(Huit heures deux minutes)
M. Tanguay : Alors, bon matin
à toutes et à tous. Troisième lien dans la région, la grande région de Québec,
la Capitale-Nationale. Ça fait cinq ans, ça fait cinq ans que François Legault
niaise les gens de Québec. Ça fait cinq ans que l'enjeu de mobilité a été
constaté sous la gouverne du gouvernement Legault, justement, et qu'il n'a rien
fait. Il a promis main sur le coeur comme l'avait fait Éric Caire.
Éric Caire avait mis son siège en jeu, il
le met toujours, son siège, en jeu. Si le troisième lien autoroutier ne se fait
pas, Éric Caire allait démissionner. On va voir ce qui va se passer avec Éric
Caire. Et rappelez-vous d'un Bernard Drainville qui, pas plus tard qu'il y a
cinq, six mois, à la campagne électorale, disait : Bien, voyons donc,
lâchez-moi avec les GES, rien qu'à voir, on voit bien. Et lui aussi promettait
main sur le coeur un troisième lien autoroutier.
Alors, le troisième lien autoroutier sera
enterré. Ce sera un lien additionnel, transport collectif, que nous proposions,
nous, au Parti libéral du Québec. Donc, déjà là, c'est un pas dans la bonne
direction. Maintenant, il va falloir qu'il livre ce projet-là de manière
beaucoup plus tangible que sa promesse-phare qui a été rompue, qui a encore une
fois constaté... Les Québécoises et Québécois de la grande région ont pu
constater... de la Capitale-Nationale, que la parole de François Legault... qu'est-ce
que ça vaut en fin de compte.
Alors, c'est important qu'il y ait des
solutions tangibles pour le problème de mobilité dans la grande région de
Québec, Rive-Nord, Rive-Sud, mais on constate avec ce recul, ce ixième recul,
et là ça semble être le recul définitif, que, finalement, la parole de François
Legault, là, ça ne vaut pas grand-chose.
Alors, je vais maintenant céder la parole
à mon collègue, André Morin.
M. Morin : Merci. Bonjour,
bonjour, tout le monde. Alors, effectivement, grosse nouvelle hier, troisième
lien, il n'y aura pas de véhicule malgré les promesses du gouvernement de la
CAQ. Je dois vous avouer que j'ai été un peu étonné. Parce que, dans ce
projet-là, depuis le début, on se promène d'une place à l'autre. On voulait des
études, on ne les avait pas, il y en avait, il n'y en avait pas, etc. Puis là,
finalement, on apprend qu'il n'y aura plus de véhicule routier, plus d'auto
dans le troisième lien.
Je vous dirais que, si on met l'emphase
sur le transport collectif, puis ça semble être le cas, là, dans cette nouvelle
mouture, bien, ça, c'est une bonne nouvelle, parce qu'on a toujours fait la
promotion du transport collectif, puis c'est important dans la région de
Québec, la mobilité. Donc, ça, c'est une bonne nouvelle, c'est fondamental.
Puis d'ailleurs, nous, ce qu'on demandait,
vous vous rappellerez, en campagne électorale, on voulait les voir, les études.
On voulait qu'il y ait quelque chose de concret pour qu'on soit capable d'améliorer
la mobilité à Québec. Cependant, avec le gouvernement actuel, moi, je vous
dirais que le mot qui me vient en tête, c'est un gouvernement brouillon, parce
qu'on ne sait pas exactement où ils s'en vont puis on a l'impression qu'ils
essaient des choses à gauche et à droite. Puis là, finalement, on a appris,
hier, qu'on mettrait l'emphase sur le transport collectif. Bien, ça, tant
mieux, c'est une bonne chose.
Maintenant, il faudra voir, il faudra voir
quelles seront, effectivement, les études. Puis on espère, on espère que le
gouvernement va faire preuve de transparence dans ce projet-là, projet de
plusieurs milliards, rappelons-le, et qu'on aura accès aux études, puis qu'il y
aura aussi une considération environnementale forte qui va accompagner toutes
les étapes de ce projet-là, ça m'apparaît totalement essentiel. Mais, pour le
transport collectif, c'est une bonne nouvelle.
M. Lacroix (Louis) : Donc,
vous reprochez à M. Legault de prendre une bonne décision.
M. Morin : Non, je ne
reproche pas à M. Legault de prendre une bonne décision. Ce que je
reproche à M. Legault... Bien, en fait, au fond, M. Legault, ce
matin, là, il finit par comprendre, écouter ce que des scientifiques disent, puis
ils disent : Finalement, on va se ranger du côté de la science. Alors, ça,
c'est une bonne nouvelle. Puis ça, je suis prêt à le reconnaître. Voilà, c'est
ça que je reconnais.
Mme Porter (Isabelle) : M. Tanguay,
vous dites que ça remet en question la parole de monsieur...
M. Tanguay : Bien oui, bien
oui.
Mme Porter (Isabelle) : Mais
qu'est-ce que vous dites aux gens qui se sentent trahis? Que vous, vous auriez
tenu parole puis que vous seriez...
M. Tanguay : Bien, nous, on
n'a pas promis le troisième lien, je pense que c'est important de le dire.
François Legault en a fait une position-phare. Il a roulé tout le monde dans la
farine, François Legault. Ça fait cinq ans qu'il roule tout le monde dans la
farine, cinq ans qu'il est au gouvernement. Il a déposé cinq budgets. Il a dit :
Élisez-moi. Puis ça, ça s'ajoute à bien d'autres promesses. Le mode de scrutin,
rappelez-vous : Je ne ferai pas un Justin Trudeau de moi-même.
Alors, au-delà du fait, là... Il est clair
qu'on va se rendre aux faits, puis on va voir l'annonce de jeudi. Or, c'est un
lien additionnel, comme on le proposait, nous, les libéraux, transport
collectif, c'est... Bien, on va se rendre à la bonne nouvelle, on va exiger
qu'il le livre puis de façon transparente, puis rapidement, mais, avant de se
rendre là, on va toujours bien prendre le temps de qualifier François Legault.
Il n'a pas de parole, il n'a pas tenu parole. Et Éric Caire le disait...
Une voix : ...
M. Tanguay
: Juste
terminer là-dessus. Éric Caire le disait : Je vais me battre jusqu'à la
dernière goutte de mon sang — il disait ça pas plus tard qu'en 2022 — pour
le réaliser. Il faut qu'il se ravale à matin, là.
M. Gagnon (Marc-André) : ...nous,
on n'a pas promis de troisième lien, je m'excuse, mais, en 2018, vous aviez
fait campagne pour un troisième lien, l'élection d'avant.
M. Tanguay : Pour qu'il y ait
des études, tout à fait, tout à fait.
M. Gagnon (Marc-André) : Oui,
vous avez même mis sur pied un bureau de projet. Puis, à la dernière campagne
électorale, vous... ce que votre... votre engagement, c'était un tramway
Québec-Lévis comme troisième lien.
M. Tanguay : Bien, c'est ça
que je dis. Oui, oui, c'est ça que je dis depuis tantôt. Je n'ai pas été assez
clair?
M. Laforest (Alain) : Non,
mais c'est parce que le gouvernement Couillard, en 2018, avait pris
l'engagement : cinq projets potentiels pour un troisième lien. Philippe
Couillard s'est défendu bec et ongle en disant : Il va y avoir un
troisième lien.
M. Tanguay : Oui, mais là, en
2022, là...
M. Laforest (Alain) : Et
vous, vous êtes arrivé, vous avez dit : Ça ne marche plus, puis là... Ça
fait que c'est qui... Tout le monde recule là-dessus, là, pas juste le...
M. Gagnon (Marc-André) : Vous
avez déjà changé d'idée, c'est là où je voulais en venir.
M. Tanguay : Non, non, non.
2022, juste sur votre point, on a fait la campagne de 2022 dans notre
engagement sur la mobilité...
M. Laforest (Alain) : 2018,
vous l'aviez promis.
M. Tanguay : 2018, il y avait
un bureau de projet, c'était Véronyque Tremblay à l'époque, puis il avait mis
sur pied un bureau de projet. Puis ce qui était, entre autres, révélé, c'était
au niveau de l'achalandage : Est-ce qu'il y avait justification d'un
troisième lien autoroutier quant à l'achalandage? Puis il y avait des études de
2016 qui avaient été rendues publiques. Alors, c'était un projet qui était à
l'étude. Maintenant, la campagne de 2022, on vient de la faire.
Une voix : ...
M. Tanguay
: Juste
terminer là-dessus. Nous, de un, premier engagement, là, dans le haut de la
liste, c'était de rendre publiques toutes les études et c'était d'avoir un
troisième lien auto... pas autoroutier, tramway nord-sud. C'était ça,
l'engagement, et c'est toujours ça, l'engagement de 2022.
M. Gagnon (Marc-André) : Donc,
pour aller au bout de ma question, au Parti libéral, vous avez déjà changé
d'idée, vous aussi. Donc, tu sais, en quoi c'est mal de changer d'idée pour le
gouvernement si les données, finalement...
M. Tanguay : Bien, au Parti
libéral, ça a toujours été : Il faut se baser sur les études, d'où la mise
sur pied du bureau de projet, en 2016‑2017, qui faisait des études notamment
sur l'achalandage. On sort de la campagne, maintenant, de 2022, on n'a pas
promis un troisième lien autoroutier, là, on a promis un lien...
M. Gagnon (Marc-André) : ...vous
n'aviez pas décidé du mode dans votre promesse. Tu sais, vous dites : Ça
prend des études. Ma compréhension, c'est que ce que le gouvernement va
annoncer, c'est que... Bon, le mode, ce n'est pas encore décidé. Est-ce que ce
sera des autobus, un tramway?
M. Tanguay : On verra, oui.
M. Gagnon (Marc-André) : C'est
ça, ça reste à voir. Mais vous, vous aviez fait le choix politique...
M. Tanguay : Tramway.
M. Gagnon (Marc-André) : ...de
dire : C'est un tramway. C'était quoi, vos études pour dire : Le bon
mode, c'est le tramway?
M. Tanguay : Bien, le tramway
nécessitait des études également, mais le mode de transport collectif pour
pouvoir, justement, diminuer l'enjeu de mobilité dans la grande région de
Québec... Il y a un enjeu de mobilité dans la grande région de Québec. On a
perdu cinq ans sous le gouvernement caquiste. Alors, nous, c'était un tramway
mais, évidemment, avec des études, on le fait où, quand, comment, selon le
calendrier, et aller attacher le financement également, là.
M. Lacroix (Louis) : Mais ce
que vous dites, là, vous dites... Depuis tout à l'heure, vous dites : La
parole de François Legault, ça ne vaut rien. Vous auriez préféré qu'il s'entête
à faire un lien autoroutier, des tunnels, alors que la science dit le contraire,
pour tenir sa parole? Parce que, tu sais, c'est difficile à concilier, vous
dites : Il ne tient pas sa parole, on voit ce que ça vaut. Puis, après ça,
vous dites : Il prend la bonne décision. Vous auriez préféré qu'il ne se
fie pas à la science et aux études qui disent que ça ne vaut pas la peine de
faire un lien autoroutier simplement pour tenir sa parole?
M. Tanguay : Je... O.K.
François Legault, avant de lancer des promesses en l'air, aurait dû se rendre à
l'évidence. François Legault s'est entêté pour quelque chose qui ne tenait pas
la route, pour lequel il n'y avait pas d'études. Il s'est entêté jusqu'à la
dernière seconde. Ça fait cinq ans qu'il s'entête là-dessus. Alors, François
Legault, avant de lancer des promesses en l'air, avant de lancer, par exemple, puis
je reviens avec cet exemple-là, le mode de scrutin, puis après ça se faire dire :
Je recule parce que c'est trop compliqué, on lui a dit... Ça, c'est l'exemple parfait.
Mode de scrutin, lui, il a dit : Ça ne tient pas la route, ça désavantage
les régions, ça éloigne les députés et c'est trop compliqué, alors... mais là
il a dit : Ah! c'est compliqué, je recule. Il nous a fait perdre également
du temps à toutes les fois qu'il en parlait. Alors, le projet, je termine
là-dessus, ne tenait pas la route à la lumière des données qu'il avait, mais il
a décidé quand même de faire deux élections là-dessus. Puis Éric Caire a décidé
quand même de mettre son siège en jeu.
M. Bossé (Olivier) : ...à
partir de maintenant, vous êtes derrière le projet qui est...
M. Tanguay : Bien là, on va
voir le projet jeudi. Nous, on est derrière l'engagement qu'on avait pris lors
de la dernière campagne électorale, qui était un lien additionnel, tramway
nord-sud, avec des études. Donc, on va voir ce qui sera annoncé jeudi. Comme
disait mon collègue, André Morin, on veut avoir accès à toutes les études, qu'est-ce
qu'il va faire, où, quand, comment. Là, il est temps qu'il mette de la chair
autour de leur.
M. Gagnon (Marc-André) : ...c'était
un tunnel...
M. Tanguay : Un lien.
M. Gagnon (Marc-André) : ...un
tramway, donc, Québec-Lévis, par un tunnel ou par les ponts actuels. Est-ce que
vous demandez au gouvernement de regarder cette possibilité-là?
M. Tanguay : Les tunnels, là,
les tunnels, là, c'est une explosion des coûts. Les tunnels, ça coûte très,
très cher. Alors, est-ce qu'il y a lieu d'avoir un pont versus un tunnel? Déjà
là, à la lumière des études, à la lumière des études, c'est ce qui pourrait
être confirmé. Mais nous, c'était très clair, c'était un lien additionnel
nord-sud, tramway. Puis je reviens là-dessus, les tunnels, c'est excessivement
coûteux, puis on a vu la valse des tunnels avec François Legault, là.
M. Lacroix (Louis) : Mais il
passerait sur quel pont, votre tramway?
M. Tanguay : Ce serait un
lien additionnel, un lien additionnel.
Des voix : ...
M. Tanguay : Ça prend des
études pour ça, ça prend des études. Ça prend des études là-dessus.
Une voix : ...
M. Tanguay : Bien, ce n'est
pas à moi de le dire ce matin. Ça prend des études. Encore une fois,
rappelez-vous l'engagement. En 2016, 2017, 2018, les études étaient lancées. Et
François Legault, pendant cinq ans, n'a pas rendu publiques les études, ne nous
a pas dit où il s'en allait, puis là il fait un 180 degrés. Alors, au lien
additionnel, tramway...
M. Gagnon (Marc-André) : ...je
me souviens très bien que Dominique Vien, par exemple, qui était députée de
Bellechasse à l'époque, promettait un lien autoroutier à ses électeurs.
M. Tanguay : Bien, écoutez,
c'est clair que ça... il y a un... il y a un enjeu de mobilité. Il est clair
que le projet nécessite des études puis ça nécessite une transparence. Sous
François Legault, on n'a pas eu les études, on n'a pas eu la transparence puis
là on a, dans les dernières heures, un 180 degrés qui nous a fait perdre
cinq ans. Alors, ça, on le déplore.
M. Desrosiers (Sébastien) : Vous
dites : M. Legault, on ne peut pas se fier à sa parole. Est-ce que
vous estimez qu'il a menti aux gens de la région de Québec?
M. Tanguay : Bien, écoutez,
il a fait un 180 degrés. Quand il disait, pas plus tard qu'il y a quelques
mois : Moi, c'est une promesse-phare, on va la réaliser, ça faisait quand
même quatre ans qu'il était au gouvernement. Tu ne peux pas faire de promesses
en l'air. Alors, je ne suis pas en train de dire : J'ai la preuve, par a
plus b, qu'il a menti, mais il doit expliquer pourquoi, il doit expliquer
pourquoi il a fait un 180 degrés. Que vaut sa parole? Quand il dit quelque
chose, François Legault, qu'est-ce que ça vaut?
M. Lecavalier (Charles) : Je
comprends, mais vous avez dit : Rouler dans la farine. Vous pensez qu'il
avait l'intention de tromper les gens lors de la dernière campagne électorale?
M. Tanguay : Bien, ils ont
fait deux élections là-dessus. Ils ont été quatre ans au pouvoir, puis la
dernière élection, ils le savaient, là. Les études, là, Geneviève Guilbault...
ils les avaient, les études.
M. Lecavalier (Charles) : ...vous
pensez que, lors des dernières élections, M. Legault savait qu'il
renoncerait au projet de loi... au projet autoroutier et donc il a trompé la population?
M. Tanguay : À tout le moins,
à tout le moins, il aurait été à ce point brouillon que de faire des promesses
en l'air. Je n'ai pas... je ne peux pas vous dire : Il a menti sciemment,
mais il aura été à ce point brouillon que de faire des promesses en l'air, d'où
notre questionnement : Ça vaut quoi, les engagements puis la parole de
François Legault?
M. Laberge (Thomas) : ...M. Tanguay,
il va dire que c'est à cause de la pandémie, télétravail, il y a moins de gens
qui circulent sur les ponts.
M. Tanguay : Bon, O.K., mais,
en 2022, la pandémie, à l'élection, voilà cinq mois, là, on ne parlait plus de
pandémie, là. Je veux dire...
M. Lacroix (Louis) : ...pas
d'études, ça prenait des études...
M. Tanguay
: Mais
Geneviève Guilbault, on apprend, puis vous lui poserez la question, que les
études, là, dès qu'elle a été nommée ministre, là, dans les semaines qui ont
suivi, elle s'est fait donner lesdites études. Ça fait qu'elles existaient, les
études. Pourquoi il ne les a pas utilisées, François Legault, durant la
campagne électorale? Puis il n'y avait pas des discussions, justement, qu'il
les rende publiques durant la campagne électorale?
Mme Porter (Isabelle) : Qu'est-ce
qui se passe avec M. Caire? Vous n'avez pas été clair. Est-ce qu'il
devrait démissionner?
M. Tanguay : Je n'ai pas été
clair avec Éric Caire. Est-ce que... Éric Caire, on verra s'il va être
conséquent avec lui-même, il a dit qu'il allait démissionner si ça ne se
faisait pas. Maintenant, la balle est dans son camp. Ce n'est pas moi qui
appelle la démission d'Éric Caire, c'est Éric Caire qui a lui-même appelé sa
propre démission.
M. Desrosiers (Sébastien) : Sur
la rémunération des élus, augmenter la rémunération de 21 %, est-ce que
c'est une bonne idée?
M. Tanguay : Écoutez, je n'ai
pas lu le rapport. J'entends que le comité va rendre public le rapport cet
avant-midi, alors je vais attendre que le comité le rende public pour pouvoir
commenter. Maintenant, sur le fond des choses, je pense que c'est une question
qui se pose, c'est une analyse à faire, mais je n'ai pas lu le rapport puis je
le verrai à l'écoute du comité.
M. Desrosiers (Sébastien) : Vous
avez une bonne idée de la charge de travail que ça représente, vous êtes là depuis
des années. Est-ce que vous êtes d'avis qu'un rattrapage est de mise?
M. Tanguay : Je pense que
c'est un questionnement tout à fait légitime. Puis, encore une fois, je réserve
mes commentaires à la suite, là, de... lorsque le rapport sera rendu public,
cet avant-midi.
M. Laforest (Alain) : ...lu,
M. Tanguay...
M. Tanguay : Non, je ne l'ai
pas lu, le rapport, je ne l'ai pas lu.
M. Laforest (Alain) : Il y a
eu un exposé au BAN, là, donc...
M. Tanguay : Oui, mais moi,
je ne siège pas...
M. Laforest (Alain) : Vos
officiers ne vous ont rien dit, là?
M. Tanguay : Moi, je ne siège
pas au BAN.
M. Laforest (Alain) : Vos
officiers ne vous ont rien dit?
M. Tanguay : Bien, savoir que
le rapport s'en vient, oui, mais moi, je n'ai pas lu le rapport. Je n'ai pas lu
le rapport.
Une voix : ...
M. Desrosiers (Sébastien) : ...d'augmenter
le salaire des élus...
M. Tanguay : Excusez-moi?
M. Desrosiers (Sébastien) : ...en
période inflationniste? Sur le fond, est-ce que c'est une bonne idée?
M. Tanguay : Bien, je pense
que c'est tout à fait légitime que de se poser la question. Est-ce qu'il y a un
rattrapage salarial pour les élus? C'est une question tout à fait légitime.
Puis on aura l'occasion de vous revenir avec notre analyse du rapport.
M. Laberge (Thomas) : ...les
Québécois n'ont pas une augmentation de 21 %.
M. Tanguay : Je vous
reviendrai.
M. Laberge (Thomas) : Ce ne
serait pas un peu étrange que les représentants du peuple aient ce genre
d'augmentation là?
M. Tanguay : C'est une
question légitime et... des deux côtés, mais on vous reviendra quand on aura lu
le rapport. Je n'ai pas lu le rapport.
M. Lacroix (Louis) : Mais
vous, là, je vais vous poser une question sur quelque chose que vous savez, là,
est-ce que vous trouvez que vous avez suffisamment d'argent comme chef du Parti
libéral, comme député? Votre traitement, pour vous, là, pour vos besoins, là,
de tous les jours, est-ce que c'est suffisant?
M. Tanguay : Je ne le
prendrais pas sous cet angle-là, je le prendrais sous l'angle du
questionnement.
Une voix : ...
M. Tanguay : Bien, écoutez,
ce n'est pas une question, moi, personnellement, que je me pose, là. Ce n'est
pas une question que moi, personnellement, je me pose, mais je pense que de
façon...
M. Lacroix (Louis) : Donc,
vous êtes à l'aise avec le salaire que vous avez.
M. Tanguay : Ce n'est pas une
question que je me pose. C'est ça, ma réponse. Ce n'est pas une question que je
me pose, mais c'est un questionnement qui est légitime. Est-ce qu'il y a un
rattrapage salarial à faire pour les députés? C'est un questionnement qui est
légitime. Il y a un comité qui a été mis sur pied par le BAN, qui a un rapport
à nous livrer. On va le lire.
Mme Morin-Martel (Florence) : À
propos de la première journée, là, de commission pour le projet de loi n° 15,
qu'est-ce que vous attendez de cette journée-là?
M. Tanguay : Donc, projet de
loi n° 15, les numéros, là, c'est sur Santé Québec, c'est ça, hein? Bon.
On a hâte d'entendre les groupes, et c'est important, ce sont des consultations
importantes. Moi, ce qui me préoccupe par rapport au projet de loi n° 15,
c'est : Aujourd'hui, au moment où on se parle, celles et ceux qui sont
dans les urgences, qui sont sur les listes d'attente en chirurgie, qu'est-ce
que ça va apporter à leur vie, ça, le projet de loi n° 15? C'est important
de s'inscrire dans le long terme, mais... Et puis on va faire le travail. C'est
un projet de loi de 1 180 articles. On a eu l'occasion de souligner
des drapeaux rouges, on va faire le travail consciencieusement, mais, une fois
qu'on dit ça, au moment où on se parle, celles et ceux qui sont présentement
dans les urgences puis qui attendent depuis 17, 18 heures qu'est-ce que le
gouvernement va faire, ça participera aussi du questionnement. Mais du reste,
le processus s'en vient.
M. Laforest (Alain) : ...juin,
c'est un rêve, là, d'être adopté.
M. Tanguay : Bien, je pense
que lui-même, le ministre a reconnu que c'est très peu probable, là.
M. Gagnon (Marc-André) : À
propos du témoignage de Catherine Fournier, juste revenir là-dessus, on voit
qu'elle déplore notamment qu'Harold LeBel ait pu revenir siéger un peu comme si
de rien n'était, puis, bon, tu sais, il n'y a personne qui ne disait rien, il
est revenu siéger comme indépendant. Vous, à ce moment-là, est-ce que vous
aviez un malaise quand M. LeBel est revenu au salon bleu?
M. Tanguay : Je pense... Ce
n'est pas un questionnement que j'ai eu. Ce n'est pas un questionnement que
j'ai.
Journaliste : Vous n'avez
jamais de questionnement, on dirait.
M. Tanguay : Non, non,
mais...
M. Gagnon (Marc-André) : ...est-ce
que vous, personnellement, comme député, vos collègues au Parti libéral...
M. Tanguay : Mais ce n'est
pas parce que vous me posez la question que je me la pose, là.
M. Gagnon (Marc-André) : ...je
vous la pose ce matin, tu sais, je veux dire. Non, mais votre...
M. Tanguay : Oui, oui, là,
tout à fait. Mais je n'ai pas eu à vivre une situation comme ça. Je n'ai pas
croisé... je n'ai pas croisé Harold LeBel.
M. Gagnon (Marc-André) : ...au
salon bleu quand il est revenu siéger comme indépendant?
M. Tanguay : Oui, mais de
loin, mais je ne l'ai pas croisé. Mais tout ça pour vous...
M. Gagnon (Marc-André) : Vous
n'aviez pas de malaise avec le fait qu'il siège de loin dans la même salle que
vous?
M. Tanguay : Je pense que ce
que soulève Catherine Fournier... Encore une fois, je salue son courage et je
salue sa détermination. Elle est passée à travers quelque chose d'excessivement
difficile. Et je pense, et je le disais hier, et je le réitère, que toutes les
suggestions qu'elle pourra faire, les propositions pour améliorer cela... Il y
a un questionnement qui se pose effectivement. Est-ce qu'un élu qui fait face à
des accusations...
Une voix : ...
M. Tanguay : Oui, tout à
fait, mais...
M. Lecavalier (Charles) : Elle
dit que l'Assemblée nationale aurait dû prendre ce qui est arrivé pour essayer
d'améliorer ses pratiques.
M. Tanguay : Oui, voilà.
M. Lecavalier (Charles) : Il
y a un député qui est accusé au criminel, là, devrait-il continuer de siéger?
M. Tanguay : C'est un
questionnement qu'on doit se poser. Et l'Assemblée nationale...
Une voix : ...
M. Tanguay : Non.
M. Gagnon (Marc-André) : Vous
n'aviez pas de malaise non plus quand il est revenu?
M. Tanguay : Bien, ce n'est
pas une question d'avoir de malaise, c'est une question... une question, à
l'époque, où il y avait un processus. Et on peut voir que le fait que... Lorsqu'un
député est accusé, est-ce que l'on doit avoir, à l'Assemblée nationale, une
gestion différente? Bien, je pense que c'est important de... Vous savez, les
systèmes et les façons de gérer tout ça, c'est perfectible. Et je pense que le
témoignage de Catherine Fournier... Et j'ose espérer qu'il y aura, à l'interne,
à l'Assemblée nationale, une réflexion sérieuse qui va être faite puis
peut-être, le cas échéant, d'avoir des modifications de nos pratiques.
M. Lacroix (Louis) : Bien,
pourquoi ça ne vous a pas dérangé?
M. Tanguay : Bien, je pense
que... Non, mais c'est important, parce que là on a le témoignage de Catherine
Fournier, qui a été confirmée, finalement, comme ayant été la victime. Et
c'était la première fois que c'était vécu...
M. Lacroix (Louis) : ...vous
saviez qu'il était accusé d'agression sexuelle, mais vous, vous poussez la
présomption d'innocence jusqu'au point où ça ne vous dérange pas...
M. Tanguay : Non. Lorsque
vous êtes accusé au criminel, c'est une étape excessivement sérieuse, vous
faites face à un procès criminel. Maintenant, la façon d'avoir des pratiques et
de gérer ça à l'Assemblée nationale, je pense qu'on aurait lieu de revoir ça.
Mme Morin-Martel (Florence) : Mais
est-ce que ça prend un répondant indépendant, comme elle le demande, là, pour
mieux accompagner les victimes?
M. Tanguay : Je pense que oui,
je pense que oui, je pense que oui.
Mme Greig
(Kelly) : On the third link project, is the CAQ
making the right decision by taking the road out? You must be... This is
something you... You must be happy?
M. Tanguay
: So, I'm not happy about François Legault doing a 180 degrees turn. Again, we'll see, the announcement
will be officially done tomorrow, Thursday. But, as far as we know, François Legault put forward an undertaking
that he is not respecting. Again, what's worth the François Legault's words
with respect to this file? It's the question that we have this morning. But
we'll see what will be the project, and again, we'll need way more
transparency. We'll need to have all the studies and we'll need to have a real
plan, a calendar with a budget and what will be this new project.
Mme Greig (Kelly) : So, you are not happy with the decision, than.
M. Tanguay
: I'm not happy with the fact that François Legault confirmed that he's...
«il trahit sa parole», but now we'll see, and we'll see as a good news, if it's
confirmed, that he's going to go ahead and he's willing to realize what we were
suggesting back in the last elections, an additional link north-south, and it's
going to be «transport collectif», tramway.
Mme Greig (Kelly) : How confident are you that this tunnel project will actually ever
happen?
M. Tanguay
: Based on the last five years, it's questionable, of course, it's
questionable. But again, we're here to work in the interest of all the Quebeckers, for instance, those who're living in Capitale-Nationale
and in Lévis as well. And we'll... «on va talonner le gouvernement» to make
sure that he is going to realize this new undertaking.
Mme Greig (Kelly) : And one of the MNAs, Éric Caire, kind of bet his seat on this
project. What do you think he should do now?
M. Tanguay
: I think that we'll see if he is a man of his words. It was pretty
much clear that it was his position that, if the project will not go ahead, he
will be resigning. So, we'll see if he's going to be a man of his words. But
again, I'm not the one who's calling for Caire's resignation. Caire called
himself for his own resignation a couple of years ago and at one... at more
than one occasion.
Mme Greig (Kelly) : And, if I can ask you on the salaries, are you satisfied with the
salary you're making currently?
M. Tanguay
: I think that it's an important question to be asked. Do we need to
have a «rattrapage»? And we'll see the end result of a report who will be
publicized a little bit later today.
Mme Greig (Kelly) : But currently, like today, the salary you are making today, are you
satisfied with how much you are making?
M. Tanguay
: It's a question that I'm asking myself, but again, we are not...
I'm not the only one, and we need to have a discussion on the report. I'm
looking forward to read the report.
M. Spector (Dan) : And, on the Bill 15, its commission beginning, what are your
expectations? What do you hope to hear out of this? You know, you guys have a
lot of critizisms for...
M. Tanguay
: I think that there is a lot of questions to be asked. We already
raised a couple of issues with respect to Santé Québec. What will be the Minister responsibility with respect to Santé
Québec? What will be the transparency based on the decisions? What will be the
orientations as well? Because the Minister says that he will transfer all his
power to Santé Québec, and Santé Québec will decide based on orientations, on
guidelines from the Minister. We'll have a lot of questions about what will be
these guidelines. But again, it's a good news that the hearings start today. And
we're looking forward to amend, to propose this bill.
M. Spector (Dan) : Do you think he's really going to be listening and willing to
change it even though he doesn't really have to, of course?
M. Tanguay
: In democracy, I think that it's always a good... not only a good
sign but a good approach to be open-minded to any constructive proposals, and
that's what we will be putting forward. Merci beaucoup.
M. Morin : Merci.
(Fin à 8 h 25)