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Point de presse de Mme Michelle Setlakwe, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’enseignement supérieur

Version finale

Friday, September 20, 2024, 9 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures deux minutes)

Mme Setlakwe : Bonjour. Bon vendredi. Très heureuse d'être ici ce matin. Je vais parler d'un dossier important aujourd'hui, le dossier de l'enseignement supérieur. C'est un dossier que j'affectionne beaucoup. C'est un dossier extrêmement important. Particulièrement étant mère de trois grands enfants, donc l'éducation, l'enseignement supérieur, ça m'interpelle, ça m'anime énormément.

Je dirais, d'entrée de jeu, que qu'est-ce que je déplore le plus du gouvernement, c'est que le gouvernement caquiste a laissé ses politiques identitaires s'immiscer dans la gouvernance, dans la gestion de notre précieux réseau universitaire. Et ça, c'est inacceptable. La CAQ est en train de fragiliser cet écosystème. Parce que c'est un écosystème, notre réseau universitaire, il ne faut pas chercher à le diviser. Il ne faut pas chercher à retirer une partie du réseau pour remettre à l'autre, parce qu'on fragilise l'écosystème, l'îlot d'excellence que constitue notre réseau.

Je vais parler ce matin de la nouvelle mouture de la politique de financement qui a été déposée en juin, pour laquelle il n'y a aucune... aucun investissement additionnel, aucun nouvel argent. Et la CAQ a réussi d'ailleurs, dans le cadre de cette nouvelle mouture, dans le cadre de ce processus-là, à nuire à une institution. Jusqu'à maintenant, c'est un principe qui devait être respecté. Si, à la fin du processus, il y avait une institution qui en sortait perdante, bien, c'était signe que ça ne fonctionnait pas et... Mais la CAQ est allée de l'avant et on a une institution qui sort comme étant la grande perdante dans le cadre de cet exercice-là.

La CAQ compte sur la hausse des droits de scolarité. C'est une partie intégrante de sa politique de financement, donc la hausse des droits de scolarité qui vont être imposés aux étudiants internationaux et aux étudiants canadiens hors Québec pour, donc, remettre dans le reste du réseau, essentiellement le Réseau des universités du Québec, mais ce faisant... donc il n'y a pas de nouvel argent, on prend cet argent-là, on le transfert, mais on fragilise l'écosystème et on fragilise l'ensemble des universités. Et on compte, donc, sur ces... on compte sur le fait que les inscriptions vont être maintenues pour que cet argent-là puisse servir dans le reste du réseau. Or, les inscriptions sont à la baisse. Les chiffres sont confirmés, les inscriptions sont à la baisse à McGill, à Concordia et à Bishop's aussi. Là où le gouvernement a reculé sur ses mesures, le dommage est fait. Le dommage est fait à Bishop's. Donc, je ne sais pas comment le gouvernement va y arriver avec cette nouvelle politique de financement sans nouvel argent pour aider l'ensemble du réseau. Ça va faire partie des questions que je vais poser à la ministre ce matin.

Et je peux vous dire que le son de cloche... Ce que je vous dis ce matin, ce n'est pas moi qui l'invente. Dans les derniers mois, dans le cadre de ce dossier d'enseignement supérieur, j'ai fait plusieurs rencontres puis pas juste à Montréal. J'ai rencontré plusieurs recteurs. Je suis allée dans plusieurs institutions, tant francophones qu'anglophones, et c'est le même son de cloche. Tout le monde est perplexe. Tout le monde est inquiet. On parle d'être déstabilisé, d'avoir des appréhensions, des incertitudes. Et laissez-moi vous dire que nos institutions sont fières. Et moi, je suis fière de nos institutions. Nos institutions sont de grande qualité. Elles se classent haut dans les... dans les palmarès, dans les classements. On arrive à attirer l'excellence. On arrive à attirer des étudiants d'ailleurs qui sont... qui tombent en amour avec le Québec dans le cadre de leur expérience universitaire. Donc, nos universités vont bien. Tout le monde commence en disant à quel point ils sont fiers, à quel point ça va bien, mais il faut maintenir nos acquis, il faut s'assurer que ça continue. Je me demande sérieusement : Est-ce que la CAQ réalise ce qu'ils sont en train de faire? Et je vous ramène au titre de mon interpellation ce matin : politique du gouvernement caquiste en matière d'enseignement supérieur : un désastre annoncé pour nos cégeps et nos universités.

Donc, mes questions vont tourner autour de ça ce matin. Donc, évidemment, je veux qu'on continue sur cette lancée. Le gouvernement, qui se dit toujours très fier, dont l'éducation est une priorité. Bien, franchement, il ne le démontre vraiment pas. Il va falloir qu'on revienne sur la question des plafonds qui ont été imposés dans les investissements, tant au niveau des cégeps qu'au niveau des universités. Il y a énormément de grogne au niveau de nos... le réseau collégial, évidemment, qui ne sont pas capables, donc, de dépenser pas seulement sur le maintien des infrastructures, pas seulement sur des agrandissements qui sont tellement nécessaires étant donné la hausse des inscriptions, mais surtout, et c'est ce qu'il faut faire comprendre au gouvernement, ces plafonds viennent affecter les achats de matériel pédagogique. Si on n'est pas capable d'acheter des robots, des mannequins, des tables spécialisées pour former nos jeunes, comment est-ce qu'on va remplir la mission éducative? Comment on va s'assurer de l'acquisition des connaissances? C'est ça, la mission de notre réseau. Ce qu'on fait... Donc, toutes les questions que je vais poser ce matin, ça va être... je vais avoir à l'esprit le succès de nos jeunes. C'est ça qui me tient à cœur.

Donc voilà, je vais demander une reddition de comptes à la ministre sur ces... sur ces thèmes-là à l'interpellation de ce matin. Merci.

La Modératrice : On va prendre les questions.

Journaliste : Good morning.

Journaliste : ...

La Modératrice : Yes.

Mme Setlakwe : Of course. Good morning.

Journaliste : Are you going to be able to ask... Are you going to be asking about the effects? Because we're seeing the effects of the... the Government's policies at McGill and Concordia on enrollment. You know, the new rules that they have put on out-of-province students. Do you think you'll hear the answers on that? Because we have asked many times for an update on the effect of these policies on enrollment. Are you... Do you think you'll be able to get any of that today?

Mme Setlakwe : I hope I will. I'm sure I will get a beginning of an answer. I'm going to get a beginning of trying to justify something that is simply... cannot be justified. The Government is going about it in the wrong way. There may be some adjustments that are necessary in terms of making sure that, you know, some of our institutions are... have a lead where they benefit from all this money that's coming in from international students. I understand that, and there maybe some tweaking that was necessary. I don't disagree, but the way that the CAQ Government is doing things is unacceptable. Weakening our institutions is unacceptable.

McGill... Because I'm not afraid to mention McGill as being our... I am proud of McGill. McGill makes our... the entire province shine. When McGill shines, Montréal shines. Montréal is an amazing universities city. The whole province shines. We should all agree on that and we should do nothing to hurt McGill. Once I've said that, I also feel strongly about the impact on Concordia. Concordia plays an important role. They have... programs. They play an important role to make sure that we can attract and form our students in particular areas that are important for our economy. The Government had to... So, yes, obviously, I will... this is a subject that's dear to my heart. And I will be asking all the questions, trying to get the answers. And even on Bishop's, the Government walked it back, but the damage is done. I went to Bishop's and they're struggling. Enrollments are significantly decreased. There's an impact on the budget. There's... they're going to be cutting. Why are we doing this to our institutions?

Journaliste : And in French, you were saying that you... the Government's identity agenda seems to be interfering with its management of the cegeps and university system because they have... they have other things that they want to do there. But this seems to be dominating. Is that... is that how the...

Mme Setlakwe : I've been... Yes, because... and that's just not me. It's not just me saying that. I've been trying to come to grasp... trying to understand why the government is choosing to go down that route. There has to be an explanation. While I still haven't found the reason, I can't explain it. So, the only reason, it has to be political, because there were no studies, they cannot come up with any reports. There's even a report that was suggesting that they don't go down that route and it was completely ignored.

And what I'm being told on the ground is that there was no consultation. Is the Minister speaking? Is she visiting the universities? I'm sure she is. I'm not denying that. But is she listening? Absolutely not. So, she's completely disconnected with the reality in our institutions. So, it's got to be a political... political agenda. And that's what we heard. There is too much French being spoken around McGill University. Well, of course... there is too much English, I'm sorry. So, of course there is. Why don't we go toward the rest of the city of Montréal? If you're going to stand by the... gate, of course you're going to hear English. But these students contribute to our economy. These students contribute to the richness of our society, to the richness of the experience that our universities have to offer. And most of them will stay. And, if they don't stay in Québec, they become ambassadors of Québec. And that's positive for all of us.

(Fin à 9 h 12)

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