Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Huit heures)
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. J'aimerais, d'entrée de jeu, revenir sur la commission parlementaire qui
se penche sur la nouvelle politique d'immigration du gouvernement de la CAQ. Il
se dit beaucoup de choses, et ça donne des indications sur les intentions du
gouvernement. Un rappel historique, pas si loin. 2018, la CAQ propose que le
seuil soit 40 000 permanents, élections de 2018, 40 000. Ensuite, on
normalise les seuils de Philippe Couillard et de Jean Charest à 50 000.
Vous vous souvenez que même M. Boulet avait monté, à un moment donné, à 58 000.
Ça a duré une journée, il est revenu à 50 000.
Ensuite, M. Legault a dit : Au-delà
de 50 000, c'est suicidaire, c'est la louisianisation du Québec. Et ce qu'on
apprend, dans l'exercice actuel, c'est qu'il y aurait deux scénarios, soit qu'on
reste à 50 000, soit qu'on augmente. Et on a eu, finalement, la réponse
hier, parce qu'on a déposé une motion, et on a pris à témoin le Commissaire à
la langue française, nommé par le gouvernement de la CAQ, qui fait la
recommandation suivante : Si, après un an, les personnes immigrantes
adultes admises dans la catégorie Immigration économique qui utilisent le français
le plus souvent au travail, dans l'espace public... donc, si on n'est pas à
85 %, on ne peut pas augmenter au-delà de 50 000. C'est sa
recommandation. C'est quelqu'un qui est neutre, c'est quelqu'un qui fait l'étude
de tout ça. On a déposé cette motion hier. La CAQ a dit non.
Alors, je vous soumets l'hypothèse
suivante. Quand la ministre dit : On prendra une décision après l'exercice...
La décision est déjà prise. Si vous aviez vu, hier, comment le représentant de
la Chambre de commerce de Montréal était triomphant! Il a convaincu la CAQ.
Lui, là, c'était 60 000, puis, encore là, si ça pouvait être encore plus,
tant mieux. Puis d'autres groupes sont venus nous voir hier en disant : Le
français, ce n'est pas si important. J'ai dit : Ne parlez plus, là, ils
sont déjà influencés par la chambre de commerce, rajoutez-en pas, ils peuvent
aussi bien vous écouter. Donc, les seuils vont augmenter. Trois formations
politiques proposent l'augmentation des seuils, Québec solidaire, le Parti
libéral et la CAQ. Et ce n'est pas le cas du Parti québécois.
Deuxième et dernier point. Hier, je vous ai
parlé de la campagne dans Jean-Talon. J'ai parlé d'une déclaration étonnante,
ou révélatrice, c'est selon, de la candidate de la CAQ, qui disait que des
députés de l'opposition, il y en avait assez, il y en avait beaucoup. J'avais
oublié une déclaration. Elle dit aussi que... On lui pose la question :
Pouvez-vous nommer une bonne idée de l'opposition? Vous savez, quand on fait
des textes pour mieux connaître les gens, tu sais, faire preuve d'un certain
altruisme, d'ouverture... Réponse : aucune. Alors, c'est dans ces
dispositions que la candidate de la CAQ est présentement. Il y a bien trop d'opposition,
ils n'ont pas de bonnes idées. Nous autres, on est pépés, pépés, puis, vous
autres, vous ne l'êtes pas. On est au gouvernement, puis ça marche comme ça.
Regardez, là, les ministres me suivent, là, dans mon porte-à-porte. Moi, je
suis dans la belle gang. Bien, c'est ça que ça donne présentement, ce qu'on
entend dans Jean-Talon.
Il y aurait plein de sujets aujourd'hui,
et vous en avez aussi, alors on vous écoute, puis identifiez qui vous voulez
entendre.
Mme Lévesque (Fanny) : Sur la
carte électorale, M. Bérubé, est-ce que vous craignez pour le poids
démocratique de l'Est du Québec puis... de Montréal?
M. Bérubé : Je suis vraiment
tanné, parce que ça fait plusieurs fois que je vis ça. Mon comté a disparu en
2011, là, pour l'élection de 2012. Matane a disparu, c'est devenu
Matane-Matapédia. Là, maintenant, on fusionne Bonaventure et Gaspé. Là, je
tomberais à 50 municipalités, ce qui est, évidemment, le plus haut taux au
Québec.
Journaliste : Combien en ce
moment?
M. Bérubé : Là, j'ai 45, et
dans deux régions administratives. D'ailleurs, une première règle que le DGE
devrait se dire, c'est qu'un comté ne devrait jamais être sur deux régions
administratives, pour une raison évidente, ce n'est pas les mêmes réseaux en
santé, par exemple, pas les mêmes réseaux scolaires. Ça, c'est épouvantable.
Alors, il a fait des choix. Il y a plusieurs régions qui étaient déficitaires.
Il a choisi encore de frapper dans l'Est du Québec.
C'est évident qu'il y aura deux types de
députés à l'Assemblée nationale, ceux qui vont être exténués, compte tenu du
nombre de kilomètres à faire, de la nature de ce qu'ils auront à faire, qui va
être très complexe dans le milieu rural, et ceux qui auront une tâche moins
grande en termes de transport. Donc, on fera les représentations nécessaires
pour maintenir les comtés de l'Est du Québec. À sa face même, là, ça n'a pas de
sens. Et il y a deux chantiers, c'est-à-dire, comment on peut représenter
adéquatement une circonscription, puis les moyens à la disposition des députés
aussi.
M. Desrosiers (Sébastien) :
Mais c'est un travail mathématique qu'a fait le DGEQ.
M. Bérubé : Uniquement.
M. Desrosiers (Sébastien) : Bon,
ça fait que vous dites que... C'est quoi? Il y a des facteurs qu'ils ne
prennent pas en compte, qu'ils devraient prendre en compte?
M. Bérubé : La capacité de
bien représenter sa circonscription. Même moi, qui est là depuis 16 ans, je me
demande comment je pourrais faire ça à la hauteur de ce que je le souhaite.
Avec la Haute-Gaspésie en plus, là, c'est très complexe. Écoutez, de
Sainte-Flavie à Sainte-Madeleine, de la rivière Madeleine, là, c'est un énorme
territoire, et ça ne rend pas justice à personne. Ça prendrait quatre bureaux
de comté, avec une personne dans chaque bureau, puis on n'a même pas l'argent
pour faire ça. On va faire comment? C'est vraiment inégal. Donc, il y a deux
types de députés.
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que la loi devrait être changée pour établir des nouveaux critères?
M. Bérubé : Oui. Je vous mets
aussi sur la piste que, quand on a refiguré le salon bleu, le projet, peut-être
avez-vous noté qu'il est prévu 129 sièges. Donc, pourrait-on penser qu'il y
aurait des sièges supplémentaires? C'est ce que le nouveau salon bleu prévoit,
de l'espace pour 129 sièges. Sinon...
M. Robillard (Alexandre) : Mais
de quoi la loi devrait tenir compte si on décidait...
M. Bérubé : De l'appartenance
naturelle. À Montréal, entre autres, là, on me dit, là, qu'il y a des enjeux
d'appartenance naturelle, des quartiers, des arrondissements. Chez nous, des
régions administratives, des MRC qui sont coupées en deux. Et tenir compte de
ça. Je veux dire, ce n'est pas un énorme préjudice qu'on soit représentés
adéquatement.
M. Bossé (Olivier) : En quoi le
poids du vote gaspésien devrait peser plus lourd que les autres dans la
province?
M. Bérubé : Bien, à tout le
moins, qu'on lui donne les ressources pour. Mais moi, je trouve que les députés
n'ont pas un accès égal à leurs concitoyens, compte tenu de la dimension des
comtés. C'est épouvantable. Je vous mets au défi. Vous l'avez fait en campagne
électorale, en autobus, là. Imaginez quitter Sainte-Flavie puis rouler jusqu'à
Carleton, là, c'est... Un seul comté, c'est épouvantable.
M. Laforest (Alain) : M.
Arseneau, j'aimerais ça vous entendre sur Anticosti et les déclarations d'Al
Gore.
M. Arseneau : Bien, sur
Anticosti, c'est une excellente nouvelle. On est très heureux de savoir que,
finalement, les autorités de l'ONU vont reconnaître ce patrimoine, ce joyau du
patrimoine mondial. Puis j'ai pleinement confiance que le gouvernement du
Québec va s'assurer, justement, de protéger à perpétuité, là, ce joyau.
M. Laforest (Alain) : Et
votre rire, pouvez-vous me l'expliquer?
M. Arseneau : Pardon?
M. Laforest (Alain) : Votre
rire.
M. Arseneau : Ah! bien,
c'était pour la déclaration d'Al Gore. Je pense qu'il y a quelques informations
que M. Gore devrait aller obtenir avant de déclarer que le premier ministre
Legault est le héros de l'environnement. On croirait une parodie. Souvenez-vous
que M. Legault, dans la campagne de 2018, n'avait aucun plan sur
l'environnement, c'était la dernière de ses priorités. Et, lors de la dernière
élection, bien, il avait déposé, vous vous souviendrez, le Plan pour une
économie verte, qui n'avait pas les moyens de ses ambitions, et il a refusé de
corriger quoi que ce soit, d'amener quoi que ce soit de supplémentaire pour
dire qu'il allait véritablement, là, opérer un virage, une transition énergétique
et écologique.
M. Laforest (Alain) : Mais,
comme le PQ de 2012, il était d'accord avec l'exploitation du pétrole sur
Anticosti.
M. Bérubé : Je veux préciser.
J'étais là.
M. Laforest (Alain) : Moi
aussi.
M. Bérubé : Oui, mais vous
n'étiez pas au Conseil des ministres.
M. Laforest (Alain) : Voilà.
M. Bérubé : Et on a repris...
M. Laforest (Alain) : ...révéler
des secrets?
M. Bérubé : Non... pour 25
ans. Mais on a repris les titres, ils étaient déjà là, donc on avait le choix.
Les titres avaient été achetés sous les libéraux. Soit qu'on ne les reprenait
pas, soit qu'on était exploités par les gens de l'extérieur, puis on n'avait
pas de redevances. Il faut quand même le préciser.
Alors, quand François Legault a été invité
à New York, on me dit, là, qu'il a été aperçu en train de s'acheter un 6/49. Il
n'y croyait pas. Alors, c'est mon jour de chance, c'est le temps d'acheter un
6/49. Clin d'oeil à Loto-Québec.
M. Robillard (Alexandre) : Quand
on dit... Il utilise le mot «héros». Est-ce que vous avez l'impression que ça
s'adresse à M. Legault ou au Québec?
M. Bérubé : Au Québec, au
Québec. Mais il y a beaucoup à faire. Et ils sont vraiment chanceux, ils sont
vraiment chanceux d'avoir ça, mais, en même temps, on a d'autres
considérations. Quand François Legault traverse la rivière Hudson puis il voit
l'ONU, il ne se dit pas... Parce qu'il n'a pas pu parler, là, hier, là, ou
aujourd'hui, en tout cas, ils ne lui donnent pas le droit de parole. Tu sais,
le Québec pourrait siéger ici en permanence, tu sais. Sinon, c'est sûr, quand
on est une province, ça donne ça.
M. Desrosiers (Sébastien) : Sur
M. St-Pierre Plamondon qui détient des terres agricoles en...
M. Bérubé : Une terre.
M. Desrosiers (Sébastien) : ...une
terre agricole...
M. Bérubé : Merci de
préciser.
M. Desrosiers (Sébastien) : ...une
grande terre agricole, ceci étant dit, en Abitibi-Témiscamingue, est-ce que
vous ne trouvez pas que ça va en contradiction avec vos déclarations de cet
été?
M. Bérubé : Non. Et votre
collègue n'est tellement pas sûr de ça qu'il met un point d'interrogation dans
son titre, ce qui, habituellement, en dit long. Alors...
M. Desrosiers (Sébastien) : Mais
vous avez dit, quand même : Si on ne met pas des bottes d'agriculteur le
matin...
M. Bérubé : Oui, je sais que
c'est ce que la CAQ vous dit, mais... quand ils vous envoient... Je sais qui
vous a envoyé ça.
M. Desrosiers (Sébastien) : Vous
ne l'avez pas dit?
M. Bérubé : Oui, je l'ai dit.
Alors, ce n'est pas Charles Sirois, là, Paul St-Pierre Plamondon, ce n'est pas
quelqu'un qui fait de la spéculation à partir d'un bureau. C'est un couple
d'amis qui ont acheté une terre, qui sont en train de réorganiser ça. Il y a de
l'agriculture, présentement, avec le voisin. De grâce, on n'est pas dans Pangea
puis Charles Sirois, là.
M. Desrosiers (Sébastien) : Mais,
quand même, vous avez dit...
M. Bérubé : Je l'ai dit.
M. Desrosiers (Sébastien) : ...puis
vos déclarations étaient sans ambiguïté, puis celles de M. St-Pierre Plamondon
aussi, durant la dernière campagne électorale : Si on n'est pas
agriculteur, on ne devrait pas posséder une terre agricole. Alors, vous ne
trouvez pas qu'il y a un peu de : Faites ce que je dis, mais pas ce que je
fais?
M. Bérubé : Je veux dire, si
on en est réduits, là... si les derniers retranchements de la CAQ, c'est, dans
tous les ministères, de demander : Qu'est-ce que c'est que vous trouveriez
bien, pour la partielle, pour enquiquiner le monde?... s'ils sont rendus là...
Paul a tout dit ce qu'il avait à dire là-dessus.
M. Desrosiers (Sébastien) : Non,
mais, je veux dire...
M. Bérubé : C'est ma réponse.
M. Desrosiers (Sébastien) : Mais
il possède une terre agricole quand même...
M.
Bérubé
: Je
vous le confirme.
M. Desrosiers (Sébastien) :
...puis c'est quelqu'un qui ne fait pas d'agriculture.
M. Bérubé : Il se fait de
l'agriculture. Ce n'est pas une terre qui est en friche, là. Je vous confirme
qu'il n'est pas agriculteur à temps plein. C'est pour ça qu'à l'occasion vous
le croisez ici. Mais il se fait de l'agriculture.
M. Bossé (Olivier) : Sur le
nickel, qu'est-ce que vous faites du port, qui dit : On n'a pas reçu
d'avis de conformité, puis le ministre Lamontagne, qui est quand même... qui a
remplacé M. Charette hier, qui dit : On a envoyé des avis de
non-conformité au port? Qu'est-ce que... Comment vous expliquez...
M. Arseneau : Bien, il
faudrait qu'ils se parlent. Peut-être que le ministre Lamontagne n'avait pas
toutes les informations du ministère de l'Environnement, mais je lui donne le
bénéfice du doute. La réponse était assez vide de sens, et d'informations, et
de faits. Et, hier, là, c'était... il y a plus de questions que de réponses
suite à son intervention. Mais, à un moment donné, là, tu sais, il y a une
réalité, c'est qu'on a fait une conférence de presse pour dire que tout va bien,
et puis, deux semaines plus tard, bien, on apprend qu'il y a des avis de
non-conformité qui sont transmis, il y a des dépassements des normes, les
mêmes... lesquelles normes avaient été augmentées pour, justement, là, répondre
aux demandes des pollueurs. Ça fait qu'à un moment donné, il y a toujours bien
une limite, là.
Tu sais, il y a un problème dans la
transparence du gouvernement et du ministère de l'Environnement sur la qualité
de l'air des gens qui habitent un quartier, qui s'appelle Limoilou, à Québec,
et pour le reste de la ville également. Et puis on n'est pas transparents, puis
on a augmenté les normes, puis elles ne sont toujours pas respectées, puis on
continue de polluer l'environnement, et ça, ça crée des problèmes de santé.
Puis, vous le savez, il y a 270 personnes par année, là, qui... dont le
décès peut être attribuable à la mauvaise qualité de l'air. À un moment donné,
là, réveillons-nous.
M. Laforest (Alain) : ...Sur la
perte de médecins de famille, 50 médecins de famille, là, ça va mettre
beaucoup de pression sur les autres, et il y a beaucoup de patients qui vont se
retrouver aux urgences, là.
M. Arseneau : Oui, bien, en
fait, ça, ce n'est pas un problème qui est nouveau. On le sait depuis plusieurs
années, là, que la profession de médecin de famille n'est pas suffisamment
valorisée, n'est pas suffisamment attrayante. On a de la difficulté à recruter,
même, les étudiants et les étudiantes dans les facultés. Et on cherche des
moyens, je crois, là... J'ai rencontré, à plusieurs reprises, la fédération des
médecins étudiants du Québec, qui cherche, justement, là, à s'assurer qu'on
puisse définir cette profession-là, là, comme une spécialité à part entière. Ce
qu'on souhaite, c'est réduire la bureaucratie, par exemple, ou, en tout cas, la
paperasse des médecins, rendre, donc, la profession plus attrayante.
On veut aussi, et je pense que ça, c'est à
ne pas négliger... Si on doit améliorer le système de santé et l'accès aux
soins de santé, ce n'est pas uniquement par les médecins non plus. Si on a un
peu moins de médecins, puis un peu plus d'infirmières praticiennes
spécialisées, puis un peu plus, là, de latitude dans l'exercice des professions
connexes...
M. Laforest (Alain) : Mais ce
transfert-là ne vous inquiète pas, là?
M. Arseneau : ...l'interdisciplinarité
est une des solutions. Mais le transfert, oui.
M. Laforest (Alain) : ...il y
a 50 médecins qui s'en vont au privé, là.
M. Arseneau : Bien, c'est sûr
que c'est une préoccupation, c'est tout à fait... et surtout vers le privé, là.
Bien, vous savez, à l'heure actuelle, qu'on est en train de brasser les
structures à Santé Québec. Pendant ce temps-là, les médecins quittent pour s'en
aller au privé, ou pour s'en aller dans une autre province, ou à la retraite.
Alors là, on peut questionner les priorités du gouvernement, brasser les
structures ou bien régler les problèmes d'accès.
M. Bérubé : Ou dans les
minihôpitaux, là, de...
M. Arseneau : Bien oui, c'est
ça. Justement, là, Pascal me rappelle qu'on veut aussi développer des
minihôpitaux privés. Où est-ce qu'on va prendre les médecins ou les... Tout le
personnel médical, c'est encore dans le secteur public, là, on n'avance pas.
M. Bellerose (Patrick) : J'aimerais
vous entendre sur les primes offertes aux infirmières. On voit, là, que les
salaires explosent, là, il y a des infirmières qui ont fait plus que
500 000 $ l'an dernier. Est-ce que c'est viable, là, comme façon de
fonctionner, pour faire rouler le réseau?
M. Arseneau : Bien, je pense
qu'il n'y a personne qui représente la profession infirmière ou... Les
infirmières, en général, ne souhaitent pas davantage de primes et davantage de
temps supplémentaire, qu'il soit obligatoire ou non. Elles veulent des
conditions de travail qui permettent de concilier la vie familiale et
professionnelle. Et de voir... Il y a quelques cas — je suppose que
c'est des cas assez anecdotiques — où le salaire explose, mais le
travail a été réalisé. Mais je ne suis pas certain, là, qu'on améliore les
conditions d'exercice de ces infirmières-là en exigeant ou en leur permettant
un travail à 70, 80 heures par semaine, là. On n'améliore pas la qualité
des soins des Québécois, certainement pas.
Mais je pensais que vous alliez me parler
des primes qu'on vient de retirer, là, du... en pleine négociation. C'est comme
si on faisait, véritablement, un pied de nez à la profession infirmière, en
disant, là : Non seulement, là, on n'est pas prêts à vous en donner
davantage pour faire revenir les infirmières dans le giron public, mais là, en
pleine négociation, on vous retire cette prime-là. On sent le désabusement des
infirmières. Puis, encore une fois, on ne va pas rétablir le système de santé,
qui est à la dérive, en coupant dans les conditions de travail, dans les primes
ou dans les salaires de ceux qui nous soignent.
Mme Lévesque (Fanny) : Sur
les garderies, on voit ce matin qu'il va y avoir un nouveau guichet unique. Est-ce
que vous y croyez? C'est une bonne solution ou...
M. Arseneau : Bien, on est
d'accord qu'il y a un problème avec La Place 0-5 ans. Les parents
demandent où est-ce qu'ils sont, puis ils ont l'impression que ça n'aboutit
pas, puis que les listes, ce n'est pas très clair, pas très transparent. Qu'on
fasse une nouvelle mouture de La Place 0-5 ans, je pense que ce n'est pas
prématuré. Le problème, c'est qu'on a annoncé qu'on le ferait en novembre
dernier, puis ça va être prêt en septembre l'année prochaine. Comment ça se
fait que ça fait deux ans... que ça prend deux ans pour régler un problème
comme celui-là, là? La petite enfance, c'est cinq ans, là, tu sais, c'est
même quatre ans.
Mme Lévesque (Fanny) : ...la
solution...
M. Arseneau : Bien, la
solution, bien, qu'on la mette en œuvre, puis qu'on accélère le processus. Moi,
c'est surtout ce contre quoi j'en ai, c'est qu'on dirait que tout est hyperlent,
puis, pendant ce temps-là, bien, on ne crée pas nécessairement de places en
services de garde, et puis on n'a pas, non plus, tous les efforts consentis
pour trouver des éducatrices, dans bien des endroits, dont ma circonscription,
où on a créé des places, mais on ne peut pas les ouvrir parce qu'on manque de
personnel. On dirait que tout est au ralenti là-dedans, puis, pendant ce
temps-là, c'est les parents puis les enfants qui attendent.
Le Modérateur : On va prendre
une dernière en français? On va passer en anglais.
Mme Senay (Cathy) : For the changes proposed to the electoral map, for example, the
changes to Camille-Laurin's riding, how do you react when you see those
proposed changes?
M. Bérubé :
We have a lot of questions. This is
about where you belong. There are natural communities, and, sometimes, we feel
that we can, like, put apart two areas who go well together, because there's
historical relation between those parts. In my area, in the Gaspé area, they
decide to… that we're going to lose two ridings. They're going to merge
Bonaventure and Gaspé, which is almost a country. It's too big, it's too hard
to represent this kind of riding. Trust me, I have 45 different cities, right
now, in my riding. If I decide to be candidate again and win the election in
2026, it's going to be 50, almost a continent. So, this is way too much.
So, I feel that there's
going to be, like, two kinds of member in Parliament, two kinds of MNA's. Those
in urban areas, small ridings, a lot of people, but small ridings, and, mostly,
urban kinds of topics. In the rural ridings, we do everything. It's about
fisheries, it's about wood, it's about commerce, it's about everything. People
turn to their député to help them, I know that for sure. I'm here since 16
years… So, even me, I'm not sure that I can be the right person for this
challenge, in 2026, with this kind of riding. It's very difficult.
Mme Senay (Cathy) :
And why people should be concerned? Why
citizens should be concerned?
M. Bérubé :
It's about a fair chance to meet your
member of Parliament. If your député is always on the road, and, sometimes, the
cellular phone doesn't work — it happens a lot — you don't
have a fair chance to meet him. He's always on the road 132 or 195. It's
exhausting, and it's hard to have a lot of time for your people, so it's very
hard, and this is not good news for the Eastern-of-Quebec communities. And I
feel like I'm playing in this movie again. it's like the third time, so I'm
kind of exhausted of that. I'm going to fight for the riding, for my people,
but I feel that it's going to be so hard for us.
M. Authier (Philip)
:
What do you think of Premier Legault's performance in New York? He's being
described as this environmentalist, and…
M.
Bérubé
:
Since he's the Premier of a province, he has a second role, he's not on the billboard.
So, I wish that he could recognize that Quebec would be there every single day,
talking about our… not only in ecology, in every topic. So, I hope that he
recognizes that we can do way better.
M. Authier (Philip)
:
But, on the point of the environment, do you think he deserves the praise he's
getting from Al Gore?
M.
Bérubé
:
Well, obviously, he's taking it. But, I don't know, it's about all the
Quebeckers who decided, a long time ago, to put renewable energy with
Hydro-Québec and those kinds of decisions. So, this morning, at Cogeco, in
Montreal, they made a little mix about what he said, in
the last years, about that. You have to listen to this. It's exactly what I
think of François Legault. He did not evolve that much. He's just, like...
takes advantage of that opportunity to say that they are green. I'll let you be
the judge of that.
Mme Mignacca (Franca
G.) : On the loss of family doctors, Mr.
Arseneau, the federation released some new numbers. They found that we lost
more doctors, in Québec, than
we gained. I know you said this is nothing new, but do you feel like this is an
inevitable part of the health care system at this point? Will we just keep
losing doctors, or is there something that can be done?
M. Arseneau : Well, there's always something to be done. And, you know, what we
see today is, you know, the continuation of the issue that we're not making the
profession attractive enough, for many reasons. There is a lot of paperwork,
red tape that is imposed upon the doctors, but, moreover, I think it's not
recognized as a specialty, you know, being a family doctor. I think it has to
be.
Now, you know, I think,
in the immediate future, we have to keep working on interdisciplinarity,
because the bottom line is: Do people in Québec have access to the health services? And not all services can be,
you know, given by the doctors, so the doctors have to evolve in a situation
where other specialists, other professions can help out, you know, such as, you
know, specialized nurses. So, we have to work on both, you know, issues at the
same time. And, you know, I think the Minister, I think the profession and,
even, the youth... everyone is well aware of the situation, and they have to work together to promote family doctors as a
specialty, and that's something that's worth getting into.
Mme Mignacca (Franca
G.) : Just quickly on the Place 0-5... well,
the platform that's replacing Place 0-5, do you feel like this will make any
difference in terms of access to CPEs?
M. Arseneau : I don't know if it will make a difference as to access, because we
need places, we need educators. But what people want is more transparency in
the system, to see where they stand on the list, and, right now, that's one of
the problems, and where they are in the priorities of the system, so to speak.
I have many representations of people who say: Well, my baby was born in
September, and, from one year to the next, I never get called, and I don't know
where I am on the list, and that 0-5 ans list doesn't seem to be, you know,
giving me the information I
need.
So, in terms of information, they have to revamp the website
or the platform. My problem with it is they announced it last year, saying that
it's going to be ready next year. So, why does it take two years to make such a
change? It's... How is it so slow? They give Éric Caire a special mandate, you
know, to do that. I just don't understand why it takes so much time, nothing
evolves, you know, quickly enough for kids and parents. What do you say? La petite
enfance, you know, this stage of one's life, is four years, and it will take
two years to revamp a website. I just can't believe it.
Mme MacKenzie
(Angela) : Just on... wait list for cancer,
surgeries, how concerned are you about that?
M. Arseneau : Very concerned. You know, the Minister keeps giving himself goals
that he cannot meet or reach, so things are not going any better, you know.
What else can we say? Why do we spend so much time working on the structures,
such as, you know, trying to get through Bill 15, whereas, you know, there are
real problems to be solved? And, obviously, the Minister has, you know,
technical work to do on a law, rather than work on, you know, the real
problems.
Mme MacKenzie
(Angela) : Do you think he is not treating
this with enough seriousness or making it enough of a priority?
M. Arseneau : No, no, there's only so much you can do when you're stuck in a commission, working on changing the rules,
changing the system, changing, you know, the structures. And everything is,
like, put forward to: When Santé Québec will exist, it will go so much better. But I'm not convinced of
that.
Le Modérateur : Merci
beaucoup.
(Fin à 8 h 25)