(Huit heures quarante-deux minutes)
M. Arseneau : Bonjour.
J'espère que tout le monde est en forme, surtout ceux qui ont fait de
l'exercice physique hier soir jusqu'à tard. Écoutez, aujourd'hui on va parler
de la taille de l'État, évidemment. Puis je vous rappelle une citation du
premier ministre Legault, qui disait que les fonctionnaires sont
essentiellement des personnes qui écrivent des rapports pour d'autres personnes
qui écrivent des rapports. Évidemment, il promettait de réduire la taille de
l'État, sauf qu'on veut ramener ça, et on va le faire en motion ce matin, sur
des postes qui ont été créés ou remis en place par le gouvernement, dont celui
de Commissaire à la santé et au bien-être, qui, pendant deux ans, a travaillé
sur un mandat que lui a confié le gouvernement du Québec et qui a déposé un
rapport, et le rapport a été reçu par la ministre déléguée à la Santé, responsable
des Aînés par un simple tweet.
Alors, aujourd'hui, on va déposer une
motion pour faire état des constats de la Commissaire à la santé et au
bien-être, qui dit que le système de soutien pour le maintien à domicile est
construit sur des assises fragiles, le système est complexe, peu intégré et peu
performant, les mesures et les programmes de soutien à domicile ont des
conditions d'éligibilité qui répondent imparfaitement aux besoins de la
population et que le système est peu soutenable financièrement, on va frapper
un mur. Puis on aimerait que le gouvernement prenne acte de ce rapport et qu'il
le mette en œuvre, évidemment, qu'il mette en œuvre les recommandations.
Alors, oui, on veut réduire la taille de
l'État, mais, quand on met en place des structures et puis qu'on produit des
rapports, bien, qu'on retienne et mette en œuvre les recommandations, il me
semble que c'est la base aussi.
Là-dessus, on va prendre vos questions.
Journaliste
: Donc,
réduire la taille de l'État, mais, vous dites souvent ici, plus de profs, plus
d'infirmières, plus de préposés à domicile, plus de soins pour les aînés à
domicile. Il n'y a pas... On augmente ou on n'augmente pas?
M. Arseneau : Bien, en fait,
nous, là, on n'est pas dans l'idéologie de réduire la taille de l'État pour
réduire la taille de l'État, nous, on veut que les Québécois en aient pour leur
argent, que les payeurs des taxes puissent avoir des services pour les impôts
qu'ils paient. Et vous savez qu'il y a la moitié des impôts qui va au fédéral.
Puis nous, on promet, là, la plus grande réduction de la taille de l'État,
c'est-à-dire se débarrasser d'un gouvernement de trop, le gouvernement fédéral.
Ça, c'est le premier élément.
Deuxième élément, on ne peut pas juste...
disons, subjectivement dire qu'on veut réduire la taille de l'État sans mesurer
ce que ça va avoir comme impact sur les services à la population. Puis, M.
Laforest, vous parlez des infirmières puis des préposés aux soins à domicile,
et ainsi de suite. Moi, je pense que, lorsqu'on demande la question aux
Québécois : Est-ce que vous voulez des services publics en matière de
santé et d'éducation?... Bien, absolument. On ne va pas réduire le nombre de
professeurs en pensant améliorer l'éducation, même chose pour la santé. Mais
évidemment ce à quoi on assiste, c'est au bris d'une promesse-phare du
gouvernement, qui disait vouloir dégraisser l'État, réduire la taille de l'État,
puis c'est une autre promesse rompue.
En fait, ce qu'on... ce à quoi on assiste,
depuis un certain nombre de mois, c'est qu'à peu près à chaque jour on voit qu'il
y a une autre promesse brisée par la CAQ, puis on a des projets, dont on n'a
jamais entendu parler pendant les élections, qui sont en train de se déployer
comme, par exemple, la filière batterie, ou négocier nos ressources avec une
compagnie de construction de voitures, ou encore démanteler Hydro-Québec,
vraisemblablement.
Journaliste : Sur les 78 000 ETC...
Parce que là il y a une distinction à faire, là, tu as des employés qui sont
vraiment des fonctionnaires de l'État, là, puis tu as des employés qui
travaillent aussi dans le système qui est parapublic, en fait, qui est...
système d'éducation, système santé, là, on s'entend que ça prend du monde.
Mais, sur les 78 436 ETC, est-ce qu'il n'y a pas là un endroit, là,
où on pourrait couper et enlever par attrition, par exemple, certains employés,
certains postes? Est-ce qu'il n'y a pas un travail à faire de ce côté-là?
M. Paradis : Oui, mais ça
prend de la planification. Si c'est ça, l'objectif du gouvernement... Et il s'est
présenté deux fois en élection générale sur un tel programme : Nous, on va
dégraisser, on va faire du ménage. Encore, il y a trois semaines, le premier
ministre, à l'occasion du dépôt du budget, nous parle de ça. Mais quel est le
plan? Où est la planification? Quelle est la logique de dire... de présenter
cette promesse-là puis ensuite de créer Santé Québec, de créer l'agence des
transports, le ministère de la Cybersécurité et du Numérique, SAAQclic, scinder
l'Éducation et l'Enseignement supérieur, scinder les Affaires municipales et l'Habitation,
créer des nouveaux ministères? C'est ça, le problème. Faire des promesses sans
qu'il y ait une planification, sans qu'on ait prévu quelle va être la
complexité de la livraison des services aux citoyens, c'est ça, le problème. On
veut que les citoyens en aient pour leur argent, et actuellement...
Journaliste : ...M. Legault,
là, en disant qu'on pourrait, par exemple, remplacer un poste sur deux pour
les... personnes qui partent à la retraite à chaque année.
M. Paradis : Quelle est la
planification? Où est le plan pour arriver là? On ne le sait pas. Il n'y en a
pas. Alors, encore une fois, c'est une promesse qui est présentée sur la base d'une
absence de planification, d'une absence de plan, d'une absence d'évaluation de
quelle est la situation actuellement et où on va être plus tard.
Et nous, on le répète, on propose la plus
grande opération d'efficacité administrative de l'histoire du Québec. Pendant
qu'on parle de ça ici, actuellement, il y a une fonction publique fédérale qui
est en croissance débridée, 40 % de croissance dans les dernières années,
pour une fonction publique qui ne livre à peu près pas ou peu de services à la
population. Alors, éliminons ce gouvernement qui est de trop. Là, il va y en
avoir, de l'efficacité administrative.
Journaliste : Sur le troisième
lien, il y a 70 % des gens de la région de Québec qui croient qu'un
nouveau lien avec du transport collectif améliorerait la fluidité à Québec.
Êtes-vous d'accord?
M. Paradis : Il y a des
enjeux de fluidité à Québec, presque tout le monde en convient, mais là on n'est
pas à l'époque des sondages, sondage dont on comprend d'ailleurs qu'il a été
commandé par un parti politique, si j'ai bien compris.
Journaliste
: ...
M. Paradis : Là, on n'est pas
à la période des sondages, on est à la période de la planification d'études
sérieuses. HEC Montréal, qui a étudié ces questions-là avec rigueur, nomme les
problèmes avec la mobilité et les transports à Québec... bien, en fait, les
projets de mobilité et de transport à Québec comme faisant partie des
problèmes. Pourquoi? Parce qu'ils ne sont pas planifiés sur la base de besoins
réels et d'études sérieuses, scientifiques. On parle de milliards de dollars de
l'argent des contribuables, et là on a envoyé ça à CDPQ Infra, le gouvernement
a envoyé ça à CDPQ Infra en mettant un frein notamment à la croissance
économique de Québec, tous les acteurs économiques de Québec le disent. Et là
on a un ministre du cabinet qui vient dire que c'est joué d'avance, parce que
vous savez qu'une fois que CDPQ va déposer son étude, c'est le gouvernement qui
va décider quoi faire. Et là ce que le ministre Drainville nous a indiqué, c'est
que c'est joué d'avance pour des raisons politiques. Sur la base de quels
besoins, encore une fois, sur la base de quelles études? C'est ça qui est
important, la planification, les études.
Journaliste : Sur la question
exacte, là, du sondage, qui reprenait celle de la consultation lancée par le
ministère des Transports, est-ce qu'un nouveau troisième lien serait de nature
à améliorer la fluidité, à votre avis?
M. Paradis : C'est un sondage,
et je comprends qu'il y a une perception des gens à l'effet qu'il y a des
problèmes de fluidité. Et ça, il faut le reconnaître. Les gens qui sont pris
dans des bouchons de circulation le matin, le soir le savent. Mais il y a aussi
d'autres solutions. Quand on avait les études... La ministre Guilbault, là,
quand elle est arrivée avec un paquet d'études qu'elle a déposées bruyamment
sur une table pour bien que vous entendiez le poids des études... dans ces
études-là, il y avait des éléments qui indiquaient qu'on n'a pas encore
maximisé l'utilisation du pont Pierre-Laporte, qu'on n'a pas maximisé
l'utilisation du pont de Québec et que, s'il y a un troisième lien à
construire, à faire... bien, sous quelle forme, pour quel mode de transport?
Là, actuellement, ce que le gouvernement avait proposé, c'est un lien
autoroutier.
Journaliste : Sur la base de
ce que vous entendez dans Jean-Talon, M. Paradis...
M. Arseneau : Mais, si tu
permets, je veux juste dire un mot.
M. Paradis : Oui.
M. Arseneau : Je pense que
c'est important, là. Ce qu'on nous demande, la question qui est posée, c'est :
Sur la base d'un sondage, est-ce que vous seriez prêts à appuyer un projet de
troisième lien? La réponse est non. C'est-à-dire qu'on ne peut pas se fier sur
des sondages d'opinion pour aller de l'avant avec des projets pharaoniques sans
avoir calculé, d'une part, les effets d'un troisième lien. Est-ce que,
véritablement, on améliorerait la fluidité?
Je vous rappelle qu'il y a un concept, là...
qui n'est peut-être pas connu de façon universelle, mais c'est la demande
induite. Et plus on crée d'autoroutes, plus on crée de liens routiers et plus
on a tendance à utiliser l'automobile et l'automobile en solo. Et, pendant un
certain temps, on a une impression d'amélioration de la fluidité jusqu'à ce que
ça se congestionne à nouveau. Et ça, à quel coût on le ferait? Est-ce qu'on est
prêts à dépenser 5, 10, 20 milliards de dollars? Si on posait aussi
ces questions-là, peut-être que les gens réagiraient autrement. Jusqu'à quel
point on est prêts à investir pour améliorer temporairement la fluidité pour
quelques mois?
Mais c'est la raison pour laquelle on ne
peut pas aller dans un projet comme celui-là, soit avec un sondage d'opinion
mené par une formation politique ou par un sondage bidon, comme a été mené...
comme on a mené, au cours des derniers mois, là, avec le gouvernement du
Québec, au même moment où on confiait à CDPQ le soin d'étudier la question. Je
pense qu'il faut être plus sérieux que ça dans des investissements aussi
majeurs.
Journaliste : ...dans
Jean-Talon, M. Paradis, dans quelle mesure ça vient confirmer ou infirmer les
résultats du sondage de ce matin?
M. Paradis : Bon, d'abord,
c'est très important d'être à l'écoute des citoyens, puis c'est un sujet de
conversation, puis c'est... il faut faire très attention avant de dire :
Bien, les citoyens de Jean-Talon disent ceci. J'ai des citoyens dans Jean-Talon
qui pensent certaines choses sur le troisième lien, sur le tramway, sur la
mobilité durable, sur les transports, puis j'en ai d'autres qui pensent autre
chose, mais une chose est sûre, c'est que Jean-Talon est au cœur de toute cette
réflexion-là et que... les sondages l'ont démontré aussi, hein, que le taux
d'appui à un système de transport collectif structurant dans Jean-Talon est
raisonnablement fort par rapport à d'autres circonscriptions autour et, si je
ne me trompe pas, là... puis je pourrai faire les vérifications, mais, sur le
troisième lien, l'appui est peut-être moindre qu'ailleurs. Donc, c'est sûr que
c'est des éléments qui comptent.
Donc, l'idée, ce n'est pas de se fermer
les yeux puis de se boucher les oreilles, mais ce... ça, c'est un élément de
l'équation. Les éléments les plus importants, c'est des études sérieuses, c'est
des études techniques, des études financières qui démontrent le besoin, qui
démontrent la pertinence des solutions qui vont être adoptées, comment elles
vont être financées. Et ça, on n'a pas ça depuis le début pour le projet du
troisième lien parce que c'est un projet qui a été mené pour des raisons
politiques et qui continue d'être considéré sous l'angle politique. Quand on a
un ministre qui, avant même que l'institution à qui on a confié le mandat de
réétudier ça une nouvelle fois se soit prononcée, dit : C'est joué
d'avance, je peux vous le dire, il va y en avoir un, troisième lien, là, on a
un problème d'ingérence politique dans le travail de gens qui essaient
d'établir un besoin puis savoir où est-ce qu'on va investir les milliards de
dollars de l'argent des impôts, des taxes, des citoyennes et des citoyens.
Journaliste : Oui, deux
questions. Sur la réforme du droit de la famille, sur le principe, est-ce que
vous êtes d'accord avec l'idée de créer des obligations pour un couple avec
enfant?
M. Paradis : Bon, d'abord,
là, on n'a pas vu encore la réforme qui va être proposée aujourd'hui, donc vous
allez comprendre que je vais me prononcer avec prudence. Mais, vous savez,
c'est un... c'est un chantier qui a été... qui a été lancé sous un gouvernement
du Parti québécois, c'était Bertrand St-Arnaud, je pense, qui était ministre de
la Justice à l'époque. Donc, bien sûr que, sur le principe, on pense que c'est
important de revoir les règles du droit de la famille en ce qui concerne les
conjoints de fait.
Maintenant, on va voir quelles
orientations prendra le gouvernement sur la base notamment, là, d'un rapport
qui a été déposé il y a quelques années, qui contenait 82 recommandations sur
612 pages bien tassées. Alors, on va prendre connaissance avec beaucoup
d'intérêt des solutions proposées par le gouvernement.
Journaliste : Avez-vous
entendu M. Tanguay tantôt ici, au «hot room», sur M. Michaud, qui qualifiait
les propos de M. Michaud, à l'époque, d'inacceptables?
M. Paradis : M. Michaud est
décédé il y a quelques jours. C'est un homme qui a grandement contribué à
l'avancement du Québec. Vous avez entendu quatre partis politiques faire sa
louange, méritée, hier, et là il y a des gens qui reviennent encore, alors
qu'on est dans une période de deuil, que sa famille est en deuil... on revient
encore sur ces enjeux-là. À un moment donné, en politique, là, il faut s'élever
au-dessus de la partisanerie, il faut faire la bonne chose, il faut démontrer
de la classe, il faut démontrer de la bienveillance. Je...
Journaliste : ...une question
qui a été posée à M. Tanguay, là, il n'a pas... il n'est pas... parlé de ça de
façon spontanée, il répondait à une question. Sur le fond, là, est-ce que vous
êtes... vous n'êtes sûrement pas d'accord, mais qu'est-ce que vous pensez du
propos de M. Tanguay, qui dit : Mais il a fait un parallèle entre la Shoah
et le mouvement souverainiste, c'est donc que c'est inacceptable?
M. Paradis : On revient
encore sur le fond de l'affaire, et moi, j'aimerais bien savoir, une nouvelle
fois, sur quelle base... sur quelle base se... sur quelle base sont basés ces
propos-là de monsieur... de M. Tanguay, parce que là ce qu'on sait depuis
longtemps, c'est que ce n'est pas ça du tout qui a été démontré, ce n'est pas
ça qui s'est passé. Mais, encore une fois, voyez-vous, on revient au fond de
l'affaire, alors que la famille... puis la volonté, je pense que ça devrait
être celle de la classe politique, c'était qu'on est en période de deuil, on
est en période de reconnaissance de sa contribution. Il faut avoir de la
classe, de la bienveillance. Voilà.
Le Modérateur : Une dernière
en français.
Journaliste : Sur la filière
batterie, on apprend que... bon, Radio-Canada mentionne que le gouvernement
négocie actuellement avec Honda. Honda semble gourmande, c'est ce qu'on
comprend. Avez-vous l'impression que le gouvernement est un peu un bar ouvert
pour les entreprises?
M. Paradis : Bon, donc,
d'abord, là, on ne connaît pas les détails de ces négociations-là, mais c'est
ça, le problème. Est-ce qu'on va répéter les mêmes erreurs, est-ce qu'on va
répéter le même manège qu'on a vu dans d'autres dossiers ou alors est-ce que le
gouvernement va avoir la transparence nécessaire? Toute cette filière-là se
développe... semble se développer à une vitesse fulgurante, avec des conditions
très avantageuses qui semblent être concédées à des entreprises étrangères, sur
la base de quel dialogue national, sur la base de quelles promesses
électorales? Comment les Québécois et les Québécoises ont été avertis de tout
ce qui s'en venait? Comment on les a inclus dans la discussion? Est-ce qu'on va
continuer à avancer en rejetant toute possibilité qu'il y ait un bureau
d'audiences publiques sur l'environnement? Qu'on s'interroge non seulement sur
les éventuels bénéfices environnementaux, mais les impacts environnementaux,
mais aussi qu'on s'interroge sur la question économique. À quoi ça va servir
pour l'intérêt public, dans l'intérêt collectif? Qu'est-ce qu'on va y gagner?
Et il y en a peut-être, des gains, mais c'est une discussion qu'il reste à
avoir, et, pour l'instant, on ne l'a pas eue. Et, si tant est que notre énergie
verte est si convoitée, est-ce qu'on la donne ou est-ce qu'on la vend au bon
tarif? Si tant est qu'on est en situation de pénurie de main-d'oeuvre, à
quelles... à quelles conditions on est en train... avec quel crédit, avec quels
avantages fiscaux on est en train de permettre à des entreprises étrangères de
s'établir au Québec? Quel impact sur l'écosystème de nos petites et moyennes
entreprises du Québec? Est-ce qu'on pourrait miser plus sur nos propres PME,
sur l'innovation au Québec? Quel impact de l'installation de ces
entreprises-là, avec vraiment des grands avantages fiscaux, sur nos PME? Il y a
des grandes questions à se poser. Et ici, bien, l'État, il n'appartient pas au
gouvernement, il appartient au gouvernement... aux Québécoises et aux
Québécois, et les Québécoises et les Québécois doivent participer à ce
dialogue-là.
Journaliste : Why is...
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Journaliste :
Why is it so necessary, in your view,
Mr. Paradis, to reform the family law that is currently in place? How could
this potentially benefit common law partners?
M. Paradis :
Well, this was an initiative taken by
the Parti québécois back then, by Minister Bertrand St-Arnaud. A number of
court decisions, a number of studies showed that sometimes, with common law
partners, there was a number of rights granted to… in other forms of unions
that maybe needed to be extended to common law partners.
Now, I'm going to talk
about this with prudence, I'm going to be careful this morning because we
haven't seen what is going to be the proposed reform, we're going to look at it
with much interest.
Journaliste :
What kind of rights would you like to
see extended to those partners? Not knowing what's in the bill, of course, but,
if it were up to you, what kind of rights would you like to see extended?
M. Paradis :
Well, I think, one of the… one of the
subject matters was to make sure that the priority granted to children and the
best interest of children is always at the core, at the center of any form of
unions. There are also other considerations, but, once again, we would very
much like to see the contents of the reform before we further comment.
Journaliste :
Well, just with the title of the bill,
it says that it's to create a system of rights and obligations for unmarried
couples with children. How necessary it is to have this in Québec, since Éric
and Lola was, like, more than 10 years ago?
M. Paradis :
It was more than 10 years ago, but it
showed that, in some instances, there was a lack of balance in the rights of
the partners in the common law… in the common law partnership. Society evolves,
times are changing, it was time for Québec to review
the regime. Once again, we're going to… we're looking forward to seeing what's
in the reform.
Journaliste :
Si vous permettez, une petite dernière en français. Nos collègues
anglophones ont terminé?
Journaliste : Oui...
Journaliste : Sur le Bureau
du Québec à Tel-Aviv, Mme Biron... vous êtes dans l'intuition que
Mme Biron, donc, a caché des choses à l'Assemblée ou a dissimulé de
l'information?
M. Paradis : Beaucoup
d'enjeux très importants qui demeurent encore sans réponse à la suite des
questions posées au salon bleu de l'Assemblée nationale puis de la réaction ou
des non-réactions du cabinet. Trois enjeux très importants.
D'abord, un enjeu de franchise et de
transparence. À de très nombreuses reprises, la ministre a clairement déclaré
que le chef de poste, le chef de bureau était à Montréal, qu'il travaillait de
Montréal, qu'il était basé à Montréal, il y a même une réponse écrite fournie
par la ministre à cet effet-là à l'Assemblée nationale, pendant que cette
personne-là était à Tel-Aviv. Donc, ici, là, il y a un enjeu vraiment important
de transparence.
Le deuxième enjeu, c'est qu'on nous dit
que ce n'est pas grave, ça, ça n'envoie pas de signal. Et toute personne
familière avec les relations internationales — et là, croyez-moi, je
sais de quoi je parle — sait que d'ouvrir le bureau et de continuer à
procéder dans le contexte actuel, ça lance un message, le Québec lance un
message. Et moi, j'aimerais savoir, du gouvernement, de la ministre, du premier
ministre, s'ils pensent que c'est le bon message à envoyer, là, avec
30 000 morts, des centaines de milliers de Palestiniens en famine, en
déplacements forcés, la destruction massive des infrastructures à Gaza, la
prise d'otage qui continue. La Cour internationale de justice dit qu'il est
plausible que les droits des Palestiniens à être protégés contre le génocide
est en jeu. Est-ce que c'est vraiment le temps d'envoyer ce signal-là?
La troisième chose, c'est que la ministre
nous dit... la ministre nous dit : Le bureau à Tel-Aviv va être une tête
de pont pour avoir des relations avec toutes les... tous les autres pays de la
région, puis là elle nomme notamment la Turquie, le Liban, les Émirats arabes.
D'abord, on a eu des documents en vertu d'une demande d'accès à l'information,
nulle part dans les documents de préparation de l'installation de ce bureau-là
on ne parle d'une telle stratégie régionale, et c'est normal, parce qu'encore
une fois toute personne familière avec les relations internationales sait très
bien que l'installation d'un bureau à Tel-Aviv dans le contexte actuel n'est
pas une bonne idée pour favoriser les relations. Ce n'est pas vrai qu'on va
appeler puis on va dire : Bonjour, je vous appelle de notre nouveau bureau
à Tel-Aviv ouvert pendant l'offensive à Gaza pour brasser des affaires avec
vous aux Émirats arabes unis, au Liban ou en Turquie. Le risque est plutôt
inverse. Alors, il y a vraiment des enjeux majeurs pour le Québec dans cette
affaire-là.
Journaliste :
So, you're saying the CAQ and the
Liberals lacked class yesterday on the Michaud motion because they did not
applaud your tributes.
M. Paradis :
We were paying tribute, homage to a man
who has dedicated his life to Québec, to Quebeckers. And the fact that they
remained seated, honestly, I... we were flabbergasted. It's time to rise above
partisan politics. It's time to do the right thing. It's time to grieve. It's
time to pay respect to Mr. Michaud's family. And, honestly, I think some
parties could have done better.
Journaliste :
So, they lacked class? Is that a fair
way to say it or… It wasn't classy?
M. Paradis :
I think Paul St-Pierre Plamondon did
say so yesterday, we could have done much better… they could have done much
better. It was time to pay a sincere earnest tribute to a man that has been
important in Québec's history.
Le Modérateur
:Merci beaucoup.
(Fin à
9 h 05
)