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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et M. Andrés Fontecilla, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de logement et d’habitation

Version finale

Le jeudi 8 février 2024, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-trois minutes)

M. Fontecilla : Bonjour, mesdames, messieurs. Toujours content de vous voir en matinée. Écoutez, on est très fiers, nous, à Québec solidaire, d'avoir un débat, finalement, en profondeur sur la crise du logement, ses causes, ses manifestations, ses conséquences ainsi que des possibles solutions. Et on en a beaucoup parlé cette semaine, mais, écoutez, je me sens seul dans ce débat-là, on se sent seuls à Québec solidaire.

Hier, on a présenté la motion du mercredi qui portait sur la surenchère à l'aveugle pour accéder à une propriété. Et on a assisté à une collusion entre la CAQ... et le Parti libéral est contre cette proposition qui facilite l'accès à la propriété. Le Parti québécois n'était même pas là à ce débat-là. D'ailleurs, ils n'étaient même pas là la dernière journée de l'étude du pl 31, alors qu'ils avaient dit que la question de l'habitation allait être une de leurs priorités, mais on les sent pas mal absents, et on se sent tout seul, en général, dans ce débat-là.

Nous, on va continuer nos combats. Nous, on va continuer à se battre avec le gouvernement. On va continuer à faire des propositions constructives. On va revenir avec trois amendements pour la fin du pl 31, là... une meilleure protection pour les locataires aînés, la création d'un registre des baux et des exceptions à la cession du bail, là. Nous, on ne lâche pas, mais on se sent tout seul. Merci.

M. Nadeau-Dubois : Merci, Andrés. Mais d'abord, quelques mots... C'est toujours... Ça commence toujours mal les journées de voir des pertes d'emplois massives, peu importe le secteur, par ailleurs, hein? Mais ce qu'on a du côté de Bell Media ce matin, c'est triste. Je trouvais ça important de commencer par partager toutes les sympathies de Québec solidaire envers les familles qui sont ébranlées aujourd'hui par une perte d'emploi. Perdre une job, ça brasse pas mal une vie, et je trouvais ça important de commencer par ça. C'est des pertes d'emploi qui, encore une fois, nous rappellent qu'il faut des solutions de fond, des solutions structurantes pour la culture, pour les médias. Depuis 2021, maintenant, Québec solidaire, à l'époque, c'était une proposition de ma collègue Catherine Dorion, on relance l'idée d'un fonds des médias. Ce genre de nouvelle là, selon nous, ça ramène à la nécessité d'avoir ce débat-là.

Maintenant, sur la question du logement, permettez-moi d'y revenir. Je pensais à ça cette semaine, puis je me disais : Tu sais, quand tu es dans l'opposition en politique, c'est dur de changer le monde. Quand tu es dans l'opposition en politique, tu aimerais ça régler les problèmes toi-même, puis c'est rare que c'est possible. Ça fait que qu'est-ce que tu peux faire comme opposition? Qu'est-ce que tu peux faire face à une crise de logement qui est épouvantable, qui brise des vies puis qui est en train de dégénérer en crise sociale? Qu'est-ce qu'on peut faire à Québec solidaire? Bien, on peut talonner le gouvernement, mettre de la pression pour qu'il sente la nécessité de poser des vrais gestes, puis on peut faire des propositions. C'est ça qu'on a fait la semaine passée, c'est ce qu'on a fait cette semaine, puis je vous le donne dans le mille, c'est ce qu'on va continuer à faire.

Juste dans les deux premières semaines de la session parlementaire, là, on a mené la bataille, dans le cadre du projet de loi n° 31, pour protéger les droits des locataires et éviter des reculs inacceptables en pleine crise du logement. Et, hier, on a ouvert une nouvelle bataille, celle de l'accès à la propriété. Puis il faut se le dire, les droits des locataires, l'accès à la propriété, là, c'est deux faces d'une même pièce : la crise de l'habitation. Les jeunes familles qui rêvent d'accéder à la propriété, les gens qui sont locataires font tous partie des victimes de la crise de l'habitation qu'on a en ce moment au Québec, puis, à Québec solidaire, c'est tous ces gens-là qu'on va défendre tout au long de la session.

La proposition qu'on a faite hier et qui va être votée ce matin, là, ce n'est pas une solution miracle, ce n'est pas une solution qui va régler à elle seule le problème épouvantable de la spéculation immobilière. Mais s'assurer de la transparence des offres d'achat, là, c'est une solution à coût nul, simple, pragmatique, qui enlèverait du poids sur les épaules de toute une génération de jeunes travailleurs, de jeunes travailleuses qui veulent juste avoir les chances dans la vie que leurs parents ont eue, avoir une job honnête, avec un salaire honnête, puis être capable de s'acheter une maison pour sa petite famille. Ce n'est pas trop demander ça au Québec. En ce moment, ce rêve-là, celui de l'accès à la propriété, il est en train de s'effriter sous nos yeux puis l'effritement de l'accès à la propriété, c'est l'effritement de la classe moyenne au Québec.

On mène la bataille pour les locataires vulnérables, on va aussi continuer à mener la bataille de l'accès à la propriété. Les Québécois et les Québécoises de ma génération ont le droit de rêver de s'acheter une première maison.

Journaliste : Est-ce quevous êtes de ceux qui demandent la démission de la ministre Duranceau?

M. Nadeau-Dubois : Andrés, tu travailles tellement souvent avec.

M. Fontecilla : Écoutez, moi, je pense que Mme Duranceau a été choisie. Le gouvernement de la CAQ est allé la chercher à cause de son profil, et c'est un profil qui représente un certain secteur de la société. Les gens qui, grosso modo, possèdent de l'immobilier, elle se place du côté des possédants. Maintenant, elle a un devoir d'impartialité.  Elle a un devoir d'être équilibrée dans son approche et, malheureusement, jusqu'à présent, là, bien, elle fait, comment dire, elle ne dévie pas de sa trajectoire. Elle fait preuve d'impartialité, elle accentue le déséquilibre existant entre, en particulier, entre les locateurs et les locataires.

Et moi, je ne suis pas là pour demander la démission, je suis là pour lui demander d'être équilibrée en tant que ministre de l'Habitation et faire une vraie job pour l'ensemble de la société québécoise, là, et pour une très grande majorité de 1,3 million de ménages au Québec.

Journaliste : ...qui a fait preuve d'impartialité puis de déséquilibre dans ses positions, vous ne pensez pas...

M. Fontecilla : Je pense que Mme Duranceau est en train de brûler sa dernière cartouche.

Journaliste : ...faites-vous partie de ceux, juste sur ce sujet-là...

M. Nadeau-Dubois : Si on change les gens, mais on ne change pas les idées, on n'avancera pas beaucoup, là. La précédente ministre en Habitation n'était pas bien, bien meilleure, là. Le programme révolutionnaire qu'a lancé Mme Laforest, révolutionnaire, vous irez voir, c'était dans son communiqué de presse, le programme révolutionnaire pour construire des logements abordables au Québec, qu'elle a lancé il y a deux ans, jour pour jour, savez-vous combien de logements ce programme-là a construit en deux ans? Zéro C'est le programme de l'ancienne ministre, qui est administré par la nouvelle ministre. Donc, le problème, ce n'est pas la ministre, le problème, c'est un gouvernement qui a décidé que le logement, ce n'était pas sa priorité.

Journaliste : ...ceux qui disent que des éléments de son projet de loi ouvrent la porte à la corruption, la collusion.

M. Fontecilla : Effectivement, c'est l'amendement qui est arrivé à la toute dernière minute, sans préavis, l'article 37.2. Effectivement, il y a un problème de construction, au Québec, là, il faut construire davantage de logements. Il faut faire en sorte que les approbations municipales, en particulier, soient plus expéditives afin d'accélérer la construction des logements. Mais, nous, lorsqu'on a vu cet article-là arriver, qui n'a pas fait l'objet d'une consultation, hein, il n'y a personne qui a pu se prononcer, et qui introduit des changements majeurs dans tout l'appareillage institutionnel qu'on a mis en place depuis des années pour mieux contrôler le développement de l'habitation au Québec, là, bien, écoutez, ça pose beaucoup de questions. Ça pose des questions pour l'harmonie de notre développement en habitation, mais aussi, différents intervenants l'ont mis de l'avant, ça pose aussi la question de la possibilité de corruption.

Donc, je pense que cet article-là a été introduit et adopté à la va-vite, sans se poser les véritables questions, les véritables problèmes que ça soulève.

M. Nadeau-Dubois : D'ailleurs, c'est pour ces raisons-là qu'on avait voté contre, en commission parlementaire, l'introduction de cet amendement-là.

Journaliste : Sur l'immigration, est-ce que les Québécois accueillent mal les immigrants, si on regarde les résultats de sondages?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je pense que les Québécois, les Québécoises accueillent bien, c'est le gouvernement qui accueille mal. Comment ça se fait qu'on n'a pas mis en place plus de mesures de francisation au Québec? Comment ça se fait qu'on n'a pas mis en place un vrai plan pour régionaliser l'immigration dans toutes les régions au Québec?

Les Québécois, les Québécoises, c'est du monde accueillant. Ils veulent des gens dans leurs régions pour aider, pour amener du monde dans les écoles, pour revitaliser des villes, des villages, mais il faut que le gouvernement fasse sa job. La CAQ, dans les dernières années, a eu une approche complètement improvisée en immigration. Ils ont fait croire au monde qu'ils diminuaient les seuils d'immigration permanente. Pendant ce temps-là, ils nous ont lancé dans un système d'immigration temporaire complètement désordonné et déraisonnable. On le dit depuis des années maintenant : Ce système-là est un échec total.

Journaliste : .Vous allez, aujourd'hui, vous allez recevoir le projet de loi de M. Roberge sur la... qui reconduit la clause dérogatoire. Ce qu'on en comprend, c'est que vous allez appuyer la...

M. Nadeau-Dubois : Non. Ce n'est pas ça, non.

Journaliste : Expliquez-nous votre position là-dessus.

M. Nadeau-Dubois : Mon collègue, Alexandre Leduc, ma collègue, Émilise, aussi l'ont dit, dans les deux derniers jours : Nous, on ne se positionne pas sur un projet de loi qu'on n'a pas vu. C'est une règle d'or, et on la respecte, donc on va commencer...

Journaliste : ...la clause dérogatoire?

M. Nadeau-Dubois : Avec des si, on va très loin. On va commencer par avoir le projet de loi. Lorsqu'on va avoir le projet de loi, on va l'étudier, il y aura une commission parlementaire, et, en temps et lieu, on prendra notre décision, si on l'appuie ou pas. Mon collègue Alexandre a réitéré ce qui est la position de Québec solidaire depuis très longtemps sur la question de la loi no 21 : On est contre la loi no 21, c'est une mauvaise loi pour le Québec, mais c'est des débats qui doivent se faire au Québec, qui doivent être tranchés par les institutions et les chartes québécoises.

Journaliste : ...parler de l'IVAC ou...

M. Nadeau-Dubois : Non, interdit... Non, vous me parlez de ce que vous voulez.

Journaliste : Est-ce qu'on devrait refaire la réforme du ministre Jolin-Barrette?

M. Nadeau-Dubois : Vous faites allusion à la question du délai, là, qu'on...

Journaliste : Oui.

M. Nadeau-Dubois : Lorsque cette loi-là a été adoptée, ma collègue Christine Labrie avait partagé ses craintes à Simon Jolin-Barrette en disant : Attention, là! Mettre une date de péremption, comme ça, sur le soutien aux victimes d'actes criminels, est-ce que c'est vraiment une bonne idée? De toute évidence, on a aujourd'hui un exemple de rigidité du régime qui nous fait nous poser des questions.

Nous, on invite le ministre à de l'ouverture, de la souplesse, de la compassion et à voir qu'est-ce qu'on peut faire, au Québec, pour ne pas laisser tomber des victimes d'actes criminels. Parce que la souffrance humaine, ça n'a pas toujours une date de fin très claire, on peut traîner avec soi des traumatismes pendant très, très longtemps, voire même pendant toute une vie. Puis nous, on avait déjà exprimé ces craintes-là, puis, malheureusement, elles sont confirmées par ce qu'on apprend aujourd'hui.

Journaliste : ...indemnisées depuis deux ans, cinq ans, huit ans, là, qui reçoivent, ces jours-ci, des lettres par la poste qui leur disent : En octobre 2024, c'est fini, les indemnisations, à moins que vous retourniez au travail, là, vous allez en avoir pendant deux ans. Est-ce qu'une lettre, c'est le bon moyen d'aviser une personne de cette réalité-là?

M. Nadeau-Dubois : C'est une bonne question. Moi, dans ces situations-là, j'essaie de me mettre dans la peau des gens, puis, si j'étais dans cette situation-là, je ne suis pas sûr qu'une lettre... je ne suis pas sûr que je trouverais ça très chaleureux.

Journaliste : ...Parti québécois minoritaire dépose, évidemment

projet de loi pour enclencher un référendum, est-ce que Québec solidaire va l'appuyer?

M. Nadeau-Dubois : S'il y a un gouvernement minoritaire, s'il dépose...

Journaliste : ...à M. St-Pierre Plamondon hier. Donc, un Parti québécois minoritaire aurait-il l'appui de Québec solidaire pour enclencher un référendum?

M. Nadeau-Dubois : Bien, nous, on a toujours dit : S'il y a une démarche d'accession à l'indépendance au Québec, Québec solidaire sera dans le camp du Oui, ça, c'est certain, peu importe le parti qui initie cette démarche-là.

Journaliste : ...

M. Nadeau-Dubois : Oui, puis c'est une question à laquelle on a répondu à de nombreuses reprises dans les dernières années. Nous, on a la démarche qui est la nôtre, qui est une démarche inclusive, démocratique, de dialogue avec les Premières Nations, mais, s'il y avait référendum au Québec, Québec solidaire serait dans le camp du Oui.

Journaliste : ...est-ce que vous seriez pour... le Parti Québécois, qu'il y en ait un?

M. Nadeau-Dubois : Oui, mais là, écoutez, là, vous me demandez de me positionner sur un projet de loi qui n'existe pas, déposé par un gouvernement qui n'existe pas, ça fait que, tu sais, si... Moi, je vous dis, la position de principe de notre parti, c'est que, s'il y a une démarche d'accession à l'indépendance, on va être dans le camp du Oui. Après ça, on va attendre de voir qu'est-ce qui va se passer dans l'avenir.

Journaliste : ...un référendum?

M. Nadeau-Dubois : S'il y a référendum au Québec, Québec solidaire va être dans le camp du Oui.

Journaliste : ...

M. Nadeau-Dubois : Mais là, mettons, on a-tu la balance du pouvoir tout seul ou il y a-tu des indépendants? M. Duhaime a-tu des députés dans ce scénario-là? Non, mais, sérieusement, s'il y a une démarche... s'il y a une démarche d'accession à l'indépendance au Québec, même si elle n'est pas menée par Québec solidaire, Québec solidaire va être dans le camp du Oui.

Journaliste : Juste pour revenir sur BCE, est-ce qu'on est en train d'assister, en Amérique du Nord, un peu la même situation que l'industrie du textile dans les années 90, c'est-à-dire une mort lente? Parce que les géants américains sont en train d'avaler tout ce qui se fait au niveau du média, entre autres, le streaming.

M. Nadeau-Dubois : Bien, il y a un effritement qui est... qui est lent, mais pas si lent que ça, là. Il y a une... Il y a une accélération, là, dans les dernières années, de l'effritement du milieu des médias...

Journaliste : ...

M. Nadeau-Dubois : Pardon?

Journaliste : ...de l'information à l'écrit, BCE vient de vendre 26 stations de radio...

M. Nadeau-Dubois : Non, mais, justement, je dis que c'est lent, mais pas si lent que ça dans la mesure où on sent... on sent que ça s'accélère. C'est précisément ce que je suis en train de dire. On sent que cet effritement-là s'accélère, et il faut des mesures fortes, structurantes. Nous, l'idée qu'on a lancée, puis on n'a pas la prétention d'avoir toutes les solutions, mais on a fait une proposition dans les dernières années, et c'est bien avant les décisions de Meta de bloquer des nouvelles, hein, c'était d'utiliser la fiscalité pour imposer ces multinationales-là puis utiliser les revenus de cette fiscalité-là pour soutenir les médias et la culture québécoise.

Journaliste : Sur l'aide médicale à mourir, comment vous avez trouvé la réponse de Justin Trudeau, hier, qui a dit : Bien, c'est des questions difficiles, on va continuer à réfléchir là-dessus?

M. Nadeau-Dubois : Je n'ai pas entendu la réponse de M. Trudeau.

Journaliste : C'était pas mal ça.

M. Nadeau-Dubois : C'était pas mal ça? Bien, nous, à Québec solidaire, tu sais, nous, on est... Puis je pense que c'est un... Ça, c'est un consensus transpartisan au Québec, il y a une... il y a une démarche québécoise sur l'aide médicale à mourir puis il y a une... il y a une spécificité québécoise qui, depuis longtemps, s'est exprimée sur cette question-là. Nous, on souhaite que le Québec reste fidèle à cette tradition québécoise, où on a été des précurseurs puis on a fait les choses à notre rythme à nous puis à notre manière à nous. On appuie la démarche de gouvernement du Québec envers le gouvernement fédéral pour s'assurer qu'on avance, dans ce débat sensible, à la vitesse qui est celle des Québécois, des Québécoises.

La Modératrice : Peut-être une dernière en français.

Journaliste : ...de ne pas avoir été invités, hier, à la conférence de presse? Jusqu'à maintenant, c'était toujours transpartisan.

M. Nadeau-Dubois : Honnêtement, là, si on avait été invités, on serait sans doute allés, mais on est d'accord sur le fond. La position que défend le gouvernement, c'est une position qui est issue d'un processus transpartisan. Qu'il y ait eu un petit point de presse sans nous autres, bien honnêtement, est-ce que ça nous a froissés? Non.

Journaliste : ...vous avez évoqué pour... lors de votre motion, là, pour mettre fin aux...

M. Nadeau-Dubois : Surenchères à l'aveugle.

Journaliste : Surenchères à l'aveugle, merci.

M. Nadeau-Dubois : On peut dire, à l'inverse, la transparence des offres d'achat.

Journaliste : Donc... j'étais un peu étonné. J'ai entendu des bribes de votre discours, où vous avez parlé qu'il fallait avoir un marché capitaliste plus transparent...

M. Nadeau-Dubois : 100 %. 100 %.

Journaliste : ...c'est assez loin de la rhétorique de Québec solidaire, qui n'a jamais été un très grand fan du capitalisme de laisser-aller. C'est quoi, l'objectif d'utiliser ce genre d'argumentaire là dans un cas très, très précis?

M. Nadeau-Dubois : On a face à nous un gouvernement de la CAQ qui, sur bien des problèmes, nous dit : Le marché va s'en occuper. Les gens qui gouvernent le Québec, c'est des gens qui croient à ça, eux autres, que le libre marché capitaliste, ça peut régler nos problèmes. J'ai pas mal plus de doutes sur cette question-là que François Legault. Mais, si on croit vraiment que le marché libre, c'est un système qui fonctionne, bien, c'est quoi, un des principes fondamentaux d'un libre marché? C'est la transparence des informations, un marché opaque, où les acheteurs ne connaissent pas le juste prix, ce n'est pas libre marché, c'est un marché qui manque de transparence. Le système actuel, là, ce n'est pas un système qui récompense le juste prix d'une maison, c'est un système qui récompense la personne qui est prête à surpayer le plus par rapport au prix affiché.

Ça fait que notre proposition, c'est une proposition qui veut, au contraire, ramener le marché de l'immobilier, en effet, vers quelque chose qui ressemble un peu plus à un marché libre, transparent. Puis ça, c'est pas mal fidèle à l'esprit même d'une économie capitaliste. Nous, on a bien des critiques de ce système-là. François Legault, c'est un grand fan, je ne comprends pas pourquoi il est contre notre proposition.

Journaliste : ...idéologique de vos adversaires...

M. Nadeau-Dubois : Bien, moi, j'essaie de faire comprendre au gouvernement que j'ai devant moi, pourquoi notre solution, je pense, est une bonne solution, puis, en effet, on utilise des arguments qu'on se dit qui ont peut-être des chances de les convaincre. Moi, voir un parti qui croit au libre marché appuyer un système qui cache aux acheteurs le juste prix du bien qu'ils tentent d'acheter, je ne comprends pas ça.

Journaliste : ...

Journaliste : Pour l'accès aux médecins de famille, est-ce que Québec solidaire appliquerait le projet de loi 20, la loi 20 du docteur Barrette pour les forcer à prendre plus de patients?

M. Nadeau-Dubois : Nous, on est pour que les médecins de famille en fassent plus pour les patients vulnérables.

Journaliste : Est-ce qu'on devrait les forcer?

M. Nadeau-Dubois : Mais moi, je vous pose une question : Que fait-on avec les 500 médecins qui se sont désaffiliés puis qui sont allés au privé? Pourquoi est-ce que ceux-là sont dispensés de cet effort collectif de prendre en charge les personnes les plus vulnérables? Donc, nous, demander que les médecins fassent leur part pour les personnes vulnérables, on n'a rien contre ça, on est même pour, mais il y a un angle mort, dans ce débat-là, avec 500 médecins qui ont fait sécession du système public. Ça, c'est des bras qu'on perd puis qui pourraient aider à prendre en charge les patients vulnérables. Je pense que c'est un des angles morts de la démarche du ministre.

Journaliste : Est-ce que les médecins devraient être... de l'État, l'ensemble des médecins de famille?

M. Nadeau-Dubois : Notre position, là-dessus, c'est qu'on est pour un mode de rémunération mixte où il y aurait, oui, une part de salariat, mais aussi une part de rémunération à l'acte et même de rémunération par capitation, dépendamment de la spécialité, dépendamment du médecin.

Journaliste : Mr. Roberge will repeat today that Bill 21 is one of the most important pieces of legislation of the Legault Government and the notwithstanding clause is there to protect it and protect the nation. What's wrong with this message?

M. Nadeau-Dubois : Well, first of all, Bill 21 is a bad bill for Québec, we are against it. We also think that debate has to be done here, in Québec, and it has to be decided by Québec's legitimate institutions and charter. That's been our position since day one. Of course, we haven't seen the bill of Mr. Roberge, and we can't have a position on it, but I don't think taking out fundamental rights of Quebeckers is something to be proud of in Québec.

Journaliste : But Mr. Leduc explained us yesterday, clearly that you'll support the renewal of the notwithstanding clause because of the Canadian charter...

M. Nadeau-Dubois : Yes, of the Canadian charter.

Journaliste : ...because you are not in favor.

M. Nadeau-Dubois : Yes, but we also think it is imperative that Bill 21 is submitted to the Québec charter of rights and freedoms. That was our position when the bill was adopted, it's our position now. And we want Bill 21 to be subjected to the examination of Québec courts, under the light of the Québec charter of rights and freedoms, which was adopted before the Trudeau charter.

Journaliste : And when the bill is tabled, will you... The last time this happened with... in the liberal years, it was a debate about the bill to renew. Will you ask for a «commission parlementaire» once the... the renewal?

M. Nadeau-Dubois : No, we expect the bill to be debated according to the regular process here, at the National Assembly. So, yes.

Journaliste : So, people will be able to express their views...

M. Nadeau-Dubois : Oh! so your question is about, specifically, a consultation?

Journaliste : ...

M. Nadeau-Dubois : Well, those discussions will happen between the parliamentary leaders of the parties.

Journaliste : What makes Bill 21 a bad piece of legislation?

M. Nadeau-Dubois : You know, the religion you have in your life shouldn't be an obstacle to do the job you want. It's as simple as that.

Journaliste : Laval tragedy, is there like a... is this incoherent for you to have this one year anniversary, which is not an anniversary but... and to discuss about the deadline of compensations for victims?

M. Nadeau-Dubois : You know, that's a... there is no specific date to end the suffering if you lost someone or if you are hurt or traumatized by a criminal act. We had a lot of doubts about that part of the law when it was adopted. I think, the debate we are seeing today is an example that maybe we should be more open and more flexible.

Journaliste : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 45)

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