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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et Mme Michelle Setlakwe, porte-parole de l’opposition officielle en matière de cybersécurité et du numérique

Version finale

Tuesday, March 26, 2024, 11 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures vingt-six minutes)

M. Tanguay : Reconnaissance faciale, Société d'assurance automobile du Québec, prise deux au ralenti d'un carambolage annoncé. Deux conducteurs fautifs aux mauvais dossiers : la Société d'assurance automobile du Québec et Éric Caire. Ce matin, tombé en bas de ma chaise, ils veulent aller de l'avant, la SAAQ et Éric Caire, main dans la main, imaginez-vous donc, êtes-vous rassurés, à la maison?, pour une reconnaissance faciale, une donnée hautement sensible qui peut avoir des impacts dans la vie privée, qui peut avoir des impacts, également, si la donnée est perdue ou si elle est piratée, au niveau de la fraude. C'est l'identité informatique, ni plus ni moins, de chacun des citoyens et des citoyennes. En ce sens-là, les risques sont trop élevés.

On nous dit, et je cite : La SAAQ assure — imaginez-vous donc — qu'elle travaille étroitement avec le ministère de la Cybersécurité et du Numérique dans ce projet. Nous voilà rassurés. Non. Il est important de faire quelque chose, et ma collègue, Michelle Setlakwe, va vous annoncer ce qu'on a fait ce matin.

Mme Setlakwe : Bonjour. D'entrée de jeu, je vais vous dire, il ne faut pas prendre ça à la légère, la reconnaissance faciale. Alors, dans les dernières minutes, ce qu'on a fait, notre équipe, c'est donc qu'on a envoyé une demande pour qu'il y ait une commission parlementaire sur la question. On veut entendre, pas seulement les ministres qui sont concernés, on veut entendre les experts, ceux qui oeuvrent sur le terrain, ceux qui peuvent nous dire quel genre d'encadrement ça prend.

Puis, écoutez, on n'est pas contre ça, nous, de moderniser les systèmes, c'est potentiellement là où on veut aller, mais la reconnaissance faciale, quoiqu'en dise Éric Caire, j'ai échangé avec lui l'an dernier, au mois de mars, ça ne concerne pas juste un ménage de banque de photos. Ultimement, ça peut servir pour l'identification numérique et ouvrir la porte à toute une panoplie de services gouvernementaux. Les Québécois ont besoin d'être rassurés. On veut les fédérer, on veut qu'ils embarquent, on veut qu'ils aient confiance. Leur confiance a été effritée, dans le contexte du fiasco SAAQclic, alors il faut être extrêmement prudent pour éviter un autre fiasco.

Journaliste : Si je me fais l'avocat du diable, quand même, je veux dire, mon téléphone, pour le débarrer, là, c'est avec la reconnaissance faciale, là. On ne se fait pas... on ne se conte pas un peu des peurs, là, avec ça, en 2024?

Mme Setlakwe : Bien, écoutez, ce n'est pas une question de se conter des peurs, là. Est-ce que tous les Québécois le font? Je serais curieuse de savoir. Et, après ça, ces données-là...

M. Tanguay : ...

Mme Setlakwe : Oui, il y a... Comment, qui va contrôler ça, ces informations-là? On parle de nos données biométriques. Il y a un expert qui l'a dit, là, c'est dans l'article, Steve Waterhouse, l'important, ça va être de savoir comment ça va être stocké, comment cette information-là va être protégée, parce qu'il va y avoir un haut potentiel de fuite. Alors, on ne dit pas que ce n'est pas ce vers quoi il faut aller, encore une fois, c'est une technologie intéressante, et ce qu'on veut, c'est qu'il n'y ait pas d'erreur, qu'il n'y ait pas de fiasco.

Journaliste : Donc, dans le fond, ce n'est pas tellement que vous doutez de la technologie, hein, parce qu'elle existe depuis des années, c'est que vous doutez de la compétence de la SAAQ à la gérer.

Mme Setlakwe : C'est tout le processus, là, c'est... Il faut vraiment avoir le débat public pour savoir quel encadrement législatif est envisagé. Là, on parle aussi d'utiliser les services d'un tiers contracteur. Contractuellement, comment on va s'assurer qu'il y a une très bonne protection des renseignements personnels des Québécois? C'est une question de vie privée, c'est une question de sécurité de l'information.

Donc, non, on ne se fait pas des peurs, on veut juste être sûrs que le projet soit bien déployé. Et, jusqu'à maintenant, la feuille de route d'Éric Caire, elle laisse à désirer. Alors, pour que... pour les Québécois, pour que ça fonctionne, posons-nous les questions en amont. On veut savoir quel est le processus puis...

Journaliste : Et vous n'avez pas d'inquiétude pour la gestion de Mme Guilbault? Parce qu'à ce que je sache, c'est Mme Guilbault, là, qui est ministre des Transports. Je comprends que le ministre responsable du Numérique, c'est M. Caire, mais la gestion, tant de SAAQclic et de la reconnaissance faciale, c'est une gestion conjointe, là. Mme Guilbault, elle, vous n'êtes pas inquiète par sa gestion?

Mme Setlakwe : Moi, je suis inquiète du processus de gouvernement au complet, ce que... Il y a déjà un flou. Il y a déjà un flou.

Journaliste : ...d'Éric Caire depuis tantôt. M. Tanguay a frappé fort, là, vous en parlez.

Mme Setlakwe : On le sait, que c'est un projet... puis, moi, j'ai travaillé sur des projets de loi avec Éric Caire, il a tous les pouvoirs. Il a fallu que ce soit enchâssé dans sa loi puis... la loi constitutive de son ministère, qu'il assure le leadership de la transition numérique et de la cybersécurité. Dans les derniers mois, là, on a dû prévoir l'enchâsser dans la loi.

Il y a déjà un flou dans ce qu'Éric Caire a affirmé. Il a dit, ce matin, dans le cadre de l'article : Je vais donner mon avis si je le juge opportun, tu sais. Déjà, on ne sait pas, là. Oui, il faut assurer que... Il ne peut pas superviser les milliers de projets qui sont en cours, on comprend ça. Il y en a certains qui sont désignés d'intérêt gouvernemental, qui sont plus délicats, comme celui-ci, et, déjà, il dit : Bien, il faut respecter la responsabilité de l'organisme, puis je vais m'impliquer quand je vais le juger opportun. Déjà, il y a un flou. Il faut rassurer les Québécois, il faut savoir qu'est-ce que... à quoi s'attendre.

M. Tanguay : Sur le point de Geneviève Guilbault, là, vous parlez d'une personne qui ne sera pas sur les lieux de l'accident. Geneviève Guilbault, elle a, en bon Québécois, dompé ça à la SAAQ puis à Éric Caire, arrangez-vous, au même titre que, le fiasco de SAAQclic, c'était : Ce n'est pas moi, ce n'est pas moi. Bien, ça sera ça. Alors, Geneviève Guilbault, là, elle n'est déjà... elle n'est plus là, elle n'a jamais été là puis elle ne sera pas là.

Et ce qui est précisé, dans l'annonce qui est faite, c'est : Faites-vous-en pas, ce sera sous la responsabilité de la SAAQ. Alors, encore une fois, les têtes qui vont rouler, si ça ne fonctionne pas, ça va être à la SAAQ. Il y a une déresponsabilisation de Geneviève Guilbault, puis, je veux dire, il y a une incapacité à livrer, pour Éric Caire.

Journaliste : ...Mme Guilbault, elle a mis M. Caire... elle l'a jeté devant l'autobus, finalement?

M. Tanguay : Bien, il a accepté ça, lui, il a accepté ça. Chose certaine, je veux dire, ce n'est pas la première fois qu'il se fait rouler dessus par l'autobus. Chose certaine, c'est qu'on voit qu'Éric Caire a été incapable de livrer. On lui a dit... Rappelez-vous, il avait rencontré les gens de SAAQclic, il avait dit : J'ai posé toutes les questions puis je leur ai dit : Bien oui, allez-y. Qu'est-ce qui a changé? C'est ça, la question. Éric Caire, là, il est-tu rendu avec un postdoc dans la rigueur et la sécurité numérique? À toutes les fois qu'on lui pose des questions, que Michelle pose des questions, il dit toujours : Ce n'est pas moi, ce n'est pas moi, arrivez en ville, les attaques pirates, il y en a partout.

Puis celles et ceux, là, celles et ceux qui ont la reconnaissance faciale pour leur iPhone, ça vous appartient vous le contrôlez. Est-ce que, ça, cette donnée hautement sensible, là, est-ce que vous auriez confiance de donner ça à Éric Caire puis dire : Tiens, amuse-toi avec, puis j'ai confiance que tu vas bien garder mes données? Bien non.

Journaliste : Une fois que vous allez tenir une commission parlementaire, si c'est accepté, puis qu'elle vous soumet des recommandations, est-ce que vous seriez, par exemple, pour que cette reconnaissance faciale là, cette technologie-là soit étendue dans l'ensemble de l'appareil gouvernemental...

M. Tanguay : Je pense qu'il faut se poser la question. Cette technologie-là, ce n'est pas vrai que, demain matin, on va la donner à n'importe qui, n'importe comment. Il faut l'encadrer. Elle existe, c'est une avancée technologique. Je veux dire, le Parti libéral du Québec, c'est le parti du progrès, alors... mais, par contre, c'est comme l'intelligence artificielle, il faut prendre le temps de bien comprendre.

La commission parlementaire ferait en sorte que nous rencontrions, de façon non partisane, les expertes, les experts du milieu, les intervenants sur le terrain. Qui va faire quoi, comment, selon quels plans? Parce qu'on n'a aucunement confiance, vous l'aurez deviné, en la Société d'assurance automobile du Québec, conseillée par Caire.

Journaliste : Troisième lien, M. Tanguay, est-ce que M. Drainville, hier, a tenté, d'une certaine façon, là, de forcer les conclusions de l'analyse que CDPQ Infra est en train de mener?

M. Tanguay : Bien, écoutez, chose certaine, CDPQ Infra va arriver avec son rapport, je pense, autour du mois de juin. Ce que Bernard Drainville a dit hier, c'est que, pour lui, c'est clair qu'il va y avoir un troisième lien, puis c'est clair qu'il va y avoir un projet. Moi, ce que je constate, c'est : Attendez, ça va venir, ça va venir. Alors, c'est la Coalition Attendez Québec ou la Coalition À venir Québec. On parle beaucoup, on parle beaucoup... Rappelez-vous, il y a un an, je vous disais quoi? Je vous parlais du projet fantôme. Bien, le fantôme est encore là. Alors, on va voir. Moi, je trouve qu'on a assez gaspillé de salive avec ce gouvernement-là, qui ne fait rien débloquer en matière de transport structurant à Québec.

Journaliste : Québec solidaire vient de nous dire que la CAQ va appuyer leur projet de loi, soit le Françoise David 2.0, tout juste après avoir adopté une réforme sur le logement. Puis il y a Mme Duranceau, il semble aussi qu'elle a trouvé une voie de passage pour construire les maisons de femmes violentées. Alors, comment vous voyez ça, là, soudainement, des... ces gestes-là de Mme Duranceau?

M. Tanguay : Nous, sur le principe, on est d'accord avec le projet de loi, alors on va collaborer pour son adoption. J'entends, effectivement, que, dans le contexte du projet de loi de Mme Duranceau, ça avait été déposé à titre d'amendement. Elle a décidé de ne pas le faire. Là, on va le faire avec un projet de loi distinct. Alors, nous, on va collaborer et coopérer.

Journaliste : Diriez-vous que Mme Duranceau a vu la lumière?

M. Tanguay : Je n'irais pas jusque là, je n'irais pas jusque là, parce que je ne suis pas sûr. Chose certaine, les maisons...

Journaliste : ...pas sûr qu'elle a vu la lumière?

M. Tanguay : Pas sûr qu'elle ait vu la lumière. Alors...

Journaliste : ...une sensibilité renouvelée?

Journaliste : Pourquoi?

M. Tanguay : Sensibilité... Ah! ils sont bons, en com, je vais les laisser essayer de... Et je veux juste terminer, parce que c'est trop important, les maisons pour les femmes violentées, il faut que ça se fasse. J'ai lu, ce matin, le reportage, excellent reportage sur l'analyse des coûts. Oui, ça coûte plus cher, mais il faut que ça se fasse. Ça devrait être une priorité de ce gouvernement-là.

Journaliste : Mais quand vous voyez que, là, ça pourrait se faire, parce qu'en rajoutant un studio ça va faire baisser le prix par porte, trouvez-vous que c'est vraiment, c'est vraiment... tu sais, tout ça valait-il la peine de reporter le projet?

M. Tanguay : Moi, je pense qu'il faut agir rapidement. Tout délai, évidemment, est un échec, alors il faut y aller rapidement. Maintenant, si le projet... On va les suivre. Quand le projet sera-t-il livré? Puis il n'y a pas juste... Évidemment, c'est un peu partout au Québec, là, qu'il faut s'assurer de cela.

Journaliste : M. Tanguay, je veux vous entendre encore sur le troisième lien, en relance à ce que mon collègue a dit. Au-delà de Bernard Drainville qui dit qu'il est à peu près certain qu'il va y avoir un projet de troisième lien interrives, on a le maire de Lévis qui dit : S'il n'y en a pas, de lien autoroutier, là, qu'on n'écoute pas la CDPQ Infra. Est-ce que le maire de Lévis a franchi une ligne dans la fébrilité ou, à tout le moins, dans son militantisme?

M. Tanguay : Je ne veux pas commenter les propos du maire de Lévis. Chose certaine, on a hâte de voir ce que va faire la CDPQ Infra, parce que, depuis six ans, la CAQ ne fait rien. Alors, nous, on était... entre autres, projet structurant, le tramway de Québec et nous avons eu l'occasion de demander à ce qu'il y ait une analyse pour, le cas échéant, avoir un troisième lien, nord-sud, tramway, également. Alors, il y a des projets... Les projets, là, qui n'avancent pas coûtent de plus en plus cher, et il y a un développement, à Québec, qui fait en sorte qu'économiquement Québec ne se porte pas bien.

Journaliste : Mais sur un maire qui dit : On n'écoute pas la CDPQ Infra si elle ne nous dit pas ce qu'on veut entendre, il n'y a pas de transgression, là, à votre point de vue?

M. Tanguay : Bien, n'écoute pas la CDPQ Infra... Je pense que c'est au gouvernement à prendre les décisions. CDPQ Infra aura le loisir de dire est-ce qu'ils embarquent ou pas dans le projet. Là, le gouvernement a fait appel à des gens qui connaissent ça un peu plus qu'eux autres, CDPQ Infra, qui ont une expertise pour les conseiller. Maintenant, ça relèvera... la décision va être politique puis va relever du gouvernement.

Des voix : ...

M. Tanguay : Mais ça se peut... juste terminer, ça se peut que CDPQ Infra n'embarque pas, comme CDPQ Infra s'est retirée du REM de l'Est, puis ça a coûté 100 millions de dollars au gouvernement du Québec, à Montréal.

Journaliste : ...ce que M. Drainville, lui, hier, a affirmé et répété, il a insisté, en disant que, pour lui, c'est acquis qu'il y aura un nouveau lien interrives de proposé par la CDPQ Infra.

M. Tanguay : On verra.

Journaliste : Puis, juste avant vous, Gabriel Nadeau-Dubois a dénoncé un mélange des genres, en rappelant que la caisse, en principe, c'est un organisme indépendant. Est-ce que c'est une menace à l'indépendance de la caisse que de tenir des propos comme ceux de M. Drainville?

M. Tanguay : Ah! je n'irais pas jusque là, non. Chose certaine, je ne vois pas comment Bernard Drainville pourrait avoir cette assurance-là. Ce qu'il nous dit, lui, c'est qu'il semble... Je ne sais pas. Posez-lui la question. Est-ce qu'il a eu des informations privilégiées? Moi, je crois en la compétence de CDPQ Infra. On va lire ce qu'ils proposeront puis on verra ce qui va arriver, mais, dans l'intervalle...

Journaliste : ...

M. Tanguay : Juste terminer là-dessus, dans l'intervalle... puis je vais sur vous, dans l'intervalle, c'est Coalition On attend Québec.

Journaliste : M. Tanguay, allez-vous appuyer la hausse de budget de l'Assemblée nationale?

M. Tanguay : Il y aura un débat sur le BAN, le Bureau de l'Assemblée nationale. Il y aura des discussions qui seront faites là. J'entends que le budget n'est même pas encore passé au BAN.

Journaliste : Je comprends, mais vous avez fait grand cas, là, de 5 à 7 millions pour les Kings. Là, l'Assemblée nationale s'est voté 4 point quelques millions de hausses, là, ça va être un autre 5, on va être à 10, sur une année. Êtes-vous mal à l'aise avec ça?

M. Tanguay : Bien, dans la mesure où le 4, 5 millions que l'Assemblée nationale requiert de plus ne va pas aux Kings, au départ, j'ai un préjugé favorable. De deux, ça relève à l'Assemblée nationale de se justifier. Les Kings, ce n'était aucunement justifié. Si l'Assemblée nationale justifie les coûts et le débat reliés au BAN, bien, on va aller de l'avant. On a des représentants, au BAN, et il y aura des questions qui seront posées là-dessus.

Des voix : ...

Journaliste : ...que vous avez un discours... vous avez un discours de rigueur budgétaire, il y a des gros déficits, mais, d'un autre côté, quand vient le temps de voter des hausses de salaire pour les députés, bien, vous votez pour les hausses. Puis là, est-ce que... on se demande, est-ce que vous allez voter aussi pour les hausses de budget au Parlement, alors qu'on est dans le déficit?

M. Tanguay : Bien, vous n'êtes pas sans savoir que le Parlement est lancé dans des travaux majeurs pour rénover de fond en comble le salon bleu, si bien, si... vous me corrigerez si j'ai tort, mais je pense que, dès cet automne, on va siéger au salon rouge. Alors, il y a des dépenses de réfection, de mise à jour, et ça, clairement, ça fera partie des questions qu'on va poser. Moi, au prime abord, je pense qu'il y aura un lien très direct avec ça, là. Ça ne sera pas gratuit, les travaux au salon bleu.

Journaliste : Quand même, tu sais, sur quatre ans, là, ça fait 30 quelques millions, là, d'augmentations, là, notamment pour vos hausses de salaire, là.

M. Tanguay : Ça va faire partie de nos questions.

Journaliste : On vous a vu, je répète, là, vous indigner pour les Kings, puis là je me demande un peu elle est où, votre indignation.

M. Tanguay : Vous parlez par rapport à quoi?

Journaliste : À propos des hausses de budget de l'Assemblée nationale, qui ne sont, par ailleurs, pas expliquées publiquement, tu sais.

M. Tanguay : Mais ça, on va demander... on va demander plus de transparence de l'Assemblée nationale. Pourquoi la hausse de budget? Il faut rénover le salon bleu. Ça va coûter, je pense, plusieurs millions de dollars, là. Alors, c'est en lien avec ça. On aura des questions là-dessus, et l'Assemblée nationale devra justifier son budget. Et nous, on va plaider pour davantage de transparence.

Journaliste : Dans une période de déficit, est-ce qu'on ne devrait pas mettre ça sur la glace, le salon bleu? Il est encore fonctionnel. Est-ce qu'on ne devrait pas attendre le retour à l'équilibre budgétaire?

M. Tanguay : Bien, semble-t-il que non, semble-t-il que non, au niveau de la fonctionnalité du salon bleu, des travaux qui sont urgents et qui doivent être faits.

Journaliste : Mais, M. Tanguay, le 10 millions, là, on va rectifier les faits, là, c'est sur l'année qui est passée, là, ça fait que ça a été mis sur l'année qu'on vient de finir. Ça fait que ce n'est pas pour des travaux à venir, là.

M. Tanguay : Bien, les travaux vont commencer cet automne.

Journaliste : Il y a une hausse de budget, là, qui va passer pour quelque chose qui est déjà terminé.

M. Tanguay : Oui, mais, sur votre point, qui est valide, les travaux vont commencer cet automne. Il y a des contrats qui ont été donnés avant aujourd'hui, j'en suis convaincu, là. Les architectes, les techniciens, les électriciens, les plombiers, ainsi de suite, ils vont exécuter des travaux dès cet automne, dans quelques mois.

Journaliste : Mais quand on demande à l'Assemblée nationale...

M. Tanguay : Alors, il y aura des questions... Juste pour terminer là-dessus. Je suis d'accord. Le Parti libéral du Québec, c'est la rigueur budgétaire, on va avoir plusieurs questions qui seront posées au BAN, de un, et la justifiabilité devra être là, et, de deux, nous, on va plaider pour plus de transparence.

Journaliste : Bien, c'est ça, sur ce point-là, la transparence, parce que moi-même puis plusieurs collègues, on a posé des questions à l'Assemblée nationale pour essayer de savoir, coudon, combien ça va coûter, ces travaux-là, puis ils ne veulent pas nous donner de réponse, donc...

M. Tanguay : Je pense que ça devrait être rendu public.

Journaliste : Aux crédits, notamment?

M. Tanguay : Oui.

Journaliste : Est-ce que ce serait la bonne occasion?

M. Tanguay : Le cas échéant, je pense que ça doit être rendu public. C'est clair que...

Journaliste : Vous, l'avez-vous, le chiffre?

M. Tanguay : Non, moi, je ne l'ai pas, le chiffre, mais chose certaine, il y a aussi cet aspect-là, aussi, que les travaux... lorsque vous faites un appel d'offres sur certains travaux, si vous dites : Bien, moi, j'ai déjà budgété tel montant, il est clair que ça peut avoir un impact, mais, quand c'est bien géré... Moi, je pense qu'en temps et lieu, ça serait bien, ce serait nécessaire d'avoir la transparence là-dessus puis de le savoir.

Journaliste : Mais, au BAN en général, trouvez-vous ça normal qu'il y ait... que ce soit toujours difficile de savoir ce qui se passe au BAN? C'est censé être le conseil d'administration de l'Assemblée nationale, est-ce que ça ne devrait pas être, comme, systématiquement public, les discussions qui ressortent de ça?

M. Tanguay : Peut-être pas systématiquement, mais je pense qu'il y a nettement...

Journaliste : Les procès-verbaux...

M. Tanguay : ...il y a nettement place à l'amélioration, là-dessus, pour la transparence.

Journaliste : Parce que, tu sais, dans ce cas-ci, ce n'était pas... ce n'était pas... ce n'était pas prévu? Je veux dire, on le savait, là, qu'on appellerait des architectes, des électriciens ou je ne sais pas qui, là, pour faire le salon bleu, là. Pourquoi, à rebours, on se dit : Ah! finalement...

M. Tanguay : Bien, ça, ça va faire partie des questions qu'on va poser, encore une fois, sur la justification de cette hausse de budget.

Journaliste : Mais pourquoi vous dites que ça ne devrait pas tout être public?

M. Tanguay : Parce que, des fois, les discussions, sur le BAN...

Journaliste : C'est la maison du peuple, l'Assemblée nationale, non?

M. Tanguay : Oui. Non, mais le BAN... Sur les aspects budgétaires, j'en suis, mais le BAN, aussi, lorsqu'il y a des plaintes de harcèlement, lorsqu'il y a des dossiers...

Journaliste : ...

M. Tanguay : Non, mais...

Journaliste : ...on parle de budget, là.

M. Tanguay : Oui, mais la question était : Est-ce que ça devrait être systématiquement? La réponse est non, parce qu'il y a des éléments qui nécessitent une confidentialité, un huis clos, bien évidemment. Mais, par rapport au budget, je pense qu'il y a place à l'amélioration, puis c'est les représentations qu'on va faire.

Le Modérateur : On va passer en anglais après...

Journaliste : M. Tanguay, est-ce qu'il y a effectivement un mouvement anti-Coderre au Parti libéral du Québec?

M. Tanguay : Ah! pas du tout, pas du tout, pas du tout.

Journaliste : «Pas du tout, pas du tout, pas du tout.» Tout le monde veut Coderre?

M. Tanguay : Bien, c'est à lui d'annoncer, un jour, s'il est candidat ou pas, et ce sont les membres qui vont décider. Moi, je suis convaincu qu'on va avoir une course avec plusieurs candidats de qualité. Puis c'est les membres qui vont décider.

Journaliste : Entendez-vous effectivement un certain nombre de détracteurs, des gens qui voteraient pour n'importe qui sauf M. Coderre?

M. Tanguay : Moi, je n'entends pas ça.

Journaliste : Jamais?

M. Tanguay : Je n'entends pas ça, non.

Journaliste : Mr. Tanguay, why the Liberals… the Québec Liberals want to support QS Bill 198 to prevent evictions, to better protect seniors from evictions? Why are you supporting them?

M. Tanguay : We will be supporting it. And, again, we will have the debate article by article, and, probably, we'll have… we'll see, we'll do the work, if we have any…

Journaliste : But you've seen the bill already, it was tabled many months ago and it's very short.

M. Tanguay : Yes. I think that there's always a way, as a legislator, to improve our laws to make sure that people will be protected, those who are in need. So, I think that it's a step in the right way. And I think that we will be ready to work constructively. But again, in a society, there is always room for improvement, and I think that it's going in the right way.

Journaliste : But why better protecting seniors from evictions?

M. Tanguay : Because they are, for most… for a lot of them, they are in a situation where they are fragile, there is… in a precarity. And, when you're losing your place that you're renting at the age of 65, 66, I think that it's important to be protected, to be able in… facing the inflation.

You know, our seniors… what are the revenues of our seniors? Mostly, it's from the Government, the rents are paid. But the increase… and that's a topic that we heard every week in our ridings, the increase of the rents is way lower than the inflation. So, when you lost your place that you're living in, that you're renting, it's going to cost… it's going to be quasi-impossible. And we see dramas, we see that people are on the street, seniors, more seniors on the street. Can you imagine? So, it's a step in order to reduce and prevent a little bit more and protect our seniors.

Journaliste : Why is facial recognition such a concern for you? As my colleague mentioned, we see it used in technology all the time now, so, why is it such a concern?

Mme Setlakwe : It is a concern, and there are many concerns that were expressed by Me Poitras at the Commission d'accès à l'information last year. Now, she retired and there is someone else, but she already raised a number of issues.

The idea is not to stop progress, the idea is to make sure that we put in place a strict legal framework so that this can work. And we need to reassure Quebeckers that this is the tool that should be used. We all want to modernize the process.

Now, Éric Caire, last year, told me : Oh! it's just to clean up the… you know, the photo database. This is a first step, first of all. We can't take this lightly at all. We need to make sure we hear the experts. We want to know that the process is. And, ultimately, if this works out… so, we need to understand what the plan and the process is, and if it works out and it's done in a safe and secure way, it will be opened up to other governmental services. So, it's not just : Oh! let's do it, it's just to make sure we don't have any fraud or any «doublon» in the photos. It's a broader scope.

Journaliste : But, in your view, what could potentially go wrong with this?

Mme Setlakwe : What could potentially go wrong? Well, these are very sensitive data : our eyes, the length of our nose, our features, our wrinkles. It's our identity. And so, how will it be protected? How will it be… «Le stockage»… Already, experts are saying… see, I'm not an expert, but I'm listening and I saw all the flags that were raised already. «Stockage», we need to make sure that it's protected in order to make sure that it doesn't get out of controlled environment and onto the hands of people who will fraud and who will steal our identity. That's the idea, just to make sure it's safe and that we use it properly. And so, we want Quebeckers to feel that they can be reassured and we can go forward. Their confidence has already been affected with the SAAQ fiasco.

Le Modérateur : Merci, tout le monde.

M. Tanguay : Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 48)

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