(Huit heures vingt-neuf minutes)
M. St-Pierre Plamondon : Bonjour,
tout le monde. D'entrée de jeu, je veux revenir... il y a plusieurs choses ce
matin, là, mais je veux revenir sur cette déclaration de Pablo Rodriguez et du
gouvernement à Ottawa, qui invite Québec à négocier en matière d'immigration. J'essaie
de trouver le mot juste pour décrire ce mépris et cette hypocrisie du
gouvernement fédéral, qui non seulement n'a jamais voulu négocier avec le
Québec, mais qui accumule les politiques, qui ne considère pas le Québec, qui
ne consulte pas le Québec ni même informe le Québec de ce que le fédéral va
faire, en toute violation des ententes déjà existantes entre le Québec et le
Canada. Le fédéral, donc, nuit volontairement au Québec, abuse de son pouvoir
comme il a abusé de son pouvoir tout le long de la Fédération canadienne, tout
le long de l'histoire du Québec. Et, à nouveau, c'est triste de voir la
réaction des quatre ministres et du premier ministre, cette espèce d'affaissement
mou qui se résume à supplier le fédéral, pendant que la ville de Toronto, par
exemple, elle est capable de dire : Si vous continuez, je vais mettre une
taxe qu'on va nommer la taxe Trudeau pour rembourser tous les coûts que vos
politiques absolument absurdes sont en train de générer.
Je dirais qu'il y a donc deux différences
entre la ville de Toronto puis le gouvernement du Québec, premièrement la
volonté politique, c'est-à-dire que le message de Toronto, il est ferme, il y a
des conséquences, alors qu'à Québec on ne sait rien faire d'autre, à l'évidence,
que de supplier à genoux pour quémander des grenailles, mais je vous dirais que
la deuxième différence, c'est que Toronto compte dans l'équation en politique
canadienne. Si Pierre Poilievre ou Justin Trudeau souhaitent être premier
ministre du Canada lors de la prochaine élection, ils ont besoin de gagner
Toronto. Ces deux personnes-là n'ont pas besoin de gagner le Québec pour
devenir premier ministre. Et donc nous ne sommes plus dans l'équation parce que
notre poids politique ne nous permet plus d'influencer Ottawa.
Et donc, devant ce gouvernement qui n'est
pas le nôtre, qui nous nuit volontairement, qui prend notre argent et qui nous
impose des politiques sans nous consulter pour ensuite nous dire, comme le dit
Pablo Rodriguez : Si vous voulez de l'argent, qui était le vôtre, là, puis
qu'on vous a pris, bien, venez quémander puis je vous prédis, là, il y aura
certains gains... exactement comme à Roxham. À Roxham, là, rappelez-vous, on
avait demandé 471 millions, on en avait obtenu seulement 100.
Attendez-vous, là, que, devant les sondages, là, que le Parti libéral du Canada
voit dégringoler, ils vont rajouter quelques millions de plus puis ils vont
changer un visa, celui du Mexique probablement, là. Mais, au final de tout ça,
le Québec aura encore reculé sur le plan linguistique, aura encore reculé sur
le plan financier, sur le plan culturel. Et la CAQ aura continué dans son
entêtement à vivre dans le déni, n'aura pas été capable de nommer ni l'indépendance
du Québec ni l'égalité, comme Robert Bourassa ou Daniel Johnson, l'égalité de
traitement, comme on l'a déjà fait dans notre histoire, n'aura pas été capable
de demander formellement les pouvoirs en immigration, n'aura pas été capable de
demander formellement le remboursement du milliard que ces politiques-là nous
coûtent, n'auront pas été capables de revenir avec leur histoire de référendum
sur l'immigration, moi, je pense qu'ils n'ont jamais eu de volonté de le faire,
n'auront rien fait d'autre que de supplier à genoux pour obtenir des
grenailles. Il y aura probablement des grenailles, mais nous sommes devant un
échec historique, un recul historique du français, un recul historique des
services publics, de notre capacité à loger nos gens. Et il y a une seule
conclusion pour quiconque est honnête et juste devant la situation : il
faut sortir du Canada le plus rapidement possible, fonder notre pays puis
commencer à décider par nous-mêmes comme tout peuple normal.
Des voix : ...
M. St-Pierre Plamondon : Pardon,
là...
Journaliste : ...gouvernement
Legault d'aller en Cour suprême par rapport au jugement sur les demandeurs d'asile
et leurs enfants dans les garderies subventionnées?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
je ne qualifierai pas, là, toute la bataille juridique sur les notions de
discrimination, donc c'est au gouvernement de justifier pourquoi on a besoin d'une
troisième opinion là-dessus, mais je vous dirais et je dois vous rappeler que
toute cette question de discrimination... Parce que, tu sais, le but,
normalement, là, c'est que tous les enfants aient accès à un service aussi
important et structurant. C'est déjà la position du Parti québécois. Dans les
faits, lorsque la Cour suprême aura tranché puis qu'on confirmera, fort
probablement, que tous les enfants ont droit d'aller au CPE, qu'est-ce que ça
va changer? On va allonger la file d'attente, parce qu'il y a déjà des dizaines
de milliers d'enfants au Québec qui attendent une place en CPE et qui n'en ont
pas. Donc, est-ce que, concrètement, on va changer quoi que ce soit?
Journaliste : ...
M. St-Pierre Plamondon : Exactement.
Est-ce que, ces demandeurs d'asile là, leurs enfants vont avoir une place en
CPE dans la mesure où on accueille beaucoup trop de gens par rapport à notre
capacité à livrer les services? La réponse concrète, c'est que tout ce qui va
arriver, c'est que la liste d'attente de gens qui veulent une place en CPE va
augmenter.
Journaliste : ...pour bloquer
l'accès aux enfants des demandeurs d'asile dans les CPE?
M. St-Pierre Plamondon : Non.
Notre position est déjà connue. On veut donner accès aux CPE à tous les
enfants, peu importe leur statut, mais on réitère que, si on accueille beaucoup
plus de personnes que notre capacité à livrer des services, ce qui est le cas
en ce moment en raison de politiques fédérales irresponsables pour lesquelles
le Québec n'a jamais été consulté, si on demeure dans ce schéma-là, que ce soit
le logement, l'éducation, les CPE ou la santé, les droits dont on... on est en
train de discuter devant les tribunaux sont absolument théoriques parce que,
dans les faits, ce qui va arriver, c'est juste une liste d'attente qui va s'allonger
sans capacité à livrer des services.
Journaliste : ...vous
adressez à la Cour suprême?
M. St-Pierre Plamondon : Je
laisse au gouvernement le soin de se justifier sur le plan juridique, le
pourquoi ils veulent aller vérifier certaines questions juridiques. Mais ce que
je vous dis, c'est qu'il faut revenir terre à terre, là, sur le fait que ça ne
change absolument rien au fait qu'on a dépassé notre capacité à livrer des
services, et que donc ça devient un peu théorique, ces questions de droit.
Journaliste : On n'a pas
besoin d'une troisième opinion des tribunaux. C'est ce qu'on comprend de votre
message.
M. St-Pierre Plamondon : Je
laisse au gouvernement le soin de justifier quelles questions juridiques
méritent un troisième examen. Et je réitère que nous, on veut offrir le service
de CPE à tous les enfants, mais que, dans le cadre actuel où est-ce qu'on
excède largement notre capacité d'accueil, la réalité, c'est qu'il y a déjà des
dizaines de milliers d'enfants qui attendent une place en CPE, on va juste
allonger la file d'attente. Mais dans le concret, on n'aura rien.
Journaliste : Je ne comprends
pas votre position, d'abord. Est-ce que vous voulez que tous les enfants aient
accès? Mais là il y a trop une grosse file d'attente. Ça fait que c'est quoi,
votre position, pour les enfants des demandeurs d'asile?
M. St-Pierre Plamondon : On
veut que tous les enfants, incluant les enfants des demandeurs d'asile, aient
accès au CPE. Mais le problème, c'est que si on accueille beaucoup trop... plus
de personnes que notre capacité à livrer des services, c'est le cas en ce
moment... en d'autres mots, en clair, là, si on ne réduit pas l'immigration
temporaire et l'immigration permanente, on peut se battre devant les tribunaux
tant qu'on voudra, nous n'avons plus la capacité à livrer ces places-là. Donc,
on peut en débattre devant la Cour suprême encore des années si vous voulez, ça
ne changera rien concrètement, on n'est plus capable de livrer, en santé, en
éducation.
Journaliste : Quand on parle
de cette question-là avec les... autour de... le commentaire qui revient
souvent, puis je l'ai entendu au cours des derniers jours, c'est : Là, il
n'y a pas de place pour des enfants québécois sur les listes d'attente. Il y a
des gens qui attendent depuis des mois, et des mois, et des mois, et là on
laisserait entrer en plus des gens qui n'ont pas de statut officiel chez nous.
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
mais c'est parce que, là, vous êtes en train de déplacer le débat...
Journaliste : Non, non, non,
c'est que les gens... c'est ce que, moi, j'entends.
M. St-Pierre Plamondon : Vous
avez le droit d'entendre, ce que vous voulez. Moi, ce que je vous dis, c'est
que le débat doit porter sur combien de personnes entrent sur le territoire en
fonction de notre capacité à loger et offrir des services fondamentaux comme le
CPE. Si on ne tranche pas cette question-là, puis en ce moment, on n'est pas
capable parce que le fédéral rit du Québec et nous impose des décisions, tant
qu'on n'aura pas réglé ça, tout le reste est théorique, et c'est vrai pour les
CPE, mais c'est vrai pour la santé, pour les classes d'accueil et c'est vrai
surtout pour le logement. On n'est plus capable de loger notre monde. Donc,
c'est au gouvernement de se justifier, là, sur les questions juridiques, mais,
dans le concret, tant qu'on n'aura pas une politique 100 % québécoise en
matière d'immigration, tant que nous ne serons pas libres de décider de notre
planification d'immigration, le fédéral va nous placer dans une situation qui
crée de toutes pièces des crises sociales importantes. Je vous en parlais il y
a plusieurs mois, on m'avait dit que j'exagérais. Nous voilà, nous voilà
arrivés.
Journaliste : Dans le dossier
Northvolt, vous avez pensé quoi des explications du gouvernement? Vous avez vu
M. Legault, hier, avec ses fruits. Est-ce qu'il vous a convaincu que c'est
vraiment... il n'y a pas eu deux poids, deux mesures, il n'y a pas eu
de favoritisme?
M. St-Pierre Plamondon : C'est
un autre épisode où le premier ministre, clairement, ne s'adresse pas à
l'intelligence de notre population, infantilise la population et ça n'offre
aucune réponse concrète à pourquoi il n'y a pas de transparence dans ce
dossier-là. Pourquoi également le ministre de l'Économie n'arrête pas de
discréditer le Québec, et donc d'affaiblir notre attractivité économique en se
plaignant des Québécois puis en disant qu'on est un endroit où les projets ne
sont pas capables de voir le jour, alors que le problème, c'est le gouvernement
et son manque de transparence? Donc, il peut se promener avec des ananas puis
des poires aujourd'hui, ça ne changera absolument rien au manque de transparence
et aux nombreux cafouillages d'un projet qui est peut-être justifié, mais que,
là, c'est de plus en plus difficile à l'évaluer puis à avoir confiance. Parce
que plus on creuse, plus les journalistes creusent, plus on se rend compte
qu'il y a eu des accrocs importants aux principes de base en matière de
transparence et d'acceptabilité sociale.
Journaliste : Sur la question
de l'immigration, il y en a une, solution à portée de main, c'est de rouvrir
l'accord Québec-Canada puis le gouvernement peut le faire unilatéralement.
Est-ce que la CAQ manque de courage en n'utilisant pas cette voie-là?
M. St-Pierre Plamondon : Non,
moi, je ne suis pas un fan de vivre dans un pays de licornes. Rappelons
premièrement que cet accord-là a eu lieu à l'époque où les souverainistes
étaient très forts et que le gouvernement du Canada craignait le référendum de
1995, craignait...
Journaliste : ...1991.
M. St-Pierre Plamondon : Exactement.
Saviez-vous c'était quoi, la proportion de Québécois en faveur de
l'indépendance en 1991? 65 %. Donc, de penser qu'en étant gentil puis en
suppliant, on va obtenir des résultats, c'est vraiment d'ignorer l'histoire
récente du Québec. C'était vrai en 1978 sous Lévesque, c'était vrai en 1991,
c'était vrai en 1993. Le gouvernement du Canada ne respecte même pas l'entente
en ce moment, n'ose même pas consulter ni informer le gouvernement du Québec.
Dans quel univers peut-on croire qu'on peut aller à une table de négociation et
obtenir quoi que ce soit? On fait rire de nous et la CAQ en redemande. De quel
rapport de force parlez-vous? Il n'y en a pas. La seule façon de se donner des
politiques intelligentes et cohérentes en immigration, comme sur tout le reste,
la culture, l'environnement, les affaires étrangères, c'est de devenir un pays.
Et je souhaite que, d'ici à la fin de son mandat, le premier ministre ait
finalement l'honnêteté de dire les choses aux Québécois.
Le Modérateur : Une dernière
en français.
Journaliste : L'intégration
passe par la francisation. À Québec, c'est un véritable problème, il manque des
classes. Qu'est-ce qu'on doit faire, on doit les forcer, les centres de
services...
M. St-Pierre Plamondon : Bon,
évidemment, les centres de services ont une responsabilité. On a fait une
réforme pour que le gouvernement soit entièrement responsable et aux commandes
de ce qui se passe. Le gouvernement doit nous rendre des comptes. Mais, à
nouveau, si on accueille nettement par-dessus notre capacité d'accueil, si, à
Vaudreuil et à Laval, il y a des classes où il n'y a pas un seul francophone,
donc cette classe-là, elle pourrait être à Toronto comme elle pourrait être à
Dubaï, si c'est ça, l'environnement d'intégration, faites-vous pas...
contons-nous pas d'histoires à nouveau, ce n'est pas deux, trois heures ou
quatre heures de français par semaine, même en augmentant à cinq, six, ce
n'est pas ça qui va faire qu'on a une intégration en français au Québec. Nous
avons dépassé notre capacité d'accueil en raison d'un gouvernement fédéral qui
travaille contre nous. C'est juste ça qui se passe. Et là tout le reste, c'est
des déclinaisons de ça, en éducation, en CPE, en santé, en logement.
L'épicentre du problème, c'est que le gouvernement fédéral nuit au Québec
volontairement avec des politiques publiques irréfléchies qui créent des
crises.
Le Modérateur : ...
Journaliste : ...le projet de
loi n° 31, il a été adopté. Puis je vous ai posé la question hier, mais ça
a été un peu esquivé. Mais cette loi-là, elle est problématique, vous dites
qu'elle est pleine de défauts.
M. Arseneau : Oui.
Journaliste : Donc, est-ce
que vous seriez prêt à l'abroger si vous prenez le pouvoir, par exemple, en 2026?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
la question est... Qu'on a tenté, pendant des mois, de bonifier le projet de
loi et on a fait des propositions qui ont toutes été rejetées du revers de la
main. Alors, la question n'est pas de savoir si on va abroger la loi, il faut
améliorer la loi. Et on a tenté de le faire, autant comme autant, et la
ministre a toujours refusé, et... avec les résultats qu'on connaît. Elle,
elle-même, a changé de bout en bout la loi pendant l'été, sans soumettre les
amendements à la discussion publique, à la consultation... aux consultations
particulières, par exemple en changeant la réglementation municipale, et puis,
ensuite, toutes les améliorations qu'on aurait pu suggérer pour améliorer le
sort des locataires ont été refusées, avec les résultats qu'on connaît.
Aujourd'hui, elle se justifie dans les médias...
Des voix : ...
M. St-Pierre Plamondon : Je
vais me permettre.
M. Arseneau : Oui.
M. St-Pierre Plamondon : Je
vais me permettre... je vais me permettre de... je vais me permettre de
m'étirer le cou un peu plus. C'est certain qu'on va revisiter toute cette
loi-là. Ce qui va arriver dans les prochaines années, c'est que, parce qu'il
n'y a plus de cession de bail et parce que la loi, également, précarise, là, le
marché locatif en général, on va voir, donc, l'abordabilité des loyers changer
dramatiquement dans la mauvaise direction. Et ça me semble évident qu'on va
travailler, là... parce que, là, je... comme vous le savez, en avril, au
conseil national, on présente notre plan en logement, mais ça me semble évident
qu'on va arriver, en 2026, avec une situation encore bien plus grave sur le
plan locatif de l'accès au logement, et, dans quels cas, on... c'est certain
qu'on va revoir cette loi-là, parce que la situation va être devenue encore
plus grave qu'elle ne l'est, en partie, en raison de cette loi-là. Il va
falloir la retravailler, c'est certain. Laissez-nous, par contre, travailler,
là, chaque étape auquel on s'est engagé.
Des voix : ...
Le Modérateur : On va passer
en anglais, on va passer en anglais.
Journaliste : ...ce matin,
dans une lettre ouverte, la ministre Duranceau se targue de bousculer le statu
quo et de créer... en fait, ce qui crée la division. Comment... Qu'est-ce que
vous répondez à ça?
M. St-Pierre Plamondon : La
ministre n'a aucune crédibilité et sa loi est contreproductive. Elle n'a aucune
écoute. Et donc elle peut publier des lettres ouvertes tant qu'elle veut, elle
n'a aucune crédibilité. Et, comme on vient de répondre, là, à votre collègue,
ce sera à nous de réparer les pots cassés, parce que cette loi-là va aggraver
la situation de l'abordabilité, surtout pour les locataires au Québec. On est
en train de plancher sur des solutions. C'est malheureux, mais c'est ça.
Le Modérateur : Merci. On va
passer en anglais.
Des voix : ...
Journaliste : A question for
Mr. Arseneau...
M. St-Pierre Plamondon : Attends
minute.
Journaliste : Est-ce qu'elle
a cédé devant la CORPIQ?
M. St-Pierre Plamondon : J'ignore
qui... quelles sont les influences, mais clairement, ce n'est pas le sort des
locataires et des Québécois et Québécoises qui sont moins nantis qui l'ont
influencée le plus. Il y a d'autres gens qui l'ont influencée davantage.
Journaliste :
Mr. Arseneau, when you send
your... this letter asking the Auditor General an investigation
through the Sustainable Development Commissioner on Northvolt, is it because
you were sick of having Mr. Fitzgibbon saying… using the Garden of Eden
and Mr. Legault walking with fruits,basically, insulting citizens about their questions regarding the
project? Is it... Do you want to calm things down but have an independent
review on this?
M. Arseneau : Yes, we need an independent review on this
because we certainly see the Government, a government that doesn't respect the
institutions, the rules, the by-laws, the laws even. And, you know, we can't be
confident that the process... the processes were followed as they should be.
And that's why there is a problem right now in social acceptability.
So, who can possibly force
a government to respect the
rules if, you know, the population tries to be, you know, heard? We are certainly asking the Government to behave. If an independent
body, such as the Commissioner can do the job, I think that's our last resort.
Journaliste
: And how do you qualify the rules of the Minister of the
Environment?
M. Arseneau : I think, the Superminister Fitzgibbon is now... has now taken over
environment and, you know, it speaks for itself that the Environment Ministry
is under control, is under, you know...
M. St-Pierre
Plamondon : Tutorship.
M. Arseneau : ...tutorship of the Superminister Fitzgibbon. And we didn't talk
today about Rabaska, what is it, fields... or…
Journaliste
: Lands.
M. Arseneau : …yes, lands, but it's the same thing. I don't want to change
subject, but it's the same process. The Agriculture Ministry met up with the
UPA, saying: You know, I'm supporting you, but we are not... we don't own the
Rabaska lands, but... And then Fitzgibbon comes around and says: Well, $38 million,
I am buying it and making industrial developments.
Journaliste
: So, Mr. Charette should put his foot down and do his job?
M. Arseneau : The main... Yes, he should, definitely. I
mean, if we don't have this watchdog for environment through the Ministry,
through the professionals in the Ministry, where are we headed? And that's why
we asked for the Commissioner to look if the law on sustainable development
was, you know, followed, if the principles were followed in the decision that
was made in four months by the same person who refused another project
after three years of study.
Journaliste
:
Mr. Arseneau, the MUHC has to close six of its cancer beds in the
cancer ward. It came that news broke on the same day that Mr. Dubé, you
know, the CSN in trying to attract more private sector workers to the public
sector. What do you think of the closure of those six beds? And is this
plan going to work to get more nurses, because they said it was because of
staff shortages?
M. Arseneau : Well, I've said it time and time again, what you just described is
what we've seen in Senneterre, is what we've seen in Rivière-Rouge, is what
we've seen and we see again in Gaspé or in Matane.You cannot manage the health
system through closing shops or, you know, restraining access to health care.
And that's what they are saying. Because of their lack of planning and because
of the poor conditions, working conditions for health workers, we are, you
know, we are experiencing a shortage of workforce. So, the solution, let's not
offer the health services here and there and everywhere. This is not an excuse,
it's just an excuse…
M. St-Pierre Plamondon : Failure.
M. Arseneau : It's a failure, yes.
Le Modérateur
:
…une dernière en anglais.
Journaliste
: Just on the decision to
appeal the Supreme Court ruling on asylum seekers and CPEs, what do you make of
this notion that it's discriminatory toward women?
M. St-Pierre
Plamondon : I guess, it's on this very specifi
legal topic that the Government
intends to appeal, that's up to the Government to justify why they are doing this. But I have to say that this debate
on discrimination is very theoretical. If you already have tens of thousands of
children waiting for a place in CPE, the effect… and we think that all children
should have access to a CPE, no matter what their status is. But the reality is
that if you host too many people for your capacity to deliver services... what
is going to happen is we are just going to grow the waiting list and the
discrimination that is identified will occur. So, it seems to me very
theoretical in the context where we have not the capacity to deliver services
in health care, education, CPE, housing because of an immigration planning that
has been imposed by the federal Government to Québec. And that is totally
irrational and damageable in terms of social democracy.
Journaliste :
Just to clarify, in theory, if there
were enough spaces in CPEs, is denying that access discriminatory, in your
view?
M. St-Pierre
Plamondon :
That's
a legal... I haven't read...
Journaliste :
...
M. St-Pierre
Plamondon : Yes, I haven't read the judgment
and I'll wait for the judgment at the Supreme Court. So, that's a legal debate
that I am not going to try to...
M. Arseneau : …
M. St-Pierre
Plamondon : Yes, I am not going to intervene
on that, I am going to intervene on the fact that no matter what the final
judgment will be, it's all theoretical, because we have gone beyond our
capacity to deliver those services. So, all it's going to happen is we are
going to grow the waiting list, and it's not good.
Le Modérateur
:
Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 51)