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Point de presse de M. Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, et M. Samuel Poulin, adjoint parlementaire du ministre de la Culture et des Communications

Version finale

Le jeudi 16 mai 2024, 12 h 45

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Douze heures quarante-six minutes)

M. Fitzgibbon : Bonjour. Bonjour, tout le monde. Vous vous rappelez, je pense, le 8 septembre dernier, j'avais demandé à la Régie de l'énergie d'observer les écarts de prix d'essence dans les régions de la Capitale-Nationale, et de Chaudière-Appalaches, et d'autres régions du Québec. Puis plusieurs collègues, dont Samuel qui est avec moi aujourd'hui, Samuel Poulin, m'avaient informé de la situation et de leurs préoccupations, évidemment, pour leurs régions respectives. C'est bon de souligner aussi que Jonatan Julien, quand il était ministre de l'Énergie, avait commencé lui aussi le travail et avait demandé à la régie de pouvoir donner un meilleur accès aux données pour les consommateurs. C'est une situation, donc, qui préoccupe les citoyens du Québec depuis plusieurs années. Alors, à l'automne dernier, j'ai reçu des avis de la régie concernant les deux régions. Ça mettait clairement en lumière, vous vous en rappelez, que les prix et les marges au détail dans la Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches étaient plus élevés que partout au Québec.

Après l'avis de la régie, j'avais rencontré les essenceries, je les avais rencontrés ici à Québec, pour mieux comprendre ce qui se passait, et, au même moment, j'avais demandé au Bureau de la concurrence à Ottawa d'enquêter sur la situation. Et finalement on a mandaté un expert qui est reconnu, M. Robert Clark, qui est professeur à Queen's et professeur affilié au HEC, de regarder la situation et de nous proposer des pistes de solutions. Mon but était toujours d'assurer une très grande transparence pour le prix de l'essence puis aussi favoriser évidemment une saine concurrence à travers le Québec. L'étude de M. Clark sur le marché de la vente au détail est maintenant disponible. Je pense qu'elle va l'être dans les prochaines minutes sur le site Web du ministère. C'est un rapport qui a plus de 100 pages, et une copie a été transmise aussi au Bureau de la concurrence du Canada pour qu'il donne suite aux constats qui ont été donnés par la régie.

L'étude, en fait, va fournir une analyse complète du marché de la vente de l'essence, il y a beaucoup, beaucoup d'informations détaillées là-dedans, et on voit que les tendances de prix sur certains marchés locaux sont tout simplement incohérentes avec ce qu'on voudrait voir comme un marché de l'essence compétitif. Donc, clairement, ça me préoccupe. On note, on le savait, une concentration importante du marché, et les marges au détail sont élevées dans certaines régions. Au final, évidemment, ce sont les consommateurs qui paient. Le prix des marges sur certains marchés du Québec a augmenté significativement à la fin de 2021 et ils sont restés élevés depuis ce temps-là.

À notre demande, M. Clark a fait aussi des recommandations pour favoriser un marché qui serait plus compétitif partout au Québec. Il y a deux recommandations de processus qu'on va mettre en place immédiatement, mais qui vont être mises en place dans les prochains mois parce qu'il y a des choses qu'on doit faire.

Premièrement, on veut abroger le fameux article 67 de la Loi sur les produits pétroliers qui agit comme effet d'un prix plancher implicite pour les essenceries. Donc, on va abroger cet article-là. Et la raison d'être de l'article ne tient plus la route. Il avait été mis en place... puis Samuel me disait tantôt, c'était en 1997, je pense, où on voulait finalement protéger les indépendants pour empêcher qu'il y ait des prédateurs qui veuillent concentrer le marché pour pouvoir évidemment avoir des prix plus hauts. La concentration a eu lieu, consolidation, en fait, et il y a une très grande concentration qu'on observe depuis plusieurs années. Donc, la clause, comme telle, n'a pas réellement servi. Donc, aujourd'hui, le focus étant les prix, on va éliminer cette clause-là. Donc, de facto, on va avoir... il n'y aura plus de prix plancher.

Deuxièmement, on va mettre en place un régime de transparence des prix à l'essence, et, clairement, le régime va obliger les stations-service à transmettre quotidiennement à la Régie de l'énergie les modifications de prix de l'essence affichés à la pompe. Puis la régie, après ça, via un système qu'ils sont en train de peaufiner, diffuserait clairement ces prix liés aux différentes régions pour bien informer, en fait, et outiller les consommateurs sur les diverses plateformes. Oui, il y a plusieurs plateformes qui existent présentement, mais on veut quand même que la régie, avec un changement de logiciel, puisse avoir un site qui va être plus facile d'accès. Donc, on veut plus de transparence, et on veut une saine concurrence dans le marché de l'essence partout au Québec, et on veut agir pour améliorer cette situation.

Alors, je pense, c'est un bon départ. Ce n'est pas une fin en soi, mais on veut clairement continuer à surveiller parce qu'on veut s'assurer que le marché se rééquilibre.

Et, avant de prendre les questions, je vais céder la parole à mon collègue Samuel, ici.

M. Poulin : Merci beaucoup, Pierre. Tout d'abord, un bref historique. Il y a moins d'un an, je demandais au Bureau fédéral de la concurrence d'enquêter sur les prix qui se retrouvent dans ma circonscription, à Saint-Georges de Beauce. Depuis, le prix... il y a eu de la compétition sur le territoire de Saint-Georges, et le Bureau fédéral de la concurrence a confirmé des enquêtes et des vérifications qui se font sur le territoire.

Maintenant, je veux remercier Pierre, qui a aussi été à l'écoute des besoins, des enjeux de notre région, en demandant effectivement à la Régie de l'énergie... qui est venue confirmer dans deux rapports que Québec et Chaudière-Appalaches, entre autres, avaient les marges de profit qui avaient le plus augmenté depuis cinq ans. C'est ce qui nous a retrouvés aujourd'hui à avoir le rapport de M. Clark. C'est un rapport qui n'est pas tabletté, on l'annonce aujourd'hui, où on prend en compte notamment deux recommandations sur l'abolition du prix plancher et sur une meilleure transparence des prix qui sont annoncés. Donc, je pense, c'est une bonne nouvelle. Et aujourd'hui, bien, on prend le pari des consommateurs simplement. Merci.

Journaliste : M. Fitzgibbon, vous parlez de rétablir une saine concurrence et vous transmettez le rapport au Bureau fédéral de concurrence. Est-ce que... Je n'ai pas pu voir le rapport, bien entendu. Est-ce qu'on a constaté des illégalités? Est-ce qu'il y a des contraventions explicites aux lois de la concurrence?

M. Fitzgibbon : C'est très difficile pour même M. Clark de se poser la question parce qu'il n'avait pas les outils pour faire cette enquête-là. Ce n'était pas le mandat qu'on lui a donné. En fait, le mandat qu'on lui a donné, c'est que c'est un expert qui avait travaillé plusieurs années dans l'industrie, puis on lui a demandé... je lui ai parlé à plusieurs reprises, je voulais qu'il m'aide à bien cerner l'enjeu puis comment ajuster nos règlements, nos... Alors, lui, son mandat, ce n'était pas ça. Le Bureau de la concurrence, lui, avec le rapport qui a été reçu, à M. Clark, pourrait décider d'aller plus loin dans leur investigation. Mais, pour l'instant, je n'ai pas de...

Journaliste : Je veux juste préciser, parce que vous avez parlé d'une saine concurrence. Ça donne à croire qu'elle est malsaine, la situation, en ce moment.

M. Fitzgibbon : Non, mais ce que je dis, c'est qu'il y a une incohérence. Quand on regarde le prix, les tendances de prix, on regarde les marges, bien, on ne peut pas conclure que c'est un marché compétitif. Donc, on peut... on ne peut pas non plus accuser personne, mais il faut...

Journaliste : Mais qu'est-ce qui justifie le fait que... Parce qu'il me semble que, dans le premier rapport, on disait que les marges de profit étaient passées de 0,04 $ à 0,10 $. Il me semble, c'est à peu près ça, l'ordre de grandeur, là.

M. Fitzgibbon : Oui, dans certains cas, oui.

Journaliste : Vous avez rencontré les essenceries, là, les cinq joueurs principaux du milieu de l'essence, là. Qu'est-ce qu'ils vous ont dit pour justifier ces augmentations de marges de profit?

M. Fitzgibbon : Les coûts, qui peuvent être différents d'une région à l'autre. Évidemment, le marché est compétitif. Donc, évidemment, les gens peuvent prendre les marges qu'ils veulent. On achète des biens et des services continuellement, et ce n'est pas vrai que tout le monde a les mêmes marges, là, dépendant des marchés. L'enjeu ici, c'est que nous ne voulons pas, comme gouvernement, qu'il y ait un système qui existe pour que les prix s'ajustent automatiquement pour tout le monde. Et ça, c'est... Loin de moi d'accuser que ça se passe, mais il faut mettre de la transparence, je pense que c'est important, il faut aussi s'assurer que... bon, le Bureau de la concurrence va faire son étude, mais il y a plusieurs réponses à la question. Alors, on ne peut pas, nous, établir les marges. On ne peut pas dire...

Journaliste : Êtes-vous capable de cibler combien de cennes le litre, par exemple, on paierait en trop ou combien de cennes le litre on pourrait économiser, une fois les mesures mises en place que vous annoncez aujourd'hui?

M. Fitzgibbon : Non, je n'ai pas cette prétention-là. Je pense que le prix plancher... c'était assez facile de conclure ça parce que le prix plancher avait été mis en place à l'époque, comme je l'ai dit tantôt dans mon allocution, parce qu'on voulait empêcher qu'il y ait une consolidation, que des prédateurs baissent trop les prix pour éliminer la concurrence. C'est arrivé de toute façon. Ça fait que, là, on va enlever le prix plancher puis peut-être que des concurrents vont baisser les prix encore plus. Puis, je pense, la population du Québec... les Québécois veulent ça. Les Québécois, aujourd'hui, veulent avoir des prix les plus bas possibles.

Journaliste : Mais là-dessus, juste pour préciser ce que vous dites, donc, on va l'abolir. Vous semblez plus affirmatif que ce que je lisais dans votre communiqué, où il est écrit que le gouvernement étudiera la possibilité d'abroger l'article 67. Vous, vous dites : Non, non, on va le faire.

M. Fitzgibbon : En fait, ce qui va se passer en termes pratique, le timing est bon, je vais déposer le projet de loi de l'Énergie, je le dépose dans quelques semaines, et ça serait probablement le premier amendement qu'on va faire à l'automne en revenant. Donc, on va suggérer à la commission parlementaire d'enlever l'article 67 qui, de facto, va enlever le prix plancher. C'est notre intention.

Journaliste : Puis l'idée de... cette idée d'afficher les prix de façon systématique et quotidienne sur le site de la Régie de l'énergie de façon plus claire pour les consommateurs, ça, ça peut prendre combien de temps? Ce serait fait quand?

M. Fitzgibbon : Ça, c'est uniquement une question interne pour la régie d'être prête au niveau des logiciels. On me dit que ça va être fait durant le courant de l'été.

Journaliste : C'est des mesures que vous allez appliquer partout au Québec. Donc, en quoi est-ce que ces deux mesures-là vont permettre de réduire l'écart entre la région de Québec, Chaudière-Appalaches et le reste du Québec?

M. Fitzgibbon : Bien, écoutez, je pense que, vraiment, il y a quatre régions qui sont... entre guillemets, qui sortent du plan, là, c'est la Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, la Côte-Nord et la Gaspésie. C'est les quatre régions, dans le rapport de M. Clark, où on dit : Oups! c'est plus élevé qu'ailleurs. Bon, plus élevé qu'ailleurs, c'est peut-être correct aussi, là. On n'est pas... Ce n'est pas nous autres qui vont décider c'est quoi, le prix de l'essence. Mais je pense que la transparence quotidienne ou hebdomadaire va faire en sorte que les gens vont pouvoir aller où c'est moins cher, d'une part, et d'autre part, bien, tu sais, ça va avoir un effet, une pression positive sur l'écosystème aussi parce que, tu sais, ça va être visible, là. Les gens, les journalistes vont suivre ça. Tout le monde va suivre ça. C'est important.

Alors, moi, je pense que, de facto, une plus grande transparence va peut-être, peut-être changer les comportements. Puis au même moment, bien, on va s'assurer qu'il n'y a pas de mauvaise...

Journaliste : Sans accuser directement les entreprises de collusion, quand vous dites qu'il y a des... vous voyez des marchés qui sont incohérents par rapport à la logique de marché, vous avez quand même des soupçons qu'il y a des entreprises qui se parlent entre elles puis qui s'entendent.

M. Fitzgibbon : Bien, soupçons, je pense qu'on peut dire ça, mais, en même temps je n'ai aucune donnée qui me permet d'affirmer ça. Donc, pour moi, dans ce cas-là, il y a deux choses qu'on fait, on fait une enquête. Bon, le Bureau de la concurrence, c'est leur responsabilité, où on met l'information la plus transparente possible. Je pense que c'est les deux mesures qu'on peut faire en sorte...

Il y avait d'autres recommandations, en passant, que... Il y en a cinq en fait, puis trois qu'on ne fait pas. Mais la première, il suggérait M. Clark, c'est de... autres que les deux que j'ai mentionnées, c'est d'envisager un meilleur dépistage des comportements, ce que vous mentionnez. Alors, bon, O.K., on va être... peut-être, au niveau de la Régie de l'énergie, suivre ça parce que ce qu'on met sur le site, on va l'analyser, ça fait qu'on va voir s'il y a des patterns. Puis, je pense, le marché, vous allez surveiller ça aussi, ça va être bon, il va y avoir une pression qui va se faire. Donc on va le faire de facto, mais je n'ai pas de mesure formelle aujourd'hui.

L'autre chose, c'est encourager l'entrée de nouveaux concurrents. Je pense que, dans un contexte de transition énergétique, je vois mal comment le programme ESSOR, qui dirige le ministère de l'Économie, donnerait des subventions pour ouvrir des essenceries. Je ne pense pas que je vais aller là, je ne pense pas qu'on va aller là du tout. Donc, comment est-ce qu'on favorise la concurrence? Je ne suis pas sûr qu'il y a beaucoup de mesures qu'on peut faire. D'ailleurs, M. Clark lui-même dit que ce n'est probablement pas un bon timing, considérant où on s'en va avec l'essence. Puis le dernier, il dit : N'imposez pas de prix maximum. Je ne l'aurais pas fait de toute façon. Donc, on... Parce qu'on aurait pu dire...

Journaliste : Le rapport est daté du 15 mars. Pourquoi ça a pris deux mois avant de le dévoiler, le rapport?

M. Fitzgibbon : Parce qu'il a fallu discuter avec lui. Il avait des rapports...

Journaliste : Avec M. Clark, vous voulez dire?

M. Fitzgibbon : Hein?

Journaliste : Avec M. Clark, vous voulez dire?

M. Fitzgibbon : Oui, oui. Il fallait comprendre, ces rapports-là, on ne met pas ça sur le site.

Journaliste : Pourquoi pas un prix maximum?

M. Fitzgibbon : Ce n'est pas le rôle du gouvernement. C'est un marché libre. Un prix maximum? À tous les lundis matin, le ministre s'assoirait dans son bureau avec ses collègues puis, oups! qu'est-ce qu'on fait? Ça serait... Le coût qui serait... qui dériverait de ça serait trop grand, le coût interne, pour peut-être pas grand bénéfice. Puis un prix qui...

Journaliste : ...avec l'industrie du... est-ce que vous leur avez parlé? Est-ce qu'ils ont été partie là-dedans? Est-ce qu'ils ont fourni des réponses?

M. Fitzgibbon : Non.

Journaliste : Pourquoi? Habituellement, c'est ce que le gouvernement fait, et toutes les parties prenantes vont être consultées, peut-être pas retenir leurs recommandations, mais leur parler...

M. Fitzgibbon : Leur parler, parler aux essenceries?

Journaliste : Oui. Les détaillants, ceux qui sont visés.

M. Fitzgibbon : Je les ai rencontrés, eux autres, tout était beau.

Journaliste : Tout était beau?

M. Fitzgibbon : Oui.

Journaliste : Qu'est-ce que le nouveau système de transparence va donner de plus? Ça va être quoi, la...

M. Fitzgibbon : L'information.

Journaliste : Ce n'est pas disponible en ce moment?

M. Fitzgibbon : Oui, oui, mais il faut être un gymnaste, un gymnaste numérique pour la trouver.

Journaliste : M. Fitzgibbon, est-ce que M. Clark est capable d'expliquer, dans son rapport, comment ça se fait que, dans certaines régions, Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, quand il y a une hausse de prix, tout le monde hausse en même temps? Mettons, le jeudi à 15 h 15, les prix augmentent partout, alors est-ce que c'est lié aux tempêtes solaires? Est-ce que c'est lié... Est-ce qu'il est capable d'amener une base d'explications sur ça? Est-ce qu'il se penche là-dessus?

M. Fitzgibbon : Bien, non, la réponse est non, ce n'est pas son mandat, parce que, pour ça, ça prend une enquête, et le seul groupe qui peut faire ça, c'est le Bureau de la concurrence.

Journaliste : Les essenceries vous l'auraient peut-être dit si vous leur aviez demandé, par contre?

M. Fitzgibbon : Ah! oui, vous pensez? Peut-être. J'aurais dû leur demander, peut-être.

M. Poulin : Mais ce que M. Clark...

Journaliste : ...

M. Poulin : Juste rapidement...

Journaliste : 300 millions pour Boeing, c'est une bonne nouvelle, ça, pour...

Le Modérateur : Attends un petit peu, juste finir sur l'essence.

M. Poulin : Je vais juste répondre à M. Lacroix rapidement. M. Clark dit quand même, dans le rapport, que c'est préoccupant, entre autres le fait qu'il y a des prix où il manque de compétition dans certaines villes. Il y a même un paragraphe où il fait allusion au fait que c'est toujours le même prix, à peu près tout le temps dans les mêmes villes, notamment à Québec et sur la Rive-Sud, il le juge, il le nomme. Il mentionne aussi que le Bureau fédéral de la concurrence avec les nouveaux outils qu'ils ont en place, donnés par le fédéral, qu'ils vont pouvoir enquêter là-dessus. Ce qu'on pense, c'est que le mécanisme de transparence que le Québec va faire va donner des nouveaux outils au Bureau fédéral de la concurrence pour mieux faire leurs enquêtes. Il a déjà été transmis, le rapport, au Bureau fédéral, il y a des données là-dedans, il y a des informations. Il y a un regard de M. Clark qui observe différents éléments, puis on pense que le mécanisme qu'on va mettre en place dans les prochains mois va donner des outils supplémentaires. Il laisse aussi sous-entendre qu'un meilleur libre marché pourrait amener aussi des prix à la baisse. Mais là-dessus, on est prudents parce qu'on va observer comment ça va se passer lorsqu'il sera en vigueur.

Journaliste : M. Fitzgibbon, deux choses que j'aimerais clarifier avec vous. Les marges, par exemple...

M. Fitzgibbon : Excusez.

M. Poulin : Il revient.

Journaliste : Donc, les marges, est-ce qu'il y aurait moyen de... Je me demandais si tout allait bien.

M. Fitzgibbon : ...

Journaliste : Est-ce qu'il n'y aurait pas moyen de limiter ces marges-là? Parce qu'on dit que, par exemple, dans la Capitale-Nationale et en Chaudière-Appalaches, les marges sont plus élevées qu'ailleurs. Ça, il n'y a pas moyen de les...

M. Fitzgibbon : On a considéré ça, sauf que, bon, premièrement, l'information qu'on a sur le prix d'approvisionnement, ce n'est pas précis, précis. Alors, que le gouvernement impose des marges aux essenceries, je pense que ce n'est pas notre rôle.

Journaliste : O.K. Et la deuxième chose...

M. Fitzgibbon : Je ne veux pas aller là.

Journaliste : ...que je veux clarifier avec vous, c'est que vous avez fait référence à votre prédécesseur, M. Julien. Je me souviens qu'en 2019 la Fédération canadienne des contribuables, justement, recommandait d'abolir le prix plancher. Puis, à ce moment-là, votre gouvernement avait répondu, j'ouvre les guillemets, qu'il était d'avis que la loi permet de maintenir une saine concurrence. Donc, finalement, on s'était trompé?

M. Fitzgibbon : Oui, mais c'est correct parce que moi-même aujourd'hui, quand j'ai réfléchi à ça avec les gens de mon ministère, il y avait un côté de mon cerveau qui disait : On ne touche pas à ça parce que le risque d'enlever le prix plancher, c'est qu'il y ait une consolidation, que des prédateurs achètent les indépendants qui restent, le prix va baisser, puis là, oups! le prix va remonter. Mais vous savez, si ça arrive, on va remettre le prix plancher. Alors, je pense qu'on ne le savait pas puis je pense qu'il y a un mérite aujourd'hui...

M. Poulin : On a eu plus de données maintenant aussi, oui.

M. Fitzgibbon : Oui.

Journaliste : Vous êtes vraiment confiant que ça va être quelque chose de concret rapidement?

M. Fitzgibbon : Bien, écoutez, c'est le mieux qu'on peut faire pour l'instant, oui.

Journaliste : Est-ce que le Bureau de la concurrence vous a dit s'il avait enquêté? Est-ce que vous avez eu des indications?

M. Fitzgibbon : On a eu un accusé de réception, et la façon qu'ils fonctionnent, c'est qu'ils font leur enquête. Je pense que Samuel a été...

M. Poulin : Oui, ils sont venus chez nous.

M. Fitzgibbon : Mais je n'ai pas eu d'écho à savoir s'ils vont pouvoir... s'il va y avoir des poursuites, s'il va y avoir des choses.

M. Poulin : Le Bureau fédéral a confirmé, puis c'est disponible, là, auprès d'eux. Ils ont confirmé des vérifications préliminaires à Saint-Georges, notamment dans le Bas-Saint-Laurent, Rivière-du-Loup. Ils se sont rendus sur la Côte-Nord également. Donc, depuis plusieurs années, je pense qu'on a rallumé l'intérêt du Bureau fédéral de la concurrence sur le prix de l'essence au Québec.

Journaliste : Puis le prix plafond, vous dites que ce n'est pas le rôle du gouvernement, mais, en même temps, ça a déjà été fait ailleurs. Je pense que c'est le Parti québécois qui avait déjà fait une proposition par le passé. Je crois que c'était en 2022, là. Le constat que vous avez fait ou que votre expert fait, c'est qu'ailleurs ça n'a pas fonctionné, quoi, ou...

M. Fitzgibbon : Je ne suis pas allé jusque là. Nous, on ne veut pas faire ça. La décision a été prise, et d'ailleurs M. Clark ne le suggère pas, ça fait qu'on va laisser ça... ça a été une courte discussion.

Des voix : ...

Journaliste : ...le projet de loi, c'est avant la fin de la session?

M. Fitzgibbon : Oui, avant qu'on parte en vacances, oui.

Le Modérateur : In English.

Journaliste : 300 millions de dollars pour Boeing...

Le Modérateur : In English.

Journaliste : ...c'est une bonne nouvelle, ça?

Le Modérateur : In English.

M. Fitzgibbon : Boeing, je ne peux pas vous en parler.

Journaliste : Puis sinon, pour Taiga Motors? Là, il y a Lion. Là, on dirait qu'il y a des difficultés dans le secteur de l'électrification des transports au Québec.

M. Fitzgibbon : Bien là, je ne comparerais pas Taiga avec Lion, là. Je pense que Lion, il y a des enjeux de contrats au niveau du fédéral. Ça semble se régler. Lion livre les autobus électriques pour le Québec, on a un programme d'électrification, 65 % d'ici 2030. On s'en va en ligne avec ça, je pense, Lion, ça va être correct. Taiga... bien, Taiga, c'est un autre marché, c'est un marché qui vise... qui est plus complexe. Les actionnaires doivent regarder ce qui va se faire. Nous, le gouvernement, nous avions, vous vous rappelez peut-être, octroyé un prêt de 30 millions pour la construction d'une usine à Shawinigan, qui n'a pas eu lieu, donc le prêt n'a pas été fait.

Le Modérateur : En anglais.

Journaliste : What was most shocking to you, Minister Fitzgibbon, in this report? What did you find most surprising?

M. Fitzgibbon : I think, I was not much surprised, because la Régie de l'énergie had... the Energy Board had published their report. I wanted to have an expert to authentify or to further validate, to benchmark what was going on. And you'll see the report, 111 pages, lots of details. What that shows is that the pricing trend is not in correlation with what you will expect to see in a favorable competitive environment, so... But, at the same time, it's premature and it's not our job nor Mr. Clark's job to say this is collusion, because it's a very, very severe statement to make. But the analysis demonstrated disparities what one would have expected to be the pricing.

Henceforth, by removing the floor price, we think that it could help. Mind you, if someone asked me the question: Are you sure? No, I'm not sure, but I think it has contributed to move in a good direction, recommended by Mr. Clark, and also showing more transparency, information to be published on a daily basis. And someone asked me as well if the information already exists. Yes, it exists, but you need to be a gymnast to be able to maneuver through that, and people don't go through that. I went through it once and I'm not going to go back. So, I think, to be more transparent, we'll have at least the opportunity for the consumer to pick the right place to go and get the gas, and, perhaps, it will influence how people behave in the market if there's a...

Journaliste : For example, I have on my phone an application called GasBuddy, which tells me the price of the gas everywhere. Is the régie going to do an app like that to make it really accessible or... I mean, how would making the prices more transparent in all the regions lower the price? How will that help?

M. Fitzgibbon : I'm not saying it would lower the price, but, I mean, by being more transparent… If there's wrong behavior, I say if there's wrong behavior, the fact that you publish it on a daily basis, on a government site, may have an influence, I'm not certain. And GasBuddy and other sites are fine, but, I mean, this is more structured. And we're not talking about loss of money involved here. They need to adjust their software, which they will do during the summer, I don't know which day they will come, but I think, just showing information on a user-friendly basis, I think, may have an impact.

Journaliste : And do you…

Journaliste : Sorry. How could abolishing the base price, abolishing this floor price, how exactly do you anticipate this will help with the problem?

M. Fitzgibbon : Well, let's go at it differently. Why was it put in in the first place? It was put in, Samuel reminded me, in 1997. It was put in in the first place, I presume, I wasn't' there, of course, because it was to protect a predator to consolidate the industry, lower the price, get the independent out of business and then increase the price. That was the rational. Well, it didn't work, because, frankly, there has been consolidation. So therefore, by ruling the price, these predators can come back, but if they come back, we'll put the price back. So, therefore, I think that, by removing the floor price, who knows, there might be people out there that are going to reduce the price, because, as we know, for some concerns, the price of gas is a lost leader. The consumers, they want to have low costs. So, the consumer doesn't care... I mean, they care. So, if… removing, sorry, removing the floor price, some «essenceries» want to lower the price, the Québec population will be happy.

Journaliste : The rest of the issue, as you said, involves the Competition Bureau of Canada. What are they saying to you? You sent them this report, I take, and what's their response on that?

M. Fitzgibbon : Well, they wouldn't really communicate with me, it's not how they operate, with everybody, not only me. I've submitted them the Régie de l'énergie report back in November when we received it… September, and I also submitted this report. So, there's more ammunition, so-to-speak. Samuel has spoken to them a few times after that, but they're doing their work and they wouldn't tell us. But, at least, we certainly...

Journaliste : But if there was collusion, it will be up to them to find... is that correct?

M. Fitzgibbon : Correct.

Journaliste : Do we have any idea, at this point, why the Québec City area and Chaudière-Appalaches specifically or is that still unclear at this point?

M. Fitzgibbon : No, I wouldn't be able to answer that.

Le Modérateur : C'est beau. Merci.

Journaliste : M. Fitzgibbon, la réaction que je vois le plus sur les réseaux sociaux, c'est les gens qui disent : Ah! mais pourquoi il ne baisse pas les taxes sur le carburant? Vous répondez quoi à ça?

M. Fitzgibbon : Baisser les taxes sur le carburant? Je pense, il faudrait les monter, s'il faut faire quelque chose.

Le Modérateur : C'est beau. Merci.

(Fin à 13 h 10)

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