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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition

Version finale

Le mardi 30 janvier 2024, 11 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour, tout le monde. Bonne rentrée parlementaire. Très heureux d'être de retour au Parlement du Québec ce matin pour cette nouvelle session. Et pendant que la CAQ s'est empêtrée dans des scandales éthiques, bien, les Québécois et les Québécoises, eux autres, sont empêtrés dans la pire crise du logement en des décennies au Québec. Ce n'est pas rien. Le Québec est le seul endroit au Canada où les loyers ont augmenté plus vite en 2023 qu'en 2022. Donc, non seulement la crise du logement, elle est grave, non seulement la crise du logement brise des vies, mais c'est une crise qui s'accélère et qui se radicalise au Québec, et on a un gouvernement qui n'a aucun plan pour sortir le Québec de la crise du logement. Où est le plan de la ministre Duranceau pour qu'on construise plus de logements au Québec? Où est son plan pour freiner les augmentations de loyer? C'est ça, le grand absent de la rentrée parlementaire aujourd'hui. Le Québec est plongé dans une crise du logement épouvantable, et le gouvernement, celui qui devrait défendre les Québécois et Québécoises a les mains vides, aucun plan complet pour mettre fin à cette crise épouvantable qui ravage toutes les régions du Québec. C'est inadmissible.

Vous le savez, nous autres, à Québec solidaire, ça fait des années qu'on en parle. Ça fait des années qu'on le dit, qu'il y a une crise du logement, et que cette crise-là s'accélère, s'approfondit, se radicalise. Pendant des années, on a eu vraiment le sentiment de prêcher dans le désert. Aujourd'hui, la classe politique québécoise ouvre les yeux. Il y a des politiciens qui semblent venir de découvrir la crise du logement. Nous, on ne lâchera pas le morceau. On va talonner la CAQ toute la session pour que le logement soit le sujet chaud du printemps politique au Québec. La cause numéro un la crise du logement, c'est l'inaction de la classe politique québécoise depuis 10 ans. C'est ça, la cause numéro un de la crise du logement. On va le répéter, le répéter, le répéter, à chaque jour s'il le faut, pour que ça rentre dans les oreilles des gens qui nous gouvernent. Moi, je pense que la classe politique québécoise doit se regarder dans le miroir parce que ça fait des années que la crise du logement, on la voit apparaître. C'est une crise qui était prévisible, c'est une crise qui était annoncée et les politiciens ont choisi pendant des années de nier cette crise-là ou de la sous-estimer et, aujourd'hui, ça nous pète en pleine face.

Vous nous avez vus faire des premières propositions la semaine dernière. On va continuer. Aujourd'hui, mon collègue Andrés Fontecilla va déposer une pétition de 18 000 noms qui demande deux changements au projet de loi no 31, d'abord, un recul du gouvernement sur la question de la cession de bail. Ce n'est pas le moment d'enlever des droits aux locataires en pleine crise du logement. Puis, ensuite, l'instauration d'un registre des loyers au Québec pour qu'on ajoute de la transparence dans le marché locatif. Deux demandes qu'on martèle depuis des années. Mon collègue Andrés va déposer une pétition, donc, de 18 000 noms, ce n'est pas tous les jours que ça arrive, pour que ces deux modifications-là soient apportées au projet de loi de la CAQ.

Journaliste : Mais, en faites-vous partie de la classe politique, vous aussi? Parce que vous accusez la classe politique, mais la classe politique, c'est l'ensemble des politiciens.

M. Nadeau-Dubois : Oui, puis moi, je considère qu'à Québec solidaire, on a joué notre rôle pendant ces années-là.

Journaliste : ...

M. Nadeau-Dubois : Oui.

Journaliste : Ah! Quand M. Legault...

M. Nadeau-Dubois : Parce que je considère qu'à Québec solidaire, on a fait notre travail pendant des années, de sonner l'alarme. Je l'ai raconté la semaine passée, je peux reraconter l'anecdote ce matin, mais le 29 janvier 2020, c'était notre caucus précessionnel à Québec solidaire. Et le sujet de notre point de presse, le 29 janvier 2020, c'était la crise du logement. À ce moment-là, on parlait d'une urgence nationale, on parlait de l'urgence de construire plus de logements au Québec. Il y a eu un journaliste à notre point de presse, ça a tombé dans l'oubli. Le gouvernement nous a ignorés. Ça fait des années qu'on la sonne, l'alarme. Là, c'est sur toutes les lèvres, on va en profiter, on ne lâchera pas le morceau. Puis, oui, je considère qu'à Québec solidaire, on l'a fait, notre travail, de marteler cette question-là. Et je juge que les gens qui nous gouvernent depuis 10 ans, eux autres n'ont pas fait leur travail.

Journaliste : Donc, le mot «incompétent» que Poilievre a utilisé pour les maires, vous, vous l'utilisez, j'imagine, pour le gouvernement de la CAQ?

M. Nadeau-Dubois : La CAQ n'a pas livré ce qui était... ce qu'ils avaient promis qu'ils livreraient en logements. Donc, oui, la CAQ, en logements, est incompétente.

Journaliste : Les maires, eux, est-ce qu'ils ont une responsabilité?

M. Nadeau-Dubois : Moi, à chaque fois que je rencontre un maire ou une mairesse, là, le premier sujet à l'ordre du jour, c'est la crise du logement. Chaque fois. Puis tout ce que les maires et les mairesses...

Journaliste : ...

M. Nadeau-Dubois : Mais je suis en voie d'y répondre. La première chose que les maires, les mairesses nous disent quand on les rencontre, que ce soit Montréal, Québec, en Gaspésie, au Témiscamingue, en Abitibi, en Mauricie, tous les maires et mairesses, là, qui vivent les problèmes de la crise de l'habitation nous le disent : On veut construire plus de logements.

Journaliste : Donc, ils sont compétents, eux autres?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je pense que, de manière générale, les élus municipaux au Québec veulent faire partie de la solution, mais c'est trop long, c'est trop compliqué, les programmes sont mal faits. Puis les programmes, c'est qui qui les fait? C'est le gouvernement du Québec.

Journaliste : M. Legault... a dit que son gouvernement examinait la possibilité d'agir sur le nombre de travailleurs temporaires, là, qui sont amenés sous sa responsabilité. Est-ce que vous trouvez que c'est la... est-ce que c'est la voie à suivre?

M. Nadeau-Dubois : J'ai été déconcentré pendant votre question.

Journaliste : M. Legault, la semaine dernière, en clôture de caucus, il a dit que son gouvernement examinerait les programmes de travailleurs temporaires qui sont sous sa responsabilité pour voir comment agir en fonction de la situation actuelle. Est-ce que ça, vous trouvez que c'est un pas dans la bonne direction?

M. Nadeau-Dubois : La décision qu'a prise la CAQ dans son dernier mandat de baisser artificiellement les seuils d'immigration permanente pour faire exploser l'immigration temporaire, c'était une mauvaise décision. Nous, on l'a dit dès 2021 que c'était une mauvaise décision. C'est un peu hallucinant que François Legault le réalise aujourd'hui, mais tant mieux, parce que ce modèle-là, c'est un mauvais modèle pour les personnes immigrantes. C'est un mauvais modèle pour le Québec. Ce n'est pas ça qu'il nous faut.

Journaliste : Qu'est-ce que ce serait le... est-ce que vous avez un chiffre en tête concernant le nombre de travailleurs temporaires?

M. Nadeau-Dubois : Nous, depuis avant la dernière campagne électorale, on le dit : La capacité d'accueil du Québec, là, il faut que ça arrête d'être une notion purement partisane, puis qu'on l'évalue, pas pour que les experts décident à la place des politiciens, mais que pour les politiciens... pour que les politiciens prennent des décisions éclairées. Parce que la capacité d'accueil à Montréal, la capacité d'accueil à Gaspé, la capacité d'accueil à Alma, ce n'est pas la même. Il faut la mesurer de manière chiffrée, notamment parce que la capacité d'accueil, c'est dynamique, c'est quelque chose qu'on pourrait décider d'augmenter au Québec, par exemple, en construisant plus de logements. Il faut aussi mesurer l'apport que les personnes immigrantes ont à notre société, par exemple, en travaillant massivement, comme ils le font, dans nos services publics, notamment en santé. Donc, faisons cet exercice-là, puis, ensuite, déterminons un seuil qui est raisonnable.

Journaliste : Qui devrait déterminer le seuil? Parce que le Parti québécois, je pense, en 2018, proposait le Vérificateur général, là.

M. Nadeau-Dubois : Nous, on pense que c'est les élus qui doivent prendre cette décision-là.

Journaliste : ...extraire la partisanerie de ça. C'est ce que vous...

M. Nadeau-Dubois : Bien, nous, ce qu'on dit, c'est...

Journaliste : Qu'est-ce qui fait que des élus, il pourrait y avoir un consensus, alors qu'en ce moment le portrait semble être très loin de ça?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je pense qu'entre la partisanerie totale et le fait de retirer cette décision-là aux élus... je pense qu'il y a un juste milieu. Dans une société démocratique, c'est les élus qui doivent décider. Puis il n'y aura peut-être pas consensus, mais, au moins, on pourra débattre sur la base de données qui sont sérieuses. C'est quoi, la capacité d'accueil à Montréal? C'est quoi, la capacité d'accueil à Shawinigan? Personne n'est capable de donner une réponse précise à cette question-là parce qu'on n'a jamais fait cet exercice-là. Deuxièmement, une fois qu'on l'a mesurée, la capacité d'accueil, c'est dynamique, on peut la modifier. Ce n'est pas la loi de la gravité, la capacité d'accueil.

Journaliste : Mais qui va la mesurer?

M. Nadeau-Dubois : Depuis la dernière campagne électorale, on dit : C'est un comité d'experts, mandaté par Québec, qui doit le faire, et, sur la base de ces chiffres-là, bien, les élus prendront les décisions, à savoir c'est quoi, les bons seuils d'immigration permanente, et c'est quoi, les bonnes cibles d'immigration temporaire.

Journaliste : Donc, votre sortie sur le Parti québécois, c'était partisan, là? Vous avez sorti sur le quatrième parti, là, qui est loin de décider ses seuils d'immigration, là.

M. Nadeau-Dubois : Le texte de mon collègue Guillaume Cliche-Rivard interpellait plusieurs formations politiques, dont le Parti québécois. M. Plamondon a répondu, ensuite, Guillaume a répondu à M. Plamondon, le débat s'est déroulé sur les médias sociaux. Bien, nous... Bien, je pense que c'est bien qu'il y ait un débat de société sur les questions d'immigration. On ne s'oppose pas à ce qu'il y ait un débat, mais une de nos contributions à ce débat, c'est de dire qu'il faut arrêter de parler de la capacité d'accueil comme de quelque chose d'inamovible et, surtout, de purement abstrait. Il faut définir c'est quoi la capacité d'accueil du Québec. Pouvez-vous vous imaginer qu'après toutes ces années de débat sur l'immigration il n'y a personne qui est capable de la mesurer, cette capacité d'accueil là? Moi, je trouve que c'est un problème dans notre débat.

Journaliste : ...le Vérificateur général? Ce n'était pas une bonne idée, ça, que le Vérificateur général...

M. Nadeau-Dubois : Bien, nous, on pense que, dans une démocratie, ce sont les élus qui doivent déterminer ces questions-là. Mais ce qu'on souhaite, c'est que les élus le fassent sur des bases solides, sur des bases chiffrées, d'où cette proposition de comité d'experts, que je ne viens pas de sortir ce matin. C'était notre proposition lors de la dernière campagne électorale.

Journaliste : Qui était sur ce comité-là déjà?

M. Nadeau-Dubois : Bien, écoutez, là, à l'époque, on avait donné quelques détails, là, c'est-à-dire, ça pourrait être des démographes, des économistes, toute une série d'experts de différents domaines, qui pourraient mettre leur expertise en commun puis donner aux élus des bases chiffrées. Parce que, tu sais, il y a... En fait, si on y pense bien, là, il n'y a sans doute pas une capacité d'accueil au Québec. Il y a sans doute des capacités d'accueil, selon les régions puis selon les critères. C'est quoi notre capacité d'accueil en logements? Ça dépend des régions. C'est quoi notre capacité d'accueil sur le plan des services publics? Ça dépend aussi, sans doute, des régions. En ce moment, on fait le débat de manière malavisée. Selon nous, ce serait préférable d'avoir...

Journaliste : ...juste du gouvernement Legault. Le fédéral n'a pas son mot à dire là-dedans, la capacité d'accueil?

M. Nadeau-Dubois : Nous, on veut que le Québec rapatrie tous ses pouvoirs en immigration puis prenne toutes ses décisions en immigration. Mais sur la question de l'immigration économique, c'est contrôlé par le Québec, et une très, très forte proportion de l'immigration temporaire est contrôlée aussi par le gouvernement du Québec, en vertu de l'entente de 1991, des prérogatives, des pouvoirs que le gouvernement du Québec n'utilise pas.

Journaliste : ...comment on pourrait... Parce que M. Legault suggère de faire ça avec Christine Fréchette. Comment on peut les resserrer, ces critères-là?

M. Nadeau-Dubois : De quels critères vous parlez?

Journaliste : Par rapport à l'accueil des travailleurs temporaires.

M. Nadeau-Dubois : Bien, l'entente de 1991 prévoit que le Québec est censé émettre des autorisations pour les travailleurs étrangers temporaires qui rentrent au Québec. En ce moment, le gouvernement du Québec n'utilise même pas ce pouvoir-là, qu'ils ont pourtant déjà. Donc, ça, c'est la moindre des choses, que François Legault se fasse respecter par Ottawa et qu'il utilise les pouvoirs qu'il a déjà. Bien sûr, la solution, c'est de rapatrier l'ensemble des pouvoirs en immigration. C'est un point sur lequel on est d'accord avec d'autres formations politiques, du côté de Québec solidaire.

Journaliste : Est-ce que M. Thouin devrait être exclu de son caucus dans la situation actuelle?

M. Nadeau-Dubois : Je vais laisser ces décisions-là au chef de la CAQ. Mais la question que je vous invite aujourd'hui à poser à François Legault, puis pour moi, c'est la question à laquelle il n'a pas répondu, c'est : Est-ce que messieurs Thouin et Lévesque sont des cas isolés? Est-ce qu'il y a un système de monnayage de l'accès aux ministres à la CAQ? M. Legault a dit : Ah! le dossier est clos. Bien, s'il veut clore le dossier, qu'il nous dise : C'est des cas isolés, il n'y a pas de directive à cet effet à la CAQ, et vous ne trouverez pas d'autres cas de députés qui ont sollicité des acteurs régionaux pour rencontrer un ministre en échange d'une contribution politique. Si M. Legault veut clore le dossier aujourd'hui, il doit répondre : Oui, ce sont des cas isolés.

Journaliste : Vous, vous pensez que c'est généralisé dans le parti?

M. Nadeau-Dubois : M. Legault plaide la coïncidence. Je trouve qu'il commence à y avoir beaucoup de coïncidences.

Journaliste : Peut-être juste pour avoir... vous, comme chef parlementaire, est-ce que vous pourriez accepter qu'un membre du caucus de Québec solidaire ait fait ce que M. Thouin a fait?

M. Nadeau-Dubois : Non.

Journaliste : Donc, pour vous, un député de Québec solidaire serait exclu de sa formation politique, s'il faisait ça?

M. Nadeau-Dubois : Bien, je veux dire, échanger une contribution politique contre le fait de rencontrer un élu qui représente le peuple québécois ou, en tout cas, donner l'impression que c'est ce qu'on fait, donner l'apparence que c'est ce qu'on fait, ce serait aller contre les valeurs fondamentales de Québec solidaire.

Journaliste : Ce n'est pas illégal, pourtant. La loi électorale, elle ne prévoit absolument rien là-dessus.

M. Nadeau-Dubois : Je pense que les Québécois, là, n'approuvent pas qu'on laisse entendre que le fait de rencontrer un élu se fait en échange d'une contribution politique.

Journaliste : Mais donc, qu'est-ce qu'il faudrait faire pour que cette situation-là ne se répète pas, si ce n'est pas prévu dans la loi?

M. Nadeau-Dubois : Bien, moi, je pense que les partis politiques ont une responsabilité. Puis c'est la responsabilité de la CAQ et de son chef de s'assurer, d'abord, de ne pas mettre en place de système organisé où on approche des gens de cette manière-là, et que si un tel... et que si ces pratiques-là existent d'y mettre fin. Posez-la, la question.

Journaliste : Qu'est-ce qui est inacceptable dans la façon d'approcher les gens? Parce que ce n'est pas...

M. Nadeau-Dubois : Ce qui n'est pas acceptable, c'est de monnayer l'accès à...

Journaliste : ...activité de financement...

M. Nadeau-Dubois : Ce qui n'est pas... Ce qui est inacceptable, c'est de monnayer l'accès à un élu. Si un maire, une mairesse, un élu municipal, un entrepreneur veut rencontrer soit son député, soit un ministre pour parler d'un enjeu qui est important pour lui ou pour elle, il ne devrait jamais y avoir de contrepartie, de contribution politique. C'est la moindre des choses.

Journaliste : ...ça devrait être interdit, de solliciter les maires?

M. Nadeau-Dubois : Bien, il faut voir par quelles modalités, mais c'est clair que c'est quelque chose qu'on désapprouve... De?

Journaliste : De solliciter les maires, est-ce que ça les place dans une situation délicate où ils peuvent...

M. Nadeau-Dubois : Bien là, vous posez beaucoup de... Bien, c'est-à-dire...

Journaliste : Bien non, mais moi, je vous demande votre avis.

M. Nadeau-Dubois : Oui. Bien, je pense que les maires et les mairesses ont le droit de faire des... je pense que les maires, les mairesses ont le droit de faire des contributions politiques dans la vie, là, ça reste quelque chose d'important.

Journaliste : Si les partis politiques sollicitent des élus, est-ce que ça les place dans une situation difficile?

M. Nadeau-Dubois : Moi, s'il n'y a pas de... Je vais vous le dire, là, s'il n'y a pas de contrepartie, je ne pense pas que les élus devraient être exemptés. Mais je peux vous dire qu'à Québec solidaire on n'approche pas des élus municipaux pour du financement en échange d'une rencontre ou en disant que c'est l'occasion de faire avancer certains dossiers.

Journaliste : Donc, vous approchez des élus municipaux?

M. Nadeau-Dubois : Bien, je peux... Est-ce que c'est déjà arrivé que nos militants, militantes, quand ils font du financement, approchent des élus? Je veux dire, je pense que ça, c'est sans doute peut-être déjà arrivé, mais je ne pense pas qu'il y ait de problème avec ça. L'important, c'est la contrepartie. On ne devrait jamais permettre qu'il y ait une... on ne devrait jamais laisser entendre à un élu que ses enjeux vont avancer plus vite parce qu'il fait une contribution politique. Jamais un élu municipal ne devrait sentir que, pour faire son travail, représenter ses citoyens et citoyennes, ça va aller mieux s'il fait un petit don. C'est ça, le problème éthique.

Et là, on a deux cas documentés de députés de la CAQ qui font exactement ça. La question à laquelle François Legault doit répondre, c'est : Est-ce que c'est généralisé? Est-ce que ce sont des cas isolés?

Des voix : ...

Journaliste : ...un peu, 100 $? Je veux dire, il me semble, qui peut croire que 100 $, ça va faire avancer un dossier politique? Il me semble, le montant est quand même...

M. Nadeau-Dubois : Moi, ce que je vois, c'est les députés qui clairement laissent entendre que le fait de se présenter à une activité de financement sera une occasion d'entrer en contact avec des ministres, et donc de faire avancer certains enjeux.

Journaliste : Est-ce que le DPCP devrait s'en mêler? Il n'y a pas une question de trafic d'influence?

M. Nadeau-Dubois : Ah! je laisse le DPCP faire son travail.

Journaliste : Mais est-ce que votre formation politique est, dans le fond, désavantagée? Parce que vous ne formez pas le gouvernement. Est-ce que vous avez moins de dons de maires puisque vous n'êtes pas à la tête du gouvernement?

M. Nadeau-Dubois : Je... mon Dieu! Je...

Journaliste : On ne vous a jamais dit...

M. Nadeau-Dubois : On n'a jamais mesuré, je ne sais pas.

Journaliste : Le maire ne vous a jamais dit, ou quelqu'un...

M. Nadeau-Dubois : Non, non, non, jamais on ne m'a dit ça : Ah! je te ferais bien un don, mais tu n'es pas au pouvoir, ça fait que je ne t'en ferai pas, là... 

Journaliste : C'est ça, je vais le donner à la CAQ, ça va être préférable.

M. Nadeau-Dubois : Je n'ai jamais eu de conversation de cette nature-là.

Journaliste : Avez-vous toujours confiance en M. Lévesque comme vice-président de l'Assemblée nationale?

M. Nadeau-Dubois : Je sais qu'il y avait une conversation prévue entre M. Lévesque puis mon leader parlementaire ce matin, ça fait que je vais laisser Alexandre répondre à cette question-là.

Une voix : ...copains, on s'était tous dit qu'on voulait faire plus court. Ce n'est pas pour te couper, Nicolas, en particulier, mais ça fait déjà 17 minutes, ça fait que gérez ça comme vous voulez...

Journaliste : Peut-être, sur la FAE, une dernière affaire, vu que c'est quand même peut-être sujet...

M. Nadeau-Dubois : Je vais répondre brièvement.

Journaliste : Donc, qu'est-ce que vous pensez du processus démocratique à la FAE?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je ne m'ingérerai pas dans les décisions démocratiques des travailleurs, travailleuses. Il y a une chose qui est certaine : le fait que cette entente de principe là divise autant les enseignants, les enseignantes, c'est la démonstration d'à quel point notre système d'éducation est en crise. Parce que, que cette entente-là soit acceptée ou refusée, les problèmes structurels de notre système d'éducation vont demeurer, puis ces divisions-là ou ces débats-là en sont la preuve.

Journaliste : We heard the Premier say, last week, that mayors don't have to pay to meet up with elected officials, that it isn't part of their fundraising strategy. Why was the Premier's response not good enough for you?

M. Nadeau-Dubois : Well, if Mr. Legault wants to close the debate, he needs to say one thing, he needs to say : The two MNAs that were exposed in such strategies are isolated cases, and you won't find anyone else doing that. He hasn't answered that question, and I hope someone is going to ask him the question : Are they isolated cases? If the answer is yes, well, then, maybe it's individual mistakes. If we keep finding new CAQ MNAs doing the same thing, it gives the impression that there is an organized system to exchange access to elected officials for political contributions.

Journaliste : Do you think there is an organized system?

M. Nadeau-Dubois : I mean, we have found two cases of CAQ MNAs giving the impression to people that if they come to a funding activity, they will have a special access to a minister. If it's... Mr. Legault is going to say : It's a coincidence... I think there's beginning to be a lot of coincidences, and, if Mr Legault wants to be clear that the debate is closed, he has to assure us that those two cases are isolated cases.

Journaliste : But it's allowed by the law, mayors can give donations and...

M. Nadeau-Dubois : Well, let me be clear on that, and maybe it's going to give also a more precise answer to your francophone colleagues, I mean, what is... everyone has the right to make political contributions. That's a fact, and no one is, I think, against that principle.

Une voix : «Solliciter».

M. Nadeau-Dubois : Yes, well, but what is clearly illegal is the exchange between a political contribution and a political decision. What we have found in the CAQ is that there are MNAs that are doing solicitation pitches to some people. And the fact that they are elected officials is just... It would be a problem also to do that with a businessman, for example, it would be the same problem. You cannot exchange money for a political favor or a political access, this is not OK in Québec. That's the main issue.

Journaliste : Minister Duranceau is set to present her plan to accelerate construction projects, this is what her cabinet's office confirmed yesterday, and you have also Bill 31 that you're still trying to improve and has not been adopted, as we know, and we have also the reform on the construction industry, and Mr. Boulet is set to table this bill this week. So, they are taking actions.

M. Nadeau-Dubois : The housing crisis has been unfolding in Québec since a decade. Québec solidaire has been talking about that for years, and the only answer we have is that : Maybe we're going to table the bill in the next week? We should be building housing units now, we should be building homes for Quebeckers now. We should have begun this years ago. We were asking for this on January 29, 2020. It's unjustifiable for the Government to be that late on that issue.

Journaliste : But you can't build more housing overnight. What exactly are you proposing the Government does in the short-term?

M. Nadeau-Dubois : Well, there's not one solution to the housing crisis because the housing crisis is a complex problem. There's an affordability issue and a «disponibility» issue. We need more homes, we need more housing units. That's a problem that's going to take quite some time to answer because it takes quite some time to build a home. But we need to act right now on the affordability issue. We need to put in place strong measures to slow down the increase of housing costs in Québec.

We're going to table today a petition of 18 000 Quebeckers asking for a rent registry in Québec to make sure at least there is transparency so that tenants know what is the fair price of their apartment. This is not a costly measure for the Government of Québec. It's simple, it's cheap, it's efficient, it can slow down the cost of housing in Québec. We need to act on evictions, we need to act on a lot of issues, but there are things we can do right now, today, to make sure the crisis does not get worse.

The other example I can give, and it's a demand we've been asking for months now, it's the... how do you say «cession de bail» in English?

Journaliste : Lease transfer.

M. Nadeau-Dubois : So, we need to act on lease transfers, it's a defense mechanism that tenants have. It's completely absurd to get rid of that mechanism in the midst of the worst housing crisis in a generation.

La Modératrice : Merci beaucoup.

M. Nadeau-Dubois : Merci beaucoup. Bonne journée.

(Fin à 11 h 23)

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