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Point de presse de Mme Geneviève Guilbault, ministre des Transports et de la Mobilité durable

Version finale

Le jeudi 8 février 2024, 15 h 55

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures quarante-neuf minutes)

Mme Guilbault :Oui, alors, bonjour. Bonjour, tout le monde, merci d'être ici une autre fois aujourd'hui. Je trouvais ça important de venir réagir, là, parce que, bien que j'aie parlé déjà à certains d'entre vous tout à l'heure, je trouvais ça important parce que, comme vous, j'ai... j'ai écouté tout ce qui se dit depuis une heure ou deux... depuis une heure ou deux, ce qui se dit, là, à la suite du passage, en commission parlementaire, d'un couple, Mme Rivera et M. Bittar, qui sont venus en commission parlementaire aujourd'hui.

Parce que, pour placer le contexte, on est en commission parlementaire, actuellement, pour parler du projet de loi n° 48, mon projet de loi sur la sécurité routière, et eux sont venus aujourd'hui, courageusement, nous parler de leur situation. Ils ont perdu une fille dans un... dans un... un décès routier, un accident routier, et donc ils mènent une cause qui est importante pour eux. Et ils sont venus nous exposer ça courageusement ici, aujourd'hui, en commission parlementaire. Et là ce sujet-là devient détourné au... détourné de façon à ce qu'on parle d'un cocktail de financement de la CAQ.

Alors, j'ai suivi tout ce qui... tout ce qui s'est dit là-dessus depuis une heure ou deux, comme je disais, et je dois dire que ma collègue Marilyne Picard, dont il est question aussi, est très ébranlée, tout comme moi, de ce qui se dit depuis ce temps-là, parce que non seulement Marilyne et moi sommes des personnes totalement intègres, mais Marilyne Picard, elle-même aussi, a perdu non seulement un fils, mais aussi un beau-fils, donc comprend très bien la douleur et le courage que ça prend, de la part de ces personnes-là, pour mener cette cause puis venir ici, en commission parlementaire, s'entretenir du sujet avec nous. Elle est en politique pour faire avancer les droits, notamment, des personnes handicapées, parce qu'elle est aussi mère d'une jeune fille handicapée. Alors, c'est une personne profondément humaine, honnête, qui est très, très, très ébranlée de voir qu'on insinue qu'on soutirerait de l'argent, de manière malveillante, à des personnes endeuillées.

Ceci dit, ce qui m'ébranle aussi, c'est le malaise que tout ça amène, parce que je regardais, notamment, le point de presse qui s'est fait ici, avec le député libéral de Nelligan, et j'entendais M. Bittar dire : Malheureusement, moi, ce que je trouve dommage, en ce moment, c'est que là, on parle juste de cette affaire-là, de financement, au lieu de parler de ma cause. Alors, ça me désole de voir le malaise de ces parents-là, qui sont venus ici, qui ont pris la peine de se déplacer pour venir parler d'une cause, et là le sujet a été détourné sur une affaire de financement.

Ceci dit, comme il s'agit de financement politique, et outre le fait que ça me rend mal à l'aise et que ça me désole, sur le plan humain, pour ces parents-là, qui se retrouvent à avoir fait ce chemin-là pour venir parler d'une cause, et que, finalement, on parle d'autre chose, je trouve important de rétablir les faits sur la question du financement. On le sait, la question du financement, c'est sensible depuis deux semaines, raison pour laquelle, d'ailleurs, nous, la CAQ, sommes le seul parti à avoir annoncé qu'on mettait fin au financement populaire, exactement pour des situations comme aujourd'hui, là, des situations où on met en doute notre probité, comme parti, ma probité, comme députée de Louis-Hébert, comme élue de la CAQ, celle du premier ministre, par extension. Alors, on a mis fin au financement populaire. D'entrée de jeu, je veux le rappeler, là, on se prive d'argent, nous, en faisant ça, parce que les règles, elles sont très claires, elles sont les mêmes pour tous les partis politiques. On juge qu'on les suivait, mais pour être sûrs de dissiper tout doute possible sur notre intégrité et sur toutes ces affaires-là, on a renoncé à faire du financement populaire. On va prendre seulement le financement qui vient du financement public.

Alors, important pour moi aujourd'hui, là, parce que mon nom circule, et quand on associe mon nom à quelque chose qui pourrait être malhonnête ou qui pourrait ne pas être intègre, je veux absolument rétablir le fait que je suis une personne intègre. La première fois que j'ai fait campagne en politique, en 2017, dans une élection partielle, le thème de ma campagne, c'était Intègre. Si vous retrouvez mes vieilles pancartes, je ne sais pas s'il en existe encore quelque part, là, c'était le terme, Intègre, et j'étais sur ma pancarte. Et, en aucun cas, moi, je ne fais de financement de manière douteuse. En aucun cas, un citoyen du Québec a besoin de payer pour me parler. En aucun cas, les gens qui souhaitent faire des contributions politiques, que ce soit dans Louis-Hébert, chez nous, ou à d'autres élus de tous les partis politiques, peuvent le faire. Bien là, maintenant, ils ne peuvent plus le faire pour la CAQ, mais, je veux dire, les règles, c'est comme ça. Si quelqu'un te fait un don, il te fait un don.

Mais de penser que, parce que je suis ministre ou parce que je suis députée de Louis-Hébert, quelqu'un a besoin de me payer pour venir me parler de son dossier, c'est inexact, c'est faux. Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne. Je l'ai dit tout à l'heure, je croise plein de gens, moi, dans la vie, qui viennent me parler de toutes sortes de choses, que ce soit dans des réunions officielles, sur des dossiers qui concernent mon ministère ou ma circonscription, mais même, au jour le jour, partout, les gens me reconnaissent, souvent, puis ils viennent me dire telle chose, telle chose, puis, souvent, on va les aider. Je dis : Appelez à mon bureau de circonscription, on va vous rediriger ailleurs, on va vous rediriger au bon ministère, dans la... Tu sais, des fois, ils ne savent pas c'est qui, leur député. On va vous aider, même si ce n'est pas un député de la CAQ. Alors, on fait toutes sortes d'affaires comme ça, nous, au quotidien, pour aider les gens.

Alors, tant pour moi que pour ma collègue Marilyne, je tiens à dire qu'il n'y a rien de douteux ou de malveillant qui s'est produit dans cette affaire-là. Maintenant, on va aller au fond des choses. On est en train de s'assurer que tout a été fait correctement. Parce qu'il reste que, moi, quand j'entends ces parents-là, qui mènent une cause, justement, courageusement, et qui disent qu'ils se sentent mal à l'aise, je trouve ça dommage que les partis d'opposition utilisent cette affaire-là, aujourd'hui, pour servir une cause politique partisane. Mais ça mérite quand même qu'on aille au fond des choses.

Et, sur les faits, toujours, ces personnes-là... le cocktail de financement en question, là, il s'est produit le 12 octobre 2023, le 12 octobre 2023. Ma collègue Marilyne les a rencontrées une première fois le 15 juin 2023. Donc, quatre mois avant, elle les avait déjà rencontrées. Ils l'ont approchée parce qu'ils savaient qu'elle a vécu une situation similaire, une mère endeuillée qui a perdu des enfants et qui est... tu sais, qui est habituée des causes, je dirais, très, très humaines. Ils l'ont approchée pour qu'elle les aide, même si ce n'est pas leur députée. Ils n'habitent pas dans la circonscription de Soulanges. Elle a accepté de marrainer leur dossier, de prendre en charge leur cause. Elle les a rencontrées, ils ont échangé. À la suite de ça, comme c'est une cause qui touche la sécurité routière, elle a eu plusieurs échanges avec mon cabinet, des demandes d'information, des demandes pour la SAAQ aussi. On l'a aidée à récolter de l'information. Ensuite de ça, après avoir rencontré les parents en question, elle a eu des échanges avec eux, elle leur a fourni de l'information. Il était question d'une pétition. Donc, elle a entretenu des échanges réguliers, que ce soit elle ou son bureau, avec ces gens-là. Et, par la suite, effectivement, moi, je les ai rencontrés le 12 octobre, dans le cadre de l'activité de financement en question. Moi, je ne savais pas que ces gens-là seraient là. Le jour où je suis allée à cette activité-là, je ne savais pas qu'ils seraient là. Mais elle les connaissait, elle avait déjà rencontré ces gens-là, elle avait déjà des échanges avec ces gens-là.

Donc, ce que je veux dire, c'est : Même s'ils n'étaient pas venus à cette soirée-là de financement, ils avaient déjà accès au gouvernement via ma collègue Marilyne Picard, qui, elle, faisait les liens avec nous. Et, s'ils m'avaient envoyé... si, après la rencontre avec Marilyne, ils m'avaient envoyé une demande pour les rencontrer, bien, on l'aurait considérée. Mais ils ne nous en ont pas envoyé. Moi, j'ai regardé les échanges qu'il y a eu à la suite de la rencontre avec le bureau de Marilyne, puis ils disaient : Bien, merci, parfait pour cette information-là. Est-ce que... Pour la pétition, qu'en est-il? Alors, il y avait des échanges comme ça, mais il n'y avait pas de demande pour me rencontrer, moi, à ce stade-là.

Alors, tu sais, je veux être claire, moi, là-dessus, là. Ils ne m'ont pas demandé de les rencontrer et... après la rencontre avec Marilyne le 15 juin. Ensuite de ça, je les ai rencontrés à cet événement-là, et... et c'est ça. Et, aujourd'hui, j'ai pris du temps pour aller leur parler. Après la commission, je suis retournée leur parler, j'ai échangé beaucoup avec le père, surtout, qui m'a... tu sais, qui m'a reparlé des dernières démarches qu'ils font, et tout ça. Et, s'ils veulent me rencontrer, par exemple, cette année, l'année prochaine, ils vont faire une demande, puis on va la traiter, puis on va les rencontrer, là, tu sais, puis... En tout cas, là, normalement, ils étaient en contact avec le bureau de Marilyne. J'espère que ça ne va pas nuire au fait qu'on va continuer d'entretenir les contacts puis je veux qu'ils sachent que nous, on est des élus et on est là pour les servir. Ça n'a aucun rapport avec le financement. De toute façon, on n'en fait plus de financement. On ne va pas arrêter de rencontrer des gens parce qu'on ne fait plus de financement. Alors, c'est la preuve, hors de tout doute, que les gens, on les rencontre et on est disponibles pour eux.

Mais, en terminant, là, je tiens à dire... moi, je vais parler pour moi, Geneviève Guilbault :  Personne n'a besoin de payer pour me parler. Et mon intégrité... Moi, je dors avec ma conscience toutes les nuits. Parce qu'il y a beaucoup d'articles, là, sur les financements, et tout ça. Le financement, là, ces règles-là ont été décidées par tous les partis politiques ensemble. Donc, quand j'entends le Parti libéral, en particulier, qui a donné lieu à la commission Charbonneau, il faut le rappeler, qui a donné lieu, elle, à ces nouvelles règles-là de financement... quand j'entends le Parti libéral et le Parti québécois, qui, lui aussi, faisait des événements de financement, là... Pascal Bérubé, les gens du Parti québécois qui ont déjà été au gouvernement, ils en faisaient, du financement, aussi, avec des ministres, alors c'est comme... puis le Parti libéral aussi... c'est comme si, à leur époque, c'était correct. Ensuite de ça, on a décidé de changer les règles, à la suite des scandales qui découlaient des pratiques libérales. On s'est donné ces nouvelles règles là tous ensemble, le 100 $.

Nous, on est convaincus qu'on a toujours respecté les règles, mais, comme les oppositions ont décidé de laisser planer, fallacieusement, un doute sur notre probité, dans le doute, on s'abstient. On a mis fin au financement populaire pour montrer à quel point, pour nous, l'intégrité n'a pas de prix, et que ça se place au-dessus de n'importe quelle autre considération.

Journaliste : ...Mme Guilbault, ce que vous nous dites, là, c'est le fait qu'une dame, Mme Rivera, vient en commission parlementaire et dit qu'elle a été malaisée, et qu'elle a trouvé ça inapproprié de se faire proposer, par un employé de la Coalition avenir Québec, de payer pour vous rencontrer dans un cocktail de financement. Vous êtes, vous, à la CAQ, victime de l'opposition. C'est ça, un peu, le coeur de votre message?

Mme Guilbault :Non. C'est pour ça que j'ai commencé en disant que ça me désole. Moi, ça me désole. Quand j'ai entendu, premièrement, en commission... J'étais là, moi, en commission, et quand elle a dit ça... Moi, comme je vous dis, je me souvenais de l'avoir rencontrée. C'est même moi qui l'ai dit au début, quand je les ai salués, j'ai dit : On s'est rencontrés l'automne dernier, vous connaissez bien ma collègue, la députée de Soulanges, qui était dans la salle, etc. Et alors, moi, ça me désole si cette personne là, rétrospectivement, n'a pas apprécié ou aurait préféré procéder autrement. Comme je vous dis, s'ils m'avaient envoyé une demande, j'aurais pu les rencontrer, mais moi, je n'étais pas consciente de ça.

Journaliste : ...avec le bureau de Mme Picard, qui lui dit : Payez pour aller rencontrer Geneviève Guilbault. Vous, vous vous dites intègre. Est-ce que le bureau de Mme Picard est intègre?

Mme Guilbault : Moi, je connais Marilyne depuis six ans maintenant, là, et, comme je vous dis, cette personne-là n'était pas obligée de s'occuper de ce dossier-là. Tu sais, on est tous bien occupés dans la vie. Ces gens-là n'habitent pas dans sa circonscription, puis elle n'est pas ministre des Transports. Ça fait que, pour ces deux raisons-là, elle aurait pu dire : Bien, écoutez, je vais vous référer à ma collègue, je vais vous référer à votre député... qui, je pense, est M. Derraji, d'ailleurs, mais je ne suis pas certaine, là... mais, en tout cas, bref, je vais vous référer à votre député, qui qu'il soit, et ne pas s'en occuper. Elle n'est pas payée plus cher pour s'en occuper, mais elle a choisi de le faire parce que ça lui tient à coeur. C'est une fille comme ça. Elle fait de la politique pour ça. Elle s'occupe de sa jeune fille. C'est une fille extraordinaire, très humaine.

Alors, s'il y a eu une maladresse, s'il y a eu, malencontreusement, des gens mal à l'aise à cause de quelque chose qui, oui, respectait les règles, mais qui, peut-être, a fait sentir mal à l'aise cette dame-là, je me désole de ça. Et là on est en train de vérifier, parce que ce n'est pas mon bureau, ce n'est pas moi directement ni mon équipe directement qui communiquait avec le couple en question. Mais, en aucun cas, ma collègue Marilyne a voulu mal faire ou rendre quelqu'un mal à l'aise, encore moins une mère endeuillée comme elle.

Journaliste : ...Mme Picard. Comment ça se fait qu'elle a jugé que le seul moyen, pour le couple, de vous rencontrer était de payer 200 $ pour une activité de financement?

Mme Guilbault :Bien, d'abord, il faut faire la différence, là. C'est...

Journaliste : ...et le seul moyen de vous rencontrer, c'est dans un cocktail où il fallait payer...

Mme Guilbault :Mais c'est-à-dire que ce n'est pas Marilyne, ce n'est pas Marilyne qui les a approchés, c'est une collaboratrice. Donc, souvent, ces événements-là, ça s'organise en dehors des heures de bureau, avec des courriels personnels. On sait que, par exemple, Pascal Bérubé, qui était là juste avant moi, est sous enquête, actuellement, par la commissaire à l'éthique, parce qu'il a utilisé son courriel de l'assnat pour des événements douteux. Alors, ce n'est pas elle directement, Marilyne, qui les a invités. C'est juste ça que je voulais dire.

Journaliste : Non, mais ma question, c'est : Comment ça se fait que... juste le seul moyen de vous rencontrer, c'était de payer dans un cocktail de financement, pour vous rencontrer?

Mme Guilbault :Mais elle n'a pas forcément jugé ça, là. Vous tirez cette conclusion-là, mais, comme je vous dis, ces gens là, ils auraient pu m'écrire. Bien, c'est parce que là, elle n'est pas ici. Il faudrait demander à elle. Est-ce qu'elle jugeait que c'est parce que c'était le seul moyen, ou elle s'est dit : Je vais prendre l'ensemble des gens qui gravitent autour de nos dossiers dans Soulanges puis je vais leur offrir d'être présents? Je ne le sais pas, là, comme... Tu sais, moi... Ce n'est pas mon équipe, ce n'est pas moi qui ai fait ces appels-là.

Mais si ces gens là m'avaient fait une demande, après avoir déjà rencontré... Tu sais, ils ont approché Marilyne par eux-mêmes, ils ont... ou ils se sont fait référer par quelqu'un, je ne sais pas exactement, mais, enfin, ils ont décidé... ils ont trouvé que c'était une bonne idée d'approcher Marilyne à cause de la similarité de leur situation, et elle a donné suite à la demande. Elle les a rencontrés en personne et elle a fait des démarches avec mon cabinet par la suite. Donc, ces gens-là ont eu accès au gouvernement, ils ont eu accès au cabinet du ministre des Transports sans payer quoi que ce soit.

Journaliste : Vous avez payé 200 $, vous avez deux minutes avec la ministre. Moi, j'entends ça, j'entends un système, là, c'est un système de... où on monnaie l'accès à un ministre. Vous avez payé, vous avez deux minutes avec la ministre.

Mme Guilbault :Bien là, deux minutes... C'est parce que là, moi, je n'étais pas là, là, c'est toutes des choses qu'on rapporte. Je n'étais pas là, je n'ai pas fait ces appels-là, je n'ai pas parlé à tout ça. Et moi, vous le savez, j'en ai fait plusieurs, activités de financement. Je passe pas mal plus que deux minutes, là. Je parle à tout le monde, je reste longtemps, tu sais, puis je prends le temps qu'il faut, parce que... puis même quand ce n'est pas dans des cocktails de financement. Quand je vais dans des événements, je parle aux gens, je prends le temps. Des fois, s'ils veulent prendre des photos, on prend des photos. S'ils ont un dossier qui n'est pas aux Transports, je le prends en note, mon équipe fait les suivis.

Tu sais, on met du temps pour les gens. Moi, je l'ai dit souvent, là, les gens, là, c'est eux qui paient mon salaire, avec leurs impôts. Moi, ma job, dans la vie, c'est d'être utile pour les gens, de le faire honnêtement, de le faire au mieux de mes compétences, puis c'est ça que je fais au jour le jour. Mais le financement politique, ça fait partie de la vie pour un élu. Puis moi, bien franchement, vous demanderiez, d'après moi, aux 125 élus : Aimeriez-vous ça vous débarrasser du financement? Je pense qu'il y en a plusieurs qui diraient oui, tu sais.

Journaliste : C'est la faute de qui, Mme Guilbault, juste pour préciser? Parce que vous avez dit tantôt qu'il n'y avait pas eu de contact avec votre cabinet avant, justement, ce cocktail de financement là. Donc, est-ce que c'est leur faute qu'ils n'aient pas pu vous rencontrer avant? Est-ce que c'est la faute de l'employée de cabinet de Mme Picard? C'est la faute à qui, cette situation-là?

Mme Guilbault :Bien, il n'y a aucune faute. Moi, je n'emploierais pas le mot «faute», là. Écoutez, c'est des parents endeuillés qui veulent faire avancer une cause. C'est non seulement noble de vouloir faire avancer une cause dans la vie, mais en plus, dans leur cas, très courageux, venir raconter son histoire à chaque fois, comme ça, là. Vous voyez les émotions que ça suscite, si vous avez écouté la commission. Alors, il n'y a aucune faute, pour moi, là-dedans.

Puis j'ai regardé le point de presse des parents ici, tout à l'heure, avec le député de Nelligan, le député libéral, Monsef Derraji, et il y a quelqu'un qui lui a demandé, là : Est-ce que vous aviez demandé à rencontrer la ministre des Transports? Et lui-même dit : Bien là, écoutez, je ne me rappelle pas, je ne pense pas, non, puis, si j'ai eu une demande, c'était peut-être le précédent ministre. Tu sais, lui-même se retrouve sur la sellette de ça, de démontrer si, oui ou non, il a fait la demande. Là, il a l'air de penser qu'il ne m'a pas fait de demande. Moi, en tout cas, je n'en ai pas reçu depuis qu'il a rencontré Marilyne. Tu sais, c'est un malaise inutile. Je trouve que ça ajoute au malheur de ces gens-là, alors qu'ils sont ici pour une cause. Et là on défile tous, ici, pour parler du financement, au lieu de parler de leur cause. Je trouve ça triste.

Des voix : ...

Mme Guilbault :Est-ce qu'il y a d'autres questions sur le financement?

Journaliste : S'excuser et rembourser, est-ce que c'est une possibilité pour vous, leur 200 $?

Mme Guilbault :Bien là, j'ai déjà dit, moi, que je suis désolée de la tournure de la situation, là. Donc, moi je reconnais... Puis je l'ai dit, là, je suis désolée, d'une part, parce que, s'ils se sont sentis mal à l'aise, mais, d'autre part, surtout, pour l'exploitation que les oppositions sont en train de faire de ce sujet-là, qui fait en sorte que je suis ici, avec vous, non pas pour parler du 0,05 %... Puis quand ils sont venus, en point de presse, avec les... quand les oppositions sont venues ici, en point de presse, ce n'était pas pour parler du 0.05 %, c'était pour parler du financement. Alors, ça, ça me désole pour eux. Puis je ne veux vraiment pas leur mettre des mots dans la bouche, mais j'ai l'impression, quand j'entendais, notamment, M. Bittar tout à l'heure... ils repartent chez eux puis ils se disent : Est-ce que ça a atteint pleinement mon objectif? Je ne suis pas certaine. C'est ça que je trouve triste.

Journaliste : ...la question, maintenant... Est-ce qu'ils ont atteint leur objectif? Est-ce que vous allez considérer le 0.05 % maintenant?

Mme Guilbault :Bien, ils ont atteint leur objectif, oui, parce que moi, je leur avais déjà parlé, je suis déjà très consciente de tout ça et je suis retournée parler au père, moi, après la commission, avant qu'on se lance dans les... dans toutes les interventions médiatiques. Je suis retournée le voir. Il m'a tout refait son explication, il m'a tout redit. Puis donc...

Journaliste : À l'automne, vous aviez dit : Il n'est pas question qu'on touche à ça, là. Là, est-ce que votre position a changé?

Mme Guilbault :Bien, effectivement, ça ne fait pas partie de mon plan d'action en sécurité routière. Puis, si vous avez suivi un peu ma commission — j'ai l'impression de radoter, mais j'explique toujours — le but, c'est de sauver des vies, et, avec les 27 mesures, 47 sous-mesures, au total, dans mon plan, on touche... on vient améliorer tellement de choses sur tellement de fronts. J'ai six actes. Je ne vous referai pas toute l'énumération, mais juste abaisser les limites dans toutes les zones scolaires, rendre obligatoires les aménagements dans toutes les zones scolaires, pour les aînés, etc.

Journaliste : ...pourquoi ne pas aller dans cette direction-là?

Mme Guilbault :Bien, c'est qu'il y a plusieurs choses qu'on peut faire pour la sécurité routière. Là, effectivement, je n'ai pas cet élément-là, mais sur les... sur l'alcool au volant, qui est un fléau, on le reconnaît tous, c'est important, on est à... 0,08 %, donc il y en a déjà une, limite. Mais, par ailleurs, le Québec se compare déjà très avantageusement au reste du Canada, très avantageusement. On a le système le plus sévère, par exemple, pour, tu sais, l'éthylomètre obligatoire qu'on installe. Après une première condamnation, c'est un an ou deux ans, une deuxième condamnation, on l'a à vie. Pour le programme de réhabilitation, c'est le plus long puis le plus encadrant.

Des voix : ...

Mme Guilbault :Non, mais écoutez, c'est parce que c'est important, ça. Le programme de réhabilitation après la condamnation, on a le plus long puis le plus encadrant au Canada, les saisies de véhicules parmi les plus longues. Puis, en termes de gens qui ont une tolérance zéro, les nouveaux conducteurs, les jeunes conducteurs, les conducteurs d'autobus, de taxi, de minibus, on est en train de travailler sur les... Bon, je l'oublie. Je veux être certaine. Et les véhicules lourds, il y a une restriction particulière aussi.

Donc, on a énormément de mesures pour contrôler l'alcool au volant, déjà. Ça, je trouve ça important de le dire, quand même, puis de placer ça dans la conversation qu'on est en train d'avoir là-dessus, parce que le Québec est beaucoup plus sévère que les autres provinces et territoires sur une foule d'aspects en matière d'alcool au volant.

(Fin à 16 h 07)

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