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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition

Version finale

Le mardi 30 janvier 2024, 11 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures quarante-quatre minutes)

M. St-Pierre Plamondon :Bonjour, tout le monde. Très content de vous revoir. Désormais, on est en mode efficacité pour les points de presse, donc je ferai une intervention courte, simplement pour vous dire qu'on a une motion aujourd'hui qui porte sur l'éthique.

Donc, on demande ce matin que l'Assemblée nationale réitère que le financement politique, lorsqu'il est mené dans des circonstances qui peuvent prêter à des conflits d'intérêts ou à l'apparence de conflits d'intérêts, et qui, donc, contribuent à la perte de confiance dans la population, que le financement politique ne devrait pas placer les élus en conflit d'intérêts. Et donc on demande l'application des recommandations de la commission Charbonneau sur le financement politique, et tout particulièrement les recommandations 54 et 60 sur la confiance de la population envers les élus. Parce qu'évidemment qu'un élu ne devrait pas envoyer de message à des élus municipaux en disant : Quelle belle occasion de faire avancer ton dossier. Quelle belle occasion de rencontrer la ministre que tu n'as jamais réussi à rencontrer, si tu nous offres le 100 $ et que tu participes à notre cocktail de financement. Ce n'est pas acceptable. C'est contre les recommandations et la philosophie du rapport Charbonneau.

Et on ne veut pas revenir aux années Charest. Je comprends que ce sont des dons de 100 $. Ce n'est pas exactement ce qu'on avait découvert à la commission Charbonneau, mais c'est le même problème de monnayer de l'influence, de lier le financement des partis politiques avec l'accès aux élus ou la possibilité de faire avancer ses dossiers. Et ça, c'est inacceptable.

Journaliste : Est-ce que ça devrait être interdit d'appâter les donateurs avec la présence de ministres dans des activités de financement?

M. St-Pierre Plamondon : Totalement. Et je m'engage : un gouvernement du Parti québécois va interdire aux ministres d'aller dans les cocktails de financement. Point final.

Journaliste : Pourquoi?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, parce qu'à ce moment-là, il n'y a pas de... On ne peut pas s'imaginer faire avancer son dossier auprès du ministre, il n'est pas là. Et on communiquera très clairement... Qu'il y ait des cocktails, où les gens parlent d'idées politiques, là, on ne veut pas non plus supprimer la liberté d'expression ou de réflexion. Simplement, il faut que ce soit clair, si vous voulez rencontrer un élu puis si vous voulez faire avancer un dossier, il a un bureau pour ça, puis, aux cocktails, bien, on parle plus d'idées politiques, d'orientations. C'est un échange, mais ce n'est pas là qu'on avance les dossiers. Et les ministres du Parti québécois ne seront...

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon :Pardon?

Journaliste : Ça ne s'est jamais fait dans l'histoire du Parti québécois?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, ce que je constate, c'est que les recommandations de la commission Charbonneau, au point 57, soulèvent qu'on devrait retirer les ministres complètement, puis je constate que ça n'a pas changé, là. Donc, nous, on va le changer puis on va changer cette pratique-là.

Journaliste : Dans les faits, je ne comprends pas comment vous allez vous y prendre. Si, par exemple, vous êtes, vous, premier ministre, vous n'allez participer à aucun rassemblement politique payant? Ça n'a pas de sens, non, dans une démocratie comme le Québec?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, je pourrais m'adresser à des groupes de personnes sans que ce soit un cocktail de financement, là. Ce n'est pas une interdiction de parler aux gens, c'est une interdiction d'organiser des cocktails de financement en disant : Venez rencontrer Paul St-Pierre Plamondon, «wink-wink», si vous voulez avancer votre dossier. Ce n'est pas acceptable.

Journaliste : ...en année électorale, vous allez traverser le Québec, il va y avoir des activités militantes...

Journaliste : ...votre party d'Alma, ça n'aurait pas pu avoir lieu, vous êtes le chef, là.

Des voix : ...

Journaliste : Bien, les gens ont payé pour y aller, non? Vous n'avez pas fait de financement?

M. St-Pierre Plamondon :Je vais y aller question par question, si c'est possible.

Journaliste : Bien, c'est-à-dire que c'est un peu la question d'Alain, c'est-à-dire qu'en année électorale, je veux dire, bon... Il y a le ministre, mais, je veux dire, le ministre et tous ses députés veulent se faire réélire, le premier ministre aussi. Il y a des activités militantes, où les partis politiques veulent aller chercher de l'argent pour financer leur campagne électorale... et vous, ça serait interdit dès qu'il a un rôle à l'exécutif...

M. St-Pierre Plamondon :Au gouvernement.

Journaliste : ...il ne pourrait plus...

M. St-Pierre Plamondon :Au gouvernement.

Journaliste : O.K.

M. St-Pierre Plamondon :Ça ne changera rien, là. Les gens qui veulent encourager un parti politique et qui veulent entendre les idées politiques auront toujours l'occasion d'aller à un cocktail, mais il n'y aura pas un ministre puis il n'y aura pas de possibilité de faire miroiter que, si tu donnes ton 100 $, là, finalement, tu vas pouvoir faire avancer le dossier qui n'avance pas depuis des mois. Parce que, dans le cas de la CAQ, ça coïncide avec l'indisponibilité des ministres et des élus.

Journaliste : Je veux être sûr de bien comprendre...

M. St-Pierre Plamondon :Donc, il faut que ça change. Et là ce n'est pas moi qui invente ça, là. Allez voir le point 57 des recommandations de la commission Charbonneau, et...

Journaliste : Aucun ministre dans aucun cocktail?

M. St-Pierre Plamondon :Je dépose une motion.

Journaliste : Ce n'est pas une cocktailophobie...

M. St-Pierre Plamondon :La cocktailophobie. On a fait une commission Charbonneau, qui nous a demandé des ressources, du temps. Il faut que ça serve à quelque chose. Et je vous dis que ce qu'on demande... On donne un an au gouvernement pour adopter toutes les recommandations de la commission Charbonneau dans la section confiance, ça veut dire les articles 54 à 60. Et nous, on va le faire.

Journaliste : Mais comment on finance, par exemple, la réélection d'un ministre dans un comté? Lui, il va partir en campagne électorale, il va vouloir faire... financer sa campagne électorale. Donc, est-ce qu'il pourrait lui-même organiser son propre cocktail de financement...

M. St-Pierre Plamondon : Non.

Journaliste : ...comme les autres députés vont faire?

M. St-Pierre Plamondon :Il va faire campagne, il va rencontrer la population. Il peut y avoir un rassemblement de 300 personnes, mais, pour ce statut-là, il n'y aura pas de sollicitation. Et ça n'empêche pas pour autant d'autres rassemblements, là. C'est simplement qu'être ministre, ça vient avec des responsabilités puis un devoir de distance. Puis la CAQ fait exactement l'inverse de ce qu'on avait recommandé après la commission Charbonneau, elle fait miroiter l'accès aux ministres et la possibilité de faire avancer son dossier en fonction du 100 $. Et ça ne peut pas être un hasard que près de la moitié des maires et mairesses au Québec ont donné à la caisse de la CAQ.

Des voix : ...

M. St-Pierre Plamondon :Je vais laisser les journalistes continuer à creuser, parce qu'à mon avis nous ne sommes pas devant quelques cas exceptionnels. Notamment, je suis curieux de savoir ça fait combien de personnes si on additionne les conseillers municipaux. Et j'aimerais qu'on demande à ces maires-là, là, ils sont 600 quelques, j'aimerais qu'on le demande à certains d'entre eux : Avez-vous vraiment donné parce que vous croyez à la CAQ ou avez-vous donné parce que c'était pas mal le seul moyen de faire avancer un dossier pour lequel votre ministre ou votre député est absolument indisponible? Moi, j'ai déjà beaucoup d'informations pertinentes qui semblent...

Journaliste : M. Marissal parle de stratagème, de pratique systématique. Seriez-vous d'accord avec l'élu de QS?

M. St-Pierre Plamondon :C'est aux journalistes de déterminer l'ampleur de ce modus operandi, mais c'est un modus operandi qui consiste à texter des maires et des élus municipaux en disant : Aïe, ça serait le fun de joindre l'utile à l'agréable. Si tu payais 100 $, tu pourrais avoir accès à la ministre et donc tu pourrais faire avancer tes dossiers. C'est inacceptable, et mon engagement, il est clair : un gouvernement du Parti québécois ne fera pas ça et va tasser les ministres...

Journaliste : Si je peux me permettre, d'ici 2026, à la lumière de votre motion, vous n'allez participer à aucun cocktail de financement de votre parti, là.

M. St-Pierre Plamondon :Non, parce que ça vise le gouvernement qui est au pouvoir et qui a le pouvoir d'octroyer des contrats.

Journaliste : ...les sondages, vous vous considérez comme un gouvernement en attente.

M. St-Pierre Plamondon :Non, non.

Journaliste : Donc, en principe...

M. St-Pierre Plamondon : Ça, c'est vous...

Journaliste : Bien, il y en a plusieurs qui vous considèrent comme le gouvernement en attente. Vous êtes un chef de parti. Est-ce que vous allez vous positionner...

M. St-Pierre Plamondon :Non. Attention! Attention! La commission Charbonneau...

Journaliste : ...à aller voir des gens qui pourraient vous faire de la sollicitation au cas où, le soir du grand soir, vous deveniez premier ministre?

M. St-Pierre Plamondon :Je veux appliquer les recommandations de la commission Charbonneau. Elles portent sur le gouvernement. En ce qui a trait aux activités de financement du Parti québécois... C'est très rare qu'on a des cocktails de financement, mais, lorsqu'il y en aura, on inscrira de manière très claire : ceci n'est pas un lieu pour faire avancer vos dossiers.

Des voix : ...

M. St-Pierre Plamondon :Et juste terminer ma réponse...

Des voix : ...

M. St-Pierre Plamondon : Juste terminer ma réponse. On ne peut sûrement pas dire, de ma part, que je suis indisponible à la population, et que la seule façon de me voir, c'est de payer 100 $. Impossible d'affirmer ça dans mon cas.

Journaliste : M. Pascal Bérubé ne l'a pas fait quand il était ministre, sollicité dans son comté?

M. St-Pierre Plamondon :Je ne connais pas tout l'historique, mais je sais que la commission Charbonneau en est arrivée à certaines conclusions, et que, comme société, il n'y a plus... On peut revisiter les années 70, 80 et 90. On a fait tout un exercice, qui est la commission Charbonneau, et la quasi-totalité des recommandations n'ont jamais été mises en oeuvre. On demande qu'on mette en oeuvre les recommandations de la commission Charbonneau.

Journaliste : ...le point 57, le rapport...

M. St-Pierre Plamondon :Oui, 50 à 60... 54 à 60.

Journaliste : Ma compréhension, c'est que... le ministre ne peut pas solliciter un don d'un donneur, disons, de quelqu'un qui a des contrats publics. Ce n'est quand même pas la même chose...

M. St-Pierre Plamondon :Oui, mais moi, je vais plus loin.

Journaliste : C'est ça, vous allez plus loin.

M. St-Pierre Plamondon :Je vous dis : En ce qui a trait au Parti québécois, indépendamment de notre motion, un gouvernement du Parti québécois va demander à ses ministres de laisser tomber les cocktails de financement.

Journaliste : O.K., ce n'est pas une loi. Vous ne voulez pas... une loi qui interdirait ça pour toujours, ça serait votre... de conduite.

M. St-Pierre Plamondon :Ce qu'on demande, c'est l'application de ce que les experts de la commission Charbonneau ont recommandé. Mais moi, je vous dis : Un gouvernement du Parti québécois va tout simplement dire à ses ministres : Laissez tomber les cocktails de financement, on ne veut pas vous voir là. Et ceux qui ont des dossiers, recevez-les en bonne et due forme, sans aucune rétribution, dans votre bureau. Il me semble, c'est simple.

Journaliste : M. St-Pierre Plamondon, est-ce que... J'ai écouté avec beaucoup d'intérêt l'entrevue que vous avez accordée au journal ...Gazette, puis il y a un truc, entre autres, sur lequel j'ai accroché, quand vous parlez de la loi 101. Vous dites, entre autres, qu'un gouvernement du Parti... en fait, une fois souverains, vous auriez tendance à... comment dire, modifier la loi 101 ou abandonner des articles de la loi 101, de ce que je comprends, là, pour éviter de faire aux minorités du Québec ce qu'on s'est fait faire, nous, les francophones, au Canada. C'est à peu près ce que vous dites, là. Mais quels sont les... qu'est-ce qui changerait dans la loi 101 une fois rendus souverains?

M. St-Pierre Plamondon :J'invite les gens d'aller voir. J'ai dit : Mon intuition, c'est que, dans un Québec indépendant... parce qu'on parlait aussi de la promotion de la culture. On parlait de l'évolution des relations anglophones et francophones. L'approche réglementaire, on va adopter une posture différente, en se disant : Là, la minorité anglophone est bel et bien une minorité dans un pays, et non pas une majorité dans un pays canadien, et, dans quel cas, c'est possible qu'on décide de revoir certains aspects de la loi 101.

Journaliste : Comme quoi?

M. St-Pierre Plamondon :Je n'ai pas d'engagement spécifique. C'est simplement...

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon :C'est simplement... Prenez, par exemple, ce fameux extrait de la loi 96, qui dit que, dans des institutions anglophones, si tu as un courriel avec plus que deux personnes, il faut que le courriel soit en anglais et en français. J'essaie de voir c'est quoi, la logique de ça, si on reconnaît des institutions anglophones, puis je ne comprends pas c'est... à quoi ça sert, comme mesure. Je trouve que c'est une mesure qui a peu d'impact sur la langue française, mais envoie un signal, par rapport aux anglophones, qui me fait penser que la promotion de la culture québécoise, en français, va prendre beaucoup plus d'espace que l'approche réglementaire. Vous savez déjà les aspects réglementaires qu'on veut bonifier, là, notamment le cégep en français pour les allophones et francophones, ça ne touche pas les anglophones. Mais une fois que ça, c'est dit... J'ai dit que mon intuition m'amenait à penser ça. Mais, non, ce n'est pas programmatique, c'est-à-dire qu'on n'a pas, au Parti québécois, développé encore...

Journaliste : ...l'application de la loi 101 dans les écoles primaires, secondaires, là, est-ce que ça, ça resterait inchangé?

M. St-Pierre Plamondon :Je n'ai aucune annonce à faire, et on a un livre bleu qui va répondre à toutes ces questions-là. Simplement...

Journaliste : Mais êtes-vous capable de dire : Oui, formellement, ça va rester comme ça?

M. St-Pierre Plamondon :Je vous dis qu'on a des étapes à suivre, et que des questions-réponses comme celle-là, ça fait partie de l'exercice du livre bleu, et donc...

Journaliste : Pourquoi vous... avec M. Cliche, d'immigration puis avec monsieur...

M. St-Pierre Plamondon :Duhaime d'épicerie?

Journaliste : Duhaime d'épicerie, oui?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, je...

Journaliste : Est-ce que vous êtes... vous avez peur des débats maintenant?

M. St-Pierre Plamondon :Non. En fait, je viens d'accepter un débat avec tous les chefs sur l'immigration, et ça me fait plaisir de débattre. Mais l'utilisation de mon temps, comme chef d'une formation politique qui a quatre élus, avec trois enfants à la maison, ne devrait pas être allouée à des députés qui veulent augmenter leur notoriété et se faire valoir. Ça me fait plaisir de débattre de tous les sujets avec mes interlocuteurs, c'est-à-dire les autres chefs. Et je vous rappelle que mon interlocuteur principal, c'est le gouvernement de la CAQ. Et la CAQ, elle, ne se rend jamais disponible pour aucun débat. Notamment sur l'immigration, elle va briller par son absence. Moi, je me rends disponible, mais, je veux dire, je ne peux pas accommoder chaque député de l'Assemblée nationale qui veut son moment de débat, un contre un. C'est infaisable puis ce n'est pas nécessaire.

Journaliste : ...chef de parti?

M. St-Pierre Plamondon : ...puis je pense que la logique, une fois que tout le monde a lu nos positions respectives sur le prix du panier d'épicerie, tout le monde peut comprendre nos positions. Si ensuite M. Duhaime cherche de la visibilité, il a beau trouver d'autres moyens, mais ce ne sera pas moi.

Journaliste : En ce qui a trait aux seuils d'immigration, vous allez tout revoir votre calcul. L'idée d'un comité indépendant avec des experts outre... autres que le parti, là, pour sortir ça de la partisanerie, est-ce que vous êtes ouverts à ça?

M. St-Pierre Plamondon : Non. On va être très clairs sur nos orientations politiques et ce qu'on propose. À chaque élection, on va être... on va faire ça. Et on consulte des experts, certes, avant de prendre des positions, mais on veut pouvoir donner l'heure juste à la population sur nos orientations.

Journaliste : ...justement, être exclu du politique, et que ça soient des seuils qui ont été calculés par des experts?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est de présumer que les experts ne versent jamais dans l'idéologie, qu'ils n'ont pas de posture et qu'ils sont toujours objectifs, ce qui n'est pas une réalité, mais c'est aussi de manquer de clarté vis-à-vis...

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon :Il faut que l'élection... il faut que l'élection serve à quelque chose en termes de transparence. Vous votez... vous votez pour le...

Journaliste : ...être idéologique. Le calcul se doit d'être idéologique par parti?

M. St-Pierre Plamondon : Ce n'est pas tant que c'est idéologique. Il doit être nommé en disant : Vous voulez élire un gouvernement du Parti Québécois, voici ce qu'on va faire. Et les gens doivent savoir en toute connaissance de cause, comme dans tous les autres domaines, là, ce n'est pas différent d'un sujet à l'autre. Chaque parti doit définir sa position. Il ne peut pas juste s'en débarrasser en disant : On envoie ça...

Le Modérateur : On va passer en anglais, si on veut respecter...

Journaliste : ...de confier cette estimation-là au vérificateur général, est-ce que vous êtes d'accord avec ça?

M. St-Pierre Plamondon : Non, ce n'est pas dans notre programme.

Le Modérateur : On va passer en anglais...

Des voix : ...

Journaliste : On... (Interruption) On your motion today... Excuse me. On your motion today, what issue do you have exactly with these fundraising cocktails? Because they're not illegal in themselves. So, what exactly are you trying to say here?

M. St-Pierre Plamondon : It is actually illegal to exchange influence or an advantage in exchange for political financing. It's actually illegal. So, of course, right now we're in the grey zone where the CAQ elected members of…  sending text messages saying : Hey! I know you've been trying to meet with the Minister of Transport for a long time. You could come to our cocktail, $100, and you'll get your five, 10 minutes, and you'll be able to move forward with your file. That's wrong. And that's really against the conclusions of the Charbonneau Commission. There were clear recommendations. So, basically, what we are asking this morning is to go ahead with six recommendations that were never followed up to prevent those kinds of situations.

Journaliste :Mr. Legault says : It's… In his view, it's… these are isolated incidents. I think he said : «Le dossier est clos». He doesn't think it's…

M. St-Pierre Plamondon : He wishes. He wishes the file is closed. The reality is that journalists will take their phone, and will call up more than 600 mayors across Québec, and ask them : Why did you contribute? Is it really because you are in agreement and you are very with the CAQ, with the CAQ, or is it because you concluded… it was basically the only way you could get a hold of that minister or that elective member of parliament? And the question, I think, will reveal that it's not isolated cases.

Journaliste : It seems unlikely that the Government will give permission for your motion. I doubt that, but…

M. St-Pierre Plamondon : I'll try.

Journaliste : But are you saying that you are going to revise the… of the PQ so that no cabinet ministers will be aloud to be at cocktail meetings?

M. St-Pierre Plamondon : …a government of the Parti québécois with ministers who are able to give contracts or to make decisions will not be aloud to attend to financing cocktails, so that there's no even… that there's not even the possibility of imagining that going to a cocktail will allow you to move your file forward. It's simple, and we take that undertaking.

Journaliste : Are you saying, this was not an issue when the PQ was in power?

M. St-Pierre Plamondon : Pre-Charbonneau, like... The important moment in Québec is commission Charbonneau that was held over many weeks. We spent a lot of time and money on that exercise. It needs to be useful at some point. What we see, is that nothing was done in terms of the confidence of the electors, those recommendations were not followed up. And we take the commitment to follow up on those recommendations, and, in the motion, we give one year to the Government to apply those recommendations.

Journaliste : ...I'd like just one more on the poles that just came out saying that, if there was an election today, you'd essentially be a majority Government. How does it feel, going into the session seeing those results?

M. St-Pierre Plamondon : I said on several occasions that we're not going to change, and the poles will go up and down, and up and down, and we're not going to change. And I think we are raising hopes, and we're going to be... we're going to try as hard as we can to be up to that... those expectations.

Journaliste : ...Mme Perry Mélançon, comme ex-députée de Gaspé, on voit qu'à l'usine LM Wind Power il y a beaucoup de main-d'oeuvre étrangère, puisqu'il y avait une pénurie de main-d'oeuvre, comme vous le savez, puis il y a beaucoup de Philippins qui ne maîtrisent pas le français, donc ça force l'entreprise à parler anglais, tous les employés doivent se mettre à parler anglais. Qu'est-ce qu'on fait dans une situation comme celle-là? Est-ce qu'on se prive d'une main-d'oeuvre étrangère qui ne parle pas français ou...

Mme Perry Mélançon (Méganne) : Bien, il y a un malaise, qui a été même discuté à l'interne. C'est un employé, sous le couvert de l'anonymat, qui a dit qu'il s'ennuyait du temps où que ça parlait français dans son environnement de travail. Donc, évidemment qu'on n'est pas à l'aise avec ce scénario-là. Il va falloir envisager évidemment un renforcement, parce qu'il y a plus de travailleurs étrangers temporaires dans cette entreprise-là, dans l'usine de LM Wind Power, depuis un certain temps, parce qu'ils ont réussi à avoir un certain quota de plus pour aller chercher cette main-d'oeuvre-là. Donc, il va falloir qu'il y ait des outils et un apprentissage du français qui puisse être fait au sein même, je pense, des murs de l'entreprise, mais ça va avec tout le plan à l'intérieur des entreprises d'un certain nombre d'employés, et là je pense que...

Journaliste : Et que les communications à l'interne soient faites dans les deux langues, est-ce que ça, ce n'est pas quelque chose de fondamentalement, là...

Mme Perry Mélançon (Méganne) : Bien, il y a le six mois aussi, pour les immigrants, là, de pouvoir apprendre le français, selon la nouvelle loi.

M. St-Pierre Plamondon :C'est très difficile d'apprendre une langue si les communications ne sont pas en français. On a vu la même chose en Mauricie, avec une entreprise coréenne, même scénario.

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon : Et donc ça vient avec la réflexion aussi sur les travailleurs temporaires. Temporaire veut dire que l'intérêt, peut-être, pour apprendre la langue, étant donné que c'est temporaire, n'est pas le même que chez les immigrants permanents. Donc, c'est une réflexion qui est en cours.

Journaliste : ...Power qui est actif dans une filière, qui dépend essentiellement des politiques publiques du gouvernement, là... essentiellement.

M. St-Pierre Plamondon :C'est, minimalement, le respect des lois.

Journaliste : Donc, ils ne devraient pas communiquer dans les deux langues à l'interne?

M. St-Pierre Plamondon :Les lois sont assez claires, sur les attentes linguistiques à l'intérieur de l'entreprise, donc, minimalement, respecter la loi.

(Fin à 12 h 04)

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