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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et Mme Virginie Dufour, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques

Version finale

Le mercredi 21 février 2024, 11 h 10

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures dix minutes)

M. Tanguay : Alors, nous sortons de la période de questions. Ma collègue, Virginie Dufour, a questionné notamment le gouvernement caquiste en lien avec le dossier Northvolt. Northvolt, c'est supposé être un beau projet, mais tel que présenté par le gouvernement caquiste, il est le pire allié du projet Northvolt, le gouvernement de François Legault. Ce matin, grâce au travail du journaliste Thomas Gervais de Radio-Canada, on apprend qu'il y a eu deux poids, deux mesures. Sur le projet résidentiel qui a été refusé par la même analyste, la même biologiste au ministère de l'Environnement, après près de trois ans d'analyse, elle refuse, sur le même site, un projet résidentiel, mais la même analyste, au ministère de l'Environnement, après à peine quatre mois sur les mêmes sites, accepte le projet Northvolt. Et regardez les statistiques qui sont rendues publiques. La quantité de milieux humides, d'une part, projet résidentiel, c'était 34, pour Northvolt, c'était 67. La taille du projet, 52 hectares pour résidentiel, 171 hectares pour Northvolt, etc. Après près de trois ans, elle dit non au résidentiel et après à peine quatre mois, elle dit oui à Northvolt. On peut voir que le gouvernement, lorsqu'il a, entre autres, modifié les règles spécifiques du BAPE pour s'assurer que Northvolt n'ait pas de BAPE, quand on peut voir ce rapport qui, selon nous, a tout, ce rapport a toutes les apparences d'un rapport de complaisance en faveur de Northvolt, la question qui se pose : Y a-t-il eu pression politique? Y a-t-il, oui ou non, eu une pression ou une décision politique pour influencer le travail du ministère de l'Environnement? Le rapport, tout à fait différent pour la même... signé par la même biologiste, ça ne tient pas la route. Je vais céder, pour quelques instants, la parole à ma collègue, Virginie Dufour.

Mme Dufour : Merci. Alors, effectivement, on sort de la période de questions. J'ai questionné le ministre de l'Environnement et je ne suis pas du tout rassurée avec les réponses que j'ai reçues. En fait, je dirais qu'aujourd'hui le pire allié pour le projet Northvolt, c'est la CAQ elle-même. Le manque de transparence... Il n'y a plus d'acceptabilité sociale pour ce projet-là. Ce n'est pas un concept abstrait, là, l'acceptabilité sociale, ça se gagne, ça se mérite. Mais pour ça, il faut de la transparence, puis on n'en a pas de la part de ce gouvernement. Rendu où on en est, on est convaincu que le seul moyen de ramener cette acceptabilité sociale là, c'est de tenir un BAPE. Et, vous savez, un BAPE, c'est positif. Il faut le voir comme quelque chose de positif pour rallier tous les Québécois derrière le projet. On peut améliorer des projets avec ça et, surtout, ça amène de la transparence qui manque cruellement présentement. Alors, on demande la tenue d'un BAPE, il est encore temps de le faire et ça va être bon pour le promoteur, bon pour le gouvernement, ça va être bon pour tout le Québec.

Journaliste : M. Tanguay, on vous posait la question : Y a-t-il eu pression politique? De par votre expérience, dans un dossier comme ça, quand les règles... sans vouloir changer comme ça, est-ce qu'il y en a eu ou pas d'après vous?

M. Tanguay : Écoutez, ça a toutes les apparences d'un dossier qui a fait l'objet d'influence, de pression politique. Moi, quand j'entends, d'une part, le ministre de l'Économie, Pierre Fitzgibbon, dire : Bien, voyons donc! ce terrain-là, on va faire une usine de batterie Northvolt. De toute façon, les poissons, ils ont trois yeux. Et tantôt, pour justifier des différences entre les deux projets, le résidentiel et Northvolt, le ministre de l'Environnement disait : Bien, il y a une espèce d'oiseau qu'on veut protéger, ça ne tient pas la route. Vous avez vu la même biologiste sur deux projets, vous avez eu un deux poids, deux mesures. Alors, pour nous, ça a toutes les apparences... on aimerait avoir la vérité, si c'est vrai ou pas, ça a toutes les apparences d'une décision politique, d'une pression politique qui aurait été faite sur le ministère de l'Environnement.

Journaliste : Quand le gouvernement dit : On a consulté la population, ils en veulent, de ce projet-là, il y a une acceptabilité acceptabilité sociale, vous, avez-vous noté des consultations quelconques?

M. Tanguay : Je veux dire, il n'y a pas personne qui va dire que le projet Northvolt est bien lancé. Il n'y a pas personne qui se déclare satisfait de dire : Oui, on a toutes les réponses, à part le gouvernement, environnementales sur les impacts. Il n'y a pas personne même qui peut dire que le traitement entre Northvolt et le projet précédent... il n'y a pas eu un traitement différencié. Alors, pour nous, ça a toutes les apparences d'une commande politique.

Maintenant, on pose la question, je pose la question à François Legault : Qui a passé la commande politique de faire atterrir, le cas échéant, le cas échéant, le projet Northvolt?

Journaliste : Sur un autre sujet, M. Tanguay, est-ce qu'à votre avis le gouvernement devrait en appeler du jugement de la Cour d'appel sur les demandeurs d'asile, sur l'accès aux services de garde pour les demandeurs d'asile?

M. Tanguay : Le jugement de la Cour d'appel, si vous me rafraîchissez la mémoire, demande à ce que le gouvernement donne le service, si je me rappelle bien, aux... Alors, nous, nous plaidons et nous plaidons... nous plaidions et nous plaidons toujours pour que les services de garde puissent être offerts, parce que les demandeurs d'asile... On le sait, le dossier demandeurs d'asile, Québec a fait sa juste part, mais celles et ceux qu'on accueille, qui peuvent peut-être pouvoir aller travailler, il est important qu'on offre le service.

Alors, maintenant... Vous savez, dans une décision juridique, pour être avocat moi-même en litige commercial dans une autre vie, il peut y avoir différents aspects qui justifient un appel ou pas. Mais, sur le fond du dossier, pour nous, on pense que c'est la bonne décision. Mais je ne commenterai pas plus parce que, s'il y a un processus judiciaire, on va laisser le processus tenir sa place.

Journaliste : Mais pourtant, c'est sous le gouvernement de M. Couillard qu'on avait déterminé que les demandeurs d'asile n'avaient pas le droit aux services de garde.

M. Tanguay : Et, vous savez, il y a des choses qu'on fait... qu'on faisait peut-être il y a 10 ans, 15 ans, 20 ans qu'on fait différemment aujourd'hui. Les situations évoluent, puis voilà.

Journaliste : Pour revenir à Northvolt rapidement, M. Tanguay, est-ce que votre leader est allé trop loin en Chambre tout à l'heure en parlant de falsification de documents... laisse croire qu'il y a peut-être eu de la collusion, là, dans le dossier Northvolt? Ce sont des mots qui sont lourds de sens.

M. Tanguay : Bien, écoutez... Puis c'est tout à fait son droit, comme parlementaire, de poser des questions difficiles. Que le gouvernement nous détrompe. Encore une fois, deux poids, deux mesures très clair, l'article ce matin de Radio-Canada, deux poids, deux mesures très clair en faveur d'un projet qui était déjà, déjà la priorité absolue de ce gouvernement-là. Et le gouvernement est le pire allié de Northvolt. On veut que ça soit un beau projet, on veut le faire. Aïe! L'usine de batteries, une nouvelle industrie de la batterie en Amérique du Nord puis au Québec, on est pour. Mais le gouvernement est le pire allié quand il met de côté ou semble mettre de côté les règles élémentaires en matière d'environnement. Et je pense que Monsef Derraji était tout à fait justifié de poser la question.

Moi, je la pose ici, là, je ne suis pas en Chambre, là, je suis ici, là : Y a-t-il, oui ou non, eu pression politique? Et c'est au gouvernement à répondre, parce que, visiblement, selon les données que l'on voit, il y a eu deux poids, deux mesures.

Journaliste : Et M. Charette, ministre de l'Environnement, l'ami des petits oiseaux, vous ne croyez pas à ça?

M. Tanguay : Bien oui. Bien, je ne crois pas à ça. Écoutez, voyons donc! Il ne peut pas dire... Et quelle est la cohérence du gouvernement? Je veux dire, Benoit Charette, l'ami des petits oiseaux, si ça se savait, ça se saurait, là. Si on avait un ministre de l'Environnement, là, on le saurait, qu'on a un ministre de l'Environnement. Je veux dire, c'est en sixième année...

Mme Dufour : ...

M. Tanguay : Je t'en prie.

Mme Dufour : Est-ce que je peux rajouter que c'est aussi le ministre qui a autorisé toutes, toutes les demandes de destruction de milieux humides pendant toutes les années de son mandat comme ministre? Donc, je ne pense pas qu'il a vraiment l'intérêt actuellement de la protection de l'environnement. Il y a une loi qui existe pour la protection des milieux humides et hydriques, et la compensation financière devrait être la dernière étape de cette loi-là, mais elle est toujours la première avec ce ministre.

Journaliste : Mme Dufour, après des heures de commission parlementaire sur le projet de loi n° 31, c'est chose faite.

Mme Dufour : C'est chose faite, malheureusement, oui. Donc, oui, le projet de loi a été adopté, malheureusement. On a voté contre. C'est un projet de loi qui va vraiment faire reculer les droits des locataires. Et nous, on va continuer à faire des propositions pour régler la crise du logement, parce que ce projet de loi là ne réglera rien, là.

Journaliste : Qu'est-ce qui est plus problématique là-dedans puis qu'est-ce que vous auriez changé?

Mme Dufour : Bien, il y a évidemment la...

Journaliste : S'il y a une chose, là.

Mme Dufour : Bien, écoutez, il y en a deux que je vous dirais. Il y a la cession de bail, qui est l'élément majeur, et le deuxième, c'est l'amendement, le super pouvoir qui a été octroyé, et de passer outre tous les règlements de zonage possibles sans contrôle aucun, là. Ça, c'est...

Journaliste : Mais la cession de bail, ça reste...

Mme Dufour : Ça reste majeur, là, c'est ce qui va faire reculer, là, à court terme le droit des locataires, particulièrement ceux qui sont les plus discriminés actuellement puis que la cession bail, c'est leur seul moyen d'accéder à un logement actuellement.

Journaliste : On Northvolt, in English, we heard the premier say, a little earlier, that comparing a residential project to this is like comparing apples and oranges, that is his line for today. What do you make of that? What do you have to say to that argument?

M. Tanguay : It doesn't make any sense. Why? Because… But on certain aspects, of course, it's a different project, but he should be as protective of the environment and as serious with respect to applying our legislation regarding environmental issues… you should be the same… you should have the same approach for Northvolt that you had for the residential project.

Let me remind you that the numbers are quite impressive. The «milieux humides», we're talking about with the residential project of 34 «milieux humides» and for Northvolt, it's 67. And you have all the other aspects. Northvolt is bigger than the residential project. The residential project took nearly three years to have the end result which was a no-go. And, with Northvolt, it took four months to have a go.

We already know that that government changes on purpose the requirements for a BAPE in order to make sure that Northvolt will not have the responsibility to face a BAPE. And also, we can see that this is the same analyst at the Minister of the Environment who analyzed these two projects, and we can see that there's a clear difference between the time, the length of the analysis.

So, that being said, the question that we are asking is the following: Were there… We're asking the question: Was there any political pressure in order to make sure that the Northvolt project will have the go-ahead from the minister… the Ministry of Environment? Was there any political pressure? And that being said, the worst ally for Northvolt is clearly François Legault and the CAQ government, the worst ally.

Journaliste : We heard Mr. Fitzgibbon tell journalists this morning as well that the space where Northvolt is being built wasn't exactly the garden of Eden, those were his words. He also said, in the question period, the comment about the fish with three eyes. What do you have to say to the argument that that space was not already maybe environmentally friendly?

M. Tanguay : And how come, based on these facts presumably pronounced by the Minister of the Economy, the residential project was a no? So, if it doesn't have any values environmental wise, and that's the reason why, for Pierre Fitzgibbon, Northvolt should have… should go ahead, why the same government, the same minister, the same analyst, decided that it was a no-go because we needed, based on our laws, to protect the environment regarding the residential project?

So, there's clearly a contradiction here. We are questioning this obvious contradiction and we're asking the question: Was there political pressure to make sure that the Northvolt project, contrary to the residential project, will have the authorisation after only four months based on a report drafted by the same analyst? Was there any political pressure? And who put pressure on the Ministry of Environment to have this go for Northvolt?

Journaliste : Just quickly, if I may, Mme Dufour, on bill 31. It's now adopted. What does this mean for tenants in Québec?

Mme Dufour : Unfortunately, it means, you know, that tenants will have less access to affordable housing. Right now, it's the only way for people that are discriminated to access sometimes… to access to an affordable unit. So, it will change the game. And, of course, I'm really worried about the amendment 37.2, you know, I have talked about it a lot, this superpower to mayors. I'm afraid that we might see some issues in the future, and I think we will reopen that law in the next future.

Can I say, about the Northvolt thing, I would have liked to say that, when you look at the report that justified the rejection or the refusal of the residential project, you can see that, actually, the wetlands are very valuable ecologically. It was written by the Minister of the Environment himself. So, you know, the information that : Oh! it's, you know, fishes with three eyes, that's not what's written in that report.

And, actually, when we hear the minister saying : We're comparing apples to oranges, I would like to remind them... him, actually, that if the residential project would have had the same consul from the ministry themselves, like the... you know, the way they had... Northvolt had, they would have been able to «relocalize» just a little bit of the project and it would have had the same impact on the land than... you know, that Northvolt is having actually. So, it's not apples to oranges at all.

M. Tanguay : Thank you. Merci.

(Fin à 11 h 25)

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