(Onze heures vingt-cinq minutes)
M. St-Pierre Plamondon : Bonjour,
tout le monde. Donc, réaction à cette interpellation du premier ministre à mon
égard, où essentiellement le premier ministre veut que je réussisse ce qu'il a
échoué et ce en quoi je ne crois pas sur une période de sept ans. Il nous a
promis des gros gains dans le Canada.
Rappelons que sur... spécifiquement sur la
question de l'immigration, François Legault disait : Donnez-moi un mandat
fort, et je vais obtenir les pleins pouvoirs en immigration. Si je ne les
obtiens pas, je ferai un référendum là-dessus. Rien de ça n'était vrai. On n'a
pas... perdu du temps, mais des années à se faire dire, notamment par Christine
Fréchette, à l'époque ministre de l'Immigration : On a obtenu un comité, c'est
une grande victoire, ça avance. Rien n'avance. Et là, du propre aveu du premier
ministre, ça ne débloque nulle part. Et la situation est intenable, parce que
ce sont des politiques en immigration fédérale qui nous sont imposées et qui
dépassent nettement notre capacité d'accueil.
Devant cela, le premier ministre nous dit,
à mots couverts : La solution à mon échec, pendant sept ans, c'est Pierre
Poilievre. Donc, je veux que le Parti québécois convainque le Bloc québécois de
changer le gouvernement à Ottawa, parce que Pierre Poilievre va solutionner
tous les problèmes que j'ai échoué à solutionner, que j'ai moi-même créés par
mon inaction pendant sept ans, un bilan catastrophique. Littéralement, la CAQ a
perdu le contrôle de l'immigration au Québec.
Et ça ne tient pas parce que Pierre
Poilievre ne s'est jamais engagé à donner au Québec les pleins pouvoirs en
immigration. Donc, François Legault nous a dit, lors des dernières élections au
Québec : Les pleins pouvoirs en immigration, c'est une question de survie
de la nation. Après, il a fait semblant de ne jamais avoir dit ça. Et là il
veut qu'on vote Pierre Poilievre, alors que Pierre Poilievre ne s'est jamais
engagé d'une quelconque manière. Si Pierre Poilievre disait, premier ministre
du Canada : Le lendemain matin, je donne tous les pouvoirs, les pleins
pouvoirs en immigration au Québec, je comprendrais le raisonnement. Mais
écoutez bien Pierre Poilievre, parce que, des fois, il parle un peu de contenu,
rarement, là, mais parfois il parle un peu de contenu, il a la même posture que
les libéraux en immigration, il a la même posture que les libéraux pour
contester la laïcité de l'État au Québec, à même nos fonds publics, il a les
mêmes postures au niveau des... de l'industrie du gaz et du pétrole, largement
financé par les fonds publics au profit de l'Alberta, la même position sur les
langues officielles, la même position sur les transferts en santé, à savoir qu'on
n'en aura pas. Donc, c'est un régime... je vous l'ai dit, il y a 48 heures,
c'est un régime qui nous est hostile, que ce soient les libéraux ou les
conservateurs.
Et c'est pour ça que nous, on prône d'en
sortir et c'est également ce que le Bloc prône. Donc, je ne comprends pas cette
tentative désespérée du premier ministre de ne pas avouer simplement avec
sincérité que cette hypothèse de mandat fort, cette hypothèse d'obtenir les
pleins pouvoirs en immigration, ça a été un échec. Puis, dans quels cas, si on
cette honnêteté-là de le constater, la seule solution, la seule conclusion
logique possible, c'est de sortir de ce régime-là et d'aller chercher nos
pleins pouvoirs en immigration en étant indépendants, ce que... niveau d'honnêteté
et de transparence que le premier ministre ne veut pas avoir.
Et, si vraiment, je termine là-dessus, si
vraiment le plan du premier ministre du Québec, c'est de se coller aux
conservateurs de l'Alberta, bien, moi, je me collerai au Bloc québécois et à
tous ceux qui sont loyaux envers les intérêts du Québec, parce que les
conservateurs de l'Alberta ne feront pas campagne en fonction des intérêts du
Québec et ne gouverneront pas le Canada en fonction des intérêts du Québec. Et
ça ne prend pas un postdoctorat en études sur la politique pour voir cette
réalité-là, que François Legault ne veut tout simplement pas voir.
Journaliste : ...la caution
morale, un peu, de l'empiétement du fédéral dans les provinces... des provinces.
Est-ce que c'est normal...
M.
St-Pierre
Plamondon :Non, non, attention.
Une voix : ...
M.
St-Pierre
Plamondon : L'empiétement a lieu depuis des décennies. Donc,
suivant votre logique, il faudrait, au jour un de chaque gouvernement, le faire
tomber parce que c'est un gouvernement, le fédéral, qui triche constamment sa
propre constitution depuis des décennies. Il n'y a rien de neuf. Ce que dit le
Bloc québécois, c'est : Si et quand nous, on va faire tomber le
gouvernement, ça va être en fonction des intérêts du Québec, puis, si on peut
obtenir, en fonction des intérêts du Québec, quelque chose d'utile, on va jouer
nos cartes en fonction du Québec, pas en fonction de l'agenda des conservateurs
de l'Alberta.
Journaliste : ...des gains à
faire à Ottawa avec la position dans laquelle se trouve le Bloc québécois?
M.
St-Pierre
Plamondon :Je laisse le Bloc québécois
prendre ses décisions au fédéral, mais je n'ai pas de doute sur le fait que la
loyauté du Bloc québécois est en fonction des intérêts du Québec. Et ce que je
ne comprends pas du premier ministre, c'est que lui, il se colle aux intérêts
des conservateurs de l'Alberta, comme il l'a fait avec Erin O'Toole.
Journaliste : ...à Ottawa
quand même. Vous dites : S'il reste en place, s'il a la balance du
pouvoir, c'est pour espérer aller chercher des gains.
M.
St-Pierre
Plamondon :Moi, je compte sur un Bloc
québécois qui forme l'opposition officielle au terme des prochaines fédérales.
Et s'ils veulent déclencher ces fédérales-là suivant leur terme, c'est leur
stratégie, et je le comprends. Et j'ajoute que de voir le premier ministre du
Québec se coller aux conservateurs de l'Alberta, c'est la stratégie la plus
inusitée que j'ai vue... bien, en fait, que j'ai vue depuis qu'il l'a faite
avec Erin O'Toole, et ça a été un échec cuisant. Moi, ma loyauté est envers le
Québec et ma loyauté envers l'indépendance du Québec, qui est la seule solution
logique dans les circonstances, parce que Poilievre ou Trudeau, ça va être la
même chose au niveau du Québec.
Journaliste : ...le
gouvernement Trudeau ne servirait pas les intérêts du Québec, vous dites?
M.
St-Pierre
Plamondon :C'est-à-dire que je laisse
le Bloc mener sa stratégie. Ce gouvernement Trudeau sera défait, là. C'est une
question de temps, mais le Bloc n'est pas obligé de tomber dans les panneaux
des intérêts des conservateurs de l'Alberta, comme vient de faire
malheureusement le premier ministre, là. Il vient de se coller à l'Alberta. Il
a le droit, mais moi, je serai toujours loyal envers le Québec et les
organisations qui ont cette loyauté envers le Québec. Et ça, c'est le Bloc. Ce
n'est pas Pierre Poilievre puis les conservateurs de l'Alberta puis toutes les
âneries qu'ils peuvent nous sortir périodiquement, comme sa dernière
déclaration, là, sur la taxe carbone. Je... Donc...
Journaliste : Votre calcul,
c'est qu'en ce moment, le Québec s'en tire mieux avec un gouvernement
minoritaire de Justin Trudeau qu'avec un gouvernement majoritaire...
M.
St-Pierre
Plamondon :Mon calcul, c'est qu'il
faut sortir de là parce que dans les deux cas, on perd. Donc, d'avoir un parti
indépendantiste qui ne joue pas le jeu des intérêts de l'ouest du Canada ne
change absolument pas la conclusion. Que ce soit Poilievre ou Trudeau, on
n'obtiendra rien et on va régresser, tant sur le plan linguistique que
financier, qu'environnemental et social.
Journaliste : Oui. Bien,
quand un parti, par exemple, qui dit représenter les intérêts des Québécois...
Le Bloc québécois à Ottawa dit représenter les intérêts des Québécois à Ottawa.
Quand il reçoit le message du premier ministre d'une province qui dit qu'il
faut faire tomber le gouvernement en place parce qu'il ne sert pas les
Québécois, est-ce qu'il ne devrait pas y avoir une écoute à l'autre bout?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, ça parle peut-être du
manque de crédibilité de François Legault. Parce que, non, François Legault n'a
ni l'écoute du Bloc, ni l'écoute des conservateurs, ni l'écoute des libéraux
puis ni l'écoute du NPD. François Legault, là, il est tout seul dans un monde
imaginaire, où il va faire des gros gains. Bien, ça fait sept ans qu'on
régresse puis qu'on n'obtient rien. Donc, ça, ça parle de François Legault et
de l'absence de crédibilité qu'il a parce que c'est une fin de régime à la CAQ.
Ils n'ont non seulement plus de motivation, ils n'ont plus de courage puis ils
n'ont aucune cohérence, ça fait qu'on ne peut pas se fier à leur parole. Ils
disent des choses. C'est un peu désespéré de la part de François Legault ce
matin, là.
Journaliste : Vous êtes un
homme de principe. Est-ce que vous voteriez pour que le gouvernement de Trudeau
reste en poste, si vous étiez à Ottawa?
M.
St-Pierre
Plamondon :Je ne suis pas à Ottawa et
jamais je n'irai à Ottawa. Mon but est qu'on sorte d'Ottawa. Donc, je répète...
je répète : Que ce soit...
Journaliste : ...
M.
St-Pierre
Plamondon :À nouveau, c'est la même
chose à nouveau. Si Pierre Poilievre promettait les pleins pouvoirs, tous les
pouvoirs en immigration pour le Québec, votre raisonnement tiendrait, il y
aurait un dilemme. Il n'y a pas de dilemme. C'est le même résultat à tous les
niveaux, que ce soit conservateur ou libéral. Donc, la meilleure hypothèse pour
le Québec, c'est que la fédérale, lorsqu'elle sera déclenchée, parce que c'est
une question de temps, et à l'évidence, là, qu'on ait comme parti d'opposition
officielle à Ottawa, le Bloc. Puis ensuite il faut en sortir, parce que, que ce
soit Poilievre ou Trudeau, ce sera le même résultat sur le plan des questions
qui sont, de l'aveu même du premier ministre, une question de survie de la
nation québécoise.
Journaliste : ...M. Legault
est devenu l'allié de M. Poilievre actuellement. Ça s'est confirmé, là, tout à
l'heure.
M. St-Pierre Plamondon : Bien
oui, comment dire quelque chose sans le dire explicitement, là? Je veux dire,
il se colle aux tactiques des conservateurs de l'Alberta de manière à
s'éloigner du Bloc, le critiquer, puis tenter, en désespoir de cause, de
m'impliquer là-dedans, alors qu'il s'agit de son propre échec. Il nous avait
dit qu'un mandat fort nous permettrait les... d'obtenir les pouvoirs en
immigration et il a perdu le contrôle, au point où on est rendu à plus de 600 000
immigrants temporaires au Québec. En plus qu'il a menti sur son propre
engagement électoral de ne pas excéder 50 000 en immigration permanente,
il a fait le contraire, quelques semaines plus tard à peine. Donc, c'est une
perte de crédibilité. François Legault, malheureusement, cherche des bouées de
sauvetage. C'est un peu désespéré et désespérant de voir ça, mais c'est typique
d'une fin de régime.
Journaliste : ...quand M.
Legault, il dit qu'il est temps d'avoir un gouvernement économique à Ottawa,
comment est-ce que vous analysez...
M. St-Pierre Plamondon : Mais
qu'est-ce qu'il fait? C'est quoi, ça? Je laisse François Legault faire ce qu'il
veut. Il est libre de le faire. Mais, s'il veut se coller aux conservateurs de
l'Alberta, il ne peut pas en même temps prétendre servir les intérêts du
Québec. Parce que cette formation politique là, elle n'a pas dans son agenda de
servir les intérêts du Québec. Vous regarderez comment qu'ils vont mener
campagne, là, les conservateurs, ce n'est pas au Québec qu'il veut faire...
qu'ils veulent faire des gains. Puis le Québec ne fait pas partie de leurs
considérations. Donc, si François Legault veut faire ça, qu'il le fasse. Moi,
je me rangerai auprès de ceux qui sont loyaux envers le Québec.
Journaliste : ...réunir les
libéraux, la semaine prochaine. Vous... soutenir le Bloc... qui va soutenir les
libéraux de Justin Trudeau la semaine prochaine.
M. St-Pierre Plamondon : Les
libéraux sont au pouvoir depuis 2015 et l'empiètement sur les pouvoirs du Québec
dure depuis des décennies. Donc, peu importe comment on vote à une... dans une
motion à Ottawa, la seule vraie solution, parce que Poilievre et Trudeau vont
donner le même résultat pour ce qui est du Québec, c'est de sortir de là.
Donc, ensuite, évidemment, il y a une
joute partisane à Ottawa, puis ça, ce n'est pas de mon ressort, ce n'est pas
moi qui prends les décisions auprès du Bloc québécois. Mais là, on met... on
monte en épingle une seule motion, alors que ça fait des décennies que ces empiètements-là
durent et il n'y a pas de solution à l'horizon. Parce que Pierre Poilievre ne
s'engage pas à nous donner les pleins pouvoirs qui sont essentiels à la survie
de la nation, pour reprendre les dires de François Legault. Donc, François
Legault nous sert un faux raisonnement en désespoir de cause, qui... il a déjà
fait ça avec Erin O'Toole, et ça a fait patate. Ça va faire patate à nouveau.
Journaliste : ...M. Paradis,
tantôt. M. Legault vous a souvent demandé de vous lever, vous a dépeint comme
manquant de courage aussi. Comment vous savez...
M. St-Pierre Plamondon : Je
n'ai pas réagi. Je... c'est de la politique vide, c'est de la politique Froot
Loops. Il n'y a pas de vitamines, il n'y a pas de minéraux, il n'y a pas de
nutriments là-dedans. Tout ça pour quoi? Pour ne pas nommer l'échec total de la
doctrine caquiste au sein du Canada. Ils ont perdu le contrôle sur
l'immigration. On a régressé sur le français. On a le pire déficit de
l'histoire du Québec puis les services se détériorent. Donc, évidemment qu'ils
vont trouver toutes sortes de bébelles puis d'entourloupettes pour essayer de
changer le sujet, mais leur bilan est catastrophique, parce que leur hypothèse
que tu peux faire des gains dans le Canada avec un mandat fort, elle était fausse,
et ils le savaient. Mais ils ont surfé là-dessus. Et là, la réalité les
rattrape parce que malheureusement, évidemment, il n'y a aucun résultat.
Journaliste : ...un discours,
là, il y a quelques mois, vous avez dit que Justin Trudeau poursuivait l'œuvre
de son père.
M. St-Pierre Plamondon : Évidemment.
Journaliste : Qu'il n'y a
jamais eu un premier ministre qui a autant insisté pour... les champs de
compétence des provinces. Puis là vous dites aujourd'hui qu'il faut que ce
gouvernement-là reste en place.
M. St-Pierre Plamondon : Non,
ce n'est pas ça que je dis. Je dis que, même si tu mets Poilievre à la place de
Trudeau, la même chose va continuer.
Journaliste : Bien, dans
votre discours, M. Trudeau avait l'air d'être pire, non...
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est... Non, en fait, je l'ai dit en point de presse il y a à peine deux
jours, j'ai dit : Vous me demandez qu'est-ce qu'il y a de pire entre
Trudeau et Poilievre? Je vous dis : Dans les deux cas, c'est beaucoup plus
que ce que les Québécois devraient avoir à endurer. J'ai la même position aujourd'hui
et la seule façon, à nouveau, c'est d'en sortir parce que c'est un régime qui
nous est hostile depuis des décennies, voire des siècles. Donc, il faut
s'ouvrir les yeux.
Journaliste : ...vous avez
dit : M. Legault se colle à M. Poilievre. M. Legault dit :
C'est... vous êtes le parti frère du Bloc québécois. Est-ce que le Parti
québécois et le Bloc marchent main dans la main?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, oui. La preuve, c'est
qu'il y a eu plusieurs collaborations, dont dans cette partielle à Verdun, où
est-ce que j'étais là pour l'ouverture, etc. Nos bénévoles ont aidé. Mais moi,
ma job dans la vie, ce n'est pas de gérer la tactique politique en Chambre à
Ottawa au jour le jour, là. Je veux dire, tant qu'on est orienté sur la seule solution
logique dans les circonstances, c'est-à-dire l'indépendance du Québec. Ensuite,
je laisse le Bloc évaluer quelles sont les farces et attrapes, les pièges qui
sont tendus dans la joute politique à Ottawa. Mais ce n'est pas mon rôle de
commencer à revoir tout, là.
Journaliste : ...désormais
entre le Parti québécois et le Bloc québécois?
M.
St-Pierre
Plamondon :C'est à dire que le Parti
québécois va soutenir le Bloc aux prochaines. Et si François Legault veut
soutenir Pierre Poilievre et les conservateurs de l'Alberta aux prochaines, je
lui souhaite... je lui souhaite bonne chance avec ça.
Journaliste : Il y a un appel
en ce moment qui est fait par M. Legault pour dire...
Le Modérateur : On va devoir
passer...
Journaliste : Juste une
dernière, s'il vous plaît. Il y a un appel qui est fait... Il y a un appel qui
est fait par M. Legault de dire : Il y a un problème avec l'immigration.
Est-ce que M. Blanchet ne pourrait pas utiliser le levier d'influence qu'il a
pour aller négocier avec Justin Trudeau et dire : Bien, on va vous appuyer
à condition que vous donniez davantage de pouvoir au Québec en immigration?
M.
St-Pierre
Plamondon :Il y a toutes sortes de
discussions qui ont lieu à Ottawa, vraisemblablement entre le Bloc et les deux
partis, parce qu'il y a les Conservateurs qui pourraient s'engager à donner les
pleins pouvoirs au Québec en immigration, où les Libéraux...
Journaliste : Le gouvernement
qui est en place, là, les libéraux.
M.
St-Pierre Plamondon :Oui, c'est ça. Mais moi, je n'ai pas de caméra ni de
micro, là, je ne fais pas de politique à Ottawa, je laisse le Bloc gérer le
développement de toutes sortes de tactiques politiques qui ont lieu en Chambre.
Donc, ce n'est pas à moi de dire au Bloc... puis je ne sais pas exactement ils
ont quelles négociations sur quels sujets. Tu sais, c'est une hypothèse
valable, votre hypothèse, mais posez-la à Yves-François Blanchet dans le
sens : Quelles sont les discussions avec les Conservateurs? Quelles sont
les discussions avec les Libéraux? Mais de mon point de vue, au Parti
québécois, tout ça va donner de manière prévisible le même résultat parce que
si vraiment les conservateurs étaient différents de Trudeau, on le saurait, il
y aurait déjà un engagement à nous donner les pleins pouvoirs à l'immigration,
question de survie de la nation pour François Legault. Pourtant, il n'y a rien.
C'est vide.
Journaliste : You said in French that Mr. Legault has... C'est de la politique Froot
Loops.
M. St-Pierre
Plamondon :
Oui.
Journaliste :
Don't you think that what Mr. Legault
did today in asking the Bloc québécois to bring down, to bring down the Trudeau
Government, this is more serious than a bowl of cereals?
M. St-Pierre
Plamondon :
No,
it's the value of what's being said that is not better than the value of a bowl
of cereals. It's empty. It's empty because the bottom line is Trudeau Government
will fall. The timing and who decides how it's done, that's politics in Ottawa,
but it will fall. The problem is, if you switch from Trudeau to Poilievre, it's
the exact same result from Québec standpoint in terms of our interests. So,
when the Premier... when Francois Legault goes and say: I have a solution to
all my failures, because it's a total failure in terms of Québec's interest
after seven years, my solution is that we're going to go all in on Pierre
Poilievre. Obviously, the answer of the Parti québécois is : Oh yes? On
the basis of what undertaking? When did Pierre Poilievre said they will stop
funding legal contestation of the secularism of the state? When did I hear
Pierre Poilievre say : We will stop funding multinationals of petroleum in
Alberta? When did I hear him say that we'll get the full powers in immigration?
It's just empty. It's a... it's emptiness.
Journaliste :
How do you qualify Mr. Legault's
approach today asking the Bloc québecois to bring down the Government?
M. St-Pierre
Plamondon :
Desperate.
It's really desperate.
Journaliste :
Isn't it dangerous in a democracy to
ask for it?
M. St-Pierre
Plamondon :
No,
it's not that it's dangerous. It's just that it's irrelevant and it's not
coherent. So, it's a government that is not going well. It's probably at the
end of its cycle. So, they're throwing anything they have on the wall hoping
that it will stick, but it just doesn't fly.
Journaliste :
Mr. Legault has waited into
federal elections in the past, as you mentioned, with Mr. O'Toole. What do you think
he's really up to? Is he uncomfortable seeing the close links between the PQ
and the Bloc? What... what... Is he trying to mess you up?
M. St-Pierre
Plamondon :
No,
I think it's just he's trying... He has communications and marketing
specialists, some of them that switch from the CAQ to the Conservative Party
and federal party, and they have phone calls and they're just like : OK, we're
desperate, things are not going well, what can we throw out that maybe could
change something? And they came up with this and tomorrow they'll come up with
another bowl of Froot Loops.
So, I mean, let's be
clear on the... «le fond des choses», on what... on what matters here. Pierre
Poilievre has never taken any undertaking that is different from the Liberal
Party in terms of immigration, language, health care transfers, environment and
social issues. And it might be worse on certain topics, because when you hear
Pierre Poilievre, sometimes you're just like : What's going on here?, from
Quebec's standpoint. So, it's not going to serve our interests, and that's why
the only solution is to get out of there by creating our own country.
Journaliste :
You said yourself that you have close
links with the Bloc. Do you feel you have any role to play when it comes to
asking the Bloc what to do or interfering in...
M. St-Pierre
Plamondon :
We
have regular conversations. And I think yet we have so much to deal with here.
Like I'm not going to start micromanaging or trying to intervene in the
politics in Ottawa. Because we're really dealing here with tactics. It has
nothing to do with structural problems within the Confederation. It's really
about the Conservatives sending that motion because they want to do politics.
But the Bloc québécois are looking at it, saying : What's our interests
here? And we can do things in our terms. And I think they are genuinely and
legitimately aiming at forming the opposition... official opposition after the
next federal... So, I leave them the strategy. That's not up to me, but I mean,
I'm really interested. If Pierre Poilievre is willing to take the formal undertaking
that we will be granted in Québec all the powers in immigration under his
government, then we can have conversations between parties. But it's so
relevant because we know that their stances are actually the same as to... as
far as Québec is concerned.
Le
Modérateur : On va en prendre une dernière en anglais.
Journaliste :
Why do you think he's circling you guys
into this? Why is he bringing you guys into this if this is an Ottawa issue?
M. St-Pierre
Plamondon :
Things
are not going well for the CAQ. There's no way that the conclusion, after eight
years, there's no way it's going to be that the CAQ succeeded at being
respected, succeeded immigration, succeeded at getting the powers, succeeded in
terms of the evolution of the French language on Québec's territory. They know
that the... at the end, the... «le bilan», the track record will be awful, so,
at that point, they start throwing things at the wall, hoping it will stick.
But it's really irrelevant and it's a bit desperate.
Le Modérateur :
Merci beaucoup.
(Fin à 11 h 46)