(Huit heures quarante-sept minutes)
M. Paradis : Bonjour, tout le
monde. C'est un grand jour aujourd'hui, un grand jour pour les relations
internationales du Québec. Le premier ministre français, Gabriel Attal, est
parmi nous. Il va s'adresser à l'Assemblée nationale. C'est la première fois en
plusieurs décennies. C'est un très grand moment. La relation privilégiée entre
la France et le Québec est connue, elle est importante, elle est précieuse pour
le Québec. C'est un moment où il faut faire preuve de sens de l'État. Et tout
le monde sait... tout le monde qui est familier avec les relations
internationales sait que, lorsqu'il y a une visite de cette nature-là, ce n'est
pas le temps de commencer à parler de politique interne française, tout comme
on ne s'attend pas à ce que nos invités viennent s'ingérer dans nos débats
internes, c'est le moment de s'élever à la hauteur du moment.
Alors, nous, on invite l'ensemble des
députés des partis politiques ici, à l'Assemblée nationale, donc, à s'élever à
la hauteur du moment et à accueillir le premier ministre Gabriel Attal comme il
se doit.
M. Arseneau : Si c'est un
grand jour aujourd'hui, hier on a assisté à un jour sombre à Ottawa, à la
Chambre des communes, alors qu'une majorité d'élus fédéraux ont voté contre le
projet de loi C-347 de René Arseneault, un Acadien qui défend tout
simplement l'interdiction pour les députés de faire allégeance au peuple qu'ils
représentent, à la population qu'ils représentent plutôt qu'au roi. C'est
lamentable. Vous savez que la déportation des Acadiens de 1755 et des années
qui ont suivi n'a jamais été pleinement reconnue dans le sens où on n'a jamais
prononcé d'excuses envers le peuple acadien. Alors, moi, comme Acadien, je
trouve ça absolument lamentable et très peu édifiant aussi, non seulement le
fait qu'on ne permette pas à ceux qui le désirent de ne pas prononcer le
serment au roi, et, d'autre part, qu'on ait ajouté à cette humiliation-là le
chant de God Save the King à la toute fin, lorsque le vote a été
prononcé. Je trouve ça d'autant plus humiliant pour mes frères et soeurs
acadiennes, et je tenais à le mentionner, à le dénoncer ce matin.
Journaliste : M. Paradis,
bon, évidemment, vous visez Québec solidaire dans vos propos. Est-ce que c'est
une riposte à... aux attaques de Québec solidaire d'hier par rapport au
troisième lien?
M. Paradis : Aujourd'hui, c'est
le moment de la visite du premier ministre Gabriel Attal. Comme quelqu'un qui
connaît les relations internationales, je sais, et, au Parti québécois, nous
savons, à quel point c'est un moment important. Ce qu'on dit, c'est que c'est
la journée où il faut s'élever, il faut avoir la stature d'hommes et de femmes
d'État, et c'est ce que je vais faire aujourd'hui. Alors, c'est ça, notre
appel. Aujourd'hui, c'est le moment de cette visite-là. Il va avoir un discours
très important tout à l'heure au salon bleu. C'est ça, la focalisation de la
journée.
Journaliste : Mais est-ce que
Québec solidaire a manqué de sens de l'État, selon vous?
M. Paradis : Bien, j'ai dit
tout à l'heure que c'est un moment important pour les relations internationales
du Québec. Alors, aujourd'hui, je vais ne pas faire ce que je dis qu'il ne faut
pas faire, c'est-à-dire ce n'est pas le temps de faire des joutes politiques à
un moment de relations internationales important pour le Québec. Focalisons sur
l'accueil que nous allons réserver tout à l'heure au premier ministre Gabriel
Attal.
Journaliste : Mais qu'est-ce
que ça veut dire, ça... Vous dites que c'est un moment pour s'élever à la
stature d'hommes et de femmes d'État, et c'est ce que vous allez faire. Qu'est-ce
que ça veut dire, ça, s'élever? Comment vous faites ça, dans la vie, pour vous
élever à la stature d'homme d'État?
M. Paradis : Aujourd'hui, aujourd'hui,
c'est le temps de voir ce que sont les traditions, les façons de faire de la
diplomatie des relations internationales. C'est le temps de se consacrer à cet
accueil du premier ministre Gabriel Attal. Il va venir nous parler. C'est le
temps d'écouter son discours, d'insister sur les liens d'amitié qui existent
entre le Québec et la France, de les entretenir, de les...
Journaliste : Alors, vous
vous attendez à quoi dans ce discours-là? Qu'est-ce qui serait satisfaisant
pour le Québec, à votre avis, dans ce discours de M. Attal?
M. Paradis : Bien, justement,
c'est... c'est... c'est un moment où on espère... puis je pense que le premier
ministre, dans les... dans les réponses qu'il a déjà données, je pense, va
souligner la relation historique qui existe entre la France et le Québec, va
parler de ce lien privilégié, du fait que la France... pour la France, le
Québec, c'est un partenaire important, c'est un partenaire commercial
important, c'est un partenaire important sur le plan culturel, sur le plan de
la promotion de la langue française.
Journaliste : ...ça fait 20 ans
que je suis ça, là, puis, à chaque fois qu'il y a un premier ministre soit qui
va là-bas ou qui vient ici, c'est systématique dans tous les discours, ça n'a
jamais fait exception. Qu'est-ce qu'il faut apporter de plus dans ce discours-là
que les civilités qu'on se lance puis les preuves d'amitié qu'on se lance à
chaque discours?
M. Paradis : Alors, notre
rôle, justement, aujourd'hui, c'est ce que je viens de mentionner, ce n'est pas
de commencer à dire : Nous voulons ceci et le premier ministre doit dire
ceci. C'est le discours du premier ministre français. Alors, on va l'écouter et
on est confiants, on est confiants qu'il va renouveler ses liens d'amitié particuliers
entre la France et le Québec, qu'il va parler des liens commerciaux
particuliers, des liens culturels de la francophonie. Vous avez raison, ça fait
partie de... d'un historique que nous avons avec la France. Et on a confiance
que c'est ça qui va se passer aujourd'hui.
Journaliste : Donc, le jour même
de cette visite-là, votre chef, Paul St-Pierre Plamondon, plaide, dans une
entrevue qu'il a accordée au journal, pour que la France joue un rôle
particulier advenant l'indépendance du Québec. Est-ce que M. Attal doit
préciser sa vision des choses lorsqu'il sera questionné lors de... pendant sa
visite?
M. Paradis : Nous, on espère
toujours que le premier ministre puis que les autorités françaises vont aller
le plus loin possible sur ces questions-là. Maintenant, notre chef...
Journaliste : ...
M. Paradis : ...notre chef va
aborder ces questions-là. D'abord, il va avoir une... il va avoir un moment
avec le premier ministre. C'est un... C'est un moment privilégié. Il va avoir
ces discussions-là. Maintenant, nous, là, on n'a pas d'exigence sur son
discours, là. C'est la question qui m'était posée tout à l'heure. On ne
commencera pas à dire au premier ministre Gabriel Attal ce qu'il doit dire ou
ne pas dire dans son discours, mais plus... pour nous, la France a un rôle
particulier à jouer sur ces questions-là. La France, on le sait, a toujours
fait partie de la stratégie, pour nous, de la reconnaissance d'un Québec
indépendant, d'un rôle proactif pour favoriser aussi cette reconnaissance au
lendemain d'une déclaration d'indépendance.
Des voix : ...
Journaliste : Excuse-moi,
Charles. Donc, ma question, c'est de savoir : Est-ce que M. Attal doit se
mouiller clairement? C'est ça, ma question, la question que je vous pose...
M. Paradis : Non, c'est...
Nous, on est en train de dire aujourd'hui : Son discours lui appartient.
Les messages qu'il adressera au peuple québécois, à l'Assemblée nationale, ça
lui appartient. Maintenant, nous, du Parti québécois, on va continuer aussi à
entretenir cette relation avec la France, à dire et à être confiants que la
France va nous accompagner dans les choix que le Québec effectuera, qu'on
espère que le... que le Québec va effectuer dans le futur.
Journaliste : Mais c'est
juste parce que vous dites : Il ne faut pas nécessairement avoir d'attente,
c'est son discours. Ceci dit, M. St-Pierre-Plamondon, lui, il en a, des
attentes, là.
M. Paradis : Bien oui, on en...
on en a, des attentes.
Journaliste : ...pour s'élever,
il ne faut pas les formuler aujourd'hui?
M. Paradis : C'est... Son
discours à l'Assemblée nationale lui appartient. C'est lui qui va lancer les
messages qu'il pense qui sont adéquats. C'est le message officiel de la France.
Nous, on va continuer d'avoir ce dialogue-là avec la France, on va continuer d'avoir
ces demandes-là, d'avoir ces espoirs-là, et on est confiants que c'est ce qui
va arriver au moment où le Québec va effectuer ses choix.
Journaliste : M. Paradis, sur
un autre sujet, vous avez peut-être vu hier que l'équipe de hockey en Arizona,
les Coyotes, évalue un déménagement à Salt Lake City. Pourquoi, à ce moment-là,
est-ce que le ministre Girard, selon vous, parle encore, là, de matchs du Canadien
à Québec? Est-ce qu'il crée des faux espoirs pour les gens de Québec?
M. Paradis : Bien, la
question, elle est là : Comment il se fait que le ministre des Finances du
Québec continue à parler de ces questions-là? Comment ça se fait que ça continue
à être une priorité du travail de notre ministre des Finances, surtout après
l'épisode malheureux des Kings de Los Angeles?
Là, on nous dit qu'il veut amener des
matchs des Canadiens de Montréal. Puis je ne sais pas si cette annonce-là a plu
aux promoteurs privés qui sont en train de s'occuper de ça, mais c'est ce qu'on
disait la dernière fois, et c'est ce qu'on dit encore aujourd'hui : Laissons
les promoteurs privés travailler, laissons les gens qui sont des spécialistes
en hockey travailler sur ces questions-là. Et notre ministre des Finances
devrait se préoccuper de l'état des finances du Québec.
Journaliste : M. Arseneau,
juste revenir sur le serment sur le... au roi. C'était quand même plus serré
que ce qui avait été anticipé. Êtes-vous frustré que Justin Trudeau ait imposé
la ligne de parti à son... à son cabinet? Peut-être que les choses auraient été
différentes si...
M. Arseneau : Tout à fait.
Tout à fait. On annonce... en fait, on a laissé penser aux gens qu'il y aurait
un vote libre, mais un vote libre mais pas pour les membres du cabinet puis pas
pour M. Trudeau lui-même, qui s'est défilé, il n'était pas là pour voter.
M. Trudeau, depuis son entrée au
pouvoir, s'est excusé à peu près pour tout et pour rien lorsqu'il est question,
là, des actions du gouvernement fédéral sur le plan historique. Il n'a jamais
voulu dire que les Acadiens, qui composent quand même une bonne partie de la
population des Maritimes et y compris des... du Québec, il y a quand même une
diaspora assez large, ne méritent pas le respect du premier ministre lorsqu'il
est question de représenter les citoyens et de pouvoir se soustraire au serment
d'un roi d'une puissance étrangère qui a, sous la gouverne de ses
prédécesseurs, commis ce qui s'apparente vraiment à un génocide à l'époque, qui
n'a jamais été reconnu comme tel, mais qui est une tragédie incommensurable et
avec laquelle le peuple... le peuple acadien continue de vivre comme un
traumatisme important.
Alors, que le gouvernement Trudeau,
aujourd'hui ou hier, ait manqué un rendez-vous avec l'histoire comme celui-là
pour faire un pas vers la réconciliation avec les Acadiens de tout le pays,
c'est absolument décevant, et c'est pour ça que je tenais à l'exprimer.
Journaliste : ...beaucoup des
Acadiens aussi, tantôt, là, à propos du... des conservateurs qui ont chanté God
Save the King, mais qu'est-ce que les Québécois, eux, doivent retenir de
cette scène-là?
M. Arseneau : Qu'est-ce qu'on
doit retenir, c'est qu'on a, disons, un pays qui est dysfonctionnel, on le sait
depuis longtemps, et, à chaque jour, bien, on se rend compte que le Québec est
sur un parcours qui le sépare du reste du Canada. Et, moi, hier, ça exprimait
bien, encore une fois, la raison pour laquelle c'est un pays étranger, le
Canada, pour le Québec. Et, lorsqu'on a vu cette célébration d'un groupe
parlementaire qui risque fort de gouverner le pays d'ici quelques années, bien,
écoutez, c'est... il y a quelque chose de désespérant là-dedans.
Journaliste : Et est-ce que
c'est une image qui risque de coller à M. Poilievre et ses troupes
lorsqu'ils feront campagne au Québec aux prochaines élections fédérales?
M. Arseneau : Bien, je pense
qu'on va se souvenir de ça. Le Québec a fait un pas en avant de façon
importante grâce au Parti québécois et à Paul St-Pierre Plamondon, il y a un
peu plus d'un an, en abolissant le serment au roi ici, au Québec. De voir que
le Parti conservateur aujourd'hui, essentiellement, fait un pied de nez aux...
non seulement aux Acadiens, mais quelque part aussi au Québec, qui a adopté une
voie complètement différente, bien, ça en dit long, là, sur les considérations
que vont avoir les membres de l'équipe de Poilievre si jamais il devenait
premier ministre.
Le Modérateur : On va prendre
une dernière en français ou passer en anglais.
M. Arseneau : Bien, moi,
avant, s'il n'y a pas de question sur la santé, j'aimerais quand même
mentionner que... comme mes collègues, que le fait qu'on veuille reconnaître le
rôle des IPS davantage est intéressant, est un pas dans la bonne direction, sauf
que je voudrais quand même mentionner qu'au Québec on ne parle pas encore... en
fait, je n'ai pas vu dans le discours du ministre, on verra dans l'annonce tout
à l'heure, cette volonté-là de donner la... une autonomie beaucoup plus grande
aux IPS, qui sont encore sous la responsabilité des médecins au Québec,
contrairement à l'Ontario, contrairement à d'autres juridictions à travers le
pays. Le Québec est très, très en retard là-dessus. On avait eu la chance de
changer la donne lors de l'étude et l'adoption du projet de loi n° 43, on
a permis aux IPS de poser des diagnostics, mais elles sont encore sous la
responsabilité des médecins, au point où des médecins vont aller chercher
jusqu'à au-delà de 60 000 $ par année pour superviser les IPS. Donc,
il faut aussi, si on veut reconnaître le travail des IPS, leur donner la pleine
autonomie dans leur pratique et puis s'assurer qu'elles aient les moyens de...
Journaliste : ...là-dessus,
est-ce que l'objectif que le gouvernement se donne, là, de... à terme, de
recruter 1 000 nouvelles professionnelles, ça vous semble réaliste
dans le contexte actuel?
M. Arseneau : Bien, en fait,
c'est... je pense que, dans... là-dedans, comme dans bien d'autres dossiers en
matière de santé, je pense que les objectifs, ils sont louables, et on les
appuie. Maintenant, tu as la question... la question des moyens. Si on continue
de... un bras de fer avec les infirmières pour tenter de leur faire rentrer
dans le rang sans nécessairement améliorer leurs conditions de travail, ça vaut
pour les infirmières en général comme pour les IPS, on n'y arrivera pas. Donc,
moi, je pense que le gouvernement doit mettre en place les moyens,
effectivement, pour s'assurer qu'on puisse augmenter le nombre d'IPS. Vous vous
souvenez, l'objectif était d'en former 2 000 pour l'année prochaine. À ce
que je sache, on est encore loin du compte. Donc, le gouvernement doit mettre
les bouchées doubles, mais ça passe aussi par en... par l'idée de rendre la
profession attrayante, notamment dans l'autonomie qu'elles peuvent avoir dans
leur pratique.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Journaliste :
When it comes to the specialized
nurses, what... what needs to happen in order to make sure the specialized
nurses stay at these clinics and stay in the public sector instead of moving to
the private sector like we've seen?
M. Arseneau :
Yes, but we saw that the objective was
commendable, obviously, but the
means that are provided to the specialized nurses are not there, and that's why
they... I mean, they were... I think we opened three clinics couple years ago,
and one closed, like, shortly after because they couldn't recruit the nurses
because it's not attractive. So, you have to work on the attractivity of the profession,
and it goes not only with the means that they're given but also the autonomy.
We are far behind Ontario and other provinces when it comes to nurses, whereby
here, in Québec, they're still under the supervision, paid supervision by the
doctors. And now the Government
says : We'll negotiate with the doctors. Now, it seems like, rather than
changing the law, back in 2020, the Government wants to kind of wheel and deal with the doctors. I mean, I don't
think that's the right way the Government should decide that, you know, nurses will be recognized for their
competencies and will be able to work in an autonomous manner within their
field of... you know, of, you know, competence, yes.
Journaliste :
The EMSB has voted in favor of asking
the Supreme Court of Canada to rule on Bill 21. Is this a waste of money for a
school board to... other resources into or do you think they actually have a chance?
M. Paradis :
It's the board's right to appeal to the
Supreme Court. And, when we were asked about our reaction the day the court of appeal rendered its decision, we
said : Look, it's going to be decided at the Supreme Court of Canada. So,
no surprise there. The real question is : What will the federal Government do? Will they, once again, use our
taxes to fight against a law that has been adopted by the National Assembly? Will they, once again,
fight Québec? That's the real question.
Le Modérateur
:Merci beaucoup.
Journaliste : ...
Le Modérateur
: ...une dernière, oui.
Journaliste :
...I'm the only one. The day cares, day
care agreements... the collective agreements expired over a year ago, and the
unions have filed a complaint against the CAQ for failing to negotiate in good
faith. What does this kind of show in all the patterns of... that we've had in
past year over negotiations over…
M. Arseneau :
Yes, but the Government seems to send
the message that it doesn't believe in the public services. When it comes to
education, when it comes to health care, when it comes to childcare, you're
trying to negotiate, in a very cheap manner, the working conditions of the
public servants, whereby you see... while you see that they're fleeing, you
know, the public sector, they've got other opportunities. So, the Government doesn't seem to comprehend or to
understand that now we're in competition with the private sector in all fields.
And, in order to build a social security net and appropriate public services,
you need to pay appropriately your workforce, you have to recognize them for
what they do, and you have to, how can I say, promote or… «valoriser», you can,
you know, certainly praise them for their work. But the message in the
negotiation is exactly the opposite. It's like… We are not seeing a government
that believes in the public services. And that's particularly the case in terms
of the childcare, where the Government says : We're going to complete the
network. But what the Government doesn't say is, instead of promoting the CPE
formula, which is perennial, which is there to stay, which is of quality,
responds to all of the Québec Government standards and is more appealing for
the population... turns to the private sector and says : You know, we'll
subsidize private kindergarten… or private day care. So, we're going to have a
two-tier system, within a few years, for childcare, and that is absolutely
appalling. Thank you.
(Fin à 9 h 06)