait perdante, bien, c'était signe que ça ne fonctionnait
pas et... Mais la CAQ est allée de l'avant et on a une institution qui sort
comme étant la grande perdante dans le cadre de cet exercice-là.
La CAQ compte sur la hausse des droits de
scolarité. C'est une partie intégrante de sa politique de financement, donc la
hausse des droits de scolarité qui vont être imposés aux étudiants
internationaux et aux étudiants canadiens hors Québec pour, donc, remettre dans
le reste du réseau, essentiellement le Réseau des universités du Québec, mais
ce faisant... donc il n'y a pas de nouvel argent, on prend cet argent-là, on le
transfert, mais on fragilise l'écosystème et on fragilise l'ensemble des
universités. Et on compte, donc, sur ces... on compte sur le fait que les
inscriptions vont être maintenues pour que cet argent-là puisse servir dans le
reste du réseau. Or, les inscriptions sont à la baisse. Les chiffres sont
confirmés, les inscriptions sont à la baisse à McGill, à Concordia et à Bishop's
aussi. Là où le gouvernement a reculé sur ses mesures, le dommage est fait. Le
dommage est fait à Bishop's. Donc, je ne sais pas comment le gouvernement va y
arriver avec cette nouvelle politique de financement sans nouvel argent pour
aider l'ensemble du réseau. Ça va faire partie des questions que je vais poser
à la ministre ce matin.
Et je peux vous dire que le son de
cloche... Ce que je vous dis ce matin, ce n'est pas moi qui l'invente. Dans les
derniers mois, dans le cadre de ce dossier d'enseignement supérieur, j'ai fait
plusieurs rencontres puis pas juste à Montréal. J'ai rencontré plusieurs
recteurs. Je suis allée dans plusieurs institutions, tant francophones
qu'anglophones, et c'est le même son de cloche. Tout le monde est perplexe.
Tout le monde est inquiet. On parle d'être déstabilisé, d'avoir des
appréhensions, des incertitudes. Et laissez-moi vous dire que nos institutions
sont fières. Et moi, je suis fière de nos institutions. Nos institutions sont
de grande qualité. Elles se classent haut dans les... dans les palmarès, dans
les classements. On arrive à attirer l'excellence. On arrive à attirer des
étudiants d'ailleurs qui sont... qui tombent en amour avec le Québec dans le
cadre de leur expérience universitaire. Donc, nos universités vont bien. Tout
le monde commence en disant à quel point ils sont fiers, à quel point ça va
bien, mais il faut maintenir nos acquis, il faut s'assurer que ça continue. Je
me demande sérieusement : Est-ce que la CAQ réalise ce qu'ils sont en
train de faire? Et je vous ramène au titre de mon interpellation ce
matin : politique du gouvernement caquiste en matière d'enseignement
supérieur : un désastre annoncé pour nos cégeps et nos universités.
Donc, mes questions vont tourner autour de
ça ce matin. Donc, évidemment, je veux qu'on continue sur cette lancée. Le
gouvernement, qui se dit toujours très fier, dont l'éducation est une priorité.
Bien, franchement, il ne le démontre vraiment pas. Il va falloir qu'on revienne
sur la question des plafonds qui ont été imposés dans les investissements, tant
au niveau des cégeps qu'au niveau des universités. Il y a énormément de grogne
au niveau de nos... le réseau collégial, évidemment, qui ne sont pas capables,
donc, de dépenser pas seulement sur le maintien des infrastructures, pas
seulement sur des agrandissements qui sont tellement nécessaires étant donné la
hausse des inscriptions, mais surtout, et c'est ce qu'il faut faire comprendre
au gouvernement, ces plafonds viennent affecter les achats de matériel
pédagogique. Si on n'est pas capable d'acheter des robots, des mannequins, des
tables spécialisées pour former nos jeunes, comment est-ce qu'on va remplir la
mission éducative? Comment on va s'assurer de l'acquisition des connaissances?
C'est ça, la mission de notre réseau. Ce qu'on fait... Donc, toutes les
questions que je vais poser ce matin, ça va être... je vais avoir à l'esprit le
succès de nos jeunes. C'est ça qui me tient à cœur.
Donc voilà, je vais demander une reddition
de comptes à la ministre sur ces... sur ces thèmes-là à l'interpellation de ce
matin. Merci.
La Modératrice : On va
prendre les questions.
Journaliste : Good morning.
Journaliste :
...
La Modératrice :
Yes.
Mme Setlakwe :
Of course. Good morning.
Journaliste :
Are you going to be able to ask... Are
you going to be asking about the effects? Because we're seeing the effects of
the... the Government's policies at McGill and Concordia on enrollment. You
know, the new rules that they have put on out-of-province students. Do you
think you'll hear the answers on that? Because we have asked many times for an
update on the effect of these policies on enrollment. Are you... Do you think
you'll be able to get any of that today?
Mme Setlakwe :
I hope I will. I'm sure I will get a
beginning of an answer. I'm going to get a beginning of trying to justify
something that is simply... cannot be justified. The Government is going about
it in the wrong way. There may be some adjustments that are necessary in terms
of making sure that, you know, some of our institutions are... have a lead
where they benefit from all this money that's coming in from international
students. I understand that, and there maybe some tweaking that was necessary.
I don't disagree, but the way that the CAQ Government is doing things is
unacceptable. Weakening our institutions is unacceptable.
McGill... Because I'm not
afraid to mention McGill as being our... I am proud of McGill. McGill makes
our... the entire province shine. When McGill shines, Montréal shines. Montréal
is an amazing universities city. The whole province shines. We should all agree
on that and we should do nothing to hurt McGill. Once I've said that, I also
feel strongly about the impact on Concordia. Concordia plays an important role.
They have... programs. They play an important role to make sure that we can
attract and form our students in particular areas that are important for our
economy. The Government had to... So, yes, obviously, I will... this is
a subject that's dear to my heart. And I will be asking all
the questions, trying to get the answers. And even on Bishop's, the Government
walked it back, but the damage is done. I went to Bishop's and they're
struggling. Enrollments are significantly decreased. There's an impact on the
budget. There's... they're going to be cutting. Why are we doing this to our
institutions?
Journaliste :
And in French, you were saying that
you... the Government's identity agenda seems to be interfering with its
management of the cegeps and university system because they have... they have
other things that they want to do there. But this seems to be dominating. Is
that... is that how the...
Mme Setlakwe :
I've been... Yes, because... and that's
just not me. It's not just me saying that. I've been trying to come to grasp...
trying to understand why the government is choosing to go down that route.
There has to be an explanation. While I still haven't found the reason, I can't
explain it. So, the only reason, it has to be political, because there were no
studies, they cannot come up with any reports. There's even a report that was
suggesting that they don't go down that route and it was completely ignored.
And what I'm being told
on the ground is that there was no consultation. Is the Minister speaking? Is
she visiting the universities? I'm sure she is. I'm not denying that. But is
she listening? Absolutely not. So, she's completely disconnected with the
reality in our institutions. So, it's got to be a political... political
agenda. And that's what we heard. There is too much French being spoken around
McGill University. Well, of course... there is too much English, I'm sorry. So,
of course there is. Why don't we go toward the rest of the city of Montréal? If
you're going to stand by the... gate, of course you're going to hear English.
But these students contribute to our economy. These students contribute to the
richness of our society, to the richness of the experience that our
universities have to offer. And most of them will stay. And, if they don't stay
in Québec, they become ambassadors of Québec. And that's positive for all of
us.
(Fin à 9 h 12)