(Onze heures quarante-quatre minutes)
M.
St-Pierre
Plamondon :Bonjour, tout le monde.
Très content de vous revoir. Désormais, on est en mode efficacité pour les
points de presse, donc je ferai une intervention courte, simplement pour vous
dire qu'on a une motion aujourd'hui qui porte sur l'éthique.
Donc, on demande ce matin que l'Assemblée
nationale réitère que le financement politique, lorsqu'il est mené dans des
circonstances qui peuvent prêter à des conflits d'intérêts ou à l'apparence de
conflits d'intérêts, et qui, donc, contribuent à la perte de confiance dans la
population, que le financement politique ne devrait pas placer les élus en
conflit d'intérêts. Et donc on demande l'application des recommandations de la
commission Charbonneau sur le financement politique, et tout particulièrement
les recommandations 54 et 60 sur la confiance de la population envers les
élus. Parce qu'évidemment qu'un élu ne devrait pas envoyer de message à des
élus municipaux en disant : Quelle belle occasion de faire avancer ton
dossier. Quelle belle occasion de rencontrer la ministre que tu n'as jamais
réussi à rencontrer, si tu nous offres le 100 $ et que tu participes à notre
cocktail de financement. Ce n'est pas acceptable. C'est contre les
recommandations et la philosophie du rapport Charbonneau.
Et on ne veut pas revenir aux années
Charest. Je comprends que ce sont des dons de 100 $. Ce n'est pas
exactement ce qu'on avait découvert à la commission Charbonneau, mais c'est le
même problème de monnayer de l'influence, de lier le financement des partis
politiques avec l'accès aux élus ou la possibilité de faire avancer ses
dossiers. Et ça, c'est inacceptable.
Journaliste
: Est-ce
que ça devrait être interdit d'appâter les donateurs avec la présence de
ministres dans des activités de financement?
M.
St-Pierre
Plamondon : Totalement. Et je m'engage : un gouvernement
du Parti québécois va interdire aux ministres d'aller dans les cocktails de
financement. Point final.
Journaliste
: Pourquoi?
M.
St-Pierre
Plamondon : Bien, parce qu'à ce moment-là, il n'y a pas de...
On ne peut pas s'imaginer faire avancer son dossier auprès du ministre, il n'est
pas là. Et on communiquera très clairement... Qu'il y ait des cocktails, où les
gens parlent d'idées politiques, là, on ne veut pas non plus supprimer la
liberté d'expression ou de réflexion. Simplement, il faut que ce soit clair, si
vous voulez rencontrer un élu puis si vous voulez faire avancer un dossier, il a
un bureau pour ça, puis, aux cocktails, bien, on parle plus d'idées politiques,
d'orientations. C'est un échange, mais ce n'est pas là qu'on avance les
dossiers. Et les ministres du Parti québécois ne seront...
Journaliste : ...
M.
St-Pierre
Plamondon :Pardon?
Journaliste : Ça ne s'est
jamais fait dans l'histoire du Parti québécois?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, ce que je constate, c'est
que les recommandations de la commission Charbonneau, au point 57,
soulèvent qu'on devrait retirer les ministres complètement, puis je constate
que ça n'a pas changé, là. Donc, nous, on va le changer puis on va changer
cette pratique-là.
Journaliste : Dans les faits,
je ne comprends pas comment vous allez vous y prendre. Si, par exemple, vous
êtes, vous, premier ministre, vous n'allez participer à aucun rassemblement
politique payant? Ça n'a pas de sens, non, dans une démocratie comme le Québec?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, je pourrais m'adresser
à des groupes de personnes sans que ce soit un cocktail de financement, là. Ce
n'est pas une interdiction de parler aux gens, c'est une interdiction d'organiser
des cocktails de financement en disant : Venez rencontrer Paul St-Pierre
Plamondon, «wink-wink», si vous voulez avancer votre dossier. Ce n'est pas
acceptable.
Journaliste : ...en année
électorale, vous allez traverser le Québec, il va y avoir des activités
militantes...
Journaliste : ...votre party
d'Alma, ça n'aurait pas pu avoir lieu, vous êtes le chef, là.
Des voix : ...
Journaliste : Bien, les gens
ont payé pour y aller, non? Vous n'avez pas fait de financement?
M.
St-Pierre
Plamondon :Je vais y aller question
par question, si c'est possible.
Journaliste : Bien, c'est-à-dire
que c'est un peu la question d'Alain, c'est-à-dire qu'en année électorale, je
veux dire, bon... Il y a le ministre, mais, je veux dire, le ministre et tous
ses députés veulent se faire réélire, le premier ministre aussi. Il y a des
activités militantes, où les partis politiques veulent aller chercher de l'argent
pour financer leur campagne électorale... et vous, ça serait interdit dès qu'il
a un rôle à l'exécutif...
M.
St-Pierre
Plamondon :Au gouvernement.
Journaliste
: ...il ne
pourrait plus...
M.
St-Pierre
Plamondon :Au gouvernement.
Journaliste : O.K.
M.
St-Pierre
Plamondon :Ça ne changera rien, là.
Les gens qui veulent encourager un parti politique et qui veulent entendre les
idées politiques auront toujours l'occasion d'aller à un cocktail, mais il n'y
aura pas un ministre puis il n'y aura pas de possibilité de faire miroiter que,
si tu donnes ton 100 $, là, finalement, tu vas pouvoir faire avancer le
dossier qui n'avance pas depuis des mois. Parce que, dans le cas de la CAQ, ça
coïncide avec l'indisponibilité des ministres et des élus.
Journaliste
: Je veux
être sûr de bien comprendre...
M.
St-Pierre
Plamondon :Donc, il faut que ça
change. Et là ce n'est pas moi qui invente ça, là. Allez voir le point 57
des recommandations de la commission Charbonneau, et...
Journaliste : Aucun ministre dans
aucun cocktail?
M.
St-Pierre
Plamondon :Je dépose une motion.
Journaliste : Ce n'est pas
une cocktailophobie...
M.
St-Pierre
Plamondon :La cocktailophobie. On a
fait une commission Charbonneau, qui nous a demandé des ressources, du temps.
Il faut que ça serve à quelque chose. Et je vous dis que ce qu'on demande... On
donne un an au gouvernement pour adopter toutes les recommandations de la
commission Charbonneau dans la section confiance, ça veut dire les articles 54
à 60. Et nous, on va le faire.
Journaliste : Mais comment on
finance, par exemple, la réélection d'un ministre dans un comté? Lui, il va
partir en campagne électorale, il va vouloir faire... financer sa campagne
électorale. Donc, est-ce qu'il pourrait lui-même organiser son propre cocktail
de financement...
M.
St-Pierre
Plamondon : Non.
Journaliste
: ...comme
les autres députés vont faire?
M.
St-Pierre
Plamondon :Il va faire campagne, il va
rencontrer la population. Il peut y avoir un rassemblement de 300 personnes,
mais, pour ce statut-là, il n'y aura pas de sollicitation. Et ça n'empêche pas
pour autant d'autres rassemblements, là. C'est simplement qu'être ministre, ça
vient avec des responsabilités puis un devoir de distance. Puis la CAQ fait
exactement l'inverse de ce qu'on avait recommandé après la commission
Charbonneau, elle fait miroiter l'accès aux ministres et la possibilité de
faire avancer son dossier en fonction du 100 $. Et ça ne peut pas être un
hasard que près de la moitié des maires et mairesses au Québec ont donné à la
caisse de la CAQ.
Des voix : ...
M.
St-Pierre
Plamondon :Je vais laisser les
journalistes continuer à creuser, parce qu'à mon avis nous ne sommes pas devant
quelques cas exceptionnels. Notamment, je suis curieux de savoir ça fait
combien de personnes si on additionne les conseillers municipaux. Et j'aimerais
qu'on demande à ces maires-là, là, ils sont 600 quelques, j'aimerais qu'on le
demande à certains d'entre eux : Avez-vous vraiment donné parce que vous
croyez à la CAQ ou avez-vous donné parce que c'était pas mal le seul moyen de
faire avancer un dossier pour lequel votre ministre ou votre député est
absolument indisponible? Moi, j'ai déjà beaucoup d'informations pertinentes qui
semblent...
Journaliste : M. Marissal
parle de stratagème, de pratique systématique. Seriez-vous d'accord avec l'élu
de QS?
M.
St-Pierre
Plamondon :C'est aux journalistes de
déterminer l'ampleur de ce modus operandi, mais c'est un modus operandi qui
consiste à texter des maires et des élus municipaux en disant : Aïe, ça
serait le fun de joindre l'utile à l'agréable. Si tu payais 100 $, tu
pourrais avoir accès à la ministre et donc tu pourrais faire avancer tes
dossiers. C'est inacceptable, et mon engagement, il est clair : un
gouvernement du Parti québécois ne fera pas ça et va tasser les ministres...
Journaliste : Si je peux me
permettre, d'ici 2026, à la lumière de votre motion, vous n'allez participer à
aucun cocktail de financement de votre parti, là.
M.
St-Pierre
Plamondon :Non, parce que ça vise le
gouvernement qui est au pouvoir et qui a le pouvoir d'octroyer des contrats.
Journaliste : ...les sondages,
vous vous considérez comme un gouvernement en attente.
M.
St-Pierre
Plamondon :Non, non.
Journaliste : Donc, en
principe...
M.
St-Pierre
Plamondon : Ça, c'est vous...
Journaliste
: Bien, il
y en a plusieurs qui vous considèrent comme le gouvernement en attente. Vous
êtes un chef de parti. Est-ce que vous allez vous positionner...
M.
St-Pierre
Plamondon :Non. Attention! Attention!
La commission Charbonneau...
Journaliste : ...à aller voir
des gens qui pourraient vous faire de la sollicitation au cas où, le soir du
grand soir, vous deveniez premier ministre?
M.
St-Pierre
Plamondon :Je veux appliquer les
recommandations de la commission Charbonneau. Elles portent sur le
gouvernement. En ce qui a trait aux activités de financement du Parti québécois...
C'est très rare qu'on a des cocktails de financement, mais, lorsqu'il y en
aura, on inscrira de manière très claire : ceci n'est pas un lieu pour
faire avancer vos dossiers.
Des voix : ...
M.
St-Pierre
Plamondon :Et juste terminer ma
réponse...
Des voix : ...
M.
St-Pierre
Plamondon : Juste terminer ma réponse. On ne peut sûrement pas
dire, de ma part, que je suis indisponible à la population, et que la seule
façon de me voir, c'est de payer 100 $. Impossible d'affirmer ça dans mon
cas.
Journaliste : M. Pascal
Bérubé ne l'a pas fait quand il était ministre, sollicité dans son comté?
M.
St-Pierre
Plamondon :Je ne connais pas tout
l'historique, mais je sais que la commission Charbonneau en est arrivée à
certaines conclusions, et que, comme société, il n'y a plus... On peut
revisiter les années 70, 80 et 90. On a fait tout un exercice, qui est la
commission Charbonneau, et la quasi-totalité des recommandations n'ont jamais
été mises en oeuvre. On demande qu'on mette en oeuvre les recommandations de la
commission Charbonneau.
Journaliste : ...le point 57,
le rapport...
M.
St-Pierre
Plamondon :Oui, 50 à 60... 54 à 60.
Journaliste : Ma
compréhension, c'est que... le ministre ne peut pas solliciter un don d'un
donneur, disons, de quelqu'un qui a des contrats publics. Ce n'est quand même
pas la même chose...
M.
St-Pierre
Plamondon :Oui, mais moi, je vais plus
loin.
Journaliste : C'est ça, vous
allez plus loin.
M.
St-Pierre
Plamondon :Je vous dis : En ce
qui a trait au Parti québécois, indépendamment de notre motion, un gouvernement
du Parti québécois va demander à ses ministres de laisser tomber les cocktails
de financement.
Journaliste : O.K., ce n'est
pas une loi. Vous ne voulez pas... une loi qui interdirait ça pour toujours, ça
serait votre... de conduite.
M.
St-Pierre
Plamondon :Ce qu'on demande, c'est
l'application de ce que les experts de la commission Charbonneau ont
recommandé. Mais moi, je vous dis : Un gouvernement du Parti québécois va
tout simplement dire à ses ministres : Laissez tomber les cocktails de
financement, on ne veut pas vous voir là. Et ceux qui ont des dossiers, recevez-les
en bonne et due forme, sans aucune rétribution, dans votre bureau. Il me semble,
c'est simple.
Journaliste : M. St-Pierre
Plamondon, est-ce que... J'ai écouté avec beaucoup d'intérêt l'entrevue que
vous avez accordée au journal ...Gazette, puis il y a un truc, entre
autres, sur lequel j'ai accroché, quand vous parlez de la loi 101. Vous
dites, entre autres, qu'un gouvernement du Parti... en fait, une fois souverains,
vous auriez tendance à... comment dire, modifier la loi 101 ou abandonner
des articles de la loi 101, de ce que je comprends, là, pour éviter de
faire aux minorités du Québec ce qu'on s'est fait faire, nous, les
francophones, au Canada. C'est à peu près ce que vous dites, là. Mais quels
sont les... qu'est-ce qui changerait dans la loi 101 une fois rendus
souverains?
M.
St-Pierre
Plamondon :J'invite les gens d'aller
voir. J'ai dit : Mon intuition, c'est que, dans un Québec indépendant...
parce qu'on parlait aussi de la promotion de la culture. On parlait de
l'évolution des relations anglophones et francophones. L'approche
réglementaire, on va adopter une posture différente, en se disant : Là, la
minorité anglophone est bel et bien une minorité dans un pays, et non pas une
majorité dans un pays canadien, et, dans quel cas, c'est possible qu'on décide
de revoir certains aspects de la loi 101.
Journaliste : Comme quoi?
M.
St-Pierre
Plamondon :Je n'ai pas d'engagement
spécifique. C'est simplement...
Journaliste : ...
M.
St-Pierre
Plamondon :C'est simplement... Prenez,
par exemple, ce fameux extrait de la loi 96, qui dit que, dans des
institutions anglophones, si tu as un courriel avec plus que deux personnes, il
faut que le courriel soit en anglais et en français. J'essaie de voir c'est
quoi, la logique de ça, si on reconnaît des institutions anglophones, puis je
ne comprends pas c'est... à quoi ça sert, comme mesure. Je trouve que c'est une
mesure qui a peu d'impact sur la langue française, mais envoie un signal, par
rapport aux anglophones, qui me fait penser que la promotion de la culture
québécoise, en français, va prendre beaucoup plus d'espace que l'approche
réglementaire. Vous savez déjà les aspects réglementaires qu'on veut bonifier,
là, notamment le cégep en français pour les allophones et francophones, ça ne
touche pas les anglophones. Mais une fois que ça, c'est dit... J'ai dit que mon
intuition m'amenait à penser ça. Mais, non, ce n'est pas programmatique,
c'est-à-dire qu'on n'a pas, au Parti québécois, développé encore...
Journaliste : ...l'application
de la loi 101 dans les écoles primaires, secondaires, là, est-ce que ça,
ça resterait inchangé?
M.
St-Pierre
Plamondon :Je n'ai aucune annonce à
faire, et on a un livre bleu qui va répondre à toutes ces questions-là.
Simplement...
Journaliste : Mais êtes-vous
capable de dire : Oui, formellement, ça va rester comme ça?
M.
St-Pierre
Plamondon :Je vous dis qu'on a des
étapes à suivre, et que des questions-réponses comme celle-là, ça fait partie
de l'exercice du livre bleu, et donc...
Journaliste : Pourquoi
vous... avec M. Cliche, d'immigration puis avec monsieur...
M.
St-Pierre
Plamondon :Duhaime d'épicerie?
Journaliste : Duhaime
d'épicerie, oui?
M.
St-Pierre
Plamondon : Bien, je...
Journaliste
: Est-ce que
vous êtes... vous avez peur des débats maintenant?
M.
St-Pierre
Plamondon :Non. En fait, je viens
d'accepter un débat avec tous les chefs sur l'immigration, et ça me fait
plaisir de débattre. Mais l'utilisation de mon temps, comme chef d'une formation
politique qui a quatre élus, avec trois enfants à la maison, ne devrait pas
être allouée à des députés qui veulent augmenter leur notoriété et se faire
valoir. Ça me fait plaisir de débattre de tous les sujets avec mes
interlocuteurs, c'est-à-dire les autres chefs. Et je vous rappelle que mon
interlocuteur principal, c'est le gouvernement de la CAQ. Et la CAQ, elle, ne
se rend jamais disponible pour aucun débat. Notamment sur l'immigration, elle
va briller par son absence. Moi, je me rends disponible, mais, je veux dire, je
ne peux pas accommoder chaque député de l'Assemblée nationale qui veut son
moment de débat, un contre un. C'est infaisable puis ce n'est pas nécessaire.
Journaliste : ...chef de
parti?
M. St-Pierre Plamondon : ...puis
je pense que la logique, une fois que tout le monde a lu nos positions
respectives sur le prix du panier d'épicerie, tout le monde peut comprendre nos
positions. Si ensuite M. Duhaime cherche de la visibilité, il a beau
trouver d'autres moyens, mais ce ne sera pas moi.
Journaliste : En ce qui a
trait aux seuils d'immigration, vous allez tout revoir votre calcul. L'idée d'un
comité indépendant avec des experts outre... autres que le parti, là, pour
sortir ça de la partisanerie, est-ce que vous êtes ouverts à ça?
M. St-Pierre Plamondon : Non.
On va être très clairs sur nos orientations politiques et ce qu'on propose. À
chaque élection, on va être... on va faire ça. Et on consulte des experts,
certes, avant de prendre des positions, mais on veut pouvoir donner l'heure
juste à la population sur nos orientations.
Journaliste : ...justement,
être exclu du politique, et que ça soient des seuils qui ont été calculés par
des experts?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est de présumer que les experts ne versent jamais dans l'idéologie, qu'ils n'ont
pas de posture et qu'ils sont toujours objectifs, ce qui n'est pas une réalité,
mais c'est aussi de manquer de clarté vis-à-vis...
Journaliste
: ...
M.
St-Pierre
Plamondon :Il faut que l'élection...
il faut que l'élection serve à quelque chose en termes de transparence. Vous
votez... vous votez pour le...
Journaliste : ...être idéologique.
Le calcul se doit d'être idéologique par parti?
M. St-Pierre Plamondon : Ce n'est
pas tant que c'est idéologique. Il doit être nommé en disant : Vous voulez
élire un gouvernement du Parti Québécois, voici ce qu'on va faire. Et les gens
doivent savoir en toute connaissance de cause, comme dans tous les autres
domaines, là, ce n'est pas différent d'un sujet à l'autre. Chaque parti doit
définir sa position. Il ne peut pas juste s'en débarrasser en disant : On
envoie ça...
Le Modérateur : On va passer
en anglais, si on veut respecter...
Journaliste : ...de confier
cette estimation-là au vérificateur général, est-ce que vous êtes d'accord avec
ça?
M. St-Pierre Plamondon : Non,
ce n'est pas dans notre programme.
Le Modérateur : On va passer
en anglais...
Des voix : ...
Journaliste
: On... (Interruption) On your motion today... Excuse
me. On your motion today, what issue do you have exactly with these fundraising
cocktails? Because they're not illegal in themselves. So, what exactly are you
trying to say here?
M. St-Pierre
Plamondon :
It
is actually illegal to exchange influence or an advantage in exchange for
political financing. It's actually illegal. So, of course, right now we're in
the grey zone where the CAQ elected members of… sending text messages saying :
Hey! I know you've been trying to meet with the Minister of Transport for a
long time. You could come to our cocktail, $100, and you'll get your five,
10 minutes, and you'll be able to move forward with your file. That's
wrong. And that's really against the conclusions of the Charbonneau Commission.
There were clear recommendations. So, basically, what we are asking this
morning is to go ahead with six recommendations that were never followed
up to prevent those kinds of situations.
Journaliste :Mr. Legault says : It's… In his
view, it's… these are isolated incidents. I think he said : «Le dossier
est clos». He doesn't think it's…
M. St-Pierre
Plamondon :
He
wishes. He wishes the file is closed. The reality is that journalists will take
their phone, and will call up more than 600 mayors across Québec, and ask them : Why did you
contribute? Is it really because you are in agreement and you are very with the
CAQ, with the CAQ, or is it because you concluded… it was basically the only
way you could get a hold of that minister or that elective member of
parliament? And the question, I think, will reveal that it's not isolated
cases.
Journaliste
: It seems unlikely that the Government will give permission for your motion. I doubt that, but…
M. St-Pierre
Plamondon :
I'll
try.
Journaliste
: But are you saying that you are going to revise the… of the PQ so
that no cabinet ministers will be aloud to be at cocktail meetings?
M. St-Pierre
Plamondon : …a government of the Parti québécois with ministers who are able to give contracts or to make decisions will
not be aloud to attend to financing cocktails, so that there's no even… that
there's not even the possibility of imagining that going to a cocktail will allow
you to move your file forward. It's simple, and we take that undertaking.
Journaliste
: Are you saying, this was not an issue when the PQ was in power?
M. St-Pierre
Plamondon : Pre-Charbonneau, like... The
important moment in Québec is
commission Charbonneau that was held over many weeks. We spent a lot of time
and money on that exercise. It needs to be useful at some point. What we see,
is that nothing was done in terms of the confidence of the electors, those
recommendations were not followed up. And we take the commitment to follow up
on those recommendations, and, in the motion, we give one year to the Government to apply those recommendations.
Journaliste
: ...I'd like just one more on the poles that just came out saying
that, if there was an election today, you'd essentially be a majority Government. How does it feel, going into the
session seeing those results?
M. St-Pierre
Plamondon : I said on several occasions that
we're not going to change, and the poles will go up and down, and up and down,
and we're not going to change. And I think we are raising hopes, and we're
going to be... we're going to try as hard as we can to be up to that... those
expectations.
Journaliste : ...Mme Perry
Mélançon, comme ex-députée de Gaspé, on voit qu'à l'usine LM Wind Power il y a
beaucoup de main-d'oeuvre étrangère, puisqu'il y avait une pénurie de
main-d'oeuvre, comme vous le savez, puis il y a beaucoup de Philippins qui ne
maîtrisent pas le français, donc ça force l'entreprise à parler anglais, tous
les employés doivent se mettre à parler anglais. Qu'est-ce qu'on fait dans une
situation comme celle-là? Est-ce qu'on se prive d'une main-d'oeuvre étrangère
qui ne parle pas français ou...
Mme Perry Mélançon (Méganne) : Bien,
il y a un malaise, qui a été même discuté à l'interne. C'est un employé, sous
le couvert de l'anonymat, qui a dit qu'il s'ennuyait du temps où que ça parlait
français dans son environnement de travail. Donc, évidemment qu'on n'est pas à
l'aise avec ce scénario-là. Il va falloir envisager évidemment un renforcement,
parce qu'il y a plus de travailleurs étrangers temporaires dans cette
entreprise-là, dans l'usine de LM Wind Power, depuis un certain temps, parce
qu'ils ont réussi à avoir un certain quota de plus pour aller chercher cette
main-d'oeuvre-là. Donc, il va falloir qu'il y ait des outils et un
apprentissage du français qui puisse être fait au sein même, je pense, des murs
de l'entreprise, mais ça va avec tout le plan à l'intérieur des entreprises
d'un certain nombre d'employés, et là je pense que...
Journaliste : Et que les
communications à l'interne soient faites dans les deux langues, est-ce que ça,
ce n'est pas quelque chose de fondamentalement, là...
Mme Perry Mélançon (Méganne) : Bien,
il y a le six mois aussi, pour les immigrants, là, de pouvoir apprendre le
français, selon la nouvelle loi.
M.
St-Pierre
Plamondon :C'est très difficile
d'apprendre une langue si les communications ne sont pas en français. On a vu
la même chose en Mauricie, avec une entreprise coréenne, même scénario.
Journaliste : ...
M.
St-Pierre
Plamondon : Et donc ça vient avec la réflexion aussi sur les
travailleurs temporaires. Temporaire veut dire que l'intérêt, peut-être, pour
apprendre la langue, étant donné que c'est temporaire, n'est pas le même que
chez les immigrants permanents. Donc, c'est une réflexion qui est en cours.
Journaliste : ...Power qui
est actif dans une filière, qui dépend essentiellement des politiques publiques
du gouvernement, là... essentiellement.
M.
St-Pierre
Plamondon :C'est, minimalement, le
respect des lois.
Journaliste : Donc, ils ne
devraient pas communiquer dans les deux langues à l'interne?
M.
St-Pierre
Plamondon :Les lois sont assez
claires, sur les attentes linguistiques à l'intérieur de l'entreprise, donc,
minimalement, respecter la loi.
(Fin à 12 h 04)