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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’habitation

Version finale

Le jeudi 22 février 2024, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-neuf minutes)

M. St-Pierre Plamondon : Bonjour, tout le monde. D'entrée de jeu, je veux revenir... il y a plusieurs choses ce matin, là, mais je veux revenir sur cette déclaration de Pablo Rodriguez et du gouvernement à Ottawa, qui invite Québec à négocier en matière d'immigration. J'essaie de trouver le mot juste pour décrire ce mépris et cette hypocrisie du gouvernement fédéral, qui non seulement n'a jamais voulu négocier avec le Québec, mais qui accumule les politiques, qui ne considère pas le Québec, qui ne consulte pas le Québec ni même informe le Québec de ce que le fédéral va faire, en toute violation des ententes déjà existantes entre le Québec et le Canada. Le fédéral, donc, nuit volontairement au Québec, abuse de son pouvoir comme il a abusé de son pouvoir tout le long de la Fédération canadienne, tout le long de l'histoire du Québec. Et, à nouveau, c'est triste de voir la réaction des quatre ministres et du premier ministre, cette espèce d'affaissement mou qui se résume à supplier le fédéral, pendant que la ville de Toronto, par exemple, elle est capable de dire : Si vous continuez, je vais mettre une taxe qu'on va nommer la taxe Trudeau pour rembourser tous les coûts que vos politiques absolument absurdes sont en train de générer.

Je dirais qu'il y a donc deux différences entre la ville de Toronto puis le gouvernement du Québec, premièrement la volonté politique, c'est-à-dire que le message de Toronto, il est ferme, il y a des conséquences, alors qu'à Québec on ne sait rien faire d'autre, à l'évidence, que de supplier à genoux pour quémander des grenailles, mais je vous dirais que la deuxième différence, c'est que Toronto compte dans l'équation en politique canadienne. Si Pierre Poilievre ou Justin Trudeau souhaitent être premier ministre du Canada lors de la prochaine élection, ils ont besoin de gagner Toronto. Ces deux personnes-là n'ont pas besoin de gagner le Québec pour devenir premier ministre. Et donc nous ne sommes plus dans l'équation parce que notre poids politique ne nous permet plus d'influencer Ottawa.

Et donc, devant ce gouvernement qui n'est pas le nôtre, qui nous nuit volontairement, qui prend notre argent et qui nous impose des politiques sans nous consulter pour ensuite nous dire, comme le dit Pablo Rodriguez : Si vous voulez de l'argent, qui était le vôtre, là, puis qu'on vous a pris, bien, venez quémander puis je vous prédis, là, il y aura certains gains... exactement comme à Roxham. À Roxham, là, rappelez-vous, on avait demandé 471 millions, on en avait obtenu seulement 100. Attendez-vous, là, que, devant les sondages, là, que le Parti libéral du Canada voit dégringoler, ils vont rajouter quelques millions de plus puis ils vont changer un visa, celui du Mexique probablement, là. Mais, au final de tout ça, le Québec aura encore reculé sur le plan linguistique, aura encore reculé sur le plan financier, sur le plan culturel. Et la CAQ aura continué dans son entêtement à vivre dans le déni, n'aura pas été capable de nommer ni l'indépendance du Québec ni l'égalité, comme Robert Bourassa ou Daniel Johnson, l'égalité de traitement, comme on l'a déjà fait dans notre histoire, n'aura pas été capable de demander formellement les pouvoirs en immigration, n'aura pas été capable de demander formellement le remboursement du milliard que ces politiques-là nous coûtent, n'auront pas été capables de revenir avec leur histoire de référendum sur l'immigration, moi, je pense qu'ils n'ont jamais eu de volonté de le faire, n'auront rien fait d'autre que de supplier à genoux pour obtenir des grenailles. Il y aura probablement des grenailles, mais nous sommes devant un échec historique, un recul historique du français, un recul historique des services publics, de notre capacité à loger nos gens. Et il y a une seule conclusion pour quiconque est honnête et juste devant la situation : il faut sortir du Canada le plus rapidement possible, fonder notre pays puis commencer à décider par nous-mêmes comme tout peuple normal.

Des voix : ...

M. St-Pierre Plamondon : Pardon, là...

Journaliste : ...gouvernement Legault d'aller en Cour suprême par rapport au jugement sur les demandeurs d'asile et leurs enfants dans les garderies subventionnées?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, je ne qualifierai pas, là, toute la bataille juridique sur les notions de discrimination, donc c'est au gouvernement de justifier pourquoi on a besoin d'une troisième opinion là-dessus, mais je vous dirais et je dois vous rappeler que toute cette question de discrimination... Parce que, tu sais, le but, normalement, là, c'est que tous les enfants aient accès à un service aussi important et structurant. C'est déjà la position du Parti québécois. Dans les faits, lorsque la Cour suprême aura tranché puis qu'on confirmera, fort probablement, que tous les enfants ont droit d'aller au CPE, qu'est-ce que ça va changer? On va allonger la file d'attente, parce qu'il y a déjà des dizaines de milliers d'enfants au Québec qui attendent une place en CPE et qui n'en ont pas. Donc, est-ce que, concrètement, on va changer quoi que ce soit?

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon : Exactement. Est-ce que, ces demandeurs d'asile là, leurs enfants vont avoir une place en CPE dans la mesure où on accueille beaucoup trop de gens par rapport à notre capacité à livrer les services? La réponse concrète, c'est que tout ce qui va arriver, c'est que la liste d'attente de gens qui veulent une place en CPE va augmenter.

Journaliste : ...pour bloquer l'accès aux enfants des demandeurs d'asile dans les CPE?

M. St-Pierre Plamondon : Non. Notre position est déjà connue. On veut donner accès aux CPE à tous les enfants, peu importe leur statut, mais on réitère que, si on accueille beaucoup plus de personnes que notre capacité à livrer des services, ce qui est le cas en ce moment en raison de politiques fédérales irresponsables pour lesquelles le Québec n'a jamais été consulté, si on demeure dans ce schéma-là, que ce soit le logement, l'éducation, les CPE ou la santé, les droits dont on... on est en train de discuter devant les tribunaux sont absolument théoriques parce que, dans les faits, ce qui va arriver, c'est juste une liste d'attente qui va s'allonger sans capacité à livrer des services.

Journaliste : ...vous adressez à la Cour suprême?

M. St-Pierre Plamondon : Je laisse au gouvernement le soin de se justifier sur le plan juridique, le pourquoi ils veulent aller vérifier certaines questions juridiques. Mais ce que je vous dis, c'est qu'il faut revenir terre à terre, là, sur le fait que ça ne change absolument rien au fait qu'on a dépassé notre capacité à livrer des services, et que donc ça devient un peu théorique, ces questions de droit.

Journaliste : On n'a pas besoin d'une troisième opinion des tribunaux. C'est ce qu'on comprend de votre message.

M. St-Pierre Plamondon : Je laisse au gouvernement le soin de justifier quelles questions juridiques méritent un troisième examen. Et je réitère que nous, on veut offrir le service de CPE à tous les enfants, mais que, dans le cadre actuel où est-ce qu'on excède largement notre capacité d'accueil, la réalité, c'est qu'il y a déjà des dizaines de milliers d'enfants qui attendent une place en CPE, on va juste allonger la file d'attente. Mais dans le concret, on n'aura rien.

Journaliste : Je ne comprends pas votre position, d'abord. Est-ce que vous voulez que tous les enfants aient accès? Mais là il y a trop une grosse file d'attente. Ça fait que c'est quoi, votre position, pour les enfants des demandeurs d'asile?

M. St-Pierre Plamondon : On veut que tous les enfants, incluant les enfants des demandeurs d'asile, aient accès au CPE. Mais le problème, c'est que si on accueille beaucoup trop... plus de personnes que notre capacité à livrer des services, c'est le cas en ce moment... en d'autres mots, en clair, là, si on ne réduit pas l'immigration temporaire et l'immigration permanente, on peut se battre devant les tribunaux tant qu'on voudra, nous n'avons plus la capacité à livrer ces places-là. Donc, on peut en débattre devant la Cour suprême encore des années si vous voulez, ça ne changera rien concrètement, on n'est plus capable de livrer, en santé, en éducation.

Journaliste : Quand on parle de cette question-là avec les... autour de... le commentaire qui revient souvent, puis je l'ai entendu au cours des derniers jours, c'est : Là, il n'y a pas de place pour des enfants québécois sur les listes d'attente. Il y a des gens qui attendent depuis des mois, et des mois, et des mois, et là on laisserait entrer en plus des gens qui n'ont pas de statut officiel chez nous.

M. St-Pierre Plamondon : Oui, mais c'est parce que, là, vous êtes en train de déplacer le débat...

Journaliste : Non, non, non, c'est que les gens... c'est ce que, moi, j'entends.

M. St-Pierre Plamondon : Vous avez le droit d'entendre, ce que vous voulez. Moi, ce que je vous dis, c'est que le débat doit porter sur combien de personnes entrent sur le territoire en fonction de notre capacité à loger et offrir des services fondamentaux comme le CPE. Si on ne tranche pas cette question-là, puis en ce moment, on n'est pas capable parce que le fédéral rit du Québec et nous impose des décisions, tant qu'on n'aura pas réglé ça, tout le reste est théorique, et c'est vrai pour les CPE, mais c'est vrai pour la santé, pour les classes d'accueil et c'est vrai surtout pour le logement. On n'est plus capable de loger notre monde. Donc, c'est au gouvernement de se justifier, là, sur les questions juridiques, mais, dans le concret, tant qu'on n'aura pas une politique 100 % québécoise en matière d'immigration, tant que nous ne serons pas libres de décider de notre planification d'immigration, le fédéral va nous placer dans une situation qui crée de toutes pièces des crises sociales importantes. Je vous en parlais il y a plusieurs mois, on m'avait dit que j'exagérais. Nous voilà, nous voilà arrivés.

Journaliste : Dans le dossier Northvolt, vous avez pensé quoi des explications du gouvernement? Vous avez vu M. Legault, hier, avec ses fruits. Est-ce qu'il vous a convaincu que c'est vraiment... il n'y a pas eu deux poids, deux mesures, il n'y a pas eu de favoritisme?

M. St-Pierre Plamondon : C'est un autre épisode où le premier ministre, clairement, ne s'adresse pas à l'intelligence de notre population, infantilise la population et ça n'offre aucune réponse concrète à pourquoi il n'y a pas de transparence dans ce dossier-là. Pourquoi également le ministre de l'Économie n'arrête pas de discréditer le Québec, et donc d'affaiblir notre attractivité économique en se plaignant des Québécois puis en disant qu'on est un endroit où les projets ne sont pas capables de voir le jour, alors que le problème, c'est le gouvernement et son manque de transparence? Donc, il peut se promener avec des ananas puis des poires aujourd'hui, ça ne changera absolument rien au manque de transparence et aux nombreux cafouillages d'un projet qui est peut-être justifié, mais que, là, c'est de plus en plus difficile à l'évaluer puis à avoir confiance. Parce que plus on creuse, plus les journalistes creusent, plus on se rend compte qu'il y a eu des accrocs importants aux principes de base en matière de transparence et d'acceptabilité sociale.

Journaliste : Sur la question de l'immigration, il y en a une, solution à portée de main, c'est de rouvrir l'accord Québec-Canada puis le gouvernement peut le faire unilatéralement. Est-ce que la CAQ manque de courage en n'utilisant pas cette voie-là?

M. St-Pierre Plamondon : Non, moi, je ne suis pas un fan de vivre dans un pays de licornes. Rappelons premièrement que cet accord-là a eu lieu à l'époque où les souverainistes étaient très forts et que le gouvernement du Canada craignait le référendum de 1995, craignait...

Journaliste : ...1991.

M. St-Pierre Plamondon : Exactement. Saviez-vous c'était quoi, la proportion de Québécois en faveur de l'indépendance en 1991? 65 %. Donc, de penser qu'en étant gentil puis en suppliant, on va obtenir des résultats, c'est vraiment d'ignorer l'histoire récente du Québec. C'était vrai en 1978 sous Lévesque, c'était vrai en 1991, c'était vrai en 1993. Le gouvernement du Canada ne respecte même pas l'entente en ce moment, n'ose même pas consulter ni informer le gouvernement du Québec. Dans quel univers peut-on croire qu'on peut aller à une table de négociation et obtenir quoi que ce soit? On fait rire de nous et la CAQ en redemande. De quel rapport de force parlez-vous? Il n'y en a pas. La seule façon de se donner des politiques intelligentes et cohérentes en immigration, comme sur tout le reste, la culture, l'environnement, les affaires étrangères, c'est de devenir un pays. Et je souhaite que, d'ici à la fin de son mandat, le premier ministre ait finalement l'honnêteté de dire les choses aux Québécois.

Le Modérateur : Une dernière en français.

Journaliste : L'intégration passe par la francisation. À Québec, c'est un véritable problème, il manque des classes. Qu'est-ce qu'on doit faire, on doit les forcer, les centres de services...

M. St-Pierre Plamondon : Bon, évidemment, les centres de services ont une responsabilité. On a fait une réforme pour que le gouvernement soit entièrement responsable et aux commandes de ce qui se passe. Le gouvernement doit nous rendre des comptes. Mais, à nouveau, si on accueille nettement par-dessus notre capacité d'accueil, si, à Vaudreuil et à Laval, il y a des classes où il n'y a pas un seul francophone, donc cette classe-là, elle pourrait être à Toronto comme elle pourrait être à Dubaï, si c'est ça, l'environnement d'intégration, faites-vous pas... contons-nous pas d'histoires à nouveau, ce n'est pas deux, trois heures ou quatre heures de français par semaine, même en augmentant à cinq, six, ce n'est pas ça qui va faire qu'on a une intégration en français au Québec. Nous avons dépassé notre capacité d'accueil en raison d'un gouvernement fédéral qui travaille contre nous. C'est juste ça qui se passe. Et là tout le reste, c'est des déclinaisons de ça, en éducation, en CPE, en santé, en logement. L'épicentre du problème, c'est que le gouvernement fédéral nuit au Québec volontairement avec des politiques publiques irréfléchies qui créent des crises.

Le Modérateur : ...

Journaliste : ...le projet de loi n° 31, il a été adopté. Puis je vous ai posé la question hier, mais ça a été un peu esquivé. Mais cette loi-là, elle est problématique, vous dites qu'elle est pleine de défauts.

M. Arseneau : Oui.

Journaliste : Donc, est-ce que vous seriez prêt à l'abroger si vous prenez le pouvoir, par exemple, en 2026?

M. Arseneau : Bien, écoutez, la question est... Qu'on a tenté, pendant des mois, de bonifier le projet de loi et on a fait des propositions qui ont toutes été rejetées du revers de la main. Alors, la question n'est pas de savoir si on va abroger la loi, il faut améliorer la loi. Et on a tenté de le faire, autant comme autant, et la ministre a toujours refusé, et... avec les résultats qu'on connaît. Elle, elle-même, a changé de bout en bout la loi pendant l'été, sans soumettre les amendements à la discussion publique, à la consultation... aux consultations particulières, par exemple en changeant la réglementation municipale, et puis, ensuite, toutes les améliorations qu'on aurait pu suggérer pour améliorer le sort des locataires ont été refusées, avec les résultats qu'on connaît. Aujourd'hui, elle se justifie dans les médias...

Des voix : ...

M. St-Pierre Plamondon : Je vais me permettre.

M. Arseneau : Oui.

M. St-Pierre Plamondon : Je vais me permettre... je vais me permettre de... je vais me permettre de m'étirer le cou un peu plus. C'est certain qu'on va revisiter toute cette loi-là. Ce qui va arriver dans les prochaines années, c'est que, parce qu'il n'y a plus de cession de bail et parce que la loi, également, précarise, là, le marché locatif en général, on va voir, donc, l'abordabilité des loyers changer dramatiquement dans la mauvaise direction. Et ça me semble évident qu'on va travailler, là... parce que, là, je... comme vous le savez, en avril, au conseil national, on présente notre plan en logement, mais ça me semble évident qu'on va arriver, en 2026, avec une situation encore bien plus grave sur le plan locatif de l'accès au logement, et, dans quels cas, on... c'est certain qu'on va revoir cette loi-là, parce que la situation va être devenue encore plus grave qu'elle ne l'est, en partie, en raison de cette loi-là. Il va falloir la retravailler, c'est certain. Laissez-nous, par contre, travailler, là, chaque étape auquel on s'est engagé.

Des voix : ...

Le Modérateur : On va passer en anglais, on va passer en anglais.

Journaliste : ...ce matin, dans une lettre ouverte, la ministre Duranceau se targue de bousculer le statu quo et de créer... en fait, ce qui crée la division. Comment... Qu'est-ce que vous répondez à ça?

M. St-Pierre Plamondon : La ministre n'a aucune crédibilité et sa loi est contreproductive. Elle n'a aucune écoute. Et donc elle peut publier des lettres ouvertes tant qu'elle veut, elle n'a aucune crédibilité. Et, comme on vient de répondre, là, à votre collègue, ce sera à nous de réparer les pots cassés, parce que cette loi-là va aggraver la situation de l'abordabilité, surtout pour les locataires au Québec. On est en train de plancher sur des solutions. C'est malheureux, mais c'est ça.

Le Modérateur : Merci. On va passer en anglais.

Des voix : ...

Journaliste : A question for Mr. Arseneau...

M. St-Pierre Plamondon : Attends minute.

Journaliste : Est-ce qu'elle a cédé devant la CORPIQ?

M. St-Pierre Plamondon : J'ignore qui... quelles sont les influences, mais clairement, ce n'est pas le sort des locataires et des Québécois et Québécoises qui sont moins nantis qui l'ont influencée le plus. Il y a d'autres gens qui l'ont influencée davantage.

Journaliste : Mr. Arseneau, when you send your... this letter asking the Auditor General an investigation through the Sustainable Development Commissioner on Northvolt, is it because you were sick of having Mr. Fitzgibbon saying… using the Garden of Eden and Mr. Legault walking with fruits,basically, insulting citizens about their questions regarding the project? Is it... Do you want to calm things down but have an independent review on this?

M. Arseneau : Yes, we need an independent review on this because we certainly see the Government, a government that doesn't respect the institutions, the rules, the by-laws, the laws even. And, you know, we can't be confident that the process... the processes were followed as they should be. And that's why there is a problem right now in social acceptability.

So, who can possibly force a government to respect the rules if, you know, the population tries to be, you know, heard? We are certainly asking the Government to behave. If an independent body, such as the Commissioner can do the job, I think that's our last resort.

Journaliste : And how do you qualify the rules of the Minister of the Environment?

M. Arseneau : I think, the Superminister Fitzgibbon is now... has now taken over environment and, you know, it speaks for itself that the Environment Ministry is under control, is under, you know...

M. St-Pierre Plamondon : Tutorship.

M. Arseneau : ...tutorship of the Superminister Fitzgibbon. And we didn't talk today about Rabaska, what is it, fields... or…

Journaliste : Lands.

M. Arseneau : …yes, lands, but it's the same thing. I don't want to change subject, but it's the same process. The Agriculture Ministry met up with the UPA, saying: You know, I'm supporting you, but we are not... we don't own the Rabaska lands, but... And then Fitzgibbon comes around and says: Well, $38 million, I am buying it and making industrial developments.

Journaliste : So, Mr. Charette should put his foot down and do his job?

M. Arseneau : The main... Yes, he should, definitely. I mean, if we don't have this watchdog for environment through the Ministry, through the professionals in the Ministry, where are we headed? And that's why we asked for the Commissioner to look if the law on sustainable development was, you know, followed, if the principles were followed in the decision that was made in four months by the same person who refused another project after three years of study.

Journaliste : Mr. Arseneau, the MUHC has to close six of its cancer beds in the cancer ward. It came that news broke on the same day that Mr. Dubé, you know, the CSN in trying to attract more private sector workers to the public sector. What do you think of the closure of those six beds? And is this plan going to work to get more nurses, because they said it was because of staff shortages?

M. Arseneau : Well, I've said it time and time again, what you just described is what we've seen in Senneterre, is what we've seen in Rivière-Rouge, is what we've seen and we see again in Gaspé or in Matane.You cannot manage the health system through closing shops or, you know, restraining access to health care. And that's what they are saying. Because of their lack of planning and because of the poor conditions, working conditions for health workers, we are, you know, we are experiencing a shortage of workforce. So, the solution, let's not offer the health services here and there and everywhere. This is not an excuse, it's just an excuse…

M. St-Pierre Plamondon : Failure.

M. Arseneau : It's a failure, yes.

Le Modérateur : …une dernière en anglais.

Journaliste : Just on the decision to appeal the Supreme Court ruling on asylum seekers and CPEs, what do you make of this notion that it's discriminatory toward women?

M. St-Pierre Plamondon : I guess, it's on this very specifi legal topic that the Government intends to appeal, that's up to the Government to justify why they are doing this. But I have to say that this debate on discrimination is very theoretical. If you already have tens of thousands of children waiting for a place in CPE, the effect… and we think that all children should have access to a CPE, no matter what their status is. But the reality is that if you host too many people for your capacity to deliver services... what is going to happen is we are just going to grow the waiting list and the discrimination that is identified will occur. So, it seems to me very theoretical in the context where we have not the capacity to deliver services in health care, education, CPE, housing because of an immigration planning that has been imposed by the federal Government to Québec. And that is totally irrational and damageable in terms of social democracy.

Journaliste : Just to clarify, in theory, if there were enough spaces in CPEs, is denying that access discriminatory, in your view?

M. St-Pierre Plamondon : That's a legal... I haven't read...

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon : Yes, I haven't read the judgment and I'll wait for the judgment at the Supreme Court. So, that's a legal debate that I am not going to try to...

M. Arseneau :

M. St-Pierre Plamondon : Yes, I am not going to intervene on that, I am going to intervene on the fact that no matter what the final judgment will be, it's all theoretical, because we have gone beyond our capacity to deliver those services. So, all it's going to happen is we are going to grow the waiting list, and it's not good.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 51)

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