(Onze heures quatre minutes)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour,
tout le monde. Content de vous retrouver ce matin à l'Assemblée nationale. J'espère
que, comme nous, vous vous êtes reposés en fin de semaine.
On entame le sprint de fin de session et
on souhaitait ce matin commencer en acceptant la main tendue par la Coalition
avenir Québec concernant l'enjeu du temps d'écran chez les enfants. On va
participer avec enthousiasme et de manière constructive à la commission
parlementaire transpartisane qui a été proposée par François Legault en fin de
semaine. On salue cette démarche-là.
La question du temps d'écran chez les
enfants, c'est un enjeu qui est complexe. Il y a des questions de santé
publique qui sont importantes, mais il y a aussi des questions de société. Il y
a des interactions avec ce qui se passe dans notre système d'éducation, mais il
y a aussi des questions de valeurs qui s'affrontent. Bref, c'est le genre d'enjeux
où le travail transpartisan, il est important, et Québec Solidaire va participer
avec enthousiasme et de manière constructive à cet exercice-là. Et on veut
donc... on veut partager notre enthousiasme à participer à cet exercice-là, qui
est important pour le Québec, qui est important pour les parents, qui est
important pour les jeunes du Québec.
Mme Labrie : J'aurais aimé qu'on
puisse débuter aujourd'hui le processus pour le projet de loi n° 65,
qui concerne les évictions, la protection des locataires aînés.
Malheureusement, on n'a pas eu le consentement de tous les partis pour pouvoir
commencer à procéder aujourd'hui, mais ça va assurément débuter cette semaine
parce qu'on s'est tous entendus sur l'importance, là, de travailler rapidement,
notamment via deux motions dans les dernières semaines.
C'est extrêmement important d'adopter ce
projet de loi là rapidement, même si les évictions qui sont en cours, là, vont
continuer de procéder, parce qu'il y a des milliers de personnes au Québec en
ce moment qui vivent avec une énorme anxiété de subir une éviction. Et donc
plus tôt le projet doit être adopté, plus tôt on va soulager cette anxiété-là,
là, sur le marché locatif.
Journaliste : Qui qui ralentit
le processus présentement?
Mme Labrie : Ah! écoutez,
moi, je n'ai pas les détails. Tout ce que je sais, c'est qu'on n'a pas eu le
consentement de tous les partis pour commencer aujourd'hui, là, le débat sur le
principe. Donc, ça va commencer...
Journaliste : Est-ce que vous
avez des garanties que ça va être cette semaine?
Mme Labrie : Que ça va
commencer cette semaine, l'étude du projet de loi? J'espère bien. On a eu un
briefing technique avec l'équipe du ministère ce matin, puis on a pu poser déjà
nos premières questions, puis j'espère que ça va faciliter les choses pour la
suite.
Journaliste : ...déjà des
gens qui freinent le processus?
Mme Labrie : Ah non! freiner,
ce serait un trop gros mot, là. Écoutez, on va commencer cette semaine. Simplement,
on ne peut pas le faire aujourd'hui, malheureusement.
Journaliste : Mais pourquoi?
C'est quoi, les raisons qui ont été données?
Mme Labrie : Bien, je pense
que vous aurez l'occasion de leur demander vous-mêmes, tout à l'heure, aux
autres formations politiques...
Journaliste : Bien, c'est
parce qu'on ne sait pas qui...
Mme Labrie : Vous leur
demanderez aux deux, je ne sais pas lequel, ou peut-être même...
Journaliste
: O.K, ça
fait que c'est un autre parti d'opposition?
Mme Labrie : Ah! oui, oui,
c'est un parti... ce sont des partis d'opposition.
Journaliste : Est-ce que ce
sont les libéraux? Parce que les libéraux avaient émis la volonté ou le souhait
de faire des...
Mme Labrie : Pour être bien
honnête avec vous, je ne l'ai pas, le détail, je ne sais pas si c'est un, ou
deux, ou quel parti aurait lancé le processus.
Journaliste : Mais vous avez
dit qu'ils voulaient des consultations particulières, est-ce que c'est ça?
Mme Labrie : Non, nous, on ne
souhaite pas avoir des consultations particulières, mais vous poserez la
question aux autres partis d'opposition, à savoir qu'est-ce qui... qu'est ce
qui leur manque pour procéder, là. Mais, moi tout ce que je peux vous dire,
c'est que ce n'est pas du côté du gouvernement ni de notre côté que ça ralentit
en ce moment.
M. Nadeau-Dubois : Peut-être
juste... c'est vraiment les équipes des leaders qui s'occupent de ça. Donc,
c'est notre collègue, Alexandre, et son équipe qui sont dans cette
discussion-là avec les autres partis. Donc, nous, on n'est pas toujours au
courant de chaque détail.
Mme Labrie : Moi, je ne suis
pas au fait des détails de tout ça, mais tout ce qu'on m'a dit, c'est que ça ne
pourrait pas commencer aujourd'hui, l'étude de principe, puis j'en suis déçue.
Journaliste : Sur les
négociations du gouvernement avec les médecins omnipraticiens, bon... est-ce
que le ministre de la Santé doit garder la ligne dure avec les médecins de
famille?
M. Nadeau-Dubois : Moi,
j'invite tout le monde, là, les médecins et le ministre Dubé, à penser aux
patients et aux patientes. Le GAP...
Journaliste : En ce moment,
est-ce que les médecins omnipraticiens pensent aux patients?
M. Nadeau-Dubois : ...le GAP,
ce n'est pas parfait, mais ça permet quand même d'assurer la prise en charge de
gens qui n'avaient pas d'accès à des soins de première ligne facilement. Donc
là, il faut que tout le monde mette de l'eau dans son vin. Il faut que tout le
monde soit en mode compromis. On ne peut pas se permettre qu'il y ait des gens
qui perdent un accès à la première ligne des soins de santé au Québec. Donc, de
grâce, collaboration, écoute, compromis des deux côtés pour que, d'ici la fin
de la semaine, on trouve une entente. On ne peut pas reculer au Québec en
matière d'accès à la première ligne. Non, moi je ne suis pas dans l'équipe des
médecins, je ne suis pas dans l'équipe de la CAQ, nous autres, on est dans
l'équipe des patients, des patientes. Puis pour le bien de ces gens là, il faut
de l'écoute, de la collaboration puis du compromis des deux côtés.
Journaliste : Est-ce qu'il
est trop tard? Est-ce que le ministre a trop attendu?
M. Nadeau-Dubois : Ça fait
des semaines... en fait, ça fait des mois, là, qu'on sait qu'il y a une date
d'échéance et qu'il va y avoir des problèmes. Donc, oui, de part et d'autre, de
part et d'autre, on aurait dû s'arranger pour ne pas en arriver là.
Journaliste : Est-ce qu'il
aurait dû y avoir un pont, par exemple, en attendant l'accord-cadre?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je ne
veux pas m'ingérer dans la négociation et dans ces détails. On n'est pas autour
de la table, on n'en connaît pas les paramètres exacts, mais c'était
prévisible. Et là le stress que ça cause pour les patients et les patients de
se dire : Aïe, je vais-tu perdre l'accès imparfait, mais quand même
l'accès à la première ligne que j'ai eu dans les derniers mois?, c'est un
stress qui est inutile, qui est contre-productif. On n'aurait pas dû en arriver
là.
Journaliste : Mais qu'est-ce
que le gouvernement solidaire... qu'est-ce qu'un gouvernement solidaire ferait
en ce moment?
Mme Labrie : Bien, ça va
répondre en partie à votre question. La solution durable à cet enjeu là, parce
que ça revient régulièrement, hein, c'est de changer le mode de rémunération
des médecins, puis c'est l'approche de Québec solidaire. Puis d'ailleurs, le
gouvernement de la CAQ s'y était engagé lui-même dans le passé, là. Donc, ça,
ce serait la meilleure solution pour éviter de devoir revivre, là,
régulièrement ce stress-là pour les patients.
Journaliste : ...mode de
rémunération, c'est quoi? Comment vous le changez?
Mme Labrie : Bien, nous, on
voudrait mettre sur pied une rémunération mixte qui aurait une composante
salariale très, très importante, là.
Journaliste : Mais pourquoi
ça prend absolument un incitatif pour prendre des patients? Il me semble que
c'est le travail des médecins de faire ça. Ils ne devraient pas avoir besoin
d'un incitatif supplémentaire.
M. Nadeau-Dubois : La
situation en ce moment, elle est complexe, puis elle est complexe notamment à
cause du mode de rémunération des médecins qui est compliqué. Et elle est aussi
complexe parce que l'organisation de notre système de santé a été
considérablement compliquée par la privatisation. Il y a des GMF publics. Dans
les GMF publics, les médecins ont déjà certaines ressources, mais il y a des
GMF privés. Donc, il y a un... Notre première ligne au Québec, là, elle est
bordélique. C'est le résultat des réformes caquistes, libérales et péquistes,
parce que je vous rappelle que le GMF privé, c'est qui qui a inventé ça?
François Legault lorsqu'il était ministre de la Santé. Donc, notre première
ligne, elle est bordélique et il va falloir un jour régler ce problème-là. En
attendant, il faut éviter que des gens perdent un accès à des soins de
proximité. C'est le strict minimum.
Journaliste : Mais c'est ce
qu'on fait? Parce qu'ils le perdent déjà, là. En Outaouais, la semaine
prochaine, là, il va y avoir zéro plage par le GAP. Ça fait que vous dites
qu'il faut éviter qu'on perde l'accès, l'accès est perdu lundi prochain.
Qu'est-ce qu'on fait?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
c'est ça, c'est si aucune entente n'est trouvée d'ici la fin de semaine.
Journaliste : Mais qu'est-ce
qu'on fait pour ces gens-là?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
nous, on n'est pas à la table de négociations, on ne sait pas c'est quoi, les offres
qui s'échangent de part et d'autre. Mais l'objectif, là, ça doit être qu'il n'y
ait pas de diminution de services pour les patients puis les patientes. Puis
ça, ça veut dire, de part et d'autre, mettre de l'eau dans son vin. Parce que
pendant que l'organisation qui représente les médecins et le gouvernement se
chicane, les gens qui font les frais de ça, c'est encore les patients, les
patientes.
Journaliste
: Les
hôteliers qui se plaignent des itinérants, où est-ce qu'on trace la ligne?
Est-ce qu'on appelle la police?
M. Nadeau-Dubois : Bien, je
pense que la clé, c'est la collaboration, c'est l'écoute, c'est le dialogue.
Puis une chose est sûre, déplacer les personnes itinérantes, ce n'est jamais ça,
la vraie solution. Ce qu'il faut, c'est de travailler sur les causes de
l'itinérance. Puis il n'y a pas de solution magique, il n'y a pas de recette
miracle, mais c'est dans la collaboration, l'écoute puis le dialogue dans toutes
les parties qu'on peut trouver des voies de passage dans cette situation-là.
Puis il ne faut pas se le cacher, là, c'est des situations qui vont se
reproduire parce qu'il y a une montée de l'itinérance. C'est notamment pour ça
qu'il faut lutter contre les évictions. D'ailleurs, hein, les derniers chiffres
nous montrent qu'une des causes premières dorénavant de l'itinérance, c'est les
évictions. Donc, quand on avance sur ces fronts-là, bien, on contribue à
diminuer la pression pour des enjeux comme ça.
Journaliste : Est-ce que vous
les comprenez de se plaindre quand même si ça nuit à leurs affaires?
Mme Labrie : Bien, écoutez,
les... eux autres peuvent trouver ça dérangeant, mais les racines de la crise
de l'itinérance, là, ce sont tous les trous dans notre filet social. Oui, il y
a la question de la crise du logement, avec les évictions, là, qu'on espère
contrer prochainement, l'accès aux services en santé mentale, en toxicomanie.
Ce sont toutes des choses sur lesquelles on pourrait travailler en amont pour
réduire l'enjeu de l'itinérance, et, pour ça, bien, il faut investir dans notre
filet social, ça prend des politiques publiques qui vont aller en prévention.
Et ça, ça a un coût, là. Ça fait partie des choses que nous, on propose à
Québec solidaire. Donc, je comprends les gens de parfois être dérangés de voir
de l'itinérance, mais il faut comprendre d'où ça vient aussi, cette
itinérance-là, puis c'est le désinvestissement dans notre filet social qu'il y a
eu au fil des dernières décennies.
Journaliste : Sur le projet
de loi n° 57 pour protéger les élus, là, contre
l'intimidation, il y a eu des centrales syndicales qui ont levé des drapeaux
rouges, des patrons des médias aussi. Donc là, on est en étude article par
article, ça fait que je ne sais pas, vous êtes là-dessus, Québec solidaire, puis
est-ce que ça va passer tel quel ou?
M. Nadeau-Dubois : Il faut
trouver un équilibre, il faut trouver un équilibre, et le projet de loi, dans
sa mouture actuelle, selon nous, n'a pas atteint ce point d'équilibre là. Que des
élus soient harcelés, intimidés, pas capables de faire leur travail, que des
élus femmes soient particulièrement atteintes par ce climat-là, c'est un vrai
problème. Puis il faut une solution, puis il n'est pas question de sous-estimer
l'importance de ce défi-là. Il faut trouver une manière de le faire en
respectant la liberté de la presse, en respectant la liberté d'expression et la
liberté de manifester. Nous, on demeure convaincus que c'est possible
d'améliorer le projet de loi pour trouver cet équilibre-là, mais la première
mouture du projet de loi, selon nous, n'était pas sur ce point d'équilibre.
Journaliste : Qu'est-ce qu'il
manque?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
écoutez, là, moi, je ne suis pas à la table de la commission parlementaire. Mon
collègue, Étienne, d'ailleurs, a eu des discussions même ce matin, là, à ce
sujet-là. La commission siège en ce moment. Donc, sur les détails, je vais
peut-être vous inviter à vous référer à lui. Mais il faut notamment préciser
certains termes, préciser certaines notions dans le projet de loi qui peuvent
être un peu large, en ce moment, puis qui peuvent prêter... comment dire, être
ouvertes aux interprétations. Et là la réponse qui nous a été donnée jusqu'à
maintenant par la ministre, c'est : On va laisser les tribunaux
interpréter. Je pense que c'est préférable, comme législateurs, de venir
préciser certains termes, notamment la notion d'entrave, là, c'est quoi
exactement, l'entrave au travail d'un élu. Je pense que, comme législateurs, on
a un travail de s'assurer que les termes soient bien définis pour que
l'intention du législateur soit bien comprise par la suite par les tribunaux
qui vont devoir interpréter la loi.
Journaliste : ...au provincial,
aussi, il y a le Directeur général des élections qui a dit qu'il ne veut
absolument pas les pouvoirs d'enquête que la ministre veut lui donner. Ça,
est-ce que vous êtes... où vous vous rangez là-dessus?
Mme Labrie : Bien, on
comprend sa volonté de rester neutre là-dedans, c'est tout à fait légitime.
Moi, j'espère que le ministre va être à l'écoute de ça puis apporter les
ajustements nécessaires dans son projet de loi parce que c'est normal
qu'Élections Québec veuille rester neutre.
Journaliste : Sur...
Journaliste : Vas-y, vas-y.
Journaliste : Non, mais, sur
votre projet d'indépendance, seriez-vous prêts à en débattre avec... ou
aimeriez-vous en débattre avec M. St-Pierre Plamondon? Vous avez marqué le
pas, là, en fin de semaine, avec une déclaration assez fracassante, là. Ça veut
dire que vos deux projets sont complètement différents. Ça reste que, pour
obtenir l'indépendance, souvent, il faut que les forces s'unissent. Donc, vous
seriez-vous prêts à en débattre avec lui?
M. Nadeau-Dubois : Moi, dans
mon discours de lundi, je voulais rappeler ce qui différencie Québec solidaire
des différents partis politiques. Je l'ai fait avec la CAQ, je l'ai fait avec
le Parti québécois, je l'ai fait avec le Parti libéral. C'est surtout les
sympathisants, les élus du Parti québécois, qui ont réagi vivement. Ce n'est
pas nouveau, c'est généralement ça qui se passe quand on critique le Parti
québécois. Mais, tu sais, je voulais différencier Québec solidaire des
différents partis. Nous, notre projet d'indépendance, il a toujours été
différent de celui du Parti québécois, il l'est encore. Est-ce que c'est
pertinent d'en discuter, pourquoi pas? On l'a fait régulièrement. Il y a eu
même, je pense, un balado, récemment, où des élus de différents partis venaient
parler d'indépendance, pour à la fois mettre le doigt sur ce qui rassemble,
mais aussi sur ce qui diverge. Moi, je suis toujours ouvert à des occasions de
discussions et de débats.
Journaliste : Est-ce que vous
pourriez préciser votre déclaration? Qu'est-ce que vous voulez dire par le fait
que ça serait un référendum contre l'immigration?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
écoutez, je vous invite à regarder la dernière publicité que M. Plamondon
a diffusée sur l'indépendance, hein? Il nous avait annoncé une publicité qui
porterait sur les avantages économiques de l'indépendance. Or, quand on écoute
la publicité, très rapidement, on se rend compte qu'une partie significative de
la pub porte plutôt sur l'immigration. Et M. Plamondon, depuis qu'il est
chef du Parti québécois, a fait de l'immigration un des arguments principaux de
son discours indépendantiste. C'est légitime, c'est correct, en démocratie, de
faire ça, c'est une position qui a droit de cité. Il ne s'agit pas de dire que
c'est un problème, c'est juste qu'on n'est pas d'accord, puis je pense qu'en
démocratie c'est bien de débattre, d'échanger, puis même, entre
indépendantistes, de dire ce qui nous rassemble puis là où on diverge aussi.
La Modératrice : On va passer
en anglais.
Journaliste
:We've seen letters that family medical groups, some of them sent
directly to patients, telling them that it would not be possible, after June
1st, to get an appointment through the GAP. I mean, like, how do you see the
situation as we are right now? I mean, patients are basically receiving those
letters not knowing what to do. Is there a problem more... the Health Minister
should have negotiated better or the Federation of the general practitioners
basically are blocking any progress?
M.
Nadeau-Dubois : You know, this week, everyone needs to think about the
patients, because those fights between the unions of the doctors and the
Government, this is like a very bad tradition in Québec, it keeps coming back
and coming back. And each time, the first victims of those fights are the
patients, that, right now, are anxious when they receive letters like this,
thinking they will lose their access to first line medical care. So, we are not
in the team of the doctors, we are not in the team of Mr. Dubé, we are in the
team of the patients. Everyone needs to work together, everyone needs to
compromise this week. We cannot go back in terms of access to first line
medical care in Québec. It would be completely absurd.
Journaliste
:
I understand you don't want to take sides, but all this for $120?
M.
Nadeau-Dubois : Everyone needs to put water in
their wine. I don't know if the expression can be translated. It can?
Des voix : ...
M. Nadeau-Dubois : Well, maybe it's water in the brandy, I don't know. So... But, yes,
so everyone needs to find a solution. People are tired of seeing those lobbies
and the Government just
fighting amongst themselves. Even doctors, a lot of doctors themselves, are tired
of seeing those fights, they want solutions, they want to take care of their
patients and they see, a few times a year, those fights going on and going on.
And the root problem here, Christine said it beautifully before, it's the way
that the doctors are getting paid in Québec. It's a problem, and we've been saying that since Amir Khadir was
here, at Québec solidaire.
Journaliste
: How would restructuring that fix the problem, realistically?
M.
Nadeau-Dubois : Well, right now, we are in a situation where there's chaos in the first
line medical care in Québec.
You have private GMFs, public GMFs, you have doctors that are getting paid by
the act, this «forfait» of $120 is presented like a form of... in French, we
say «capitation», I'm sorry, those technical terms, for me, are hard to
translate.
Des voix :
M.
Nadeau-Dubois : I'm going to have a bad title
because of you.
Des voix : ...
Journaliste
: No, it's presented as a lump sum or a bonus.
M.
Nadeau-Dubois : Sorry?
Journaliste
: It's presented as a lump sum.
M.
Nadeau-Dubois : Well, sometimes, it's presented as a bonus, but
sometimes it's also presented like a way of getting doctors paid by the number
of patients they take in charge. So, what we need to do, in Québec, to end
those rituals and traditional fights, is to have a new way to pay doctors that
would be mixed with a strong component of salary. That's been our position for
15 years now.
Journaliste
:
You may have said this already, but what did you think of
the video, Mr. PSPP's video with the $82 billion that
we could...
M.
Nadeau-Dubois : Well, the Parti québécois is
doing the promotion of its project. I have no problem with that. I just pointed
out the fact that it was presented as a video on the economic advantages of
immigration… of independence, and very… when you watch the clip, very soon, you
see that a good proportion of the clip is about immigration. And it's a
legitimate position, I want to emphasize on that. I'm not saying that it's
illegitimate. It's a legitimate position, it's their vision of independence,
and we disagree with it. But this is normal between political parties to debate
about their vision for the future of Québec.
La Modératrice
:
En terminant.
Journaliste
:
Mr. Legault uses this, the immigration thing too quite a bit.
M.
Nadeau-Dubois : Well, I know that not everyone listens to the question
period, but it's becoming more and more frequent that, when we ask a question
about a subject, the answer is about immigration. Last week, my colleague
Haroun Bouazzi asked a question about a community centre in his riding that is
going to be… where the community groups will be evicted from the community
centre. And Mr. Drainville raised and answered by saying : It's because of
immigrants that take too much space in our schools. Well, now, when we ask
questions about the housing crisis, Mr. Legault also uses the argument of
immigration. So, yes, it's a parallel that a lot of people have seen between
the arguments of Mr. Plamondon and of Mr. Legault. Often, they tend to point
immigration when it comes to explaining problems in Québec, for example the
problems in our public services.
Journaliste :
Est-ce que je peux revenir en français là-dessus juste une ou deux petites
secondes?
La Modératrice : Il faut
vraiment conclure.
Journaliste : Oui. Avez-vous
l'impression que Paul St-Pierre Plamondon a changé depuis sa première course à
la chefferie où, justement, il avait plus un argumentaire qui ressemblait à
celui de Québec solidaire? Il s'était présenté au micro entouré de personnes de
la communauté... des communautés qui avaient immigré au Québec en disant qu'il
ne se reconnaissait plus à l'intérieur de ce discours-là, du Parti québécois.
Aujourd'hui, le discours qu'il donnait à l'époque semble avoir changé. Non?
M. Nadeau-Dubois : J'ai envie
de vous dire de questionner M. Plamondon sur ses positions au fil des ans.
Moi, comme tout le monde, je les ai constatées. C'est à lui à les justifier
puis à les expliquer.
La Modératrice : Merci
beaucoup.
M. Nadeau-Dubois : Merci
beaucoup.
(Fin à 11 h 24)