(Onze heures quarante-quatre minutes)
La Modératrice : Alors, je
voudrais vous souhaiter la bienvenue à cette conférence de presse sur le
nouveau projet de loi n° 72 qui sera présenté par le ministre de la
Justice, Simon Jolin-Barrette, mais qui est aussi responsable de la protection
du consommateur, en présence de son adjointe parlementaire, Kariane Bourassa,
ainsi que du président de l'office, Denis Marsolais. Allez-y.
M. Jolin-Barrette : Merci.
Alors, Mme Bourassa, Me Marsolais, bonjour. Bonjour à tous. Je suis
très heureux de vous retrouver aujourd'hui.
Au Québec, près de sept adultes sur 10
sont endettés, et, parmi eux, près de trois personnes sur 10 ont du mal à
rembourser leurs dettes. L'hypothèque, le loyer, l'épicerie, l'auto et les
prêts pour les rénos, les soupers au resto, la carte de crédit, ça peut vite
devenir étourdissant. De nombreuses familles au Québec sont sous pression en
raison de l'inflation, et nous savons que, dans ce contexte, chaque dollar
compte. Avec la réforme que nous proposons aujourd'hui, nous voulons protéger
davantage le portefeuille et le pouvoir d'achat des Québécoises et des
Québécois. Nous voulons permettre aux familles de faire les choix qui seront
les plus avantageux en fonction de leurs besoins et surtout de leur budget.
Nous nous attaquons à des irritants au quotidien qu'aucun gouvernement avant
nous n'a voulu prioriser et nous simplifions la vie des familles, que ce soit à
l'épicerie, au concessionnaire, au restaurant ou encore à la banque.
Le projet de loi n° 72 se décline en
sept mesures phares. La première mesure concerne l'affichage des prix à
l'épicerie. Ce n'est pas normal que ça soit si dur de s'y retrouver. Prenons,
par exemple, les achats groupés. Ça ne devrait pas être compliqué de savoir
combien coûte un produit à l'unité quand il y a un spécial, disons à trois pour
5 $. Est-ce que le rabais s'applique si on en prend qu'un seul produit ou
non? Ce n'est pas normal que nous ayons à nous poser la question. Il faut que
le prix d'un aliment à l'unité soit visible et clair, et ce, en tout temps.
Pensons aussi aux prix des aliments quand on est membre d'un programme de
fidélité. Ça ne devrait pas être difficile de trouver le prix régulier. Et
pourtant, ça nous est tous déjà arrivé d'avoir une petite surprise rendue à la
caisse.
Même chose pour les taxes. Beaucoup
d'entre nous ignorent qu'une boîte de cinq barres tendres peut être taxable,
alors que la boîte de 10 barres tendres, de la même sorte, la même marque,
elle, ne peut l'être. Bref, ça devrait toujours être indiqué clairement si un
produit est taxable ou non. Il faut aussi que ce soit facile de comparer les
prix entre deux produits de même nature, mais de marques ou de formats
différents. Souvent, ce n'est pas la même unité de mesure qui est utilisée pour
comparer les prix. Sur une étiquette, on a un prix par litre et, sur l'autre,
un prix par 100 ml, par exemple. Cela crée de la confusion et ça rend le
choix plus compliqué. Ça devrait toujours être la même unité de mesure pour les
produits de même nature, et on ne devrait pas avoir besoin d'une loupe pour les
repérer. Il faut que ce soit clair et visible. En encadrant mieux l'affichage,
nous allons corriger tous ces irritants. Les familles québécoises dépensent en
moyenne 330 $ par semaine pour leur épicerie. Elles doivent pouvoir faire
les meilleurs choix en fonction de leurs besoins et de leur budget.
Par ailleurs, nous profitons de la réforme
pour mettre à jour la politique d'exactitude des prix. Cela fait presque 25 ans
que cette politique est en vigueur et elle n'a jamais été revue malgré l'augmentation
du coût de la vie. Le rabais prévu à la politique passera donc de 10 $ à
15 $ en cas d'erreur de prix à la caisse, c'est-à-dire lorsque le prix lu
par un lecteur optique à la caisse est plus élevé que celui indiqué sur la
tablette ou en circulaire, par exemple. L'article sera donc gratuit à moins de
15 $, si sa valeur est moins de 15 $. Et pour les articles de
15 $ supplémentaires et plus, la différence sera payée par le consommateur
en cas d'erreur de prix.
Une autre mesure importante du projet de
loi concerne les pourboires. Vous l'avez certainement ressenti ou du moins
constaté, il y a une pression grandissante autour des pourboires, si bien que
62 % des Canadiens admettent avoir laissé un pourboire plus élevé que
prévu en raison des choix présentés par le terminal de paiement. Bien que les
opinions sur la question soient aussi nombreuses que divergentes, certains
consensus ressortent. Pourquoi le pourboire est-il calculé sur le montant après
taxes? Nous nous sommes tous déjà posé la question en recevant le terminal de
paiement. Nous venons clarifier dans la loi que les suggestions de pourboire
devront être calculées sur le montant de la facture avant taxes. Aussi, il
devrait être facile pour le client de décider lui-même du montant qu'il souhaite
donner à titre de pourboire. Ainsi, les suggestions de pourboire devront être
présentées d'une façon neutre et être tout aussi visibles les unes que les
autres sur le terminal. Les pourboires sont là pour rester au Québec. C'est une
convention sociale, ça fait partie de nos coutumes, et c'est surtout essentiel
pour de nombreux travailleurs et travailleuses. Cela dit, quand nous allons au
restaurant, nous ne devrions pas nous sentir sous pression au moment de payer
l'addition. Le pourboire doit demeurer un choix discrétionnaire pour les
consommateurs.
Maintenant, si nous voulons protéger le
portefeuille et le pouvoir d'achat des familles au quotidien, il nous faut
aussi prévenir le surendettement à plus long terme. C'est pourquoi le projet
loi n° 72... dans le projet loi n° 72,
nous prévoyons aussi des mesures pour protéger les Québécois de certaines
pratiques abusives. Au fil des ans, l'Office de la protection du consommateur a
constaté que certains prêteurs alternatifs usaient de stratagèmes pour prêter à
des taux excessifs. On a vu des cas complètement déplorables où les gens
s'engageaient pour du crédit à 9,99 % d'intérêt. Mais en incluant les
frais d'adhésion et de renouvellement, par exemple, le taux grimpe en fait à
300 %, voire 400 % d'intérêt. C'est inacceptable. Afin d'éviter ce
genre de situation, les commerçants devront désormais inclure les frais
d'adhésion et de renouvellement dans le taux de crédit. De plus, les
commerçants de crédit variable devront être titulaires d'un permis de l'office,
au même titre que les prêteurs d'argent. Cela permettra à l'Office de la
protection du consommateur d'assurer une meilleure surveillance de ce secteur
d'activité.
Un autre secteur d'emprunts fréquents est
celui de l'automobile. Au Québec, une transaction sur quatre pour l'achat ou la
location d'une automobile implique une équité négative, soit l'ajout d'une
dette impayée sur le véhicule d'échange. C'est ce qu'on appelle communément la
balloune ou le prêt ballon. Malheureusement, dans certains cas, les citoyens se
retrouvent à payer le double de ce qu'ils devraient pour la valeur d'un
véhicule. Pour vous donner un exemple concret, on a vu un cas où une famille
s'est retrouvée à payer plus de 100 000 $ pour une compacte valant 50 000 $.
Plus la valeur de la balloune est importante, plus les consommateurs optent
pour des termes de financement qui sont longs. On parle ici d'étaler les
paiements sur sept, huit ou même neuf ans, soit 84, 96 ou 108 mois.
Lorsque la durée de vie utile du véhicule est moins grande que la durée de
financement, cela devient pratiquement impossible de se sortir de la spirale
d'endettement. Résultat : la dette est de nouveau reportée et le
consommateur peut se retrouver durant plusieurs années à payer pour un ancien
véhicule qu'il ne détient même plus. Sans interdire le recours aux ballounes,
puisque nous sommes conscients que cela peut parfois s'avérer utile et
nécessaire pour certains consommateurs, nous nous assurerons de mieux les
encadrer pour éviter ce genre de piège.
Le projet de loi s'attaque également des
pratiques déloyales et trompeuses dans le domaine de la vente itinérante.
Chaque année, seulement pour les appareils de chauffage et de climatisation
ainsi que pour les services d'isolation et de décontamination, ce sont en moyenne
plus de 400 plaintes qui sont enregistrées à l'Office de la protection du
consommateur. De nombreux reportages ont fait état d'entreprises qui parcourent
les municipalités de porte à porte afin d'offrir gratuitement une inspection de
l'entretoit pour ensuite prétendre y avoir trouvé de la moisissure ou d'autres
problèmes graves, le tout avec de fausses photos à l'appui, des photos qui ont
été faites... qui ont été prises, en fait, ailleurs. Souvenez-vous aussi de ces
vendeurs malintentionnés qui veulent vous faire économiser à tout prix sur
votre facture d'électricité, mais qui vous chargent des sommes complètement
exagérées pour la qualité des appareils qu'ils vous vendent. C'est inacceptable
de profiter ainsi de la peur des gens et de créer un faux sentiment d'urgence,
surtout que, bien souvent, les clients visés sont des personnes plus
vulnérables comme des personnes aînées.
Ensemble, ces deux types de vendeurs
itinérants représentent plus du quart des condamnations en vertu de la Loi sur
la protection du consommateur depuis 2019. C'est pourquoi, tout comme c'est le
cas en Ontario, nous proposons d'interdire aux commerçants itinérants de
conclure un contrat de vente ou de location concernant un appareil de chauffage
ou de climatisation, comme une thermopompe ou pour un service de
décontamination ou d'isolation.
Enfin, nous voulons protéger davantage les
Québécois en cas de fraude. Comme pour les cartes de crédit, la responsabilité
du citoyen qui est victime de fraude, sur son compte de banque ou avec sa carte
de débit, se limitera à un maximum de 50 $.
Par ailleurs, nous souhaitons mieux
protéger les consommateurs contre les fraudes de type grands-parents.
Seulement, au Québec, le Centre antifraude du Canada a recensé pas moins de 163 victimes
de ce type de fraude entre le 1er janvier et le 31 mars 2024, donc
sur trois mois. On parle de pertes financières s'élevant à près de 1 million de
dollars. Désormais, si le citoyen est victime d'une fraude et que le commerçant
a débité une personne sans prendre les précautions nécessaires pour prévenir la
fraude, malgré la présence d'indices probants, le commerçant devra rembourser
en totalité.
En terminant, le projet de loi que nous
présentons aujourd'hui vient faciliter la vie des familles au quotidien ainsi
que, pour leurs projets futurs, en corrigeant des irritants qui nous font tous
grincer des dents au quotidien. La situation économique actuelle commande
beaucoup d'efforts pour de nombreuses familles au Québec. Les mesures que nous
proposons permettront de mieux protéger le portefeuille des familles et leur
pouvoir d'achat.
Je vous remercie. Et, maintenant, je vais
céder la parole à Mme Kariane Bourassa, députée de Charlevoix et adjointe
parlementaire.
Mme Bourassa : Merci
beaucoup. Bonjour à tous. À l'Assemblée nationale, surtout en justice, on
dépose souvent des projets de loi qui peuvent paraître complexes. Aujourd'hui,
c'est très, très concret. On est vraiment à la base de tout, vous venez de
l'entendre. C'est des enjeux, des questionnements qu'on a tous déjà eus, des
interrogations qu'on s'est tous déjà posées et on va encadrer vraiment les
fondements auxquels on est confronté. Donc, officiellement, on l'a déposé, ce
matin, le projet de loi n° 72, qui renforce la
protection des consommateurs en matière d'affichage des prix de crédit de
louage à long terme et de commerce itinérant.
Je pense qu'on peut le dire maintenant que
le Québec est rendu vraiment un leader en matière de protection du
consommateur. D'ailleurs, pour travailler avec M. le ministre, il faut avoir
beaucoup de souffle parce qu'il travaille rapidement et il a un bon rythme de
dépôt de projets de loi. C'est des projets de loi pour protéger le portefeuille
des citoyens, l'achat, le pouvoir d'achat également des citoyens. Je pense à
l'obsolescence programmée, le projet de loi qu'on a déposé il y a quelques mois
à peine, on était ici même, dans cette salle. Donc, c'est vraiment des mesures
qui, concrètement, feront la différence dans les familles québécoises. Donc,
encore aujourd'hui, ce qu'on annonce, c'est des mesures pour que les citoyens
en aient plus pour leur argent. On veut aussi leur permettre de faire des
meilleurs choix, notamment lorsqu'ils sont à l'épicerie, des choix qui sont les
meilleurs en fonction de leur budget. Petite tranche de vie. Quand j'ai
commencé à habiter avec mon conjoint qui a deux enfants, l'une des choses qui
m'a le plus marquée, c'est la facture d'épicerie. Deux jeunes enfants qui
jouent au football, ça mange tout le temps. Alors, pour la première fois de ma
vie, j'ai commencé à regarder les aubaines. Et, comme plusieurs personnes, ce
n'est pas juste chez nous, je me pose des questions. Ce n'est pas toujours
clair, et c'est justement ces interrogations qu'on s'est attardé. Et ma famille
ne fait pas à part, chez le voisin aussi, l'alimentation prend vraiment une
grande partie du budget des familles québécoises. C'est une dépense qui est
inévitable. Et, avec le contexte actuel, l'inflation, les logements coûtent
plus cher, l'épicerie coûte plus cher, les loisirs coûtent plus cher, on peut
rapidement être aspiré souvent et dépassé par cet endettement-là qui nous
guette. C'est pourquoi on a décidé d'agir, encore une fois, pour protéger nos
citoyens contre les impacts de l'inflation. Mais vous allez voir aussi, c'est
des mesures qui vont faciliter nos vies et c'est vraiment ça, l'objectif.
Alors, vous avez entendu les grandes
lignes du ministre. Personnellement, je crois que c'est une mesure qui va
améliorer la situation dans nos familles. C'est des questions, comme je l'ai
dit, qu'on s'est tous déjà posées, que ma famille s'est posées, que vos
familles se sont posées aussi, et je pense qu'il était temps qu'on s'y attaque.
Merci.
Journaliste : Alors, on va
commencer, dans le fond, avec Franca. Puis je poserai mes questions après.
Donc...
Journaliste : Tu peux
commencer, si tu veux, vu que c'est en français...
Journaliste : Oui, c'est ça.
Je peux commencer? O.K. Bon. Très bien. Alors, Isabelle Porter du Devoir,
bonjour.
Bien, d'abord, j'aurais besoin de
clarification concernant les exceptions. Vous dites : Dans le cas où les
personnes sont victimes de fraude, là, c'est 50 $, sauf exception. C'est
quoi, l'exception qui s'applique?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, si le commerçant... en fait, si le particulier a donné, supposons, son
NIP, donc, exemple, quelqu'un qui, volontairement, participe à la fraude, bien,
le commerçant ne sera pas tenu responsable, l'institution financière ne sera
pas tenue responsable ni le commerçant. Parce que si on contribue à la fraude,
bien, effectivement on ne se fera pas rembourser parce qu'on est un agent de
l'initiative frauduleuse. Donc, cette exception-là fait partie de l'exception.
Journaliste : O.K., il n'y en
a pas d'autres. Par ailleurs, est-ce que vous allez devoir, du côté de
l'office, déployer des ressources supplémentaires pour s'assurer de la
conformité de ces règles-là? Du côté des supermarchés, comment est-ce qu'on
entend faire en sorte que ce soit respecté partout?
M. Jolin-Barrette : Bien,
dans le cadre des supermarchés, notamment pour la question de l'affichage, les
entreprises, on leur laisse trois mois de délai d'entrée en vigueur pour
modifier le taux. Puis les entreprises, les épiceries notamment, sont habituées
parce que l'affichage de prix, souvent, notamment sur la question des achats
groupés, tout ça, c'est des étiquettes supplémentaires qui sont apposées à
chaque semaine. Donc, ils ont déjà les outils technologiques et l'expertise
pour réaliser, dans le fond, les modifications en termes d'affichage dans les
épiceries. Puis les prix aussi sont également changés fréquemment dans les
épiceries. Donc, ils ont déjà le matériel informatique pour le faire.
Journaliste : Puis ils
s'exposent à des amendes éventuellement. De quel ordre ces amendes-là en cas de
non-respect?
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, on a modifié les amendes relativement à ça. Si c'est une personne... En
fait, lorsque c'est une personne morale, les amendes sont quand même assez élevées,
mais il y a une gradation des sanctions. Donc, pour la première infraction,
c'est moins élevé. Mais je vais vous revenir avec le prix concret pour ce type
d'affichage là.
Journaliste : Je me permets
d'en poser une autre.
M. Jolin-Barrette : Allez-y,
allez-y.
Journaliste : C'est le fun.
Alors, dans le cas des pourboires, il y a peut-être des gens qui se seraient
attendus à ce que vous alliez plus loin, par exemple en mettant un plafond sur
les pourboires exigés ou en empêchant certains types de commerçants d'imposer
des pourboires, parce qu'on ne s'attend pas nécessairement à ce qu'on nous
demande un pourboire à la boulangerie, par exemple. Pourquoi ne pas être allé
plus loin?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, le pourboire, c'est un choix qui est toujours discrétionnaire de la part
du consommateur. Donc, le gouvernement n'est pas là pour dire : Vous allez
donner un pourboire à cet endroit-là ou vous n'allez pas donner de pourboire à
cet endroit-là. Par contre, ce qu'on voulait en clarifiant, en amenant des
mesures de transparence pour les pourboires, c'est une question d'honnêteté,
parce que les Québécois ont le droit de savoir, lorsqu'on leur prête le
terminal, bien, supposons, c'est une préprogrammation de 15 %, 18 %
ou 20 %, que c'est sur le prix avant les taxes, comme le prévoit la
convention sociale. Puis les pourboires sont là pour rester. Cependant, ça
relève du choix du consommateur, du choix personnel. Puis, je pense, c'est une
mesure de transparence pour savoir, bien, le prix que l'on... le pourboire que
l'on donne, il est donné avant taxes. Si les Québécois veulent donner davantage
de pourboires, c'est libre à eux de le faire, de donner le pourcentage qu'ils
le souhaitent. Mais c'est une mesure d'honnêteté et de transparence pour faire
en sorte que les Québécois soient renseignés sur le montant adéquat.
Puis, vous savez, au restaurant, de plus
en plus, les gens se retrouvent sous pression, avec le terminal directement,
puis il faut payer tout de suite, plutôt qu'antérieurement les gens, bien, se
faisaient présenter une facture, puis, par la suite, on revenait avec le
terminal.
Donc, on en a beaucoup entendu parler, des
pourboires, puis je pense que les Québécois veulent avoir le choix mais veulent
être aussi renseignés adéquatement, avec la véritable information.
La Modératrice : Très bien.
Alors, Franca Mignacca de Global.
Journaliste :
Good afternoon.
M.
Jolin-Barrette :
Good afternoon.
Journaliste :
So, just to start, when it comes to
grocery stores, what exactly will be changing for families with this bill? How
will this make things easier for them?
M.
Jolin-Barrette :
Well, what we observe is about the fact that the... at the grocery,
the bills are really rising up on the last years. And sometimes it's difficult,
when you see the tag, to know what's the veritable... the true price about the
item at the grocery. So, we want more transparency and clarity about the price
and the price on the tag. So, we will put the regular price, what is the regular
price. If you are member of the fidelity program, you will see what you have to
pay, what's the regular price and what... if you're not member of the fidelity
program, what you have to pay.
Also, we want to put
clear all it costs per 100 grams, example, and we will standardize that because
sometimes you don't have the same comparison between all the different products
from different labels. So, we want to make it clear that people will be able to
make an advised... a clear choice and a choice that will protect their wallet.
Journaliste :
And just on tipping, why didn't you go
further with this? I mean, right now, we have the option to tip in pretty much
most kinds of businesses, really, everything from stores to restaurants. So,
why not take that part of the bill further?
M.
Jolin-Barrette :
It's not part of the bill because we want to let the freedom to all
Quebeckers to give what they want when they are doing tipping. But the most
important thing is that we see some irritants about the fact that sometimes
they don't have the good information about the preprogramed tool to put
tipping... is about the fact that you don't know it's before or after the
taxes. So, we want to be clear that, if you have a preprogram on the... «sur la
machine, sur le terminal»...
Journaliste :
...
M.
Jolin-Barrette :
...on the device, on the device, you will be assured that it's
before the taxes, as it has always been in Québec. And now, when you are
sitting in a restaurant, and everybody has lived that, you have a
pressure : Really quick, pay, quick. Before, you had a bill, a paper bill,
and you were paying with your credit card or your money, and all that stuff.
So, I think that's a
measure of transparency for all of the consumers because we know that all the
families in Québec have some difficulties with their budget, and everything is
rising up. So, that's a measure for day to day living that we address in that
bill.
Journaliste :
Just one more, quickly, if I may. If
this bill does get adopted, just how quickly are you hoping to implement these
changes? What's the timeline for this exactly?
M.
Jolin-Barrette :
Well, like, in the grocery, it's three months that we give and, for
the tipping, it's three months too, so, to let the companies adjust their way
to make business about that. So, that's really quick, because we know that the
Quebeckers live that day to day, so we really want to implement that quickly.
Journaliste :
So, three months once it's sanctioned,
right?
M. Jolin-Barrette : Yes.
Journaliste : J'en aurais
peut-être une petite dernière. Vous avez évoqué l'Ontario tout à l'heure.
Est-ce que vous pouvez nous dire dans quel... comment ça se... Est-ce que cette
législation-là se compare à ce qui se fait ailleurs dans le reste du Canada?
Est-ce que c'est des choses qui se sont faites ailleurs, ou on va plus loin,
ou...
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, lorsque je parlais de l'Ontario, c'est notamment sur la question de la
vente itinérante. Il y a certains autres états fédérés qui, aussi, encadrent,
notamment en Alberta, en Colombie-Britannique, le type d'appareils qui peut
être vendu à domicile. Mais, dans ce cas là, surtout, là, on pense à... les cas
de thermopompes, vous savez, les fameux vendeurs de thermopompes qui viennent
vous installer une thermopompe beaucoup trop chère comparativement au prix du
marché au magasin, qui vous l'installe déjà la journée même ou le lendemain,
qui font les travaux pour prendre en souricière les clients, alors qu'ils n'ont
pas fait un choix éclairé. Même chose les appareils de chauffage. Même chose
aussi les visites d'entretoits pour la moisissure ou pour vous dire :
Bien, écoutez, il y a un manque de ventilation, et tout ça. Ils font une
inspection, ils vous montrent des photos : Regardez comment, dans votre
bâtiment, il y a des enjeux, alors que ce n'est même pas vrai. Donc, c'est
vraiment de la vente sous pression, non honnête, et on veut éviter ça pour faire
en sorte qu'on ne puisse plus faire ça dans le cadre de la vente à domicile non
sollicitée.
Journaliste : Mais pour ce
qui est de l'affichage des prix, des pourboires, est-ce qu'on s'est basé sur
d'autres législations ou c'est vraiment quelque chose qui est venu d'ici, là?
M. Jolin-Barrette : En fait,
au Québec, il y avait certaines règles, notamment l'affichage du prix, mais il
y a beaucoup de règles nord-américaines dans certains États aux États-Unis,
particulièrement sur la côte est, notamment Vermont, New Hampshire, New York,
New Jersey, Connecticut, Maryland, où est ce qu'ils ont des politiques comme ça
pour que le prix, notamment, par unité de mesure, soit beaucoup plus élevé, que
ça soit standardisé, pour que lorsque le consommateur fait un choix, bien, il
puisse comparer des pommes avec des pommes puis il puisse véritablement savoir
quel est le prix le plus avantageux pour lui. Et même chose sur les achats
groupés. D'avoir vraiment... savoir combien ça coûte à l'unité si j'en prends un.
Des fois, ce n'est vraiment pas clair puis les gens se retrouvent à l'épicerie
pour dire : Bien là, je pensais qu'il était 1,99 $. Finalement, il
est 3,99 $. Même chose, les prix, les prix non-membres. Il y a beaucoup de
situations où ce n'est pas clair quand on arrive à l'épicerie. Puis les
consommateurs ont le droit de savoir c'est quoi, le prix qu'ils paient. Puis
même chose également, s'il y a un rabais lorsqu'il est écrit, supposons,
«baisse de prix», bien, une baisse de prix de combien? Parce que, souvent, il y
a des affichettes qui disent «baisse de prix», mais le consommateur ne sait pas
si c'est une baisse de prix de 0,05 $ ou de 1 $, puis ça, ça fait une
différence dans un budget.
Journaliste : Très bien.
Bien, merci, tout le monde.
M. Jolin-Barrette : Merci à
vous.
(Fin à 12 h 08)