(Huit heures)
M.
St-Pierre
Plamondon :Bonjour, tout le monde.
Bien, un mot rapide, tout d'abord, pour souhaiter à tous les travailleurs et
travailleuses du Québec un bon 1er mai, Journée internationale des
travailleurs. Le Québec est un des endroits au monde où la qualité de vie, mais
également le droit du travail, est le plus avancé. Mais, comme on l'a souligné
lors de la dernière campagne électorale, il y a beaucoup de travail à faire
encore, notamment, on a proposé d'améliorer l'équité salariale en rénovant à
nouveau cette loi-là. Donc, je veux le souligner.
Également, je veux souligner que, ce soir,
événement intéressant, le Parti québécois, la députation est à Lévis pour un
rassemblement ouvert à tous, donc une autre activité qui nous permettra d'écouter
puis d'échanger avec la population. Donc, à suivre ce soir. Et, sur ce, je vous
écoute.
Journaliste : Je vais
commencer à vous parler d'Optilab ce matin, là, nouveau cri du cœur des
médecins spécialistes, des technologistes médicaux qui, il y a un an, ont
envoyé des recommandations au gouvernement, 50 recommandations, et ça ne va pas
mieux, ça s'empire.
M. Arseneau : Bien, écoutez,
l'année dernière, au mois de mars, on a dénoncé le fait que le gouvernement ne
bougeait pas dans le dossier OPTILAB. Ça fait sept ans que ça a été mis en
place et on a encore des pertes d'échantillon. On a des délais qui peuvent
aller de quelques jours à plusieurs mois pour avoir des résultats, ça a un
impact direct sur la santé des gens. Et de voir que le gouvernement a tenu une
consultation, a obtenu une cinquantaine de recommandations et qu'on constate,
un an plus tard, que rien n'a été fait, je pense qu'il est temps que le
ministre Dubé inscrive OPTILAB dans son tableau de bord et agisse pour justement
améliorer la performance des laboratoires. Parce que les laboratoires, leur
performance est directement liée à la performance évidemment du système de
santé. Et les gens actuellement sont victimes de retard, donc de délai, et ça
affecte leur santé, puis, dans certains cas, leurs chances de pouvoir passer au
travers de leurs problèmes de santé, de leurs maladies.
Alors, moi, je ne comprends pas pourquoi
ça demeure encore et toujours l'angle mort du gouvernement en matière de santé.
C'est vraiment, je dirais, la base ou la pierre angulaire à partir de laquelle
les... l'ensemble des soins peut être administré correctement et adéquatement
et rigoureusement.
Journaliste : Ce qu'on nous a
dit hier du côté du cabinet de M. Dubé, c'est qu'on allait améliorer la
transmission des données, qu'on s'en venait avec... l'automatisation, merci,
des systèmes de laboratoire. On est en train de construire un mégalaboratoire,
un des trois mégalaboratoires à Saint-Bruno-de-Montarville, puis on dit :
Les gens de Sorel et de Valleyfield vont venir travailler là-bas. Pendant ce
temps-là, il y a des gens qui attendent des diagnostics de cancer puis les
médecins se font des listes parce qu'ils n'ont pas les résultats.
M.
St-Pierre
Plamondon :Vous vous rappellerez que
le Parti québécois, quand OPTILAB est né, avait comme commentaire principal que
centraliser et éloigner les activités d'OPTILAB de la réalité médicale, des
activités médicales, amenaient, en général, plus de... bureaucratie et un
certain nombre de problématiques logistiques. S'éloigner du terrain,
centraliser, en général, ce n'est pas une approche qu'on encourage, et il y a
de ça, là. C'est que, si on fait des mégalaboratoires et, en fait, on fait...
on traite des tests pour des activités qui ont lieu à 200, 300 kilomètres et
que le volume est très grand, mais là on tombe dans de la bureaucratie, alors
que, si on a une approche qui est plus proche, plus rapprochée des activités
médicales, plus décentralisée, mais la gestion est moins complexe en principe.
Et ça, c'est une décision du gouvernement d'avoir voulu centraliser ces
activités-là, ça vient avec les défis que vous venez de nommer.
Journaliste : Mme Biron, elle
vient du privé, là, et c'est une spécialiste de laboratoire, elle est venue
chercher des employés du public pour les amener au privé, là, elle est au
public, est-ce qu'elle a le devoir de les ramener?
M. St-Pierre Plamondon : Je
vous dirais simplement que, pour avoir moi-même étudié la gestion des
entreprises privées dans le cadre d'un MBA, il faut être très conscient que la
gestion du privé n'est pas gouvernée par les mêmes principes que la gestion de
l'État. Et penser qu'on opère l'État comme on opère une entreprise privée,
c'est passer à côté de beaucoup de savoirs qui s'enseignent dans les
universités sur les différences entre ces deux univers-là. Et beaucoup des
nominations et de l'action de la CAQ, c'est de penser que le privé est toujours
la solution, puis que les gens issus du privé vont arriver dans le domaine
gouvernemental et vont pouvoir apporter les mêmes solutions, et souvent ça crée
plus de problèmes que de solutions. La gestion publique est en soi une science
et il ne faut pas le négliger.
Journaliste : Mais le fait
qu'on ait mis M. Abergel avec Mme Biron, est-ce que ce n'est pas un
contrepoids? Parce que lui vient de la machine, là, il vient de la machine
publique, il ne peut pas avoir un produit plus machine publique que
M. Abergel, alors qu'on a Mme Biron qui, elle, est un produit
exclusif du privé. Est-ce que ce n'est pas un contre-balancement?
M. St-Pierre Plamondon : C'est
un produit... Comme vous dites, Mme Biron est un produit exclusivement du
privé. Il y a un certain nombre aussi de questions par rapport aux conflits
d'intérêts puis à la philosophie qu'on veut appliquer à Santé Québec. Mon
collègue Vincent Marissal demandait hier qu'on puisse, à tout le moins, poser
des questions à Mme Biron. Et quelle est la réaction du gouvernement? On
ne veut pas. Et moi, je pense qu'on devrait avoir cette discussion-là. Moi,
j'aurais un certain nombre de questions à poser à Mme Biron.
Journaliste : Est-ce que vous
êtes fait une tête sur le projet de loi n° 57? Hier, vous avez entendu,
là, les gens qui sont passés. Est-ce que vous trouvez qu'il... qu'on est à la
bonne place, disons, entre l'équilibre, là, pour la protection des... de la
liberté d'expression et celle de la protection des élus?
M. Arseneau : Bien, on a
entendu essentiellement les gens en provenance du milieu municipal qui étaient
généralement favorables à la proposition gouvernementale. Moi, je dis qu'il va
falloir approfondir la question encore, là, parce que le diable est dans les
détails, évidemment, là. Donc, la question d'équilibre, moi, je ne suis pas
sûr, là, qu'elle est atteinte dans la présentation du projet de loi original,
mais on va avoir tout le temps d'y revenir, là, article par article.
Je pense qu'il y a des préoccupations qui
sont réelles sur le droit des... des gens de s'exprimer et de pouvoir, disons,
manifester un certain nombre de préoccupations, des demandes, voire s'opposer
aux décisions de... du milieu municipal. Puis le cadre reste à définir, mais je
pense qu'il y a encore du flou, là, là-dedans, là, notamment sur les séances de
conseil municipal.
Journaliste : ...est-ce que
vous êtes content de la directive du ministre Drainville, là, qui interdit les
toilettes mixtes?
M. St-Pierre Plamondon : Je
veux juste qu'on résume ce qui s'est passé. On m'a déjà posé ici des questions
sur les toilettes mixtes, j'ai lancé l'idée qu'on devrait avoir une commission
parlementaire pour étudier ça puis permettre à tout le monde aussi qui a une
expertise ou une expérience utile au sujet de s'exprimer. Le gouvernement n'a
pas suivi cette recommandation et a décidé de créer un comité de sages. Et là
on a une décision sur cette question-là, mais moi, je n'ai pas entendu le
comité de sages s'exprimer d'une quelconque manière. Donc, essayer de suivre la
logique de ça, c'est du caquisme grand cru, là, c'est-à-dire essayer de
comprendre le processus qu'on suit pour arriver à cette décision-là, si le
comité qui a été formé pour ça ne s'est pas prononcé.
Journaliste : ...s'était déjà
avancé en disant que ça allait être interdit, avant la création du comité de
sages, si je ne m'abuse.
M. St-Pierre Plamondon : En
tout cas, à quoi sert le comité de sages, dans quel cas? La question se pose.
Journaliste : Mais, sur le
principe, qu'est-ce que vous pensez? Est-ce que c'est une bonne chose de
dire : Bien, on ne construira pas de toilettes mixtes, par contre il va y
avoir des toilettes, des toilettes universelles, si on veut, là? Est-ce que,
sur ce principe-là, vous pensez que c'est une bonne chose?
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
en général, je pense que c'est une orientation qui est raisonnable, mais elle
n'a pas été étudiée puis elle n'a pas fait l'objet d'une recommandation d'un
comité de sages qui sert à quoi, sinon? C'est qu'il n'y a pas de logique dans
cette façon de procéder, comme dans tant d'autres sujets avec la CAQ, c'est
tout est inversé, les travaux ne se font pas en amont, on prend les décisions
puis ensuite on se remet en question puis on change d'idée. C'est très
chaotique, mais, en général, ça me semble une orientation raisonnable.
Journaliste : Concernant ce
qui se passe à McGill, êtes-vous d'avis que la police doit intervenir?
M. St-Pierre Plamondon : Je
pense que c'est aux cours de justice de se prononcer sur une question assez
classique, là, à savoir... tout le monde reconnaît la liberté d'expression, la
liberté de s'associer, de se rassembler, mais est ce que cette liberté
d'expression là implique également le droit d'établir un campement, d'occuper
des lieux en violation des règles de l'université? A priori, je pense que non,
mais c'est à une cour de justice de se prononcer, c'est à un juge de trancher
et non pas... Donc, je pense, on n'est pas ici dans l'intervention policière
tant que laisser les institutions, c'est-à-dire nos cours, nos tribunaux, se
prononcer sur cette question-là.
Journaliste : ...qui vous
dérange des campements, pas nécessairement des slogans ou... que vous avez
entendus, c'est...
M.
St-Pierre
Plamondon :À nouveau, c'est une
question qui a été étudiée, notamment à l'époque des carrés rouges, j'en sais
quelque chose parce que j'étais avocat à cette époque-là, et il y a un droit
important à la liberté d'expression. Qu'on soit d'accord ou non avec les
groupes, toute personne a le droit de s'exprimer puis elle a le droit de se
rassembler. Mais est-ce que ces droits-là impliquent d'occuper
des lieux avec des tentes? C'est aux tribunaux de nous le dire. J'en doute,
mais c'est aux tribunaux de trancher ça. Donc, c'est d'établir la limite entre
un droit important puis également le fait que cette liberté ne peut pas
empêcher des institutions ou des personnes de...
Journaliste : ...en demandant
déjà à la police de démanteler...
M.
St-Pierre
Plamondon :Moi, je pense qu'on est à
l'étape de demander aux tribunaux de tracer une ligne dans cette situation-là.
Et, après coup, évidemment, bien là, il faut que tout le monde suive la
décision du juge parce que ça devient la loi.
Journaliste : Mais, quand on
voit ce qui se passe, entre autres... On a vu en Californie, au cours de la
nuit, il y a eu des violences quand même assez importantes. Il y a eu des
interventions policières. Dans d'autres universités aux États-Unis, là, on a,
comment dire, amené la manifestation un cran plus haut. Est-ce que vous
craignez la même chose à McGill? Est-ce que vous craignez qu'en laissant,
autrement dit, ces camps se... s'installer puis perdurer... est-ce qu'il y a, à
votre avis, un risque d'augmentation de la violence?
M.
St-Pierre
Plamondon :On vit dans un État de
droit et on ne peut pas laisser la menace prendre la place du principe de
l'État de droit, c'est-à-dire qu'il y a des lois, puis elles doivent être
suivies. Et, quand il y a une ambiguïté, il faut référer à des juges qui
tracent une ligne, puis on agit en conséquence. Mais la menace de... peu
importe laquelle, là, ne peut pas être le critère sur la base duquel on se
gouverne en société.
Journaliste : Est-ce que vous
êtes soupe au lait? Bien non, mais c'est parce que, la semaine passée, là, on a
dit ça de vous, là, que vous étiez soupe au lait, là, puis que... Est-ce que
vous l'êtes? Est-ce que vous... D'abord, est-ce que ça vous a heurté, cette
épithète-là? Et est-ce que vous l'êtes?
M.
St-Pierre
Plamondon :Non. Puis, si vous regardez
l'extrait sur la base duquel certains députés de la CAQ ont voulu occuper
l'espace médiatique avec cette expression-là, en tout cas, de mon point de vue,
mes questions étaient parfaitement raisonnables, et j'étais le... celui des
trois chefs dans cette commission... dans ces crédits-là qui levait le moins le
ton puis qui était le plus...
Maintenant, d'exprimer un inconfort, une
insatisfaction au premier ministre parce qu'il ne répond pas aux questions, ni
au bleu, ni dans les crédits, ni aux journalistes, c'est parfaitement sain si
c'est fait respectueusement, puis j'ai été respectueux, mais j'ai fait savoir
qu'à mon avis, le rôle d'un premier ministre, ce n'est pas de se cacher puis de
sourire aux journalistes en répondant le score du Canadien la veille, c'est de
rendre des comptes, et c'est correct que les élus, les chefs de partis
d'opposition expriment leur désarroi. C'est vraiment du désarroi.
Journaliste : Vous manquez de
patience alors ou...
M.
St-Pierre
Plamondon :Non, moi, je pense, j'ai
fait mon travail.
Journaliste : ...il l'admet qu'il
n'est pas patient, là. Vous, vous n'admettez pas...
M.
St-Pierre
Plamondon :Ça lui appartient.
Journaliste : ...vous, vous
êtes zen dans la vie, là?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, moi, je suis... je
trouve que je suis le plus calme des trois chefs d'opposition, mais peut-être
je me trompe. C'est à vous de juger,tu sais, ça, c'est votre travail, de
qualifier. Mais convenons que, durant cette fameuse semaine, ce n'est pas la
seule épithète que j'ai eue, là, j'en ai eu une dizaine, et je pense que mes
adversaires, tant à Québec et au Canada, à Ottawa, tentent de me qualifier,
puis eux, ils peuvent faire ça tant qu'ils veulent, mais est-ce que, moi, ça
change mon travail, est-ce que je change...
Journaliste : ...pourquoi ils
veulent vous mettre une étiquette, vous pensez?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, en politique, définir
son adversaire, c'est une manière potentiellement de l'affaiblir. Le Parti
québécois a d'excellents sondages, donc mes adversaires... Je pense, ça aide
aussi ou ça sert bien le gouvernement de la CAQ de ne pas avoir de discussion
sur le fond des choses, sur la qualité des politiques publiques, sur les
promesses brisées. Déplacer l'exercice des crédits vers des épithètes visant un
parti d'opposition, c'est une belle manière aussi de ne pas répondre aux
questions qu'un... des journalistes par rapport à ce qu'un gouvernement a comme
reddition de comptes, là. C'était une très mauvaise reddition de comptes de la
part du gouvernement dans tous les crédits. C'était non seulement désinvolte,
mais, souvent, c'était du cabotinage, et c'est triste parce que les crédits
servent à une reddition de comptes importante. Donc, c'est une façon aussi de
dévier le sujet, qui devrait être le gouvernement et sa gestion, à mon avis,
là.
Journaliste : ...sur votre...
Parce qu'au fond M. Legault, on a remarqué, là, depuis peut-être deux, trois
semaines, peut-être plus, là, mais au moins depuis deux, trois semaines, là,
dans ses échanges avec vous, il rappelle des positions passées que vous avez eues
en les mettant de l'avant pour dire que vous avez changé d'avis maintenant.
Est-ce que ça, ça a contribué à vos réactions?
M.
St-Pierre
Plamondon :Non, c'est vraiment le
cabotinage, de prendre des questions sérieuses qui pourraient mener à une
discussion puis une prise de position différente entre les parties, mener à une
reddition de comptes, puis d'envoyer au hasard...
Journaliste : ...M. Legault
amène ces faits là, est-ce que sur le fond, ça, vous êtes prêt à en discuter
ou...
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien sûr, mais ce n'est pas
ça, la question, c'est que j'ai vu...
Des voix : ...
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, j'aimerais ça
répondre.
Une voix : ...
M.
St-Pierre
Plamondon :J'aimerais ça répondre.
L'équipe de M. Legault en crédits, je les ai vus dire à François Legault :
Arrête de répondre. Parce qu'on s'en allait quelque part, il répondait à mes
questions au début de l'exercice, et là tu vois l'équipe de conseillers juste
lancer des feuilles de citations et, pour tout le temps qu'il me restait, ça
allait être, ça, des citations au hasard qui sont lues...
Journaliste : ...ces citations-là,
sur le fond des choses, parce que vous dites : Le gouvernement se sert de
ça pour ne pas débattre du fond des choses, mais vous, est-ce que vous êtes
prêt à débattre du fond des questions qui sont soulevées par ces changements de
position?
M.
St-Pierre
Plamondon :Dans le cadre du crédit, de
l'exercice des crédits, c'est du cabotinage. C'est une façon de ne pas répondre
à la question.
Journaliste : ...pour un
politicien, de changer d'idée au fil des ans, comme ça?
M.
St-Pierre
Plamondon :Je pense qu'on peut changer
d'idée, en politique, tant qu'on est capable d'expliquer. Parce qu'évidemment
le temps passe, les choses évoluent, on fait la meilleure lecture qu'on peut de
la...
Journaliste : Ces
changements-là, vous les expliquez comment?
M.
St-Pierre
Plamondon :
Rebâtir le camp du oui
est consacré à ça, mon livre de 2020, qu'il ne nomme jamais.
Journaliste : ...référendum,
vous l'avez dit, que vous ne vouliez pas de référendum. Ça, ce sont vos mots,
là.
M.
St-Pierre
Plamondon :Non, en fait... Non, non,
c'est ça, ce sont mes mots qui décrivaient, en 2014, ma lecture de la société québécoise
à titre d'observateur neutre. Puis, en 2020, mon livre est assez clair sur ces
questions-là.
Mais je veux revenir aux crédits, c'est
qu'on se sert...
Journaliste : ...normal que
les politiciens changent d'idée au fil du temps...
M.
St-Pierre
Plamondon :...on se sert des crédits,
et ça fonctionne, à l'évidence, pour déplacer le sujet, qui est celui de la
reddition de comptes du gouvernement, de sorte qu'on jase de complètement autre
chose que la reddition de comptes d'un premier ministre qui ne répond pas à vos
questions, qui ne s'expose pas.
Journaliste : ...vous avez
passé les crédits à demander à M. Legault s'il allait être dans le camp du Oui
puis s'il était encore souverainiste...
M.
St-Pierre
Plamondon :Non, non.
Journaliste : ...tu sais, je
veux dire, vous vous attendiez à quoi, comme réponse?
M.
St-Pierre
Plamondon :Je veux juste répondre une
dernière fois. Bon. La première question, c'était : Vous avez demandé des
choses à Justin Trudeau, ça n'a pas fonctionné, allez-vous le demander à
nouveau? Je n'ai pas eu de réponse. Là, une fois que je comprends que ce n'est
pas sûr qu'il va demander les pleins pouvoirs, je dis : Mais là, si on
n'obtient rien à cette date-là, qui est le 30 juin, quelle est votre position?
Allez-vous faire le référendum sur l'immigration? Pas eu de réponse. Mais là,
si vous n'obtenez ni ce que vous voulez puis vous ne faites pas de référendum
sur l'immigration, quelle est votre position sur le fond des choses? C'est
vraiment une suite logique de questions puis c'est un échange qui a une valeur,
et le but de la CAQ, c'était de déplacer le sujet pour ne pas avoir...
Journaliste : ...M. Legault
allait dire : Vous m'avez démasqué, je suis encore souverainiste? Vous
pensiez vraiment ça, là?
M.
St-Pierre
Plamondon :Non. Je pense que François
Legault a l'obligation de nous dire où est-ce qu'il veut voir le Québec aller
dans les prochaines années. Il est premier ministre, il a une obligation de
nous dire on s'en va où et une obligation de reddition de comptes, à laquelle
il échappe, en ne répondant pas à vos questions et en changeant le sujet, à
toute évidence, avec un certain succès, en changeant le sujet de manière à ne
pas avoir à rendre des comptes sur l'orientation qu'il veut donner au Québec,
alors qu'il est, lui, premier ministre, moi, je suis chef d'opposition.
Le Modérateur
: On va
passer en anglais.
Journaliste : Vous êtes
encore zen?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, je trouve que mes
réponses...
Journaliste : Vous n'êtes pas
chef de l'opposition, vous êtes chef de la troisième opposition.
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, un des chefs de
l'opposition.
Journaliste
:
...facilities basically, what you're... like, do you agree with the directive
of the minister of Education today, with the content?
M.
St-Pierre
Plamondon : I don't agree with the way it's been conducted. So,
we propose, on that topic and other topics, that we have a proper parliamentary
commission so that we can study the question, but also hear what people have to
say, in terms of expertise, and then take a decision that is enlightened. And
the Government said no to that and they went with a «comité de sages». How do
you translate that? Committee of wisdom?
Journaliste
: ...
M.
St-Pierre
Plamondon : «Comité de sages»? So they...
Journaliste
: ...
M.
St-Pierre
Plamondon :...the
committee of wise people. And the problem with the committee of wise people...
Journaliste
: ...
M. St-Pierre Plamondon : Because they never fulfill their mission. They're supposed to tell
us what they recommend and then the Government is supposed to make a decision based on that recommendation. They
don't recommend anything, and then the Government already makes a decision. In which case, try to follow what's the
logic of all this. There is none. And it's so CAQ, it's pure juice CAQ. You say
that you are consulting, and yet your decision has already been made. But then,
the decisions, once it's made, everybody realizes that the work was not done
properly before, and then you change your mind. It's like typically CAQ.
Journaliste :
But without... We know that there won't
be a committee and we know that you've asked for that. Without a side, when it
comes to the bases of the decision itself, do you agree on the idea that there
shouldn't be a, I guess, gender and neutral washrooms unless they're
individual?
M. St-Pierre
Plamondon :
I
haven't studied the question in a parliamentary commission, so not all
perspectives have been heard. In general, I think it's a reasonable approach,
but the truth is, it has not been discussed nor studied.
Le Modérateur
: Une dernière en anglais.
Journaliste :
On the McGill situation,
yesterday Mr. Bonnardel was saying basically that they agree with McGill, that
that camp should not be there on their land, on their territory. What do you
think of that?
M. St-Pierre
Plamondon : Well, of course, freedom of
expression is fundamental and you also have a freedom to gather and to talk
together. Are those freedoms also including the right to set a camping and to
occupy grounds that are private and that have a regulation that forbids those
camping sites? That's for a tribunal to tell us. I think the answer will be
that it's not a reasonable form of freedom of expression, in which case we need
to follow what the tribunals will... the line that will be drawn by the
tribunals will be followed, and that's where we're at.
Journaliste
:
How should police behave or interpret the... if they have to go in and do an
operation?
M. St-Pierre
Plamondon : So, it should be based on the
judgement that draws a line between what's legal and what's illegal. And if
something is illegal and it's been confirmed by a tribunal, then of course the
law must be enforced.
Journaliste : Mais
rapidement. Hier, il y a deux ministres qui ont quand même dit que c'était
illégal déjà. Est-ce que vous trouvez que c'est prématuré de se prononcer comme
ça de la part du gouvernement...
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, moi, je ne le ferai
pas, moi je ne le ferai pas. C'est le pouvoir judiciaire qui va trancher cette
question-là.
Le Modérateur : Merci
beaucoup.
(Fin à 8 h 22)