(Treize heures cinq minutes)
La Modératrice : Bonjour,
tout le monde. Bienvenue à ce point de presse de Québec solidaire. Prendront la
parole les trois députés de l'opposition, porte-parole en matière de santé, M.
Vincent Marissal, M. Joël Arseneau, M. André Fortin et également M. Denis
Charette, président du comité 24 Heures Urgence d'agir et M. Denis
Lacasse, maire de la ville de Rivière-Rouge. Merci.
M. Marissal : Bon.
Alors, merci. Merci d'être là. Merci surtout aux gens de s'être déplacés, pour
la plupart des gens du nord de la 117. Merci d'être là. Je comprends votre
situation qui est assez grave. Vous n'êtes pas les seuls au Québec, cela dit,
qui font face à des fermetures, des bris de services. Malheureusement, ça se
multiplie. J'ai déposé, moi, ce matin, une pétition à l'Assemblée nationale,
pétition de presque 8 000 noms, quand même, c'est significatif en
termes de pétition, réclamant essentiellement qu'on rouvre et qu'on ne ferme
pas, donc, les urgences de l'hôpital de Rivière-Rouge. Ça commence demain, de
nuit. Donc, on ampute un service essentiel, inutile de le dire, un service
essentiel à ces gens-là, en pleine nuit, en plein hiver, avec aucune espèce de
promesse ni de perspective de réouverture à court terme. Alors, je laisse donc
la parole aux gens qui sont concernés sur leur terrain et leurs représentants.
Puis je commence par M. le maire de Rivière-Rouge. Allez-y. Je vous en prie.
M. Lacasse (Denis) : Bonjour
à tous! Je voudrais vous parler aujourd'hui. On est quand même une délégation d'une
dizaine, là, de Rivière-Rouge, de la vallée de la Rouge. Si on parle, je veux
dire, depuis un an, on a commencé à travailler un comité santé pour
Rivière-Rouge. Ça représente huit municipalités, huit maires qui partent de La
Conception, Labelle, Minerve jusqu'au lac Saguay. C'est important. On veut
travailler avec le CISSS pour avancer, puis pour garder notre hôpital ouvert
parce qu'on sait très bien, je veux dire, que s'il y a fermeture à partir
demain, exemple, 12 heures, qu'ils parlent, on sait très bien, je veux
dire, qu'on va se ramasser, je veux dire, avant longtemps, ça va être plus que
12 heures parce que vers 4, 5 heures l'après-midi, ils vont nous
annoncer qu'il faut quitter, puis revenir le lendemain. Puis la distance qu'il
faut parcourir, je veux dire, ça n'a aucun sens, je veux dire, pour les soins
de santé. On est quand même dans une région, exemple, qui a quasiment le tiers
de personnes, exemple de 65 ans et plus. On parle d'au-dessus de 2 000 kilomètres
carrés, de l'hôpital de Sainte-Agathe à Mont-Laurier. Il faut absolument, je
veux dire, qu'on se prenne en main. Il faut avoir des conditions gagnantes. C'est
ça que les huit maires demandent, je veux dire, au CISSS des Laurentides. On va
travailler fort. On sait que... On a su aujourd'hui que le... Vu que le comité,
on... Vous, c'est la CAQ? Non pas, c'est le... Excusez-moi. O.K. Ils ont déposé
une motion, ça n'a pas... Ça a été refusé par le parti de la CAQ, exemple. Puis
on va... On s'en attendait, O.K. Mais il faut continuer à travailler fort, je
veux dire, puis on ne lâchera pas pour les citoyens de la vallée de la Rouge.
Merci.
Des voix : ...
M. Charette (Denis) : Merci
beaucoup. Je viens présenter... représenter une population de 15 000 habitants.
Il y a une pétition de 8 500 noms approximativement, M. Marissal
l'a mentionné. Il y a eu une marche de 2 000 personnes, malgré la
tempête, qui se sont présentées à Rivière-Rouge pour signifier aussi CISSS,
pour signifier à M. Dubé, ministre de la Santé qu'on est contre la
fermeture. On met en péril la vie de nos gens, on met en péril la santé de nos
gens. Puis les différentes associations qui nous ont communiqué sont unanimes,
il va y avoir des décès. Les délais... C'est une grande région. Rivière-Rouge,
à 65 kilomètres de Mont-Laurier, 85 kilomètres de Sainte-Agathe, mais
si on va plus en région, dans les municipalités de Labelle, Nominingue, Lac
Saguay, l'Ascension, on se retrouve avec des délais, une heure, une heure et
demie en ambulance pour amener des services de santé au niveau de la
population.
C'est inadmissible. On demande à M. Dubé
est-ce qu'il est prêt à prendre la responsabilité des décès possibles sur le
territoire? Nous dire qu'on va avoir accès à des services de qualité? On a déjà
accès à des services de qualité. C'est l'accessibilité aux services, et l'urgence
fait partie d'un besoin, d'un droit auprès de la population. Donc, je demande à
M. Dubé de se prononcer, puis de s'engager à maintenir l'urgence ouverte,
puis de travailler avec nous pour trouver des pistes de solutions. Merci.
La Modératrice : ...M.
Fortin.
M. Fortin :Oui, merci. Bien, d'abord, ça nous fait plaisir, au Parti
libéral, de pouvoir appuyer les... la démarche ici, aujourd'hui, là. Quand il y
a 7 521 personnes qui se donnent la peine de signer une pétition,
quand il y a 2 000 personnes qui se présentent à une marche, c'est
parce que ce sont des gens qui sont inquiets pour leurs services de santé et
ils savent qu'il y a un danger pour leur population à devoir faire des longs
trajets en période hivernale, la nuit, avant d'obtenir des services de santé.
M. Dubé doit agir tout de suite. On ne
peut pas sacrifier les gens de Rivière-Rouge. Quand on perd un service comme
celui-là en milieu rural, et là je parle d'expérience, comme député d'un milieu
rural, là, c'est extrêmement difficile de le retrouver par la suite. Alors, je
comprends parfaitement l'inquiétude des gens de Rivière-Rouge. Et de ne pas
avoir un signal clair, un engagement clair de la part du gouvernement, à ce
moment-ci, que le message a été entendu, qu'il y aura des modifications, que le
service va reprendre, c'est inacceptable pour nous.
La Modératrice : M. Arseneau.
M. Arseneau : Je viens de
mettre la petite pine de Rivière-Rouge. Moi, aujourd'hui, je suis Rivière-Rouge
puis j'invite tous les Québécois qui habitent les régions à être Rivière-Rouge
aujourd'hui parce que c'est le début de quelque chose qu'il faut absolument
enrayer, c'est-à-dire la réduction des services de santé, des services
essentiels, des services d'urgence la nuit dans les régions du Québec. On ne
peut pas gérer le système de santé au Québec par attrition, se dire qu'on a une
pénurie de main-d'oeuvre puis de regarder vaguement les solutions possibles
puis dire : Bien, la solution la plus simple, la plus économique, bien,
c'est évidemment de rationaliser, c'est de couper les services. On ne peut pas
accepter qu'on gère un service essentiel de l'État en fermant tout simplement
les livres, en fermant les portes pour une durée indéterminée. Imaginez-vous
quand on va vouloir rouvrir, si toutefois c'est la volonté réelle du
gouvernement, ça risque d'être beaucoup plus difficile de restructurer un
service dans x nombre de mois ou d'années que de le maintenir aujourd'hui.
Donc, je pense qu'on n'a pas été au bout de l'exercice pour maintenir ces
services essentiels là.
Quand j'entends dire que... En fait, c'est
une population de 15 000 habitants qui est desservie. Moi, aux
Îles-de-la-Madeleine, c'est 13 000 habitants qu'on dessert, puis les
gens d'Abitibi qui sont dans des villages de 200, 3 000,
15 000 habitants, ils vont subir exactement le même sort parce que la
recette qu'on est en train d'utiliser là, là, bien évidemment, si elle
fonctionne puis si les gens ici baissent les bras, bien, on commence à voir le
début de la fin de l'occupation dynamique de nos territoires. C'est une
question d'attractivité aussi. C'est une question de dynamique économique et sociale.
C'est surtout une question de services publics essentiels. C'est une question
de sécurité, c'est une question de santé. La vie des gens est mise à risque, et
ça, c'est inacceptable. C'est la raison pour laquelle on est ici.
Il y a une pétition qui a été déposée
aujourd'hui. Il y en a une autre qui est encore en ligne sur le site de
l'Assemblée nationale. On continue, on peut continuer de signer cette
pétition-là parce qu'on continue de mettre la pression sur le gouvernement pour
qu'il recule, qu'il change d'idée puis qu'il donne les services à la population
à laquelle... auxquels on est en droit de s'attendre. Merci.
La Modératrice : Peut-être,
M. Marissal, un petit mot de la fin, brièvement.
M. Marissal : Oui. Bien, je
tiens à préciser d'abord que personne n'a payé 100 $ pour nous rencontrer.
Elle était trop facile.
Plus sérieusement, je l'ai dit au début,
ces gens-là sont venus jusqu'ici, là, pour nous parler. C'est la maison du
peuple ici, il faut les entendre, il faut les entendre. Je demande à M. Dubé de
rencontrer ces gens-là. La demande a été faite. Je demande à la CAQ d'entendre
les revendications de ces gens-là.
Je termine là-dessus, là. Imaginez, vous
habitez Rivière-Rouge ou à côté de Rivière-Rouge, je connais bien ce coin-là,
il y a de la neige l'hiver, il fait frette, puis la route principale, c'est la
117. Vous avez un malaise, vous ne vous sentez pas bien. Votre père a un
malaise, il ne se sent pas bien. Signes d'affaissement. Vous suspectez une
crise cardiaque, un infarctus, un AVC. Il faut embarquer dans l'auto puis
monter 80 kilomètres au nord, à Mont-Tremblant, sur la 117. Imaginez le
stress. Imaginez à quel point on met ces gens-là en danger. Je pourrais vous
parler aussi de femmes qui sont sur le point d'accoucher, qui vivent un stress
épouvantable. Ce scénario-là se répète malheureusement dans beaucoup trop de
régions au Québec. Il faut que ça cesse. Joël l'a dit, on va continuer de se
battre pour ces gens-là. Puis merci encore d'être là puis merci de vous battre
aussi parce que ça fait boule de neige, ça. Merci.
La Modératrice : Merci à tout
le monde. C'est ce qui met fin au point de presse.
(Fin à 13 h 13)