(Onze heures vingt-six minutes)
M. Tanguay : Reconnaissance
faciale, Société d'assurance automobile du Québec, prise deux au ralenti d'un
carambolage annoncé. Deux conducteurs fautifs aux mauvais dossiers : la
Société d'assurance automobile du Québec et Éric Caire. Ce matin, tombé en bas
de ma chaise, ils veulent aller de l'avant, la SAAQ et Éric Caire, main dans la
main, imaginez-vous donc, êtes-vous rassurés, à la maison?, pour une
reconnaissance faciale, une donnée hautement sensible qui peut avoir des
impacts dans la vie privée, qui peut avoir des impacts, également, si la donnée
est perdue ou si elle est piratée, au niveau de la fraude. C'est l'identité
informatique, ni plus ni moins, de chacun des citoyens et des citoyennes. En ce
sens-là, les risques sont trop élevés.
On nous dit, et je cite : La SAAQ
assure — imaginez-vous donc — qu'elle travaille étroitement
avec le ministère de la Cybersécurité et du Numérique dans ce projet. Nous
voilà rassurés. Non. Il est important de faire quelque chose, et ma collègue,
Michelle Setlakwe, va vous annoncer ce qu'on a fait ce matin.
Mme Setlakwe : Bonjour.
D'entrée de jeu, je vais vous dire, il ne faut pas prendre ça à la légère, la
reconnaissance faciale. Alors, dans les dernières minutes, ce qu'on a fait,
notre équipe, c'est donc qu'on a envoyé une demande pour qu'il y ait une
commission parlementaire sur la question. On veut entendre, pas seulement les
ministres qui sont concernés, on veut entendre les experts, ceux qui oeuvrent
sur le terrain, ceux qui peuvent nous dire quel genre d'encadrement ça prend.
Puis, écoutez, on n'est pas contre ça,
nous, de moderniser les systèmes, c'est potentiellement là où on veut aller, mais
la reconnaissance faciale, quoiqu'en dise Éric Caire, j'ai échangé avec lui l'an
dernier, au mois de mars, ça ne concerne pas juste un ménage de banque de
photos. Ultimement, ça peut servir pour l'identification numérique et ouvrir la
porte à toute une panoplie de services gouvernementaux. Les Québécois ont
besoin d'être rassurés. On veut les fédérer, on veut qu'ils embarquent, on veut
qu'ils aient confiance. Leur confiance a été effritée, dans le contexte du
fiasco SAAQclic, alors il faut être extrêmement prudent pour éviter un autre
fiasco.
Journaliste : Si je me fais l'avocat
du diable, quand même, je veux dire, mon téléphone, pour le débarrer, là, c'est
avec la reconnaissance faciale, là. On ne se fait pas... on ne se conte pas un
peu des peurs, là, avec ça, en 2024?
Mme Setlakwe : Bien, écoutez,
ce n'est pas une question de se conter des peurs, là. Est-ce que tous les
Québécois le font? Je serais curieuse de savoir. Et, après ça, ces
données-là...
M. Tanguay : ...
Mme Setlakwe : Oui, il y a...
Comment, qui va contrôler ça, ces informations-là? On parle de nos données
biométriques. Il y a un expert qui l'a dit, là, c'est dans l'article, Steve
Waterhouse, l'important, ça va être de savoir comment ça va être stocké,
comment cette information-là va être protégée, parce qu'il va y avoir un haut
potentiel de fuite. Alors, on ne dit pas que ce n'est pas ce vers quoi il faut
aller, encore une fois, c'est une technologie intéressante, et ce qu'on veut, c'est
qu'il n'y ait pas d'erreur, qu'il n'y ait pas de fiasco.
Journaliste : Donc, dans le
fond, ce n'est pas tellement que vous doutez de la technologie, hein, parce qu'elle
existe depuis des années, c'est que vous doutez de la compétence de la SAAQ à
la gérer.
Mme Setlakwe : C'est tout le
processus, là, c'est... Il faut vraiment avoir le débat public pour savoir quel
encadrement législatif est envisagé. Là, on parle aussi d'utiliser les services
d'un tiers contracteur. Contractuellement, comment on va s'assurer qu'il y a
une très bonne protection des renseignements personnels des Québécois? C'est
une question de vie privée, c'est une question de sécurité de l'information.
Donc, non, on ne se fait pas des peurs, on
veut juste être sûrs que le projet soit bien déployé. Et, jusqu'à maintenant,
la feuille de route d'Éric Caire, elle laisse à désirer. Alors, pour que...
pour les Québécois, pour que ça fonctionne, posons-nous les questions en amont.
On veut savoir quel est le processus puis...
Journaliste : Et vous n'avez
pas d'inquiétude pour la gestion de Mme Guilbault? Parce qu'à ce que je sache,
c'est Mme Guilbault, là, qui est ministre des Transports. Je comprends que le
ministre responsable du Numérique, c'est M. Caire, mais la gestion, tant de
SAAQclic et de la reconnaissance faciale, c'est une gestion conjointe, là. Mme
Guilbault, elle, vous n'êtes pas inquiète par sa gestion?
Mme Setlakwe : Moi, je suis
inquiète du processus de gouvernement au complet, ce que... Il y a déjà un
flou. Il y a déjà un flou.
Journaliste : ...d'Éric Caire
depuis tantôt. M. Tanguay a frappé fort, là, vous en parlez.
Mme Setlakwe : On le sait,
que c'est un projet... puis, moi, j'ai travaillé sur des projets de loi avec
Éric Caire, il a tous les pouvoirs. Il a fallu que ce soit enchâssé dans sa loi
puis... la loi constitutive de son ministère, qu'il assure le leadership de la
transition numérique et de la cybersécurité. Dans les derniers mois, là, on a
dû prévoir l'enchâsser dans la loi.
Il y a déjà un flou dans ce qu'Éric Caire
a affirmé. Il a dit, ce matin, dans le cadre de l'article : Je vais donner
mon avis si je le juge opportun, tu sais. Déjà, on ne sait pas, là. Oui, il
faut assurer que... Il ne peut pas superviser les milliers de projets qui sont
en cours, on comprend ça. Il y en a certains qui sont désignés d'intérêt
gouvernemental, qui sont plus délicats, comme celui-ci, et, déjà, il dit :
Bien, il faut respecter la responsabilité de l'organisme, puis je vais m'impliquer
quand je vais le juger opportun. Déjà, il y a un flou. Il faut rassurer les
Québécois, il faut savoir qu'est-ce que... à quoi s'attendre.
M. Tanguay : Sur le point de
Geneviève Guilbault, là, vous parlez d'une personne qui ne sera pas sur les
lieux de l'accident. Geneviève Guilbault, elle a, en bon Québécois, dompé ça à
la SAAQ puis à Éric Caire, arrangez-vous, au même titre que, le fiasco de
SAAQclic, c'était : Ce n'est pas moi, ce n'est pas moi. Bien, ça sera ça.
Alors, Geneviève Guilbault, là, elle n'est déjà... elle n'est plus là, elle n'a
jamais été là puis elle ne sera pas là.
Et ce qui est précisé, dans l'annonce qui
est faite, c'est : Faites-vous-en pas, ce sera sous la responsabilité de
la SAAQ. Alors, encore une fois, les têtes qui vont rouler, si ça ne fonctionne
pas, ça va être à la SAAQ. Il y a une déresponsabilisation de Geneviève
Guilbault, puis, je veux dire, il y a une incapacité à livrer, pour Éric Caire.
Journaliste : ...Mme
Guilbault, elle a mis M. Caire... elle l'a jeté devant l'autobus, finalement?
M. Tanguay : Bien, il a
accepté ça, lui, il a accepté ça. Chose certaine, je veux dire, ce n'est pas la
première fois qu'il se fait rouler dessus par l'autobus. Chose certaine, c'est
qu'on voit qu'Éric Caire a été incapable de livrer. On lui a dit... Rappelez-vous,
il avait rencontré les gens de SAAQclic, il avait dit : J'ai posé toutes
les questions puis je leur ai dit : Bien oui, allez-y. Qu'est-ce qui a
changé? C'est ça, la question. Éric Caire, là, il est-tu rendu avec un postdoc
dans la rigueur et la sécurité numérique? À toutes les fois qu'on lui pose des
questions, que Michelle pose des questions, il dit toujours : Ce n'est pas
moi, ce n'est pas moi, arrivez en ville, les attaques pirates, il y en a
partout.
Puis celles et ceux, là, celles et ceux
qui ont la reconnaissance faciale pour leur iPhone, ça vous appartient vous le
contrôlez. Est-ce que, ça, cette donnée hautement sensible, là, est-ce que vous
auriez confiance de donner ça à Éric Caire puis dire : Tiens, amuse-toi
avec, puis j'ai confiance que tu vas bien garder mes données? Bien non.
Journaliste
: Une fois
que vous allez tenir une commission parlementaire, si c'est accepté, puis qu'elle
vous soumet des recommandations, est-ce que vous seriez, par exemple, pour que
cette reconnaissance faciale là, cette technologie-là soit étendue dans
l'ensemble de l'appareil gouvernemental...
M. Tanguay : Je pense qu'il
faut se poser la question. Cette technologie-là, ce n'est pas vrai que, demain
matin, on va la donner à n'importe qui, n'importe comment. Il faut l'encadrer.
Elle existe, c'est une avancée technologique. Je veux dire, le Parti libéral du
Québec, c'est le parti du progrès, alors... mais, par contre, c'est comme
l'intelligence artificielle, il faut prendre le temps de bien comprendre.
La commission parlementaire ferait en
sorte que nous rencontrions, de façon non partisane, les expertes, les experts
du milieu, les intervenants sur le terrain. Qui va faire quoi, comment, selon
quels plans? Parce qu'on n'a aucunement confiance, vous l'aurez deviné, en la
Société d'assurance automobile du Québec, conseillée par Caire.
Journaliste : Troisième lien,
M. Tanguay, est-ce que M. Drainville, hier, a tenté, d'une certaine façon, là, de
forcer les conclusions de l'analyse que CDPQ Infra est en train de mener?
M. Tanguay : Bien, écoutez,
chose certaine, CDPQ Infra va arriver avec son rapport, je pense, autour du
mois de juin. Ce que Bernard Drainville a dit hier, c'est que, pour lui, c'est
clair qu'il va y avoir un troisième lien, puis c'est clair qu'il va y avoir un
projet. Moi, ce que je constate, c'est : Attendez, ça va venir, ça va
venir. Alors, c'est la Coalition Attendez Québec ou la Coalition À venir
Québec. On parle beaucoup, on parle beaucoup... Rappelez-vous, il y a un an, je
vous disais quoi? Je vous parlais du projet fantôme. Bien, le fantôme est
encore là. Alors, on va voir. Moi, je trouve qu'on a assez gaspillé de salive
avec ce gouvernement-là, qui ne fait rien débloquer en matière de transport
structurant à Québec.
Journaliste : Québec
solidaire vient de nous dire que la CAQ va appuyer leur projet de loi, soit le
Françoise David 2.0, tout juste après avoir adopté une réforme sur le logement.
Puis il y a Mme Duranceau, il semble aussi qu'elle a trouvé une voie de passage
pour construire les maisons de femmes violentées. Alors, comment vous voyez ça,
là, soudainement, des... ces gestes-là de Mme Duranceau?
M. Tanguay : Nous, sur le
principe, on est d'accord avec le projet de loi, alors on va collaborer pour
son adoption. J'entends, effectivement, que, dans le contexte du projet de loi
de Mme Duranceau, ça avait été déposé à titre d'amendement. Elle a décidé de ne
pas le faire. Là, on va le faire avec un projet de loi distinct. Alors, nous,
on va collaborer et coopérer.
Journaliste : Diriez-vous que
Mme Duranceau a vu la lumière?
M. Tanguay : Je n'irais pas
jusque là, je n'irais pas jusque là, parce que je ne suis pas sûr. Chose
certaine, les maisons...
Journaliste : ...pas sûr
qu'elle a vu la lumière?
M. Tanguay : Pas sûr qu'elle
ait vu la lumière. Alors...
Journaliste : ...une sensibilité
renouvelée?
Journaliste
: Pourquoi?
M. Tanguay : Sensibilité...
Ah! ils sont bons, en com, je vais les laisser essayer de... Et je veux juste
terminer, parce que c'est trop important, les maisons pour les femmes
violentées, il faut que ça se fasse. J'ai lu, ce matin, le reportage, excellent
reportage sur l'analyse des coûts. Oui, ça coûte plus cher, mais il faut que ça
se fasse. Ça devrait être une priorité de ce gouvernement-là.
Journaliste : Mais quand vous
voyez que, là, ça pourrait se faire, parce qu'en rajoutant un studio ça va
faire baisser le prix par porte, trouvez-vous que c'est vraiment, c'est
vraiment... tu sais, tout ça valait-il la peine de reporter le projet?
M. Tanguay : Moi, je pense
qu'il faut agir rapidement. Tout délai, évidemment, est un échec, alors il faut
y aller rapidement. Maintenant, si le projet... On va les suivre. Quand le
projet sera-t-il livré? Puis il n'y a pas juste... Évidemment, c'est un peu
partout au Québec, là, qu'il faut s'assurer de cela.
Journaliste : M. Tanguay, je
veux vous entendre encore sur le troisième lien, en relance à ce que mon
collègue a dit. Au-delà de Bernard Drainville qui dit qu'il est à peu près
certain qu'il va y avoir un projet de troisième lien interrives, on a le maire
de Lévis qui dit : S'il n'y en a pas, de lien autoroutier, là, qu'on
n'écoute pas la CDPQ Infra. Est-ce que le maire de Lévis a franchi une ligne
dans la fébrilité ou, à tout le moins, dans son militantisme?
M. Tanguay : Je ne veux pas
commenter les propos du maire de Lévis. Chose certaine, on a hâte de voir ce
que va faire la CDPQ Infra, parce que, depuis six ans, la CAQ ne fait rien.
Alors, nous, on était... entre autres, projet structurant, le tramway de Québec
et nous avons eu l'occasion de demander à ce qu'il y ait une analyse pour, le
cas échéant, avoir un troisième lien, nord-sud, tramway, également. Alors, il y
a des projets... Les projets, là, qui n'avancent pas coûtent de plus en plus
cher, et il y a un développement, à Québec, qui fait en sorte qu'économiquement
Québec ne se porte pas bien.
Journaliste : Mais sur un
maire qui dit : On n'écoute pas la CDPQ Infra si elle ne nous dit pas ce
qu'on veut entendre, il n'y a pas de transgression, là, à votre point de vue?
M. Tanguay : Bien, n'écoute
pas la CDPQ Infra... Je pense que c'est au gouvernement à prendre les
décisions. CDPQ Infra aura le loisir de dire est-ce qu'ils embarquent ou pas
dans le projet. Là, le gouvernement a fait appel à des gens qui connaissent ça
un peu plus qu'eux autres, CDPQ Infra, qui ont une expertise pour les
conseiller. Maintenant, ça relèvera... la décision va être politique puis va
relever du gouvernement.
Des voix : ...
M. Tanguay : Mais ça se
peut... juste terminer, ça se peut que CDPQ Infra n'embarque pas, comme CDPQ
Infra s'est retirée du REM de l'Est, puis ça a coûté
100 millions de dollars au gouvernement du Québec, à Montréal.
Journaliste : ...ce que M.
Drainville, lui, hier, a affirmé et répété, il a insisté, en disant que, pour
lui, c'est acquis qu'il y aura un nouveau lien interrives de proposé par la
CDPQ Infra.
M. Tanguay : On verra.
Journaliste : Puis, juste
avant vous, Gabriel Nadeau-Dubois a dénoncé un mélange des genres, en rappelant
que la caisse, en principe, c'est un organisme indépendant. Est-ce que c'est
une menace à l'indépendance de la caisse que de tenir des propos comme ceux de
M. Drainville?
M. Tanguay
: Ah! je
n'irais pas jusque là, non. Chose certaine, je ne vois pas comment Bernard
Drainville pourrait avoir cette assurance-là. Ce qu'il nous dit, lui, c'est
qu'il semble... Je ne sais pas. Posez-lui la question. Est-ce qu'il a eu des
informations privilégiées? Moi, je crois en la compétence de CDPQ Infra. On va
lire ce qu'ils proposeront puis on verra ce qui va arriver, mais, dans
l'intervalle...
Journaliste : ...
M. Tanguay : Juste terminer
là-dessus, dans l'intervalle... puis je vais sur vous, dans l'intervalle, c'est
Coalition On attend Québec.
Journaliste : M. Tanguay,
allez-vous appuyer la hausse de budget de l'Assemblée nationale?
M. Tanguay : Il y aura un
débat sur le BAN, le Bureau de l'Assemblée nationale. Il y aura des discussions
qui seront faites là. J'entends que le budget n'est même pas encore passé au
BAN.
Journaliste : Je comprends,
mais vous avez fait grand cas, là, de 5 à 7 millions pour les Kings. Là,
l'Assemblée nationale s'est voté 4 point quelques millions de hausses, là, ça
va être un autre 5, on va être à 10, sur une année. Êtes-vous mal à l'aise avec
ça?
M. Tanguay : Bien, dans la
mesure où le 4, 5 millions que l'Assemblée nationale requiert de plus ne
va pas aux Kings, au départ, j'ai un préjugé favorable. De deux, ça relève à
l'Assemblée nationale de se justifier. Les Kings, ce n'était aucunement
justifié. Si l'Assemblée nationale justifie les coûts et le débat reliés au
BAN, bien, on va aller de l'avant. On a des représentants, au BAN, et il y aura
des questions qui seront posées là-dessus.
Des voix : ...
Journaliste : ...que vous
avez un discours... vous avez un discours de rigueur budgétaire, il y a des
gros déficits, mais, d'un autre côté, quand vient le temps de voter des hausses
de salaire pour les députés, bien, vous votez pour les hausses. Puis là, est-ce
que... on se demande, est-ce que vous allez voter aussi pour les hausses de
budget au Parlement, alors qu'on est dans le déficit?
M. Tanguay : Bien, vous
n'êtes pas sans savoir que le Parlement est lancé dans des travaux majeurs pour
rénover de fond en comble le salon bleu, si bien, si... vous me corrigerez si
j'ai tort, mais je pense que, dès cet automne, on va siéger au salon rouge.
Alors, il y a des dépenses de réfection, de mise à jour, et ça, clairement, ça
fera partie des questions qu'on va poser. Moi, au prime abord, je pense qu'il y
aura un lien très direct avec ça, là. Ça ne sera pas gratuit, les travaux au
salon bleu.
Journaliste : Quand même, tu
sais, sur quatre ans, là, ça fait 30 quelques millions, là, d'augmentations,
là, notamment pour vos hausses de salaire, là.
M. Tanguay : Ça va faire
partie de nos questions.
Journaliste : On vous a vu,
je répète, là, vous indigner pour les Kings, puis là je me demande un peu elle
est où, votre indignation.
M. Tanguay : Vous parlez par
rapport à quoi?
Journaliste : À propos des
hausses de budget de l'Assemblée nationale, qui ne sont, par ailleurs, pas
expliquées publiquement, tu sais.
M. Tanguay : Mais ça, on va
demander... on va demander plus de transparence de l'Assemblée nationale.
Pourquoi la hausse de budget? Il faut rénover le salon bleu. Ça va coûter, je
pense, plusieurs millions de dollars, là. Alors, c'est en lien avec ça. On aura
des questions là-dessus, et l'Assemblée nationale devra justifier son budget.
Et nous, on va plaider pour davantage de transparence.
Journaliste : Dans une
période de déficit, est-ce qu'on ne devrait pas mettre ça sur la glace, le
salon bleu? Il est encore fonctionnel. Est-ce qu'on ne devrait pas attendre le
retour à l'équilibre budgétaire?
M. Tanguay : Bien,
semble-t-il que non, semble-t-il que non, au niveau de la fonctionnalité du
salon bleu, des travaux qui sont urgents et qui doivent être faits.
Journaliste : Mais, M.
Tanguay, le 10 millions, là, on va rectifier les faits, là, c'est sur
l'année qui est passée, là, ça fait que ça a été mis sur l'année qu'on vient de
finir. Ça fait que ce n'est pas pour des travaux à venir, là.
M. Tanguay : Bien, les travaux
vont commencer cet automne.
Journaliste : Il y a une
hausse de budget, là, qui va passer pour quelque chose qui est déjà terminé.
M. Tanguay : Oui, mais, sur
votre point, qui est valide, les travaux vont commencer cet automne. Il y a des
contrats qui ont été donnés avant aujourd'hui, j'en suis convaincu, là. Les
architectes, les techniciens, les électriciens, les plombiers, ainsi de suite,
ils vont exécuter des travaux dès cet automne, dans quelques mois.
Journaliste : Mais quand on
demande à l'Assemblée nationale...
M. Tanguay : Alors, il y aura
des questions... Juste pour terminer là-dessus. Je suis d'accord. Le Parti
libéral du Québec, c'est la rigueur budgétaire, on va avoir plusieurs questions
qui seront posées au BAN, de un, et la justifiabilité devra être là, et, de
deux, nous, on va plaider pour plus de transparence.
Journaliste : Bien, c'est ça,
sur ce point-là, la transparence, parce que moi-même puis plusieurs collègues,
on a posé des questions à l'Assemblée nationale pour essayer de savoir, coudon,
combien ça va coûter, ces travaux-là, puis ils ne veulent pas nous donner de réponse,
donc...
M. Tanguay : Je pense que ça
devrait être rendu public.
Journaliste : Aux crédits,
notamment?
M. Tanguay : Oui.
Journaliste : Est-ce que ce
serait la bonne occasion?
M. Tanguay : Le cas échéant,
je pense que ça doit être rendu public. C'est clair que...
Journaliste : Vous,
l'avez-vous, le chiffre?
M. Tanguay : Non, moi, je ne
l'ai pas, le chiffre, mais chose certaine, il y a aussi cet aspect-là, aussi,
que les travaux... lorsque vous faites un appel d'offres sur certains travaux,
si vous dites : Bien, moi, j'ai déjà budgété tel montant, il est clair que
ça peut avoir un impact, mais, quand c'est bien géré... Moi, je pense qu'en
temps et lieu, ça serait bien, ce serait nécessaire d'avoir la transparence
là-dessus puis de le savoir.
Journaliste : Mais, au BAN en
général, trouvez-vous ça normal qu'il y ait... que ce soit toujours difficile
de savoir ce qui se passe au BAN? C'est censé être le conseil d'administration
de l'Assemblée nationale, est-ce que ça ne devrait pas être, comme, systématiquement
public, les discussions qui ressortent de ça?
M. Tanguay : Peut-être pas
systématiquement, mais je pense qu'il y a nettement...
Journaliste : Les
procès-verbaux...
M. Tanguay : ...il y a
nettement place à l'amélioration, là-dessus, pour la transparence.
Journaliste : Parce que, tu
sais, dans ce cas-ci, ce n'était pas... ce n'était pas... ce n'était pas prévu?
Je veux dire, on le savait, là, qu'on appellerait des architectes, des
électriciens ou je ne sais pas qui, là, pour faire le salon bleu, là. Pourquoi,
à rebours, on se dit : Ah! finalement...
M. Tanguay : Bien, ça, ça va
faire partie des questions qu'on va poser, encore une fois, sur la
justification de cette hausse de budget.
Journaliste : Mais pourquoi
vous dites que ça ne devrait pas tout être public?
M. Tanguay : Parce que, des
fois, les discussions, sur le BAN...
Journaliste : C'est la maison
du peuple, l'Assemblée nationale, non?
M. Tanguay : Oui. Non, mais
le BAN... Sur les aspects budgétaires, j'en suis, mais le BAN, aussi, lorsqu'il
y a des plaintes de harcèlement, lorsqu'il y a des dossiers...
Journaliste : ...
M. Tanguay : Non, mais...
Journaliste : ...on parle de
budget, là.
M. Tanguay : Oui, mais la
question était : Est-ce que ça devrait être systématiquement? La réponse
est non, parce qu'il y a des éléments qui nécessitent une confidentialité, un
huis clos, bien évidemment. Mais, par rapport au budget, je pense qu'il y a
place à l'amélioration, puis c'est les représentations qu'on va faire.
Le Modérateur : On va passer
en anglais après...
Journaliste : M. Tanguay,
est-ce qu'il y a effectivement un mouvement anti-Coderre au Parti libéral du
Québec?
M. Tanguay : Ah! pas du tout,
pas du tout, pas du tout.
Journaliste : «Pas du tout,
pas du tout, pas du tout.» Tout le monde veut Coderre?
M. Tanguay : Bien, c'est à
lui d'annoncer, un jour, s'il est candidat ou pas, et ce sont les membres qui
vont décider. Moi, je suis convaincu qu'on va avoir une course avec plusieurs
candidats de qualité. Puis c'est les membres qui vont décider.
Journaliste : Entendez-vous
effectivement un certain nombre de détracteurs, des gens qui voteraient pour
n'importe qui sauf M. Coderre?
M. Tanguay : Moi, je
n'entends pas ça.
Journaliste : Jamais?
M. Tanguay : Je n'entends pas
ça, non.
Journaliste
: Mr. Tanguay, why the Liberals… the Québec Liberals want to support
QS Bill 198 to prevent evictions, to better protect seniors from
evictions? Why are you supporting them?
M. Tanguay
: We will be supporting it. And, again, we will have the debate
article by article, and, probably, we'll have… we'll see, we'll do the work, if
we have any…
Journaliste
:
But you've seen the bill already, it was tabled many months ago and it's
very short.
M. Tanguay
:
Yes. I think that there's always a way, as a
legislator, to improve our laws to make sure that people will be protected,
those who are in need. So, I think that it's a step in the right way. And I
think that we will be ready to work constructively. But again, in a society,
there is always room for improvement, and I think that it's going in the right
way.
Journaliste
: But why better protecting seniors from evictions?
M. Tanguay
: Because they are, for most… for a lot of them, they are in a
situation where they are fragile, there is… in a precarity. And, when you're
losing your place that you're renting at the age of 65, 66, I think that it's
important to be protected, to be able in… facing the inflation.
You know, our seniors…
what are the revenues of our seniors? Mostly, it's from the Government, the
rents are paid. But the increase… and that's a topic that we heard every week
in our ridings, the increase of the rents is way lower than the inflation. So,
when you lost your place that you're living in, that you're renting, it's going
to cost… it's going to be quasi-impossible. And we see dramas, we see that
people are on the street, seniors, more seniors on the street. Can you imagine?
So, it's a step in order to reduce and prevent a little bit more and protect
our seniors.
Journaliste
: Why is facial recognition such a concern for you? As my colleague
mentioned, we see it used in technology all the time now, so, why is it such a
concern?
Mme Setlakwe : It is a concern, and there are many concerns that were expressed by
Me Poitras at the Commission d'accès à l'information last year. Now, she
retired and there is someone else, but she already raised a number of issues.
The idea is not to stop
progress, the idea is to make sure that we put in place a strict legal
framework so that this can work. And we need to reassure Quebeckers that this is the tool that should
be used. We all want to modernize the process.
Now, Éric Caire, last
year, told me : Oh! it's just to clean up the… you know, the photo
database. This is a first step, first of all. We can't take this lightly at
all. We need to make sure we hear the experts. We want to know that the process
is. And, ultimately, if this works out… so, we need to understand what the plan
and the process is, and if it works out and it's done in a safe and secure way,
it will be opened up to other governmental services. So, it's not just :
Oh! let's do it, it's just to make sure we don't have any fraud or any
«doublon» in the photos. It's a broader scope.
Journaliste
: But, in your view, what could potentially go wrong with this?
Mme Setlakwe : What could potentially go wrong? Well, these are very sensitive data :
our eyes, the length of our nose, our features, our wrinkles. It's our
identity. And so, how will it be protected? How will it be… «Le stockage»…
Already, experts are saying… see, I'm not an expert, but I'm listening and I
saw all the flags that were raised already. «Stockage», we need to make sure
that it's protected in order to make sure that it doesn't get out of controlled
environment and onto the hands of people who will fraud and who will steal our
identity. That's the idea, just to make sure it's safe and that we use it
properly. And so, we want Quebeckers to feel that they can be reassured and we can go forward. Their
confidence has already been affected with the SAAQ fiasco.
Le Modérateur
:
Merci, tout le monde.
M. Tanguay
: Merci
beaucoup.
(Fin à 11 h 48)