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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’éducation et d’enseignement supérieur

Version finale

Tuesday, September 10, 2024, 10 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures trente minutes)

M. St-Pierre Plamondon :Alors, bonjour, tout le monde, bonne rentrée. J'espère que vous avez passé un bel été. Content de vous retrouver pour une autre session, qui risque d'être sportive, bien remplie. On le sait, un des sujets qui nous préoccupe beaucoup, sur lequel on met l'emphase depuis quelques semaines, c'est le fait que notre système de santé se détériore, et que, dans plusieurs régions du Québec, c'est même dangereux. Donc, on a fait une tournée sur la Côte-Nord, on s'est rendus à Drummondville, on s'est rendus en Outaouais, dans l'est de Montréal, on est allés à Rouyn-Noranda, pour constater, à chaque fois, un manque de planification, qui a des impacts sur des services qui sont essentiels à la population.

Donc, comme vous le savez, le Parti québécois est moins intéressé par les brassages de structures, la création de structures, qui augmentent la taille de l'État. On est plus intéressés par les services directs à la population, une première ligne forte en matière de santé. Donc, c'est un sujet qui va continuer de nous préoccuper, parce qu'on est une société qui est assez riche pour soigner son monde, et il n'y a pas d'excuse, surtout devant une détérioration, comme on le voit en ce moment, de la qualité des soins de santé.

Sinon, dans les thématiques qui vont guider notre action politique, attendez-vous à de la constance de notre part. Donc, on est dans la continuité.

Évidemment, sur l'immigration, c'est une perte de contrôle, un fiasco total. La CAQ est dépassée puis n'a toujours pas d'autre solution que des comités nébuleux. Sur l'énergie, on le voit à nouveau, beaucoup d'improvisation. On aura l'occasion d'en parler, peut-être, mais, clairement, on a fait passer un surplus en un déficit, et là on improvise des solutions, alors que la personne qui s'en occupait personnellement vient de disparaître. Ça soulève des questions.

Sur le plan économique, on a mis tous nos oeufs dans le même panier, sur quelques mégaentreprises, pendant que nos PME ne sont plus capables de se développer. Ils n'ont pas l'électricité, ils se font dire qu'il n'y a pas d'espace pour eux. C'est un sujet économique très important, sur lequel on va revenir. Le coût de la vie, particulièrement les jeunes, et l'accessibilité à la propriété, l'épicerie, etc., c'est sûr qu'on va revenir là-dessus. Et on veut un État qui augmente les services, et non pas qui augmente la bureaucratie, je l'ai dit, mais ce sera un sujet.

Donc, on savait que la CAQ est un gouvernement qui est dépassé dans plusieurs enjeux, désorganisés également, mais la nouvelle variante, avec la partielle qui s'en vient dans Terrebonne, c'est que c'est un gouvernement qui, ouvertement, manque de motivation. Et nous, on ne manque aucunement de motivation et on est contents de continuer ce rôle-là, qui est constructif, mais qui oblige ce gouvernement-là à une reddition de comptes dans les dossiers qui ne fonctionnent pas. Donc, voilà notre mission cette session. Des questions?

Journaliste : Oui, peut-être sur votre plan en immigration. Vous avez décidé de le reporter.

M. St-Pierre Plamondon :Il n'est pas reporté. C'est, donc, au cours des prochaines semaines. Mais se pose la question, qui est identique à la question qui se posait dans Jean-Talon : Est-ce que... Quelle est la date, là? Quels sont les indices de déclenchement de la partielle? S'il y a une partielle, là, comme dans Jean-Talon, on va être entièrement consacrés à la partielle et aux enjeux de Terrebonne, même chose que ce qu'on avait fait dans Jean-Talon. Donc là, on...

Journaliste : Donc, c'est reporté?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, ce n'est pas reporté...

Journaliste : ...sur pause?

M. St-Pierre Plamondon :Ce n'est même pas mis sur pause, mais ça peut être interrompu par un déclenchement...

Journaliste : ...j'essaie de voir le lien entre l'élection partielle puis le plan.

M. St-Pierre Plamondon :C'est le même que lorsqu'on déposait les finances d'un Québec indépendant pendant la partielle de Jean-Talon. On avait pris la position qu'on ne voulait pas qu'une semaine de campagne qui doit être consacrée à la circonscription, soit consacrée à un sujet autre. Donc, s'il y a une partielle, même doctrine qu'il y a un an, on va se consacrer entièrement...

Journaliste : ...mois? Vous prévoyez le présenter quand, le plan, en date d'aujourd'hui?

M. St-Pierre Plamondon :Au cours des prochaines semaines. C'est sûr que là, on essaie de voir quelles sont les indications, à deux niveaux. C'est-à-dire le moment de la partielle. Puis également, le gouvernement de la CAQ parle d'annonces ou de négociations qui vont bon train, avec le fédéral, en matière d'immigration. La vérité, c'est que ça fait des années que ça ne bouge pas, pendant que le nombre d'immigrants temporaires augmente. Donc, on essaie de voir aussi à ce que notre plan soit adapté à là où est rendu le gouvernement. Pour l'instant, on n'a pas d'indication, donc ce sera dans les prochaines semaines.

Journaliste : ...l'automne...

M. St-Pierre Plamondon :C'est vraiment à l'automne.

Journaliste : C'est quoi, le «si»? Vous dites : S'il y a une partielle. Il y en a une, mais... Il n'y a pas de «si», mais s'il y a une partielle tôt, ou si...

M. St-Pierre Plamondon :S'il y a une partielle tôt, voilà, oui, oui...

Journaliste : Donc, s'il y a une partielle avant Noël, vous reportez votre plan?

M. St-Pierre Plamondon :Non. En fait, on va le faire tout de suite après la partielle. C'est sûr que c'est cet automne, là, pour revenir...

Journaliste : En même temps, c'est parce que, depuis un bon moment maintenant, on vous entend marteler qu'il y a une urgence en immigration puis ça a été le sujet de vos préoccupations l'année dernière au complet. Ce n'est pas un drôle de message de dire : Bien, non, notre priorité, en ce moment, ce n'est pas nécessairement ça, c'est de remporter Terrebonne?

M. St-Pierre Plamondon :Non, non, mais comme je vous dis, nous allons déposer notre vision de l'immigration, un modèle durable, équilibré et respectueux de la capacité d'accueil du Québec, un modèle qui intègre... On va présenter tout ça. C'est un document qui est très volumineux. Ça va avoir lieu cet automne. Il y a une variable, qu'on ne contrôle pas, qui est le moment de la partielle. Mais, sinon, ayez la certitude...

Journaliste : ...déclencher rapidement?

M. St-Pierre Plamondon :Oui. Je l'ai demandé et je le réitère : le plus rapidement possible pour la circonscription, à la demande des élus locaux. Si on ne finit pas le mandat, puis qu'on juge que ce n'est pas si grave de ne pas respecter son engagement, le minimum de respect, c'est de ne pas laisser la circonscription en plan trop longtemps, sans député.

Journaliste : ...deux partielles en même temps, pour Arthabaska?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, non. Je veux dire, là ce n'est pas du tout la même situation, là. Il y a une certitude qu'il y a une partielle dans Terrebonne, donc c'est celle-là qui doit être déclenchée.

Journaliste : Est-ce qu'on doit parler de votre plan d'immigration durant la partielle? C'est ça que je ne comprends pas. Donc, vous ne voulez pas qu'on en parle durant cette partielle-là? Vous voulez attendre après?

M. St-Pierre Plamondon :Lorsqu'on... Comme... Avant ou après, mais, lorsqu'on est en partielle, on sera entièrement consacrés aux enjeux de Terrebonne, comme on l'a fait pour Jean-Talon.

Journaliste : Avez-vous peur que le contenu de votre plan vous nuise dans Terrebonne?

M. St-Pierre Plamondon :C'est la même question qu'on me posait par rapport aux finances d'un Québec indépendant. J'avais répondu la même chose que je vais vous dire aujourd'hui : Si on mène une campagne sur une partielle, on veut que la campagne porte sur Terrebonne et sur la partielle, et c'est respectueux de la population et de ce processus-là.

Journaliste : Les gens de Terrebonne veulent savoir. Votre plan en immigration, ils veulent le connaître, eux aussi.

M. St-Pierre Plamondon :On va mener campagne sur les enjeux. Puis nos positions en immigration, quand même, on n'a pas été discrets ou on n'a pas manqué de transparence. Maintenant, de déposer un plan très volumineux, on va réserver un espace de discussion uniquement là-dessus.

Journaliste : Je m'excuse, j'ai raté le début. Vous l'avez peut-être précisé, mais je ne suis pas sûre de comprendre votre échéancier. Si la partielle est dans six mois, là, vous avez le déposer avant?

M. St-Pierre Plamondon :Ça va être cet automne dans tous les cas.

Journaliste : ...trois mois...

M. St-Pierre Plamondon : Je comprends que vous voulez une date précise, là. Ça va être cet automne, dans tous les cas, mais le moment va être en fonction de ce... cette partielle, qu'on ne contrôle pas. Si je le contrôlais, le moment de déclenchement de la partielle, j'aurais une réponse toute claire pour vous. C'est juste que je ne contrôle pas cette décision-là.

Journaliste : ...si la partielle est très tard, donc éloignée, on va le savoir bientôt, on va l'avoir bientôt, votre plan, là?

M. St-Pierre Plamondon : Exact.

Journaliste : Est-ce que l'immigration, c'est un enjeu dans Terrebonne?

M. St-Pierre Plamondon : C'est un enjeu parmi tant d'autres. Je ne vous dis pas que je ne parlerai pas d'immigration. Je vous dis que le plan de plusieurs pages ne sera pas déposé pendant la partielle. Il va y avoir un espace de discussion réservé à ça, puis la partielle va porter sur Terrebonne.

Journaliste : ...vous avez dit : On est clairs, de toute façon, depuis longtemps. Donc, on comprend que vous ne changerez pas de position sur l'immigration, là.

M. St-Pierre Plamondon : Non, il n'y a pas de surprise.

Journaliste : Vous souhaitez toujours qu'on...

M. St-Pierre Plamondon : Il n'y a pas de surprise. Mais c'est tellement différent.

Journaliste : ...qu'on réduise le nombre d'immigrants, là, à l'entrée.

M. St-Pierre Plamondon : Exact. Mais c'est tellement différent de l'approche de la CAQ, et c'est... Il y a une telle complexité, parce que l'immigration temporaire se divise en plusieurs catégories. Donc, on présente notre plan dans chaque catégorie. Ça va occuper l'espace lorsqu'on déposera... Un peu comme le budget d'un Québec indépendant, ça va occuper l'espace un bon deux semaines, et donc il va y avoir un espace approprié et réservé pour cette discussion-là.

Journaliste : ...aussi d'immigrants temporaires? On comprend que vous allez fixer un seuil d'immigrants...

M. St-Pierre Plamondon : On va réduire substantiellement le nombre d'immigrants temporaires sur le territoire et on va présenter comment.

Journaliste : Est-ce que les Québécois doivent se préparer à perdre de l'argent avec Northvolt?

M. St-Pierre Plamondon : Question fondamentale. Est-ce que le gouvernement a octroyé des centaines de millions, parce qu'on a déjà déboursé de l'argent, sans obtenir une quelconque garantie quant à cette activité économique, quant à la construction de l'usine? Et je regarde... Regardez l'actualité en Suède. Le Dagens Nyheter, qui est le journal suédois qui couvre l'actualité et les politiciens en Suède, tente de rassurer en disant : On n'a pas mis beaucoup de fonds publics — on parle de 100 millions dans l'article que je lisais hier — et l'argent qu'on a dépensé, on va pouvoir la récupérer. Se pose la question : Si on est rendus à près de 600 millions, là... Les chiffres varient, là, mais c'est entre 400 et 600 millions de déjà déboursés, en argent public, dans un projet où, vraisemblablement, on n'a pas fait nos devoirs, ni sur le plan environnemental, ni sur le plan des risques, ni sur le plan du calendrier. C'était vraiment un projet personnel à M. Fitzgibbon, qui n'est plus là.

Est-ce que, si jamais le projet bat de l'aile ou l'entreprise bat de l'aile, de sorte que l'usine n'a pas lieu, est-ce qu'on va récupérer... est-ce qu'on a prévu, au contrat, de récupérer ces sommes-là ou est-ce que ce sont des sommes qui vont s'envoler? On parle de centaines de millions de dollars qu'on a dépensés, un peu comme si c'était une poignée de change. C'est l'argent des Québécois, puis c'est des centaines de millions. Je pense que c'est une question fondamentale que vous posez.

Journaliste : À qui revient la tâche, désormais, de répondre aux questions sur ce projet, que vous qualifiez de personnel? Au PM ou à Mme Fréchette?

M. St-Pierre Plamondon : Au PM, sans l'ombre d'un doute. C'est lui qui a favorisé ses intérêts électoraux dans les sondages, aux dépens de l'intérêt public, en demandant à son superministre, qu'il qualifie de génie extraordinaire, de quitter, de manière précipitée, avant l'étude du projet de loi, de sorte que là, il y a une nouvelle ministre qui est censée maîtriser un dossier très, très complexe en l'espace de quelques jours. C'est de l'improvisation. Et c'est à François Legault de répondre du fait qu'il fait passer son affection pour les sondages avant l'intérêt public, qui aurait été d'assurer un minimum de continuité dans une œuvre très personnelle de Pierre Fitzgibbon, dans le cadre de laquelle on est passés d'un surplus énergétique à un déficit énergétique, avec tous les défis que ça implique lorsque la production d'électricité nous coûte maintenant 0,11 $ ou 0,12 $ du kilowattheure.

Journaliste : ...valu qu'il reste?

M. St-Pierre Plamondon : Pardon?

Journaliste : Il aurait mieux valu qu'il reste, M. Fitzgibbon?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, il me semble que, quand tu entreprends quelque chose, puis que tu crées un déficit énergétique, puis que tu as vendu de l'électricité à 0,07 $ aux Américains puis à 0,036 $ à des entreprises privées, alors qu'il en coûte 0,11 $ ou 0,12 $ à en produire... S'il y a un déficit, puis il y a un projet de loi sur la table, puis c'est le tien, en principe, tu termines. Mais ce qu'on comprend, c'est que Pierre Fitzgibbon aurait pu terminer mais s'est fait dire par le premier ministre : Pour mes intérêts électoraux, je pense que c'est mieux que tu quittes, puis on va s'arranger. Mais on ne peut pas être plus dans l'improvisation que ce matin, sur des sujets fondamentaux, notamment celui de la privatisation d'une partie des activités d'Hydro-Québec.

Journaliste : Mais comment le départ de M. Fitzgibbon sert les intérêts électoraux de la CAQ?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est-à-dire que, de l'aveu même du premier ministre, c'était une distraction. Il était trop transparent sur des choses comme l'augmentation des tarifs, le fait qu'il allait quitter éventuellement, et on a décidé, à l'interne, pour des raisons qu'on ne nous dit pas au complet, j'ai l'impression, là, que mieux valait que Pierre Fitzgibbon disparaisse. Mais c'est parce que c'est... ça crée une situation très difficile sur le plan de l'étude de ce projet de loi. On a suggéré, au moins, de prendre une pause, laisser à la nouvelle ministre le temps de s'approprier le dossier. Donc, vous me posez la question : Qui doit répondre de cette improvisation-là? À nouveau, c'est François Legault. C'est politique.

Journaliste : Vous parliez de la privatisation. Il y avait des tensions, quand même. M. Fitzgibbon, il voulait plus de privé, lui, puis le PM et Hydro ont mis leur pied à terre. Ce n'est pas une bonne nouvelle, ça, pour les Québécois?

M. St-Pierre Plamondon :Moi, je suis contre la privatisation des activités d'Hydro-Québec. Mais le sujet ici, c'est, lorsqu'on prend un engagement, auprès des électeurs, sur quatre ans, aussi, minimalement, lorsqu'on prend l'initiative d'un projet de loi qui pourrait complètement changer le portrait de l'énergie au Québec... Vous me posez la question : Est-ce qu'il aurait dû terminer ce qu'il avait initié? Et la réponse, évidemment, c'est oui. Mais il s'est fait dire par le premier ministre de se tasser, dans quel cas il y a des conséquences au niveau de l'improvisation.

Journaliste : Est-ce que c'est responsable de promettre, comme le premier ministre l'a fait, de geler les tarifs à 3 % pour le résidentiel?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, je suis curieux de savoir... Moi, je suis d'accord avec l'orientation d'augmenter les tarifs des entreprises, mais, en même temps, ce que la CAQ a fait au cours des dernières années, c'est de vendre aux entreprises, à très, très bas prix, cette énergie-là. Donc, c'est très contradictoire. À nouveau, c'est de l'improvisation, parce que, lorsqu'on vend à 0,036 $ à des entreprises, puis qu'on sait que notre coût de production est à 0,11 $ ou 0,12 $, puis qu'on est en déficit, c'est surprenant ensuite, quelques années plus tard, de dire : Ah bien, vous savez quoi? On va augmenter les tarifs des entreprises, donc.

Journaliste : ...est-ce que vous, par exemple, vous êtes d'accord avec geler les tarifs à 3 % pour le résidentiel?

M. St-Pierre Plamondon :Nous, on n'a aucune augmentation du tarif résidentiel dans notre programme, on n'a jamais, non plus, mentionné ça. Donc, on est d'accord avec l'idée d'augmenter le tarif des entreprises, mais on est curieux, étant donné qu'on n'a pas l'information sur la planification énergétique d'Hydro-Québec, on ne l'a pas au complet, là... curieux de savoir : Le premier ministre est-il en train d'improviser, pour contredire ce que Pierre Fitzgibbon venait tout juste de dire, ou est-ce que ça correspond véritablement à un plan? Dans quel cas, on est ouverts à l'étudier, là, c'est-à-dire, on augmente qui, à quel taux. Pour l'instant, on n'a rien.

Journaliste : ...vous avez commencé votre transition, là. Un gouvernement du Parti québécois ferait quoi avec les tarifs d'électricité, sachant qu'il faut investir massivement? Quelqu'un va payer, là. Qui va payer?

M. St-Pierre Plamondon :Qui va payer?

Journaliste : Qui paie pour que les tarifs soient à 3 %?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, c'est-à-dire qu'il y a déjà un bloc patrimonial. Les prix bas puis l'augmentation à 3 %, c'est l'oeuvre de... C'est comme une richesse collective qu'on s'est donnée il y a plusieurs décennies, qu'on peut conserver si on ne place pas le Québec en déficit énergétique, en vendant, en rabais, les surplus. Mais là c'est ça que la CAQ vient de faire, elle a créé, donc, une situation de déficit, de toutes pièces, et, oui, c'est un casse-tête, parce que ça coûte très cher, produire de la nouvelle électricité.

Journaliste : La question, c'est : On augmente les entreprises à combien? 4 %, 5 %, 6 %, comme l'a dit le PM, ou on mange le dividende d'Hydro-Québec? Tu sais, c'est quoi, la solution? On va chercher où l'argent?

M. St-Pierre Plamondon :Je vais attendre de voir ce que le PM a préparé, comme planification, puis l'impact, justement, sur les finances d'Hydro-Québec. Donc, ça sert aussi à ça. Mais qui est responsable de la déclaration qu'on va geler à 3 % le tarif résidentiel, mais qu'on va augmenter les entreprises? C'est le PM. On se croise les doigts que ce n'est pas une autre affirmation en l'air, en fonction du sondage du jour, puis que ça correspond à une vraie planification. Dans quel cas, bien, on va étudier ça avec bonne foi.

Journaliste : ...vous êtes-vous trop avancés en révélant que vous faites des appels pour créer votre futur cabinet?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, écoutez, je ne sais pas si on me reproche de ne pas avoir menti, mais il y a un journaliste qui fait son travail et qui me pose une question en fin d'entrevue : Avez-vous un tel comité de préparation à la prise de pouvoir en 2026? Puis la vérité, c'est qu'on a un tel comité, comme on a un comité en éducation pour préparer un sommet sur l'éducation, comme on a un comité sur les candidatures féminines. Je ne nommerai pas tous les comités, mais on a beaucoup de richesse dans les générations de péquistes qui ont servi au gouvernement. Et le journaliste me pose la question. Je lui ai répondu la vérité.

Et, tu sais, si on prend un pas de recul, ce qu'on reproche le plus à la CAQ et aux politiciens en général, c'est le manque de transparence et le manque de préparation. Nous, on est sérieux, puis notre objectif, c'est de former le gouvernement en 2026. Donc, oui, on se prépare, et je n'ai pas honte de ça. Donc, qu'un journaliste me pose la question... ce n'était pas moi qui voulais l'amener, mais, en fin d'entrevue, si on me pose la question, je ne mentirai pas. Je ne vois pas de raison de cacher le fait que, sur tous les sujets, on se prépare, on est rigoureux, et je pense que c'est ce qui nous distingue de la CAQ, qui est, souvent, en train de travailler sur un coin de table. Nous, on fait nos devoirs, puis on a un objectif, et on est sérieux.

Journaliste : En éducation, justement, Québec solidaire propose un programme national d'alimentation scolaire. Je me souviens de la campagne électorale avec M. Lisée, j'étais présent dans l'appartement de Rosemont, où qu'il proposait, essentiellement, quelque chose de... 

M. Bérubé : ...sandwich.

Journaliste : ...oui, c'est ça, de similaire. Est-ce que vous comptez tendre la main à votre... à Québec solidaire pour dire : Faisons, tu sais, force commune, face au gouvernement, pour faire avancer ce projet-là, puisque vous semblez avoir des accords?

M. Bérubé : Tendre la main, on était là avant. On a proposé...

Journaliste : ...

M. Bérubé : Non, je pense que vos lecteurs, ça les intéresse.

Journaliste : ...et on l'a écrit. Mais ce n'est pas ça, ma question. C'est...

M. Bérubé : Je ne l'ai pas lu dans votre journal, ça.

Journaliste : Ah! bon, bien, j'irai le retrouver. Mais est-ce que vous voulez travailler avec eux pour faire avancer ce dossier-là?

M. Bérubé : Je les remercie de se joindre à notre proposition, qu'on a faite bien avant eux. Il y a plusieurs États américains qui sont allés de l'avant, notamment le Minnesota de M. Walz. Il trouve que c'est une bonne idée et puis il s'ajoute à ceux qui croient ça, alors on va travailler ça ensemble. Mais ce n'est pas Québec solidaire qui... On va tout faire ça ensemble, on est ouverts.

M. St-Pierre Plamondon :Mais il y a une nuance, par contre. Dans ce que le Parti québécois avait proposé, ce n'était pas un programme universel de gratuité partout, là, parce que ça change énormément les paramètres financiers, ça change aussi la responsabilité des parents. Nous, ce qu'on proposait, c'était des lunchs qui sont servis au coûtant, au prix coûtant pour tous les enfants, sauf des enfants qui n'ont pas les moyens. Donc, on voulait un programme qui est quand même différent de ce que QS propose, c'est-à-dire que l'État paie tout.

Journaliste : Donc, vous n'êtes pas d'accord avec ce que QS propose?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, on est d'accord que les enfants, à l'école, devraient pouvoir apprendre le ventre plein, mais on n'a pas la même approche, parce que nous, on pense que les parents devraient être responsables du coût de ce lunch-là, sauf pour les familles qui n'ont pas ces moyens-là. Donc, c'est une approche différente. Donc, le sujet est lancé. Mais ça a été fait aux États-Unis notamment.

Le Modérateur : On va prendre une dernière question, si vous en avez une.

Journaliste : Bien, moi, je peux en poser une là-dessus. Mais pourquoi que ça devrait être le gouvernement qui est responsable de ça, plutôt que des organismes communautaires? C'est déjà le cas, là, pour des collations, pour certaines choses dans les écoles.

M. Bérubé : Bien, il y a déjà beaucoup d'initiatives qui existent, le Club des petits déjeuners, il y a plusieurs organisations partout au Québec. Les CPE le font de façon systématique. Parce que ça permet de coordonner une action où on a un standard de qualité partout au Québec. On a une offre universelle qui... Évidemment, si des enfants n'en veulent pas, ils ne sont pas obligés, mais ça offre un standard. Alors, partout aux États-Unis... je pense qu'ils sont rendus à huit États... ça fonctionne très bien, un peu partout dans le monde.

Il y a des enfants qui, malheureusement, ne mangent pas, pour toutes sortes de raisons. Est-ce qu'on devrait les pénaliser, en disant : Bien, vos parents devraient le faire? Je pense que c'est un beau programme. Puis on est une société qui est capable de le faire, qui a cette générosité, et on assure vraiment, là, de standards de qualité pour les enfants. Alors, c'est dans ce sens-là que... notre proposition du printemps 2023 était dans ce sens là. Et là il y a de plus en plus de gens qui en parlent. C'est une bonne idée, et si le gouvernement veut cheminer là-dedans, il peut compter sur notre concours.

Journaliste : C'était une bonne idée de Jean-François Lisée en 2018.

M. Bérubé : C'est une combinaison des deux.

Journaliste : C'est peut-être une personne qui pourrait être intéressante pour votre transition?

M. Bérubé : Bien, 2018 et 2023, les deux idées vont dans le même sens, donc assurer aux enfants une alimentation de qualité en milieu scolaire, un repas.

Journaliste : ...qualité n'est pas toujours là en ce moment? On peut penser ça.

M. Bérubé : Ça varie. Puis ils ne sont pas tous équipés, aussi, pour l'instant.

M. St-Pierre Plamondon :Dans les CPE, honnêtement, c'est impeccable, moi, ce que j'ai vu, puis je peux en parler sur une base personnelle. Donc, écoutez, on est ouverts à la discussion. Il y a une différence sur l'approche, le modèle, et donc combien ça coûterait à l'État, mais la discussion, nous autres, on est ouverts, là, on est disponibles.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 10 h 50)