(Onze heures)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour,
tout le monde. Bonne rentrée parlementaire. Très heureux d'être de retour au
Parlement du Québec ce matin pour cette nouvelle session. Et pendant que la CAQ
s'est empêtrée dans des scandales éthiques, bien, les Québécois et les
Québécoises, eux autres, sont empêtrés dans la pire crise du logement en des
décennies au Québec. Ce n'est pas rien. Le Québec est le seul endroit au Canada
où les loyers ont augmenté plus vite en 2023 qu'en 2022. Donc, non seulement la
crise du logement, elle est grave, non seulement la crise du logement brise des
vies, mais c'est une crise qui s'accélère et qui se radicalise au Québec, et on
a un gouvernement qui n'a aucun plan pour sortir le Québec de la crise du
logement. Où est le plan de la ministre Duranceau pour qu'on construise plus de
logements au Québec? Où est son plan pour freiner les augmentations de loyer? C'est
ça, le grand absent de la rentrée parlementaire aujourd'hui. Le Québec est
plongé dans une crise du logement épouvantable, et le gouvernement, celui qui
devrait défendre les Québécois et Québécoises a les mains vides, aucun plan
complet pour mettre fin à cette crise épouvantable qui ravage toutes les
régions du Québec. C'est inadmissible.
Vous le savez, nous autres, à Québec
solidaire, ça fait des années qu'on en parle. Ça fait des années qu'on le dit,
qu'il y a une crise du logement, et que cette crise-là s'accélère, s'approfondit,
se radicalise. Pendant des années, on a eu vraiment le sentiment de prêcher
dans le désert. Aujourd'hui, la classe politique québécoise ouvre les yeux. Il
y a des politiciens qui semblent venir de découvrir la crise du logement. Nous,
on ne lâchera pas le morceau. On va talonner la CAQ toute la session pour que
le logement soit le sujet chaud du printemps politique au Québec. La cause
numéro un la crise du logement, c'est l'inaction de la classe politique
québécoise depuis 10 ans. C'est ça, la cause numéro un de la crise du
logement. On va le répéter, le répéter, le répéter, à chaque jour s'il le faut,
pour que ça rentre dans les oreilles des gens qui nous gouvernent. Moi, je
pense que la classe politique québécoise doit se regarder dans le miroir parce
que ça fait des années que la crise du logement, on la voit apparaître. C'est
une crise qui était prévisible, c'est une crise qui était annoncée et les
politiciens ont choisi pendant des années de nier cette crise-là ou de la
sous-estimer et, aujourd'hui, ça nous pète en pleine face.
Vous nous avez vus faire des premières
propositions la semaine dernière. On va continuer. Aujourd'hui, mon collègue
Andrés Fontecilla va déposer une pétition de 18 000 noms qui demande
deux changements au projet de loi no 31, d'abord, un recul du gouvernement
sur la question de la cession de bail. Ce n'est pas le moment d'enlever des
droits aux locataires en pleine crise du logement. Puis, ensuite,
l'instauration d'un registre des loyers au Québec pour qu'on ajoute de la
transparence dans le marché locatif. Deux demandes qu'on martèle depuis des
années. Mon collègue Andrés va déposer une pétition, donc, de
18 000 noms, ce n'est pas tous les jours que ça arrive, pour que ces
deux modifications-là soient apportées au projet de loi de la CAQ.
Journaliste : Mais, en
faites-vous partie de la classe politique, vous aussi? Parce que vous accusez
la classe politique, mais la classe politique, c'est l'ensemble des
politiciens.
M. Nadeau-Dubois : Oui, puis
moi, je considère qu'à Québec solidaire, on a joué notre rôle pendant ces
années-là.
Journaliste : ...
M. Nadeau-Dubois : Oui.
Journaliste : Ah! Quand M. Legault...
M. Nadeau-Dubois : Parce que
je considère qu'à Québec solidaire, on a fait notre travail pendant des années,
de sonner l'alarme. Je l'ai raconté la semaine passée, je peux reraconter
l'anecdote ce matin, mais le 29 janvier 2020, c'était notre caucus
précessionnel à Québec solidaire. Et le sujet de notre point de presse, le
29 janvier 2020, c'était la crise du logement. À ce moment-là, on parlait
d'une urgence nationale, on parlait de l'urgence de construire plus de
logements au Québec. Il y a eu un journaliste à notre point de presse, ça a
tombé dans l'oubli. Le gouvernement nous a ignorés. Ça fait des années qu'on la
sonne, l'alarme. Là, c'est sur toutes les lèvres, on va en profiter, on ne
lâchera pas le morceau. Puis, oui, je considère qu'à Québec solidaire, on l'a
fait, notre travail, de marteler cette question-là. Et je juge que les gens qui
nous gouvernent depuis 10 ans, eux autres n'ont pas fait leur travail.
Journaliste : Donc, le mot
«incompétent» que Poilievre a utilisé pour les maires, vous, vous l'utilisez,
j'imagine, pour le gouvernement de la CAQ?
M. Nadeau-Dubois : La CAQ n'a
pas livré ce qui était... ce qu'ils avaient promis qu'ils livreraient en
logements. Donc, oui, la CAQ, en logements, est incompétente.
Journaliste : Les maires,
eux, est-ce qu'ils ont une responsabilité?
M. Nadeau-Dubois : Moi, à
chaque fois que je rencontre un maire ou une mairesse, là, le premier sujet à
l'ordre du jour, c'est la crise du logement. Chaque fois. Puis tout ce que les
maires et les mairesses...
Journaliste : ...
M. Nadeau-Dubois : Mais je
suis en voie d'y répondre. La première chose que les maires, les mairesses nous
disent quand on les rencontre, que ce soit Montréal, Québec, en Gaspésie, au
Témiscamingue, en Abitibi, en Mauricie, tous les maires et mairesses, là, qui
vivent les problèmes de la crise de l'habitation nous le disent : On veut
construire plus de logements.
Journaliste : Donc, ils sont
compétents, eux autres?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je
pense que, de manière générale, les élus municipaux au Québec veulent faire
partie de la solution, mais c'est trop long, c'est trop compliqué, les
programmes sont mal faits. Puis les programmes, c'est qui qui les fait? C'est
le gouvernement du Québec.
Journaliste : M. Legault... a
dit que son gouvernement examinait la possibilité d'agir sur le nombre de
travailleurs temporaires, là, qui sont amenés sous sa responsabilité. Est-ce
que vous trouvez que c'est la... est-ce que c'est la voie à suivre?
M. Nadeau-Dubois : J'ai été
déconcentré pendant votre question.
Journaliste : M. Legault,
la semaine dernière, en clôture de caucus, il a dit que son gouvernement
examinerait les programmes de travailleurs temporaires qui sont sous sa
responsabilité pour voir comment agir en fonction de la situation actuelle.
Est-ce que ça, vous trouvez que c'est un pas dans la bonne direction?
M. Nadeau-Dubois : La
décision qu'a prise la CAQ dans son dernier mandat de baisser artificiellement
les seuils d'immigration permanente pour faire exploser l'immigration
temporaire, c'était une mauvaise décision. Nous, on l'a dit dès 2021 que
c'était une mauvaise décision. C'est un peu hallucinant que François Legault le
réalise aujourd'hui, mais tant mieux, parce que ce modèle-là, c'est un mauvais
modèle pour les personnes immigrantes. C'est un mauvais modèle pour le Québec.
Ce n'est pas ça qu'il nous faut.
Journaliste : Qu'est-ce que
ce serait le... est-ce que vous avez un chiffre en tête concernant le nombre de
travailleurs temporaires?
M. Nadeau-Dubois : Nous,
depuis avant la dernière campagne électorale, on le dit : La capacité
d'accueil du Québec, là, il faut que ça arrête d'être une notion purement
partisane, puis qu'on l'évalue, pas pour que les experts décident à la place
des politiciens, mais que pour les politiciens... pour que les politiciens
prennent des décisions éclairées. Parce que la capacité d'accueil à Montréal,
la capacité d'accueil à Gaspé, la capacité d'accueil à Alma, ce n'est pas la
même. Il faut la mesurer de manière chiffrée, notamment parce que la capacité
d'accueil, c'est dynamique, c'est quelque chose qu'on pourrait décider
d'augmenter au Québec, par exemple, en construisant plus de logements. Il faut
aussi mesurer l'apport que les personnes immigrantes ont à notre société, par
exemple, en travaillant massivement, comme ils le font, dans nos services
publics, notamment en santé. Donc, faisons cet exercice-là, puis, ensuite,
déterminons un seuil qui est raisonnable.
Journaliste : Qui devrait
déterminer le seuil? Parce que le Parti québécois, je pense, en 2018, proposait
le Vérificateur général, là.
M. Nadeau-Dubois : Nous, on
pense que c'est les élus qui doivent prendre cette décision-là.
Journaliste : ...extraire la
partisanerie de ça. C'est ce que vous...
M. Nadeau-Dubois : Bien,
nous, ce qu'on dit, c'est...
Journaliste : Qu'est-ce qui
fait que des élus, il pourrait y avoir un consensus, alors qu'en ce moment le
portrait semble être très loin de ça?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je pense
qu'entre la partisanerie totale et le fait de retirer cette décision-là aux
élus... je pense qu'il y a un juste milieu. Dans une société démocratique,
c'est les élus qui doivent décider. Puis il n'y aura peut-être pas consensus,
mais, au moins, on pourra débattre sur la base de données qui sont sérieuses.
C'est quoi, la capacité d'accueil à Montréal? C'est quoi, la capacité d'accueil
à Shawinigan? Personne n'est capable de donner une réponse précise à cette
question-là parce qu'on n'a jamais fait cet exercice-là. Deuxièmement, une fois
qu'on l'a mesurée, la capacité d'accueil, c'est dynamique, on peut la modifier.
Ce n'est pas la loi de la gravité, la capacité d'accueil.
Journaliste : Mais qui va la
mesurer?
M. Nadeau-Dubois : Depuis la
dernière campagne électorale, on dit : C'est un comité d'experts, mandaté
par Québec, qui doit le faire, et, sur la base de ces chiffres-là, bien, les
élus prendront les décisions, à savoir c'est quoi, les bons seuils
d'immigration permanente, et c'est quoi, les bonnes cibles d'immigration
temporaire.
Journaliste : Donc, votre
sortie sur le Parti québécois, c'était partisan, là? Vous avez sorti sur le
quatrième parti, là, qui est loin de décider ses seuils d'immigration, là.
M. Nadeau-Dubois : Le texte
de mon collègue Guillaume Cliche-Rivard interpellait plusieurs formations
politiques, dont le Parti québécois. M. Plamondon a répondu, ensuite,
Guillaume a répondu à M. Plamondon, le débat s'est déroulé sur les médias
sociaux. Bien, nous... Bien, je pense que c'est bien qu'il y ait un débat de
société sur les questions d'immigration. On ne s'oppose pas à ce qu'il y ait un
débat, mais une de nos contributions à ce débat, c'est de dire qu'il faut
arrêter de parler de la capacité d'accueil comme de quelque chose d'inamovible
et, surtout, de purement abstrait. Il faut définir c'est quoi la capacité
d'accueil du Québec. Pouvez-vous vous imaginer qu'après toutes ces années de
débat sur l'immigration il n'y a personne qui est capable de la mesurer, cette
capacité d'accueil là? Moi, je trouve que c'est un problème dans notre débat.
Journaliste : ...le
Vérificateur général? Ce n'était pas une bonne idée, ça, que le Vérificateur
général...
M. Nadeau-Dubois : Bien,
nous, on pense que, dans une démocratie, ce sont les élus qui doivent
déterminer ces questions-là. Mais ce qu'on souhaite, c'est que les élus le
fassent sur des bases solides, sur des bases chiffrées, d'où cette proposition
de comité d'experts, que je ne viens pas de sortir ce matin. C'était notre
proposition lors de la dernière campagne électorale.
Journaliste : Qui était sur
ce comité-là déjà?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
écoutez, là, à l'époque, on avait donné quelques détails, là, c'est-à-dire, ça
pourrait être des démographes, des économistes, toute une série d'experts de
différents domaines, qui pourraient mettre leur expertise en commun puis donner
aux élus des bases chiffrées. Parce que, tu sais, il y a... En fait, si on y
pense bien, là, il n'y a sans doute pas une capacité d'accueil au Québec. Il y
a sans doute des capacités d'accueil, selon les régions puis selon les
critères. C'est quoi notre capacité d'accueil en logements? Ça dépend des
régions. C'est quoi notre capacité d'accueil sur le plan des services publics?
Ça dépend aussi, sans doute, des régions. En ce moment, on fait le débat de
manière malavisée. Selon nous, ce serait préférable d'avoir...
Journaliste : ...juste du
gouvernement Legault. Le fédéral n'a pas son mot à dire là-dedans, la capacité
d'accueil?
M. Nadeau-Dubois : Nous, on
veut que le Québec rapatrie tous ses pouvoirs en immigration puis prenne toutes
ses décisions en immigration. Mais sur la question de l'immigration économique,
c'est contrôlé par le Québec, et une très, très forte proportion de l'immigration
temporaire est contrôlée aussi par le gouvernement du Québec, en vertu de
l'entente de 1991, des prérogatives, des pouvoirs que le gouvernement du Québec
n'utilise pas.
Journaliste : ...comment on
pourrait... Parce que M. Legault suggère de faire ça avec Christine
Fréchette. Comment on peut les resserrer, ces critères-là?
M. Nadeau-Dubois : De quels
critères vous parlez?
Journaliste : Par rapport à
l'accueil des travailleurs temporaires.
M. Nadeau-Dubois : Bien, l'entente
de 1991 prévoit que le Québec est censé émettre des autorisations pour les
travailleurs étrangers temporaires qui rentrent au Québec. En ce moment, le
gouvernement du Québec n'utilise même pas ce pouvoir-là, qu'ils ont pourtant
déjà. Donc, ça, c'est la moindre des choses, que François Legault se fasse
respecter par Ottawa et qu'il utilise les pouvoirs qu'il a déjà. Bien sûr, la
solution, c'est de rapatrier l'ensemble des pouvoirs en immigration. C'est un
point sur lequel on est d'accord avec d'autres formations politiques, du côté
de Québec solidaire.
Journaliste : Est-ce que M. Thouin
devrait être exclu de son caucus dans la situation actuelle?
M. Nadeau-Dubois : Je vais
laisser ces décisions-là au chef de la CAQ. Mais la question que je vous invite
aujourd'hui à poser à François Legault, puis pour moi, c'est la question à
laquelle il n'a pas répondu, c'est : Est-ce que messieurs Thouin et
Lévesque sont des cas isolés? Est-ce qu'il y a un système de monnayage de
l'accès aux ministres à la CAQ? M. Legault a dit : Ah! le dossier est
clos. Bien, s'il veut clore le dossier, qu'il nous dise : C'est des cas
isolés, il n'y a pas de directive à cet effet à la CAQ, et vous ne trouverez
pas d'autres cas de députés qui ont sollicité des acteurs régionaux pour
rencontrer un ministre en échange d'une contribution politique. Si M. Legault
veut clore le dossier aujourd'hui, il doit répondre : Oui, ce sont des cas
isolés.
Journaliste : Vous, vous
pensez que c'est généralisé dans le parti?
M. Nadeau-Dubois : M. Legault
plaide la coïncidence. Je trouve qu'il commence à y avoir beaucoup de
coïncidences.
Journaliste : Peut-être juste
pour avoir... vous, comme chef parlementaire, est-ce que vous pourriez accepter
qu'un membre du caucus de Québec solidaire ait fait ce que M. Thouin a
fait?
M. Nadeau-Dubois : Non.
Journaliste : Donc, pour
vous, un député de Québec solidaire serait exclu de sa formation politique,
s'il faisait ça?
M. Nadeau-Dubois : Bien, je
veux dire, échanger une contribution politique contre le fait de rencontrer un
élu qui représente le peuple québécois ou, en tout cas, donner l'impression que
c'est ce qu'on fait, donner l'apparence que c'est ce qu'on fait, ce serait
aller contre les valeurs fondamentales de Québec solidaire.
Journaliste : Ce n'est pas
illégal, pourtant. La loi électorale, elle ne prévoit absolument rien
là-dessus.
M. Nadeau-Dubois : Je pense
que les Québécois, là, n'approuvent pas qu'on laisse entendre que le fait de
rencontrer un élu se fait en échange d'une contribution politique.
Journaliste : Mais donc,
qu'est-ce qu'il faudrait faire pour que cette situation-là ne se répète pas, si
ce n'est pas prévu dans la loi?
M. Nadeau-Dubois : Bien, moi,
je pense que les partis politiques ont une responsabilité. Puis c'est la
responsabilité de la CAQ et de son chef de s'assurer, d'abord, de ne pas mettre
en place de système organisé où on approche des gens de cette manière-là, et
que si un tel... et que si ces pratiques-là existent d'y mettre fin. Posez-la,
la question.
Journaliste : Qu'est-ce qui
est inacceptable dans la façon d'approcher les gens? Parce que ce n'est pas...
M. Nadeau-Dubois : Ce qui
n'est pas acceptable, c'est de monnayer l'accès à...
Journaliste : ...activité de
financement...
M. Nadeau-Dubois : Ce qui
n'est pas... Ce qui est inacceptable, c'est de monnayer l'accès à un élu. Si un
maire, une mairesse, un élu municipal, un entrepreneur veut rencontrer soit son
député, soit un ministre pour parler d'un enjeu qui est important pour lui ou
pour elle, il ne devrait jamais y avoir de contrepartie, de contribution
politique. C'est la moindre des choses.
Journaliste : ...ça devrait
être interdit, de solliciter les maires?
M. Nadeau-Dubois : Bien, il
faut voir par quelles modalités, mais c'est clair que c'est quelque chose qu'on
désapprouve... De?
Journaliste : De solliciter
les maires, est-ce que ça les place dans une situation délicate où ils
peuvent...
M. Nadeau-Dubois : Bien là,
vous posez beaucoup de... Bien, c'est-à-dire...
Journaliste : Bien non, mais
moi, je vous demande votre avis.
M. Nadeau-Dubois : Oui. Bien,
je pense que les maires et les mairesses ont le droit de faire des... je pense
que les maires, les mairesses ont le droit de faire des contributions
politiques dans la vie, là, ça reste quelque chose d'important.
Journaliste : Si les partis
politiques sollicitent des élus, est-ce que ça les place dans une situation
difficile?
M. Nadeau-Dubois : Moi, s'il
n'y a pas de... Je vais vous le dire, là, s'il n'y a pas de contrepartie, je ne
pense pas que les élus devraient être exemptés. Mais je peux vous dire qu'à
Québec solidaire on n'approche pas des élus municipaux pour du financement en
échange d'une rencontre ou en disant que c'est l'occasion de faire avancer
certains dossiers.
Journaliste : Donc, vous
approchez des élus municipaux?
M. Nadeau-Dubois : Bien, je
peux... Est-ce que c'est déjà arrivé que nos militants, militantes, quand ils
font du financement, approchent des élus? Je veux dire, je pense que ça, c'est
sans doute peut-être déjà arrivé, mais je ne pense pas qu'il y ait de problème
avec ça. L'important, c'est la contrepartie. On ne devrait jamais permettre
qu'il y ait une... on ne devrait jamais laisser entendre à un élu que ses
enjeux vont avancer plus vite parce qu'il fait une contribution politique.
Jamais un élu municipal ne devrait sentir que, pour faire son travail,
représenter ses citoyens et citoyennes, ça va aller mieux s'il fait un petit
don. C'est ça, le problème éthique.
Et là, on a deux cas documentés de députés
de la CAQ qui font exactement ça. La question à laquelle François Legault doit
répondre, c'est : Est-ce que c'est généralisé? Est-ce que ce sont des cas
isolés?
Des voix : ...
Journaliste : ...un peu,
100 $? Je veux dire, il me semble, qui peut croire que 100 $, ça va
faire avancer un dossier politique? Il me semble, le montant est quand même...
M. Nadeau-Dubois : Moi, ce
que je vois, c'est les députés qui clairement laissent entendre que le fait de
se présenter à une activité de financement sera une occasion d'entrer en
contact avec des ministres, et donc de faire avancer certains enjeux.
Journaliste : Est-ce que le
DPCP devrait s'en mêler? Il n'y a pas une question de trafic d'influence?
M. Nadeau-Dubois : Ah! je
laisse le DPCP faire son travail.
Journaliste : Mais est-ce que
votre formation politique est, dans le fond, désavantagée? Parce que vous ne
formez pas le gouvernement. Est-ce que vous avez moins de dons de maires
puisque vous n'êtes pas à la tête du gouvernement?
M. Nadeau-Dubois : Je... mon
Dieu! Je...
Journaliste : On ne vous a
jamais dit...
M. Nadeau-Dubois : On n'a
jamais mesuré, je ne sais pas.
Journaliste : Le maire ne
vous a jamais dit, ou quelqu'un...
M. Nadeau-Dubois : Non, non,
non, jamais on ne m'a dit ça : Ah! je te ferais bien un don, mais tu n'es
pas au pouvoir, ça fait que je ne t'en ferai pas, là...
Journaliste : C'est ça, je
vais le donner à la CAQ, ça va être préférable.
M. Nadeau-Dubois : Je n'ai
jamais eu de conversation de cette nature-là.
Journaliste : Avez-vous
toujours confiance en M. Lévesque comme vice-président de l'Assemblée
nationale?
M. Nadeau-Dubois : Je sais
qu'il y avait une conversation prévue entre M. Lévesque puis mon leader
parlementaire ce matin, ça fait que je vais laisser Alexandre répondre à cette
question-là.
Une voix : ...copains, on
s'était tous dit qu'on voulait faire plus court. Ce n'est pas pour te couper,
Nicolas, en particulier, mais ça fait déjà 17 minutes, ça fait que gérez
ça comme vous voulez...
Journaliste : Peut-être, sur
la FAE, une dernière affaire, vu que c'est quand même peut-être sujet...
M. Nadeau-Dubois : Je vais
répondre brièvement.
Journaliste : Donc, qu'est-ce
que vous pensez du processus démocratique à la FAE?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je ne
m'ingérerai pas dans les décisions démocratiques des travailleurs, travailleuses.
Il y a une chose qui est certaine : le fait que cette entente de principe
là divise autant les enseignants, les enseignantes, c'est la démonstration d'à
quel point notre système d'éducation est en crise. Parce que, que cette
entente-là soit acceptée ou refusée, les problèmes structurels de notre système
d'éducation vont demeurer, puis ces divisions-là ou ces débats-là en sont la
preuve.
Journaliste : We heard the Premier say, last week, that mayors don't have to pay
to meet up with elected officials, that it isn't part of their fundraising
strategy. Why was the Premier's response not good enough for you?
M.
Nadeau-Dubois : Well, if Mr. Legault wants to
close the debate, he needs to say one thing, he needs to say : The two
MNAs that were exposed in such strategies are isolated cases, and you won't
find anyone else doing that. He hasn't answered that question, and I hope
someone is going to ask him the question : Are they isolated cases? If the
answer is yes, well, then, maybe it's individual mistakes. If we keep finding
new CAQ MNAs doing the same thing, it gives the impression that there is an
organized system to exchange access to elected officials for political
contributions.
Journaliste
: Do you think there is an organized system?
M.
Nadeau-Dubois : I mean, we have found two
cases of CAQ MNAs giving the impression to people that if they come to a
funding activity, they will have a special access to a minister. If it's... Mr.
Legault is going to say : It's a coincidence... I think there's beginning
to be a lot of coincidences, and, if Mr Legault wants to be clear that the
debate is closed, he has to assure us that those two cases are isolated cases.
Journaliste
: But it's allowed by the law, mayors can give donations and...
M.
Nadeau-Dubois : Well, let me be clear on that,
and maybe it's going to give also a more precise answer to your francophone
colleagues, I mean, what is... everyone has the right to make political
contributions. That's a fact, and no one is, I think, against that principle.
Une voix : «Solliciter».
M.
Nadeau-Dubois : Yes, well, but what is clearly
illegal is the exchange between a political contribution and a political
decision. What we have found in the CAQ is that there are MNAs that are doing solicitation
pitches to some people. And the fact that they are elected officials is just...
It would be a problem also to do that with a businessman, for example, it would
be the same problem. You cannot exchange money for a political favor or a political
access, this is not OK in Québec. That's the main issue.
Journaliste
: Minister Duranceau is set to present her plan to accelerate
construction projects, this is what her cabinet's office confirmed yesterday,
and you have also Bill 31 that you're still trying to improve and has not been
adopted, as we know, and we have also the reform on the construction industry,
and Mr. Boulet is set to table this bill this week. So, they are taking
actions.
M.
Nadeau-Dubois : The housing crisis has been
unfolding in Québec since a
decade. Québec solidaire has
been talking about that for years, and the only answer we have is that : Maybe
we're going to table the bill in the next week? We should be building housing
units now, we should be building homes for Quebeckers now. We should have begun this years ago. We were asking for this
on January 29, 2020. It's unjustifiable for the Government to be that late on that issue.
Journaliste
: But you can't build more housing overnight. What exactly are you
proposing the Government does
in the short-term?
M.
Nadeau-Dubois : Well, there's not one solution
to the housing crisis because the housing crisis is a complex problem. There's
an affordability issue and a «disponibility» issue. We need more homes, we need
more housing units. That's a problem that's going to take quite some time to
answer because it takes quite some time to build a home. But we need to act
right now on the affordability issue. We need to put in place strong measures
to slow down the increase of housing costs in Québec.
We're going to table
today a petition of 18 000 Quebeckers asking for a rent registry in Québec to make sure at least there is transparency so that tenants know
what is the fair price of their apartment. This is not a costly measure for the
Government of Québec. It's simple, it's cheap, it's
efficient, it can slow down the cost of housing in Québec. We need to act on evictions, we need to act on a lot of issues,
but there are things we can do right now, today, to make sure the crisis does
not get worse.
The other example I can
give, and it's a demand we've been asking for months now, it's the... how do
you say «cession de bail» in English?
Journaliste :
Lease transfer.
M.
Nadeau-Dubois :
So, we need to act on lease transfers, it's a defense mechanism that
tenants have. It's completely absurd to get rid of that mechanism in the midst
of the worst housing crisis in a generation.
La Modératrice : Merci beaucoup.
M. Nadeau-Dubois : Merci beaucoup.
Bonne journée.
(Fin à 11 h 23)