(Dix heures trente minutes)
M.
St-Pierre
Plamondon :Alors, bonjour, tout le
monde, bonne rentrée. J'espère que vous avez passé un bel été. Content de vous
retrouver pour une autre session, qui risque d'être sportive, bien remplie. On
le sait, un des sujets qui nous préoccupe beaucoup, sur lequel on met l'emphase
depuis quelques semaines, c'est le fait que notre système de santé se détériore,
et que, dans plusieurs régions du Québec, c'est même dangereux. Donc, on a fait
une tournée sur la Côte-Nord, on s'est rendus à Drummondville, on s'est rendus
en Outaouais, dans l'est de Montréal, on est allés à Rouyn-Noranda, pour
constater, à chaque fois, un manque de planification, qui a des impacts sur des
services qui sont essentiels à la population.
Donc, comme vous le savez, le Parti
québécois est moins intéressé par les brassages de structures, la création de
structures, qui augmentent la taille de l'État. On est plus intéressés par les
services directs à la population, une première ligne forte en matière de santé.
Donc, c'est un sujet qui va continuer de nous préoccuper, parce qu'on est une
société qui est assez riche pour soigner son monde, et il n'y a pas d'excuse,
surtout devant une détérioration, comme on le voit en ce moment, de la qualité
des soins de santé.
Sinon, dans les thématiques qui vont
guider notre action politique, attendez-vous à de la constance de notre part.
Donc, on est dans la continuité.
Évidemment, sur l'immigration, c'est une perte de
contrôle, un fiasco total. La CAQ est dépassée puis n'a toujours pas d'autre
solution que des comités nébuleux. Sur l'énergie, on le voit à nouveau,
beaucoup d'improvisation. On aura l'occasion d'en parler, peut-être, mais,
clairement, on a fait passer un surplus en un déficit, et là on improvise des
solutions, alors que la personne qui s'en occupait personnellement vient de
disparaître. Ça soulève des questions.
Sur le plan économique, on a mis tous nos oeufs
dans le même panier, sur quelques mégaentreprises, pendant que nos PME ne sont
plus capables de se développer. Ils n'ont pas l'électricité, ils se font dire
qu'il n'y a pas d'espace pour eux. C'est un sujet économique très important,
sur lequel on va revenir. Le coût de la vie, particulièrement les jeunes, et
l'accessibilité à la propriété, l'épicerie, etc., c'est sûr qu'on va revenir
là-dessus. Et on veut un État qui augmente les services, et non pas qui
augmente la bureaucratie, je l'ai dit, mais ce sera un sujet.
Donc, on savait que la CAQ est un gouvernement
qui est dépassé dans plusieurs enjeux, désorganisés également, mais la nouvelle
variante, avec la partielle qui s'en vient dans Terrebonne, c'est que c'est un
gouvernement qui, ouvertement, manque de motivation. Et nous, on ne manque
aucunement de motivation et on est contents de continuer ce rôle-là, qui est
constructif, mais qui oblige ce gouvernement-là à une reddition de comptes dans
les dossiers qui ne fonctionnent pas. Donc, voilà notre mission cette session.
Des questions?
Journaliste : Oui, peut-être
sur votre plan en immigration. Vous avez décidé de le reporter.
M.
St-Pierre
Plamondon :Il n'est pas reporté. C'est,
donc, au cours des prochaines semaines. Mais se pose la question, qui est
identique à la question qui se posait dans Jean-Talon : Est-ce que...
Quelle est la date, là? Quels sont les indices de déclenchement de la
partielle? S'il y a une partielle, là, comme dans Jean-Talon, on va être
entièrement consacrés à la partielle et aux enjeux de Terrebonne, même chose
que ce qu'on avait fait dans Jean-Talon. Donc là, on...
Journaliste : Donc, c'est
reporté?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, ce n'est pas
reporté...
Journaliste : ...sur pause?
M.
St-Pierre
Plamondon :Ce n'est même pas mis sur
pause, mais ça peut être interrompu par un déclenchement...
Journaliste : ...j'essaie de
voir le lien entre l'élection partielle puis le plan.
M.
St-Pierre
Plamondon :C'est le même que lorsqu'on
déposait les finances d'un Québec indépendant pendant la partielle de Jean-Talon.
On avait pris la position qu'on ne voulait pas qu'une semaine de campagne qui
doit être consacrée à la circonscription, soit consacrée à un sujet autre. Donc,
s'il y a une partielle, même doctrine qu'il y a un an, on va se consacrer
entièrement...
Journaliste : ...mois? Vous
prévoyez le présenter quand, le plan, en date d'aujourd'hui?
M.
St-Pierre
Plamondon :Au cours des prochaines
semaines. C'est sûr que là, on essaie de voir quelles sont les indications, à
deux niveaux. C'est-à-dire le moment de la partielle. Puis également, le
gouvernement de la CAQ parle d'annonces ou de négociations qui vont bon train,
avec le fédéral, en matière d'immigration. La vérité, c'est que ça fait des
années que ça ne bouge pas, pendant que le nombre d'immigrants temporaires
augmente. Donc, on essaie de voir aussi à ce que notre plan soit adapté à là où
est rendu le gouvernement. Pour l'instant, on n'a pas d'indication, donc ce
sera dans les prochaines semaines.
Journaliste : ...l'automne...
M.
St-Pierre
Plamondon :C'est vraiment à l'automne.
Journaliste : C'est quoi, le «si»?
Vous dites : S'il y a une partielle. Il y en a une, mais... Il n'y a pas
de «si», mais s'il y a une partielle tôt, ou si...
M.
St-Pierre
Plamondon :S'il y a une partielle tôt,
voilà, oui, oui...
Journaliste : Donc, s'il y a
une partielle avant Noël, vous reportez votre plan?
M.
St-Pierre
Plamondon :Non. En fait, on va le
faire tout de suite après la partielle. C'est sûr que c'est cet automne, là,
pour revenir...
Journaliste : En même temps,
c'est parce que, depuis un bon moment maintenant, on vous entend marteler qu'il
y a une urgence en immigration puis ça a été le sujet de vos préoccupations
l'année dernière au complet. Ce n'est pas un drôle de message de dire :
Bien, non, notre priorité, en ce moment, ce n'est pas nécessairement ça, c'est
de remporter Terrebonne?
M.
St-Pierre
Plamondon :Non, non, mais comme je
vous dis, nous allons déposer notre vision de l'immigration, un modèle durable,
équilibré et respectueux de la capacité d'accueil du Québec, un modèle qui
intègre... On va présenter tout ça. C'est un document qui est très volumineux.
Ça va avoir lieu cet automne. Il y a une variable, qu'on ne contrôle pas, qui
est le moment de la partielle. Mais, sinon, ayez la certitude...
Journaliste : ...déclencher rapidement?
M.
St-Pierre
Plamondon :Oui. Je l'ai demandé et je
le réitère : le plus rapidement possible pour la circonscription, à la
demande des élus locaux. Si on ne finit pas le mandat, puis qu'on juge que ce
n'est pas si grave de ne pas respecter son engagement, le minimum de respect,
c'est de ne pas laisser la circonscription en plan trop longtemps, sans député.
Journaliste : ...deux
partielles en même temps, pour Arthabaska?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, non. Je veux dire, là
ce n'est pas du tout la même situation, là. Il y a une certitude qu'il y a une
partielle dans Terrebonne, donc c'est celle-là qui doit être déclenchée.
Journaliste : Est-ce qu'on
doit parler de votre plan d'immigration durant la partielle? C'est ça que je ne
comprends pas. Donc, vous ne voulez pas qu'on en parle durant cette
partielle-là? Vous voulez attendre après?
M.
St-Pierre
Plamondon :Lorsqu'on... Comme... Avant
ou après, mais, lorsqu'on est en partielle, on sera entièrement consacrés aux
enjeux de Terrebonne, comme on l'a fait pour Jean-Talon.
Journaliste : Avez-vous peur
que le contenu de votre plan vous nuise dans Terrebonne?
M.
St-Pierre
Plamondon :C'est la même question
qu'on me posait par rapport aux finances d'un Québec indépendant. J'avais
répondu la même chose que je vais vous dire aujourd'hui : Si on mène une
campagne sur une partielle, on veut que la campagne porte sur Terrebonne et sur
la partielle, et c'est respectueux de la population et de ce processus-là.
Journaliste : Les gens de
Terrebonne veulent savoir. Votre plan en immigration, ils veulent le connaître,
eux aussi.
M.
St-Pierre
Plamondon :On va mener campagne sur
les enjeux. Puis nos positions en immigration, quand même, on n'a pas été
discrets ou on n'a pas manqué de transparence. Maintenant, de déposer un plan
très volumineux, on va réserver un espace de discussion uniquement là-dessus.
Journaliste : Je m'excuse,
j'ai raté le début. Vous l'avez peut-être précisé, mais je ne suis pas sûre de
comprendre votre échéancier. Si la partielle est dans six mois, là, vous avez
le déposer avant?
M.
St-Pierre
Plamondon :Ça va être cet automne dans
tous les cas.
Journaliste : ...trois
mois...
M. St-Pierre Plamondon : Je
comprends que vous voulez une date précise, là. Ça va être cet automne, dans
tous les cas, mais le moment va être en fonction de ce... cette partielle,
qu'on ne contrôle pas. Si je le contrôlais, le moment de déclenchement de la
partielle, j'aurais une réponse toute claire pour vous. C'est juste que je ne
contrôle pas cette décision-là.
Journaliste : ...si la
partielle est très tard, donc éloignée, on va le savoir bientôt, on va l'avoir
bientôt, votre plan, là?
M. St-Pierre Plamondon : Exact.
Journaliste : Est-ce que
l'immigration, c'est un enjeu dans Terrebonne?
M. St-Pierre Plamondon : C'est
un enjeu parmi tant d'autres. Je ne vous dis pas que je ne parlerai pas
d'immigration. Je vous dis que le plan de plusieurs pages ne sera pas déposé
pendant la partielle. Il va y avoir un espace de discussion réservé à ça, puis
la partielle va porter sur Terrebonne.
Journaliste : ...vous avez
dit : On est clairs, de toute façon, depuis longtemps. Donc, on comprend
que vous ne changerez pas de position sur l'immigration, là.
M. St-Pierre Plamondon : Non,
il n'y a pas de surprise.
Journaliste : Vous souhaitez
toujours qu'on...
M. St-Pierre Plamondon : Il
n'y a pas de surprise. Mais c'est tellement différent.
Journaliste : ...qu'on
réduise le nombre d'immigrants, là, à l'entrée.
M. St-Pierre Plamondon : Exact.
Mais c'est tellement différent de l'approche de la CAQ, et c'est... Il y a une
telle complexité, parce que l'immigration temporaire se divise en plusieurs
catégories. Donc, on présente notre plan dans chaque catégorie. Ça va occuper
l'espace lorsqu'on déposera... Un peu comme le budget d'un Québec indépendant,
ça va occuper l'espace un bon deux semaines, et donc il va y avoir un espace
approprié et réservé pour cette discussion-là.
Journaliste : ...aussi
d'immigrants temporaires? On comprend que vous allez fixer un seuil
d'immigrants...
M. St-Pierre Plamondon : On
va réduire substantiellement le nombre d'immigrants temporaires sur le
territoire et on va présenter comment.
Journaliste : Est-ce que les
Québécois doivent se préparer à perdre de l'argent avec Northvolt?
M. St-Pierre Plamondon : Question
fondamentale. Est-ce que le gouvernement a octroyé des centaines de millions,
parce qu'on a déjà déboursé de l'argent, sans obtenir une quelconque garantie
quant à cette activité économique, quant à la construction de l'usine? Et je
regarde... Regardez l'actualité en Suède. Le Dagens Nyheter, qui est le
journal suédois qui couvre l'actualité et les politiciens en Suède, tente de
rassurer en disant : On n'a pas mis beaucoup de fonds publics — on
parle de 100 millions dans l'article que je lisais hier — et
l'argent qu'on a dépensé, on va pouvoir la récupérer. Se pose la question :
Si on est rendus à près de 600 millions, là... Les chiffres varient, là,
mais c'est entre 400 et 600 millions de déjà déboursés, en argent public,
dans un projet où, vraisemblablement, on n'a pas fait nos devoirs, ni sur le
plan environnemental, ni sur le plan des risques, ni sur le plan du calendrier.
C'était vraiment un projet personnel à M. Fitzgibbon, qui n'est plus là.
Est-ce que, si jamais le projet bat de
l'aile ou l'entreprise bat de l'aile, de sorte que l'usine n'a pas lieu, est-ce
qu'on va récupérer... est-ce qu'on a prévu, au contrat, de récupérer ces
sommes-là ou est-ce que ce sont des sommes qui vont s'envoler? On parle de
centaines de millions de dollars qu'on a dépensés, un peu comme si c'était une
poignée de change. C'est l'argent des Québécois, puis c'est des centaines de
millions. Je pense que c'est une question fondamentale que vous posez.
Journaliste : À qui revient
la tâche, désormais, de répondre aux questions sur ce projet, que vous
qualifiez de personnel? Au PM ou à Mme Fréchette?
M. St-Pierre Plamondon : Au
PM, sans l'ombre d'un doute. C'est lui qui a favorisé ses intérêts électoraux
dans les sondages, aux dépens de l'intérêt public, en demandant à son
superministre, qu'il qualifie de génie extraordinaire, de quitter, de manière
précipitée, avant l'étude du projet de loi, de sorte que là, il y a une
nouvelle ministre qui est censée maîtriser un dossier très, très complexe en
l'espace de quelques jours. C'est de l'improvisation. Et c'est à François
Legault de répondre du fait qu'il fait passer son affection pour les sondages
avant l'intérêt public, qui aurait été d'assurer un minimum de continuité dans
une œuvre très personnelle de Pierre Fitzgibbon, dans le cadre de laquelle on
est passés d'un surplus énergétique à un déficit énergétique, avec tous les
défis que ça implique lorsque la production d'électricité nous coûte maintenant
0,11 $ ou 0,12 $ du kilowattheure.
Journaliste : ...valu qu'il
reste?
M. St-Pierre Plamondon : Pardon?
Journaliste : Il aurait mieux
valu qu'il reste, M. Fitzgibbon?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
il me semble que, quand tu entreprends quelque chose, puis que tu crées un
déficit énergétique, puis que tu as vendu de l'électricité à 0,07 $ aux
Américains puis à 0,036 $ à des entreprises privées, alors qu'il en coûte 0,11 $
ou 0,12 $ à en produire... S'il y a un déficit, puis il y a un projet de
loi sur la table, puis c'est le tien, en principe, tu termines. Mais ce qu'on
comprend, c'est que Pierre Fitzgibbon aurait pu terminer mais s'est fait dire
par le premier ministre : Pour mes intérêts électoraux, je pense que c'est
mieux que tu quittes, puis on va s'arranger. Mais on ne peut pas être plus dans
l'improvisation que ce matin, sur des sujets fondamentaux, notamment celui de
la privatisation d'une partie des activités d'Hydro-Québec.
Journaliste : Mais comment le
départ de M. Fitzgibbon sert les intérêts électoraux de la CAQ?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est-à-dire que, de l'aveu même du premier ministre, c'était une distraction.
Il était trop transparent sur des choses comme l'augmentation des tarifs, le
fait qu'il allait quitter éventuellement, et on a décidé, à l'interne, pour des
raisons qu'on ne nous dit pas au complet, j'ai l'impression, là, que mieux
valait que Pierre Fitzgibbon disparaisse. Mais c'est parce que c'est... ça crée
une situation très difficile sur le plan de l'étude de ce projet de loi. On a
suggéré, au moins, de prendre une pause, laisser à la nouvelle ministre le
temps de s'approprier le dossier. Donc, vous me posez la question : Qui
doit répondre de cette improvisation-là? À nouveau, c'est François Legault.
C'est politique.
Journaliste : Vous parliez de
la privatisation. Il y avait des tensions, quand même. M. Fitzgibbon, il
voulait plus de privé, lui, puis le PM et Hydro ont mis leur pied à terre. Ce
n'est pas une bonne nouvelle, ça, pour les Québécois?
M.
St-Pierre
Plamondon :Moi, je suis contre la
privatisation des activités d'Hydro-Québec. Mais le sujet ici, c'est, lorsqu'on
prend un engagement, auprès des électeurs, sur quatre ans, aussi, minimalement,
lorsqu'on prend l'initiative d'un projet de loi qui pourrait complètement
changer le portrait de l'énergie au Québec... Vous me posez la question :
Est-ce qu'il aurait dû terminer ce qu'il avait initié? Et la réponse,
évidemment, c'est oui. Mais il s'est fait dire par le premier ministre de se
tasser, dans quel cas il y a des conséquences au niveau de l'improvisation.
Journaliste : Est-ce que
c'est responsable de promettre, comme le premier ministre l'a fait, de geler
les tarifs à 3 % pour le résidentiel?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, je suis curieux de
savoir... Moi, je suis d'accord avec l'orientation d'augmenter les tarifs des
entreprises, mais, en même temps, ce que la CAQ a fait au cours des dernières
années, c'est de vendre aux entreprises, à très, très bas prix, cette
énergie-là. Donc, c'est très contradictoire. À nouveau, c'est de
l'improvisation, parce que, lorsqu'on vend à 0,036 $ à des entreprises,
puis qu'on sait que notre coût de production est à 0,11 $ ou 0,12 $,
puis qu'on est en déficit, c'est surprenant ensuite, quelques années plus tard,
de dire : Ah bien, vous savez quoi? On va augmenter les tarifs des
entreprises, donc.
Journaliste : ...est-ce que
vous, par exemple, vous êtes d'accord avec geler les tarifs à 3 % pour le
résidentiel?
M.
St-Pierre
Plamondon :Nous, on n'a aucune
augmentation du tarif résidentiel dans notre programme, on n'a jamais, non plus,
mentionné ça. Donc, on est d'accord avec l'idée d'augmenter le tarif des
entreprises, mais on est curieux, étant donné qu'on n'a pas l'information sur
la planification énergétique d'Hydro-Québec, on ne l'a pas au complet, là...
curieux de savoir : Le premier ministre est-il en train d'improviser, pour
contredire ce que Pierre Fitzgibbon venait tout juste de dire, ou est-ce que ça
correspond véritablement à un plan? Dans quel cas, on est ouverts à l'étudier,
là, c'est-à-dire, on augmente qui, à quel taux. Pour l'instant, on n'a rien.
Journaliste : ...vous avez
commencé votre transition, là. Un gouvernement du Parti québécois ferait quoi
avec les tarifs d'électricité, sachant qu'il faut investir massivement? Quelqu'un
va payer, là. Qui va payer?
M.
St-Pierre
Plamondon :Qui va payer?
Journaliste : Qui paie pour
que les tarifs soient à 3 %?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, c'est-à-dire qu'il y
a déjà un bloc patrimonial. Les prix bas puis l'augmentation à 3 %, c'est l'oeuvre
de... C'est comme une richesse collective qu'on s'est donnée il y a plusieurs
décennies, qu'on peut conserver si on ne place pas le Québec en déficit
énergétique, en vendant, en rabais, les surplus. Mais là c'est ça que la CAQ
vient de faire, elle a créé, donc, une situation de déficit, de toutes pièces,
et, oui, c'est un casse-tête, parce que ça coûte très cher, produire de la
nouvelle électricité.
Journaliste : La question,
c'est : On augmente les entreprises à combien? 4 %, 5 %,
6 %, comme l'a dit le PM, ou on mange le dividende d'Hydro-Québec? Tu
sais, c'est quoi, la solution? On va chercher où l'argent?
M.
St-Pierre
Plamondon :Je vais attendre de voir ce
que le PM a préparé, comme planification, puis l'impact, justement, sur les finances
d'Hydro-Québec. Donc, ça sert aussi à ça. Mais qui est responsable de la
déclaration qu'on va geler à 3 % le tarif résidentiel, mais qu'on va
augmenter les entreprises? C'est le PM. On se croise les doigts que ce n'est
pas une autre affirmation en l'air, en fonction du sondage du jour, puis que ça
correspond à une vraie planification. Dans quel cas, bien, on va étudier ça
avec bonne foi.
Journaliste : ...vous êtes-vous
trop avancés en révélant que vous faites des appels pour créer votre futur cabinet?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, écoutez, je ne sais
pas si on me reproche de ne pas avoir menti, mais il y a un journaliste qui
fait son travail et qui me pose une question en fin d'entrevue : Avez-vous
un tel comité de préparation à la prise de pouvoir en 2026? Puis la vérité,
c'est qu'on a un tel comité, comme on a un comité en éducation pour préparer un
sommet sur l'éducation, comme on a un comité sur les candidatures féminines. Je
ne nommerai pas tous les comités, mais on a beaucoup de richesse dans les
générations de péquistes qui ont servi au gouvernement. Et le journaliste me
pose la question. Je lui ai répondu la vérité.
Et, tu sais, si on prend un pas de recul,
ce qu'on reproche le plus à la CAQ et aux politiciens en général, c'est le manque
de transparence et le manque de préparation. Nous, on est sérieux, puis notre
objectif, c'est de former le gouvernement en 2026. Donc, oui, on se prépare, et
je n'ai pas honte de ça. Donc, qu'un journaliste me pose la question... ce
n'était pas moi qui voulais l'amener, mais, en fin d'entrevue, si on me pose la
question, je ne mentirai pas. Je ne vois pas de raison de cacher le fait que,
sur tous les sujets, on se prépare, on est rigoureux, et je pense que c'est ce
qui nous distingue de la CAQ, qui est, souvent, en train de travailler sur un
coin de table. Nous, on fait nos devoirs, puis on a un objectif, et on est
sérieux.
Journaliste : En éducation,
justement, Québec solidaire propose un programme national d'alimentation
scolaire. Je me souviens de la campagne électorale avec M. Lisée, j'étais
présent dans l'appartement de Rosemont, où qu'il proposait, essentiellement,
quelque chose de...
M. Bérubé : ...sandwich.
Journaliste : ...oui, c'est
ça, de similaire. Est-ce que vous comptez tendre la main à votre... à Québec
solidaire pour dire : Faisons, tu sais, force commune, face au
gouvernement, pour faire avancer ce projet-là, puisque vous semblez avoir des
accords?
M. Bérubé : Tendre la main,
on était là avant. On a proposé...
Journaliste : ...
M. Bérubé : Non, je pense que
vos lecteurs, ça les intéresse.
Journaliste : ...et on l'a
écrit. Mais ce n'est pas ça, ma question. C'est...
M. Bérubé : Je ne l'ai pas lu
dans votre journal, ça.
Journaliste : Ah! bon, bien,
j'irai le retrouver. Mais est-ce que vous voulez travailler avec eux pour faire
avancer ce dossier-là?
M. Bérubé : Je les remercie
de se joindre à notre proposition, qu'on a faite bien avant eux. Il y a
plusieurs États américains qui sont allés de l'avant, notamment le Minnesota de
M. Walz. Il trouve que c'est une bonne idée et puis il s'ajoute à ceux qui
croient ça, alors on va travailler ça ensemble. Mais ce n'est pas Québec
solidaire qui... On va tout faire ça ensemble, on est ouverts.
M.
St-Pierre
Plamondon :Mais il y a une nuance, par
contre. Dans ce que le Parti québécois avait proposé, ce n'était pas un
programme universel de gratuité partout, là, parce que ça change énormément les
paramètres financiers, ça change aussi la responsabilité des parents. Nous, ce
qu'on proposait, c'était des lunchs qui sont servis au coûtant, au prix coûtant
pour tous les enfants, sauf des enfants qui n'ont pas les moyens. Donc, on
voulait un programme qui est quand même différent de ce que QS propose, c'est-à-dire
que l'État paie tout.
Journaliste : Donc, vous n'êtes
pas d'accord avec ce que QS propose?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, on est d'accord que
les enfants, à l'école, devraient pouvoir apprendre le ventre plein, mais on n'a
pas la même approche, parce que nous, on pense que les parents devraient être
responsables du coût de ce lunch-là, sauf pour les familles qui n'ont pas ces
moyens-là. Donc, c'est une approche différente. Donc, le sujet est lancé. Mais
ça a été fait aux États-Unis notamment.
Le Modérateur : On va prendre
une dernière question, si vous en avez une.
Journaliste : Bien, moi, je
peux en poser une là-dessus. Mais pourquoi que ça devrait être le gouvernement
qui est responsable de ça, plutôt que des organismes communautaires? C'est déjà
le cas, là, pour des collations, pour certaines choses dans les écoles.
M. Bérubé : Bien, il y a déjà
beaucoup d'initiatives qui existent, le Club des petits déjeuners, il y a
plusieurs organisations partout au Québec. Les CPE le font de façon
systématique. Parce que ça permet de coordonner une action où on a un standard
de qualité partout au Québec. On a une offre universelle qui... Évidemment, si
des enfants n'en veulent pas, ils ne sont pas obligés, mais ça offre un
standard. Alors, partout aux États-Unis... je pense qu'ils sont rendus à huit
États... ça fonctionne très bien, un peu partout dans le monde.
Il y a des enfants qui, malheureusement,
ne mangent pas, pour toutes sortes de raisons. Est-ce qu'on devrait les
pénaliser, en disant : Bien, vos parents devraient le faire? Je pense que
c'est un beau programme. Puis on est une société qui est capable de le faire,
qui a cette générosité, et on assure vraiment, là, de standards de qualité pour
les enfants. Alors, c'est dans ce sens-là que... notre proposition du printemps
2023 était dans ce sens là. Et là il y a de plus en plus de gens qui en
parlent. C'est une bonne idée, et si le gouvernement veut cheminer là-dedans,
il peut compter sur notre concours.
Journaliste : C'était une
bonne idée de Jean-François Lisée en 2018.
M. Bérubé : C'est une
combinaison des deux.
Journaliste : C'est peut-être
une personne qui pourrait être intéressante pour votre transition?
M. Bérubé : Bien, 2018 et
2023, les deux idées vont dans le même sens, donc assurer aux enfants une
alimentation de qualité en milieu scolaire, un repas.
Journaliste : ...qualité n'est
pas toujours là en ce moment? On peut penser ça.
M. Bérubé : Ça varie. Puis
ils ne sont pas tous équipés, aussi, pour l'instant.
M.
St-Pierre
Plamondon :Dans les CPE, honnêtement,
c'est impeccable, moi, ce que j'ai vu, puis je peux en parler sur une base
personnelle. Donc, écoutez, on est ouverts à la discussion. Il y a une
différence sur l'approche, le modèle, et donc combien ça coûterait à l'État,
mais la discussion, nous autres, on est ouverts, là, on est disponibles.
Le Modérateur : Merci
beaucoup.
(Fin à 10 h 50)