L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’éducation et d’enseignement supérieur, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’éducation et d’enseignement supérieur, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Version finale

Le mardi 12 septembre 2023, 10 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures trente et une minutes)

M. St-Pierre Plamondon :Alors, bonjour à tous. Bonne rentrée à vous tous. Je nous souhaite... dans toute cette fébrilité de la rentrée, je nous souhaite une belle session, dans les meilleurs moments comme dans les pires. Deux choses, ce matin, qui retiennent notre attention. D'abord, je veux réitérer nos priorités pour la session.

Le coût de la vie. On est intervenus souvent et on va continuer d'intervenir dès aujourd'hui sur trois axes : le premier, le coût des maisons, le prix des maisons. Vous avez entendu François Legault nous dire, récemment, que l'explosion des prix des maisons résultait de l'augmentation des salaires au Québec. C'est une affirmation qui est, pour le moins, originale. Je veux lui rappeler que, pour plusieurs jeunes Québécois, c'est absolument impossible de s'acheter une maison. Et ça s'explique, parce que, sous la CAQ, le prix moyen des maisons aura augmenté de 63 %, alors que le revenu moyen, lui, aura obtenu une augmentation de 23 %. Donc, j'invite la Coalition avenir Québec à faire le calcul. C'est un enjeu.

Deuxième enjeu, vous m'avez entendu souvent sur cette question-là, le prix de l'essence. C'est un cartel qui fixe les prix. Ce n'est pas normal qu'on dorme au gaz, et d'autres juridictions ont agi, je réclame qu'on agisse pour que cesse le vol à la pompe et qu'on impose de la concurrence. Vous connaissez les solutions qu'on a mises de l'avant : un bureau de la concurrence, taxer les surprofits. On peut également les convoquer en commission parlementaire pour obtenir des réponses. Et, là-dessus, je veux dire que ce n'est pas normal, à la CAQ, qu'il y ait plus de volonté politique chez leurs députés — prenez l'exemple de Samuel Poulin, qui a demandé qu'on agisse — que dans le gouvernement en général. On a même un ministre, le ministre Julien, qui n'était pas au courant qu'à Québec l'essence coûte plus cher.

Et le troisième axe, c'est le prix de l'épicerie. On a fait six propositions, dès le début de la partielle dans Jean-Talon, en disant : C'est important, on veut des repas garantis à l'école, une loi pour contrer le gaspillage. On veut redonner les trop-perçus d'Hydro-Québec, car c'était une promesse de la CAQ, qu'elle n'a pas respectée, l'envoyer en des bons d'épicerie pour les familles qui en ont le plus de besoin et convoquer les trois grands géants épiciers pour obtenir des réponses sur la fixation des prix. Parce qu'on sait que ça a été fixé, les prix, dans le domaine du pain, on sait qu'il y a un recours collectif sur le plan... au niveau de la viande, et on se doute, à voir les profits des épiciers, qu'il y a un enjeu de concurrence important.

On va également, durant cette session, revenir sur les enjeux fondamentaux pour le Parti québécois, donc : les changements climatiques, l'adaptation aux changements climatiques, le déclin du français, la qualité des services publics et, bien sûr, l'indépendance du Québec. On va continuer à mettre de la pression pour obtenir les fameuses archives de la commission Grenier. On vous revient très rapidement là-dessus. Vous noterez que notre projet de loi est déjà au feuilleton. Et donc on va continuer un style qui nous caractérise, là, vous allez voir la continuité avec la session précédente.

Et dernier point, aujourd'hui, nous déposons une motion qui est importante à mes yeux parce qu'elle est importante pour la démocratie, c'est par rapport à Meta. Donc, je vous la lis, elle est très, très simple :

«Que l'Assemblée nationale dénonce la décision de Meta de bloquer l'accès aux nouvelles en ligne;

«Qu'elle demande à ses élus d'être solidaires de nos médias nationaux et régionaux qui ont vu leurs revenus publicitaires être détournés au profit des plateformes Meta;

«Qu'elle demande aux partis politiques représentés en cette Chambre de ne pas acheter de publicité ni sponsoriser de publication sur les plateformes Meta dès maintenant et de cesser toute utilisation de ces plateformes le 15 septembre prochain.»

Ça me semble être une motion absolument fondamentale pour la démocratie, et je m'attends à un changement de cap de la part de Québec solidaire et du Parti libéral du Québec, ça me semble évident. Sur ce, je vais prendre vos questions.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que vous avez l'impression que le coût... le pouvoir d'achat des Québécois a baissé, là? On voyait des chiffres récemment, là, de la chaire sur la fiscalité de l'Université de Sherbrooke. Est-ce que ça, ça contredit le discours du gouvernement concernant l'aide qu'il a apportée à travers les chèques, les baisses d'impôt?

M. St-Pierre Plamondon :Bien sûr. Évidemment, chaque situation financière, chaque famille a des revenus différents, donc il faut voir dans chaque groupe de la société, mais les baisses d'impôt, on le sait, étaient plus profitables pour les plus riches, donc, c'est moins intéressant pour la classe moyenne et pour bien des familles. Oui, il y a eu des chèques de 500 $, mais on regarde, de l'autre côté, combien ça nous coûte de plus à la pompe, on regarde l'augmentation de 11 % du panier d'épicerie depuis l'an dernier, ça veut dire plus de 1 000 $ par année à l'épicerie, puis on regarde la hausse des taux d'intérêt puis la hausse des loyers, les gens font le calcul, puis, évidemment, ils en arrivent à la conclusion qu'ils sont plus pauvres que l'an dernier, dans la grande majorité des cas. Il y a peut-être des exceptions, mais c'est pour ça que je dis aux gens : À chaque famille de juger sa situation, mais ça me semble évident, là, que ça ne balance pas.

M. Robillard (Alexandre) : ...dites : C'est des voleurs?

M. St-Pierre Plamondon :C'est du vol à la pompe. C'est de la fixation de prix. C'est un cartel et ça découle de notre manque de volonté politique. On dort au gaz. Aussi simple que ça.

M. Chouinard (Tommy) : Quand le premier ministre évoque une aide spéciale pour les personnes les plus affectées, bon, trouvez-vous que, un, c'est une bonne idée?

M. St-Pierre Plamondon :Oui, on peut donner une aide spéciale à ceux qui, à très court terme, souffrent le plus de l'inflation, mais c'est parce que, si on ne s'attaque pas aux sources de ce phénomène-là, on va toujours être pris dans une logique à se demander : Est-ce qu'il faut encore émettre un chèque? Mais c'est pour ça que je talonne le gouvernement, depuis maintenant près de deux ans, là, sur les sujets de mettre de l'ordre dans les pétrolières, imposer de la concurrence pour les épiceries puis s'assurer qu'on intervienne au niveau de l'offre de logements pour essayer de balancer les prix. C'est pour ça que j'ai sollicité l'intervention du premier ministre auprès de la Banque du Canada. Il y avait le premier ministre de l'Ontario, le premier ministre de la Colombie-Britannique, Robert Bourassa, l'a déjà fait, Jacques Parizeau, Bernard Landry, mais il n'y a pas de volonté politique. Moi, j'ai de la volonté politique pour ce sujet-là parce que je me rends compte, comme, par exemple, dans Jean-Talon, qu'il y a plusieurs familles pour qui c'est difficile, faire l'épicerie.

M. Robillard (Alexandre) : Comment vous expliquez que ça ait pris 24 heures à M. Legault pour décider d'abolir la prime de présence de 125 $? Est-ce que vous liez ça au contexte actuel?

M. St-Pierre Plamondon :Je ne peux pas présumer des intentions, mais je trouve que votre question, elle est très pertinente. Elle devrait être posée au premier ministre.

M. Robillard (Alexandre) : Mais, dans ce cas-là, pourquoi, selon vous, parce que, le Parti québécois, votre position, c'est qu'il faut l'abolir. Pourquoi, dans le contexte actuel, il faut l'abolir, alors que c'est une prime qui a existé depuis de nombreuses années?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, c'est comme bien des choses qu'on change quand ça n'a aucun sens. Pourquoi est-ce qu'un élu qui est payé pour être là devrait recevoir une deuxième prime pour être là? Il n'y a aucune logique. Ce n'est pas défendable.

M. Robillard (Alexandre) : Avez-vous déterminé combien vous allez rembourser de la hausse? Dans votre caucus, est-ce que vous avez établi, là, le seuil à partir duquel...

M. St-Pierre Plamondon :Non. Ça, ça fait partie de notre rapport de fin d'année, où est-ce qu'on essaie de se coller à ce qui est négocié avec la fonction publique, puis c'est un calcul qui relève d'un comptable, là, pour être certain d'être le plus près possible, là, de ce qu'on a dit.

M. Lacroix (Louis) : Sur les identités de genre, M. St-Pierre Plamondon, est-ce que le PQ a une position? On a vu l'épisode de Mx Martine, mais là, il y a des écoles, également, qui sont en train d'aménager des toilettes mixtes dans les écoles. Est-ce que vous avez une position là-dessus? Est-ce qu'on doit faire ça? Est-ce que c'est acceptable, dans les écoles, par exemple, qu'il y ait des toilettes mixtes?

M. St-Pierre Plamondon :Oui. La question, c'est plutôt : Est-ce que... pour nos écoles, parce que les parents envoient leurs enfants dans le système scolaire, avant de faire des changements importants dans le corpus puis dans ce qui est enseigné à nos enfants, est-ce qu'on peut en débattre démocratiquement? Souvenez-vous du racisme systémique. Tout d'un coup, c'est enseigné dans les cégeps, Télé-Québec l'enseignait comme de la science, sans aucun débat préalable. Et moi, je vois beaucoup d'idéologie en provenance de la gauche radicale qui est imposée. Puis c'est là que j'ai un enjeu, lorsqu'on impose des concepts, des manières de faire, des nouveaux programmes dans le système d'éducation, sans aucun débat démocratique préalable. Et, pour moi, donc, ce genre de questions là, les toilettes, les pronoms, les nouvelles théories d'écriture inclusive doivent être débattues ici, à l'Assemblée nationale.

On pourrait donc, et je le propose, faire une commission parlementaire, faire le point de manière à ce que soient entendus des points de vue légitimes en provenance des parents de divers groupes de la société avant qu'on prenne ces décisions-là, parce qu'il s'agit ici d'un choix démocratique vis-à-vis notre système d'éducation et nos enfants.

M. Lacroix (Louis) : Mais, pour qu'il y ait un débat, ça prend une position de départ. C'est quoi, votre position de départ, à vous, par exemple, sur l'identité de genre? Est-ce qu'on devrait, par exemple, abolir ou accepter que certains enseignants ou même des élèves décident de ne plus être identifiés par un dénominateur ou un déterminant qui est féminin ou masculin?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, j'ai déjà pris position là-dessus. J'ai dit qu'on pouvait demander. Si jamais je veux me faire appeler W, je peux demander aux autres de me faire appeler par un pronom qui me représente, mais est-ce qu'on peut l'imposer aux autres puis est-ce qu'on peut l'imposer dans le système d'éducation sans débat préalable sur le plan démocratique? Moi, je pense que ça prend un débat préalable et ça soulève plusieurs questions.

M. Lacroix (Louis) : Et, sur les toilettes mixtes, vous êtes d'accord avec ça, pour vous, il n'y a pas de problème? Par exemple, il y a des gens qui ont soulevé certaines questions, pour les jeunes filles, par exemple, qui pourraient être... se sentir mal à l'aise d'aller dans la même...

M. St-Pierre Plamondon :Bien, ma réponse sera la même. Justement, s'il y a des points de vue que je n'ai peut-être pas considérés à ce jour qui méritent réflexion avant de procéder au changement, ma position, c'est qu'on demande à ce qu'il y ait une commission parlementaire puis une discussion sur ces changements-là avant que le changement se fasse, et non pas imposer des changements. Souvent, là, ça vient aussi avec des épithètes, là, pour intimider ceux qui auraient un désaccord. Moi, je veux un débat sain sur ces questions-là.

M. Chouinard (Tommy) : ...ça se traduit, en ce moment, ça, l'imposition de cette idéologie, là, de gauche, là, radicale, de la gauche radicale dans le réseau de l'éducation, comment ça... Quel diagnostic vous posez? Comment ça se déroule en ce moment?

M. St-Pierre Plamondon :Non, non, mais c'est un courant. Là, je ne les ai pas tous en tête, là, mais que ce soit le privilège blanc, l'abolition effective des frontières, le racisme systémique, l'écriture inclusive, le... En seulement 10 ans, on voit un nombre grandissant de nouveaux concepts, de nouvelles choses qu'on ne peut plus faire ou qu'on doit faire, et, à chaque fois, ça s'impose sans qu'il y ait de débat préalable. Et, moi, ce que je dis, c'est : Ce n'est pas tout comme... Vous savez mon désaccord avec la notion de racisme systémique, je la trouve très problématique, et, je pense que ça doit être débattu avant que le système d'éducation ne l'entérine. Puis c'est là que c'est sensible. Que dans la vie... moi, vivre et laisser vivre, là, que, dans la vie, les gens défendent ou pas une position, tout le monde est libre, mais, quand ça touche le système d'éducation, c'est des parents qui confient leurs enfants à l'État, et donc on ne peut pas faire des changements comme ça.

M. Robitaille (Antoine) : ...changement de sexe, comme les conservateurs l'ont abordé en fin de semaine, chez les mineurs, vous, est-ce que vous trouvez que c'était une résolution raisonnable ou non?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, on ne l'a pas débattue encore, au Parti québécois, je m'attends... Peut-être que les militants vont le soulever au congrès de 2025, donc je vais laisser un débat démocratique au sein de notre parti.

M. Lacroix (Louis) : Mais vous, vous en pensez quoi, M. St-Pierre Plamondon? Est-ce que c'est acceptable qu'une jeune femme ou un jeune homme fasse une transition...

Une voix : Une personne.

M. Lacroix (Louis) : Une personne, merci, fasse une transition avant même d'avoir la majorité, si ses parents sont d'accord, là? Est-ce que... pour vous, là, dans vos principes personnels, est-ce que ça heurte quelque chose?

M. St-Pierre Plamondon :Ça soulève des questions qu'on a déjà eues sur le statut juridique des gens mineurs. Si vous ouvrez le Code civil, il y a plusieurs choses pour lesquelles on protège les mineurs avant 18 ans. Si vous regardez la Loi sur la protection du consommateur, on empêche certaines publicités, on empêche certaines décisions, en bas de 18 ans, pour de bonnes raisons.

Donc, à plus forte raison s'il s'agit d'une opération irréversible ou de décisions extrêmement lourdes de conséquences, je pense qu'on doit réfléchir à la protection des mineurs et à un processus décisionnel qui... un peu comme d'autres décisions très graves, comme le débat sur l'aide médicale à mourir, on a mis plein de processus en place pour éviter les dérives. Encore une fois, on procède très vite, et moi, j'en appelle à la prudence, parce que des mineurs peuvent... comme dans d'autres domaines, à mon avis, doivent faire l'objet d'un statut juridique différent des majeurs.

M. Gagnon (Marc-André) : Je veux revenir sur votre motion concernant Meta. Puis là j'apprenais que même le Parti libéral va participer à la journée de boycott de vendredi, mais le cabinet du premier ministre nous a indiqué qu'eux... pour eux, là, pour l'instant, ils vont se limiter à ne pas acheter de publicité. Est-ce que vous demandez, donc, au gouvernement de participer à cette journée-là?

M. St-Pierre Plamondon :Évidemment. Nos médias se meurent, faute de revenus. C'est le pilier de la démocratie, puis là tu as des partis politiques qui, pour faire un petit gain de 1 % ou 2 % dans une partielle, sont prêts à abandonner tous leurs principes puis à laisser tomber nos médias québécois au profit d'une multinationale. Et je parle particulièrement de Québec solidaire, là, solidaire des multinationales GAFAM. C'est indéfendable, à mes yeux, on doit demeurer unis et s'assurer que nos médias québécois soient viables vis-à-vis des géants qui sont sans scrupules. Et c'est le sens de ma motion, et ça implique évidemment que le gouvernement soit exemplaire vendredi prochain.

M. Carmichael (Simon) : M. St-Pierre Plamondon, sur le tramway de Québec, un sondage d'opinion, là, qui sort que 32 % des gens de la grande région de Québec appuieraient le projet, est-ce qu'on peut vraiment continuer de l'avant avec seulement 32 % de soutien populaire?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, j'ai vu le sondage, c'est 340 répondants, je crois, là. Donc, même le sondeur dit : Prenez ça avec des pincettes parce que l'échantillonnage est quand même limité. Mais, en même temps, ce n'est pas surprenant. On dit à la population : On ne vous dira pas c'est rendu à combien puis on ne vous donnera pas les détails du projet, on garde ça pour nous. La vice-première ministre a dit : C'est sur mon bureau, j'ai un dossier d'affaires, donc une mise à jour du projet où est-ce qu'on me donne un estimé des coûts puis on me donne où est rendu le projet, mais je ne vous le donnerai pas, pour les fins de la partielle, puis je vais dire que c'est de la faute à la ville de Québec. Ce n'est pas de la faute de la ville de Québec. Le bailleur de fonds principal, c'est le gouvernement du Québec. Il a...

M. Gagnon (Marc-André) : ...c'est à la ville de Québec que revient la responsabilité première de faire la mise à jour de ces coûts. Pourquoi le gouvernement...

M. St-Pierre Plamondon :Bien, moi, je vous parle d'une élection partielle à l'échelle du gouvernement du Québec. De l'aveu même de Geneviève Guilbault, elle a le dossier sur son bureau. Ça ressemble étrangement au troisième lien, c'est-à-dire que, pour les fins de l'élection, on ne nous donnera pas ce qu'ils ont entre les mains.

M. Gagnon (Marc-André) : Le troisième lien, c'est le projet du gouvernement du Québec. Le tramway, c'est le projet de la ville de Québec.

M. St-Pierre Plamondon :Bien, dans la mesure où est-ce que le bailleur de fonds principal, c'est le gouvernement du Québec, c'est le gouvernement du Québec qui décide...

M. Gagnon (Marc-André) : ...

M. St-Pierre Plamondon :Bien, c'est-à-dire que, si elle a un dossier puis elle sait où est-ce qu'on est rendu, moi, je pense qu'elle a un devoir de transparence.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, elle devrait «scooper» la ville de Québec?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, elle, devrait, dans le cadre d'une élection partielle dans Jean-Talon, dire on est rendu où, nous donner l'heure juste sur ça vaut combien, ce projet-là, en date d'aujourd'hui, puis quels seraient les paramètres du projet. Sinon, à quoi bon... c'est exactement comme pour le troisième lien, à quoi bon tenir une élection puis essayer d'en débattre s'il n'y a aucune transparence?

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, dans l'ordre des choses, il faudrait qu'elle fasse pression sur le maire pour que lui divulgue les coûts?

M. St-Pierre Plamondon :Elle a le pouvoir, elle a totalement le pouvoir de rendre disponibles ces données-là.

Une voix : Avant la fin de la partielle.

M. St-Pierre Plamondon :Bien sûr.

Mme Prince (Véronique) : M. St-Pierre Plamondon, est-ce que vous trouvez que les syndicats ont l'opinion publique de leur bord pour décréter d'éventuelles grèves?

M. St-Pierre Plamondon :Je ne sais pas. Je n'ai pas de commentaire à faire sur l'opinion publique, en date d'aujourd'hui, mais je pense qu'ils méritent un traitement équitable.

Mme Prince (Véronique) : Qu'est-ce que vous voulez dire?

M. St-Pierre Plamondon :Ah bien, je ne donnerai pas de chiffres spécifiques, mais...

M. Chouinard (Tommy) : Équitable par rapport aux députés?

Mme Prince (Véronique) : Oui, ou par rapport aux policiers?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, équitable par rapport à ce qu'on a vu à la Sûreté du Québec, par rapport aux députés, par rapport à toutes sortes de groupes comparables qui devraient inspirer le gouvernement à être de bonne foi.

Mme Prince (Véronique) : Est-ce que l'État a la capacité de payer pour un traitement équitable?

M. St-Pierre Plamondon :Je pense que oui.

M. Robillard (Alexandre) : Qu'est-ce que vous pensez du fait que M. Legault ait évoqué... de mémoire, là, ça fait quand même longtemps qu'on ne l'a pas entendu mettre ça en évidence, là, mais la position déficitaire du budget du gouvernement du Québec comme un obstacle aux demandes des syndicats, alors que, bon, il y a quand même eu toutes sortes de mesures financières qui ont précédé, notamment la hausse du salaire des députés?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, c'est ça.

M. Robillard (Alexandre) : ...non, mais des baisses d'impôts, des...

M. St-Pierre Plamondon : Bien oui, mais là...

M. Robillard (Alexandre) : Mais est-ce que vous pensez que cet argument-là tient la route ou... Pourquoi il arrive à ce moment-ci, selon vous?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, c'est un argument qui aura très peu de crédibilité, parce que, justement, au moment de baisser les impôts, il n'a jamais été question de la capacité financière du gouvernement du Québec. Au moment de s'auto-octroyer des augmentations de salaire aux députés, il n'a jamais été question de la capacité financière. Et là, tout d'un coup, quand il arrive des travailleurs qui demandent de l'équité, là, on invoque l'incapacité financière du gouvernement, et je ne vois pas comment cet argument-là va tenir la route longtemps, là.

Mme Prince (Véronique) : Êtes-vous d'accord avec Sonia LeBel qu'il faut de la flexibilité et de la souplesse, quand même, dans la gestion?

M. St-Pierre Plamondon :Oui, oui. Je pense qu'il peut y avoir un dialogue là-dessus, mais je pense que... dans un contexte inflationniste, la question de la rémunération puis de l'ajustement des conditions de travail me semble fondamentale.

Mme Prince (Véronique) : Es-ce que vous trouvez qu'elle fait une condition... est-ce que vous êtes d'accord avec... C'est parce que c'est une espèce de condition sine qua non, qu'elle impose, là, c'est-à-dire qu'elle ne veut pas parler de la question salariale tant qu'elle n'aura pas senti une volonté de souplesse.

M. St-Pierre Plamondon :Le problème, pour un chef d'opposition, dans cette situation-là, c'est que moi, je ne suis pas témoin des discussions. Je n'ai aucune information sur cette négociation-là, donc je suis obligé de m'en tenir aux observations générales, mais je ne peux pas commenter les dynamiques de négociation, parce que, la vérité, c'est que je n'ai aucune information fiable à ce niveau-là.

M. Chouinard (Tommy) : Est-ce que le Parti québécois appuie les demandes qui sont faites par, par exemple, le front commun puis la FIQ?

M. St-Pierre Plamondon :On demande de la bonne foi puis un traitement équitable.

M. Chouinard (Tommy) : ...ces demandes-là?

M. St-Pierre Plamondon :Mais on ne s'immiscera pas dans chaque offre et contrat. On ne peut pas faire ça.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce qu'un Québec souverain améliorerait les conditions de travail de ses employés, par exemple, dans le cadre de son exercice budgétaire? Est-ce qu'il prévoirait d'améliorer les conditions de travail des employés de l'État?

M. St-Pierre Plamondon :J'ai un excellent document sur ce sujet-là.

Des voix : ...

M. St-Pierre Plamondon :C'est le 25 octobre. Vous allez voir, c'est superexcitant. D'autres questions?

M. Gagnon (Marc-André) : Mais vous ne le rendrez pas public avant la partielle?

M. St-Pierre Plamondon :On a déjà répondu à toutes les questions.

M. Chouinard (Tommy) : Mais on rentre dans le détail, dans le budget, dans... on rentre dans le détail de, tu sais, je ne sais pas, la masse salariale de l'État. C'est à peu près, quasiment, la moitié du budget du gouvernement.

M. St-Pierre Plamondon :25 octobre. On s'en est déjà parlé. Est-ce qu'il y a d'autres questions?

Des voix : ...

M. St-Pierre Plamondon :C'est 23 ou 25?

Une voix : Bien, il me semble que vous aviez dit 23.

M. St-Pierre Plamondon :Ah! 23, excuse-moi. Non, non, 23 octobre. Je m'excuse. Pardon.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Mme Senay (Cathy) : Mr. St-Pierre Plamondon, regarding the fact that a few polls are good for the PQ right now and you've got the by-election in Jean-Talon, how do you see your vote in this context for this session to make sure that your political party continues to progress?

M. St-Pierre Plamondon : We've talked about it during our caucus and we intend to do the exact same job, take the same approach. What people tell us, in Jean-Talon, is that they appreciate our work and they're hesitating between sending a fourth elected member for the Parti québécois or sending a 90th elected member for the CAQ. That's what's going on right now, because I've been on the field, knocking on doors almost everyday. And so, we think we need to be coherent and just keep the quality, in terms of the work we deliver. We don't intend to change anything.

Mme Senay (Cathy) : What do you think about what the College of physicians says about Bill 32, on cultural safety and systemic racism? Do you agree with what they say?

M. St-Pierre Plamondon : I think if we start... I mean, we might disagree on definitions and concepts, but if we prevent ourselves from achieving results and positive change solely based on idealogy and disagreements on specific definitions, I think we're missing a very important opportunity, here. So, we should be able... We've said on several occasions that «sécurisation culturelle» should be a priority, and, if the Government is going... is O.K. to go forward with this, we need to achieve it despite disagreements on definitions. because there will be, in a society, disagreements on ideology or on definition, that's normal, you can't do anything about it.

Mme O'Malley (Olivia) : For the day when Meta journalists and politicians are asking people to stay off Facebook and that sort of thing, what is your message to people right now, especially Quebeckers who look for that sort of information?

M. St-Pierre Plamondon : Well, giants like Meta are threatening democracy by taking away revenues for the medias that are essential. And we think there's a negociate agreement that could be done, but they're not in good faith, and so, obviously, elected members of Parliament, political parties need to show solidarity with Québec media, not with giants such as Meta. And it's really undefendable and disloyal to Québec to let everybody down for a few sponsorizations on Facebook to gain, what, 1 %, 2 % advantage in a by-election? What principle is that? It's just unacceptable.

And I really hope that journalists will ask questions about that, because it's an important «rapport de force», it's an important game. If we send the signal that we're weak and that we need desperately Meta, to the point that we can't even hold a common ground, a common position on something that fundamental, how can we win that negociation? So, it's really unacceptable.

Mme O'Malley (Olivia) : I kind of understand, but who are you talking about, specifically when you're referring to gaining some traction in this by-election, who are you calling out right now, what party?

M. St-Pierre Plamondon : Oh! Québec solidaire and the Liberal Party. Especially Québec solidaire, because they're signaling their virtue on several occasions. They are being «solidaires» of the multinationals, right now. Good luck with that.

Merci.

(Fin à 10 h 54)