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Point de presse de M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de transports et de mobilité durable

Version finale

Le vendredi 31 mai 2024, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-six minutes)

M. Arseneau : Alors, bonjour, tout le monde. J'ai le bonheur d'être accompagné par la porte-parole nationale du Parti québécois, Méganne Perry Melançon. Juste avant de lui céder la parole, je voudrais dire que demain, 1er juin, ce sera le deuxième anniversaire de la mise en place du Programme d'accès aérien aux régions qui devait révolutionner le transport aérien régional. Et ce qu'on peut constater, là, c'est qu'évidemment, c'est tout le contraire. La situation n'a jamais été aussi pénible, en matière de transport aérien régional, parce que le programme n'a pas livré évidemment la marchandise à plusieurs égards.

Premièrement, dès le départ, il y avait des failles. Par exemple, on ne peut pas se déplacer d'une région à une autre puis avoir un billet d'avion à rabais. C'est un programme pour les régions, mais les gens des régions ne peuvent pas voyager entre régions en se prévalant du programme. Mais, plus profondément, il y a d'autres améliorations qui peuvent être apportées, puis on a toujours reporté les échéances, mais c'est qu'on a travaillé que sur la stimulation de la demande, sans parler de l'offre. Et pourtant je suis en contact avec plusieurs promoteurs, y compris des transporteurs actuels qui ont des projets, là, à mettre en œuvre pour améliorer la desserte aérienne, que ce soit à Gaspé, que ce soit en Abitibi, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, ou encore sur la Côte-Nord, et le gouvernement continue de faire la sourde oreille.

Alors, aujourd'hui, à l'occasion du deuxième anniversaire du programme PAAR, bien, je demande au gouvernement enfin d'agir, ça suffit l'immobilisme, et de non seulement améliorer le programme PAAR, mais permettre aux transporteurs qui ont des projets d'aller de l'avant pour les mettre en œuvre, pour améliorer la mobilité interrégionale et entre les régions et les grands centres. Merci.

Mme Perry Mélançon (Méganne) : Bon matin. Je tenais à être ici ce matin, parce que je suis très inquiète de la situation de la montée des cas de féminicide au Québec. Vous souvenez-vous de 2021, où on était devant 26 cas de féminicide en pleine pandémie? Le débat était sur toutes les lèvres. En fait, il y avait des marches partout, j'ai assisté à une à Gaspé. C'était vraiment un débat de société que nous avions sur la question des féminicides. Et je trouve qu'en date d'aujourd'hui, si on regarde le nombre de cas, on est passé à 14 féminicides, neuf en contexte conjugal. On est... On a atteint finalement le nombre total de l'année 2023, et on est au cinquième mois de l'année.

Alors, moi, ce matin, j'aimerais qu'on ait une mise au point de ce qui est fait concrètement avec tout le plan d'action qui avait été annoncé et déposé en 2021 et qui s'échelonne jusqu'à 2026. Qu'en est-il de ce plan-là? Je pense qu'il faudrait savoir qui le pilote aussi : Est-ce que c'est le ministre de la Sécurité publique? Est-ce que c'est la ministre de la Condition féminine? Il y avait tout ce débat-là aussi de qui prenait le dossier en charge en 2021. Et là je n'entends plus rien. Alors, ça me désole et ça m'inquiète énormément, parce qu'il faut qu'on trouve une façon de freiner ça pour 2024, puis s'assurer qu'on fasse suffisamment de prévention pour que plus une ne soit victime de son... de son conjoint ou même d'un autre homme. Alors, cessons les féminicides au Québec, on est capable de faire ça. Puis je pense qu'il faut qu'on en fasse un débat beaucoup plus important en ce moment au Québec. Alors, je sais qu'il y a quelques journalistes qui ont fait des articles, il faut en faire plus, là, et questionner sérieusement le gouvernement là-dessus. Merci.

Journaliste : Qu'est-ce qu'il manque...

Mme Perry Mélançon (Méganne) : Bien, il manque de... pas de coordination, mais il manque de communication d'une part. Ça, c'est la première chose que je dirais ce matin. On a vu aussi des refus pour des maisons d'hébergement. Où est-ce qu'on en est? Je sais qu'on voulait regarder par cas chaque... analyser ces projets-là pour voir pourquoi il y avait des coûts aussi élevés. Mais, vraiment, il y a beaucoup de demandes aussi qui sont sans réponse dans les hébergements d'urgence, les maisons d'hébergement. Alors, on avait augmenté, bonifié ces enveloppes-là il y a quelques années, mais force est de constater que la demande est encore trop élevée pour ce qu'on est capable de faire.

En matière de prévention, il y a aussi tout le contexte judiciaire aussi, là, et certains pouvoirs au fédéral, donc... Bien, je pense qu'il faut regarder les 40 quelques propositions du rapport Rebâtir la confiance puis regarder si tout est fait en ce moment et... En tout cas, il y a vraiment beaucoup de travail à faire, je pense, encore aujourd'hui, parce qu'on est à des niveaux qui s'en vont, si la tendance se maintient, vers le 26 féminicides de 2021, alors qu'on était censé avoir mis un filet de sécurité en place pour s'assurer qu'il n'y en ait pas une de plus.

Journaliste : Vous trouvez que le gouvernement est absent dans ce dossier-là?

Mme Perry Mélançon (Méganne) : Bien, moi, j'ai vu quelques questions au salon bleu, quelques articles, mais on n'est pas du tout dans le niveau de débat qu'on avait en 2021, mais on est au même niveau de féminicide actuellement. Donc, je pose la question ce matin : Qu'est-ce qui est fait? Parce que, s'il n'y a pas... 

M. Arseneau : ...

Mme Perry Mélançon (Méganne) : Bien oui, pilote dans l'avion, pour reprendre le sujet du jour.Bien, moi j'espère que le nécessaire est fait, mais je ne le sais pas, et, comme citoyenne, je suis très inquiète. Alors, je pense qu'il n'y a pas seulement moi qui est inquiète présentement.

Journaliste : ...le rapport Rebâtir la confiance a été tabletté.

Mme Perry Mélançon (Méganne) : Bien, il y a eu quand même la création du tribunal spécialisé qui était comme un gros, un gros morceau, ça fait que tabletté pas dans son ensemble. Mais il faut... il faut regarder si toutes les propositions qui ont été faites dans ce rapport-là sont... Je pense qu'il faut continuer puis faire le suivi de ça, parce que, clairement, on n'a pas toutes ces informations-là présentement sur le travail du gouvernement et même qui, qui s'en occupe, parce qu'on avait donné cette tâche-là à Geneviève Guilbault, à l'époque, parce que c'était la Condition féminine qui était là-dessus. Puis finalement on a réalisé que l'ampleur du problème nécessitait que la Sécurité publique s'en mêle. Donc, est-ce que M. Bonnardel... On l'a questionné hier, mon collègue Pascal Paradis en a parlé des féminicides, puis, bien, c'était une question plus générale, mais on n'a pas eu de réponse claire là-dessus. Donc, moi, je n'ai jamais entendu M. Bonnardel se prononcer là-dessus...

M. Arseneau : ...

Mme Perry Mélançon (Méganne) : ...et Mme Biron non plus.

Journaliste : M. Arseneau, sur le GAP, là, c'est la dernière journée aujourd'hui. On entend que les médecins, ça nous a été confirmé, là, ils sont prêts à mettre de l'eau dans leur vin. Est-ce que tout le monde doit faire preuve de souplesse pour que ça se poursuive dès demain?

M. Arseneau : Bien, moi, je l'ai dit dès le départ, là, quand on a vu qu'on avait un bras de fer, un nouveau bras de fer entre le gouvernement puis les médecins, que l'échec n'est pas une option. Aujourd'hui, on doit trouver une solution. Et on le sait depuis la mise en place du GAP, que la date d'échéance c'est... c'est aujourd'hui. Alors, à un moment donné, là, il faut être raisonnable. Ce sont les citoyens du Québec qui paient pour la mésentente entre le gouvernement et les médecins, la négligence du gouvernement à s'assurer qu'on puisse avoir une continuité dans le programme. Moi, j'ai ce problème-là, mais aussi le fait que les médecins, à l'heure actuelle, évidemment, se servent de la situation pour, justement, mettre de la pression. Je pense que ce serait irresponsable d'aller de l'avant, là, avec l'abandon des gens qui ont des patients orphelins, qui ont besoin de services plus que jamais.

Journaliste : ...est-ce qu'on continue à donner de l'argent aux médecins pour qu'ils déploient le GAP, là, finalement?

M. Arseneau : Mais, en fait, moi, je vous rappelle que l'intention du gouvernement... La proposition du Parti québécois était la même également en 2018 : revoir le mode de rémunération des médecins. Le gouvernement de la CAQ a décidé de faire fi de cet engagement-là, de renier sa promesse puis de continuer à distribuer des primes. Puis aujourd'hui ils sont Gros-Jean comme devant, en disant : Là, j'ai nourri la bête, mais elle en veut encore plus, alors je vais cesser de la nourrir, puis c'est les citoyens qui vont payer pour. Alors là, c'est l'échec gouvernemental, là.

Alors, moi, je ne suis pas pour l'idée de donner des primes pour se présenter au travail puis pour faire le travail auquel on est en droit de s'attendre. Mais, à un moment donné, je ne suis pas non plus dogmatique au point de dire : Aujourd'hui, bien, on ne verse plus les sommes qu'on a promises et puis on laisse tomber les citoyens.

Journaliste : ...primes transitoires parce que, revoir la rémunération, c'est long, là.

M. Arseneau : Bien, en fait, moi, je leur demande de s'entendre sur un cadre de négociation de la rémunération des médecins, mais, en attendant, d'assurer les services à la population, et je pense que ce serait irresponsable, pour les uns comme pour les autres, de le faire.

Journaliste : ...

M. Arseneau : Bien, en fait, moi, je... On dit qu'il y a une proposition de compromis, puis je ne suis pas partie prenante aux négociations, mais moi, je crois qu'on ne peut pas, ni d'un côté ni de l'autre, faire preuve de, comment dire, là, de fermeture quand il est question d'assurer les services. Alors, moi, je pense qu'ils peuvent... ils sont adultes, vaccinés, ils doivent s'entendre pour une période donnée, le temps d'avoir une entente qui reflète les besoins mais aussi la capacité de payer du gouvernement du Québec en matière, là, de rémunération des médecins.

Journaliste : Vous dites «nourrir la bête», mais donc qu'est-ce que vous dites des médecins qui, justement, continuent d'accumuler les primes, ne veulent plus... ne veulent plus traiter des patients quand les primes s'arrêtent? Je veux dire, on est rendus où, là?

M. Arseneau : Bien, exactement, on est rendus à la révision du mode de rémunération des médecins. Mais moi, si je fais une entente avec vous puis je dis : Je vais vous payer 120 $, là, pour chaque patient, et puis ça va nous permettre de mettre en place un service. Puis le service va bien, on en est fiers au gouvernement, on l'applaudit tous les jours. Puis, à un moment donné, on dit : Le service va bien, maintenant, les conditions selon lesquelles on l'a mis en place, là, mais on va les changer, maintenant, tu vas faire ça gratis. Bien, je peux comprendre la réaction des médecins.

Journaliste : ...ce n'est pas une surprise, là.

M. Arseneau : Bien, mais l'entente qui venait à échéance, ce n'était pas l'entente sur la prime, c'était l'entente sur la prime pour opérer le GAP. Alors, ça, c'est un tout. Alors, le gouvernement ne s'est pas assuré...

Journaliste : ...ce n'est pas arrivé du jour au lendemain, comme un cheveu sur...

M. Arseneau : Exact. Mais c'est exactement ce qu'on disait.

Journaliste : ...dans un verre de Romanée-Conti, là.

M. Arseneau : Bien, exactement. Alors, moi, ce que j'ai dit d'ailleurs, à l'Assemblée nationale, à M. Dubé, c'est la chose suivante : Vous avez annoncé le GAP comme un succédané à votre promesse de réviser la révision des médecins d'une part... la révision du mode de rémunération des médecins, d'une part, et à votre engagement d'avoir un médecin de famille pour chaque Québécoise et chaque Québécois. Donc, vous avez fait une annonce qui se voulait historique il y a deux ans. Quand on veut s'inscrire dans l'histoire, à un moment donné, mais on s'assure que ça dure plus longtemps que deux ans, ce que le gouvernement n'a pas fait. Il n'a jamais planifié l'après-entente. Et là, aujourd'hui, on se retrouve Gros-Jean comme devant, avec des milliers de Québécois qui n'auront pas accès à des services de première ligne. Il y a-tu quelqu'un qui est responsable de cet échec-là, autre que le ministre qui a annoncé ce geste historique là, mais qui n'a pas planifié la suite?

Journaliste : ...la responsabilité du ministre, M. Arseneau, hier, le CISSS de la Côte-Nord a mis la faute sur le ministère, la décision, là, de...

M. Arseneau : C'est pathétique.

Journaliste : Oui. Bon. Ce matin, la P.D.G. du CISSS refuse des offres d'entrevue. Comment vous qualifiez cette attitude du CISSS?

M. Arseneau : Moi, je pense que le CISSS a une responsabilité de s'expliquer. Je pense qu'effectivement ce sont des gens qui sont des responsables d'un réseau pour toute une région puis ils doivent rendre des comptes, non seulement au ministre, mais également à la population desservie.

Mais ça, soit dit en passant, la raison pour laquelle on ne rend plus de comptes à la population, c'est parce que la réforme Barrette a fait en sorte que la population n'a plus voix au chapitre, parce que les conseils d'administration ne servent plus à rien et puis que la population n'est plus impliquée dans les services de proximité de santé qui sont dispensés un peu partout à travers le Québec. Ça, c'est la réforme... la réforme Barrette qui a été justement consolidée par la réforme Dubé. Alors, aujourd'hui, il n'y a plus personne qui est responsable des décisions qui sont à l'encontre de l'intérêt public dans nos hôpitaux puis dans nos soins de santé.

Alors, la responsable, la directrice générale se défile, c'est scandaleux, mais que le ministre lui fasse porter l'entièreté du problème alors qu'il a une directive qui dit : Si les gens, là, veulent rester trop longtemps en hôpitaux, sacrez-les dehors, sinon vous les facturez à gros prix. C'est ça, la directive gouvernementale : On l'a écrit, mais on ne voulait pas que vous l'appliquiez. O.K. Ça, le ministre se défile aussi là-dessus. Mais pire encore...

Journaliste : ...surpris de ça hier?

M. Arseneau : Bien, monsieur... Comment se surprendre d'ailleurs, bien, qu'il y ait une directive qui existe puis qu'on l'applique? C'est assez particulier. Mais on dit : Oui, mais il faut faire preuve de discernement ou de jugement dans une situation qui est plus complexe, j'imagine, qu'on avait imaginé lorsqu'on a rédigé la directive. Bon, O.K., mais pourquoi la situation, elle est plus complexe puis plus délicate? Parce qu'on a adopté, il y a un peu plus d'un an, une loi qui dit qu'on va sevrer des agences privées de placement, et puis on sait très bien que la Côte-Nord est hautement, est totalement dépendante de la main-d'oeuvre indépendante. Mais qu'on n'a pas prévu la mesure transitoire nécessaire pour justement ramener des gens dans... des employés, du personnel dans le réseau, on n'a jamais prévu qu'à partir du 16 ou du 18 mai, là, on allait avoir des ruptures de service.

Pourquoi ces gens-là ne se parlent pas? Pourquoi la directrice du CISSS, la directrice générale du CISSS, qui est l'employée, là, en ligne directe avec M. Dubé, n'a pas dit : Écoutez, là, l'application de cette mesure-là, ça va faire en sorte qu'on va avoir des ruptures de service, puis que le ministre semble l'apprendre par les médias, qu'on va fermer la pouponnière, puis on commençait à envoyer des nouveau-nés un peu partout à travers le Québec, puis on va sacrer les personnes aînées dehors parce qu'on n'a pas d'infirmières pour s'en occuper, et puis que sa réponse, c'est : Il y a une équipe volante qui va être mise en place, là. Mais on apprend, une fois que la sortie médiatique a été faite, que ça ne sera pas avant le 20 juin, mais ça, c'est un mois après la mise en place des mesures de rupture de service.

Ça fait que la totalité, là, de ce dossier-là, c'est de l'improvisation de la part du ministre et puis du lançage de balle de l'un à l'autre. C'est des gens qui n'ont pas pris leurs responsabilités face à des décisions qui, au départ, semblaient sensées, mais dont les conséquences étaient prévisibles.

Le Modérateur : ...une dernière en français.

Journaliste : Vous parlez de la directive ministérielle, mais Christian Dubé hier déchirait sa chemise, là. Est-ce que c'était à quelque part du mauvais théâtre?

M. Arseneau : Oui, absolument. J'aime... j'aime l'expression. En fait, souvenez-vous, en Estrie, il est arrivé à peu près la même chose. Il me semble, c'était dans la région de Sherbrooke. Puis on s'était scandalisé du fait qu'il y avait... on manquait de places d'hébergement en CHSLD, puis qu'il y avait des patients qui étaient à l'hôpital puis qui n'avaient plus besoin de soins aigus. Il fallait pouvoir leur trouver un hébergement. Et on avait dit aux patients : Bien, vous allez aller... on a trouvé une place à 150 kilomètres de chez vous. Et là ça avait fait scandale à l'époque. Mais, à défaut de quoi, c'était 1 200 $ ou 1 500 $ par jour, là, que la personne serait facturée pour rester. On a déjà vécu cette situation-là, sauf que, cette fois-ci, c'est exacerbé par le fait qu'on n'a pas les ressources humaines pour soigner les gens à l'hôpital.

Alors, que le ministre aujourd'hui feigne la surprise et l'indignation, bien, moi, je trouve que ça devrait susciter l'indignation des gens, des Québécois qui paient leurs taxes et leurs impôts en espérant d'avoir des services. On paie toute notre vie pour des services universels, gratuits et accessibles partout au Québec, puis qu'on voit qu'il y a un service de deuxième ordre qui est donné à des citoyens de deuxième zone, c'est-à-dire les gens, aujourd'hui, de la Côte-Nord... demain de l'Abitibi, puis, après-demain, ce sera la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine. Puis le ministre dit : Je n'aurais jamais imaginé que ça pouvait se produire ici, et je vais blâmer tous ceux qui travaillent pour moi puis qui ont des directives que je leur ai fournies. Il y a quelque chose d'aberrant là-dedans.

Journaliste : Pourquoi il agit comme ça, vous pensez? Vous dites que vous...

M. Arseneau : Bien, il veut se déresponsabiliser d'un système qui s'effondre et pour lequel les solutions qu'il a mises en place, c'est un brassage de structures dont on va voir les résultats dans cinq, 10 ou 15 ans, grâce à... aux personnes qu'il a nommées et qu'il est en train de structurer, là, dans une nouvelle superstructure où il n'y a pas grand monde qui est payé moins que 350 000 $ par année. Mais ça, là, ça ne donne pas des services à la population, puis on commence à voir, effectivement, que les résultats de l'attention qui a été portée sur un projet de loi qui a été passé par bâillon, puis une nouvelle structure qu'on veut imposer, pendant que les citoyens, les patients continuent de demander des services minimaux, là, c'est-à-dire on peut-tu prendre soin des personnes les plus... les plus malades, et puis héberger les personnes âgées qui ont bien besoin de... du soutien de l'État.

Journaliste : Legouvernement du Parti québécois ferait quoi, avec Santé Québec, qui a été mis... une nouvelle structure qui a été mise en place? Il ferait quoi avec?

M. Arseneau : C'est... c'est le grand dilemme. Nous, on ne souhaitait pas un brassage de structures, puis les deux premières années où j'ai agi comme porte-parole en matière de santé, j'ai rencontré à peu près tous les groupes communautaires, services sociaux et santé, et tout le monde disait : On a nos problèmes, on a des solutions à apporter, mais, s'il vous plaît, ne prononcez pas le mot en «r», ils étaient tous traumatisés de la réforme de M. Barrette, puis là je parle d'il y a à peu près deux ans. On voulait tenter de travailler dans les cadres de la réforme puis d'améliorer les choses. Moi, c'est ce que j'ai entendu sur le terrain toujours. Lorsque le plan santé a été annoncé, bien, on s'est dit... Le plan était basé sur la décentralisation, vous souvenez-vous, là?

Journaliste : Vous ne répondez pas à la question,parce qu'elle vous demande... Là, ils l'ont fait, le changement de structure, il y a une agence qui est en train de se mettre en place. Si vous êtes au pouvoir, la question, si je ne me trompe pas, c'est : Vous allez faire quoi avec ça après? C'est ça, là.

M. Arseneau : Merci de me ramener...

Journaliste : ...de vos histoires qui remontent jusqu'à... jusqu'à Marie de l'Incarnation, là.

M. Arseneau : Vous savez que l'histoire, nous, on pense que c'est une façon de comprendre notre présent puis de planifier notre futur, mais la réponse, c'est, lorsqu'on crée une structure comme celle-là, le plus souvent, on est obligé de faire avec. Alors, moi, si vous me dites aujourd'hui : Est-ce qu'on va scraper Santé Québec demain? Bien, on verra dans quel état est le système de santé, mais nous, on ne l'aurait pas fait. Mais, une fois qu'on est... qu'il l'aura fait, est-ce que ça va coûter plus cher puis ça va donner de meilleurs résultats de tout jeter ça à la poubelle? On va le considérer, par exemple. Parce que, si, effectivement, on met une superstructure qui vient juste ralentir l'évolution puis la performance du réseau, on n'en fera pas de cas, puis on ne retiendra pas un héritage qui est bancal. Mais, s'il y a moyen de travailler avec et d'aller plus vite, bien, on va le faire, mais je ne peux pas le présumer aujourd'hui.

Juste, en terminant, parce que je sais qu'on manque de temps, mais je vais revenir sur le projet de loi n° 65, parce que les partis de la CAQ et Québec solidaire nous avaient mis au défi, là, de collaborer sur ce projet de loi là. Je vous invite à aller écouter ce qu'on a discuté hier. On a fini l'étude du projet de loi. Et moi, je suis très fier de la contribution qu'on a apportée, parce que, dès l'article 1, ce qu'on a proposé, c'est que le moratoire sur les évictions, là, qu'on ne se concentre pas juste à trois ans, qu'on s'assure que ça puisse être prolongé si on a besoin de le faire. Et cette proposition-là a été retenue, et avec pour conséquence que, dans l'article 11.1, on s'est assuré que le gouvernement, quel qu'il soit, en 2027, en février 2027, bien, puisse déposer un rapport sur la mise en œuvre de la mesure qui empêche les évictions et puis qu'on se donne le temps, si on doit prolonger cette mesure-là, d'adopter un nouveau projet de loi pour ce faire.

L'autre élément, c'était la question de la protection des aînés. On était d'accord, évidemment, avec les propositions qu'on avait déjà défendues, c'est-à-dire de ramener l'âge de 70 à 65 ans. Donc, on a appuyé cette proposition-là. L'augmentation du revenu minimal aussi, qui est déjà... pour être admissible à cette protection-là, à 125 %, on était d'accord. Et il y avait une autre mesure qui a été oubliée par la ministre, c'est-à-dire de réduire de 10 ans la durée d'occupation des lieux à cinq ans pour pouvoir obtenir la protection de l'État. Et j'ai fait ce débat-là avec la ministre, et, curieusement, elle a dit : C'est une question d'équilibre. Mais moi, j'ai dit : Il faut opposer la notion d'équilibre, que vous n'arrivez pas à définir, à la notion d'équité puis à la notion de non-discrimination. Parce que ce que je veux amener, puis c'est important, c'est de dire qu'aujourd'hui on va avoir deux classes de citoyens de 65 ans, une qui va être protégée, l'autre qui ne le sera pas.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Journaliste : ...creating the GAP. Today is the last day before it expired. Just how concerned are you at this point for patients and... when it comes to the GAP, potentially taking on fewer appointments?

M. Arseneau : I'm very concerned, because it should have been solved right from the get-go, it is not, you know, acceptable that you come up with a historical agreement between the doctors  and the Government to put forward a solution to replace the promise by the CAQ to have one doctor for each Quebecker. So, it's a collective system that makes it easier to some extend or to… for people to have access to a doctor, and it seems to be working somewhat for… in the past two years, it's still, you know, in the making. And right now, because they didn't plan the future or the after the agreement, that you would just, you know, drop it. And I think both parties have a responsibility to reach an agreement before the end of the day, because it's irresponsible for doctors not to see their patients, but it's also irresponsible for the Government to let go of the system that, you know, seems to be working somewhat, because they didn't plan for the future.

Journaliste : Don't you think it's irresponsible?

M. Arseneau : It's irresponsible, yes.

Journaliste : No, but for also family doctors…

M. Arseneau : We agree.

Journaliste : You have agreement.

Journaliste : It's also irresponsible for family doctors…

M. Arseneau : I should be in Government, and you should be the doctor, and then we would agree, we would find agreement.

Journaliste : Well, I don't know if I would be good to become a doctor.

M. Arseneau : What was your question? I'm sorry.

Journaliste : It's just that I have a doctor in my family, already, it's enough.

M. Arseneau : Enough is enough.

Journaliste : They are paid $120 as a bonus to see… to get a new patient from the GAP. Now, they are saying to everybody: We're going to stop receiving those patients, because we don't get this bonus anymore. Don't you have a problem with this attitude?

M. Arseneau : O.K. I have a problem with this attitude because I think we should review completely the remuneration system or the way doctors are paid, what do you call it?

Journaliste : Bonus.

M. Arseneau : Yes, the... Not just the bonus system, the overall salary, salary charter?

Journaliste : Salary structure.

M. Arseneau : Salary structure. O.K. No, but that was what the governing party proposed in 2018, they said: We're going to review entirely the salary structure. Which they didn't, they just continued to give a little bit at a time a bonus for each act that the doctors would do. So now the doctors say: Well, you've fed me these bonuses for years and years, so I want it to get going, I want it to continue. It's like, O.K., just, for example, put yourself in a place of a journalist who says: Well, I don't to work, you know, overtime, give me a bonus. And the employer says: Well, I'll give you a bonus, no problem, you know, extra pay for each additional hour. And then, all of the sudden, after two years, they say: Well, you're going to keep doing your work, but I'm no longer paying the bonus. I think you will be demoralised and say: Well, I'm… I was paid to do this, and now I'm no longer. So, you're going to bop probably. And then the employer would say: Well, we'll review the salary basis. I think that's what the Government should do. But in the meantime, will you stop feeding your network with news? I don't think it's responsible. 

Journaliste : Just quickly. As these negotiations are happening, as this deal is coming to an end, the Government at the same time is tabling a bill to reduce paperwork. When we spoke to some of the family doctors a few weeks back about this, they felt like the timing was a bit of a distraction. It this something that… an opinion that you share?

M. Arseneau : Well, I'm not really into that. I think, if we have interesting measures, the sooner the better. So, you know, yes, of course, you know, if it had come last year, it would have been even better. But, you know, I don't think they should restrain from coming up with solutions because there is another topic, you can walk and chew gum at the same time, that's my belief.

(Fin à 8 h 51)

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