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Point de presse de Mme Madwa-Nika Cadet, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’emploi, Mme Jennifer Maccarone, porte-parole de l’opposition officielle pour la famille, et M. Frédéric Beauchemin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances

Version finale

Le jeudi 14 mars 2024, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures une minute)

Mme Maccarone : Alors, bon matin, tout le monde. Un plaisir et peut-être un manque de plaisir pour moi d'être parmi vous ce matin pour parler du gouvernement de la CAQ, qui n'est pas capable de convertir le 55 000 places en service de garde privé pendant leur mandat. Ils ont promis 55 000 places à être converties pendant leur mandat, après ça ils ont baissé à 5 000, puis là, on a vu dans ce budget 1 000. À ce rythme-là, on va convertir le réseau à travers 50 ans. Ce qu'ils ont dit aux familles dernièrement... il y a deux ans, ils ont promis main sur le cœur qu'ils étaient pour compléter le réseau, et maintenant, ce qu'on voit, c'est que les familles sont abandonnées. Aujourd'hui, il va y avoir des parents qui sont dans les estrades au salon bleu, ils sont déçus du budget. Ça fait maintenant des années depuis qu'on demande une aide d'urgence pour accompagner ces parents, qui sont en attente d'une place en service de garde. Les parents ont besoin d'aide puis les parents ont vraiment perdu l'espoir. Le panier d'épicerie monte, ces parents ont vraiment besoin d'aide.

Je suis également la porte-parole... puis je sais que ça ne fait pas partie du sujet du jour aujourd'hui en matière de famille, mais je suis également la porte-parole en matière de sécurité publique. Alors, je veux juste faire la mention qu'aujourd'hui on va en débattre, du mandat d'initiative, que ça fait maintenant un an depuis que je l'ai déposé, pour parler de la croissance en matière de violence puis l'effet sur nos policiers, l'état mental perturbé. On en jase beaucoup, de l'enquête du coroner et Maureen Breau, il faut faire quelque chose pour protéger ceux qui nous protègent ainsi que les personnes vulnérables dans notre société. Alors, j'espère que le gouvernement va voter en faveur d'étudier ce mandat d'initiative, surtout quand on voit qu'est-ce qui se passe sur la place publique avec la coroner Géhane Kamel.

Alors, je cède la parole à mon collègue.

M. Beauchemin : Ce matin, on a eu des mises en garde de Moody's et DBRS sur les finances publiques du Québec. Déficit record, pas de plan de retour à l'équilibre budgétaire en sont la cause. Dans le monde obligataire, mardi, après le budget, le coût d'emprunt relatif du Québec a augmenté. Hier, après la conférence du premier ministre, le coût d'emprunt s'est encore plus détérioré. C'est des signaux d'alarme que nous envoient les agences de crédit. Ce n'est pas moi qui le dis, là, Martin Vallières l'a écrit dans La Presse ce matin, vous avez DBRS puis Moody's qui en parlent. Ici, ce qu'on est en train de vous dire, là, c'est que le signal d'alarme a été sonné. C'est important que la CAQ se ressaisisse, c'est pour tous les Québécois : aujourd'hui, ça va coûter plus cher, emprunter.

Journaliste : Vous vous attendez à une décote?

M. Beauchemin : Non, ce n'est pas une décote. Ce que les agences de crédit ont fait...

Journaliste : Est-ce que vous vous attendez à une décote?

M. Beauchemin : Non, parce que les agences de crédit, en fait, ce qu'elles ont dit, c'est que là, c'est un avertissement. Actuellement, le gouvernement de la CAQ est dans la mauvaise direction, mais... Puis je peux vous le citer, là, O.K., c'est en anglais : «The province... large... a diversified economy along with its history of strong fiscal management, should lend stability to its credit profile.» Ça fait que, non, ils ne sont pas en train de dire qu'ils vont décoter, mais ils envoient un signal d'alarme, un avertissement solide à la CAQ de se ressaisir, puis c'est grâce au passé de Carlos Leitão et d'autres qui ont fait en sorte que les finances publiques ont été en bon ordre qu'on n'a pas de signal actuel qui est clair qu'on va avoir une décote. Mais c'est un signal d'alarme. Il faut faire attention, c'est un feu jaune qu'on a en ce moment.

Journaliste :  M. Girard, hier, ne semblait pas trop s'en inquiéter, là. il disait que les agences de notation, dans le contexte actuel, comprennent probablement la situation. Il se faisait rassurant.

M. Beauchemin : Le programme obligataire de la province du Québec, là, du Québec, là, va être significatif. Le signal jaune, la lumière jaune qui a été sonnée par les agences de crédit, là, puis que... Le marché a parlé aussi, là, le marché a reculé. À cause de... Des agences de crédit, qui ont interprété ce qui s'en vient, et donc les investisseurs ont commencé à délaisser des obligations du Québec. C'est pour ça qu'on a perdu une valeur relative par rapport à l'Ontario. Donc, c'est important de comprendre ça.

Mais la crédibilité du ministre des Finances, je suis désolé, mais je commence à vraiment en douter, parce qu'on a vraiment eu beaucoup d'illustrations où est-ce qu'il s'est trompé : il s'est trompé dans ses prévisions économiques l'an passé, il s'est trompé en ne pas voulant voir l'inflation arriver, il s'est trompé dans ses prévisions budgétaires. Écoutez, je veux dire, à un moment donné...

Journaliste : Demain, il va y avoir la rencontre entre M. Legault et M. Trudeau. Est-ce que le fédéral doit allonger l'argent, là, pour les immigrants, là, compte tenu que ça... on parle de décote?

M. Beauchemin : On doit absolument... On doit absolument avoir notre part, notre juste part pour les immigrants.

Journaliste : Mais est-ce qu'il doit, entre autres, augmenter la péréquation? Parce que le volume de la population au Québec augmente en raison des immigrants, là.

M. Beauchemin : Bien, en raison de la façon que le Québec est capable de se créer de la richesse, c'est la fondation même, là, du modèle de péréquation, oui, étant donné que là, le Québec est en train de relativement perdre de sa richesse relative, oui, effectivement.

Journaliste : À quel point vous pensez qu'une agence des transports, là, comme nous le propose Mme Guilbault — on commence à voir les contours de tout ça — à quel point vous pensez que ça va vraiment permettre d'avoir des projets de transport collectif plus vite et moins chers?

M. Beauchemin : Écoutez, à date, ce qu'on a vu de la CAQ, ça a été de refaire des structures, mais on n'a pas vu de résultats. On n'a pas vu de résultats à date en santé, on n'a pas vu de résultats dans plusieurs services du gouvernement. SAAQclic, ça n'a pas fonctionné. Je veux dire, ce qu'on voit actuellement, c'est que les services se détériorent. Je ne veux pas sonner tout le temps comme le gars négatif sur ce que ce gouvernement-là fait, mais force est de constater que ça coûte plus cher, puis on a moins de services qu'avant. Ça fait que c'est... On va donner une chance au coureur. Mais, pour le moment, la nouvelle agence pour le transport, c'est un concept. On va voir comment ça peut se concrétiser, on va pouvoir juger l'arbre à ses fruits, comme on dit. Mais, pour le moment, on est méfiants, disons.

Journaliste : Sur le logement, le syndicat des employés du Tribunal administratif du logement sonne l'alarme, là, une fois de plus cette année. Il parle d'un sous-financement chronique du tribunal puis dénonce, là, des délais qui... ça fait que c'est... qui deviennent plus longs, là, pour avoir des rencontres en personne. Qu'est-ce que vous en pensez, de cette situation-là au tribunal?

M. Beauchemin : Bien, c'est effectivement encore une situation qui est pénible pour plusieurs Québécois. On a demandé, nous autres, au ministre des Finances de faire en sorte qu'on puisse améliorer l'offre de maisons, de logements pour tout le Québec dans son ensemble. On a dit : Ça serait important de baisser... d'éliminer la TVQ pour les entrepreneurs. Parce que ce qu'il faut faire, c'est améliorer l'offre.

Journaliste : ... au Tribunal administratif du logement, vraiment l'instance qui gère ces relations-là. Le syndicat dit que c'est sous-financé. On parle de... notamment, là, de la fin du sans-rendez-vous, qu'il faut absolument prendre des rendez-vous, puis que là, ça prend 15, 20, 27 jours pour avoir un rendez-vous avec quelqu'un en personne au TAL. Est-ce que ça vous inquiète?

M. Beauchemin : Bien, c'est sûr que c'est inquiétant, parce les gens ont besoin de services, les gens ont besoin d'être écoutés. Quand le gouvernement n'est pas capable d'être au rendez-vous pour écouter les citoyens, c'est un gouvernement qui laisse tomber. Donc, malheureusement, c'est la situation qu'on voit actuellement. Mais c'est important de comprendre qu'au-delà de ça, c'est l'offre de logements qui va faire en sorte qu'on va pouvoir solutionner le problème, puis le gouvernement ne nous a pas encore entendus là-dessus.

Journaliste : M. Legault, hier, a relativisé le déficit de 11 milliards, il a dit en fait...

M. Beauchemin : Oui, il a pris des exemples qui datent des années 80, 90.

Journaliste : Bien, en fait, c'est 1,5 % du PIB...

M. Beauchemin : Oui. Oui.

Journaliste : ...ce n'est pas si pire que ça. Il n'a pas dit ça comme ça, là, mais je paraphrase. Qu'est-ce que vous pensez de cette sortie-là pour relativiser?

M. Beauchemin : Est-ce qu'on peut dire que c'est le cinquième plus pire déficit de l'histoire relatif, d'abord? Je veux dire, la... O.K.  Dans un sac de navets, là, il y a le plus beau navet de la gang, mais ça reste que c'est des navets.

Journaliste : C'est bon, des navets.

M. Beauchemin : Hein?

Journaliste : Vous n'aimez pas ça?

M. Beauchemin : Moi, j'aime ça, des navets. Mais, je veux dire, la réalité, c'est que ce n'est pas un bon budget. La réalité, c'est que c'est quand même le cinquième ou le sixième pire budget relatif. En absolu, c'est le pire déficit. Donc, il n'y a pas moyen de voir ça autrement, là, ce n'est pas un beau budget, là. Puis, même si on fait une comparaison dans les années 90, circonstances totalement différentes, une économie qui était beaucoup moins diversifiée. Là, actuellement, on a une économie au Québec avec plusieurs industries, 262 000 PME qui souffrent parce qu'elles n'ont pas de support de la part du gouvernement. Puis faire un déficit... Sachant très bien en novembre que les négociations n'allaient pas bien dans le secteur public, sachant très bien qu'Hydro-Québec, ça n'allait pas bien, que Loto-Québec non plus, ça n'allait pas bien, sachant très bien que l'économie est au ralenti, il nous a dit en novembre : Non, non, ça va bien aller, vous allez voir, ça va être 4 milliards de déficit. Tout est beau. Quatre mois plus tard, ça change. Écoute, moi, ça...

Journaliste : Est-ce qu'Eric Girard a cultivé un navet?

M. Beauchemin : Écoutez, moi, ce que je pense... que la chose la plus notable de toute cette histoire-là, c'est qu'il y a un manque de transparence de la part du gouvernement, puis je pense qu'il faut donner l'heure juste aux Québécois pour que les Québécois puissent... On est capables de s'adapter à la situation, mais il faut que les Québécois se fassent dire les choses telles qu'elles le sont. Puis de se faire berner pendant quatre mois là dessus, ce n'est pas bon.

Journaliste : Diriez-vous que le gouvernement a payé trop cher les gains qu'il a obtenus en santé et en éducation dans le secteur public? On parle de 15 milliards additionnels sur cinq ans.

M. Beauchemin : Pour les salaires des...

Journaliste : Du secteur public, oui.

M. Beauchemin : Oui.

Journaliste :.Pour les gains qu'il est allé chercher, est-ce qu'on... est-ce que le gouvernement a payé trop cher?

M. Beauchemin : Bien, j'ai hâte de voir en fait ça va être quoi, les gains, pour commencer, parce que, tu sais, ça coûte cher, mais c'est quoi, les gains? La flexibilité va-t-elle être au rendez-vous? On a bien hâte de voir ça. Les employés ont eu un rattrapage salarial à faire. Ça, c'était comme essentiel. Moi, je ne suis pas en train de dire qu'il faut comme couper dans l'appareil gouvernemental à tour de bras. Ce qui est important, c'est qu'on... Si on veut avoir les services de l'État qui sont au rendez-vous, ce qui est important, c'est qu'on puisse avoir les revenus qui viennent avec, puis pour faire ça il faut stimuler notre économie, puis, pour stimuler notre économie, le dernier levier qu'il nous reste, c'est d'améliorer notre productivité, puis en faisant ça on va pouvoir créer de la richesse. Puis où est-ce qu'on peut le faire le plus facilement possible? Bien, c'est avec nos PME. Ça fait que le focus, c'est là qu'il faut qu'il soit.

Journaliste : Quand vous parlez des agences de crédit, ce feu jaune là dont vous parlez, ça pourrait être quoi, les impacts pour les prochains mois, à votre avis, sur le Québec?

M. Beauchemin : Bien là, ça veut dire que plusieurs personnes regardent le marché obligataire du Québec puis se posent la question, à savoir... Bon, O.K. Là, il va y avoir un nouveau programme d'émissions obligataires, parce qu'il va falloir qu'il emprunte beaucoup plus d'argent que prévu, donc il va falloir... pas inonder, mais envoyer beaucoup plus de nouvelles obligations sur le marché obligataire, ce qui va faire en sorte que les prix vont baisser, les taux vont augmenter. C'est la relation obligataire, là. Donc, c'est important de considérer que les conséquences du budget vont être directement reliées à l'augmentation du coût d'emprunt pour le Québec.

Journaliste : Justement, pour terminer là-dessus, quand vous parlez des coûts supplémentaires que ça va engendrer après le budget, pouvez-vous en donner quelques exemples par rapport à ça?

M. Beauchemin : C'est parce que dans le marché obligataire — puis ça, c'est entre nous, là — mais, dans le marché obligataire, tout se tient ensemble. Donc, quand les obligations de référence, qui sont souvent les obligations des gouvernements, eux autres, commencent à perdre du terrain relatif, là, O.K., bien, toutes les autres obligations, tout l'autre marché obligataire va aussi coûter plus cher, donc tout le monde va avoir à payer plus cher pour emprunter à la banque, tout le monde, il va falloir qu'il paie plus cher pour l'argent, pour emprunter de l'argent.

Journaliste : Ça va avoir un effet sur le ralentissement, sur les ménages ou...

M. Beauchemin : C'est sûr que ça va dans le sens contraire de ce qu'on souhaite. Le sens qu'on veut, c'est avoir une baisse des taux d'intérêt. Donc, là, on va dans le sens contraire.

Journaliste : Mme Maccarone, si je peux vous entendre sur la réforme de l'IVAC, il y a des victimes d'actes criminels qui tiennent des propos assez crus ce matin sur la réforme dans les premières pages du Devoir. Elles demandent aussi à rencontrer le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, qui est derrière la réforme de l'IVAC. Est-ce que, d'abord, c'est nécessaire pour le ministre Jolin-Barrette de les rencontrer, ces personnes?

Mme Maccarone : Absolument. Notre collègue André Morin a déjà sorti pour parler de cette réforme. On est prêts demain matin à revenir pour continuer le travail, pour continuer à investiguer. Ce qu'on a vu, c'est malheureux en ce qui concerne l'aide aux victimes, puis les victimes qui sont présumées aussi. Alors, oui, absolument, il faut que Simon Jolin-Barrette réponde à cette question rapidement, et, comme j'ai dit, je répète, nous, on va être là pour prêter main-forte puis pour aider en n'importe quel cas.

Journaliste : C'est des gens qui ont subi des actes criminels souvent avant la réforme de l'IVAC, qui en vivent toujours les conséquences, là, aujourd'hui. Est-ce que... Tout simplement, est-ce que c'est juste, cette situation-là? Je ne sais pas si vous avez lu les propos, là, aujourd'hui, c'est assez fort, là.

Mme Maccarone : Oui, c'est... Mais c'est clair, c'est des personnes qui sont abandonnées. On a une continuation de notre travail à faire ici, à l'Assemblée, puis qu'on devrait faire ce travail d'une façon transpartisane, comme nous avons fait dans le passé. Alors, j'encourage fortement notre ministre de la Justice de faire ses rencontres, de continuer le travail, de creuser encore. Si on a des choses à améliorer pour l'accompagnement des victimes, nous devons le faire, puis nous, on est là pour aider puis accompagner le ministre dans ses travaux.

Journaliste : Ça devrait être quoi, la limite temporelle pour accorder de l'aide à ces gens-là?

Mme Maccarone : Bien, vous savez, c'est une très bonne question. Je ne serais pas à l'aise de vous donner une plage en termes de temps. Je pense que ça, c'est quelque chose que nous devons faire en concertation avec les groupes concernés, avec les victimes, avec le gouvernement, avec les autres partis de l'opposition pour déterminer ensemble. Je sais qu'on fait face à des défis budgétaires assez importants. Gouverner, c'est faire des choix, mais j'espère qu'en faisant ces choix-là on va aller dans la protection des victimes puis des personnes en situation de vulnérabilité.

Journaliste : Est-ce qu'il doit y en avoir une, limite temporelle? Parce que vous dites qu'il y a des défis budgétaires, mais le fonds consacré à ces indemnisations-là est en surplus, là, depuis plusieurs années.

Mme Maccarone : Oui. Mais je n'ai pas siégé dans la... en commission telle quelle dans le passé, mais, je dirais, je pense qu'on pourrait envisager une plage pour le type de victimes, pour le type de conséquences par la suite. Mais, encore une fois, je pense que ça, c'est quelque chose que nous devons faire ensemble. Je ne vous donnerais pas une plage pour ça aujourd'hui. C'est un sujet hypersensible, puis il faut faire ça en... de main en main avec les victimes puis les organismes qui les accompagnent.

Journaliste : M. Beauchemin, quand vous remettez en cause la crédibilité du ministre des Finances, est-ce que vous dites qu'il doit être remplacé?

M. Beauchemin : Ce n'est pas ça que je dis en tant que tel, je fais juste dire que la crédibilité du ministre, elle est doutable en ce moment, parce qu'il n'est pas capable d'avoir été visionnaire assez pour voir l'inflation arriver. On l'a même averti, Carlos Leitão lui avait déjà donné plusieurs suggestions dans ce sens. Il a été incapable d'avoir des prévisions économiques justes, et, jusqu'à novembre, il était encore en train de garder sa position qu'il avait depuis un bon bout de temps déjà, sachant très bien que ce n'était pas ça qui allait arriver, incapable aussi de calculer le budget qui allait être déposé à partir de novembre, sachant très bien que ce qu'il avait en tête pour négocier avec la fonction publique n'allait pas être satisfaisant. Donc, c'était sûr que ça allait être un coût supérieur. Il aurait pu donner une enveloppe, il aurait pu donner des directions, il ne l'a pas fait. Les Québécois ont besoin de l'heure juste, puis la crédibilité du ministre est affectée par ça, c'est ça.

Journaliste : Et donc c'est encore l'homme de la situation, d'après vous?

M. Beauchemin : Excusez.

Journaliste : C'est encore l'homme de la situation?

M. Beauchemin : Une décision que François Legault devra prendre, effectivement, je pense. Mais moi, je considère qu'actuellement on est dans une situation où est-ce que les finances publiques du Québec ne vont pas dans le bon sens. On a des compagnies que leur spécialité, c'est d'analyser la valeur du crédit québécois, DBRS et Moody's ont sonné l'alarme. C'est important, O.K., de comprendre que ces avertissements-là, c'est un signal, là, important. Ce n'est pas un feu rouge. Ils ne sont pas en train de dire que c'est un feu rouge.

Journaliste : Mais, juste pour être clair, là, est-ce que vous... Vous dites :  M. Legault aura une décision à prendre, là. Est-ce qu'à votre avis, il faut essayer quelqu'un d'autre? Est-ce qu'il faut penser à mettre quelqu'un d'autre aux commandes des finances du Québec?

M. Beauchemin : Bien, moi, si on continue dans cette direction-là, je pense qu'effectivement ça serait une décision qu'il va falloir qui soit prise éventuellement, parce que, là, si on a des feux jaunes qui...

Journaliste : Mais pas maintenant?

M. Beauchemin : Pas pour le moment, parce qu'actuellement on est dans des feux jaunes, on est dans une situation où est-ce que ce qu'on nous dit, c'est des avertissements. On nous dit aussi que la raison pour laquelle ce n'est pas un feu rouge, c'est parce qu'il y a eu une bonne gestion des finances publiques sous les libéraux avant. Donc, là, ça, c'est le contexte «overall», O.K. Maintenant, qu'est-ce qu'on fait à partir de maintenant, ça va être important. Donc, c'est... la conclusion que j'ai dit tantôt, c'est important que la CAQ se ressaisisse. Aujourd'hui, là, il faut vraiment qu'on soit sérieux sur la gestion de nos finances publiques.

Journaliste : Est-ce que c'est la bonne personne pour redresser les finances du Québec? Là, vous dites qu'il s'est trompé, là, à plusieurs occasions. Est-ce que c'est la bonne personne pour la suite des choses?

M. Beauchemin : Je pense que c'est une combinaison du premier ministre et du ministre des Finances qui prennent les décisions pour les finances du Québec. Ça fait que c'est un duo, là, qui doit se ressaisir. 

Journaliste : So, regarding this evaluation…

M. Beauchemin : Yes, by Moody's.

Journaliste : Yes, by the rating agencies, what people at home should understand by this… what you qualify as yellow light?

M. Beauchemin : Yes. The yellow light is not a red light, right, it's…you have to slow down and think about, you know : Should you put the breaks on or not? The issue here that we're having, O.K., is that it's going to cost more, it is actually already, from Tuesday afternoon, and even worse as of the… conference, press conference yesterday from the Premier, it's even costing even more today than it was on Monday to borrow for the province of Québec, O.K.? So, it's costing Quebeckers more to finance the debt of Québec. It's going to cost more.

And so, therefore, that's just less money for Quebeckers to do other things. So, we are aiming to lower cost for interest costs, we want the Bank of Canada to lower interest costs, we want all the expenses to be lower as possible, so we can have a greater room to maneuver in services for the province of Québec, for everybody else in Québec. The issue here is that this is going against that trend. It's actually going to be more expensive if the trend continues, if the CAQ Government keeps on doing these bad decisions.

Journaliste :  Yes, but the position of the rating agencies has not changed, it's like the rating is still at the same level.

M. Beauchemin : The way it works, O.K… The way it works is that, you know, they make an announcement and then they stick to their announcement, and then, before they actually change their view, they give different sorts of steps before saying : O.K., now we're changing our view. So, you know, basically, slow down, yellow light, stronger yellow light, soft red light, and then red light. That's kind of the way they… Really, I'm simplifying it, but that's the way they work. So, that's where… the process that we're in.

Journaliste : And how does this put Mr. Legault in front of Mr. Trudeau tomorrow to negotiate our transfers? is it a good thing to look bad with finances or is it… it's a bad thing?

M. Beauchemin : Well, it just simply illustrates that he's going in there with a weaker hand. He's going in there because, you know, he needs Ottawa now even more. I mean, at the end of the day, this Premier is not a good negotiator with Ottawa, but this is... this situation is putting even more pressure on him to deliver, for sure.

Journaliste :  Does the budget give... It means a weaker hand. is that what you're saying?

M. Beauchemin : It's not a good budget, obviously, so… because the economy, relatively speaking, is not in a good position.

Journaliste : I want to ask you, on another matter… You know, they're launching a review, comprehensive review of spending and fiscal measures.

M. Beauchemin : Yes. Yes. This is the same government, by the way, that promised that it was not going to increase the number of employees for the Province of Québec, but has reached an all-time record. So...

Journaliste : The Liberals did, as it was called, «re-engineering» in the past. How difficult an exercise is this? I mean, they're talking about getting 2,9 billion dollars out of this operation. Do you think it's feasible? And how painful will it be to do, you know? Because, if...when you review programs, inevitably, that means you're going to reduce some programs.

M. Beauchemin : Well, I mean…

Journaliste : So, how difficult is this operation?

M. Beauchemin : I think I heard the Premier yesterday also say another thing which was that, you know, it will be reduction by attrition, O.K. And so, if you're not replacing these people that are delivering services to Quebeckers, then the services will not be delivered to Quebeckers. So, unless you can have like this magical wand where you can, all of a sudden, like, you know, make every Québec employee... Québec Province employee do three times more work, or four time more work, or putting AI in the system, or whatever it is, you know, that increases productivity drastically, if you're not going to replace… Well, I think I mentioned... I think he mentioned something like 8% of the work force that is retiring or... I can't… Sorry about that, I don't know the precise… a 100%.

Journaliste : No, I think it's 12.

M. Beauchemin : 12%? If you're not...

Journaliste : No. It's 12 000 by attrition a year, I believe.

M. Beauchemin : So, if you're not able to replace those 12 000 by attrition... by... if you're not able to replace these 12 000 every year, at some point, the machine is going to, you know, be leaner and therefore less services.

Journaliste : One question for Mrs. Maccarone.

M. Beauchemin : Yes.

Journaliste : Regarding the incident of swastikas in Châteauguay, there are businesses that were vandalized with hate messages and also swastikas. The Jewish organizations are saying this is very worrying with the increase of antisemitic incidents across the country. Are police forces vulnerable in front of those incidents, do you think?

Mme Maccarone : Well, certainly, we need more... we need to invest mor in public security and we know that we're facing labor shortages. Beyond that, we're hoping that the Federal Government is going to come out. They've mentioned that they are going to be depositing legislation, and so we're eager to see what that legislation will be and how it will translate to the province. There's been an increase in hate crimes across Canada, but a decrease, interestingly, here in Québec. That being said, everything should be related to prevention, prevention, prevention and, yes, accompanying our public security to ensure that they're able to manage, to put and end to and to accompany the victims when it happens.

Journaliste : And what are the negative effects of using swastikas like this?

Mme Maccarone : Well, I mean, certainly we've seen a rise in antisemitism, and that's of great concern, and we should all be worried about that. Everything that's happening currently is of great concern, because, when we open the door to division, to lack of inclusion and to hate, then that means we're opening the door to all kinds of hate and all kinds of discussions that we don't want to have and that we shouldn't be having here, in our wonderful province that is extremely inclusive. And so, we need to be concerned with this, absolutely, and we need to be sending more support to the police to be able to manage that, but, I also think, when we're talking about prevention measures, we need to be talking about what we're doing to accompany the population, to give them information, to put an end to it before it starts. You can't rely only on the police, this is a societal issue.

Journaliste : Thank you.

M. Beauchemin : Merci.

(Fin à 8 h 25 )