L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé, M. André Fortin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé, M. André Fortin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Version finale

Le mercredi 31 janvier 2024, 13 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures cinq minutes)

La Modératrice : Bonjour, tout le monde. Bienvenue à ce point de presse de Québec solidaire. Prendront la parole les trois députés de l'opposition, porte-parole en matière de santé, M. Vincent Marissal, M. Joël Arseneau, M. André Fortin et également M. Denis Charette, président du comité 24 Heures Urgence d'agir et M. Denis Lacasse, maire de la ville de Rivière-Rouge. Merci.

M. Marissal : Bon. Alors, merci. Merci d'être là. Merci surtout aux gens de s'être déplacés, pour la plupart des gens du nord de la 117. Merci d'être là. Je comprends votre situation qui est assez grave. Vous n'êtes pas les seuls au Québec, cela dit, qui font face à des fermetures, des bris de services. Malheureusement, ça se multiplie. J'ai déposé, moi, ce matin, une pétition à l'Assemblée nationale, pétition de presque 8 000 noms, quand même, c'est significatif en termes de pétition, réclamant essentiellement qu'on rouvre et qu'on ne ferme pas, donc, les urgences de l'hôpital de Rivière-Rouge. Ça commence demain, de nuit. Donc, on ampute un service essentiel, inutile de le dire, un service essentiel à ces gens-là, en pleine nuit, en plein hiver, avec aucune espèce de promesse ni de perspective de réouverture à court terme. Alors, je laisse donc la parole aux gens qui sont concernés sur leur terrain et leurs représentants. Puis je commence par M. le maire de Rivière-Rouge. Allez-y. Je vous en prie.

M. Lacasse (Denis) : Bonjour à tous! Je voudrais vous parler aujourd'hui. On est quand même une délégation d'une dizaine, là, de Rivière-Rouge, de la vallée de la Rouge. Si on parle, je veux dire, depuis un an, on a commencé à travailler un comité santé pour Rivière-Rouge. Ça représente huit municipalités, huit maires qui partent de La Conception, Labelle, Minerve jusqu'au lac Saguay. C'est important. On veut travailler avec le CISSS pour avancer, puis pour garder notre hôpital ouvert parce qu'on sait très bien, je veux dire, que s'il y a fermeture à partir demain, exemple, 12 heures, qu'ils parlent, on sait très bien, je veux dire, qu'on va se ramasser, je veux dire, avant longtemps, ça va être plus que 12 heures parce que vers 4, 5 heures l'après-midi, ils vont nous annoncer qu'il faut quitter, puis revenir le lendemain. Puis la distance qu'il faut parcourir, je veux dire, ça n'a aucun sens, je veux dire, pour les soins de santé. On est quand même dans une région, exemple, qui a quasiment le tiers de personnes, exemple de 65 ans et plus. On parle d'au-dessus de 2 000 kilomètres carrés, de l'hôpital de Sainte-Agathe à Mont-Laurier. Il faut absolument, je veux dire, qu'on se prenne en main. Il faut avoir des conditions gagnantes. C'est ça que les huit maires demandent, je veux dire, au CISSS des Laurentides. On va travailler fort. On sait que... On a su aujourd'hui que le... Vu que le comité, on... Vous, c'est la CAQ? Non pas, c'est le... Excusez-moi. O.K. Ils ont déposé une motion, ça n'a pas... Ça a été refusé par le parti de la CAQ, exemple. Puis on va... On s'en attendait, O.K. Mais il faut continuer à travailler fort, je veux dire, puis on ne lâchera pas pour les citoyens de la vallée de la Rouge. Merci.

Des voix : ...

M. Charette (Denis) : Merci beaucoup. Je viens présenter... représenter une population de 15 000 habitants. Il y a une pétition de 8 500 noms approximativement, M. Marissal l'a mentionné. Il y a eu une marche de 2 000 personnes, malgré la tempête, qui se sont présentées à Rivière-Rouge pour signifier aussi CISSS, pour signifier à M. Dubé, ministre de la Santé qu'on est contre la fermeture. On met en péril la vie de nos gens, on met en péril la santé de nos gens. Puis les différentes associations qui nous ont communiqué sont unanimes, il va y avoir des décès. Les délais... C'est une grande région. Rivière-Rouge, à 65 kilomètres de Mont-Laurier, 85 kilomètres de Sainte-Agathe, mais si on va plus en région, dans les municipalités de Labelle, Nominingue, Lac Saguay, l'Ascension, on se retrouve avec des délais, une heure, une heure et demie en ambulance pour amener des services de santé au niveau de la population.

C'est inadmissible. On demande à M. Dubé est-ce qu'il est prêt à prendre la responsabilité des décès possibles sur le territoire? Nous dire qu'on va avoir accès à des services de qualité? On a déjà accès à des services de qualité. C'est l'accessibilité aux services, et l'urgence fait partie d'un besoin, d'un droit auprès de la population. Donc, je demande à M. Dubé de se prononcer, puis de s'engager à maintenir l'urgence ouverte, puis de travailler avec nous pour trouver des pistes de solutions. Merci.

La Modératrice : ...M. Fortin.

M. Fortin :Oui, merci. Bien, d'abord, ça nous fait plaisir, au Parti libéral, de pouvoir appuyer les... la démarche ici, aujourd'hui, là. Quand il y a 7 521 personnes qui se donnent la peine de signer une pétition, quand il y a 2 000 personnes qui se présentent à une marche, c'est parce que ce sont des gens qui sont inquiets pour leurs services de santé et ils savent qu'il y a un danger pour leur population à devoir faire des longs trajets en période hivernale, la nuit, avant d'obtenir des services de santé.

M. Dubé doit agir tout de suite. On ne peut pas sacrifier les gens de Rivière-Rouge. Quand on perd un service comme celui-là en milieu rural, et là je parle d'expérience, comme député d'un milieu rural, là, c'est extrêmement difficile de le retrouver par la suite. Alors, je comprends parfaitement l'inquiétude des gens de Rivière-Rouge. Et de ne pas avoir un signal clair, un engagement clair de la part du gouvernement, à ce moment-ci, que le message a été entendu, qu'il y aura des modifications, que le service va reprendre, c'est inacceptable pour nous.

La Modératrice : M. Arseneau.

M. Arseneau : Je viens de mettre la petite pine de Rivière-Rouge. Moi, aujourd'hui, je suis Rivière-Rouge puis j'invite tous les Québécois qui habitent les régions à être Rivière-Rouge aujourd'hui parce que c'est le début de quelque chose qu'il faut absolument enrayer, c'est-à-dire la réduction des services de santé, des services essentiels, des services d'urgence la nuit dans les régions du Québec. On ne peut pas gérer le système de santé au Québec par attrition, se dire qu'on a une pénurie de main-d'oeuvre puis de regarder vaguement les solutions possibles puis dire : Bien, la solution la plus simple, la plus économique, bien, c'est évidemment de rationaliser, c'est de couper les services. On ne peut pas accepter qu'on gère un service essentiel de l'État en fermant tout simplement les livres, en fermant les portes pour une durée indéterminée. Imaginez-vous quand on va vouloir rouvrir, si toutefois c'est la volonté réelle du gouvernement, ça risque d'être beaucoup plus difficile de restructurer un service dans x nombre de mois ou d'années que de le maintenir aujourd'hui. Donc, je pense qu'on n'a pas été au bout de l'exercice pour maintenir ces services essentiels là.

Quand j'entends dire que... En fait, c'est une population de 15 000 habitants qui est desservie. Moi, aux Îles-de-la-Madeleine, c'est 13 000 habitants qu'on dessert, puis les gens d'Abitibi qui sont dans des villages de 200, 3 000, 15 000 habitants, ils vont subir exactement le même sort parce que la recette qu'on est en train d'utiliser là, là, bien évidemment, si elle fonctionne puis si les gens ici baissent les bras, bien, on commence à voir le début de la fin de l'occupation dynamique de nos territoires. C'est une question d'attractivité aussi. C'est une question de dynamique économique et sociale. C'est surtout une question de services publics essentiels. C'est une question de sécurité, c'est une question de santé. La vie des gens est mise à risque, et ça, c'est inacceptable. C'est la raison pour laquelle on est ici.

Il y a une pétition qui a été déposée aujourd'hui. Il y en a une autre qui est encore en ligne sur le site de l'Assemblée nationale. On continue, on peut continuer de signer cette pétition-là parce qu'on continue de mettre la pression sur le gouvernement pour qu'il recule, qu'il change d'idée puis qu'il donne les services à la population à laquelle... auxquels on est en droit de s'attendre. Merci.

La Modératrice : Peut-être, M. Marissal, un petit mot de la fin, brièvement.

M. Marissal : Oui. Bien, je tiens à préciser d'abord que personne n'a payé 100 $ pour nous rencontrer. Elle était trop facile.

Plus sérieusement, je l'ai dit au début, ces gens-là sont venus jusqu'ici, là, pour nous parler. C'est la maison du peuple ici, il faut les entendre, il faut les entendre. Je demande à M. Dubé de rencontrer ces gens-là. La demande a été faite. Je demande à la CAQ d'entendre les revendications de ces gens-là.

Je termine là-dessus, là. Imaginez, vous habitez Rivière-Rouge ou à côté de Rivière-Rouge, je connais bien ce coin-là, il y a de la neige l'hiver, il fait frette, puis la route principale, c'est la 117. Vous avez un malaise, vous ne vous sentez pas bien. Votre père a un malaise, il ne se sent pas bien. Signes d'affaissement. Vous suspectez une crise cardiaque, un infarctus, un AVC. Il faut embarquer dans l'auto puis monter 80 kilomètres au nord, à Mont-Tremblant, sur la 117. Imaginez le stress. Imaginez à quel point on met ces gens-là en danger. Je pourrais vous parler aussi de femmes qui sont sur le point d'accoucher, qui vivent un stress épouvantable. Ce scénario-là se répète malheureusement dans beaucoup trop de régions au Québec. Il faut que ça cesse. Joël l'a dit, on va continuer de se battre pour ces gens-là. Puis merci encore d'être là puis merci de vous battre aussi parce que ça fait boule de neige, ça. Merci.

La Modératrice : Merci à tout le monde. C'est ce qui met fin au point de presse.

(Fin à 13 h 13)