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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition

Version finale

Le mardi 5 mars 2024, 9 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures une minute)

M. St-Pierre Plamondon :Alors, bonjour, tout le monde. Je suis ici ce matin parce que ce qui s'est passé hier est sérieux, et je qualifierais même de grave, là, des déclarations du ministre fédéral en immigration qui parlent explicitement de mise sous tutelle des pouvoirs de l'Assemblée nationale, de mise sous tutelle du ministère de l'Immigration du Québec. Cette mise en tutelle, elle existe de facto déjà. Depuis 2016, le gouvernement fédéral impose au Québec, à travers son pouvoir sur les frontières et son pouvoir sur les aéroports, une immigration qui ne correspond pas à la volonté démocratique des Québécois, ce qui fait qu'on a littéralement perdu le contrôle sur l'immigration temporaire. Ça, c'est le chiffre au début du mandat de Justin Trudeau, le nombre d'immigrants temporaires sur le territoire québécois, 86 000. On est désormais au Québec à 528 000. En clair, là, ça veut dire qu'on a perdu le contrôle sur l'immigration temporaire avec les conséquences que vous connaissez sur le logement, le français et notre capacité à livrer des services. Ce sont des décisions imposées par le fédéral sans l'accord du Québec sans ni même informer le Québec. Donc, il y a déjà une mise en tutelle de facto du Québec en matière d'immigration pour servir les dérives idéologiques qui ont lieu à Ottawa.

Mais là, ce qu'hier on a entendu de Marc Miller, c'est la mise en tutelle formelle de... des pouvoirs du ministère de l'Immigration. Littéralement, Marc Miller dit : Si vous ne voulez pas aussi hausser vos seuils, comme nous, on veut les hausser, bien, on va s'arranger pour les hausser sans vous. Et ça, c'est très grave. C'est d'une arrogance inouïe. C'est une négation de notre compétence en immigration et une négation des ententes qui se sont négociées au fil des années.

Et je suis ici ce matin pour vous dire : Est-ce que François Legault et Christine Fréchette vont encore envoyer une lettre? Est-ce qu'ils vont encore envoyer un tweet? Évidemment, ce n'est pas normal ce qui se passe. Il y a un gouvernement de trop qui travaille contre les décisions du Québec, contre la planification du Québec. On ne devrait pas s'habituer à ça. On devrait voir que décider par nous-mêmes, comme n'importe quel autre peuple dans le monde, comme n'importe quel pays, ça serait drôlement plus simple que de devoir... que d'être dans une posture défensive perpétuelle vis-à-vis un gouvernement qui n'est pas le nôtre et qui, vraisemblablement, ne nous veut pas du bien. C'est d'autant plus inquiétant... Et je veux juste clarifier un point. Au Parti québécois, nous reconnaissons l'importance et la vocation humanitaire du regroupement familial, mais on pense également que c'est au Québec... même si je suis critique de ce que la CAQ est en train de faire, c'est au Québec de décider. Et, de manière générale, pourquoi est-ce qu'on n'est plus capable de prendre nos responsabilités en matière de regroupement familial? Bien, c'est simplement parce que, d'une part, la CAQ a menti en campagne électorale, elle a parlé de 50 000 immigrants permanents. Si on avait plus, on parlait de «suicidaire». Et on a fait l'inverse par après. Et le fédéral nous impose une immigration temporaire complètement à l'extérieur de notre capacité à accueillir.

Donc, ces facteurs-là font en sorte que, pour les réunifications familiales, l'immigration, les seuils d'immigration en général excèdent de loin notre capacité à traiter les demandes de la même manière qu'elle excède notre capacité à offrir des places en CPE, à soigner les gens, à éduquer les enfants. On est... On a clairement excédé notre capacité à accueillir.

Et devant ça qu'est-ce que nous propose Christine Fréchette ce matin? La ministre de l'Immigration du Québec ne propose aucun rapport de force. Elle nous dit : Moi, j'ai une bonne relation avec Marc Miller. C'est ça, son point. C'est de dire : Je vais tellement être gentille que Marc Miller va finir par entendre le Québec. Mais le dommage, il est déjà fait sur le plan de l'immigration temporaire, on n'a pas été consultés. Et la crise du logement est un fait, le recul du français est un fait. Et ce sont des dynamiques qu'on peut qualifier d'irréversibles. Donc, son seul rapport de force en ce moment, c'est d'essayer d'être sympathique auprès de Marc Miller, mais c'est mal comprendre le fait qu'Ottawa ne nous veut pas nécessairement du bien et veut exercer les pouvoirs à notre place.

Donc, ce que je demande à la CAQ ce matin, c'est, à l'image de Toronto, qui a menacé d'introduire une taxe Trudeau pour financer les coûts des demandeurs d'asile et donc mettre les points sur les i auprès du gouvernement Trudeau, à l'image de la Saskatchewan, qui a cessé de collecter la taxe carbone, ou de l'Alberta, qui a adopté une loi sur la souveraineté, il y a d'autres provinces qui ont posé des gestes... qui ont posé des gestes concrets pour mettre un cran d'arrêt à un gouvernement fédéral qui ne respecte pas la province, dans le cas-ci le Québec. Et donc, je demande à François Legault d'écouter François Legault et de respecter son propre... sa propre idée en campagne électorale d'aller chercher l'appui du peuple sur un référendum sur l'immigration en posant tout simplement la question aux Québécoises et aux Québécois : Croyez-vous qu'on devrait décider nous-mêmes sur l'immigration plutôt que d'avoir Ottawa nous imposer des politiques qui ne correspondent pas à nos besoins?

Et ça peut avoir un impact, parce qu'un référendum sur cette question-là va déclencher une obligation de négocier de bonne foi du côté fédéral et va donner un poids politique au Québec, alors qu'en ce moment la stratégie de Christine Fréchette, c'est de nier qu'il y a un problème. C'est ce qu'elle a fait d'ailleurs pour l'immigration temporaire. Elle a dit, dans un premier temps, en juin... en juin 2023, qu'on ne pouvait pas planifier l'immigration temporaire, avec le résultat qu'on a complètement perdu le contrôle. Ce matin, elle s'est... elle s'est ravisée, en disant : Il y a trop d'immigration temporaire. Mais le plan ne peut pas être simplement d'être encore plus gentil avec Ottawa. Il faut établir minimalement un rapport de force ou, si on voit à long terme puis on a une vision, il faut tout simplement réaliser l'indépendance du Québec et faire ensuite comme n'importe quel peuple normal et choisir nos propres politiques en matière d'immigration, comme dans n'importe quel autre domaine.

Journaliste : Mais on ne pourrait pas rouvrir l'accord de 1991 et renégocier certaines choses?

M. St-Pierre Plamondon :L'accord de 1991 est l'oeuvre des indépendantistes. 1991 n'aurait pas eu lieu si la menace indépendantiste n'était pas à son comble à cette époque-là. Ottawa ne donne pas de cadeau à Québec parce que ça leur tente de ne pas exercer le pouvoir. Ottawa, c'est un phénomène endémique. Ottawa va étendre son pouvoir de dépenser, étendre ses pouvoirs sur les provinces de manière incessante. C'est ça, l'histoire du Canada. À l'origine, le Canada n'avait même pas le droit de percevoir des impôts.

Donc, l'idée de rouvrir l'entente en ce moment, alors qu'on ne se fait pas respecter sur les transferts en santé... On ne se fait même pas consulter ni même informer des décisions à Roxham, aux aéroports. On n'obtient pas gain de cause en français... Le nombre d'échecs de la CAQ, dans sa doctrine d'être gentil puis de supplier, là, fait en sorte que, non, je ne pense pas qu'il faut rouvrir l'accord. Commençons par voir si on peut faire respecter l'accord, ce qui serait un signe de respect minimum, mais je suis très pessimiste, parce que le poids du Québec dans le Canada va bientôt glisser en deçà du 20 %. Et plus le Québec, son poids démographique et politique sera petit dans le Canada, moins le Canada va nous respecter. Ce sont des phénomènes qui vont s'empirer au fur et à mesure. On le voit avec Pierre Poilievre. On le voyait avec Justin Trudeau. Au fur et à mesure que tu n'as pas besoin du Québec pour devenir premier ministre du Canada, on va constater qu'il y a peu d'espace de négociation, peu de bonne foi.

Journaliste : Est-ce qu'il est respecté, en ce moment, l'accord Canada-Québec de 1991? Parce qu'on comprenait ce matin que les seuils de Québec, là, selon la ministre Fréchette, Ottawa n'a pas l'obligation de les respecter, ce n'est pas écrit noir sur blanc dans l'accord.

M. St-Pierre Plamondon :Ce qui est écrit noir sur blanc, c'est que c'est le Québec qui détermine ses seuils au total, et c'est écrit également que le Canada s'occupe des réunifications familiales. Donc, si on lit les deux ensemble, le Canada s'occupe des réunifications familiales et s'assure que ça rentre dans la planification du Québec. C'est ce qui a été fait au cours des dernières décennies de manière constante.

Ce que Marc Miller est venu dire hier, c'est : Nous, on va vous passer dans la gorge nos augmentations des seuils d'immigration. On l'a déjà fait, par nos pouvoirs à Roxham sur la frontière et ensuite aux aéroports, dans les règles de visas, de sorte qu'on est passé de 86 000 à 528 000 temporaires, mais là on va le faire formellement, en utilisant notre pouvoir, comme gouvernement, et en faisant fi de cette entente-là.

Journaliste : Je comprends. Mais juste pour être clair, est-ce qu'à votre compréhension il y a une obligation légale pour Ottawa de respecter les seuils de Québec?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, il y a, à l'évidence, oui, une base juridique dans le fait que le Québec a le pouvoir de déterminer le nombre total d'immigrants reçus sur le territoire québécois. Si le Canada agit de manière à ne pas respecter ce principe-là, bien, vraisemblablement, il y a un problème.

Journaliste : Mais c'est un principe. Il n'y a rien qui oblige... Ottawa...

M. St-Pierre Plamondon :Bien, c'est une entente écrite. C'est une entente écrite. C'est l'article 4, je pense. Le principe... le principe est à l'article 4, puis les articles, c'est 16, 17, 18, là — je ne l'ai pas devant moi — mais donc il faut les lire ensemble.

Mais, entre vous et moi, là, sortons du juridique, là, il y a un gouvernement fédéral qui ne consulte pas le Québec, n'informe pas le Québec et veut même piétiner l'accord entre le Québec et le Canada. Ça, ça parle de notre rapport de force inexistant. Et, quand j'entends la ministre Fréchette dire : Je vais être encore plus gentille avec Marc Miller, ils vont finir par nous entendre. C'est vraiment mal comprendre ce que le Canada est en train de faire au Québec sur le plan du non-respect de nos choix démocratiques, tant sur le plan de la langue, de la culture que de l'immigration.

Journaliste : Mais on parle de réunification familiale, donc, au-delà des compétences de tous et chacun, c'est... on parle de vies humaines, on parle de vraies personnes qui attendent un parent, qui attendent leur époux, épouse, leur conjoint. Il ne faut pas accommoder ces gens-là, à un moment donné? Il ne faut pas réduire les délais?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, on peut faire des choix.

Journaliste : Parce qu'il y a quelque chose d'un peu inhumain, là, dans l'attente, pendant 50 mois, de son parent, là.

M. St-Pierre Plamondon :Bien sûr. On peut faire des choix, donc, on peut dire : Nous, pour des raisons humanitaires, on considère que c'est plus important de réunir les familles que d'accueillir de l'immigration économique et d'accueillir des demandeurs d'asile qui ne répondent, en fait, à aucun critère et qui, souvent, sont une forme d'immigration économique déguisée. On peut faire des choix. Le problème actuellement... D'ailleurs, c'est le choix que nous, on veut faire au Parti québécois, on priorise dans la hiérarchie de ce qu'il y a d'important pas mal plus les réunifications familiales que d'autres formes d'immigration. Mais une fois que c'est dit, c'est parce que ce n'est pas nous qui décidons. Il y a un gouvernement fédéral qui est vraiment dans une dérive idéologique de toujours plus d'immigration, qui impose, qui le dit explicitement : Nous allons imposer au Québec, soit par nos pouvoirs aux aéroports puis aux frontières, ou soit explicitement par notre pouvoir gouvernemental, on va imposer au Québec d'autres choix que ce que nous, on peut et on veut faire. C'est ça, le problème. Mais ensuite, en effet, on peut faire des choix en fonction de ce qui est le plus humain, de ce qui est le plus approprié dans les circonstances.

Journaliste : Je veux juste...

Journaliste : Vous, vous feriez quoi avec les 20 000 personnes, là, si vous étiez au pouvoir?

M. St-Pierre Plamondon : Avec les 20 000 demandes en attente?

Journaliste : Qui attendent pour le regroupement... les regroupements familiaux. Vous faites quoi?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, je vais présenter... Je vous ai annoncé, là, qu'on présenterait notre planification de l'immigration dans quelques mois, mais ce que vous allez voir, c'est qu'on favorise le... les regroupements familiaux avant l'immigration économique classique. Donc, on fait des choix.

Mais je veux revenir sur le fait que les seuils ont été augmentés par la CAQ, contrairement à ce qu'ils ont dit en campagne électorale, puis le fait qu'on a une explosion du nombre de temporaires. Évidemment que si les seuils en général sont trop élevés, ça va créer un nombre de réunifications familiales beaucoup plus élevé, puis, à un moment donné, comme pour les CPE, l'éducation ou la santé, la machine gouvernementale ne fournit plus, parce que les nombres sont devenus beaucoup plus grands. Donc, avez-vous déjà entendu des problèmes de regroupement familial au début des années 2000, lorsqu'on recevait 30 000, 35 000 immigrants par année? Il n'y avait pas de problème. Mais là, c'est parce que si la... les proportions augmentent constamment, il y a un moment où l'État québécois, comme dans tous les domaines, ne fournit plus à la tâche, et, oui, ça crée des situations humaines déplorables. Oui, on peut faire des choix, je pense, en fonction de priorités humaines, mais il ne faut pas se cacher que c'est également des seuils complètement disproportionnés par rapport à notre capacité d'accueil qui fait que l'État québécois ne suit plus le rythme, n'est plus capable de suivre.

Journaliste : Qu'est ce que vous répondez au premier ministre Legault? Je ne sais pas si vous l'avez entendu la semaine dernière, mais il disait que vous n'aidiez pas la cause du français au Parti québécois parce que vous vouliez augmenter la part de... du regroupement familial, puis qu'il n'y a pas d'exigences pour le français pour ces... ces immigrants-là. Qu'est-ce que vous lui répondez?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, je lui réponds que, de notre point de vue, le regroupement familial est une priorité sur le plan humain, qu'on prévoit de manière générale une diminution significative de l'immigration temporaire, quand même une diminution aussi du... de l'immigration permanente.

Et quand on se demande pourquoi le français est en train de connaître un recul historique, la réponse, ce n'est pas la... les regroupements familiaux, le problème, là, pas du tout. Le problème, c'est la perte de contrôle total de la CAQ sur l'immigration temporaire. Le graphique, il est là, il est explicite.

Donc, il faut vraiment avoir du culot puis chercher des coupables au lieu de prendre ses responsabilités pour essayer de faire croire que ce sont les regroupements familiaux qui menacent... qui sont vraiment le facteur prépondérant sur le recul du français, alors que la CAQ a exhibé son incompétence en disant, dans un premier temps, pendant des années, qu'on ne pouvait pas planifier l'immigration temporaire mais également en prétendant qu'on obtiendrait des gains du fédéral, alors que le fédéral nous a littéralement bafoués sur cet enjeu-là avec les conséquences qu'on connaît sur le français mais également sur le logement et les services.

Journaliste : S'il y avait... s'il était question d'un référendum sectoriel, donc, dans le domaine de l'immigration, comme vous appuyez cette démarche-là, il faudrait donc enclencher tous les processus en fonction de la Loi sur les consultations populaires, c'est-à-dire comité parapluie, oui et non, campagne référendaire établie.

M. St-Pierre Plamondon : Mais il n'y a rien qui empêche...

Journaliste : C'est ce que vous voyez, vous, comme mécanique?

M. St-Pierre Plamondon : Attention. Donc, il n'y a rien qui empêche le gouvernement de créer un cadre spécifique à cet exercice-là. Donc, il y a une loi qui est déjà là en fonction des deux premiers référendums dans l'histoire du Québec, mais il n'y a rien qui empêche le gouvernement de créer un cadre allégé pour cette consultation-là qui...

Journaliste : Donc, un projet de loi spécifique pour ajuster une... parce qu'on ne peut pas improviser non plus en fonction de la Loi sur les élections ou la Loi sur les consultations populaires.

M. St-Pierre Plamondon : Oui, oui, mais je pense... Non, le gouvernement a toute la flexibilité pour choisir le niveau.

Journaliste : Puis vous l'appuieriez dans cette démarche d'un dépôt d'un projet de loi éventuelle pour arriver à une sorte de...

M. St-Pierre Plamondon : C'est parce que la vraie solution à cette situation-là, c'est de décider par nous-mêmes. Bon, j'ai complètement perdu espoir que Capitaine Canada, M. Legault, va changer d'opinion. C'est un entêtement, c'est un aveuglement volontaire par rapport à l'échec de sa doctrine. Ce sera aux gens de juger de ça. Donc, je vais être en faveur, dans l'intervalle, parce qu'il faut que je collabore avec le gouvernement puis qu'on serve quand même l'intérêt du Québec, de toute mesure qui nous donne un rapport de force dans l'intervalle, parce qu'on se fait complètement écraser en ce moment. Et si on fait un référendum sur l'immigration... Ce n'était pas mon idée, c'était celle de François Legault en élection lorsqu'il constatait la montée du Parti québécois. S'il respecte sa parole pour une fois, c'est de nature au moins à nous donner un certain rapport de force et une certaine prise de conscience aussi que pour la... la très grande majorité des Québécois, on pense qu'on devrait décider par nous-mêmes et planifier ces questions-là au lieu de se faire torpiller par Ottawa et donc de se placer dans une posture défensive perpétuelle, où est-ce qu'on enregistre les reculs puis on tente de se consoler avec des minces gains. C'était triste un peu, là, la réaction par rapport aux visas mexicains. Je vous l'ai prédit que ça arriverait. Et là on essayait de nous vendre une victoire, alors que... Regardez Roxham, regardez les changements des règles aux aéroports, les conséquences sont à long terme, là, sur le logement. Le temps qu'on réussisse à bâtir le 1,2 millions de logements qui nous manquent, selon La Presse — c'est un dossier l'hiver dernier — on en a pour des années à essayer de rattraper de mauvaises politiques publiques imposées au Québec par Ottawa.

Journaliste : Sur le plan du rapatriement complet des pouvoirs, étant donné que les demandeurs d'asile relèvent des États souverains qui ont signé une... ont signé la Convention de Genève... est-ce qu'il n'y a pas une exception à faire là-dessus ou est-ce que vous voulez que le Québec demande qu'on lui délègue ce pouvoir-là aussi sur les demandeurs d'asile ou...

M. St-Pierre Plamondon :Bien, c'est-à-dire que dans un Québec indépendant...

Journaliste : Mais on n'est pas rendus là...

M. St-Pierre Plamondon :C'est ça... Bien non. C'est pour ça que toutes les autres tentatives de solution pour ne pas regarder les choses en face, là... puis c'est ça le caquisme. Le caquisme, c'est se mettre la tête dans le sable sur le fait que la seule réelle solution, c'est de décider par nous-mêmes dans le cadre de notre pays. Évidemment, toutes les tentatives de solution dans le Canada vont être partielles, vont être bancales. Elles ne seront pas parfaites parce que tu n'obtiens pas vraiment tous les pouvoirs, donc là, ça crée des incohérences et ça nous amène dans toutes sortes de situations de négociations qui ne finissent plus avec Ottawa, dans le cadre duquel on obtient toujours un certain morceau de ce qu'on aurait dû avoir si on était un pays. Donc, évidemment qu'en dehors de l'indépendance du Québec il n'y a rien de complet comme solution.

Journaliste : Je reviens au regroupement familial. Le problème, là, ce n'est pas que Québec émet beaucoup trop de CSQ pour le seuil qu'il s'est fixé, donc il crée lui-même un... des arriérés. Et ce n'est pas ça à l'origine le problème?

M. St-Pierre Plamondon :Pas tant. Oui, techniquement c'est ça qui arrive. Mais c'est parce qu'un conjoint qui attend son mari ou sa femme, que le CSQ soit délivré ou pas, le besoin existe, là. Donc, de limiter ça à une histoire de papiers CSQ, c'est mal comprendre la dynamique. Il y a un besoin dans la population pour des réunifications familiales légitimes. Que tu donnes un CSQ ou que tu ne le donnes pas, le besoin, il est là, et ça témoigne des décisions qu'on a prises au cours des dernières années d'accueillir beaucoup plus de personnes par année qu'il y a 20 ans. Et là on a un État québécois qui ne suit pas le rythme à tous les niveaux, les demandes, donc le traitement de papiers, mais également les places en CPE, l'éducation, la santé. On ne suit plus le rythme en raison de mauvaises politiques publiques. Et il faut vraiment avoir du toupet du côté de la CAQ pour avoir fait campagne sur le fait qu'on ne devait absolument pas hausser passé 50 000 puis ensuite faire exactement l'inverse. Il faut vraiment avoir aussi du toupet d'avoir perdu le contrôle à ce point sur l'immigration temporaire et ensuite dire que le problème, c'est que le Parti québécois veut favoriser les réunifications familiales. C'est... c'est tellement... c'est malhonnête. C'est malhonnête de présenter les choses comme ça.

Journaliste : Mais l'émission de tous ces CSQ-là, est-ce que ça ne crée pas un faux espoir pour ces gens-là qui viennent s'établir au Québec? Puis après ça, ils disent : Bon, bien, j'aurais donc dû aller dans une autre province.

M. St-Pierre Plamondon :Bien sûr. Bien sûr. Bien sûr. C'est de la mauvaise gestion. Sauf que c'est... Il faut se reculer un peu, là. On a une tendance des fois à voir l'arbre de très près. De manière générale, le fédéral nous a imposé des politiques qui excèdent nettement notre capacité d'accueil. Là, on est rendu dans la situation où on l'a excédé au niveau du logement, du français, mais également dans la capacité de l'État québécois à traiter les diverses demandes. Le nombre de regroupements familiaux augmentera en fonction des décisions qu'on a prises en immigration en matière de seuils, et là, on voit que l'État québécois, comme dans tout le reste, ne suit plus le rythme. Et c'est pour ça que, sur le plan humain, on doit prioriser les regroupements familiaux, parce que ce n'est pas défendable de garder les gens séparés, mais qu'à moyen, long terme, il faut planifier une réduction de l'immigration temporaire et une réduction de l'immigration permanente jusqu'à tant qu'on arrive dans des seuils où on est capable de loger notre monde, capable d'éduquer nos enfants, capable de soigner notre monde et capable de traiter des demandes qui vont de soi, là. Je veux dire, garder des couples séparés ou des parents loin l'un de l'autre, sur le plan humain, je ne voudrais pas être à la place de la CAQ puis de devoir défendre ce bilan-là.

Journaliste : Juste pour clarifier, est-ce qu'il faut un plafond quand même pour le regroupement familial? Parce que là vous dites...

M. St-Pierre Plamondon : Bien, évidemment, planification du... de...

Journaliste : ...Il faut les prioriser, mais...

M. St-Pierre Plamondon :Évidemment, comme tous les postes d'immigration doivent faire l'objet d'une planification en fonction de notre capacité à émettre ces certificats-là, en fonction de... Ce que moi, je vous dis, c'est que, dans ce qu'il y a de plus important, et compte tenu qu'on sait que l'immigration économique ne comble pas la pénurie de main-d'œuvre, c'est démontré, j'aurais tendance à prioriser les regroupements familiaux avant l'immigration économique classique et surtout revoir ce qu'on fait en matière d'immigration temporaire, parce que le recul du français, il est ici, là, surtout, d'abord et avant tout.

Journaliste : Une petite dernière, si vous permettez, sur l'immigration, mais est-ce que vous pensez que les citoyens seraient mobilisés pour aller voter sur une consultation populaire sur l'immigration, étant donné qu'on a des difficultés à les faire sortir aux élections municipales ou même aux élections générales, maintenant? Est-ce que ça ne pourrait pas être aussi risqué comme pari...

M. St-Pierre Plamondon :Moi, je pense qu'on aurait un taux de participation comparable aux élections générales, parce que les gens voient que ça ne fonctionne pas et les gens voient également qu'il y a quelque chose d'anormal dans les relations entre Ottawa et Québec sur ces questions-là. Ce n'est pas normal de devoir retourner... Mais toutes ces chicanes de chiffres entre le ministre de l'Immigration fédéral et la ministre québécoise, toutes ces interactions, comme quoi il n'y a pas de volonté de négocier, là, la ministre Fréchette dit : Non, non, je veux négocier, voici la table, non... Tout ça, là, nous démontre qu'il y a un gouvernement de trop et qu'il y a un problème. Donc, je pense que les Québécoises et Québécois seraient très interpellés puis se feraient entendre sur notre volonté de décider par nous-mêmes, comme ailleurs dans le monde.

Journaliste : C'est un enjeu qui est complexe quand même. C'est difficile à expliquer. Je veux dire, l'accord, en tant que tel, est complexe. C'est un enjeu...

M. St-Pierre Plamondon :Non. Décider par soi-même, ce n'est pas complexe. Évidemment, ensuite... C'est parce que l'accord, une fois qu'on décide par nous-mêmes sur toute la ligne, tu n'as plus besoin, justement, d'essayer de t'arrimer avec Ottawa. L'accord est fait comme un compromis de deux pouvoirs qui veulent exercer en même temps leur pouvoir sur la même chose. Évidemment, que c'est compliqué, mais la question à cette consultation-là serait d'une simplicité... inouïe.

Journaliste : Ça serait quoi, la question?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, la question, ce serait : Croyez-vous que le Québec devrait décider lui-même pour... en ce qui a trait à la planification de l'immigration au Québec? C'est tout. Décider nous-mêmes. Et les résultats, à mon avis, seraient très convaincants. Je pense qu'il y a déjà eu des sondages sur ces questions-là, qui démontrent que, de l'avis des Québécois, on ne devrait pas être pris comme on est pris en ce moment avec M. Miller et Justin Trudeau et qu'on devrait tout simplement avoir notre propre planification et la faculté de remplacer le gouvernement lorsqu'on n'est pas satisfait de la façon que c'est exécuté.

Journaliste : Et j'aimerais vous entendre sur les espaces bleus, l'abandon de cette promesse de la CAQ. Est-ce que vous y avez déjà cru, à la promesse de la création des espaces bleus?

M. St-Pierre Plamondon :Bien... Juste rappeler à la population qu'on a perdu simultanément les espaces bleus et les paniers bleus, et ce n'est pas la même chose, mais ils ont une chose en commun. C'était drôlement marketing, au moment de l'annoncer, et c'était drôlement mal ficelé. Et c'est... ce sera la signature de la CAQ au terme de huit ans de cette gouvernance-là : beaucoup d'annonces en fonction de ce qui pourrait être à la mode ou ce qui pourrait influencer positivement les sondages, presque aucune planification quant aux coûts et quant à la mise en œuvre de chaque annonce. Donc, on se retrouve à la fin du deuxième mandat de la CAQ bientôt, et le bilan sera terrible en termes de réalisation, exactement comme en transport, le temps qu'on a perdu, le nombre d'études qu'on a faites pour des annonces qui n'ont pas été planifiées en amont, qui manquent de rigueur sur toute la ligne. On va voir la même chose dans... à peu près dans tous les domaines, et ce sera, malheureusement, la signature de la CAQ au terme de leurs huit ans de passage au pouvoir.

Journaliste : Sur le fond, ce dossier-là, les espaces bleus, c'était donc un montant, maintenant, qui est astronomique, là, on parle de 1 milliard. Mais cet argent-là, dans le fond, allait subventionner l'industrie de la construction plus que des artistes. Est-ce qu'on ne devrait pas penser par contre à réallouer? Parce qu'on sait que les artistes traversent une passe difficile au Québec, puis que la culture québécoise a été éprouvée avec les changements numériques, et tout. Est-ce qu'on ne devrait pas penser à augmenter de... au moins d'une somme significative, ou prendre cette partie-là qui était éventuellement réservée pour les... bleues puis le mettre... les espaces bleus, pardon, puis le mettre pour le budget de la culture, pour aider directement des artistes plutôt que la construction de bâtisses?

M. St-Pierre Plamondon : On devrait faire ça de la même manière également qu'on devrait se pencher urgemment sur le sort des médias régionaux. Donc, il y a des crises qui existent, qui sont documentées, pour lesquelles on attend toujours un plan ou une intervention, et pendant ce temps-là, la CAQ, elle, s'engageait dans toutes sortes de projets bling-bling, là, de projets tape-à-l'oeil et qui ne reposaient sur rien. Donc, si la CAQ a à coeur les gens du milieu artistique, les gens du milieu médiatique, ce serait un signe de... d'humilité que de déplacer une partie de ces sommes-là vers des besoins criants et documentés dans ces secteurs-là.

Journaliste : Puis je comprends... j'ai compris, en voyant votre réaction hier sur le redécoupage électoral, là, que vous n'êtes pas satisfait de la décision de... des... de la Commission sur la représentation électorale de poursuivre ses travaux, même s'il y a trois partis à l'Assemblée nationale qui lui demandent de suspendre, justement, ces travaux-là?

M. St-Pierre Plamondon : Non. Je n'ai pas de problème à ce que le Directeur général des élections poursuivre ses travaux. J'ai un malaise réel lorsque, pendant les auditions et hier lors d'une déclaration, le Directeur général des élections annonce déjà ses couleurs en rejetant d'emblée ce qui fait l'unanimité ici, à l'Assemblée nationale. Ça, ça veut dire que le processus d'écoute est plus ou moins là. On écoute pour la forme, mais ça donne l'impression aux élus qu'on perd notre temps, que les décisions sont déjà prises. Et ça, c'est malsain en termes de respect des règles de justice naturelle quand on a des décisions importantes.

Et, dans ces circonstances-là, où est-ce que je constate qu'il y a une volonté de faire quelque chose, peu importe la représentativité puis les constats qui sont faits par les élus, je constate que Québec solidaire, le Parti libéral et le Parti québécois sont tous d'accord pour qu'une loi vienne confirmer qu'en 2026 on aura la même carte électorale que 2022, de manière à lancer tout de suite une consultation en vue de 2030, où est-ce qu'on va refaire la loi et notamment permettre qu'il y ait plus de sièges que les 125 actuels. Parce que là, on se dirige vers le retrait d'une circonscription en Gaspésie puis le retrait d'une circonscription dans l'est de Montréal. Et le préjudice, les problèmes que cette décision-là va créer sont gigantesques, et ça va créer aussi un sentiment d'injustice, dans la population, très senti. Donc, la solution de passer par une voie législative, de bien faire les choses me semble beaucoup plus avisée et prudente qu'un entêtement à redessiner absolument et faire disparaître absolument certaines circonscriptions.

Journaliste : Est-ce que le Directeur général des élections n'est pas coincé? Parce que, dans le fond, il doit... il doit appliquer la loi. Il doit être le premier... le premier serviteur de sa propre loi. S'il n'applique pas la loi, il se trouve à être en contradiction avec sa propre loi, non? Lui, il faut qu'il soumette une nouvelle carte, puis, selon les règles, les différents critères qui ont été... déjà été établis par le législateur. Donc, lui, il ne fait que respecter sa propre loi, non?

M. St-Pierre Plamondon : Oui, mais évidemment, c'est l'application discrétionnaire d'un nombre important de critères. Moi, ce que j'ai tenté d'expliquer le mieux possible au Directeur général des élections, c'est que je comprenais sa démarche de création de deux nouvelles circonscriptions, mais que, quand on faisait la balance des inconvénients, les problèmes qu'il était en train de créer en enlevant une circonscription dans l'est de Montréal et en enlevant une circonscription en Gaspésie, de sorte que ça prenne six, sept heures pour se rendre d'un endroit à l'autre dans une seule circonscription, ces problèmes-là étaient plus grands que les problèmes qu'il tentait de régler.

Journaliste : Mais là vous dites : C'est discrétionnaire? Vous pensez que, dans l'application des critères, le directeur général est allé trop loin...

M. St-Pierre Plamondon : Non, non.

Journaliste : Non?

M. St-Pierre Plamondon :Tout processus judiciaire ou quasi judiciaire implique la discrétion du décideur dans l'application des critères. En d'autres mots, une autre personne déciderait avec les mêmes critères en arriverait à d'autres conclusions. Ça, c'est inhérent au processus judiciaire ou quasi judiciaire, dans ce cas-ci.

Ce que je dis, c'est qu'une fois que le Directeur général des élections nous dit d'entrée de jeu qu'il n'y aura pas de statu quo avant même que la commission se soit prononcée, là ça veut dire que l'ouverture à entendre ce que les élus voient sur le terrain, elle n'est pas là, et dans quels cas, c'est peut-être aux élus de se saisir de la situation. Et ce qui met donc entre les mains de la CAQ la décision de faire survivre une circonscription en Gaspésie puis celle d'Anjou à Montréal, parce que les trois autres partis ont déjà levé la main en disant : Nous, on est prêts à faire ces deux étapes... à mettre en œuvre deux étapes, là, donc une loi pour confirmer la carte électorale de 2026 et un projet de loi à étudier pour revoir la Loi électorale. Il ne manque que la CAQ. Donc là, la CAQ se retrouve avec entre les mains la décision d'éliminer ou non deux circonscriptions pour la création des deux...

Journaliste : Est-ce que le Directeur général... élections est encore la bonne personne actuellement... celui qui occupe le poste actuellement?

M. St-Pierre Plamondon : Moi, je ne veux pas attaquer les personnes ni l'institution, mais je ne peux pas m'aveugler sur ce qui s'en vient, parce que je juge que les conséquences d'un retrait d'une circonscription en Gaspésie puis d'un retrait de circonscription dans l'est de Montréal sont graves, importantes, et que ça va faire également réagir la population. Les élus ont réagi vivement. Il ne semble pas y avoir d'écoute. Donc là, j'invite le gouvernement à faire comme tous les autres partis et à se saisir de cette question-là de manière à ce qu'on évite une situation hautement problématique.

Journaliste : C'est un... Juste une dernière là-dessus, mais c'est un processus indépendant... le politique vient s'en mêler vraiment, là, vient se mettre...

M. St-Pierre Plamondon : Mais c'est là que... Oui, mais c'est ça. Mais c'est là que je suis obligé de me poser la question : Mais pourquoi est-ce qu'on nous a entendus alors? Parce que ce que la porte-parole dit hier, c'est : Ah, ça, c'est le politique, eux... nous autres, on n'est pas là-dedans. On fait nos affaires, mais ce que les élus nous disent n'influencera absolument pas le fait qu'on... que nous, on n'en veut pas de statu quo. Mais dans quel cas, mettez-vous à la place des 125 élus, à quoi servait la consultation? Pourquoi faire semblant de nous écouter?

Et il faut rappeler que le pouvoir décisionnel, ultimement, revient à l'Assemblée nationale. Donc, nous pouvons passer une loi et décider de se donner plus de temps pour éviter l'abolition de deux circonscriptions de manière absolument gratuite. On a ce pouvoir-là, et nous demeurons souverains. Et ça n'empêche pas que le DGE va continuer ses travaux suivant ses critères de manière indépendante, mais je ne... je refuse de m'aveugler vis-à-vis ce que je pense serait assez catastrophique, surtout en Gaspésie, là, je... Bien, je parle pour l'est de Montréal. Je trouve que c'est un affaiblissement d'un endroit qui a déjà subi plusieurs préjudices, mais en Gaspésie, là, regardez la carte, ça n'a aucun sens de faire disparaître une circonscription.

Donc, on peut faire mieux en se saisissant nous-mêmes de la situation et en se donnant plusieurs mois d'étude d'une nouvelle loi électorale qui mènera sûrement à l'ajout d'un certain nombre de sièges. Rappelons que, dans la nouvelle configuration de la Chambre, il y a de l'espace pour quatre autres sièges, hein? On peut se rendre à 129, donc on a cet espace-là. Mais le DGE, lui, n'a pas ce pouvoir-là, donc ce n'est pas que je blâme le DGE. Le DGE est pris pour travailler à l'intérieur de paramètres désuets, et ça l'amène dans des arbitrages perdants-perdants. On a la responsabilité de le dessaisir de cette situation-là et de lui donner des paramètres plus logiques, plus cohérents avec la situation démographique du Québec.

La Modératrice : Est-ce qu'il y a des questions en anglais? Pas de questions en anglais. Merci beaucoup.

Journaliste : Est-ce qu'il y aurait moyen de reprendre votre...

M. St-Pierre Plamondon : My pitch?

Journaliste : Exactement.

M. St-Pierre Plamondon : Sure. At the camera or... Over there.

La Modératrice : En 30 minutes.

M. St-Pierre Plamondon : I'm here to speak about Marc Miller's statement yesterday to the effect that he will not respect Québec's planification of immigration and will raise the immigration levels although it's a power that is Québec's responsibility. And… I have to translate «mise en tutelle»… So, it's really taking power over Québec. It's been done in immigration… So, in reality, what the federal Government has done, since Justin Trudeau, is to use their power at the border and use their power at the airport to raise the levels of temporary immigrants, to levels that are way beyond our capacity to integrate in terms of housing, health care, education and, of course, the French language that is not a criteria, a criteria under those temporary…

Journaliste : In this… Excuse me, on those 5 000… 528 000, does it include asylum seekers?

M. St-Pierre Plamondon : Yes.

Journaliste : O.K.

M. St-Pierre Plamondon : So, in reality, the federal Government has already overthrown Québec's power in immigration by using the powers they have at the border and at the airport. What Marc Miller said yesterday is not only we're not consulting you on temporary… immigration, we will impose to you what we think you should do in immigration. And so, that's a fundamental power of the National Assembly that is disrespected by Ottawa, and we should take this seriously. Of course, all... none of this is normal. In a normal country, we would decide our own policies, and they would be in effect. But, given that, I don't think it will convince Captain Canada, François Legault, to say clearly that independence of Québec is the only solution if you want to decide by your own. I'm asking François Legault to acknowledge that temporary immigration is out of control, acknowledge that they did not respect their own promise at the last elections of not raising permanent immigration — they did from 50 000 to 65 000 — and respect their promise or their statement during the election that there should be a referendum on getting all the powers in immigration in Québec. Why? Because we've seen in Toronto a threat... outspoken threat of creating a Trudeau tax to pay for the asylum seekers' cost. We've seen in Saskatchewan, Alberta laws that defy the federal power saying: We have our own law of sovereignty or our own power to decide that this tax does not apply to us. Other provinces have done more than just sending out tweets and letters.

So, in that context, François Legault should listen to François Legault and just go ahead with that referendum on immigration, which would trigger a negotiation in good faith. …then, at a federal level, to listen to Québec and start negotiating, given that the result would be… would be very clear in terms of what Quebeckers want, that is that we decide by ourselves. Merci.

(Fin à 9 h 39)

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